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"Chercheurs, météorologues, jeunes adolescents militants, financiers internationaux, politiques, entreprises, journalistes, ONG : ce qu’ils font pour atténuer les dérèglements climatiques" par Jacques Hallard

mardi 23 juillet 2019, par Hallard Jacques



ISIAS Climat

Chercheurs, météorologues, jeunes adolescents militants, financiers internationaux, politiques, entreprises, journalistes, ONG : ce qu’ils font pour atténuer les dérèglements climatiques - La destruction du capitalisme serait-elle l’ultime solution ? (Comme l’exprime le sociologue suisse Jean Ziegler, expert international sur le droit à l’alimentation dans le monde)

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS 22/07/2019

Plan : En exergue Introduction Sommaire Auteur


En exergue

Photo : Greta Thunberg (née en 2003 à Stockholm, Suède), militante pour le climat (vue pour Libération de juillet 2019 ; photo Laerke Posselt). Voir plus loin à partir de son entretien du 14 juillet 2019. Aux dernières nouvelles : « le Prix Liberté à Greta Thunberg : ’Elle a réussi à lancer un mouvement qui va bien au-delà d’elle’, salue Greenpeace. « La jeune militante suédoise de 16 ans va recevoir, aujourd’hui, à Caen, le prix Liberté 2019, lancé par la Région Normandie. Un prix qui lui a été décerné début juin 2019 en son absence par des jeunes du monde entier âgés de 15 et 25 ans ». Photo : La militante Greta Thunberg, à Berlin lors d’une manifestation pour le climat, le 19 juillet 2019. (PAUL ZINKEN / DPA). « La jeune suédoise de 16 ans mène depuis août 2018 une grève de l’école tous les vendredis pour dénoncer l’inaction de son gouvernement en matière de lutte contre le dérèglement climatique. Pour le directeur de Greenpeace France, ’Il faut que ça se poursuive, qu’elle arrive à convaincre [les dirigeants politiques] de passer à l’action réelle’... Lire l’entretien complet (21/07/2019) sur ce site : https://www.francetvinfo.fr/societe/education/parcoursup/parcoursup/manifestations-des-lyceens/prix-liberte-a-greta-thunberg-elle-a-reussi-a-lancer-un-mouvement-qui-va-bien-au-dela-d-elle-felicite-greenpeace_3545299.html

Photo : A propos du climat, le cri d’alarme lancé par Fred Vargas, écrivaine, archéozoologie et médiéviste française française née en 1957 à Paris : « Oui, on peut encore éviter le pire ». Lire dans l’introduction ci-dessous.

Photo du sociologue suisse et écrivain Jean Ziegler (né en 1934) : appel à ’l’insurrection des consciences’ pour ’détruire le capitalisme » - Se reporter à partir du N°22 du sommaire.

Changement climatique : sommes-nous prêts ? Par Adeline Guéret et Aurélien Saussay (Economiste à l’OFCE, département analyse et prévision), 19/07/2019 – « La question de l’adaptation au changement climatique est peu présente dans le débat public. Le signe d’une grande impréparation. Pourtant, le temps presse… » - Photo : la montée des eaux en Asie bouleverse la topographie des paysages et menace la vie des populations locales - Voir legraphique  : représentation de la projection du réchauffement de la planète Terre par les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2100, en gigatonnes de dioxyde de carbone (CO2), selon divers scénarios politiques d’atténuation et d’adaptation. A voir sur le site : https://www.alternatives-economiques.fr//changement-climatique-sommes-prets/00089909?utm_source=emailing&utm_medium=email&utm_campaign=NL_Quotidienne%2F19072019

A lire également parmi les articles d’ Alternatives économiques’, un magazine mensuel traitant de questions économiques et sociales et élaboré par une Société coopérative et participative (Scop) sous forme de société anonyme (SA) :

Climat -Ma vie zéro déchet, mode d’emploi -Céline Mouzon 08/07/2019 –Photo.

Risques -Changement climatique : les assureurs vont devoir se couvrir -Aude Martin 04/07/2019 -Photo.

Europe -Climat : les villes tardent à réagir -Nicolas Kayser-Bril 28/06/2019 -Photo.

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Introduction

Cette mise en exergue préliminaire, commence avec les personnalités de Greta Thunberg, de Fred Vargas et de Jean Ziegler.

Greta Thunberg, « égérie climatique, devait faire un discours à l’Assemblée nationale à Paris le mardi 23 juillet 2019. Sa présence est très critiquée, notamment par des élus de droite. La jeune Suédoise est très conversée pour son combat en faveur de l’environnement ». Voir Pourquoi une telle hostilité envers la militante écologique ?  » Par Jean-Loup Delmas - Publié le 22/07/19 à 17h32 — Mis à jour le 22/07/19 à 17h58 Photo : Greta Thunberg, idolâtrée autant que haïe. (Patrick Graf/ActionPress/SIPA)/

Fred Vargas (chercheuse française et auteure) lance un cri d’alarme écologique :

Vidéo - « L’humanité en péril » : le cri d’alarme écologiste de Fred Vargas – Vidéo 24:55 ajoutée le 2 mai 2019 - La Grande Librairie

« François Busnel reçoit Fred Vargas qui nous livre un cri d’alarme écologique à travers son dernier livre : « L’humanité en péril » (Éditions Flammarion). Face à l’urgence climatique, elle propose un manuel d’information et de survie. Elle dresse un panorama de toutes les menaces qui pèsent sur la planète et met en avant des motifs d’espoirs, des actions innovantes et des idées simples pour agir, ensemble ». Catégorie : Divertissement – Source : https://www.youtube.com/watch?v=6F8HQ59y-78

Livre - Une lecture fortement conseillée : « L’humanité en péril - Virons de bord, toute ! » de Fred Vargas - « Mais bon sang, comment vais-je me sortir de cette tâche insensée ? De cette idée de m’entretenir avec vous de l’avenir du monde vivant ? Alors que je sais très bien que vous auriez préféré que je vous livre un roman policier. Il y a dix ans, j’avais publié un très court texte sur l… Lire la suite - Hors collection - Paru le 01/05/2019 - Genre : Essais- 256 pages - 135 x 211 mm – Broché - EAN : 9782081490864 - ISBN : 9782081490864 – 1èrede couverture – Communiqué des éditions Flammarion.

À propos de l’auteure : Fred VargasPhoto

« Archéologue et médiéviste, Fred Vargas est née en 1957 à Paris. Fred est le diminutif de Frédérique Vargas (pseudonyme tiré du personnage d’Ava Gardner dans La Comtesse aux pieds nus) est son nom de plume pour les romans policiers. Son premier roman, Les Jeux de l’amour et de la mort, est sélectionné sur manuscrit et reçoit le Prix du roman policier du Festival de Cognac en 1986. Mais c’est avec L’Homme à l’envers, Prix du Roman policier du festival de Cognac 2000, Prix Mystère de la Critique 2000, qu’est venue la consécration. Ses livres sont aujourd’hui traduits dans une quarantaine de pays. Parmi les titres qu’elle a publié dans le genre « roman policier  » :

Ceux qui vont mourir te saluent (Prix Mystère de la Critique 1996)
Debout les morts (Prix du Polar de la ville du Mans - Prix Mystère de la critique en 1996)
L’homme aux cercles bleus (Prix du festival de Saint-Nazaire 1992)
Un peu plus loin sur la droite
Sans feu ni lieu
Pars vite et reviens tard (Prix des Libraires 2002, Prix du Meilleur polar francophone 2002)
Coule la Seine
Sous les vents de Neptune
Dans les bois éternels

Voir les autres titres de Fred Vargas– Source : https://www.franceloisirs.com/documents-et-faits-divers/l-humanite-en-peril-fl10138524.html

On en parle :

« (…) L’humanité en péril. Virons de bord, toutes !, à la couverture orange et bleue, nous alerte et sonne comme une mise en demeure. Sans eau ni nourriture, notre planète est en danger. Nous ne pourrons plus y vivre d’ici à la fin du siècle si nous ne faisons rien pour réduire le réchauffement climatique ! » - Claire Chazal LIRE.

« Même la reine du polar, Fred Vargas, qui délaisse pourtant son commissaire Adamsberg pour dresser un constat alarmant des effets de nos sociétés productivistes sur la planète, se retrouve en haut de l’affiche. Il est vrai que son essai est des plus noirs… ». M.P. L’EXPRESS.

Voir aussi : Fred Vargas accuse : ’les lobbies décident de tout et les gouvernements obéissent’ par France Inter publié le 15 mai 2019 à 16h06.

Par ailleurs, des personnalités s’interrogent sur le système économique dominant qui fait craindre un effondrement généralisé.

Maurice Lévy, par exemple, expose une préconisation : « Pour un libéralisme plus humain » - Tribune Par Maurice Lévy Communicant - Publié le 01 juillet 2019 à 05h00 - Article réservé aux abonnés - Photo -Maurice Lévy à Paris, le 15 mai 2019. BERTRAND GUAY/AFP - Document partiel ‘lemonde.fr’ :Le président du conseil de surveillance de Publicis appelle, dans une tribune au « Monde », les libéraux européens à ne plus faire la course au « plus », mais plutôt à penser en termes de « mieux ».

Tribune. Tout au long du XXe siècle, nous avons vécu dans l’opposition de deux systèmes : le communisme, avec son idéal d’égalité – introuvable et ayant abouti à un système dictatorial –, des privations de liberté, le goulag et l’anémie économique, et le capitalisme, avec la liberté d’expression, de la croissance économique, mais des injustices sociales et des écarts de revenus. A la fin du siècle dernier, le communisme s’effondre, à quelques exceptions près, comme la Chine, où Deng Xiaoping installe une économie de marché dans laquelle « il est glorieux de s’enrichir » pour reprendre ses propos, couplée à un régime de parti unique.

La mondialisation a dynamisé les économies de la Chine, de l’Inde et de certains pays d’Afrique, entraînant … plus d’un milliard de personnes dans la pauvreté. Parallèlement, en Occident, les classes moyennes ont souffert : paupérisation, accélération du chômage, déclassement et peurs. En même temps, le monde des nouvelles technologies a créé des richesses comme jamais auparavant, mais au profit d’un tout petit nombre (de terriens). En réaction naissent des mouvements comme Podemos, ‘Occupy Wall Street’ ou les « gilets jaunes ». Tous mouvements récupérés et exploités par les populistes, et désignant un responsable : le libéralisme et ses excès.

Les leçons de l’histoire - Or, les choses ont bien changé depuis Milton Friedman, qui affirmait, en 1970, dans leNew York Times, que « l’entreprise doit servir au seul enrichissement des actionnaires ». Le libéralisme a créé beaucoup de richesses par la croissance, favorisé d’énormes progrès dans le niveau de vie de chacun ou dans les domaines scientifiques, techniques et économiques. Le tout accompagné, en Europe, d’une formidable redistribution au profit des plus fragiles. Malgré ce résultat, le libéralisme est perçu comme un modèle économique qui ne profite qu’aux riches.

Le mot lui-même gêne : malgré sa belle racine, « liberté », le mot « libéral » est tellement chargé de sens négatif qu’il est devenu l’insulte définitive. Le libéral n’a pas de cœur, pas d’intelligence de la société, pas de compassion à l’égard des plus faibles. Il est seulement animé du désir de s’enrichir ou de favoriser les plus riches. Tout cela au bénéfice final des populistes, qui surfent partout sur la même vague : le rejet des élites, la dénonciation de la mondialisation – qui n’est certes pas exempte de critiques – et le risque de vagues migratoires… » - La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter - Abonnez-vous à partir de 1 €—[BLOC_RESTREINT_ABO]] -Source : https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/01/maurice-levy-pour-un-liberalisme-plus-humain_5483597_3232.html

Pour aller plus loin avec le concept de libéralisme, voir ici et et notamment ce point de vue d’Albert Jacquard dans « J’accuse l’économie triomphante » (1995) : ’La véritable liberté est indissociable de la protection des plus faibles. Le libéralisme à l’occidentale est synonyme d’esclavage pour la grande majorité des hommes, qu’ils soient citoyens des pays du Sud ou relégués dans les couches dévalorisées des pays du Nord’…

Jean Ziegler, homme politique, altermondialiste et sociologue suisse, de grande réputation internationale, est amené à prendre une position catégorique qui vise tout simplement à « détruire la dictature des oligarchies du capital financier globalisé (Les Maîtres du monde)… avant qu’elle ne nous détruise... » ; il fait appel à ce qu’il désigne comme une ‘insurrection des consciences’, en citant en exemple la Via Campesina (La Voie paysanne » en espagnol), « un mouvement international qui coordonne des organisations de petits et moyens paysans », ainsi que les mouvements sociaux et citoyens qui émergent un peu partout sous la forme de mouvements dans les rues des territoires urbains. Voir Université d’été solidaire et rebelle des mouvements sociaux et citoyens, à Grenoble (Isère) 22-26 août 2019.

Résumé sur la biographie de Jean Ziegler - Selon ‘Decitre.fr’, « Successivement rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation, puis vice-président du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, Jean Ziegler n’a cessé de se battre contre la faim et la malnutrition, en faveur des déshérités, de la justice internationale et de la paix. Ce sont ces luttes ponctuées de défaites mais aussi de victoires qu’il relate, au plus près du terrain, des manœuvres de coulisses et de l’action délétère des grandes sociétés capitalistes transnationales. Face au jeu sordide des puissants, comment promouvoir en particulier l’utopie onusienne qui vise à réguler les conflits internationaux et assurer le minimum vital aux peuples du monde ? C’est finalement un message d’espérance que délivre le combattant de toujours au terme d’un récit vibrant et engagé ».

Jean Ziegler a notamment publié des ouvrages qui font référence comme : Les Nouveaux Maîtres du monde, L’Empire de la honte, La Haine de l’Occident, Destruction massive. Géopolitique de la faim et Le Capitalisme expliqué à ma petite-fille (en espérant qu’elle en verra la fin) - Source : https://www.decitre.fr/livres/change-le-monde-il-en-a-besoin-9782757874721.html

Plusieurs articles sur Jean Ziegler ont été sélectionnés et ils figurent à partir du N°22 dans le sommaire ci-dessous


Ce dernier regroupe et présente une trentaine de documents sélectionnés. Ils reprennent des textes qui concernent la situation présente des dérèglements climatiques qui se poursuivent à travers le monde et ils donnent une certaine idée des actions menées – mais aussi les lacunes ! - par différentes catégories d’acteurs qui sont énumérés dans le titre de ce dossier.

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Sommaire

1. Réchauffement climatique : 2018, point de non-retour ? Dernière mise à jour : 04/01/2019 - Par Euronews -Document ‘euronews.com’

2. Pourquoi les orages s’annoncent particulièrement violents cet été 2019 Par Nicolas Berrod - Le 8 juillet 2019 à 13h17 – Document : ‘leparisien.fr’

3. Sécheresse : la France déjà en état d’alerte d’après C dans l’air - 15/07/2019 à 17h50 • Enregistrement 1h10min

4. Sécheresse : un manque de pluie sur de nombreuses régions -12/07/2019 – Documentation ‘meteofrance.fr’

5. Météo - Sécheresse : Des restrictions d’eau mises en place dans 61 départements ParManon Aublanc - Publié le 16/07/19 à 13h48 — Mis à jour le 16/07/19 à 13h55 – Document ‘20minutes.fr’

6. Intempéries - La Corse, balayée par de violents oranges ce lundi 15 juillet 2019, a été placée en vigilance orange par Météo France. De nombreux dégâts sont déjà à déplorer sur l’île de Beauté.- 15 juil. 18:05 - La rédaction de LCI

7. A quoi sert-il de se déclarer en « urgence climatique » ? Par Emma Donada 11 juillet 2019 à 17:17 - Document ‘liberation’

8. [Science] Dans l’Arctique, le permafrost fond 70 ans plus tôt que prévu et c’est une catastrophe Par Marina Fabre - Publié le 13 juillet 2019 – Extrait d’un document ‘Novéthic’

8bis. Avec 21 °C, un record de chaleur enregistré près du pôle Nord Le Monde avec AFP Publié le 16 juillet 2019 – Document ‘lemonde.fr’

9. Greta Thunberg : « On ne sait pas ce qui va se passer, tout est possible » - Interview Par Aude Massiot, Envoyée spéciale à Stockholm — 14 juillet 2019

10. Devoirs - Editorial - Par Paul Quinio – « L’histoire de la jeune Greta Thunberg est trop belle » - 14 juillet 2019 – Document ‘liberation.fr’

11. Greta Thunberg : des « punchlines » simples pour médiatiser une pensée complexe – Analyse - Par Nicolas Celnik — 14 juillet 2019 à 20:46 – Document ‘libération’

12. Climat : Greta Thunberg sera à l’Assemblée le 23 juillet 2019 – Document ‘franceinfo’ avec ‘AFP’ France Télévisions - Mis à jour le 15/07/2019

13. Huit gérants d’actifs internationaux s’associent aux fonds souverains pour orienter la finance vers le climatPar Arnaud Dumas – Publié le 12 juillet 2019 - Présentation d’un document ‘Novéthic’

14. Accord de Paris : seule une grande entreprise sur huit réduit suffisamment ses émissions de gaz à effet de serre Par Matthieu Jublin - Mis à jour : 10/07/2019 13:33 - Document LCI Planète

14bis. Elue présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen est très attendue sur la politique climatiquePar Chloé Farand | Climate Home News | translated by Marion Candau – Document ‘euractiv.fr/’

15. France – Un Projet de loi relatif à l’énergie et au climat - Le 02 juillet 2019 – Document ‘Vie Publique’

15bis. Ministère de la transition écologique et solidaire - Création d’une convention citoyenne pour le climat : espoir pour la planète ou énième comité ’Théodule’ ? Par Mélodie Taberlet Le 11/05/2019 - Mise à jour 12/05/2019 - Document ‘linfodurable.fr’

16. En France, création du Haut Conseil pour le Climat (HCC), présenté par Wikipédia

17. Haut Conseil pour le climat : la France réduit beaucoup trop lentement ses émissions Par Justine Guitton-Boussion (Reporterre) - 26 juin 2019

18. Dérèglement climatique : la France n’est pas à la hauteur de ses ambitions, juge le Haut conseil pour le climat - 26 juin 2019 09:14 - La rédaction de LCI

19. Face au réchauffement climatique, Yannick Jadot imagine des « congés canicule » - Le Monde avec AFP - Publié le 30 juin 2019

20. Le projet de Yannick Jadot n’est pas bon pour le climat Par Gérard Le Puill - Vendredi, 31 Mai, 2019 – Document ‘humanite.fr’

21. Ministère de la Transition écologique et solidaire : « Écologie, le ministère amer » Par France Inter , publié le 16 juillet 2019

22.Divers aspects de la pensée contemporaine, émission France Culture du dimanche 14 juillet 2019 – La Libre Pensée reçoit le sociologue suisse Jean Ziegler -14/07/2019 – Enregistrement 18 minutes

23. Découvrir la personnalité de Jean Ziegler avec Wikipédia

24. L’appel de Jean Ziegler à ’l’insurrection des consciences’ – Entretien - Propos recueillis par Denis Lafay – Publié le 03/06/2018 - Document ‘latribune.fr’

25. Livre : « Le capitalisme expliqué à ma petite-fille » – 3 questions à Jean Ziegler - 18 juin 2018 - Sur le blog De Pascal Boniface (Géopolitologue, directeur de l’IRIS)

26. Vidéo sur Jean Ziegler : Pourquoi il faut détruire le capitalisme ? La dictature des oligarchies du capital financier globalisé Par zendragon samedi 22 juin 2019 - Thinkerview

Actualités - Histoire - Années 30 : la fin du cycle libéral Par Christian Chavagneux 18/07/2019

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1.
Réchauffement climatique : 2018, point de non-retour ? Dernière mise à jour : 04/01/2019 - Par Euronews -Document ‘euronews.com’ – Photo / vidéoPhoto

Vous avez eu chaud en 2018 ? Il n’y a pas que vous !

Pics de chaleur et sécheresses se sont succédé le printemps et l’été dernier sur une grande partie du vieux continent. Entre mai et juillet, la Scandinavie a vécu la plus grave sécheresse de son histoire ainsi que des pics de chaleurs historiques. Des températures record ont également été enregistrées dans le cercle arctique. A Helsinki, il a fait plus de 25° C pendant 25 jours consécutifs. Au Royaume-Uni et en Irlande, le temps a été anormalement chaud et sec. La Suède a vu 25 000 hectares de forêt partir en cendres. A Budapest, en Hongrie, le niveau du Danube s’est approché de son niveau le plus bas jamais atteint. Le Portugal, comme le reste de l’Europe, a eu très chaud avec une pointe de 44 °C à Lisbonne. A Erevan, en Arménie, on a atteint 43,7 °C. Du jamais vu ! L’Allemagne a également souffert. Une sécheresse persistante s’est abattue sur son territoire d’avril à septembre. Et à Francfort, il a fait plus de 30 °C 19 jours consécutifs, du 23 juillet au 9 août.

Carte - Cette carte de l’Organisation Météorologique Mondiale indique le nombre exceptionnel d’événements climatiques en Europe l’année dernièreOMM

Vous avez eu froid en 2018 ? Il n’y a pas que vous

En février 2018, l’Estonie a vécu une vague de froid historique et des quantités anormales de neige sont tombées dans le sud de la France, entre 15 et 30 cm à Nîmes et Montpellier. L’Italie, notamment Naples, a vécu des épisodes neigeux sans précédent.

Des tempêtes en septembre ont tué au moins huit personnes dans le sud de l’Espagne, à Malaga, Murcia et Almería.

En octobre, le contexte dépressionnaire sur la mer Méditerranée a généré d’intenses tempêtes et des vents violents sur plusieurs pays. Des rafales ont atteint 179 km/h au Mont Cimone en Italie.

Des précipitations intenses ont également frappé certains territoires du vieux continent : jusqu’à 406 mm en 24 heures dans les Préalpes et 308 mm en Ligurie. Les tempêtes d’octobre ont tué au moins 30 personnes.

Photo - Une route à Villalier dans le sud de la France détruite par les inondations Reuters

2018, point de non-retour pour le climat mondial ?

Les températures et les épisodes météorologiques extrêmes de 2018 sont-ils des signes sans équivoque du changement climatique ? Un retour en arrière est-il encore envisageable ou devra-t-on s’habituer à vivre des hivers sibériens, des étés caniculaires, des tempêtes toujours plus violentes accompagnées de crues et d’inondations ?

’C’est une sonnette d’alarme’, estime Sonia Seneviratne, professeur à l’Institut des sciences de l’atmosphère et du climat de l’ETH Zurich.’D’autres épisodes extrêmes se sont déjà déroulés, mais ce qui est différent (en 2018), c’est que cela affecte vraiment l’Europe et les Etats-Unis’.

Pour Friederike Otto, spécialiste en modélisation climatique à l’université d’Oxford, au Royaume-Uni, le constat est sans équivoque : ’Nous avons la preuve que le changement climatique est réel et que cela se passe ici, chez nous (…) Nous avons vu qu’il ne s’agit pas que d’un problème lointain, concernant uniquement les peuples de pays en voie de développement’.

2015, 2016 et 2017 ont été les années les plus chaudes jamais enregistrées.

