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"Musiques jouées pendant le confinement et dans les cultures traditionnelles, juive et musulmane" par Jacques Hallard

mardi 21 avril 2020, par Hallard Jacques


ISIAS Arts

Musiques jouées pendant le confinement et dans les cultures traditionnelles, juive et musulmane

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS 21/04/2020

Plan : Préambule Introduction Sommaire Auteur


Préambule  : Vidéo 3:15 à écouter sur ce site. Présentation ci-dessous

Ambigramm Muslim Jude.png

Ambigramme constitué avec les mots Muslim et Jude (Musulman et Juif en allemand). A partir d’une symétrie par rotation de 90 degrés. Selon Wikipédia, « Un ambigramme est la figure graphique d’un mot (ou d’un groupe de mots) dont la représentation suscite une double lecture. Un ambigramme doit ainsi pouvoir se lire selon différents points de vue, en particulier par symétrie centrale (demi-tour), par symétrie axiale (effet miroir), ou parce que le lecteur fixe son attention sur différents éléments de la représentation. La double lecture d’un ambigramme peut donner le même mot, ou un autre mot (ou groupe de mots). L’existence d’ambigrammes est rendue possible notamment par la capacité humaine à reconnaître des caractères réalisés de manière imparfaite. La réalisation d’un ambigramme est souvent un thème d’exercices dans les écoles de graphisme et nécessite la maîtrise des illusions d’optique et des symétries. C’est aussi un exercice de calligraphie au même titre que le calligramme… » - Article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ambigramme

« Le passé porte en lui la puissance de l’avenir, face à un présent – disons-le – où l’on vit un désastre ». Abdelwahab Meddeb (photo),(1946-2014), poète, essayiste, romancier, traducteur, enseignant, et producteur d’émissions radiodiffusées. Voir l’hommage qui lui fut rendu par France Culture le 03 mars 2019 : Hommage à Abdelwahab Meddeb - Archives du dimanche 3 mars 2019 - France Cultureet Hommage à Abdelwahab Meddeb - 22 novembre 2014 - Par La rédaction de Mediapart - Édition : Complices – « Producteur et animateur de l’émission Cultures d’islam (France Culture), poète, essayiste, romancier, Abdelwahab Meddeb est décédé le 5 novembre 2014. Hommage lui sera rendu mercredi 26 novembre à l’Institut du monde arabe, en musique et en vers… »

« La musique chasse la haine chez ceux qui sont sans amour. Elle donne la paix à ceux qui sont sans repos, elle console ceux qui pleurent ». Pablo Casals (photo) ; Artiste, Compositeur, Musicien, Violoncelliste (1876-1973). Voir aussi Pablo Casals : biographie, actualités et musique à écouter

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Introduction

Les évènements de ‘Pessah 2020’ dans la culture juive ont pris fin le 16 avril 2920 et le ‘Ramadan 2020’ doit débuter en principe le 24 avril 2020 dans la culture musulmane et l’Islam. Le dossier suivant a notamment été consacré à ces fêtes traditionnelles : Partage de musiques et chants traditionnels d’après la culture des trois ‘religions du livre’ à l’occasion de Pessah chez les juifs, de Pâques chez les Chrétiens et du Ramadan chez les musulmans – Croyances, religions, mythes fondateurs, athéisme, agnosticisme, mythologies (dont les amérindiennes) … et dialogues interreligieux Orient – Occident.

Ce dossier est une autre proposition d’écoutes qui se place dans le temps de confinement touchant un très grand nombre de pays à cause du risque sanitaire, qui est imposé aux êtres humains par la pandémie Covid-19. Il met l’accent sur des contributions musicales et une œuvre cinématographique concernant spécialement les traditions juives et musulmanes et tendant à harmoniser les relations politiques et sociétales à travers des pratiques artistiques à la portée de tout un chacun.

Dans un premier temps, sont présentées les relations entre juifs et musulmans à travers l’histoire et jusqu’à nos jours. Puis quelques vidéos de concerts ont été sélectionnées, ainsi que la présentation d’un film. Ces choix sont indiqués dans le sommaire ci-dessous.

Nous suggérons aussi de se référer à 2 autres dossiers postés sur le site ISIAS :

’Quelques aspects des mouvements sociaux de rue dans le monde et de la pensée contemporaine chez certains intellectuels en France, et autres apports interreligieux, philosophiques et musicaux’ par Jacques Hallard ; mardi 2 avril 2019 – Voir en particulier dans le sommaire la Rubrique F : Les apports pacificateurs des musiques dans les cultures juives, chrétiennes et musulmanes dans les documents numérotés de 33 à 49.

’Faire la classe à la maison, hors les murs de l’école, pendant le confinement imposé à cause du coronavirus et de la pandémie Covid-19’ par Jacques Hallard ; samedi 18 avril 2020 – Voir spécialement le document 19
 : Musique – De superbes vidéos postées par des Orchestres... confinés !

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Sommaire

1. Relations entre juifs et musulmans d’après Wikipédia

2. Entretien - ’Juifs et musulmans ont une histoire culturelle riche et commune’ Propos recueillis par Mikael Corre - Publié le 08/12/2014

3. L’Orchestre de Jérusalem Est et Ouest sort un titre créé pendant le confinement Vidéo 03:15

4. ‘Graines de Paix’ de Tom Cohen et l’Orchestre Andalou de Jérusalem – Vidéo 58:25 - 06 novembre 2018 - Théâtre La Criée à Marseille

4bis. Eléments de biographie concernant Tom Cohen à travers une annonce de concert

5. Le chef d’orchestre israélien « andalou » qui séduit même le roi du Maroc Par Jessica Steinberg 11 juin 2019, 12:22

6. Concert -תושיא#SECHSאיסתיהיללאינסטרומנטלי- Vidéo 9:39 - 05 févr. 2018 -תזמורת#SECHSירושלים#SECHSמזרח#SECHSומערבJerusalem Orchestra E&W

7. Concert -יא#SIEBENקאלבי#SIEBENחלי#SIEBENאל#SIEBENחל#SIEBENרימון#SIEBENרמתני-דיא#SIEBENזניבר- Vidéo 7:32 - 05 février 2018 -תזמורת#SIEBENירושלים#SIEBENמזרח#SIEBENומערבJerusalem Orchestra E&W

8. Dans le film ‘Crescendo’, un orchestre israélo-palestinien cherche l’harmonie Interview - Par Rich Tenorio - 03 février 2020, 16:26

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1.
Relations entre juifs et musulmans d’après Wikipédia

Les relations entre juifs et musulmans ont commencé au VIIe siècle dès la naissance et l’expansion de l’islam dans la péninsule Arabique. Les deux religions partagent des valeurs, principes et règles similaires1. L’islam intègre aussi l’histoire juive comme une partie de sa propre histoire. Le concept des enfants d’Israël a une place importante dans l’islam. Moïse, le plus important prophète dans le judaïsme, est aussi considéré comme un prophète et un messager dans l’islam2. Il est mentionné plus que n’importe qui d’autre dans le Coran, et sa vie est racontée et relatée plus que celle d’aucun autre prophète3. Il y a environ quarante-trois références aux Israélites dans le Coran (sans compter les références aux prophètes)4, et de nombreuses dans les hadiths. Certaines autorités rabbiniques ou penseurs juifs plus récentes, comme Maïmonide, ont débattu de la relation entre l’islam et la loi juive. Maïmonide lui-même a, selon certains, été influencé par la pensée juridique islamique5.