Cette carte de l’OMM affiche les chaleurs anormales en Arctique, Antarctique et en EuropeOMM

2018 a-t-elle été unique sur le plan climatique ?

Si 2018 a été éprouvante au niveau climatique, a-t-elle été si inhabituelle comparée aux années qui la précèdent ? Friederike Otto est catégorique : ’Ce n’est pas inhabituel car nous vivons dans un monde où le changement climatique existe et a un impact’.

’Nous avons découvert dans notre étude sur les vagues de chaleur en Europe que dans des zones géographiques comme Dublin, le Danemark ou Oslo, ce sont des événements récurrents qui peuvent apparaître tous les sept ans. Mais dans les territoires nordiques, comme en Finlande par exemple, c’est beaucoup plus rare. La hausse des températures était exceptionnelle, même dans le contexte du changement climatique’.

Photo - Bain d’été en Suède - Reuters

’Ce que nous avons observé en 2018, l’été en particulier, c’est que dans tous les endroits où nous avions prévu des chaleurs extrêmes, cela s’est réalisé. Cela aurait été atypique si nous n’étions pas dans un contexte de réchauffement climatique. Mais dans ce monde, déjà un degré plus chaud que les températures de l’ère pré-industrielle, c’est extrême’.

Le constat de 2018 est plus nuancé pour Freja Vamborg, scientifique au Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme : ’C’est difficile à dire. Si on s’en tient à 2018, c’était une année très chaude en Europe, mis à part les mois de février et mars. Je ne suis pas étonnée par l’intensité d’un événement en particulier ou par sa multiplication. Ce qui me frappe, c’est la combinaison d’épisodes météorologiques extrêmes et de températures anormalement élevées (...) Nous n’avions pas vécu tant de phénomènes extrêmes auparavant. C’est une combinaison de réchauffement et de schémas climatiques inhabituels et persistants’.

Documents montrant les anomalies de température de surface de la Terre de juillet 2018, par rapport à la période de 1981 à 2010

’2018 a été une année extrême à bien des égards mais il est difficile de la qualifier de plus extrême. Certains phénomènes ont été plus intenses qu’à l’accoutumée, d’autres moins. Par contre, la zone arctique est frappée sans commune mesure. C’est une nouvelle ère qui y débute’.

Document - La Californie a été ravagée cette année par le pire incendie de son histoirePierre Markuse/ EU, modified Copernicus Sentinel Data 2018, processed with EO Browser

2018, année des avertissements sur le changement climatique

12 ans pour agir, dit l’ONU

Les Nations unies ont lancé une alerte en 2018 dans un rapport signé par les plus grands climatologues du monde, indiquant que la planète a 12 ans pour prévenir une catastrophe climatique.

Les auteurs du rapport historique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont averti que le réchauffement de la planète devrait être maintenu à 1,5 °C au dessus des niveaux préindustriels pour réduire le risque de sécheresse, d’inondations et de chaleur extrême.

Sonia Seneviratne a été l’un des principaux auteurs du rapport spécial du GIEC sur le réchauffement de la planète de 1,5°C.

’Pour le moment, nous continuons d’avoir des émissions de CO2 dans l’atmosphère et d’autres gaz à effet de serre, ce qui signifie que nous allons continuer à avoir un réchauffement supplémentaire par rapport à aujourd’hui’, a-t-elle déclaré à Euronews. ’Maintenant, la question est de savoir si nous pouvons le ralentir’.

Le GIEC, trop optimiste ?

En décembre, lors de la Conférence sur le climat de la COP 24 à Katowice, en Pologne, trois scientifiques nous ont dit que le rapport du GIEC était en fait trop optimiste, dépeignant le réchauffement climatique comme un ’train de marchandises qui roule vite’ dans Nature magazine. L’article est également critique à l’égard de la communauté des sciences du climat pour ’lutter et offrir des réponses utiles’.

La COP 24 est une conférence de l’ONU sur les changements climatiques et fait partie du traité de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). La CCNUCC est composée de 197 nations et de l’Union européenne.

La dernière génération qui peut agir, selon l’OMM

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a déclaré dans son rapport de novembre 2018 que nous sommes la dernière génération à pouvoir agir contre les changements climatiques.

’Nous ne sommes pas bien placés pour atteindre les objectifs en matière de changement climatique et arrêter l’augmentation de la température’, déclare Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM.

’Les concentrations de gaz à effet de serre sont de nouveau à des niveaux records et si la tendance actuelle se maintient, il est possible que la température augmente de 3 à 5°C d’ici la fin du siècle (...) Si nous exploitons toutes les ressources en combustibles fossiles connues, l’augmentation de la température sera considérablement plus élevée’.

’Cela vaut la peine de répéter une fois de plus que nous sommes la première génération qui comprend pleinement le changement climatique et la dernière génération qui peut faire quelque chose pour y remédier’, ajoute Petteri Taalas.

Vers un réchauffement planétaire de 3,3 ºC ?

En décembre 2018, le groupe indépendant Climate Action Tracker a averti que les températures moyennes mondiales pourraient se situer à 3,3°C au dessus des niveaux de l’ère préindustrielle, mais a ajouté qu’il y avait aussi un certain espoir grâce aux progrès réalisés depuis la Conférence de Paris où les puissances mondiales se sont engagées à limiter à 2°C le réchauffement planétaire.

Le rédacteur en chef du magazine Time, Jeffrey Kluger, a essayé d’expliquer en octobre pourquoi nous continuons à ignorer les avertissements. Il a déclaré que malgré les avertissements d’organismes tels que le GIEC, ’la réaction du public - encore une fois, comme toujours - a été la mienne’. Les psychologues interrogés par Kluger soulignent nos ’conforts et commodités actuels’ et affirment que nous ’ignorons le risque’, si nous pensons que ’les conséquences sont loin dans le futur’.

La Méditerranée, l’une des régions les plus touchées

Au cours de la COP 24, une étude de l’organisation Union pour la Méditerranée a averti que le changement climatique sera particulièrement ressenti dans la région méditerranéenne, avec des températures plus chaudes, une pénurie d’eau (malgré les inondations de l’automne dernier) et des sécheresses qui devraient affecter le tourisme.

’La région est confrontée à une répartition inégale des ressources, à l’instabilité sociale, aux conflits et aux migrations. Outre ces facteurs sociaux, le bassin méditerranéen est naturellement exposé à un certain nombre de risques, notamment les tremblements de terre, les éruptions volcaniques, les inondations, les incendies ou les sécheresses’, peut-on y lire.

Quel est l’état actuel du réchauffement climatique ?

Friederike Otto, de l’université d’Oxford, et son équipe ont étudié les vagues de chaleur l’été dernier dans le nord de l’Europe, en différents endroits de cette région. Ils ont constaté que dans certains cas, le risque de chaleur extrême a doublé, voire quintuplé.

Carte montrant les températures de l’air à la surface de la Terre  : la moyenne de décembre 2017 à novembre 2018 comparée à la moyenne générale de 1980 à 2016 - Source : Service Copernicus changement climatique

L’augmentation d’un degré de la planète depuis l’ère préindustrielle est imputée par les experts à une augmentation des gaz à effet de serre.

Nous savons qu’avec l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, l’absorption des rayonnements à ondes longues augmente. Ainsi, avec une atmosphère plus chaude, nous avons une température moyenne globale plus élevée et des températures locales plus élevées, ce qui augmente le risque de vagues de chaleur. Une atmosphère plus chaude retient plus de vapeur d’eau et l’eau se transforme en liquide et tombe sous forme de pluie.

Photo - La Suède a fait face cet été (2018) à des feux de forêts particulièrement violents - Reuters

Reste-t-il encore un peu d’espoir ?

En octobre 2018, le GIEC a exhorté les autorités à prendre ’des mesures sans précédent’ pour éviter ’des dommages impensables au système climatique’.

L’équipe scientifique internationale a déclaré qu’il reste encore beaucoup à faire pour maintenir la température moyenne mondiale en dessous de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. Le seuil pourrait se situer entre 2030 et 2052.

Planisphère montrant les émissions de CO2 en temps réel (02 janvier 2019) earth.nullschool with Copernicus data

Pour rester en dessous de 1,5°C, le GIEC conclut que le monde doit s’engager dans un effort du ’niveau de la Seconde Guerre mondiale’ pour s’éloigner des combustibles fossiles, et aussi commencer à éliminer le dioxyde de carbone de l’atmosphère à grande échelle et partout. Il faut réduire autant que possible et le plus rapidement possible la pollution par le carbone.

Le rapport détaille également les effets d’une hausse des températures de 1,5 ºC par rapport à une hausse de 2 ºC. Selon le GIEC, le maintien de l’objectif de 1,5°C permettrait de maintenir l’élévation globale du niveau de la mer à 0,1 mètre d’ici 2100. Cela pourrait réduire les inondations et donner aux habitants des côtes, des îles et des deltas fluviaux du monde le temps de s’adapter au changement climatique.

Les scientifiques affirment qu’une hausse de 1,5 °C signifiera que le climat sera maintenu à un niveau que nous pouvons gérer et avec des méthodes que nous connaissons.

Au lieu de cela, 2018 a marqué un nouveau record en matière d’émissions de carbone.

Document montrant l’évolution des taux de dioxyde de carbone CO2 dans l’atmosphère de 2005 (378 ppm) à 2019 (409 ppm).

Certains climatosceptiques affirment que le climat passe par des cycles naturels et change avec le temps. ’Il n’est pas faux que le changement climatique passe par des cycles naturels’, explique Friederike Otto. ’Mais ces cycles sont généralement déclenchés par des changements dans le rayonnement solaire entrant. Et nous ne sommes pas dans un cycle où nous devrions avoir des températures très élevées’.

’Et, en même temps, nous savons aussi, grâce à la physique de base, que le dioxyde de carbone est un gaz à effet de serre et qu’il absorbe le rayonnement à ondes longues. Et donc si les gens ont un problème avec la physique de base, alors il devient vraiment difficile de discuter’….

Que pouvons-nous faire ?

En novembre, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a rappelé avec force que ’nous sommes la dernière génération à pouvoir agir contre le changement climatique’.

’Je pense que nous sommes définitivement la dernière génération à pouvoir faire face aux changements climatiques d’une manière qui ne conduira pas à une catastrophe majeure dans de nombreuses régions du monde’, confirme Friederike Otto.

’Parce qu’avec un degré de ce que nous avons déjà et avec 1,5 °C, les impacts sont tels qu’avec des adaptations significatives, ils seront toujours gérables. Mais si les températures augmentent beaucoup, beaucoup plus que cela, alors l’impact sera évidemment aussi beaucoup plus fort (...) Ce sera le cas, comme toujours, surtout pour les personnes vulnérables de chaque société, ce sera très difficile à gérer. Ainsi, nous sommes la dernière génération qui peut en quelque sorte maintenir le climat à un niveau gérable pour la société’.

Photo - Inondations à Majorque : Rafael Nadal était sur le terrain pour aider les sinistrés Jordi Cotrina/ El Periodico

En octobre 2018, un groupe de scientifiques a de nouveau déclaré que le système alimentaire humain était l’un des principaux moteurs du changement climatique.

Il a analysé un certain nombre de mesures visant à réduire les effets sur l’environnement et a adressé un message clair à la population dans Nature magazine : il faut favoriser le passage à un régime alimentaire qui permettrait que les gens mangent plus de légumes et moins de viande rouge. L’élevage ou le défrichement de forêts pluviales entières pour l’agriculture contribuent directement et indirectement à un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Freja Vamborg affirme que l’effet positif, c’est que la sensibilisation au changement climatique s’accroît partout dans le monde. Mais en France, exemple d’actualité, la protestation des ’gilets jaunes’ a commencé après la décision du gouvernement de mettre en place une taxe environnementale sur les carburants. Les manifestants estiment qu’il est injuste de faire payer les consommateurs alors que les industries du transport routier et du transport maritime sont très peu taxées pour leur consommation massive de carburant.

Comme il s’agit d’un problème multiforme et global, les actions doivent venir de tous les secteurs : industrie, consommateurs, transports, gestion des déchets.... Et de la part de tout le monde, partout dans le monde.

Plus d’infos

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Selon Wikipédia : « Euronews est une chaîne de télévision pan-européenne multilingue d’information internationale en continu créée le 1er janvier 1993 et siégeant à Lyon (France). Elle est la propriété d’EuronewsNBC, elle-même détenue depuis mai 2017 à 60 % par l’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris, via Media Globe Networks (MGN), à 25 % par la chaîne américaine NBC News, et à 15 % par 21 groupes audiovisuels publics européens et 3 collectivités territoriales françaises. La chaîne est créée par 10 groupes audiovisuels publics européens pour concurrencer l’américaine CNN International. Elle a pour marque de fabrique de ne pas avoir de présentateur à l’antenne, se positionnant comme une « chaîne d’information pure et directe ». Il existe depuis octobre 2012 une déclinaison radio, Euronews radio, et depuis janvier 2016 une chaîne sœur, Africanews. Elle diffuse en 12 langues sur l’hertzien, le satellite, le câble, la télévision IP et le Web. Elle est également disponible dans des hôtels, des compagnies aériennes et maritimes, des aéroports internationaux, des gares ferroviaires, des campus d’universités, et ses programmes sont partiellement repris par des chaînes de télévision étrangères. Disponible dans plus de 426 millions de foyers à travers 158 pays, Euronews est regardée chaque jour par 4,2 millions d’européens, faisant d’elle la première chaîne d’information internationale d’Europe. De plus, son site web est visité par 7,5 millions d’internautes en moyenne chaque mois… » - Article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Euronews

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2.
Pourquoi les orages s’annoncent particulièrement violents cet été 2019 Par Nicolas Berrod - Le 8 juillet 2019 à 13h17 – Document : ‘leparisien.fr’

Les averses orageuses de grêle se sont multipliées ces derniers jours en France, entraînant de nombreux dégâts. Les orages se sont multipliés depuis le début de l’été en France, en raison notamment des fortes chaleurs. (Illustration) LP/Yann Foreix

Les jours passent et les alertes météo aux orages s’enchaînent. Depuis le début de l’été, Météo France a régulièrement placé plusieurs départements en vigilance orange à cause du risque d’intempéries particulièrement violentes. Sept d’entre eux situés au sud-ouest du pays sont toujours concernés ce lundi.

« Juin 2019 a été moins orageux que juin ou mai de l’année dernière. En revanche, quand on a eu des orages cette année, ils ont été particulièrement violents », note François Gourand, prévisionniste à Météo France, interrogé par le Parisien.

La faute, notamment, à la canicule qui a frappé presque toute la France à la fin du mois de juin. Si les températuresont atteint des records dans de très nombreuses villes du pays, de l’air assez frais est resté positionné dans les airs. « Il n’y a pas de corrélation automatique et directe entre la chaleur au sol et celle en altitude », note le prévisionniste. Or, un orage se forme lorsque de l’air chaud à la surface remonte et rencontre de l’air plus froid en altitude, entraînant un choc thermique important. « Plus il y a d’air chaud, plus le risque d’avoir un orage violent est important », indique Guillaume Séchet, fondateur du site Météo villes.

Consulter le document illustré : Comment se forme un orage

Une canicule à elle seule ne suffit pas non plus à expliquer l’intensité des orages. « Sinon, au Sahara, avec la fournaise toute l’année, il y en aurait en permanence. Mais ce n’est pas le cas car il fait aussi chaud en altitude », souligne François Gourand.

Des grêlons dévastateurs

En France, un autre facteur lié à la canicule est entré en jeu : l’humidité de l’air. La mer Méditerranée s’est réchauffée très rapidement à cause de la chaleur, donnant beaucoup de vapeurs d’eau dans l’atmosphère. Et « l’air plus humide s’élève plus rapidement », rappelle le prévisionniste de Météo France.

Qui dit orage puissant dit aussi grêlons particulièrement gros. Depuis le début de l’été, des blocs de la taille d’une balle de ping-pong voire de tennis sont tombés sur certaines zones du pays, notamment dans la vallée du Rhône. De nombreux agriculteurs ont vu leur production ravagée, tandis que des monuments et des voitures ont été très abîmés.

Lire aussi > Vergers ravagés par des orages de grêle : « Les fruits touchés sont invendables… »

L’air frais en altitude gèle les gouttes d’eau, qui se transforment en mini-blocs de glace. Et ces derniers ne tombent à la surface que lorsqu’ils atteignent une taille critique. « Les grêlons grossissent quand ils restent longtemps en suspension. Et quand le courant d’air chaud est fort, ça compense le poids du grêlon qui ne retombe pas tout de suite », développe François Gourand. Il a donc tout le temps de prendre du volume.

Consulter le document illustré sur ‘La formation de la grêle’

Si le risque d’avoir des orages violents cet été est particulièrement important, juillet devrait être plus concerné que le mois d’août, comme c’est le cas chaque année. La raison ? « S’il fait toujours chaud au sol, les masses d’air se réchauffent encore plus en altitude au mois d’août », souligne le prévisionniste de Météo France.

Des orages plus violents, pas forcément plus fréquents

Impossible par contre d’anticiper le nombre d’orages attendus. « C’est quasiment impossible d’en prévoir la fréquence au-delà de quelques jours d’avance, car ça dépend de nombreux facteurs : la chaleur, mais aussi lorsque des gouttes froides [des zones d’air froid, NDLR] se positionnent sur la France, par exemple », note Guillaume Séchet. Dans ses prévisions saisonnières, Météo France n’a pas relevé de tendance dans un sens ou dans l’autre concernant l’humidité de l’air, le deuxième facteur (avec la chaleur) qui accentue l’intensité des orages. À court terme, si l’organisme anticipe une « accalmie » mercredi et jeudi, une nouvelle perturbation orageuse « pourrait arriver en fin de semaine », souligne François Gourand.

Il faudra être d’autant plus vigilant qu’un troisième ingrédient des orages n’a pas encore été beaucoup observé. Plusieurs enfants ont été violemment blessés ces derniers jours à cause de la foudre, comme à Arras ou près d’Antibes. Et outre la grêle et de la foudre, c’est le vent qui pourrait causer d’importants dégâts voire de nouvelles victimes, notamment dans les campings.

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3.
Sécheresse : la France déjà en état d’alerte d’après C dans l’air - 15/07/2019 à 17h50 • Enregistrement 1h10min

Résumé

La sécheresse continue de s’étendre sur la France. Ce sont désormais 55 départements qui sont concernés par des restrictions d’eau. Parmi les territoires les plus touchés, on retrouve la Vendée, la Creuse, le Loir-et-Cher ou encore le Tarn-et-Garonne. Dans les vingt départements où l’alerte « Crise » a été déclarée, les prélèvements d’eau non prioritaires, comme pour irriguer des cultures, sont strictement interdits. Seuls les prélèvements pour assurer « l’exercice des usages prioritaires : santé, sécurité, civile, eau potable, salubrité » sont autorisées.

Un manque de précipitations et d’irrigation qui rend la végétation très inflammable. Plusieurs départs de feu ont déjà eu lieu ce week-end, notamment en Ardèche. Face au risque d’incendies, le commandant Sylvain Besson, pompier dans les Bouches du Rhône et porte-parole de la Fédération des Pompiers de France en appelle à la prudence et à la vigilance. Dans le massif vosgien, où la forêt est parsemée de tâches rouges de plus en plus nombreuses, certaines communes ont dû faire abattre en urgence des centaines de sapins secs.

Quand dans de nombreuses communes, comme dans le Territoire de Belfort, les propriétaires de maisons fissurées par la sécheresse de 2018 attendent inquiets la publication imminente de l’arrêté de catastrophe naturelle. Mais est-on dans une situation exceptionnelle ? Malheureusement « c’est une situation qui se répète ces dernières années » a déclaré ce lundi Marillys Macé, directrice générale du centre de l’information sur l’eau. « La sécheresse pourrait devenir chronique.

Tous les experts sont d’accord avec cette façon de voir les choses. Il n’y a pas de quoi être optimiste. On pense que les débits des cours d’eau vont se réduire dans les cinquante ans qui viennent, entre 10 % et 40 %. On va avoir des températures qui vont s’élever et une baisse des précipitations en été ». Un constat partagé par le ministre de la Transition écologique François de Rugy qui, dans le sillage des conclusions des Assises de l’eau, au début du mois, a présenté une vingtaine de mesures afin de mieux préserver et économiser l’eau douce en France. Celles-ci vont d’une modulation du prix de l’eau en fonction de la consommation et des saisons à l’augmentation des zones humides protégées, en passant par la récupération de l’eau de pluie. Des mesures qui sont toutefois jugées insuffisantes par de nombreuses associations.

Ainsi Alain Bazot, président d’UFC-Que Choisir, dit regretter qu’ « il n’y a absolument rien d’obligatoire, de contraignant, les agences de bassin étant seulement « invitées » à prendre en compte les incitations aux économies d’eau dans leurs taux de redevance » pour l’agriculture et l’industrie. « Le financement de la politique de l’eau (est) actuellement payé à 86 % via la facture des consommateurs », rappelle-t-il. L’association demande que les agriculteurs paient pour la dépollution d’eau potable.

Florence Denier-Pasquier, vice-présidente de France Nature Environnement (FNE), a salué, de son côté, la volonté de « mettre la sobriété au cœur de la politique », mais a relevé des « déceptions et des oublis complets » sur la répartition du financement de la politique de l’eau ou encore la cartographie des cours d’eau. Alors peut-on manquer d’eau cet été ? Quels sont les départements en état d’alerte ou de crise ? Comment économiser l’eau potable qui devrait se faire plus rare dans les prochaines décennies ? Invités : • Frédéric Denhez - Journaliste spécialiste des questions d’environnement• Bernard Barraqué - Directeur de recherches émérite au CNRS sur les ressources en eau• Marillys Macé - Directrice générale du Centre d’information sur l’eau• Françoise Vimeux – Climatologue

https://tv-programme.com/c-dans-l-air_magazine/replay/c-dans-l-air_5d2cb5ea3e8b1

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4.
Sécheresse : un manque de pluie sur de nombreuses régions - 12/07/2019 – Documentation ‘meteofrance.fr’ - Actualité par Météo-France

Une pluviométrie déficitaire sur de nombreuses régions depuis plusieurs mois : situation au 10 juillet 2019

Depuis juillet 2018, la pluviométrie sur la France est marquée par un déficit qui perdure notamment sur les régions du Grand-Est, de la Bourgogne – Franche-Comté ainsi qu’en Auvergne. Au mois de juin, les précipitations, encore déficitaires sur le Nord-Est , l’Occitanie, la région Provence – Alpes – Côte d’Azur et la Corse, ont été en revanche fréquentes et abondantes sur l’ouest du pays.

Pour en savoir plus, consultez notre dernier bulletin de situation hydrologique.

Du 1er au 10 juillet 2019, les pluies ont été quasi absentes sur la moitié nord alors que des épisodes pluvio-orageux ont arrosé les régions s’étendant des Pyrénées au sud du Massif central ainsi que localement en région PACA et sur le nord de l’île de Beauté.

Indicateur du déficit de précipitations sur les 12 derniers mois, de juillet 2018 à juin 2019

http://www.meteofrance.fr/documents/10192/74184591/Carte_SPI12_201906.png

Un déficit de précipitations durant la période de recharge

La période de recharge (septembre à mars) contribue de façon prépondérante à l’alimentation des nappes phréatiques. De septembre 2018 à mars 2019, la pluviométrie a été déficitaire en moyenne de 20 % sur la France. Seules les régions des Pays de la Loire aux Hauts-de-France, la pointe bretonne, les régions méditerranéennes et la Haute-Corse ont bénéficié d’une pluviométrie conforme à la saison. Les précipitations qui se sont ensuite produites n’ont pas permis d’améliorer la situation.

Des sols superficiels très secs sur un large quart nord-est et les régions près de la Méditerranée

Jusqu’aux premiers jours de juin, l’humidité des sols superficiels est généralement restée proche des normales, excepté en Auvergne, en Bourgogne et localement sur les régions méditerranéennes qui ont connu un déficit de pluie persistant. Puis, du 25 au 30 juin, la France, comme une grande partie de l’Europe, a connu un épisode de canicule exceptionnel par sa précocité et son intensité. Les températures très élevées associées à la faible pluviométrie ont contribué à un assèchement remarquable des sols superficiels. Au 10 juillet, cette sécheresse des sols superficiels persiste sur un large quart nord-est et localement en région PACA. En Europe, les conditions de sécheresse des sols superficiels sont également présentes sur une grande partie du sud-ouest et du centre du continent, jusqu’en Ukraine et au sud de la Russie.

Etat des sols superficiels au 10 juillet 2019 en France 

Humidité des sols superficiels en juin 2019 en Europe

La sécheresse des sols superficiels (dite ’agricole’ *) ne constitue qu’une composante de la situation hydrologique globale. Les autres composantes de la sécheresse comme le débit des rivières ou le niveau des eaux souterraines sont suivies par les services du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire (MTES). Pour plus d’informations sur la situation hydrologique globale : consulter le site eaufrance.

Indice d’humidité des sols depuis le 1er janvier 2019 dans l’Allier 

Indice d’humidité des sols depuis le 1er janvier 2019 dans le Var 

Indice d’humidité des sols depuis le 1er janvier 2019 en Vendée
Évolution de l’humidité du sol superficiel depuis le 1er janvier 2019 (de gauche à droite dans l’Allier, le Var et la Vendée). Les zones colorées décrivent l’enveloppe des valeurs observées et permettent de comparer aux normales climatologiques. Les valeurs comprises entre les records secs et les normales s’étendent du rose foncé au rose clair. Les valeurs comprises entre les normales et les records humides s’étendent du bleu clair au bleu foncé. Les records sont calculés sur la période 1947-2019. - © Météo-France

On distingue plusieurs types de sécheresses  :

  La sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations.

  La sécheresse des sols, dite ’agricole’, se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Elle dépend des précipitations et de l’évapotranspiration des plantes. Cette notion tient compte de l’évaporation des sols et de la transpiration des plantes (l’eau puisée par les racines est évaporée au niveau des feuilles). La sécheresse agricole est donc sensible aux précipitations, à l’humidité et à la température de l’air, au vent mais aussi à la nature des plantes et des sols.

  La sécheresse hydrologique se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Elle dépend des précipitations mais aussi de l’état du sol influant sur le ruissellement et l’infiltration. Le réseau hydrographique et les caractéristiques des nappes déterminent les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes.

Ces ’différentes’ sécheresses peuvent intervenir à différents moments, non forcément concomitants et ne sont pas forcément systématiques.

Source : http://www.meteofrance.fr/actualites/74184578-secheresse-un-manque-de-pluie-sur-de-nombreuses-regions

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5.
Météo - Sécheresse : Des restrictions d’eau mises en place dans 61 départements Par Manon Aublanc - Publié le 16/07/19 à 13h48 — Mis à jour le 16/07/19 à 13h55 – Document ‘20minutes.fr’ - Photo : Un jeune agriculteur dans son champ de maïs (image d’illustration). — PATRICK HERTZOG / AFP

Parmi eux, 21 départements ont été placés en situation de « crise » et d’importantes mesures restrictives ont été mises en place

La sécheresse continue de gagner du terrain en France, où 61 départements sont désormais concernés par des restrictions d’eau, selon la carte publiée, ce mardi, sur le site gouvernemental Propluvia. Conséquences : de nombreuses mesures d’économies importantes d’eau ont été prises.

Parmi ces 61 départements, 21 ont été placés en situation de « crise » (en rouge), ce qui implique « l’arrêt des prélèvements non prioritaires y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité) ». Les départements concernés sont l’Allier, le Cher, la Côte-d’Or, la Creuse, les Deux-Sèvres, la Dordogne, l’Eure-et-Loir, le Gers, la Haute-Garonne, l’Indre, l’Indre-et-Loire, la Loire-Atlantique, le Loir-et-Cher, le Loiret, le Lot, le Maine-et-Loire, le Puy-de-Dôme, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, la Vendée et la Vienne.

Les professionnels et les particuliers incités à faire des économies d’eau

Quinze autres départements ont été placés en « alerte renforcée » (en orange), c’est-à-dire avec des « réductions des prélèvements à des fins agricoles supérieures ou égale à 50 % ou interdiction supérieure ou égale à 3,5 jours par semaine, une limitation plus forte des prélèvements pour l’arrosage des jardins, espaces verts, golfs, lavage des voitures, jusqu’à l’interdiction de certains prélèvements ». Il s’agit de l’Ain, l’Ardèche, l’Aveyron, l’Aude, la Charente, la Charente-Maritime, le Gard, la Haute-Vienne, l’Hérault, l’Isère, le Lot-et-Garonne, la Mayenne, les Pyrénées-Orientales, le Rhône et la Sarthe.

Enfin, vingt-cinq autres départements (en jaune) sont en « alerte », avec « des réductions des prélèvements à des fins agricoles inférieures à 50 % ou une interdiction jusqu’à 3 jours par semaine, des mesures d’interdiction de manœuvre de vanne, d’activité nautique, d’arroser à certaines heures les jardins, les espaces verts, les golfs et de laver sa voiture ». Il s’agit de l’Aube, le Cantal, le Doubs, la Drôme, l’Eure, le Haut-Rhin, la Haute-Loire, la Haute-Saône, le Jura, les Landes, la Loire, la Lozère, la Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Nièvre, le Nord, l’Oise, le Pas-de-Calais, les Pyrénées-Atlantiques, la Seine-Maritime, la Saône-et-Loire, le Territoire de Belfort, le Val-de-Marne, les Vosges et l’Yonne. Pour finir, huit départements ont été placés en « vigilance » (en gris), où les professionnels et les particuliers sont incités à faire des économies d’eau.

Tags : Sécheresse Eau Canicule Météo Restrictions d’eau

Voir aussi :02/05/17

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6.
Intempéries - La Corse, balayée par de violents oranges ce lundi 15 juillet 2019, a été placée en vigilance orange par Météo France. De nombreux dégâts sont déjà à déplorer sur l’île de Beauté.- 15 juil. 18:05 - La rédaction de LCI Météo – Extrait.

« VIDÉO - Trombe, tornade... La Corse frappée par de violents orages et d’impressionnants phénomènes météo - C’est désormais toute la Corse qui est touchée par de violents orages. Par conséquent, l’île a été placée en vigilance orange. Le département de la Haute-Corse a été le premier dès ce lundi matin à subir les intempéries, arrivées du golfe de Gêne, avant que celles-ci ne s’abattent à leur tour sur la Corse-du-Sud la perturbation à partir du milieu de l’après-midi… » 

Actualités en direct : l’info en direct – LCI -

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LCI Copyright © 2019 - Source : https://www.lci.fr/meteo/video-alerte-meteo-france-trombe-marine-tornades-inondations-la-corse-frappee-par-de-violents-orages-les-images-2127074.html?xtor=ES-106-[20190716_072446_OWP_NLPERSO]-20190716-[]-152b8b4c9b44a1228d1f99835078baa1@1-20190716072446&_ope=eyJndWlkIjoiMTUyYjhiNGM5YjQ0YTEyMjhkMWY5OTgzNTA3OGJhYTEifQ%3D%3D

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7.
A quoi sert-il de se déclarer en « urgence climatique » ? Par Emma Donada 11 juillet 2019 à 17:17 - Document ‘liberation’ - A quoi sert-il concrètement de se déclarer en « état d’urgence climatique » ? Photo Eric Feferberg. AFP –

La ville de Paris a déclaré l’urgence climatique, le 9 juillet 2019. Une annonce avant tout symbolique. Question posée par Arnaud le 09/07/2019

Bonjour,

La Ville de Paris a annoncé le 9 juillet avoir déclaré l’urgence climatique (et non l’état d’urgence climatique, comme l’indiquait la dépêche AFP reprise dans plusieurs médias, dontLibération). Le conseil de Paris a en fait adopté un vœu proposé par l’exécutif de la ville « relatif au rôle de Paris dans la lutte contre le réchauffement climatique ». Pour rappel, les vœux, comme leur nom l’indique, n’ont pas de pouvoir contraignant, mais plutôt une portée symbolique.

« C’est une prise de conscience. On l’a fait car il y a eu une succession de prises de conscience et de manifestations qui nous poussent à dire qu’il y a urgence climatique », explique la ville qui dit s’appuyer sur l’exemple d’autres collectivités et pays, à l’instar du Parlement britannique, qui a adopté une motion en ce sens, en mai 2019.

Là aussi, cette décision n’avait « pas [eu] de conséquences directes sur la politique britannique, mais militants comme travaillistes espèrent jouer de son poids symbolique », expliquait notre collègue Nelly Didelot. Jeremy Corbyn, le leader du parti travailliste, espérait ainsi « déclencher une vague d’actions venues des parlements et gouvernements du monde entier »,

En plus de cette prise de position symbolique, la Ville de Paris propose la création d’un nouveau lieu à destination des jeunes, nommé « l’Académie du climat », et la création d’un comité consultatif d’experts pour accompagner les politiques sur le climat. L’exécutif a aussi profité de l’adoption de ce vœu pour « salue[r] toutes les actions pacifistes et non violentes en faveur de la cause climatique ». Une façon de montrer son désaccord avec l’intervention policière contre le sit-in organisé par le mouvement Extinction Rebellion à Paris le 28 juillet 2019.

Extrait du vœu proposé par la Ville de Paris.

Toute l’actualité en direct - photos et vidéos avec Libération – Libération -

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8.
[Science] Dans l’Arctique, le permafrost fond 70 ans plus tôt que prévu et c’est une catastrophe Par Marina Fabre, @fabre_marina - Publié le 13 juillet 2019 – Extrait d’un document ‘Novéthic’

’Ce que nous avons vu était incroyable’. Des chercheurs viennent de découvrir que le permafrost, l’épaisse couche de glace qui couvre 25 % de l’hémisphère nord, a fondu 70 ans plus tôt que prévu dans l’Arctique canadien. Or le permafrost abrite du carbone, du méthane et même du mercure. Il en libère de grandes quantités en fondant, accélérant le réchauffement climatique. 

Photo  : La fonte du permafrost participe au développement de la végétation et change les paysages. Louise Farquharson / Université d’Alaska Fairbanks

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8bis.
Avec 21 °C, un record de chaleur enregistré près du pôle Nord Le Monde avec AFP Publié le 16 juillet 2019 à 22h07 – Document ‘lemonde.fr’ - Photo - Alert, au Canada, est l’endroit habité le plus septentrional de la planète. STEPHANIE PERTUISET / AFP

« Le changement climatique a une influence » sur cette chaleur, selon un météorologue du ministère canadien de l’environnement.

C’est un « record absolu de chaleur » pour cette station. Le mercure a atteint 21 °C dimanche à Alert, au Canada, l’endroit habité le plus septentrional de la planète, à moins de 900 km du Pôle Nord. « C’est assez phénoménal comme statistique, c’est un exemple parmi des centaines et des centaines d’autres des records établis par le réchauffement climatique », a souligné auprès de l’Agence France-presse Armel Castellan, météorologue du ministère canadien de l’environnement.

Base militaire permanente établie au 82e parallèle, servant notamment à intercepter les communications russes, Alert abrite depuis 1950 une station météo. Il y a fait 21°C le 14 juillet, 20°C le 15 juillet : « C’est un record absolu, on n’a jamais vu ça », a déclaré M. Castellan. Mardi, à la mi-journée, il faisait déjà 17°C.

Lire aussi : La température dépasse 32 °C dans le sud de l’Alaska, record historique

3,4 °C de moyenne en juillet

De telles températures au nord, « c’est complètement foudroyant », d’autant que « ça fait une semaine et demie qu’on a des températures beaucoup plus chaudes qu’à l’habitude ». Le précédent record, de 20 °C, remontait au 8 juillet 1956, mais depuis 2012 plusieurs journées comprises entre 19 et 20 °C ont été enregistrées dans cette station située sur le rivage de l’océan Arctique.

La moyenne quotidienne pour un mois de juillet est de 3,4 °C à Alert, et la moyenne des températures maximales y est de 6,1 °C. La vague de chaleur actuelle s’explique par une « crête de haute pression » qui se maintient sur le Groenland, ce qui est « assez exceptionnel » et « aide à avoir des vents du sud » sur l’océan Arctique, a observé M. Castellan.

Article réservé à nos abonnés - Lire aussi Alaska, Patagonie, Alpes : partout dans le monde, la fonte des glaciers s’accélère

« Le changement climatique a une influence très indirectement ou directement, bien sûr », sur ce record, d’autant que l’Arctique se réchauffe trois fois plus vite qu’ailleurs sur la planète, a fait valoir le météorologue, y voyant une démonstration de plus de l’urgence à réduire drastiquement les émissions de carbone.

Source : https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/16/avec-21-c-un-record-de-chaleur-enregistre-pres-du-pole-nord_5490121_3244.html

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9. Greta Thunberg : « On ne sait pas ce qui va se passer, tout est possible » - Interview Par Aude Massiot, Envoyée spéciale à Stockholm — 14 juillet 2019 à 19:05 - Photo  : Greta Thunberg à Stockholm, en Suède, en juillet 2019. Photo Laerke Posselt. Vu pour Libération.

Avant de s’exprimer à l’Assemblée le 23 juillet 2019, la lycéenne suédoise explique à « Libération » son choix de lancer une grève de l’école pour le climat et défend la nécessité d’agir rapidement.

Greta Thunberg : « Aucun pays ne fait assez pour le climat »

Une assurance à toute épreuve face à l’objectif des appareils photo qui la mitraillent sans arrêt. En l’espace de huit mois, Greta Thunberg est devenue une star. De celles dont les interviews sont si difficiles à décrocher. De celles qui font s’arrêter les passants dans la rue pour demander un selfie. La Suédoise de seize ans, diagnostiquée jeune du syndrome d’Asperger, de trouble obsessionnel compulsif et de mutisme sélectif, fera, dans une semaine, le chemin inverse de nous et débarquera en France, pour recevoir à Caen le Prix Liberté, avant de s’exprimer devant l’Assemblée nationale le 23. Elle ne sait pas encore si le président français la rencontrera de nouveau.

Après un début sous les radars médiatiques, la mobilisation de la jeune fille, qui depuis août 2018 boycotte le lycée tous les vendredis pour exiger un futur viable sur cette planète, a connu en quelques mois un succès fulgurant. Début décembre, des marches pour le climat réunissent des dizaines de milliers de personnes à travers l’Europe. Quelques jours plus tard, la voilà à la tribune de la 24e conférence onusienne sur le changement climatique (COP24), à Katowice en Pologne, d’où elle prononce un discours cru, angoissant, sans répit pour les chefs d’Etat face à elle, qui fait rapidement le tour du monde. Trois mois plus tard, son nom est proposé par des députés norvégiens pour le prix Nobel de la Paix. La Suédoise de seize ans qui s’assoit face à nous sur la pelouse du Parlement suédois, n’a pas (encore) cédé aux sirènes de la célébrité. La maturité de ses discours a laissé beaucoup de sceptiques l’accuser d’être manipulée par ses parents, des ONG, des partis politiques, des lobbys occultes… Pourtant, il semble bien que ces émouvantes harangues soient le fruit de l’intellect de l’adolescente qui, face à nous, plisse les yeux, pause, argumente en réponse à nos questions, sans ce ton des rengaines apprises par cœur. Rare, la force des convictions de Greta Thunberg semble contagieuse.

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En mars, vous avez été invitée par Emmanuel Macron à l’Elysée. Lors de votre entretien, avez-vous eu le sentiment qu’il a intégré l’urgence de la crise environnementale  ?

Peut-être, mais il ne m’en a pas donné l’impression quand il parlait. Aucun politique que j’ai pu rencontrer ne semblait avoir réalisé l’urgence de la situation. Ce n’est pas de leur faute. On ne peut pas reprocher cela aux individus. C’est le système qui est problématique. Bien sûr, il y a quelques personnes qui peuvent être tenues pour responsables et qui ont causé beaucoup de dégâts.

Vous avez choisi de venir parler devant l’Assemblée nationale le 23 juillet. Est-ce parce que vous estimez que les élus français n’agissent pas à la hauteur des enjeux ?

Aucun pays ne fait assez, si on veut rester sous la limite des 1,5°C. J’ai reçu de nombreuses invitations pour m’exprimer devant de nombreux Parlements. J’ai dû décliner pour beaucoup. Cette fois, cela semblait être un bon timing pour la France.

Beaucoup de militants dénoncent l’inutilité des conférences internationales, comme les COP. Vous prévoyez de vous rendre au sommet spécial pour l’Action climatique de l’ONU en septembre, à New York. Pensez-vous que des décisions fortes peuvent en émerger  ?

Si je suis toute seule à faire pression, bien sûr que je n’arriverai à rien. Mais si nous sommes nombreux, nous pourrons faire avancer les choses. Beaucoup de gens me disent que la COP 25, organisée au Chili en décembre, n’a pas d’intérêt, car c’est une année intermédiaire dans le processus onusien, qu’il faut se concentrer sur la COP  26 en 2020 [organisée au Royaume-Uni, ndlr]. Mais aucune année n’est une année intermédiaire. C’est maintenant que tout doit se passer. Nous devons saisir toutes les opportunités.

Vos discours sont souvent angoissants. Pensez-vous que la peur est un moteur de l’action ?

Ça l’a été au moins pour moi. Et ça pourrait l’être pour beaucoup d’autres personnes. Il faut informer la population sur ce qui se passe vraiment. Quand ils réaliseront l’ampleur du problème, ils agiront. Quand ils sauront ce qui peut être évité, et comment l’éviter, ils feront ce qui est nécessaire pour cela. Du moins, c’est ce que j’espère.

Lorsque vous dites « ce qui se passe vraiment », que voulez-vous dire ?

Que nous sommes face à une crise existentielle qui n’a jamais été traitée comme telle. Les politiques et les personnes au pouvoir l’ont ignorée pendant des décennies. La population, en général, ne connaît même pas la réalité des bouleversements qui affectent notre planète, notre environnement dont dépend notre civilisation. Ils ne connaissent pas même les données de base. Ce qui est effrayant.

A lire aussiGreta Thunberg : des « punchlines » simples pour médiatiser une pensée complexe

Vous pensez que si les gens commencent à avoir peur, ils agiront, continueront à s’informer  ?

Je ne sais pas. Peut-être. Mais on doit au moins essayer de faire connaître la vérité. On ne peut pas continuer à raconter seulement les histoires joyeuses et pleines d’espoir. Les médias, plus particulièrement, doivent commencer à couvrir ­réellement le sujet, à relayer les résultats des nombreux rapports scientifiques et leurs conclusions alarmantes. Tous ces chiffres que beaucoup de gens trouvent ennuyeux mais dont notre survie ­dépend.

A l’école, trouvez-vous qu’on vous enseigne assez le sujet  ?

On apprend les bases : le mécanisme de l’effet de serre provoqué par les gaz comme le dioxyde de carbone. Ce qui finalement fait augmenter les températures moyennes, exacerbe les événements météorologiques extrêmes, fait fondre la calotte glaciaire, etc. Mais on ne nous enseigne pas cela d’un point de vue historique ou géologique. En fait, quasiment tout ce que je sais sur le sujet, je l’ai appris en passant des milliers d’heures à chercher des informations sur ­Internet, dans des livres.

Vous avez traversé une dépression à l’âge de 11 ans, à cause de cette prise de conscience sur la crise environnementale…

Oui.

Depuis que vous avez commencé votre grève de l’école, en août 2018, n’avez-vous pas envie parfois de tout abandonner et de profiter de votre vie d’adolescente tant que cela est encore possible  ?

Non. Je n’ai jamais vraiment eu de vie normale d’adolescente. Avant que je me lance dans cette mobilisation, j’étais une intello. Je passais beaucoup de temps seule, assise à lire. Je n’ai jamais eu d’amis proches avec qui passer du temps. Je ne pense donc pas que je sacrifie beaucoup en me consacrant à la cause environnementale. En même temps, j’aimerais avoir plus de temps, surtout pour aller à l’école. Parfois, c’est épuisant d’écouter des politiques donner des discours sur l’enjeu climatique. Ils profèrent de purs mensonges. Cela me désespère parfois. Je me dis que plus rien n’a de sens. Mais ces moments ne durent pas longtemps. Parce que je n’en ai simplement pas le temps (rires). J’ai décidé de m’impliquer dans ce mouvement et je ferai tout mon possible pour qu’il réussisse.

Vous avez annoncé prendre une année sabbatique pour vous consacrer à la grève pour le ­climat. Pourquoi  ?

Ce ne fut pas une décision facile. J’adore l’école et j’aime apprendre. Je m’étais inscrite à des cours pour l’an prochain, mais vers la fin du semestre, je me suis dit : si je dois mener à bien cette mobilisation, je dois le faire maintenant. Je dis tout le temps que nous devons agir dès aujourd’hui et qu’il n’existe aucune excuse valable pour ne pas le faire. Décaler mes études d’une année n’est pas grave. Beaucoup d’étudiants le font, alors pourquoi pas moi ? D’après de nombreuses estimations scientifiques, l’année 2020 est notre dernière chance d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre, si on veut garder une chance de respecter l’accord de Paris sur le climat, et de limiter la hausse des températures en dessous de 2°C, ou 1,5°C.

A lire aussi : De jeunes lanceurs d’alerte à l’idéologie encore en germe

Est-ce que vous voyez cette décision comme un sacrifice  ?

On pourrait le voir comme ça, mais j’avais le choix de ne pas le faire. Bien sûr, je préférerais continuer à étudier en même temps.

Nous avons récemment reçu à Libération un message d’une jeune fille de 13 ans qui se dit anxieuse pour son futur et souffre, car elle réalise que toutes ses actions quotidiennes participent à aggraver les crises environnementales. Que lui répondriez-vous ?

Elle n’est pas la seule à ressentir cela. C’était un sentiment très fort que je portais avant de débuter ma grève. Le simple fait d’exister nous fait participer au système et alimente cette crise. Je me sentais si désespérée. J’ai alors eu l’idée de cette grève de l’école. J’ai voulu essayer, car c’était nouveau. Et c’est devenu énorme. Il y a tellement de choses à faire. Si tu veux guérir ta tristesse et ton angoisse, agis. C’est le seul remède possible.

Pensez-vous que les petits gestes comptent ?