Comme l’islam et le judaïsme ont, à travers le patriarche Abraham, une origine commune située dans le Moyen-Orient, les deux sont considérées religions abrahamiques. Il existe de nombreux points communs entre le judaïsme et l’islam à la fois à cause de cette similitude et en raison de l’influence de la culture et de la philosophie musulmanes sur les communautés juives du monde musulman. Les deux religions ont été en contact et partage continu sur le plan physique, politique et théologique pendant 1400 ans. Le premier waqf islamique, par exemple, a été donné par un juif, Rabbi Mukhayriq6. Et en 1027, un juif, Samuel ibn Nagrela, devint le plus haut conseiller et le général en chef du Taïfa de Grenade7. Cependant, depuis la création de l’État d’Israël en 1948, les relations entre juifs et musulmans se sont fortement détériorées.

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2.
Entretien - ’Juifs et musulmans ont une histoire culturelle riche et commune’ Propos recueillis par Mikael Corre - Publié le 08/12/2014 – Document ‘lemondedesreligions.fr’

En hommage à Abdelwahab Meddeb, récemment disparu, nous republions en accès libre cette interview – avec également Benjamin Stora – présentée l’année dernière, dans le numéro du Monde des Religions de novembre-décembre 2013. Photo

Mettre un terme à une « lacune dans l’historiographie internationale ». Voilà l’ambition de cette Histoire des relations entre juifs et musulmans, vaste synthèse « des origines à nos jours », qui paraît chez Albin Michel. « En définitive, qu’avions-nous en commun, juifs et musulmans ? Les langues (l’arabe et le français), une temporalité scandée par le rythme liturgique, des parentés musicales, des traditions culinaires (…). » Déjà toute une histoire, introduite par les souvenirs d’enfance de Benjamin Stora, co-directeur du livre, qui a grandi à Constantine, parmi les juifs d’Algérie. Professeur à l’université Paris-XIII et à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), spécialiste de l’histoire du Maghreb, il a travaillé sur le nationalisme algérien. Des recherches où se croisent déjà deux confessions, deux traditions qui apparaissent aujourd’hui séparées et irréconciliables. Abdelwahab Meddeb, autre co-directeur de cette somme, professeur de littérature comparée à l’université Paris Ouest-Nanterre-La Défense, a grandi à Tunis, près de la Grande Mosquée de la Zitouna, dans une famille d’oulémas (théologiens musulmans). Il interroge dans ses romans la judéité, qu’il considère comme une « altérité intérieure ».

Outre le sérieux des articles et des contributeurs – tous universitaires de renom – cette histoire de quatorze siècles de relations entre juifs et musulmans a quelque chose de mémoriel et de politique. Les directeurs ne le nient pas, et le revendiquent même, dès l’introduction : « Notre conviction est que la longue durée historique (…) est la seule à même d’éclairer les vicissitudes du temps présent et de contrer les représentations globalement négatives de l’autre. »

Vous écrivez en introduction que ce livre est une « remise en cause de quelques-unes de nos évidences culturelles ». Lesquelles ?

Benjamin Stora : L’idée d’abord qu’une histoire commune est impossible, que juifs et musulmans se sont toujours haïs et affrontés. Mais également qu’ils appartiennent à un même univers d’arriération culturelle, à cet Orient jugé lointain et ténébreux. Ces préjugés empêchent d’imaginer que juifs et musulmans aient pu avoir une histoire culturelle riche et commune ; certes compliquée, faite de déchirements, mais aussi de convivialité. Toute cette histoire est à reconstituer.

Abdelwahab Meddeb : Il y a peut-être quelque chose à rétablir en ce qui concerne l’orientalité du juif. Au moins jusqu’à Marcel Proust (1871-1922), le juif apparaissait comme l’Oriental au sein de l’Occident. Maintenant l’Oriental, le musulman, voit au contraire le juif comme quelqu’un qui appartient à l’Occident, avec tout ce que cela implique de fascination pour un non-Occidental, parce qu’il y voit l’origine de la modernité ; et en même temps de répulsion, en raison de l’hégémonie et de la violence que cette civilisation a induit à travers le colonialisme ou l’impérialisme.

Vous ouvrez ce livre par deux courts textes, « mémoires parallèles » de votre enfance. Pouvez-vous nous les présenter ?

BS : Nous avons à peu près le même âge et peut-être appartenons-nous à la dernière génération née en Orient à avoir connu la cohabitation judéo-musulmane, à avoir grandi avec cette histoire commune. Dès les années 1970, cette histoire a disparu. S’il est possible de la reconsti­tuer par les textes, les archives et la mémoire personnelle, Abdelwahab et moi avons évolué dans un univers qui n’existe plus. Cet ouvrage est aussi la volonté de préserver ce monde aujourd’hui disparu, où juifs et musulmans vivaient ensemble.

AM : Pour l’un comme pour l’autre, l’altérité compte. La judéité a toujours été importante dans mon œuvre, en tant qu’elle implique une altérité intérieure. Je l’interroge depuis mon premier livre, Talismano (Christian Bourgeois, 1979), roman qui se voulait un peu expérimental. Un des personnages principaux est juif et porte avec lui toute cette tradition de l’occultisme, de l’alchimie, de la Kabbale, qui traverse aussi le soufisme [mystique musulmane].

Vous venez d’évoquer le lien entre mystiques juive et musulmane. Expliquez-nous.

AM : Il faut revenir à un cadre plus général. La théologie du judaïsme, mais aussi sa grammaire, sa linguistique, sa prosodie [intonation], ont émané de la culture arabe. Cette dernière s’est faite – et c’est très important – dans l’hybridation. La théologie islamique, que l’on appelle le Kalâm, est le produit de toute une effervescence : quand, à l’intérieur même du creuset de la langue arabe, a fermenté ce qui venait de la tradition chrétienne des Pères de l’Église, du néo-platonisme, du bouddhisme, de la mystique indienne. De son côté, la très longue histoire juive a enfanté une tradition religieuse très forte, à travers la Torah et le Midrash [méthode d’exégèse]. Mais la théologie proprement dite n’est née dans le judaïsme qu’avec Saadia Gaon, homme originaire d’Égypte ayant vécu à Bagdad au IXe-Xe siècle, et qui introduisit le Kalâm musulman dans le judaïsme.