Bien sûr. Tout compte. Certains disent que ces efforts n’ont pas d’importance, à l’échelle mondiale. Mais arrêter de prendre l’avion ou de manger de la viande permet, d’abord, de réduire sa propre empreinte carbone. Cela envoie, en plus, un signal à notre entourage. Des études montrent qu’arrêter de prendre l’avion touche nos proches, car cela les pousse à réfléchir à leurs propres actions. Si vous ne voulez pas le faire pour vous, faites-le pour eux. Nous avons besoin d’un changement de système. Mais cela n’est possible que si les individus changent aussi.

Vous définissez-vous comme ­anticapitaliste ?

Je fais très attention à ne pas utiliser ce type de mots. J’essaye de rapporter seulement ce que dit la science. Avoir une opinion sur la question du capitalisme nécessite de prendre en considération autre chose que le climat. Je veux éviter cela.

Vous pensez tout de même qu’il faut changer notre système ­politique et économique…

Oui. Aucun mouvement politique, aucune idéologie, tels qu’ils existent actuellement, ne convient, comme le montre la situation planétaire actuelle. Nous avons besoin de quelque chose de nouveau.

Avez-vous lu ou entendu parler d’un système qui pourrait fonctionner, selon vous  ?

J’ai entendu tellement de choses. Parfois, j’ai l’impression que les gens inventent. Ils présentent des idées qui ont l’air tellement parfaites qu’il me semble impossible qu’elles existent. Sinon quelqu’un les aurait mises en place.

Êtes-vous affectée par le fait d’être ciblée par des campagnes de dénigrement de l’extrême droite ?

Bien sûr que cela m’atteint. Mais, malheureusement, c’est ce qu’on doit supporter quand on soutient une cause  : recevoir de la haine, des menaces, être la cible de mensonges. Certaines personnes ne supportent pas de voir des individus s’opposer à leur vision du monde. Elles essayent alors de les écarter. C’est très triste. Mais on peut aussi voir ça positivement. Le fait que ces personnes se sentent menacées est la preuve que notre mouvement fonctionne, que notre message passe.

Comment voyez-vous votre ­futur dans trente ans ?

La partie la plus effrayante est qu’on ne sait pas ce qui va passer. Tout est possible. J’aime me reposer sur des routines, sur des emplois du temps. Je ne peux plus. Notre avenir est totalement inconnu. J’ai le sentiment de ne pas avoir le contrôle dessus.

Vous sentez-vous en colère contre la génération de vos parents  ?

Je suis en colère contre certaines personnes qui ont échoué à prendre leurs responsabilités. Avant que je ne les convainque de la réalité de cette urgence, mes parents étaient comme les autres. Ils prenaient souvent l’avion, émettaient beaucoup de CO2. Moi aussi. J’étais petite, je ne connaissais pas les conséquences de ces actions. Eux non plus. Ce qui les a le plus choqués lors de leur prise de conscience n’est pas que cette crise puisse se poursuivre ou que les politiques soient au courant mais n’agissent pas, mais leur ignorance. Ils savaient que la planète se réchauffait. Mais ils ne connaissaient pas la réalité de l’urgence de la situation, ses conséquences et ce qui était nécessaire pour l’empêcher. Je ne peux pas blâmer les gens qui n’agissent pas, en général. Ils ne sont pas méchants ou mauvais. Ils ne sont juste pas au courant.

Aude Massiot Envoyée spéciale à Stockholm

Environnement

De jeunes lanceurs d’alerte à l’idéologie encore en germePhoto

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10.
Devoirs - Editorial - Par Paul Quinio – « L’histoire de la jeune Greta Thunberg est trop belle » - 14 juillet 2019 à 20:46 – Document ‘liberation.fr’

L’histoire de la jeune Greta Thunberg est trop belle. La natte de l’icône du printemps climatique trop bien tressée. Le discours de la pasionaria nordique du climat trop formaté. Les ressorts du succès fulgurant de l’adolescente trop marketés pour être honnêtes. La charpente idéologique de son obsession environnementale trop floue. N’en jetez plus. Greta Thunberg, 16 ans, à l’origine des manifestations de jeunes du vendredi qui fleurissent à travers la planète pour souligner l’urgence à agir contre le réchauffement climatique, dérange.

L’écrivain Pascal Bruckner lui-même s’est fendu d’une tribune pour dénoncer le scandale de cette « dangereuse propagande de l’infantilisme climatique », dont Greta Thunberg est le symbole, et tous les jeunes qui se mobilisent dans son sillage« les perroquets » ventriloques. Revers sans doute inévitable de sa notoriété, la virulence des critiques adressées à la Suédoise intrigue. Son message est alarmiste ? C’est exact. Mais les analyses scientifiques sur l’évolution du climat ne sont-elles pas alarmantes ? Greta Thunberg joue trop sur les peurs ?

C’est vrai. Elle l’assume dans l’entretien exclusif qu’elle a accordé à Libération. Elle souhaite que les dirigeants de la planète « paniquent », condition à ses yeux pour qu’enfin ils agissent vraiment pour limiter le réchauffement. Sa radicalité, voire son extrémisme, exclut au lieu de rassembler ? A voir. Car ce pari là est plutôt gagné. Jamais les enjeux climatiques n’ont occupé autant de place dans le débat public. Il faut s’en réjouir, même si les signaux venus par exemple des Etats-Unis ou du Brésil, où sévissent des extrémismes d’un autre genre, ne sont pas rassurants.

Il faut prendre Greta Thunberg pour ce qu’elle est : une voix efficace pour mettre l’urgence climatique au centre, une lycéenne qui acceptera de refaire ses devoirs quand les politiques seront à meilleure école climatique.

Paul Quinio

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11.
Greta Thunberg : des « punchlines » simples pour médiatiser une pensée complexe – Analyse - Par Nicolas Celnik — 14 juillet 2019 à 20:46 – Document ‘libération’ - Photo :Greta Thunberg lors d’un discours le 24 mai, à Stockholm. Photo Jonathan Nackstrand. AFP –

Avec des phrases calibrées pour susciter l’attention du public, Greta Thunberg développe un discours accessible et sans références théoriques qui appelle à refonder le système.

Greta Thunberg : des « punchlines » simples pour médiatiser une pensée complexe

La vérité sort-elle toujours de la bouche des enfants ? Depuis sa médiatisation, Greta Thunberg a essuyé son lot de critiques. Les moins inspirées se sont attaquées à son physique - sa paire de nattes distinctives qui entoure des yeux au regard fixe plantés dans un visage juvénile perché à tout juste 1,50 mètre du sol sont autant de points d’accroche pour les caricatures.

D’autres ont montré de la méfiance à l’égard de la jeune militante en découvrant ses liens avec Ingmar Rentzhog, un entrepreneur suédois qui a profité de l’image de l’adolescente pour lever des fonds pour sa start-up. Sa présence précoce au côté de l’adolescente - il a contribué à médiatiser le tout premier sit-in de Greta Thunberg devant le Parlement suédois, à Stockholm, le 20 août 2018 - a fait lever quelques sourcils. Ces accusations ont depuis été démenties : la militante a assuré qu’elle n’était pas au courant que son image avait été utilisée. Quelques jours plus tard, la start-up présentait ses excuses, précisant que la jeune fille n’avait aucun lien financier avec elle.

Que dit Greta Thunberg, dans le texte ?

Indéniablement, la nouvelle figure de la lutte contre le réchauffement climatique sait comment écrire un discours choc : ses prises de parole sont autant de punchlines calibrées pour faire la une des médias. A Katowice (en Pologne), en marge de la COP 24, le 3 décembre : « Nos dirigeants se comportent comme des enfants. » Au Forum mondial économique de Davos, le 25 janvier : « Je ne veux pas de votre espoir, parce que je ne veux pas que vous ayez de l’espoir. Je veux que vous paniquiez. » Devant le Parlement britannique, le 23 mai : « Notre futur nous a été volé chaque fois que vous avez dit que notre seule limite était le ciel. » En dehors de ces saillies, Greta Thunberg développe un discours alarmiste - « notre maison brûle » - mais pas défaitiste - « il est encore temps ». Elle insiste sur le principe de justice climatique : « Les pays riches doivent cesser complètement leurs émissions d’ici six à douze ans […] pour que les habitants des pays pauvres puissent augmenter leur niveau de vie. »

A lire aussi Greta Thunberg : « On ne sait pas ce qui va se passer, tout est possible »

Condamnant l’inaction des politiques, elle appelle à une mobilisation citoyenne, estimant que la meilleure chose à faire est d’agir. Elle appelle à faire évoluer son mode de vie à sa mesure, dans l’espoir que cela pourra initier un changement radical de la société : « Les solutions qui existent à l’intérieur de notre système sont tellement impossibles à trouver que nous allons peut-être avoir à changer le système lui-même. »

A quel courant de la pensée écologique se rattache-t-elle ?

« Greta Thunberg se place clairement dans une logique de deep ecology, qui dit qu’il faut intégralement changer le système, et pas de shallow ecology, qui met en avant la lutte contre la pollution sans remettre en cause le modèle productiviste des pays développés », estime Baptiste Lanaspeze, directeur de la maison d’édition spécialisée en écologie Wildproject. La jeune militante ne se distingue pas tant par sa profondeur théorique que par sa faculté réelle à faire passer des messages. Simplement, et à l’échelle mondiale. « Il y a, certes, une certaine naïveté dans le discours qui consiste à dire que les gouvernants ne font rien et que c’est à nous de prendre le relais, continue Baptiste Lanaspeze. Mais il ne faut pas considérer Greta Thunberg comme une idéologue : elle est plutôt la caisse de résonance de la pensée écologique, qu’elle formule avec une clarté cristalline et dans un langage très efficace. »

C’est d’ailleurs souvent moins le fond de son discours qui retient l’attention que ce qui entoure l’adolescente. Elle incarne un personnage idéal pour planter un récit médiatique façon David contre Goliath. Le mythe de la prophétesse à nattes est plus vendeur que la pensée complexe et plus exigeante de l’écologie politique. L’enthousiasme pour les « enfants soldats du climat » n’est pas nouveau : le mensuel la Décroissance rappelait dans son numéro d’avril qu’on a commencé à laisser aux jeunes la responsabilité de sauver le monde il y a plus de cinquante ans. Au Sommet de la Terre de Rio, en 1992, Severn Cullis-Suzuki fut ovationnée pour un discours étonnamment similaire à celui de Greta Thunberg, plébiscité par Al Gore, dit-on. Elle avait alors 12 ans.

Nicolas Celnik

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12.
Climat : Greta Thunberg sera à l’Assemblée le 23 juillet 2019 – Document ‘franceinfo’ avec ‘AFP’ France Télévisions - Mis à jour le 15/07/2019 11:56 ; publié le 15/07/2019 à 11:35 - Photo - Greta Thunberg, le 31 mai 2019, à Vienne (Autriche). (HERBERT PFARRHOFER / APA-PICTUREDESK / AFP)

’Cela semblait être un bon timing pour la France’, a précisé l’adolescente suédoise de 16 ans dans un entretien à ’Libération’. 

Greta Thunberg va rencontrer les députés français à l’Assemblée nationale. Invitée par des parlementaires, l’égérie de la lutte climatique sera au Palais-Bourbon le 23 juillet pour plaider en faveur du combat pour le climat, a annoncé l’adolescente suédoise dans un entretien accordé à Libération.

’J’ai reçu de nombreuses invitations pour m’exprimer devant des Parlements’ et ’j’ai dû décliner beaucoup’, mais ’cette fois, cela semblait être un bon timing pour la France’, a précisé la Suédoise de 16 ans. Elle a été invitée par les 162 députés membres du collectif transpartisan pour le climat Accélérons pour une réunion ouverte aux autres parlementaires. L’occasion pour elle de plaider sa cause, et d’insister sur l’urgence à agir pour freiner le déréglement climatique, à l’occasion d’un débat d’1h30.

’Aucun pays ne fait assez’

’A ses côtés interviendront [la climatologue] Valérie Masson-Delmotte, vice-présidente du Giec et coordinatrice du rapport spécial du Giec sur la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C, ainsi que de jeunes Français engagés pour le climat’, a précisé le député Matthieu Orphelin, à l’initiative de ce collectif.

Interrogée sur l’engagement du président Emmanuel Macron sur le climat, Greta Thunberg déclare par ailleurs à Libération qu’’aucun politique que j’ai pu rencontrer ne semblait avoir réalisé l’urgence de la situation’, et ajoute qu’’aucun pays ne fait assez, si on veut rester sous la limite des 1,5 °C’.

« La partie la plus effrayante est qu’on ne sait pas ce qui va passer. Tout est possible. (...) Notre avenir est totalement inconnu. J’ai le sentiment de ne pas avoir le contrôle dessus ». Greta Thunberg à ’Libération’

La jeune militante est devenue une star mondiale en observant chaque vendredi depuis la rentrée 2018 une grève de l’école pour le climat qui a fait florès sur tous les continents, non sans s’attirer certaines critiques.

Source : https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/climat-greta-thunberg-sera-a-l-assemblee-nationale-francaise-le-23-juillet_3536921.html

Actualités 17 juillet 2019  : Météo France annonce un nouvel épisode de canicule la semaine prochaine en France – « L’institut ne connaît pas encore la durée ni l’étendue de ce phénomène dont les prémices se feront sentir dès ce week-end » - Photo  : Des personnes se baignent dans la fontaine du Trocadéro, à Paris, le 29 juin 2019. (MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY / AFP)

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Source : https://www.francetvinfo.fr/meteo/canicule/meteo-france-annonce-un-nouvel-episode-de-canicule-la-semaine-prochaine-en-france_3539803.html

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13.
Huit gérants d’actifs internationaux s’associent aux fonds souverains pour orienter la finance vers le climat Par Arnaud Dumas @ADumas5 – Publié le 12 juillet 2019 - Présentation d’un document ‘Novéthic’ - Photo : À l’Élysée, Brune Poirson, la secrétaire d’État à la Transition écologique, et Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, ont présenté le 10 juillet la coalition d’investisseurs mondiaux pour le climat. DR

« Emmanuel Macron a de nouveau réuni les plus grands fonds d’investissements internationaux à l’Élysée pour les inciter à financer la lutte contre le réchauffement climatique. Huit gérants d’actifs, représentant 15 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, ont décidé de rejoindre la coalition créée par six fonds souverains l’année dernière. Ensemble, ils s’engagent notamment à intégrer le risque climatique dans leurs décisions d’investissement… »

« L’année dernière, Emmanuel Macron a réuni six grands fonds souverains mondiaux (Norvège, Nouvelle-Zélande, Qatar, Arabie saoudite, Koweït, Emirats Arabes Unis) pour les inciter à investir dans la lutte contre le réchauffement climatique ».

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14.
Accord de Paris : seule une grande entreprise sur huit réduit suffisamment ses émissions de gaz à effet de serre Par Matthieu Jublin - Mis à jour : 10/07/2019 13:33 - Document LCI Planète

PRÉVOYANCE - Selon une étude du ‘Grantham Research Institute’ réalisée pour un groupe de gros investisseurs, un quart des entreprises qui contribuent le plus au réchauffement climatique ne publient pas les chiffres de leurs émissions de gaz à effet de serre, et près de la moitié ne prennent pas en compte ce risque dans leurs décisions.

La majorité des entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre (GES) sont mal parties pour permettre à l’accord de Paris d’être respecté, et donc au réchauffement climatique d’être limité à 2 degrés. Ce sont les conclusions d’une étude réalisée par Grantham Research Institute de la London School of Economics, pour le compte du Transition Pathway Initiative (TPI), un groupe d’investisseurs dont les actifs représentent 14.000 milliards de dollars et qui évalue la capacité des entreprises à agir contre le réchauffement.

Lire aussi : Dérèglement climatique : la France n’est pas à la hauteur de ses ambitions, juge le Haut conseil pour le climatRéchauffement climatique : le niveau de dioxyde de carbone au plus haut depuis 3 millions d’années

Parmi les 160 entreprises les plus émettrices, (seulement) 1 sur 8 est en phase avec l’accord de Paris

L’étude porte sur les 274 entreprises les plus émettrices de GES, qui ont en commun de devoir publier certaines données financières. Parmi elles, environ un quart ne publie pas de décompte de leurs émissions de GES, et la moitié ne prennent pas en compte le réchauffement climatique dans leurs décisions.

En resserrant l’échantillon aux 160 entreprises les plus émettrices de GES, l’étude conclue que seules 20 - soit une sur huit - réduisent leurs émissions à un rythme permettant de rester sous les 2°C de réchauffement d’ici la fin du siècle. Parmi les entreprises suffisamment vertueuses, Reuters cite la compagnie énergétique allemande E.ON, ou l’espagnole Iberdrola, ainsi que l’entreprise californienne Edison International, ou le producteur de papier finlandais Stora Enso. 

Les investisseurs doivent se positionner d’urgence Adam Matthews

’Ça fait plus de 3 ans que l’accord de Paris a été signé, et cette étude montre que le secteur privé améliore sa préparation et ses performances par rapport au réchauffement climatique, mais pas assez rapidement’, a commenté Simon Dietz, le codirecteur du Grantham Institute, dans le Guardian. L’accord de Paris, obtenu à l’issue de la COP21, fixe comme objectif une limitation du réchauffement climatique de 2 degrés d’ici la fin du siècle par rapport à la moyenne pré-industrielle, mais les engagements actuels - qui sont loin d’être tenus - orientent plutôt le monde vers un réchauffement de 3 degrés.

’L’horloge tourne et le réchauffement climatique devient irréversible’, a déclaré pour sa part Adam Matthews, coprésident du TPI. Et d’ajouter que ’les investisseurs doivent se positionner d’urgence, sinon la fenêtre permettant d’assurer la transition disparaîtra’.

Actualités en direct : l’info en direct – LCI

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14bis.
Elue présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen est très attendue sur la politique climatique Par : Chloé Farand | Climate Home News | translated by Marion Candau – Document ‘euractiv.fr/’ – Accueil Actualités Planète Climat - Photo : Ursula von der Leyen [EPA-EFE/PATRICK SEEGER] - Langues : English.

Le Parlement européen a confirmé la nomination d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne lors d’un vote qui a mis le climat au centre de toutes les attentions. Un article de notre partenaire,Climate Home News.

L’ancienne ministre allemande de la Défense a obtenu la majorité dont elle avait besoin, avec 383 voix contre 327. Les libéraux de ‘Renew Europe’ et les socialistes et démocrates (S&D) ont annoncé qu’ils soutenaient sa nomination moins d’une heure avant le scrutin secret.

Le changement climatique a joué un rôle décisif puisque les libéraux, socialistes et verts ont tous demandé à Ursula von der Leyen de renforcer son programme sur le climat comme condition à leur soutien.

Dans une déclaration, le groupe S&D a assuré que ses membres étaient « sceptiques » quant à sa candidature mais ont reconnu après une réunion de groupe intense, qu’elle avait répondu à leurs demandes, notamment sur l’action climatique.

« Nous resterons vigilants afin de faire en sorte qu’au cours des cinq prochaines années, elle tienne les promesses qu’elle nous a faites. Elle doit garder à l’esprit que sans nous, elle n’a pas de majorité pro-européenne », a déclaré la cheffe de file du S&D, Iratxe García.

Photo - Ursula von der Leyen élue de justesse présidente de la Commission européenne

Le Parlement européen a confirmé le 16 juillet 20A19 la nomination d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne, lui donnant ainsi les rênes de l’exécutif pour cinq ans.

Climat, une question cruciale

Pour Céline Charveriat, directrice de l’Institut pour une politique européenne de l’environnement, le changement climatique est pour la première fois devenu un « enjeu crucial pour recueillir suffisamment de voix ».

« Cela signifie que le changement climatique deviendra un dossier signature. Elle sera personnellement responsable de tenir ses promesses sur l’action pour le climat », a poursuivi Céline Charveriat, ajoutant qu’elle va désormais faire face à une rude bataille pour atteindre un consensus sur les mesures de décarbonisation.

Suite à quinze jours intenses de négociations avec les groupes politiques clés du Parlement européen, Ursula von der Leyen a semblé soutenir une hausse de l’objectif de réduction des émissions de l’UE à 55 % d’ici à 2030 – un objectif soutenu par le Parlement en mars dernier lors d’un vote non contraignant.

Dans sa proposition finale aux eurodéputés avant le vote, cet engagement a été minimisé à « une approche en deux étapes » pour réduire les émissions de CO2 de 50 %, voire de 55 %, d’ici à 2030 ».

Les Verts sceptiques

Les Verts, le quatrième plus grand groupe du Parlement, n’est toujours pas convaincu par son programme sur le climat. Les nationalistes, populistes et certains de son parti populaire de centre-droit (PPE) pensent quant à eux qu’elle a fait trop de concessions aux progressistes.

Lors d’une conférence de presse avant le vote, Ska Keller, co-présidente des Verts, a déclaré qu’Ursula von der Leyen n’avait pas répondu aux demandes politiques des Verts avec des propositions concrètes. Son co-président, Philippe Lamberts, a ajouté qu’elle ne leur avait donnés que des morceaux de propositions à la dernière minute.

Le Néerlandais Bas Eickhout, eurodéputé Vert, a déclaré à Ursula von der Leyen lors d’une précédente session parlementaire : « Vous jouez avec les 50 %, les 55 %, mais qu’est-ce que l’Europe va officiellement mettre sur la table quand l’Accord de Paris débutera officiellement en décembre 2020 ? Toujours pas clair ».

Pour Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’IDDRI, la volonté d’Ursula von der Leyen de porter l’objectif de l’UE pour 2030 à 55 % est « très encourageante ».

Selon elle, la pression exercée par le Parlement en faveur de plans climatiques plus ambitieux montre que les questions climatiques sont devenues « la norme » à Strasbourg. « Cela pourrait avoir un impact à long terme sur le mandat quinquennal de la Commission en matière de climat et d’environnement. »

Elle a ajouté que l’Allemande devait faire preuve d’une grande prudence pour conserver le large consensus dont elle a besoin sans s’éloigner de son propre groupe conservateur, le PPE, qui ne s’est pas engagé à atteindre l’objectif de 55 %.

Photo - Ursula von der Leyen passe au grill parlementaire

Ursula von der Leyen a poursuivi son offensive de charme auprès des eurodéputés, qui n’ont pas semblé être convaincus par la candidate à la présidence de la Commission.

Plus petit dénominateur commun

Suzana Carp, militante bruxelloise au sein du think tank Sandbag, a un point de vue différent. « Je ne pense pas que ce processus ait permis d’élever le niveau en matière d’action climatique », a-t-elle déclaré à Climate Home News.

Le programme climat d’Ursula von der Leyen « ne répond pas au mouvement climatique en Europe et ne correspond pas au programme des Verts », a-t-elle déclaré. « [Le plan] qu’elle a présenté est le plus petit dénominateur commun pour l’action climatique et est aligné avec le PPE, son propre parti. »

Dans le cadre de son paquet sur le climat, Ursula von der Leyen s’est engagée à présenter un « green deal » pour l’Europe au cours de ses 100 premiers jours de mandat, mais a donné peu d’indications sur ce que cet accord comporterait. Elle s’est engagée à légiférer pour que le bloc atteigne la neutralité carbone d’ici à 2050 et à mener des négociations internationales pour accroître le niveau d’ambition des autres grands émetteurs d’ici à 2021.