Sans la théologie musulmane, il n’y aurait donc pas de mystique juive ?

AM : L’introduction du Kalâm dans le judaïsme se fait effectivement par toute une médiation arabe. On trouve même, au Caire, à la fin du XIIe siècle, un soufisme juif : Abraham Maïmonide, l’un des fils de Moïse Maïmonide (figure de proue de la pensée juive médiévale), va écrire des traités reprenant toutes les pratiques de l’oraison spirituelle, de la danse, ainsi que du rapport entre chant, musique et exercices spirituels tels qu’ils se rencontraient dans le soufisme. Ces éléments – eux-mêmes dérivants des traditions byzantine, indienne et persane – vont se retrouver dans le milieu juif cairote.

Au VIIe siècle, nous sommes loin de cette alliance des mystiques : le Prophète met fin, dans le sang, à la puissance militaire et économique des trois tribus juives de Médine...

AM : Il est possible de lire cet événement comme l’acte de naissance d’une hostilité originelle et irrévocable entre les deux peuples. Une telle lecture est faite par ceux qui sont frappés d’amnésie. C’est à eux que ce livre propose de mener un travail d’anamnèse. Notre ouvrage peut être, me semble-t-il, un livre de cure pour les juifs qui ne veulent plus entendre parler de leur passé oriental et qui disent : « La Catastrophe [Shoah, en hébreu] a commencé à Médine. » Mais aussi pour les musulmans marqués par le message islamiste, par l’antisémitisme moderne et qui, par exemple, disent que les juifs étaient comploteurs dès Médine.

Les historiens sollicités montrent que ce qui s’est passé à Médine relève d’une problématique tout autre. Le conflit qui a eu lieu entre le Prophète et les juifs n’est ni ethnique, ni religieux. Jamais les trois tribus juives de Médine n’ont constitué une confédération contre les tribus arabes. En fonction de l’échiquier politique, telle tribu juive s’alliait avec telle autre arabe. Le conflit judéo-arabe s’inscrit dans le cadre anthropologique d’affrontements tribaux, mais également dans la volonté de les dépasser. À Médine, le Prophète adopte le rôle d’arbitre : nous sommes dans les prémisses du passage de la tribu à l’État.

Les minorités juives vont ensuite vivre sous domination musulmane. Peut-on parler d’oppression ?

BS : Après Médine, le statut de dhimmi (« protégé ») sera imposé aux juifs : il leur est interdit de porter des armes et de se révolter contre le nouveau pouvoir politique, mais ce statut leur garantit, en contrepartie d’un impôt, une liberté de culte restreinte ainsi qu’une protection des biens et des personnes. Ce statut de minorité protégée se maintiendra dans l’Empire byzantin, jusqu’à l’époque moderne, et dans les pays musulmans post-coloniaux après la Seconde Guerre mondiale. À certaines périodes de l’histoire, ce statut sera vécu comme une oppression, alors qu’à d’autres des juifs de cour joueront un rôle non négligeable. Tout dépendra de la structure du pouvoir, du contexte, de l’état des sociétés, etc. Cette idée d’oppression est surtout une projection du regard que l’on porte aujourd’hui sur le statut de dhimmi, alors qu’il faut le replacer dans son cadre d’origine : un tel statut est meilleur que celui des juifs en Europe à la même période. Dans l’Empire ottoman, les juifs ont un statut d’infériorité, mais ils ne subissent pas avec la même ampleur les agressions physiques qui ont cours, à la même époque, dans le monde européen.

La tendance actuelle est de réécrire l’histoire soit en la noircissant à l’extrême – les relations ont toujours été conflictuelles –, soit en disant que tout était parfait. Il faut se tenir à distance de ce type de récits. Nous avons voulu restituer une histoire longue de quatorze siècles, où alternent des périodes d’affrontements et des séquences marquées par la convivialité et la « convivance ». La gageure qui a été la nôtre, avec les auteurs, c’est de restituer la complexité des relations. Une tâche compliquée parce que, dans le monde actuel, on ne peut pas imaginer que juifs et musulmans aient pu vivre ensemble pendant treize siècles, par-delà le statut imposé aux juifs.

Les violences inter-confessionnelles actuelles ne seraient donc pas héritées du passé ?

BS : Depuis Médine, juifs et musulmans ne se sont pas toujours fait la guerre. Cette vision est une diabolisation de l’histoire.

AM : Il est tentant d’analyser l’histoire avec les lunettes de la folie idéologique actuelle, partagée de part et d’autre. Cela dit, il y a bien eu à Médine un conflit théologique. Le Prophète pensait d’abord être reconnu dans la lignée du prophétisme biblique par les juifs. Ces derniers auraient alors disparu en adhérant à la prédication du nouvel envoyé de Dieu. La résistance des juifs a obligé le Prophète à avoir un coup de génie, celui d’arabiser Abraham, en inventant la descendance abrahamique par la voie d’Ismaël. Tout cela a fait que l’islam a pu naître et le judaïsme continuer d’exister. La coexistence de ces deux peuples s’est donc faite dans la violence. BS : L’Histoire s’écrit presque toujours dans le sang, il n’existe pas d’histoire apaisée.

Aujourd’hui, les juifs vivent majoritairement en Israël, aux États-Unis et en France. À quel moment les juifs et les musulmans ont-ils cessé de vivre ensemble ?

AM : Lorsque le statut de dhimmi est devenu obsolète. Il est perçu jusqu’à Voltaire et la Révolution française comme une avancée, mais il devient intolérable pour celui qui découvre l’égalité citoyenne.

BS : Entre 1800 et 1830, l’histoire s’accélère à une vitesse prodigieuse. Un processus d’occidentalisation se met en place pour les juifs d’Orient. Ce qui ne signifie pas qu’ils quittent leurs terres : ils vont entrer dans le processus de laïcisation tout en gardant un ethos oriental, à travers la culture, la musique, la langue, etc… Ce processus va également toucher une fraction des élites musulmanes. Mais à partir de là, le rapport du monde juif au monde musulman va changer, sous l’influence d’un tiers : l’Européen. L’inégalité de fait des juifs dans les pays musulmans leur deviendra insupportable.

La relation entre juifs et musulmans se modifie encore lorsque la France met en place le décret Crémieux qui, en 1870, n’accorde la citoyenneté française qu’aux juifs d’Algérie...

BS : Si nous en parlons beaucoup aujourd’hui, il faut savoir que ce décret ne concernait que les 25 000 juifs d’Algérie. Cependant, nous en avons fait un moment symbolique. Plus largement, tout le XIXe siècle va se jouer en tension entre, d’une part, la naissance de l’individu, du citoyen, et, d’autre part, le péril des traditions anciennes. La séparation va se jouer à ce moment-là puisque les uns – les juifs – vont accéder à la citoyenneté, tandis que les autres – les musulmans – vont rester dans le statut qui était le leur, celui de la charia. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, cette séparation va être amplifiée par la question des nationalismes politiques : nationalismes arabes d’une part, création d’Israël d’autre part. Il est complexe de comprendre comment, à partir de là, treize siècles d’histoire commune vont s’évanouir et être oubliés, en quelques années. Le livre essaie de répondre à cette grande interrogation.