D’autres mesures incluent la transformation d’une partie de la Banque européenne d’investissement en une banque climatique pour débloquer 1 000 milliards d’euros d’investissements au cours de la prochaine décennie, la création d’un fonds de transition équitable et la mise en place d’une taxe carbone aux frontières.

Les dirigeants nationaux ont nommé Ursula von der Leyen pour remplacer le président sortant de la Commission Jean-Claude Juncker, et ont ainsi rejeté les principaux candidats présentés par les groupes parlementaires.

L’Allemande n’a donc eu que deux semaines pour présenter son programme au Parlement et obtenir le soutien de la majorité.

Avant le vote du 16 juillet 2019, un groupe d’eurodéputés ont exprimé leurs inquiétudes et leur colère vis-à-vis de la nomination d’Ursula von der Leyen, plusieurs membres du S&D ayant déclaré qu’elle n’avait pas donné beaucoup de substance à ses principales annonces.

Dans ses remarques de clôture avant le vote, elle a déclaré que les discussions sur sa nomination avaient été « constructives » et « controversées » et a reconnu un « sentiment de division » en Europe qu’il fallait surmonter.

« Je veux m’impliquer et me rapprocher de ce Parlement européen », a-t-elle déclaré. « Je veux construire une nouvelle confiance et un nouveau partenariat entre la Commission européenne et le Parlement européen. »

Photo - Ursula von der Leyen tente d’amadouer les socialistes

La candidate à la présidence de la Commission a répondu aux questions du groupe des socialistes et démocrates au Parlement européen. Le vote des eurodéputés sur sa candidature s’annonce serré notamment en raison des divisions au sein des socialistes.

Langues : English

Sujets : Climat climat Commission 2019-2023 Planète Ursula von der Leyen

EURACTIV.fr – Actualités & débats européens -À Propos d’EURACTIV - Concept et objectifs La mission éditoriale d’EURACTIV Soumettre une opinion EURACTIV.com PLC Réseau et partenaire d’EURACTIV

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Source : https://www.euractiv.fr/section/climat/news/von-der-leyen-pressed-to-deliver-on-climate-after-winning-eu-vote/

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15.
France – Un Projet de loi relatif à l’énergie et au climat - Le 02 juillet 2019 – Document ‘Vie Publique’

Où en est-on ?

Le
projet de loi a été adopté en première lecture, avec modifications, par l’Assemblée nationale le 28 juin 2019. Il avait été présenté au
Conseil des ministres du 30 avril 2019 par M. François de Rugy, ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire. La procédure accélérée a été engagée par le
Gouvernement le 30 avril 2019.

Le projet de loi vise à permettre la réalisation de la trajectoire vers la neutralité carbone. Le projet de loi actualise les objectifs de la politique de l’énergie pour tenir compte du Plan climat adopté en 2017, de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) et de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

Les objectifs sont les suivants :

  • neutralité carbone à l’horizon 2050 ;
  • baisse de 40% des énergies fossiles en 2030 ;
  • report à 2035 (au lieu de 2025) de la date d’atteinte de 50% du nucléaire dans la production électrique (fermeture de 14 réacteurs).
    Pour renforcer la gouvernance de la politique climatique, le projet de loi crée le Haut Conseil pour le climat. Le Haut Conseil est chargé de l’évaluation de l’action climatique du gouvernement. Ses missions consistent à analyser annuellement la mise en œuvre et l’efficacité des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, développer les puits carbone et réduire l’empreinte carbone, y compris les dispositions budgétaires et fiscales ayant un impact sur le climat. Les travaux du Haut Conseil sont présentés aux commissions permanentes de l’Assemblée nationale et du Sénat chargées de l’énergie et de l’environnement. Le Gouvernement est tenu de répondre à ses avis devant le
    Parlement. Le Haut Conseil évalue l’action de l’État et celle des collectivités territoriales.

Par ailleurs, le projet de loi met en place un dispositif pour limiter à partir du 1er janvier 2022 les émissions de gaz à effet de serre du secteur de la production d’électricité. La durée de fonctionnement des centrales les plus polluantes est plafonnée. Ce dispositif permet en particulier de conduire à la fermeture des centrales au charbon d’ici à 2022.

Pour renforcer la lutte contre la fraude aux certificats d’économies d’énergie (CEE), le projet de loi accélère les procédures de contrôle et facilite les échanges d’information entre les services de l’État, notamment avec le Pôle national des certificats d’économies d’énergie (PNCEE).

En première lecture l’Assemblée nationale inscrit la référence à ’l’urgence écologique et climatique’. Elle adopte un amendement qui prévoit qu’à compter du 31 décembre 2022, les constructeurs qui commercialisent sur le territoire français des véhicules équipés d’une motorisation hybride (essence-électrique) proposent au moins un modèle de motorisation hybride à carburant modulable fonctionnant au Superéthanol-E85.

Pour les logements énergies plusieurs amendements ont été votés :

  • la révision des loyers est conditionnée à l’atteinte d’un certain niveau de performance énergétique,
  • expérimentation, à partir du 1er janvier 2021, de la mise sous séquestre, en cas de vente d’un bien à faible performance énergétique, d’une partie du produit de la vente ne pouvant excéder 5 % du produit de cette vente, déblocable au profit de l’acquéreur pour effectuer des travaux de rénovation énergétique,
  • obligation de joindre au diagnostic de performance énergétique des logements très énergivores un audit énergétique.
    Mots clés : Environnement Energie - Voir tous les onglets Voir tous les onglets

Le processus législatif

  • Dossier législatif sur le projet de loi relatif à l’énergie et au climat
    Assemblée nationale : http://www.assemblee-n (...)

    https://www.vie-publique.fr/images/link_ext.png

  • Conseil des ministres du 30 avril 2019. Energie et climat.
     : http://discours.vie-pu (...)

    https://www.vie-publique.fr/images/link_ext.png

    Vie publique : au coeur du débat public https://www.vie-publique.fr/

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    15bis.
    Ministère de la transition écologique et solidaire - Création d’une convention citoyenne pour le climat : espoir pour la planète ou énième comité ’Théodule’ ? Par Mélodie Taberlet @MelodieTaberlet (Photo) - 11/05/2019 - Mise à jour 12/05/2019 - Document ‘linfodurable.fr’ – Photo : Le président Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse le 25 avril 2019. ©LUDOVIC MARIN / AFP

    Pensez-vous que le conseil citoyen de défense écologique annoncé par Emmanuel Macron fera bouger les lignes ? Voici la question que nous vous avons posée cette semaine. ID fait le point sur les implications de cette déclaration et vous propose de retrouver dans cet article les avis que vous avez exprimés. 

    Cette semaine, ID a voulu connaître votre opinion à propos des - maigres - annonces faites par le président de la République lors de sa conférence de presse le 25 avril. Durant les deux minutes trente consacrées à la transition climatique – l’un des quatre grands piliers du Grand Débat – Emmanuel Macron a déclaré que deux nouvelles instances pour le climat allaient prochainement être créées : un conseil de défense écologique, et une convention citoyenne

    Haut du formulaire

    Pensez-vous que le ’conseil citoyen de défense écologique’, annoncé par Emmanuel Macron, fera bouger les lignes ?

    Oui

    Non

    Bas du formulaire

    Haut du formulaire

    Bas du formulaire

    Une Convention Citoyenne – ou Conseil de Participation Citoyenne – sera créée en juin 2019. Elle sera composée de 150 citoyens, tirés au sort, dont la mission sera de ’redessiner toutes les mesures concrètes d’aide aux citoyens sur la transition climatique’ afin de les rendre ’plus efficaces’. Il a également déploré le fait que les mesures actuelles comme les aides financières proposées aux particuliers pour changer de voiture ou de chaudière soient ’trop complexes ou trop peu connues’. Cette convention pourra également proposer, si besoin, d’autres mesures ’incitatives ou contraignantes’ et ’proposer des financements’. Le Président s’est ensuite engagé à ce que les résultats de cette convention soient ’soumis sans filtre, soit au vote du Parlement, soit à un référendum, soit à une application réglementaire directe’. 

    Ce Conseil de Participation Citoyenne remplacera le CESE – le Conseil Économique Social et Environnemental – créé par la constitution de 1958. Une proposition de réforme constitutionnelle devrait ainsi être présentée devant le Parlement pendant l’été, mais le tirage au sort sera réalisé en juin par le CESE actuel. ’À côté des grandes forces vives économiques, sociales et associatives qui y sont présentes et qui portent les grands sujets, je souhaite que l’on puisse avoir des citoyens tirés au sort qui viennent compléter cette assemblée et qui lui permettra ainsi de représenter pleinement la société dans toute sa diversité et sa vitalité’ a déclaré Macron lors de la conférence. L’un d’entre vous déplore ce projet de réforme : 

    C’était aux CESE d’évoluer et de devenir les gardiens du développement durable !!!’

    Changement de méthode et restructuration

    Les annonces du président ont recueilli le soutien de personnalités telles que Daniel Cohn-Bendit, selon qui le changement de méthode serait indispensable pour espérer réussir la transition économique. Selon lui, ’le problème de la transition écologique, ce n’est pas l’annonce de nouvelles mesures, mais la manière de les faire accepter dans la société’ (des propos rapportés parLe Monde). Il considère qu’impliquer davantage les citoyens dans les instances décisionnaires augure d’une volonté de mettre en œuvre ’un processus d’acceptation’, qui pourrait se révéler utile dans le cas de mesures impopulaires. 

    L’un d’entre vous réagit également avec optimisme en le considérant comme un outil à saisir :

    À ceux et celle qui y seront de faire en sorte… Essayer partout, par tous les moyens. C’est sûr que si on baisse les bras… Courage d’affronter les obstacles, intelligence de saisir toutes les opportunités.’

    Un autre de nos lecteurs se montre plus radical et désireux de voir le gouvernement subir une totale restructuration :

    La structure même du gouvernement empêche une véritable politique écologique, il faut restructurer tous les ministères suivant le triptyque du développement durable : environnement (l’agriculture, la pêche et les eaux et forêts, l’urbanisme), économie (chargé de ventiler les fruits de la gestion des ressources ou des services privés), société (justice, police, santé, éducation, en un mot les services d’Etat) : ceci pour développer une politique cohérente ayant pour seul but de gérer, au mieux, les ressources pour satisfaire en premier les besoins vitaux de tous.’

    Fini les blabla, place à l’action !

    Nombre d’entre vous semble irrité par ces annonces. Vous considérez en grande partie que la création d’instances délibératives s’est révélée être insuffisante par le passé et qu’il est temps de prendre des mesures concrètes : 

    […] C’est des actions, des vraies, qu’il faut maintenant… Les bla bla bla, les créations de commissions machin de conseil truc ça sert à rien […].’

    Les représentants de nombreuses ONG environnementales ont partagé leur déception à la suite de ces déclarations. Ils dénoncent le manque de mesure concrète, remplacé par la création d’énièmes instances. Parmi eux, Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France qui s’estime ’trahi’ après le Grand Débat : ’l’écologie a été l’objet de très nombreuses propositions des Français au cours de cette concertation, notamment des jeunes. Au final, il n’en sort strictement rien, si ce n’est l’annonce de nouvelles instances énigmatiques’.

    Vous avez été nombreux à dénoncer un ’greenwashing gouvernemental’ :

    Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que c’est pour amuser la galerie et gagner du temps.’

    Greenwashing gouvernemental. Parler, prendre quelques mesures qui font croire, mais agissent à contre-sens. On a l’habitude !’

    Un nouveau comité ’Théodule’ ? 

    Pierre Larrouturou, économiste et candidat aux élections européennes – sur la liste PS-Place Publique – compare lui cette nouvelle instance à un comité ’Théodule’ :

    Le ’comité Théodule’ est une expression sortie de la bouche de Charles de Gaulle, lors d’un discours prononcé en 1963. Il critiquait alors l’inefficacité des comité français chargés des négociations durant la guerre d’Algérie, qu’il qualifiait d’’inutiles’.

    La question se pose, en effet, lorsque l’on considère que de nombreux comités chargés de la transition écologique existent déjà. Le Parisien en dénombre plus de 60 recensées dans le projet de loi finances 2019. Le journal rapporte les propos d’un conseiller ministériel qui qualifie certaines de ces instances de ’coquilles vides’, qui ’ne servent à rien’. 

    Les clefs en main, la tête ailleurs ?

    Les ONG se désolent également de la création d’instances délibératives, car selon elles, il n’y a plus à délibérer : ’les solutions sont déjà connues et ont déjà été débattues’ assène Jean-François Julliard, qui s’étonne que l’on sorte ’d’une concertation pour finalement entrer dans une autre’. La présidente de WWF France, Isabelle Autissier rappelle que près d’1,5 millions de ’citoyens ont d’ores et déjà exprimé leurs attentes dans le cadre de débats publics’. Pourquoi, dès lors, confier la responsabilité des discussions à 150 citoyens tirés au sort ? 

    De plus, le GIEC - Groupe intergouvernemental d’experts sur le changement climatique - a publié en octobre 2018 un rapport dans lequel il liste ’les impacts d’un réchauffement climatique global de 1,5°C par rapport à la période pré-industrielle’ mais où il livre également des feuilles de route proposant des solutions concrètes à adopter et ’les trajectoires d’émissions de gaz à effet de serre à suivre pour limiter le réchauffement à 1,5°C’. 

    Quoiqu’il en soit, la question écologique s’est révélée être la grande absente de la conférence de presse du président portant sur les résultats du Grand Débat. Elle a uniquement été abordée sous sa version climatique, sans que ne soient détaillés les différentes implications concernant la biodiversité, l’alimentation ou l’énergie, et a laissé la place aux questions sociales et institutionnelles. 

    Image associée{{}}Voir Tous acteurs du changement - Présentée par Melchior Gormand - Tous les mardis à 12h55 dans ‘Ça fait du bien’ sur RCF - Durée émission : 3 minutes

    S’engager - Devenez acteurs du changement !- Le 11 avril 2019, Ashoka vous donne rendez-vous à la Maison de la Danse pour une soirée exceptionnelle …

    Donner - Aidez l’initiative de coexister pour apprendre à mieux vivre ensemble ! - Oeuvrez pour la cohésion sociale et pour la coexistence active ! …

    Prêter - Aidez au financement de la centrale solaire Neoen Fossat - Cette centrale solaire au sol est développée par Neoen et située en Haute-Garonne (31). …

    Investir - Soutenez un projet éolien !Et permettre de réinvestir les bénéfices d’exploitation dans des projets de développement

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    Sur le même sujet :

    Les mesures de Macron pour la biodiversité : du ’recyclage’ pour les ONG

    Inquiétudes sur l’ambition écologique des annonces d’Emmanuel Macron

    Tags : Emmanuel Macron politique Conseil citoyen de défense écologique

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    16.
    En France, création du Haut Conseil pour le Climat (HCC), présenté par Wikipédia

    Le Haut Conseil pour le Climat est une instance consultative indépendante française, créée en novembre 2018 placée auprès du premier ministre et composée au plus de douze personne expertes nommées par décret.

    Historique

    Le Haut Conseil pour le Climat est mis en place par la Présidence de la République1 au moment où le gouvernement étudie la nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie et quelques jours avant le début de la COP 24 sur le climat. Il a été officialisé par un décret du 15 mai 2019, qui précise son fonctionnement et la liste de ses membres. Un projet de loi sur l’énergie et le climat y fait allusion aussi (un article sur 8)2.

    Organisation

    Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?

    Il « est placé auprès du Premier ministre3. Outre sa présidente, le Haut Conseil comprend au plus douze membres choisis en raison de leur expertise scientifique, technique et économique dans le domaine des sciences du climat et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.La durée du mandat est de cinq ans, renouvelable une fois »4.

    Le Haut Conseil dispose d’une équipe dédiée, hébergée par France Stratégie, et de fonds dédiés aux études. Son budget total est de 2 millions d’euros par an5. Tous ses avis sont publiés sur son site web.

    Composition

    Membres actuels

    • Pierre Larrouturou - du fait de sa participation aux élections européennes de 2019, s’est retiré pour préserver la neutralité du Haut Conseil
    • Pascal Canfin - du fait de sa participation aux élections européennes de 2019, s’est retiré pour préserver la neutralité du Haut Conseil
      Missions

    Le Haut Conseil est chargé d’apporter un éclairage indépendant sur la politique du Gouvernement en matière de climat, en particulier sur le niveau de compatibilité des différentes politiques publiques du pays vis-à-vis de l’accord de Paris sur le climat. Il peut être saisi par le Gouvernement, le président de l’Assemblée nationale, le président du Sénat ou à sa propre initiative.

    Il est compétent dans trois domaines :5

    • La réduction des émissions directes de gaz à effet de serre (baisse des consommations d’énergies fossiles, transformation du modèle agricole, capture du méthane issu des déchets…) ;
    • Le développement de puits de carbone (forêts, sols, océans) ;
    • La réduction de l’empreinte carbone de la France.
      Il rend chaque année un rapport sur :7
    • Le respect de la trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre de la France ;
    • La bonne mise en œuvre des politiques et mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (fiscalité, subventions, soutiens…) et développer les puits de carbone (forêts, sols et océans) ;
    • La soutenabilité économique, sociale et environnementale de ces actions ;
    • L’impact de ces actions sur la balance du commerce extérieur.
      Dans son rapport annuel, le Haut Conseil met également en perspective les engagements et les actions de la France par rapport à ceux des autres pays, et émet des recommandations et propositions pour améliorer l’action de la France7.

    Tous les cinq ans, il rend un rapport sur la trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre de la France, elle-même révisée tous les cinq ans. Dans ce rapport, le Haut Comité évalue si cette trajectoire est suffisante vis-à-vis de l’engagement de la France dans l’accord de Paris sur le climat, des engagements européens de la France, de l’engagement de neutralité carbone en 2050, tout en prenant en compte la soutenabilité économique et sociale de la transition ainsi que les enjeux de souveraineté7.

    Il peut rendre des avis8 sur des politiques déjà adoptées, et indiquer ce qui dans ces politiques a marché ou non vis-à-vis de l’objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre que la France s’est fixé. Il peut aussi rendre des avis sur des projets de lois en cours d’élaboration (par exemple, les lois de finance), des décrets ou des projets de décret (par exemple, la Programmation pluriannuelle de l’énergie ou la Stratégie nationale bas carbone).

    Il peut également fournir des propositions pour informer l’ensemble des acteurs du débat politique, le gouvernement, mais aussi les parlementaires et les citoyens9.

    Il est envisagé que dans un second temps, le périmètre du Haut Conseil soit étendu aux problématiques d’adaptation au changement climatique, au travers d’un sous-comité qui lui soit rattaché, à l’image de l’organisation retenue en Grande-Bretagne avec le Committee on Climate Change7.

    Activités

    • 31 janvier 2019 : Le Haut Conseil pour le Climat a tenu sa première réunion, consacrée au programme 2019 du Haut Conseil et à l’élaboration de son premier rapport annuel10.
    • 25 juin 2019 : Le Haut Conseil pour le Climat publie son premier rapport annuel (59 pages), intitulé « Agir en cohérence avec les ambitions »11. La présidente du Haut Conseil, la climatologue Corinne Le Quéré, souligne que « au rythme actuel, les engagements de la France ont peu de chance d’être tenus »12,13,14. Le budget carbone 2015-2018 n’a pas été respecté : la limite des 442 mégatonnes d’équivalent CO2 par an fixée sur cette période a été, in fine, dépassée de 62 mégatonnes. Les émissions de gaz à effet de serre de la France ont baissé de 1,1 % par an, alors qu’il aurait fallu les baisser de 1,9 % par an. La France a budgété ses émissions de gaz à effet de serre, mais les lois qu’elle vote n’en tiennent pas compte, par exemple la loi agriculture et alimentation (Egalim) et le projet de loi sur les mobilités (LOM), alors que ces deux secteurs pèsent très lourd dans le bilan carbone de la France avec respectivement 19 % et 31 % des émissions comptabilisées en 2018. « On connaît l’impact financier de chaque réforme. De la même façon, il faudrait aussi en donner le coût carbone », estime en substance Corinne Le Quéré. Les émissions françaises ont certes baissé en 2018 par rapport à 2017, mais cela « s’explique principalement par les conditions météorologiques, avec un hiver doux, réduisant la demande de chauffage, et ne résulte que marginalement des actions en matière de climat », selon les experts du Haut Conseil. Le Haut Conseil préconise aussi d’inclure dans la comptabilité carbone de la France les émissions liées aux transports internationaux et aux importations : « en prenant en compte les importations, les émissions de la France sont 60 % plus élevées », indique la présidente du HCC. Les émissions dues aux importations se sont accrues de 20 % entre 1995 et 2015 pour atteindre 11 tonnes par personne, et elles « sont devenues plus élevées que les émissions domestiques (hors exportations) depuis 2010 », constate le Haut Conseil15.
      Article complet avec notes et références sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Haut_conseil_pour_le_Climat

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    17.
    Haut Conseil pour le climat : la France réduit beaucoup trop lentement ses émissions Par Justine Guitton-Boussion (Reporterre) - 26 juin 2019 – Photos : © Justine Guitton-Boussion/Reporterre – Photo chapeau  : Olivier Fontan, directeur exécutif du Haut Conseil pour le climat, Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil, et Céline Guivarch, spécialiste des conséquences économiques du changement climatique, membre du Haut Conseil, lors de la conférence de presse du mardi 25 juin 2019, à Paris. Document réalisé et diffusé par ‘reporterre.net’ Accueil >Editorial > Info >

    Le Haut Conseil pour le climat publie, ce mercredi 26 juin 2019, son premier rapport annuel. L’organisme est chargé d’émettre des recommandations au gouvernement sur la mise en œuvre des politiques publiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. D’après le rapport, les objectifs fixés par le gouvernement ne sont pas atteints. Le Haut Conseil propose plusieurs pistes d’amélioration.

    C’est un constat sans surprise, mais décevant malgré tout. D’après le premier rapport du Haut Conseil pour le climat, publié mercredi 26 juin, « les objectifs que la France s’est fixés pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre sont ambitieux, mais loin d’être réalisés ». L’organisme a été installé par Emmanuel Macron le 27 novembre 2018 et créé par décret le 14 mai 2019. Il doit rendre chaque année au Premier ministre un rapport consultatif sur le respect de la trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre, et sur la mise en œuvre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et développer les puits de carbone.

    Le gouvernement devra répondre sous six mois devant le Sénat et l’Assemblée nationale. « Ce n’est pas juste un rapport comme les autres. C’est un rapport sollicité par le gouvernement, qui va le communiquer au reste des institutions, et auquel le gouvernement va devoir répondre : ce qu’il fera, ce qu’il ne fera pas, pourquoi, etc. Cela permet d’enclencher une logique de mise en œuvre, de transparence (…) vers la transition », estime Olivier Fontan, directeur exécutif du Haut Conseil pour le climat.

    Le Haut Conseil pour le climat a rendu son premier rapport à Édouard Philippe mardi 25 juin 2019 :

    Télécharger le rapport ici

    L’organisme indépendant observe que le budget carbone 2015-2018 (le plafond d’émission de gaz à effet de serre fixé sur cette période) n’a pas été respecté. Il a même été dépassé de 62 millions de tonnes de CO2 [1]. De plus, « la réduction réelle des émissions de gaz à effet de serre, de 1,1 % par an en moyenne pour la période récente, est quasiment deux fois trop lente par rapport au rythme nécessaire pour la réalisation des objectifs ».