Réhabiliter le passé, est-ce une manière de préparer, avec espérance, l’avenir des relations entre juifs et musulmans ?

AM : Le passé porte en lui la puissance de l’avenir, face à un présent – disons-le – où l’on vit un désastre. Cependant, le retour à ce patrimoine ne se fera pas dans sa lettre, dans une restauration à l’identique du passé. Nous avons à le consulter, à en tenir compte, dans l’élargissement de nos références par rapport aux bricolages dont nous avons besoin aujourd’hui, particulièrement en France. Ce patrimoine doit permettre un désenclavement. Nous devons faire advenir vers le sens commun toutes les antériorités dont nous avons besoin, pour – par exemple – penser la question de l’étranger dans notre Cité. Mais aussi celle de l’hospitalité et de l’hostilité. Nous ne pouvons penser notre présent que dans le souvenir du passé, dans l’entretien avec nos morts. Et il faut que, parmi ces morts, il y ait à la fois des juifs et des musulmans.

L’avènement des nationalismes musulmans et israéliens ne marque-t-il pas la fin de ces relations ?

AM : Il n’y a rien de pire que le nationalisme lorsqu’il se rive sur l’identité religieuse ; parce qu’il met face au « Vrai » irrévocable, il instrumentalise la dimension globalisante des religions pour en faire une idéologie de combat. Actuellement, nous sommes effectivement à la fin de la relation, mais ce n’est pas une fatalité. Je ne crois pas du tout à la durée de cette phase, car elle découle d’un pacte fait avec Thanatos. Or nous savons que dans la tension entre Thanatos et Eros [pulsion de mort et pulsion de vie, chez Freud], l’humain est beaucoup plus attiré du côté d’Eros.

A lire : Histoire des relations entre juifs et musulmans des origines à nos jours, Abdelwahab Meddeb et Benjamin Stora (dir.) (Albin Michel, 1.152 p., 59 €).

Le Monde des Religions - A la Une

Le blog d’Anne Martinetti

Source : http://www.lemondedesreligions.fr/savoir/juifs-et-musulmans-ont-une-histoire-culturelle-riche-et-commune-08-12-2014-4370_110.php

Abdelwahab Meddeb selon Wikipédia

« Abdelwahab Meddeb (arabe : عبد الوهاب المدب), né le 17 janvier 1946 à Tunis et mort le 5 novembre 2014 à Paris, est un écrivain, poète et animateur de radio franco-tunisien. Directeur de la revue internationale et transdisciplinaire Dédale, spécialiste du soufisme, il enseigne la littérature comparée à l’université Paris-X. Il anime également, jusqu’à son décès, l’émission hebdomadaire Cultures d’islam sur France Culture. Il est connu pour ses prises de position publiques en faveur d’un islam libéral… » - Article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Abdelwahab_Meddeb

Benjamin Stora selon Wikipédia

« Benjamin Stora, né le 2 décembre 1950 à Constantine en Algérie1,2, est un historien français, professeur à l’université Paris-XIII et inspecteur général de l’Éducation nationale de septembre 2013 à juin 2018. Ses recherches portent sur l’histoire de l’Algérie et notamment la guerre d’Algérie3,4,5, et plus largement sur l’histoire du Maghreb contemporain, ainsi que sur l’Empire colonial français et l’immigration en France. Il assure la présidence du conseil d’orientation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration depuis août 2014, et fait partie du conseil d’administration de l’Office français de l’immigration et de l’intégration6… » - Article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Stora

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3.
L’Orchestre de Jérusalem Est et Ouest sort un titre créé pendant le confinement Vidéo 03:15

Le clip montre les 35 musiciens de l’orchestre jouer ensemble, derrière leurs webcams, confinés chez eux, un nouveau titre aux sonorités andalouses intitulé ’Darbuka la Corona’ - Par Times of Israel Staff 26 mars 2020, 13:23

Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, l’Orchestre de Jérusalem Est et Ouest a, en cette période de confinement, interprété un nouveau titre aux sonorités andalouses intitulé « Darbuka la Corona ».

Le clip montre les musiciens de l’orchestre jouer ensemble, derrière leurs webcams, confinés chez eux. En arabe, « darbuka » signifie « Ils te battent ». Le titre peut ainsi être traduit en « Ils te battent, Corona ». « Darbuka » est également le nom d’un instrument de percussion répandu dans l’Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

Tom Cohen, directeur musical et chef d’orchestre atypique qui n’a pas suivi de formation classique et qui joue de la mandoline, dirige l’orchestre. En préambule du clip, il annonce : « À tous mes amis en France, je vous souhaite bonne santé et bon courage, et au plaisir de vous revoir après cette corona folie ! Entretemps, l’Orchestre de Jérusalem Est et Ouest vous a préparé un petit cadeau ! »

Sur la page Facebook de l’orchestre, le musicien a écrit : « Un matin de cette première semaine de cette corona folie, je me suis soudain rendu compte que, pour moi comme pour les membres de mon orchestre, c’était la première fois en 11 ans que nous ne nous réveillions pas pour des répétitions, concerts, arrangements, compositions et autres activités créatives devenues notre routine quotidienne.

« Quand j’ai réalisé que le groupe WhatsApp de l’orchestre continuait d’être dynamique et actif, je me suis immédiatement posé pour faire la seule chose que je savais faire…

« J’ai écrit un petit morceau qui vise à nous rendre heureux, et à montrer notre amour et notre proximité, plus puissants qu’autre chose. J’ai voulu que ce soit à la fois très simple mais complexe, ‘haut’ mais au niveau des yeux – comme nous… Et voici devant vous : ‘Darbuka la Corona’…

« J’espère que ces sons et images, des 35 membres de l’orchestre, quels que soient leur âge, leur religion, leur sexe ou leur origine – de Majd al Krum à Ashkelon, de Jérusalem à New York – célébrant l’amour et le désir d’amitié et de musique, nous aideront tous à passer cette période ensemble. »

Photo - Le chef d’orchestre de l’Orchestre de Jérusalem Est-Ouest, Tom Cohen, et la chanteuse Nasreen Qadri, alors d’une répétition du concert ‘Kulna’ à Jérusalem. (Crédit : Gil Rouvio/Mekudeshet)

Tom Cohen a fait l’objet d’un portrait du Times of Israël en juin dernier, alors qu’il s’apprêtait à diriger le deuxième festival Arabesque d’Akko, qui propose des musiques arabes et andalouses interprétées par des artistes arabes et juifs.

Le musicien a grandi à Beer Sheva, vit à Bruxelles et dirige des orchestres dans cinq pays. Il a célébré récemment ses dix ans à son poste à l’Orchestre de Jérusalem Est et Ouest. Il dirige et supervise également le MED ou l’orchestre méditerranéen à Bruxelles, où il vit aussi avec sa femme née au Liban et leur fils. Il a fondé et dirige l’orchestre andalou à Montréal, composé de musiciens canadiens avec une formation occidentale classique. Il est le chef d’orchestre et le co-directeur d’un orchestre qui joue en France et qui comprend des musiciens algériens.

Enfin, il a fondé un autre orchestre au Maroc, le berceau de la musique andalouse, à la demande personnelle du roi du Maroc.

De nombreux artistes, musiciens et comédiens profitent de la période de confinement imposée dans de nombreux pays dans le cadre des mesures de lutte contre l’épidémie de coronavirus pour se lancer dans de nouveaux projets – notamment les artistes juifs de France.

En savoir plus sur : Le Monde Juif Musique Coronavirus Art Culture Orchestre de Jérusalem

The Times of Israël (Wikipédia) - The Times of Israëlfr.timesofisrael.com

Reviews - L28

Source : https://fr.timesofisrael.com/lorchestre-de-jerusalem-est-et-ouest-sort-un-titre-cree-pendant-le-confinement/

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4.
‘Graines de Paix’ de Tom Cohen et l’Orchestre Andalou de JérusalemVidéo 58:25 - 06 novembre 2018 - Théâtre La Criée

Rendez-vous à La Criée, Théâtre national de Marseille pour le concert de l’Orchestre Jérusalem Orient-Occident, le mardi 13 novembre à 20h, au Grand Théâtre. Catégorie : Organisations à but non lucratif

Source : https://www.youtube.com/watch?v=SzaWTIhgWDc

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4bis.
Eléments de biographie concernant Tom Cohen à travers une annonce de concert

Des musiciens juifs, arabes et ultra-orthodoxes se produisent ensemble à Acco. 27 mai 2019

Le festival Arabesque accueillera des artistes israéliens et internationaux de renom dans la forteresse des croisés à Acco, avec une soirée d’ouverture mettant en vedette des musiciens juifs arabes et ultra-orthodoxes .

Après les critiques élogieuses de l’année dernière, le deuxième Festival international de musique arabe classique et andalouse se tiendra dans la forteresse des croisés et dans toute la ville.

Le directeur artistique du festival, Tom Cohen, est un musicien de renommée internationale qui a introduit pour la première fois la musique arabo-andalouse en Israël.

Tpm Cohen composa la musique de la série à succès israélienne « Zagury Imperia », qui devint un hymne des jeux de football en Israël. Il a également produit des albums et des performances pour les plus grands noms de la musique israélienne, notamment Ninet Tayeb, Omer Adam, Berry Sakharof, Ehud Banai et Dudu Tessa.

Né et élevé à Beersheba d’un père irakien et d’une mère d’origine polonaise, Cohen est directeur musical et chef d’orchestre de l’orchestre ‘Jerusalem East and West’. Cependant, Israël n’est qu’un des quatre pays où il travaille.

À Bruxelles, où il vit avec son épouse d’origine libanaise et leur fils, il est directeur musical et chef d’orchestre d’un orchestre appelé MED, un raccourci pour la Méditerranée.

À Montréal, il a fondé et dirigé un orchestre de groupe andalou, composé de musiciens canadiens ayant suivi une formation classique en occident.

Il est enfin chef d’orchestre et codirecteur d’un orchestre basé en France et basé sur des musiciens algériens.

Un autre orchestre, établi à la demande personnelle du roi du Maroc, est basé dans ce pays.

« Cette année, nous allons tous célébrer ensemble – les habitants de la ville d’Acco avec tous les habitants du pays et chers invités de l’étranger – la culture et les traditions partagées par nous tous et tous les voisins autour de nous, une célébration est si nécessaire de se dérouler dans cette ville magnifique et historique », a déclaré Tom Cohen.

Les célébrités israéliennes Miri Mesika, Sarit Hadad, Raymond Abecassis, l’Orchestre Firqat El Nour, Violet Salameh et d’autres sont au nombre des défenseurs de cet événement. La soirée d’ouverture comprend l’orchestre Firqat El Nour, composé de musiciens juifs arabes et ultra-orthodoxes.

Le festival comprendra également une classe de maître pour les enfants du conservatoire municipal d’Acco avec Elad Levy, artiste international du kamancheh, le violoniste senior Fadel Manna et le violoncelliste Mayo Shviro.

Un symposium intitulé « Musique et culture partagée » se tiendra sous la direction de Cohen, avec la participation de professeurs. Taysir Elias, Joseph Sheetrit et Paul Dahan.

Tous les soirs pendant la durée du festival, des spectacles de rue de musique berbère authentique de Marrakech seront présentés. Samedi, un magnifique programme de Shabbat avec prières et poèmes liturgiques juifs sera organisé dans diverses synagogues de la ville.

« Nous sommes fiers d’accueillir le festival pour la deuxième année consécutive, ce qui est déjà devenu une tradition pour notre ville », a déclaré Shimon Lankri, maire d’Acre et président du festival Arabesque. « Acco est un symbole de la coexistence et mérite donc le plus d’être le lieu qui présente la riche contribution de la musique arabe classique et andalouse à la culture israélienne ».

« Les sons qui seront joués à Acco pendant les cinq jours du festival, sont le résultat d’un travail artistique unique, tendant à travers toutes les musiques arabe et andalouse en une grande mélodie qui ne peut exister qu’à Acco », a déclaré le directeur du festival Albert Ben Chelouche.

« Nous espérons que cette célébration continuera à unir les gens et à contribuer au sens de la fraternité, car c’est le seul choix possible », a-t-il ajouté.

Le festival Arabesque 2019 aura lieu du mardi au samedi du 11 au 15 juin 2019.

Article original sur RakBeIsrael : https://rakbeisrael.buzz/des-musiciens-juifs-arabes-et-ultra-orthodoxes-se-produisent-ensemble-a-acco/

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5.
Le chef d’orchestre israélien « andalou » qui séduit même le roi du Maroc Par Jessica Steinberg 11 juin 2019, 12:22

Tom Cohen a grandi à Beer Sheva, vit à Bruxelles, dirige des orchestres dans cinq pays et fait son retour à Akko pour le festival Arabesque. Chef d’orchestre atypique qui n’a pas suivi de formation classique et qui joue de la mandoline, il a composé la musique du générique d’une série télé qui est devenu l’hymne des stades et des supporters de football.

C’est ce qui est arrivé à Tom Cohen, qui a composé le thème musical de « Zaguri Imperia », et dont les « Oh, oh, oh, oh, oh, oh, » sont devenus le refrain entonné par de nombreux spectateurs dans les stades de foot israéliens. Mais tout cela n’est pas nouveau.