    L’empreinte carbone moyenne d’un Français : 11 tonnes équivalent CO2

    Le rapport souligne aussi l’importance des « émissions importées » : « Depuis 1995, écrit-il,les émissions liées aux importations ont doublé quand celles liées à la production intérieure (hors exportations) ont diminué d’un cinquième. Le poids des émissions de GES liées aux importations de la France est croissant. Elles sont devenues plus élevées que les émissions domestiques (hors exportations) depuis 2010. En 2015, l’empreinte carbone des français atteint 11 tCO2e par habitant, en comparaison les émissions nationales sont évaluées à 6,6t CO2e par habitant. » Le chiffre était de 9 tonnes en 2011.

    La stratégie nationale bas-carbone est la feuille de route, créée en 2015, pour conduire le pays à une politique d’atténuation du dérèglement climatique. Elle vise la neutralité carbone (zéro émission nette de gaz à effet de serre) à l’horizon 2050. Les onze membres du Haut Conseil pour le climat (choisis pour leur expertise en économie, en sciences du climat ou en transition énergétique) ont émis plusieurs recommandations pour que cette stratégie ne reste pas « à la périphérie des politiques publiques ».

    Évaluer systématiquement les politiques et mesures publiques

    Selon eux, avant chaque proposition de loi ou investissement public, le gouvernement devra systématiquement prendre en compte l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et de conservation des puits de carbone. Ils proposent pour ce faire un outil : la valeur de l’action pour le climat. Il s’agit d’une « référence en euros par tonne de CO2 que se donne la collectivité pour évaluer et sélectionner les actions utiles à la lutte contre le changement climatique ». Elle est évaluée à 87 €/tonne de CO2 en 2020, 250 €/tonne de CO2 en 2030 et 500 €/tonne de CO2 en 2040. Adopter cet outil signifierait qu’en 2030, pour investir dans un projet public permettant la réduction d’émissions de gaz à effet de serre, le gouvernement devra évaluer le nombre de tonnes de CO2 émis par ce projet. Si le coût de construction est inférieur à 250 euros par tonne de CO2, le gouvernement pourra investir. Cela signifie également que ce projet devra être crédité de 250 euros pour chaque tonne de CO2 qu’il permet d’éviter.

    Photo - La matérialisation d’une tonne de CO2 lors de la COP15, en décembre 2009, à Copenhague (Danemark). Ballon : Wikimedia (green_climate/CC BY 2.0)

    Le Haut Conseil recommande également d’évaluer systématiquement les conséquences en émissions de gaz à effet de serre des politiques et mesures existantes « pour s’assurer de [leur alignement] avec les objectifs climatiques, identifier rapidement les problèmes et y remédier, ainsi que déterminer les succès et les répliques ». Ainsi, le gouvernement devrait réfléchir à l’impact carbone de chaque mesure (déjà existante ou non) avant sa mise en place, pendant, et après.

    Une transition juste et équitable

    Le Haut Conseil pour le climat estime que le gouvernement doit renforcer tous les instruments des politiques climatiques : normes, réglementations, subventions, ainsi que les taxes. L’organisme vise notamment la taxe carbone : « Les évidences disponibles démontrent que la taxe carbone est un outil économique puissant pour atteindre l’objectif de neutralité carbone à moindre coût pour la société dans son ensemble. Le contexte de la société française [le mouvement des Gilets jaunes] a conduit à suspendre la remontée de la taxe carbone dans sa forme actuelle, son design actuel ne permettant de la rendre ni juste ni efficace. L’expérience des autres pays suggère que le soutien de la société est essentiel pour que la taxe soit maintenue et augmentée sur le long terme. » Les experts recommandent notamment au gouvernement de modifier la taxe pour qu’elle touche un maximum d’acteurs, et qu’elle soit redistribuée aux ménages les plus modestes. En outre, le Haut Conseil demande une meilleure transparence de l’utilisation des recettes de la taxe carbone.

    « La transition bas-carbone doit être juste et perçue comme telle pour que les actions soient durablement soutenues par l’ensemble de la société », juge le Haut Conseil pour le climat. Il recommande donc au gouvernement de « veiller à l’équité de la transition et au caractère soutenable des solutions mises en place », et de « garantir une juste répartition des coûts et efforts entre les ménages, les entreprises, les collectivités locales et l’État ».

    « Il s’agit de financer de nouvelles infrastructures, en particulier pour le transport »

    Au niveau des transports, les experts observent une croissance de la demande des voyageurs, un retard dans l’électrification des véhicules et aucun report des automobilistes vers les trains, le vélo ou la marche, sur la période 2015-2018. « Il s’agit d’agir sur l’urbanisme et l’aménagement du territoire, de développer et financer de nouvelles infrastructures, en particulier pour le transport, de faire évoluer les filières d’approvisionnement, les marchés, les comportements de consommation, et les pratiques agricoles », écrivent-ils.

    D’après eux, la stratégie nationale bas-carbone devrait être articulée à toutes les échelles, notamment régionale et infrarégionale, pour permettre « une appropriation des enjeux par les acteurs locaux ». De plus, le Haut Conseil encourage le gouvernement à agir pour que tous les budgets et actions politiques de l’Union européenne soient en cohérence avec les objectifs de l’Accord de Paris, et les objectifs français de neutralité carbone à l’horizon 2050.

    Enfin, les experts recommandent que « le niveau du deuxième budget carbone présenté dans [le projet de stratégie nationale bas-carbone en cours de consultation] soit revu à la baisse, en cohérence avec la trajectoire à long terme et les dernières données sur les émissions nationales, et que les budgets carbone soient inscrits dans la loi et figés une fois leur niveau fixé ».

    Le Haut Conseil pour le climat se veut critique et exigeant. « Bien qu’il n’y ait pas énormément de surprises dans notre rapport, c’est quand même la première fois, je pense, qu’on porte un regard avec des recommandations de fond pour dire quels sont les aspects, les blocs à mettre en place pour atteindre la neutralité en carbone en 2050 », se félicite la présidente du Haut Conseil, Corinne Le Quéré. Selon elle, la neutralité carbone d’ici à 2050 est parfaitement réalisable. Mais cela implique une transformation profonde de la société, et des efforts politiques conséquents.

    Référence : [1] Selon les données préliminaires produites par le Citepa, le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique.

    Lire aussi : La neutralité carbone en 2050, un objectif ambigu

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    18.
    Dérèglement climatique : la France n’est pas à la hauteur de ses ambitions, juge le Haut conseil pour le climat - 26 juin 2019 09:14 - La rédaction de LCI Planète

    CLIMAT - Mise en place par Emmanuel Macron à l’automne 2018, l’instance [Haut conseil pour le climat] estime que la France doit revoir sa politique de lutte contre le réchauffement climatique et propose des solutions.

    De l’incantatoire ’Make our planet great again’ aux mesures concrètes, il y a un pas que le gouvernement est loin d’avoir franchi. ’Objectifs ambitieux’ mais ’actions insuffisantes’, ’dispositifs trop faibles’... le Haut conseil pour le climat (HCC), mis en place par Emmanuel Macron, invite la France à revoir sa politique de lutte contre la hausse des températures. ’Les actions engagées restent insuffisantes, alors que l’ensemble des politiques climatiques devrait dès maintenant être renforcé’, note cette instance indépendante dans son premier rapport, publié mardi 25 juin 2019, en plein cœur d’une canicule qui devrait se répéter avec le dérèglement en cours.

    Ce diagnostic d’une cinquantaine de pages, intitulé ’Agir en cohérence avec les ambitions’, a été remis dans la soirée du 25 juin 2019 au Premier ministre Edouard Philippe. Le gouvernement, durement critiqué sur sa gauche pour les mêmes raisons, a six mois pour y répondre devant le Parlement.

    Lire aussi

    Réchauffement climatique : pourquoi les canicules seront plus intenses et plus fréquentesL’enjeu climatique bientôt mentionné dès l’article 1 de la Constitution française

    Le HCC, composé de onze experts reconnus, y salue la décision du pays d’inscrire dans la loi un objectif de neutralité carbone en 2050 (impliquant que la France n’émette pas plus de gaz à effet de serre que ses ’puits’ - sols, forêts... - ne peuvent en absorber). Mais ’au rythme actuel, les engagements de la France ont peu de chance d’être tenus’, explique sa présidente, la climatologue Corinne Le Quéré.

    ’Tant que l’action en réponse au changement climatique restera à la périphérie des politiques publiques, la France n’aura aucune chance d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour cela il faut que les mesures pour réduire les émissions deviennent une priorité nationale, au cœur des décisions des acteurs publics et privés’, souligne la scientifique, co-auteure de trois rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

    Voir aussi : Le Giec appelle à des changements ’sans précédent’ pour contenir le réchauffement climatique

    Inscrire les objectifs dans la loi

    Sur ces quatre dernières années, la France n’a ainsi pas tenu ses objectifs de réduction d’émissions, et si 2018 a été meilleure, les conditions météo y ont largement contribué, note le rapport. En cause notamment, les transports (31% des émissions) : la demande croît, l’électrification est en retard... Mais aussi les bâtiments (19% du total), un sujet actuellement au cœur de vives discussions au Parlement sur le traitement à réserver aux ’passoires énergétiques’ - plusieurs députés de la majorité ont échoué à intégrer l’interdiction de location des logements étiquetés ’F’ ou ’G’ dans la loi Energie climat.

    Pour le Haut conseil, il faut des réformes structurelles pour mettre le climat ’au cœur de l’action publique’. Ainsi, inscrire dans la loi les objectifs à court terme de réductions d’émissions, pour les graver et envoyer un signal à tous les acteurs.Selon le rapport il faut que chaque grand projet soit compatible avec l’objectif neutralité carbone, que l’impact des lois soient évaluées : ’Qui peut nous dire l’impact sur les émissions de la loi sur les mobilités (LOM), ou de la loi Egalim ? (NDLR : agriculture et alimentation)’, souligne Corinne Le Quéré.

    Transformer la fiscalité et les subventions sur les carburants et les énergies fossiles

    Le rapport revient sur la nécessité de reprendre et faire évoluer la taxe carbone, étincelle de la colère des Gilets jaunes, vers plus de transparence et d’équité. Et ’comme, en attendant, son gel crée un vide, le gouvernement devrait renforcer d’autres instruments’, note la climatologue, notamment les normes ou supprimer les subventions aux énergies fossiles, qui ont doublé en 10 ans. ’C’est bien d’avoir l’objectif de neutralité carbone, ce qui manque fondamentalement c’est comment on y va’, résume Laurence Tubiana, autre membre du HCC.

    Dans un communiqué publié dans la soirée du 25 juin, le Premier ministre Edouard Philippe, tout en répétant que la lutte contre le changement climatique était ’une priorité du gouvernement’, a reconnu que l’action devait ’être amplifiée au regard de l’urgence’. Devant l’Assemblée nationale, en réponse à une virulente question sur le sujet d’André Chassaigne, il s’était contenté d’énoncer des principes généraux sans grande direction, évoquant des mesures d’ajustement, telle que la nécessité de ’végétaliser les bâtiments’

    Rappelant que Corinne Le Queré serait auditionnée début juillet lors du prochainConseil de défense écologique, il a assuré que le gouvernement ’présentera à cette occasion les premières réponses et les suites qu’il compte donner aux recommandations du Haut conseil, dont certaines seront prises en compte dès l’examen parlementaire du projet de loi relatif à l’énergie et au climat’.

    ’Vrai débat’

    Conçu sur le modèle du conseil britannique installé depuis 10 ans, le HCC a été mis en place fin novembre en pleine crise des ’gilets jaunes’. Son but, livrer un regard scientifique sur l’action publique, sur le long terme. Il a souhaité publier ce premier rapport dès juin ’pour influencer les décisions de l’automne’, avait dit précédemment Corinne Le Quéré : budget, éventuelles annonces avant la COP de l’ONU...

    Il sort aussi avant la ’convention citoyenne’ prévue par le gouvernement (150 personnes tirées au sort pour faire des propositions sur la transition écologique). ’Les citoyens doivent être au fait des dernières analyses’, dit Corinne Le Quéré. Laurence Tubiana y voit un espoir. ’Sur des sujets difficiles, c’est bien qu’il y ait un vrai débat. L’assemblée citoyenne peut permettre de débloquer des choses.’

    Et aussi :

    Record de chaleur enregistré au point habité le plus au nord de la Terre

    CARTE - Sécheresse et restrictions d’eau : quels sont les 64 départements en état d’alerte ou de crise ?

    Une canicule très politique !

    Canicule : pourquoi le gouvernement en fait-il trop ?

    LCI.fr :

    Actualités en direct : l’info en direct – LCI

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    19.
    Face au réchauffement climatique, Yannick Jadot imagine des « congés canicule » - Le Monde (Planète)avec AFP Publié le 30 juin 2019 à 01h45 - Mis à jour le 30 juin 2019 à 14h13 – Document ‘lemonde.fr’ - Photo - Yannick Jadot est revenu sur la réponse gouvernementale à la canicule dans le « JDD ». JACQUES DEMARTHON / AFP

    En plus de la gratuité des transports publics, le député européen recommande au gouvernement de « travailler sur la morphologie des villes ».

    Estimant que les pouvoirs publics sont « très en retard » dans l’adaptation au réchauffement climatique, le député européen Yannick Jadot (Europe-Ecologie Les Verts) propose la mise en place de « congés canicule », dans un entretien publié dans le Journal du dimanche du 30 janvier. « Nos lieux de vie ne sont pas adaptés, nos villes regorgent d’îlots de chaleur », détaille M. Jadot, auréolé de sa troisième place aux élections européennes (13,5 % des voix).

    « Dans cette situation de canicule et de pollution, il faut des transports publics gratuits. Aménager le temps de travail, favoriser le télétravail et adapter les entreprises et les écoles à ces chaleurs. Si on mettait en place des congés “canicule, cela permettrait aux parents, aux enfants et aux salariés de s’organiser. »

    Le député européen propose également de « travailler sur la morphologie des villes », de « végétaliser les centres urbains », et d’investir « massivement » dans l’isolation des logements. « Malheureusement, ce gouvernement, comme les précédents, s’y refuse et ne respecte pas l’objectif des 500 000 logements par an prévus par la loi », regrette-t-il.

    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Canicule : « En ville, planter des arbres est la solution la plus intéressante pour éviter la montée des températures »

    Un besoin « d’équité » dans les mesures

    Si les écologistes soutiennent le « principe de circulation différenciée », M. Jadot déplore « qu’il y [ait] eu autant, voire plus, de bouchons que d’habitude » lors de sa mise en œuvre cette semaine dans plusieurs villes. « En l’absence d’anticipation, d’information et de contrôle, la mesure a échoué », tranche-t-il.

    Pour le député européen, à qui l’on rappelle l’hostilité des « gilets jaunes » à la taxe carbone, il faut pour que l’opinion épouse la cause environnementale que « les plus fragiles » soient « exonérés des efforts alors qu’ils sont déjà les plus touchés par les pollutions ».

    « Il y a une question d’équité : on demande beaucoup d’efforts aux automobilistes, mais on n’en demande pas aux constructeurs qui fraudent, on ne taxe pas le kérosène au niveau national ou international et on laisse entrer dans nos ports des navires qui crachent des saloperies matin, midi et soir », dit le député, qui avait soutenu la hausse de la taxe carbone initialement prévue par le gouvernement en janvier.

    Lire aussi G20 : un accord sur le climat conclu à 19, sans les Etats-Unis

    Interrogé sur l’action du gouvernement contre le réchauffement climatique, M. Jadot déplore de l’« affichage », fustigeant le soutien à l’accord de libre-échange UE-Mercosur, l’abandon du train de fret entre Perpignan et Rungis ou les « freins aux énergies renouvelables ».

    Nicolas Hulot appelle à l’unité dans la « guerre » pour le climat - Photo - Nicolas Hulot, en juillet 2018. CC BY 2.0

    Afin d’affronter la « guerre » contre le dérèglement climatique, l’ancien ministre de la transition écologique Nicolas Hulot a appelé à l’unité par-delà les clivages politiques, dans un entretien paru dansDimanche Ouest-Francedu 30 juin. « Il est urgent d’affronter la réalité climatique, écologique plutôt que de toujours lui tourner le dos. Nous devons absolument nous rassembler, au-delà de toutes nos barrières politiques, religieuses pour changer nos modes de vie. En temps de guerre, on est capable de s’unir sur l’essentiel. Et nous sommes en guerre ! », estime M. Hulot dans le journal.

    Nicolas Hulot, qui a démissionné du gouvernement en septembre 2018, se dit « prêt » à apporter son « soutien à un gouvernement qui fera la démonstration qu’il veut véritablement faire rentrer l’écologie dans la modernité ». S’il affirme qu’il ne sera pas candidat aux municipales, M. Hulot appelle cependant « les maires de tous bords » à « faire un effort ».

    Lire aussi Energie et climat : les députés votent des objectifs ambitieux mais reculent sur les « passoires thermiques »

    Parallèlement à cet entretien, M. Hulot part en guerre contre le CETA, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, qui sera discuté puis voté à l’Assemblée à partir du 9 juillet, dans une tribune publiée par leJournal du dimanche. « Ratifier le CETA (…) est un choix entre deux mondes, entre deux avenirs », selon lui. « L’un favoriserait le moins-disant environnemental, sanitaire et social et pénaliserait encore un peu plus les agriculteurs en les exposant à toujours plus de concurrence internationale déloyale. L’autre permettrait de se laisser le temps de construire des relations commerciales équilibrées, qui n’oublient ni l’ambition environnementale, ni la protection sociale, ni la dignité humaine. »

    Le Monde.fr - Actualités et Infos en France et dans le monde -

    Image associée

    Source : https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/06/30/face-au-rechauffement-climatique-yannick-jadot-imagine-des-conges-canicule_5483316_823448.html

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    20.
    Le projet de Yannick Jadot n’est pas bon pour le climat Par Gérard Le Puill - Vendredi, 31 Mai, 2019 – Document ‘humanite.fr’ climat

    La percée inattendue effectuée par la liste conduite par Yannick Jadot a créé la surprise au soir du vote des Français le 26 mai 2019 pour élire leurs députés au Parlement européen. Ce score inattendu a suscité de nombreux commentaires sur les multiples chaînes de la télévision depuis dimanche. On a attribué cette poussée du vote Europe Ecologie Les verts (EELV) aux inquiétudes des Français et notamment ceux des jeunes générations face aux conséquences à venir du réchauffement climatique sur la vie quotidienne des peuples au fur et à mesure que nous avanceront dans ce siècle.

    L’analyse que donne Jérôme Fourquet dans un entretien accordé à l’Humanité donne un éclairage supplémentaire. Mais la profession de foi signée par Yannick Jadot promeut involontairement les émissions de CO2.

    Peut-on raisonnablement attribuer le rôle de « sauveur suprême » du climat à Yannick Jadot, sous prétexte que la liste qu’il conduisait a obtenu la troisième place avec 13,5% des suffrages exprimés ? Tête de liste EELV pour cette élection, il est également député européen depuis dix ans et ne s’est guère mis en évidence par son travail de parlementaire au terme de deux mandats de cinq ans chacun.

    Candidat investi par le vote des militants de ce parti pour l’élection présidentielle de 2017, Yannick Jadot avait, sitôt investi, fait le choix de se retirer en faveur de Benoît Hamon. En échange, il espérait que quelques circonscriptions seraient réservées au Verts par les socialistes. Encore aurait-il fallu que Benoît Hamon atteigne un score lui permettant de figurer au second tour de cette présidentielle. Comme il fut finalement inférieur à 7%, il n’y avait rien à partager et les Verts ne purent envoyer un seul député à l’Assemblée nationale en juin 2017. 

    Pour la présidentielle de 2012, déjà, Yannick Jadot fut le porte-parole d’Eva Joly que les militants d’EELV investirent au détriment de Nicolas Hulot. Cette année là aussi, il s’agissait d’un compromis politicien passé entre le candidat Hollande, le Parti socialiste et EELV. Dans une soixantaine de circonscriptions, le PS ne présentait pas de candidat au premier tour et appelait à voter EELV, ce qui permit aux Verts d’avoir une vingtaine de députés et des ministres au gouvernement, dont Cécile Dufflot au Logement. L’accord comprenait aussi la réduction du nucléaire de 75 à 50% de notre mix énergétique d’ici 2025 et la fermeture de la centrale de Fessenheim en 2017.

    « Une Europe sans charbon ni nucléaire » écrit Yannick Jadot 

    Il faut avoir cela en mémoire quand on lit dans la profession de foi signée de Yannick Jadot pour l’élection européenne de 2019 le paragraphe suivant : « Le temps est venu d’une Europe sans glyphosate ni pesticides. D’une Europe du climat 100% renouvelable, sans charbon ni nucléaire, d’une Europe des transports du quotidien, sans diesel ».

    Bien que député au Parlement européen, Yannick Jadot occulte le fait, que cette « Europe sans glyphosate ni pesticides » en devenir importe actuellement 40 millions de tonnes de graines et de tourteaux de soja par an de plusieurs pays tiers -dont le Brésil et l’Argentine- pour ses élevages industriels de porcs, de volailles et de bovins. Ces monocultures de rente- dont l’Europe pourrait se passer, mais pas du jour en lendemain - sont sur-traitées au glyphosate et le député européen Yannick Jadot n’a jamais été proposé de légiférer en faveur d’une plus grande autonomie fourragère dans les pays de l’Union européenne.

    Ensuite, prétendre construire en 20 ans, voire moins, une Europe « sans charbon ni nucléaire » est pour le moins démagogique quand on voit ce qui se passe en Allemagne. Ce pays sortira définitivement du nucléaire en 2022 pour produire de l’électricité. Mais, en dépit de la montée en puissance de l’éolien et du solaire, le charbon alimente aujourd’hui environ 40% de la production électrique outre Rhin en moyenne annuelle tandis que la consommation de gaz importé de ne cesse de progresser. Voilà qui n’est pas de nature à réduire les émissions de CO2 chez notre voisin. Ajoutons que la production d’électricité d’origine nucléaire n’a jamais atteint 25% de la consommation en Allemagne, contre 70% en France actuellement. Mais, pour les ménages allemands, la sortie du nucléaire se traduit par une augmentation du prix de l’électricité qui est le double de celui payé par les ménages français aujourd’hui alors que les prix dans les deux pays étaient comparables au début des années 2000. 

    Yannick Jadot milite pour la précarité énergétique 

    Si la France décidait de sortir définitivement du nucléaire civil en 2035 comme le proposait Yannick Jadot en 2017, il faudrait vite investir des dizaines de milliards d’euros pour la construction accélérée d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques. Mais, comme ces énergies ne sont qu’intermittentes, il faudrait en même temps, importer plus de gaz de Russie et d’Algérie pour produire l’électricité que les centrales nucléaires fermées par Jadot ne produiraient plus. Lesquelles centrales devraient aussi être démantelées plus rapidement que prévu. Là encore, on ferait payer par les ménages des dépenses supplémentaires qui plongeraient des millions de foyers dans la précarité énergétique.

    La profession de foi signée de Yannick Jadot veut aussi promouvoir « une Europe des transports du quotidien sans diesel ». Comme le député n’a jamais tenté de promouvoir le transport par le rail au niveau du Parlement européen alors qu’il y siège depuis dix ans, on imagine, qu’il veut accélérer la production de voitures et de véhicules utilitaires électriques. Mais leur construction est très gourmande en cuivre, lequel va manquer bientôt sur cette planète. Il en ira de même concernant les terres rares, indispensables pour multiplier la production des batteries comme celle des panneaux solaires. Il faudra ensuite alimenter ces voitures en électricité, ce qui se traduira par une augmentation sensible de la consommation. Quand il n’y aura plus une seule centrale nucléaire en France, il faudra brûler beaucoup de gaz importé durant les jours sans vent et sans soleil.

    Effets pervers de la méthanisation en Allemagne 

    En Allemagne, le gouvernement a poussé les paysans à investir dans la méthanisation. Le procédé consiste à produire du gaz dans la fosse à lisier des élevages bovins et porcins. Ce gaz est ensuite transformé en électricité. Mais, pour obtenir beaucoup de gaz, il faut aussi déposer beaucoup de verdure dans la fosse à méthane. Du coup, la moitié du maïs ne passe plus par la panse des vaches. Il est directement mélangé aux effluents d’élevage dans la fosse à lisier pour favoriser la fermentation qui émet le gaz. Du coup aussi, la superficie de maïs, traitée au glyphosate , a doublé en quelques années en Allemagne.

    Selon une étude comparative de la Safer (1) parue la semaine dernière, le prix des terres agricoles a augmenté de 140% en Allemagne entre 2006 et 2017. Cette flambée est imputable à la course aux hectares dans les fermes allemandes pour produire de l’électricité bien payée à partir de la méthanisation. Mais cela met l’hectare de terre agricole à 30.000€ en moyenne dans ce pays frontalier de la France. A titre de comparaison, ce prix de 8.710€ l’hectare dans la plaine du Rhin en France et de 3.200€ sur le plateau lorrain nord en Moselle.

    Au regard de ces réalités, nous voyons bien que les préconisations sommaires de Yannick Jadot ne peuvent pas ouvrir la voie pour une réduction des émissions de gaz à effet de serre en France et en Europe durant cette nouvelle mandature de cinq ans au Parlement européen. 

    Référence 1 : Le prix des terres en 2018 de la SAFER (Société d’aménagement foncier et d’économie rurale) en partenariat avec le ministère de l’Agriculture. 

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    Source : https://www.humanite.fr/le-projet-de-yannick-jadot-nest-pas-bon-pour-le-climat-673011

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    21.
    France - Ministère de la Transition écologique et solidaire : « Écologie, le ministère amer » Par France Inter , publié le 16 juillet 2019 à 14h51 – Document ‘France Inter’ - Photo - L’hôtel de Roquelaure, dans le 7e arrondissement de Paris, héberge le ministère de la Transition écologique et solidaire © AFP / BLANCHOT PHILIPPE / HEMIS.FR / HEMIS.FR / HEMIS

    François de Rugy a démissionné de son poste de ministre de la Transition écologique et solidaire ce mardi. Tout comme Nicolas Hulot avant lui. Et Delphine Batho ou Nicole Bricq bien avant …

    Inquiété par les affaires révélées par nos confrères de Mediapart, concernant des dîners fastueux, une rénovation d’appartement avec des fonds publics et une collaboratrice ayant indûment conservé son logement social, François De Rugy a finalement démissionné de son poste de ministre de la Transition écologique et solidaire ce mardi. 

    Ce n’est pas le premier. En douze ans, neufs ministres se sont succédé à ce poste, ce qui est déjà le signe d’un turn-over important. Surtout, sur ces neuf ministres, la moitié ont dû quitter leur ministère malgré eux, amers.

    François de Rugy, démissionné

    Durée de la fonction : du 4 septembre 2018 - 16 juillet 2019 (10 mois et 12 jours), sous le gouvernement Philippe II.

    Circonstance du départ : il choisit de démissionner après une semaine de polémiques, ’pour mieux se défendre’

    Raison du départ : les révélations de Mediapart sur les dîners fastueux organisés à l’hôtel de Lassay, sur les travaux de rénovation de sa résidence de fonction et sur le logement social qu’occupait sa directrice de cabinet ont obligé l’exécutif à se séparer de M. de Rugy.

    Nicolas Hulot (2017-2018), la démission en direct

    Durée de la fonction : du 17 mai 2017 au 4 septembre 2018 (1 an, 3 mois et 18 jours), sous les gouvernements Philippe I et II.

    Circonstance du départ : démission en direct à la radio.

    Raison du départ :Je ne veux plus me mentir’, annonce Nicolas Hulot sur France Inter le 28 août. Après avoir été de trop nombreuses fois en contradiction avec Édouard Philippe et Emmanuel Macron sur l’environnement, le ministre en a conclu que l’écologie n’était pas la priorité du gouvernement.

    Qu’est-il devenu ? Il est redevenu ce qu’il était avant d’être ministre. Il n’a pas cessé de s’engager pour l’écologie. Nommé président d’honneur de la Fondation pour la nature et l’homme, qu’il a créée en 1990, il s’est dernièrement exprimé pour s’opposer aux accords de libre-échange CETA et Mercosur.

    Ségolène Royal (2014-2017), fin du quinquennat du Président François Hollande

    Durée de la fonction : du 2 avril 2014 au 10 mai 2017 (3 ans, 1 mois et 8 jours), sous les gouvernements Valls I, Valls II et Cazeneuve.

    Circonstance du départ : fin du mandat de François Hollande. Ségolène Royal a connu des périodes difficiles mais n’a jamais été mise en danger. Elle est la deuxième ministre a être restée le plus longtemps en poste depuis 2007, après Jean-Louis Borloo. 

    Qu’est-elle devenue ? Elle a officiellement soutenu le parti LREM lors des législatives en 2017, puis, trois mois plus tard, a repris le poste de Michel Rocard en tant qu’ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique.

    Philippe Martin (2013-2014), fin du gouvernement Ayrault

    Durée de la fonction : du 2 juillet 2013 au 2 avril 2014 (9 mois), sous le gouvernement Ayrault II.

    Circonstance du départ : fin du gouvernement Ayrault II.

    Raison du départ : Philippe Martin s’est retrouvé à un moment du quinquennat Hollande où la fronde prenait forme. Mais, en tant que ministre, il a toujours prôné sa loyauté envers le président et le gouvernement. 

    Qu’est-il est devenu ? Il rejoindra en 2017 le mouvement Génération.s fondé par Benoît Hamon. Il est depuis 2014 président du Conseil départemental du Gers.

    Delphine Batho (2012-2013), démissionnée en quelques heures

    Photo - Philippe Martin et Delphine Batho lors de la passation de pouvoir le 3 juillet 2013 © AFP / THOMAS SAMSON / AFP

    Durée de la fonction : du 21 juin 2012 au 2 juillet 2013 (1 an et 11 jours), sous le gouvernement Ayrault II.

    Circonstance du départ : démissionnée par l’exécutif.

    Raison du départ : le gouvernement annonce qu’il met fin à ses fonctions de ministre, quelques heures après qu’elle a qualifié sur RTL le budget de son ministère de ’mauvais’.

    Qu’est-elle devenue ? Elle a publié un livre (’Insoumise’), où elle raconte son passage au ministère de l’Écologie. Elle est députée de la 2ème circonscription des Deux-Sèvres depuis 2013 et présidente du parti Génération écologie depuis 2018.

    Nicole Bricq (2012), rétrogradée un mois après sa nomination

    Durée de la fonction : du 16 mai au 18 juin 2012 (1 mois et 2 jours), sous le gouvernement Ayrault I.

    Circonstance du départ : démissionnée par l’exécutif un mois après son arrivée.

    Raison du départ : pendant un mois, Nicole Bricq monte au front et se met plusieurs compagnies pétrolières à dos après avoir suspendu des permis de forage en Guyane pour sauvegarder la faune et la flore. Au lendemain des législatives de 2012, Jean-Marc Ayrault et François Hollande profitent du remaniement ministériel pour éloigner Nicole Bricq de l’Écologie et la place dans une dépendance de Bercy, au Commerce extérieur.

    Qu’est-elle devenue ? Elle redevient sénatrice en 2014 avant de soutenir Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle de 2017. Elle meurt le 6 août 2017 après une chute accidentelle dans un escalier.

    Nathalie Kosciusko-Morizet (2010-2012), démissionne pour Sarkozy

    Durée de la fonction : du 14 novembre 2010 au 22 février 2012 (1 an, 3 mois et 8 jours), sous le gouvernement Fillon III.

    Circonstance du départ : elle rejoint le porte-parolat de Sarkozy

    Raison du départ : le président de la République Nicolas Sarkozy la choisit pour devenir la porte-parole de sa campagne présidentielle. Elle démissionne de son poste de ministre quelques jours après sa nomination.

    Qu’est-elle devenue ? Après la défaite de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012, elle tente de se faire élire à la présidence de l’UMP. Puis devient candidate à la mairie de Paris en 2014 mais perd face à Anne Hidalgo. Nathalie Kosciusko-Morizet se déclare candidate à la primaire de la droite et du centre en 2016 mais finit quatrième. Elle démissionne de son poste au Conseil de Paris en août 2018 pour travailler dans le privé.

    Jean-Louis Borloo (2007-2010), remanié

    Durée de la fonction : du 19 juin 2007 au 13 novembre 2010 (3 ans, 4 mois et 25 jours), sous le gouvernement Fillon II.

    Circonstance du départ : remaniement.

    Raison du départ : Nicolas Sarkozy et François Fillon procède à un remaniement ministériel. Un temps pressenti pour devenir le nouveau Premier ministre, Jean-Louis Borloo se voit proposer finalement le ministère des Affaires étrangères, l’Écologie ou la Justice. Il refuse ces trois postes et quitte donc le gouvernement. C’est le ministre qui est resté le plus longtemps au ministère de l’Écologie depuis sa création.

    Qu’est-il est devenu ? Il crée le parti de centre droit Union des démocrates et indépendants (UDI) en 2012, siège à l’Assemblée nationale jusqu’en 2014. Malade, il annonce son retrait de la vie politique. Il crée la même année une fondation pour mettre en place un vaste plan d’accès à l’électricité en Afrique. Il entre au conseil d’administration en France de l’entreprise Huawei en 2016.

    Alain Juppé (2007), démissionné suite à sa défaite aux législatives

    Durée de la fonction : du 18 mai au 18 juin 2007 (1 mois).

    Circonstance du départ : démissionné par l’exécutif suite à cette défaite aux législatives.

    Raison du départ : nommé à l’Écologie après l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, Alain Juppé est battu dans sa 2ème circonscription de Gironde aux législatives. L’UMP remporte les élections mais le gouvernement procède à un remaniement. Alain Juppé n’est pas reconduit.

    Qu’est-il est devenu ? Il reviendra au gouvernement en 2010 à la Défense, puis aux Affaires étrangères. Il est candidat à la primaire de la droite et du centre en 2016. Il est membre du Conseil constitutionnel depuis mars 2019.

    Pour en savoir plus :

    Cette fois, François de Rugy démissionne du gouvernement

    Démission de François de Rugy : Mediapart, tombeur de politiques en série 

    Thèmes associés : PolitiqueFrançois de RugyEnvironnement

    France Inter – Info, Culture, Humour, Musique

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    Source : https://www.franceinter.fr/politique/ecologie-le-ministere-amer

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    22.
    Divers aspects de la pensée contemporaine, émission France Culture du dimanche 14 juillet 2019 – La Libre Pensée reçoit le sociologue suisse Jean Ziegler - 14/07/2019 – Enregistrement 18 minutes - Dans le cadre des émissions de France Culture Divers aspects de la pensée contemporaine, les dimanches de 9h42 à 10h.

    Source : https://www.franceculture.fr/emissions/divers-aspects-de-la-pensee-contemporaine/divers-aspects-de-la-pensee-contemporaine-emission-du-dimanche-14-juillet-2019

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    23.
    Découvrir la personnalité de Jean Ziegler avec Wikipédia

    Jean Ziegler, né Hans Ziegler1 le 19 avril 1934 à Thoune (Canton de Berne, Suisse), est un homme politique, altermondialiste et sociologue suisse. Il a été rapporteur spécial auprès de l’ONU sur la question du droit à l’alimentation dans le monde. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dans lesquels il analyse notamment cette question. Il est vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations unies depuis 2009.

    Sommaire

    Son père était président du tribunal de Thoune et colonel d’artillerie. Jean Ziegler a un doctorat en droit et un en sociologie2. Dans le livre Jean Ziegler parle aux Arabes, écrit en 2003 par Riadh Sidaoui, l’auteur parle de la première fois où Ziegler a rencontré Che Guevara quand il s’est rendu à Genève à la tête de la délégation politique, à l’âge de 35 ans. Jean Ziegler est allé le voir à l’hôtel et lui a demandé de pouvoir l’accompagner à Cuba pour participer aux guerres contre l’hégémonie américaine et les dictatures en Amérique latine… Alors Che Guevara lui aurait dit : « Tu es né dans cette ville... Le cerveau du monstre est ici. C’est dans cette ville que tu devras combattre... ce qui est bénéfique pour vous et pour nous ». Collaborateur à la revue Afrique-Asie dans les années 1970 et 1980, il défend les interventions cubaines en Afrique.

    En 1970, Jean Ziegler aurait facilité le contact entre Farouk Kaddoumi, le chef de la politique étrangère de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) (cette organisation menait alors de fréquentes opérations terroristes) et le conseiller fédéral Pierre Graber, chargé des Affaires étrangères. Il prétend qu’un accord officieux, dont les autres membres du gouvernement suisse n’ont pas été informés, a été trouvé. Aux termes de celui-ci, la Suisse doit rester épargnée par le terrorisme palestinien mais s’engage à soutenir l’OLP dans ses efforts pour sa reconnaissance diplomatique auprès du siège des Nations-Unies à Genève. Dans la foulée, la Suisse renonce à porter plainte contre un suspect palestinien de l’attentat contre le vol Swissair 330 à Würenlingen. Cet accord officieux a été tenu secret jusqu’en janvier 2016, date à laquelle Jean Ziegler a rendu public son rôle de facilitateur « par respect et en mémoire des 47 victimes de Würenlingen et de leurs familles, qui ont droit à la vérité3 ». Cette version est vivement mise en doute par deux anciens délégués du CICR, Michel Barde et Marcel Boisard, qui avaient participé aux négociations pour la libération des passagers otages de Zarka en Jordanie4, ainsi que par les historiens Sacha Zala, Thomas Bürgisser et Yves Steiner, collaborateurs des Documents diplomatiques suisses (Dodis), qui qualifient ce prétendu accord de « hautement invraisemblable »5.

    Jean Ziegler est le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation (en) du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies de 2000 à 2008, poste auquel lui succède Olivier De Schutter. Il est actuellement vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

    Il est professeur de sociologie à l’université de Genève jusqu’en 2002 et à l’université de la Sorbonne à Paris. Il publie aussi de nombreux livres. Il est conseiller municipal (socialiste) de la ville de Genève de 1963 à 19676. Il est membre du parlement fédéral suisse (représentant du canton de Genève) du 4 décembre 1967 au 27 novembre 1983 et du 30 novembre 1987 au 5 décembre 1999 (parti socialiste)7. En 1975, il dépose une initiative parlementaire pour l’exercice du droit de vote et d’éligibilité à 18 ans au lieu de 20. Acceptée par le Parlement, cette initiative parlementaire est une étape importante sur la voie de l’adoption totale du projet en 19918.

    Jean Ziegler est le premier dirigeant de la communauté d’Emmaüs genevoise. Il rencontre l’abbé Pierre à Paris en 1952. Il est également membre honoraire du Conseil d’Administration de la Fondation France Libertés9. Jean Ziegler est marié avec Erica Deuber Ziegler ; d’un précédent mariage, il a un fils Dominique Ziegler, dramaturge et metteur en scène de théâtre.

    Aux Nations unies

    De 2000 à mars 2008, il a été nommé rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation (des populations) du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies.

    En tant que rapporteur spécial, il a étudié le niveau d’alimentation des populations de nombreux pays (Niger, Éthiopie, Inde, Bangladesh, Mongolie, Brésil, Palestine, Bolivie, Cuba, Guatemala, Mongolie…), publiant chaque année de son mandat, pour l’Assemblée générale des Nations unies, un rapport sur la situation10.

    En 2005, dans un ouvrage intitulé L’Empire de la honte, il dénonce le fait que « la faim est [...] la principale cause de mort sur notre planète. Et cette faim est faite de main d’homme. Quiconque meurt de faim meurt assassiné. Et cet assassin a pour nom la dette »11. Dans ses travaux, il met également en avant la malnutrition chronique, ou hidden hunger (faim invisible), qui affecte deux milliards de personnes12. Les carences en micronutriments qu’elle implique « provoquent des maladies souvent mortelles » (kwashiorkor, anémie, rachitisme, cécité)13.

    Dès 2008, il met en lumière le rôle néfaste du développement de la culture des agrocarburants pour l’évolution du prix des denrées sur les marchés mondiaux14,15 :

    « On estime qu’il faut environ 200 kg de maïs pour remplir le réservoir d’une voiture de biocarburant (une cinquantaine de litres), ce qui est suffisant pour nourrir une personne pendant un an. Le risque est donc grand d’entraîner une concurrence entre aliments et carburants qui laissera les pauvres et les victimes de la faim des pays en développement à la merci de prix des aliments, de la terre et de l’eau qui augmentent rapidement. »

    —  Rapport du Rapporteur spécial... (2008)14.

    En octobre 2011, alors qu’il n’exerce plus la fonction de rapporteur spécial, Jean Ziegler publie Géopolitique de la faim dans lequel il continue à dénoncer le scandale de la malnutrition qui se perpétue au XXIe siècle. Ainsi, il a qualifié de « crime contre l’humanité » le fait d’abandonner les cultures vivrières au profit des agrocarburants16,17 :

    « Le rapport annuel de la FAO estime que l’agriculture mondiale pourrait aujourd’hui nourrir normalement 12 milliards d’humains, presque le double de l’humanité. Au seuil de ce nouveau millénaire, il n’y a plus aucune fatalité, aucun manque objectif. La planète croule sous la richesse. Un enfant qui meurt de faim est assassiné18. »

    Depuis 2009, il est membre du comité consultatif du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, poste auquel il a été réélu le 26 septembre 2013 puis de nouveau réélu en 201619. Il est membre du comité de parrainage du tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009.

    En tant qu’auteur

    Jean Ziegler a participé aux travaux de reconnaissance de la spoliation de déportés de leurs comptes bancaires en Suisse au profit de l’Allemagne nazie20. Son travail est décrit dans La Suisse, l’or et les morts, paru en 1997 aux éditions du Seuil. Il y explique comment les banquiers suisses ont aidé à financer la machine de guerre des nazis.

    Jean Ziegler est l’auteur de plusieurs livres sur la mondialisation et sur ce qu’il considère être des crimes commis au nom de la finance de marché mondiale et du capitalisme, condamnant en particulier le rôle de la Suisse. Il s’oppose à la ’théorie du ruissellement’ (les plus riches par leur consommation créeraient des débouchés et de l’emploi), qui justifierait l’existence des riches par leur rôle dans la redistribution des richesses. Il critique fortement l’action du FMI, qui conditionne ses aides financières à des plans d’ajustement structurels, qui supposent notamment la privatisation des services publics, conduisant souvent, selon lui, à leur dégradation avec des conséquences tragiques sur la santé publique et l’alimentation dans les pays les plus pauvres. Il rejoint sur ce point Joseph Stiglitz qu’il qualifie néanmoins de « déserteur qui s’attaque à son ancien patron »21. Enfin, il accuse les États-Unis (« l’empire américain contre la démocratie planétaire ») d’être le bras armé des entreprises multinationales. Il insiste sur la spécificité de la politique étrangère des États-Unis, et leur refus de nombreuses conventions internationales (Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, contre la sanction judiciaire des crimes de guerre - Convention de Rome, 1998, contre le concept de droits économiques, sociaux et culturels - Conférence de Vienne, 1993).

    Il écrit en français et en allemand.

    We Feed the World est un film documentaire sorti en avril 2007 inspiré par L’Empire de la honte, un livre de Jean Ziegler. Ce documentaire de l’Autrichien d’Erwin Wagenhofer donne à plusieurs reprises la parole à Jean Ziegler.

    En 2019 il publie dans la collection « Quoi de neuf ? » aux éditions Le Bord de l’eau Le Socialisme arabe, un livre sur Gamal Abdel Nasser où, à partir du discours de nationalisation du canal de Suez prononcé par le président égyptien, il tente d’expliquer les difficultés pour un pays pauvre à s’affranchir des grandes puissances libérales.

    Controverses

    Politique israélienne

    En avril 1996, lors de l’affaire Garaudy, il apporte dans un premier temps son soutien à l’auteur négationniste des Mythes fondateurs de la politique israélienne, au nom de la liberté d’expression, sous la forme d’une lettre que l’avocat Jacques Vergès verse au dossier de la défense et rend publique en même temps que celle de l’abbé Pierre. Par la suite, Jean Ziegler déclare lors d’interviews au Journal du dimanche et au Monde qu’il condamne « avec la plus grande fermeté toutes les entreprises et propos négationnistes visant à nier ou à relativiser le génocide du peuple juif par les nazis » et accuse Garaudy, dans un article publié par Charlie Hebdo, d’avoir détourné la lettre qu’il lui avait adressée22.

    En 2009, le Comité des juifs américains s’est opposé à la tentative de Jean Ziegler de se présenter pour la réélection au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, lui reprochant son soutien passé au négationniste Roger Garaudy, et ses critiques d’Israël23. Ziegler, récusant toute forme d’antisémitisme, considère en effet que la politique menée par Israël sur les Territoires occupés constitue une violation du droit international, notamment en ce qui concerne le droit à l’alimentation des populations palestiniennes, ce qui lui vaut l’inimitié de plusieurs associations israéliennes, ainsi qu’il le décrit dans son livre Chemins d’espérance.

    Accusations d’entrave au programme de lutte contre la faim de l’ONU

    En 2011, WikiLeaks a diffusé des documents (Révélations de télégrammes de la diplomatie américaine par WikiLeaks) dont l’un d’eux envoyé en 2002 par les responsables du Programme alimentaire mondial (PAM) au Secrétaire général de l’ONU. Selon les dirigeants du PAM, l’action de Jean Ziegler, notamment sa dénonciation des organismes génétiquement modifiés et des multinationales aurait entravé la lutte de l’ONU contre la faim24. Selon le journaliste Philippe Barraud, « les engagements politiques d’extrême gauche de Jean Ziegler, et ses attaques constantes contre les États-Unis, compromettent manifestement les efforts du PAM pour lever des fonds »25,26. L’information a notamment été relayée par le site Les Observateurs, un journal en ligne suisse d’orientation politique droite conservatrice27.