Le chef d’orchestre âgé de 36 ans est aujourd’hui de retour en Israël pour diriger le deuxième festival Arabesque d’Akko, du 11 au 15 juin, qui propose des musiques arabes et andalouses interprétées par des artistes arabes et juifs, dont Miri Mesika, Sarit Hadad et Raymond Abecassis, l’Orchestre Firqat El Nour et Violet Salameh.

Chaque artiste va chanter dans sa langue maternelle et dans d’autres langues, pour créer des liens qu’ils sont curieux de mettre en place, explique Tom Cohen.

« C’est vraiment fantastique pour moi, en tant que musicien, de réunir de grandes vedettes israéliennes comme Miri Messika ou Sarit Hadad, aux côtés d’une légende comme Violet Salameh », se réjouit le chef d’orchestre.

C’est le message du festival puisque la musique montre que toutes les personnes impliquées partagent la même culture, identité et tradition, ‘nous partageons les mêmes racines’ », ajoute-t-il.

La musique andalouse, la musique arabe classique est jouée partout à travers le Levant. C’est un élément central de la vie de Tom Cohen, et cela l’a été pendant toute sa carrière.

Quand Tom Cohen était enfant à Beer Sheva, il entendait de la musique et la langue arabes dans son quartier, mais elles n’étaient pas présentes sur les grandes scènes musicales, c’était la langue de l’ennemi, explique-t-il.

Avec l’arrivée de YouTube et Facebook, les choses ne sont plus noires et blanches, ajoute-t-il, et le message peut être plus complexe.

Son amour pour la musique andalouse a commencé alors qu’il était encore adolescent. Il a ensuite été recruté pour assister l’arrangeur musical de ce qui était alors l’orchestre andalou israélien. Il existe aujourd’hui plusieurs orchestres andalous.

Il a fini par en devenir le chef de l’orchestre – « c’était comme passer de sous-chef à chef », c’est là qu’il a commencé à recevoir des invitations d’orchestres du monde entier.

On pourrait dire que Tom Cohen est un expert en musique andalouse.

Il est actuellement le directeur musical et chef d’orchestre de l’Orchestre de Jérusalem Est et Ouest (il célèbre ses dix ans à ce poste). Il dirige et supervise le MED ou l’orchestre méditerranéen à Bruxelles, où il vit aussi avec sa femme née au Liban et leur fils. Il a fondé et dirige l’orchestre andalou à Montréal, composé de musiciens canadiens avec une formation occidentale classique. Il est le chef d’orchestre et le co-directeur d’un orchestre qui joue en France et qui comprend des musiciens algériens.

Enfin, il a fondé un autre orchestre au Maroc, le berceau de la musique andalouse, à la demande personnelle du roi du Maroc. Il y a beaucoup d’orchestres andalous au Maroc, mais ils voulaient Tom Cohen pour la manière dont il travaille, a-t-il dit.

« Nous essayons de créer une nouvelle langue musicale, et c’est tout à fait naturel dans des lieux comme Jérusalem ou Akko où les cultures occidentales et orientales ont vécu et existé pendant des milliers d’années comme culture locale, et non comme étrangère », explique le chef d’orchestre.

Il a dit qu’il ne voyait pas cela comme une fusion de l’Est et de l’Ouest, mais plutôt comme la formation d’une nouvelle langue.

« Notre démarche est différente. Nous ne sommes pas seulement focalisés sur la musique andalouse, nous sommes beaucoup moins focalisés sur sa préservation. Pour moi, la meilleure façon de saisir l’essence de ce qui a fait de cette musique quelque chose de super et génial, c’est de l’habiller dans des nouveaux vêtements, avec des harmonies occidentales, de manière à lui donner plus de valeur. J’essaie de créer une musique telle que si la vous connaissez déjà, vous aimerez le travail accompli, et que si vous ne l’avez jamais entendue, vous puissiez la comprendre ».

Tom Cohen a le sentiment que lui et d’autres jeunes musiciens d’Israël et d’ailleurs continuent de porter un amour et un respect profonds pour la tradition, la vie et le souffle dans leur musique, et de « perpétuer un héritage, de le conduire vers une autre étape », a-t-il dit.

Au final, pour en revenir à « Zaguri Imperia », créée et écrite par Moar Zaguri, un ami acteur, qui a basé la série populaire sur l’histoire de sa propre famille marocaine.

Quand il réfléchissait à l’idée de la série, Moar Zaguri a demandé à son ami de composer le thème musical. Mais quand le moment final est arrivé, il rejetait tout ce que Tom Cohen avait créé. En fin de compte, le compositeur a fini par trouver la musique qui a finalement été utilisée pour la série, mais Moar Zaguri ne l’aimait pas non plus.

« Je lui ai dit, ‘Ecoute, c’est la bonne’ », se souvient Tom Cohen. « Les gosses en voyages scolaires et les fans dans les stades de football vont la chanter ».

Moar Zaguri lui a fait confiance et l’a utilisée. Quelques mois plus tard, il appelle son ami musicien et met son téléphone sur haut-parleur pour qu’il puisse entendre la foule chanter sa musique sur la place Rabin de Tel Aviv, après que l’équipe de basketball du Maccabi Tel Aviv a remporté la Coupe d’Europe.

« 30 000 personnes chantaient la chanson », raconte Tom Cohen, qui a aussi produit des albums et des spectacles pour les chanteurs Ninet Tayeb, Omer Adam, Berry Sakharof, Ehud Banai et Dudu Tassa.

Il s’estime chanceux de pouvoir faire ce qu’il fait, et le prochain festival d’Akko est le sommet de cette satisfaction, confie Tom Cohen.

« C’est avoir la chance de réaliser ses rêves et d’être payé pour cela ».

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Reviews - L28

Source : https://fr.timesofisrael.com/le-chef-dorchestre-israelien-andalou-qui-seduit-meme-le-roi-du-maroc/

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6.
Concert - תושיא איסתיהיללאינסטרומנטלי - Vidéo 9:39 - 05 févr. 2018 - תזמורתhttps://www.youtube.com/channel/UCK...ירושליםhttps://www.youtube.com/channel/UCK...מזרחhttps://www.youtube.com/channel/UCK...ומערבJerusalem Orchestra E&W - תושיא איסתיהילל - אינסטרומנטלי מתוך הקונצרט ״מרוקו אורגינל״ מנצח ראשי ומנהל מוזיקלי : תום כהן צילום ועריכת וידאו : אבי נישניבר צולם בהיכל התרבות בנתניה

Jerusalem Orchestra East & West - Concert original d’un orchestre marocain ‘Président d’Istihill - Instrumental et avec le directeur musical Tom Cohen - Photographie et montage vidéo : Avi Nishnibar ; ceci a été filmé au ‘Netanya Cultural Hall’.

Catégorie : Musique – Source : https://www.youtube.com/watch?v=-dvr9uv26Nk&feature=emb_rel_pause

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7.
Concert - יא קאלבי חלי אל חל | רימון רמתני - דיא זניבר - Vidéo 7:32 - 05 février 2018 - תזמורתhttps://www.youtube.com/channel/UCK...ירושליםhttps://www.youtube.com/channel/UCK...מזרחhttps://www.youtube.com/channel/UCK...ומערבJerusalem Orchestra E&W

יא קאלבי חלי אל חל - דיא זניבר | רימון רמתני - דיא זניבר מתוך הקונצרט ״מרוקו אורגינל״ מנצח ראשי ומנהל מוזיקלי : תום כהן צילום ועריכת וידאו : אבי נישניבר צולם בהיכל התרבות בנתניה

Jerusalem Orchestra East & West - Oui, Calby Hali s’applique - Dia Zanibar | Ramon Ramani - Dia Zanibar chef d’orchestre du concert marocain d’origine et directeur musical Tom Cohen - Photographie et montage vidéo : Avi Nishnibar ; ceci a été filmé au ‘Netanya Cultural Hall’.

Catégorie : Musique - Source : https://www.youtube.com/watch?v=62tb8O8Bw_Q

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8.
Dans le film ‘Crescendo’, un orchestre israélo-palestinien cherche l’harmonie Interview - Par Rich Tenorio - 03 février 2020, 16:26

Fidèle à son nom, le film allemand du réalisateur Dror Zahavi atteint son apogée alors que les musiciens, des deux côtés du conflit, apprennent ensemble l’harmonie

Une image de ‘Crescendo,’ du réalisateur Dror Zahavi. (Crédit : Oliver Oppitz Photography/ Menemsha Films)

Photo (Christian Luedeke/ Menemsha Films)

Une image de ‘Crescendo,’ du réalisateur Dror Zahavi. (Crédit : Oliver Oppitz Photography/ Menemsha Films)

Une image de ‘Crescendo,’ du réalisateur Dror Zahavi. (Crédit : Oliver Oppitz Photography/ Menemsha Films)

Dans un chalet autrichien historique, de jeunes musiciens classiques israéliens et palestiniens répètent pour un concert placé sous la direction de leur maestro allemand, Eduard Sporck.

Ils vivent et font de la musique là-bas pour pouvoir prendre de la distance face aux tensions quotidiennes inhérentes au conflit israélo-palestinien. Et pourtant, ici, leurs sessions sont également tendues – Eduard Sporck a tenté l’expérience d’une thérapie de groupe, mais celle-ci a dégénéré aux cris de « terroriste ! » et « meurtrier ! ». Mais en jouant du Vivaldi, l’orchestre semble s’unir.

Même les deux violonistes principaux, Layla, la Palestinienne, et Ron, l’Israélien, qui ont eu leur lot d’échanges hostiles, paraissent se détendre. Et alors que les cordes s’élèvent sur un crescendo, Ron garde les yeux fermés, et Layla lui lance un regard plein de sens.

Il s’agit d’une scène du nouveau film allemand « Crescendo », qui a été réalisé par le réalisateur israélo-allemand Dror Zahavi. Pour cette exploration du conflit depuis une perspective particulière – celle d’un orchestre – le casting a été formé d’Israéliens et de Palestiniens. Le film est sorti le 16 janvier dans les salles allemandes.

« Je suis sidéré par la réaction que le film suscite », confie Dror Zahavi au Times of Israel lors d’un entretien téléphonique. « Dans tous les festivals du film, nous obtenons un prix », ajoute-t-il – cela a été le cas au Ludwigshafen, le festival international du film de Berlin, au festival du film juif de Berlin et à Varsovie.

Photo - Le réalisateur Dror Zahavi prend la pose pendant une séance photo à Cologne, en Allemagne, le 10 juillet 2008 (Crédit : AP photo/ Hermann J. Knippertz)

Le film a été présenté à des publics de 1 200 personnes à chacune des quatre premières projections, soit un total d’environ 5 000 cinéphiles, explique Dror Zahavi.

« Il y a eu des standing-ovations de 10 minutes », s’exclame-t-il. « Je n’exagère pas ».

Le film sera présenté dans le programme de la sélection officielle du festival du film juif de New York, le 28 janvier.

L’histoire est fictive, et pourtant des orchestres ont déjà rassemblé des Israéliens et des Palestiniens dans la vraie vie. Le plus connu est certainement le West-Eastern Divan Orchestra, qu’avaient formé le chef d’orchestre Daniel Barenboim et l’universitaire palestinien Edward Said.

« Pour vous dire la vérité, je ne crois pas qu’il y ait de similarités entre Sporck et Barenboim », estime Dror Zahavi, qui ajoute qu’il existe de nombreux orchestres réunissant Juifs et Arabes dans le monde.

Et pourtant, continue-t-il, « bien sûr que le West-Eastern Divan Orchestra de Daniel Barenboim a été une source d’inspiration pour moi ». Il concède par ailleurs, « il est vrai que cet orchestre – parmi tous les autres construits sur un modèle similaire – est le plus célèbre ».

Le célèbre chef d’orchestre a refusé de commenter cet article par le biais de son porte-parole.

Le réalisateur note néanmoins des différences significatives entre ce dernier et Eduard Sporck, interprété par le célèbre acteur Peter Simonischek, vu notamment dans « Toni Erdmann » et « The Interpreter ».

Contrairement à Daniel Barenboim, originaire d’Argentine et qui, en 2008, s’est vu accorder la citoyenneté palestinienne en plus de l’israélienne, Eduard Sporck, le maestro, tente de dépasser son passé familial obscur de fils de criminels nazis. Lors d’une scène déterminante, il évoque le passé de sa famille avec son orchestre. Il révèle que lorsque la troupe se trouvait en Autriche, il s’est rendu chez une vieille femme qui avait empêché que le jeune Sporck ne soit tué par ceux qui avaient assassiné ses parents.

Photo - Une image de ‘Crescendo,’ du réalisateur Dror Zahavi. (Crédit : Oliver Oppitz Photography/ Menemsha Films)

« Il y a eu des moments dans ma vie où je l’ai haïe pour ça », dit-il à l’orchestre. « Cela aurait été plus facile si j’avais été tué aux côtés de mes parents ».

« La plus grande haine, c’est celle qu’il y a eu de la part des Allemands envers les Juifs », explique Dror Zahavi. Et pourtant, ajoute-t-il, « cela peut être un exemple de dépassement. Quand on est en état de conflit, on peut penser qu’on ne pourra pas le dépasser. C’est pour ça que nous l’avons conçu ainsi. Je pense que c’est très important, parfois, de l’expliquer – et particulièrement aux jeunes nés au sein du conflit israélo-palestinien et qui n’ont plus d’espoir quant à sa résolution – et de montrer qu’un jour, il y a eu d’autres conflits, plus importants encore, qui ont pu être résolus ».

Certaines des œuvres antérieures du metteur en scène traitent également du conflit israélo-palestinien, comme « Pour mon père » (2008), un film dans lequel un kamikaze palestinien apprend à se lier d’amitié avec ceux qui devaient être ses cibles. Il dit avoir filmé « Crescendo » un an et demi avant l’ouverture de l’ambassade américaine à Jérusalem, mais il ajoute que pour l’équipe israélo-palestinienne du film, « des questions politiques ont toujours influencé les individus des deux groupes – c’est sûr ».

Le chef d’orchestre allemand souligne la coexistence dans le film. Il dit aux musiciens : « Je ne croyais pas être capable un jour d’aller en Israël, mais j’ai créé notre projet. Il fallait que je le fasse, que j’aille en Israël, et je l’ai fait. Je suis allé à Tel Aviv, me jeter dans la gueule du loup ».

« Les Israéliens et les Palestiniens peuvent vivre ensemble », leur dit-il. « C’est possible. Peut-être pas aujourd’hui, peut-être pas demain, mais c’est possible si vous travaillez pour. Pas vos enfants, pas vos petits-enfants. Il faut que vous le fassiez ».

Le cinéaste évoque une autre différence entre le chef d’orchestre Daniel Barenboim et Eduard Sporck, qui « a juste la mission de créer cet orchestre pour seulement un concert ». Mais ce simple concert nécessite en lui-même un effort herculéen.

Cela se voit dans les difficultés rencontrées par Layla (Sabrina Amali), qui vit dans la ville de Qalqilya, en Cisjordanie. Elle doit faire de la musique dans un environnement touché par les confrontations entre manifestants palestiniens et soldats israéliens. Dans ce que Dror Zahavi décrit comme une pratique palestinienne, elle sent un oignon pour pouvoir continuer à jouer pendant les tirs de gaz lacrymogène.

Lorsqu’elle amène son instrument à un check-point, alors qu’elle se rend à une audition à Tel Aviv, elle est interrogée de façon malpolie par une soldate israélienne qui ne parvient pas à comprendre pourquoi elle porte un étui à violon.

Photo - Une image de ‘Crescendo,’ du réalisateur Dror Zahavi. (Crédit : Oliver Oppitz Photography/ Menemsha Films)

Lors de l’audition, Layla doit faire face au comportement raciste de Ron (Daniel Donskoy), qui recommande au chef d’orchestre les membres de son propre ensemble de chambre – « Des Israéliens qui ressemblent à des Arabes » – pour servir de Palestiniens.

Il y a aussi des signes encourageants. C’est Layla qui est choisie à la place de Ron comme premier violon, et une amitié improbable se tisse entre deux des musiciens les plus jeunes, le clarinettiste palestinien Omar (Mehdi Meskar) et la joueuse de cor franco-israélienne Shira (Eyan Pinkovich). Et pourtant, Ron pousse les musiciens israéliens à protester contre le rôle tenu par Layla, une répétition devient ainsi l’occasion d’une joute verbale, les uns criant « Jérusalem ! » et les autres, « Al-Qods ! ».

Indépendamment de la manière dont les différents membres appellent la ville, le groupe entier part pour l’Autriche où Eduard Sporck attend d’eux non seulement qu’ils jouent ensemble, mais aussi qu’ils vivent ensemble. En plus des répétitions, il organise des séances thérapeutiques présentant des parallèles dans la vraie vie, selon le réalisateur.

Une image de ‘Crescendo’ du réalisateur Dror Zahavi. (Crédit : Oliver Oppitz Photography/ Menemsha Films)

Le réalisateur explique que son équipe a fait beaucoup de recherches pour ces sessions, s’entretenant avec des neurologues et des psychiatres.

« Il y a des méthodes de thérapie qui ne sont pas centrées sur les individus, mais sur les groupes – Juifs et nazis, par exemple, ou homosexuels et homophobes. Ce ne sont pas les individus qui y sont traités, mais les groupes », ajoute-t-il.

Il confie que de nombreux acteurs ont été troublés par la scène où ils s’affrontent les uns aux autres d’un côté et de l’autre d’une salle.

« Je leur ai demandé de s’insulter, de reprocher à l’autre d’avoir tué des familles ; je leur ai demandé de dire aux autres toute la haine qu’ils ressentaient à leur encontre », se souvient-il. « Un grand nombre d’entre eux s’est mis à pleurer. Deux se sont évanouis ».

« L’une d’entre eux a dit : ‘Je ne peux pas dire et je ne veux pas dire que je hais les Arabes. Je ne hais pas les Arabes. Je ne le dirai pas’. Elle devenait hystérique. Je lui ai expliqué que si elle disait haïr les Arabes, cela ne signifiait pas personnellement qu’elle les haïssait, qu’elle n’était qu’un personnage du film », ajoute-t-il.

« Certains conflits lourds ont émergé », continue Dror Zahavi. « Il y a eu des moments très durs, très difficiles. C’est quelque chose que je n’oublierai jamais ».

Après cette confrontation dramatique, les choses semblent plus faciles. Layla présente le récit familial de l’exil dans le sillage de la guerre d’Indépendance, en 1948. Le chef d’orchestre détaille, lui, les crimes de guerre commis par ses parents à Buchenwald. Omar et Shira cimentent leur amitié lors d’une autre session de thérapie de groupe : invités à porter le couvre-chef de l’autre, Omar se porte volontaire pour porter une kippa, tandis que Shira revêt un hijab. Une romance se développe ensuite, notamment lors d’une scène pleine de douceur dans une piscine.

Une image de ‘Crescendo’ du réalisateur Dror Zahavi. (Crédit : Oliver Oppitz Photography/ Menemsha Films)

« Vous savez, à 16 ans, l’histoire est innocente », souligne Dror Zahavi. « Le fait qu’ils échangent leur premier baiser sous l’eau signifie également une autre dimension, un autre monde. Ce n’est pas le monde réel… C’est une tentative de notre part de montrer comment les choses pourraient être ».

Mais alors que le groupe avance vers la coexistence, le spectre du conflit continue à planer.

Dror Zahavi espère que son film trouvera un écho non seulement auprès du public, mais également auprès de l’équipe israélo-palestinienne du film.

« Malgré les soupçons du début, ils se découvrent les uns les autres, très rapidement – je ne dirais pas qu’ils sont amis, je ne pense pas qu’il y ait des liens d’amitié entre eux aujourd’hui, je ne le sais pas – mais je pense que tous ont emporté un message très fort avec eux », espère le réalisateur. « Ils emporteront le fait que des Palestiniens et des Juifs ont, pendant sept à huit semaines, vécu ensemble ».

« Peut-être », continue-t-il, « sauront-ils qu’il est possible de vivre ensemble lorsqu’on a un objectif, lorsqu’on se contente d’ignorer les difficultés ».

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Auteur : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 21/04/2020

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