    Soutien à des dictateurs

    Une controverse est née au début des années 1980 lorsque Jean Ziegler suggéra au gouvernement fédéral d’inviter Mouammar Kadhafi en Suisse. Lorsqu’on le lui a demandé, Ziegler confirma que Kadhafi l’avait invité plusieurs fois. Il s’en explique dans son livre Chemins d’espérance (paru en 2016), indiquant que Kadhafi le connaissait pour avoir lu, notamment, son ouvrage La Haine de l’Occident. Ziegler affirme avoir refusé toute invitation en Libye après les bombardements des années 1980 et la répression de Kadhafi, expliquant que « [son] refus fut certainement trop tardif » et qu’il en éprouve « du regret ». Le Time Magazine l’a décrit en 1989, comme membre du jury du prix Kadhafi des droits de l’homme28. Cependant, Jean Ziegler a, depuis 2011, démenti avoir créé ce prix, l’avoir financé, avoir reçu le prix ou avoir fait partie du jury29, puis a reconnu en 2013 l’avoir reçu et refusé en 200230. Outre Mouammar Kadhafi31 et Fidel Castro32,33, avec lesquels il a entretenu des contacts réguliers, Jean Ziegler a apporté son soutien à plusieurs autres dictateurs. En 1986, il intervient comme conseiller pour la rédaction de la Constitution éthiopienne, le pays étant néanmoins sous la dictature de Mengistu Haile Mariam34,35. En 2002, il soutient la réforme agraire impliquant des expropriations de fermiers blancs en cours au Zimbabwe par le dictateur Robert Mugabe : « la réforme agraire est une exigence absolue au Zimbabwe, comme en Afrique du Sud. Les Blancs sont des colonisateurs. Ce ne sont pas des gens qui sont venus après l’indépendance acheter des terres. Ils sont sur des terres spoliées »36.

    Article complet à lire sur le site suivant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Ziegler

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    24.
    L’appel de Jean Ziegler à ’l’insurrection des consciences’ - Entretien Propos recueillis par Denis Lafay – Publié le 03/06/2018 7:24 – Document ‘latribune.fr’ - Photo - Jean Ziegler. (Crédits : Reuters) - Le sociologue suisse est le porte-parole des plus vulnérables depuis un demi-siècle. Extrait du livre « Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures » (L’Aube, en partenariat avec La Tribune) qui révèle les indestructibles ressorts d’un infatigable pasteur de l’humanité.

    Ses responsabilités au sein de l’ONU ont fait de Jean Ziegler un observateur unique de l’état « humain » du monde. Le sociologue suisse tire de sa confrontation avec l’extrême pauvreté, avec le cynisme des mécanismes diplomatiques, avec les obscurantismes multiformes, avec le dépérissement des utopies, l’image une sombre réalité de l’âme humaine, aliénée par un capitalisme spéculatif belliciste. Lui qui « est » les yeux et la voix des plus vulnérables demeure pourtant confiant, car dans la société civile il voit, il entend poindre l’incarnation collective des aspirations individuelles, une « conscience adjugée » qui s’exprime par des luttes et des initiatives composant une fraternité de la nuit appelée à voir et à faire voir la lumière, à débarrasser la civilisation de « l’ordre cannibale » auquel elle est ligotée. Extrait du livre Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures (L’Aube, en partenariat avec La Tribune) qui révèle les indestructibles ressorts d’un infatigable pasteur de l’humanité.

    LA TRIBUNE - Vous avez sillonné le monde, vous êtes confronté à l’indicible de la guerre, de la famine, des désastres humains, de ce que l’individu a, au fond de lui, de plus barbare et de plus généreux, vous avez mené d’âpres combats politiques, institutionnels, idéologiques, littéraires en faveur de la justice. Cette expérience des âmes humaines et des systèmes - politiques, économiques, religieux - qui les façonnent, que vous invite-t-elle à penser du monde contemporain ?

    JEAN ZIEGLER - Nous vivons sous un ordre absurde, et même cannibale, du monde. Karl Marx est mort, épuisé, le 14 mars 1883, dans son modeste appartement de Londres. Jusqu’à son dernier souffle, il a cru que le « couple maudit » du maître et de l’esclave allait cornaquer l’humanité pendant de nombreux siècles encore. Or, là, il s’est trompé. Le formidable emballement des révolutions industrielles, technologiques, scientifiques qui se sont succédé à un rythme inédit a potentialisé comme jamais auparavant la productivité, et c’est ainsi que pour la première fois dans l’histoire de l’homme - et cet événement est survenu au début de ce xxie siècle -, le manque objectif a disparu. Et pourtant l’horreur persiste. En témoigne le scandale le plus insupportable et le plus inacceptable de notre contemporanéité : le massacre quotidien perpétré par la faim. Près d’un milliard d’êtres humains sont en permanence sous-alimentés, et ainsi interdits d’exercer une activité, un travail, une responsabilité familiale. Et ce désastre, cet assassinat au grand jour intervient alors que l’agriculture mondiale est à même de nourrir copieusement l’humanité entière. Le problème aujourd’hui n’est plus la production insuffisante de la nourriture, mais le manque d’accès pour tous. Quelques réformes structurelles suffiraient pour mettre fin au massacre : interdiction de la spéculation boursière sur les aliments de base ; fin du dumping agricole européen sur les marchés africains ; désendettement total des pays les plus pauvres afin qu’ils puissent investir dans leur agriculture, etc.

    Votre combat a en partie pour théâtre l’ONU, et notamment le Conseil des droits de l’homme, dont vous êtes vice-président du comité consultatif depuis 2009. Ces dernières décennies, les droits de certains hommes ont progressé, ceux d’une grande partie des hommes ont stagné, voire reculé. Que reste-t-il des Lumières, du Contrat social de Jean-Jacques Rousseau qui incarne le combat pour l’humanisation individuelle et collective de l’humanité ?

    Jean Jaurès dit : « La route est bordée de cadavres, mais elle mène à la justice. » Incontestablement, l’humanisation de l’homme progresse. Voilà ce que mon expérience, mes observations indiquent. Mais elles enseignent aussi une autre réalité. En effet, comme l’étayaient les marxistes allemands composant l’École de Francfort dans les années cinquante, la justice fait l’objet d’une double histoire ; la première convoque une justice effectivement vécue, empiriquement vécue, la seconde recourt à l’eschatologie - l’étude de ce que la conscience revendique comme juste. Au premier niveau, celui de la justice effectivement vécue, la situation est terrible. Outre la famine, que faut-il penser de l’humanisation de l’homme lorsqu’un milliard d’êtres humains n’ont pas accès à une eau non toxique ? Lorsque la capacité des conglomérats pharmaceutiques de soigner voire d’éradiquer des maladies s’autolimite pour de basses raisons mercantiles, laissant alors les épidémies ravager les populations les plus vulnérables ? Pour les peuples du tiers-monde, la troisième guerre mondiale a bel et bien commencé. La consolidation du nombre de victimes identifiées par chacune des 23 institutions membres des Nations unies s’est élevée en 2016 à 54 millions de morts. Soit l’équivalent du nombre total des victimes militaires et civiles recensées pendant la Seconde Guerre mondiale. En d’autres termes, l’humanité du tiers-monde perd chaque année dans le silence ce que cette boucherie effroyable a infligé à l’humanité entière pendant six ans.

    Pour autant, ce constat, imparable, de régression n’est pas synonyme de capitulation. L’espérance (doit) continue (r) de primer sur l’abdication...

    Absolument. Mon espérance est réelle. Elle n’est nullement fondée sur un quelconque idéalisme ou de fallacieux arguments postulatoires, mais au contraire repose sur des éléments de sociologie démontrés. Parmi eux, retenons la formidable progression de ce que Theodor Adorno - philosophe et sociologue allemand [1903-1969] - nomme la « conscience adjugée » : ce que les individus considèrent individuellement « juste » se trouve un jour incarné dans une revendication collective, elle-même pierre angulaire d’un changement du monde. Voilà de quoi espérer. La problématique de la « faim dans le monde » illustre le paradigme. Dorénavant, plus personne, pas même les réactionnaires les plus obtus, n’oserait promouvoir la doctrine malthusienne de la naturalité, c’est-à-dire une gestion inhumaine de l’espérance de vie et des populations. Que la faim constitue une ignominie intolérable est définitivement admis, ancré dans les consciences citoyennes ; qu’elle persiste suscite l’indignation de la société civile, motive la colère d’une multitude de mouvements sociaux. N’est-ce pas là un progrès significatif ? La ligne de flottaison de la civilisation s’élève sans cesse. Reste l’obsession de l’incarnation. Dans quelles conditions une idée devient-elle une force matérielle ?

    « Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures », soutenez-vous avec Ernesto Che Guevara. L’espérance prend forme dans l’existence de ces fissures, et surtout dans la perspective de nouvelles fissures. Ces dernières, en repérez-vous ?

    Absolument partout apparaissent de nouvelles brèches, et effectivement chacune d’elles est une raison supplémentaire d’espérer. Un phénomène planétaire inédit a surgi : la société civile. Des fronts de résistance et d’initiatives alternatives aux systèmes homogènes, aux oligarchies qui orchestrent le capitalisme financier globalisé et meurtrier, s’organisent. Une myriade de mouvements sociaux sont en marche : Greenpeace, Attac, WWF, Colibris (de Pierre Rabhi), Amnesty International, le mouvement des femmes, ou encore le mouvement paysan international Via Campesina, etc. Qu’il s’agisse de son fonctionnement, de sa puissance, de son professionnalisme, cette société civile fait d’impressionnants progrès, et la révolution technologique lui fournit des armes d’une efficacité redoutable. C’est ainsi que cette fraternité de la nuit se constitue en sujet historique autonome.

    La société civile voit son rayonnement grandir proportionnellement au déclin des États, qui ne sont plus des moteurs d’espérance. Sa raison d’être ? L’impératif catégorique de Kant : « L’inhumanité infligée à un autre détruit l’humanité en moi. » « Je suis l’autre, l’autre est moi » constitue son fil conducteur, et à ce titre honore la « conscience de l’identité » consubstantielle à l’homme, mais que fragilise l’obscurantisme néolibéral. Cette folle idéologie sacralise le marché, qu’elle substitue à l’homme comme sujet de l’histoire, l’homme n’étant plus qu’un rouage, une variable, un vassal du marché. Les despotes de ce marché possèdent un pouvoir qu’aucun roi, aucun empereur dans toute l’histoire n’a jamais détenu. L’une des plus grandes conquêtes de cette absolue omnipotence est la prétendue impuissance à riposter qu’elle instille dans les consciences des peuples. Et c’est à libérer ces âmes, à les aider à s’affranchir de cette suzeraineté, à leur restituer la « conscience de l’identité » d’où découlera une politique de solidarité, de réciprocité, de complémentarité, que nous devons nous employer. Et à l’accomplissement de ce projet, la société civile contribue de manière capitale.

    L’impression que donnent l’auscultation du monde mais aussi les discordes sur la réalité des maux civilisationnels est que nous ne parvenons plus à contester, à combattre ce qui doit l’être - le pronom relatif concentrant l’ensemble des questionnements de justice, d’équité, d’éthique, d’universalité. Au-delà du déficit spirituel et de l’excès mercantiliste, quelles sont les causes de notre égarement ?

    La folie néolibérale, les multiples agressions perpétrées par l’oligarchie financière, la théorie justificatrice d’un ordre du monde au nom duquel l’Homme n’est plus sujet de l’histoire mais vassalisé aux ravageuses lois de la marchandisation, font leur oeuvre. Malgré cela, la « conscience de l’identité » connaît des progrès. Et même foudroyants, comme en témoignent la vitalité et la variété de la nouvelle société civile planétaire, la multiplicité des mouvements sociaux et des fronts de résistance, y compris en Occident - du parti espagnol Podemos à la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. La manière dont l’Indien Evo Morales, triomphalement élu depuis 2005 à la présidence de la Bolivie, est parvenu à museler l’action impérialiste, socialement dévastatrice et irresponsable en matière environnementale, de 221 sociétés internationales exploitant gaz, mines et pétrole, est exemplaire ; il a réveillé chez ses concitoyens une identité collective grâce à laquelle l’intérêt général s’est imposé et a brisé l’aliénation.

    Ce qu’« est » l’humanité du XXIe siècle met-il particulièrement en péril l’universalité de l’espèce humaine, du respect et de la considération sanctuarisés de l’homme ? Si même les droits de l’homme ne sont plus un bien commun, comment peut-on fonder l’espérance d’un vivre-ensemble et d’une solidarité revitalisés ?

    Certaines situations sont, objectivement, intolérables, dans le sens où elles ébranlent toutes nos convictions, même celles que l’on pensait insubmersibles. Les parents, frères, soeurs, époux, conjointes, enfants, amis des victimes des assassins du Bataclan, peut-on s’étonner qu’ils puissent considérer comme des sous-hommes, des barbares, ceux qui ont perpétré l’innommable ? Peut-on contester qu’ils puissent souhaiter pour les tortionnaires survivants une riposte d’égale horreur ? Je le comprends. Je sais, au fond de moi-même, combien l’intangibilité des droits de l’homme fait l’objet de lézardes sous le coup de l’indicible. Pour demeurer solide, pour sortir victorieux des combats intérieurs auxquels cet indicible expose, on peut se remémorer le procès de Nuremberg. Dix-neuf hauts dignitaires du IIIe Reich furent condamnés à mort ou à perpétuité, à l’issue d’une longue, minutieuse et exemplaire procédure. Plus près de nous, en Afrique du Sud, ce que la commission Réconciliation et Vérité réussit à cautériser dans les corps et les âmes des victimes de l’apartheid fut, là encore, remarquable. Dans les deux cas, le droit a triomphé, conférant aux verdicts une légitimité universelle.

    Les Occidentaux étant privés d’exercer la violence par les armes, ont-ils trouvé dans le capitalisme spéculatif et, au-delà, dans l’inflammation consumériste, compétitrice, marchande, un moyen d’exercer « autrement » leur pulsion belliqueuse ?

    L’étude lexicale des discours des capitalistes est révélatrice de dérives pathologiques. « Combat », « guerre », « conquête » , « victoire », « domination », « suprématie »... voilà ce qui compose leur vocabulaire, et même la Silicon Valley si souvent plébiscitée pour son supposé progressisme culturel et managérial en est le théâtre. L’« iconique » Steve Jobs n’exhortait-il pas ses salariés à se transformer en « soldats du Bien » mobilisés dans une « guerre économique mondiale » inédite ? Ces éléments de langage et de communication bellicistes convoquent les pires instincts de la nature humaine, qu’ils détournent et manipulent pour combattre, asservir, détruire. Tout concurrent est un adversaire, tout compétiteur est un rival et un obstacle qu’il faut « neutraliser. » Et « l’efficacité » du système capitaliste résulte en grande partie de cette machination rhétorique et comportementale.

    « Plus l’horreur, la négation et le mépris de l’autre dominent à travers le monde, plus l’espérance, mystérieusement, grandit. » Vous le percevez, le ressentez, l’affirmez : l’insurrection collective des consciences, germe d’une révolution civilisationnelle inéluctable, semble donc bel et bien proche...

    « Le révolutionnaire doit être capable d’entendre pousser l’herbe » ; « la révolution avance sur les pas d’une colombe » : ces pensées, confiées respectivement par Marx et Nietzsche - deux des plus fins observateurs du processus révolutionnaire -, invitent leurs disciples d’aujourd’hui à faire preuve d’une extraordinaire attention à chaque bruissement, à chaque opportunité de composer un peu mieux, un peu plus cette insurrection collective. Oui, « je suis l’autre, et l’autre est moi » : la conscience de cette réciprocité, elle-même constitutive de la conscience de l’identité, concentre une naturelle et formidable condamnation de tout ce que le capitalisme et le néolibéralisme charrient de maux humains : la loi du plus fort, celle de la concurrence sauvage, celle de la hiérarchie des succès, celle du classement humain selon les biens acquis, celle de l’exploitation incontrôlée des ressources naturelles, celle du massacre des espèces animales et végétales... In fine, cette conscience de la réciprocité est ce qui doit paver la marche en avant vers ladite insurrection, car de cette dernière dépendent d’abord l’émancipation, l’autonomisation, la libération de chaque conscience, puis le déploiement d’une solidarité et d’une complémentarité universelles - et non d’une égalité des hommes : celle-ci n’a d’existence que sur le fronton des établissements de la République, et pour cause, elle n’est pas compatible avec la conception singulière, une et indivisible, de chacun des 85 milliards d’êtres humains qui ont peuplé la terre depuis 2,8 millions d’années -, enfin la conscientisation d’une oeuvre collective respectueuse de l’Homme et de son environnement. « De chacun selon ses capacités, pour chacun selon ses besoins » : cette exhortation de Marx illustre parfaitement le combat politique, social, environnemental qu’il faut mener. Georges Bernanos [1888-1948] a écrit : « Dieu n’a pas d’autres mains que les nôtres ». Ou bien c’est nous qui abattrons l’ordre cannibale du monde, ou c’est personne.

    LaTribune.fr - Journal

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    Selon Wikipédia, « le média La Tribune (France) est un journal économique et financier français créé en janvier 1985 par Bruno Bertez, principal concurrent du quotidien Les Échos jusqu’à la fin de son édition papier quotidienne en janvier 2012, remplacée depuis par une édition hebdomadaire. L’éditeur est la société La Tribune Nouvelle2… »

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    Livre : « Le capitalisme expliqué à ma petite-fille » – 3 questions à Jean Ziegler - 18 juin 2018 - Sur le blog De Pascal Boniface (Géopolitologue, directeur de l’IRIS) - Pascal Boniface Editos – Livre : 1èrede couverturePhoto : Portrait de Pascal Boniface.

    Rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation (2000-2008), Jean Ziegler est actuellement vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de son ouvrage : « Le capitalisme expliqué à ma petite-fille (en espérant qu’elle en verra la fin) », aux éditions du Seuil.

    Pourquoi, alors que vous critiquez le capitalisme, reconnaissez-vous son efficacité pour le développement économique ?

    Il y a un paradoxe. Le mode de production capitaliste est certainement le mode de production le plus dynamique, le plus créatif, le plus inventif que l’humanité ait connu. Une formidable succession de révolutions – industrielles, scientifiques, technologiques –, notamment la toute dernière, celle de l’électronique, a potentialisé les forces productives de l’humanité d’une façon décisive. Il n’y a plus, au début de notre troisième millénaire, de manque objectif sur la planète. Mais en même temps, les extraordinaires richesses créées ont été monopolisées par une mince oligarchie. Exemple : les 500 plus puissantes sociétés transcontinentales privées ont contrôlé en 2017 52,8% du produit mondial brut, c’est-à-dire de toutes les richesses produites en une année sur la planète. Ces sociétés ont un pouvoir comme jamais un empereur, un roi ou un pape n’a bénéficié sur la Terre. Elles échappent à tout contrôle étatique, parlementaire, syndical ou interétatique. Elles fonctionnent selon un seul principe : la maximalisation du profit dans le temps le plus court possible et à n’importe quel prix humain. Les oligarchies du capital financier globalisé ont érigé un ordre cannibale du monde : toutes les 5 secondes, un enfant de moins de dix ans meurt de faim ou de ses suites immédiates. Alors que la FAO (Food and Agriculture Organization) nous indique que l’agriculture mondiale pourrait nourrir sans aucun problème 12 milliards d’êtres humains ! Nous sommes actuellement 7,3 milliards d’hommes sur la terre. Il n’y a donc aucune fatalité ; un enfant qui meurt de faim est assassiné. 2 milliards d’êtres humains n’ont aucun accès régulier à une eau potable non nocive. Toutes les quatre minutes, une personne perd la vue par manque de vitamines A. Et les épidémies, depuis longtemps vaincues par la médecine, font annuellement des dizaines de millions de victimes dans les pays de l’hémisphère sud.

    La dictature des oligarchies du capital financier globalisé, quelles que soient les performances économiques actuelles créatrices de bien-être pour une minorité, détruit la planète et les hommes. Il faut la détruire avant qu’elle ne nous anéantisse.

    Si, comme vous l’écrivez, le capitalisme doit être détruit à défaut de pouvoir être réformé, par quoi faut-il le remplacer ?

    Il serait absurde de penser qu’on peut « réformer », « améliorer » ou « adoucir » le capitalisme. On n’a pas pu, par le passé, « améliorer » l’esclavage, « réformer » le colonialisme ou « corriger » les défauts du système de discrimination entre les hommes et les femmes. Les révolutionnaires de 1789 ont détruit la féodalité, la monarchie absolue et le servage. Impossible d’« améliorer » la féodalité !

    Chacun de nous porte en lui l’utopie d’un monde plus heureux, plus juste. L’insurrection des consciences est proche. À quel moment et de quelle façon se produira-t-elle ? Personne ne le sait. L’incarnation est un grand mystère : comment, dans quelles circonstances historiques, une idée devient-elle force sociale ? Personne non plus ne connaît d’avance l’organisation, les institutions inédites et le nouveau contrat social qui naîtront des ruines de l’ordre capitaliste. « Caminante, no hay camino, el camino se hace al andar », écrit le poète Antonio Machado (Homme qui marche, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant »).

    Le Nouveau Monde plus heureux, plus juste, relève de la liberté libérée dans l’homme, dans les hommes.

    La « société civile planétaire », dans laquelle vous semblez placer vos espoirs, est-elle suffisante pour mettre fin au capitalisme ?

    Che Guevara a dit : « Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures ». Partout, dans les murs de l’oppression, les fissures se multiplient. Des mouvements sociaux – planétaires, ou plus réduits – luttent sur les fronts les plus divers contre l’ordre cannibale du monde. Via Campesina, qui réunit 122 millions de petits paysans, de journaliers agricoles, du Honduras aux Philippines, mais aussi Greenpeace, ATTAC, Amnesty International, les mouvements contre la discrimination des femmes, les mouvements antinucléaires, etc. Des dizaines de millions d’hommes et de femmes sont désormais réveillés et se battent contre la tyrannie des oligarchies capitalistes, avec comme unique moteur la conscience de l’identité et la solidarité. Je suis l’autre, l’autre est moi. Emmanuel Kant a écrit : « L’inhumanité infligée à un autre détruit l’humanité en moi ».

    Non, quoiqu’aient voulu nous faire croire les chantres du capitalisme néolibéral, la main invisible du marché n’est pas le sujet de l’Histoire. La nouvelle société civile planétaire, cette mystérieuse fraternité de la nuit, est le nouveau sujet de l’Histoire. Elle se renforce chaque jour. Elle est l’espérance des peuples.

    Le livre de Jean Ziegler : Le Capitalisme expliqué à ma petite-fille (en espérant qu’elle en verra la fin) - Editions du Seuil. « Le capitalisme domine désormais la planète. Les sociétés transcontinentales défient les États et les institutions internationales, piétinent le bien commun, délocalisent leur production où bon leur semble pour maximiser leurs profits, n’hésitant pas à tirer avantage du travail des enfants esclaves dans les pays du tiers-monde ».

    « Résultat : sous l’empire de ce capitalisme mondialisé, plus d’un milliard d’êtres humains voient leur vie broyée par la misère, les inégalités s’accroissent comme jamais, la planète s’épuise, la déprime s’empare des populations, les replis identitaires s’aggravent sous l’effet de la dictature du marché. Et c’est avec ce système et l’ordre cannibale qu’il impose au monde que Jean Ziegler propose de rompre, au terme d’un dialogue subtil et engagé avec sa petite-fille ».

    « Rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation (2000-2008), Jean Ziegler est actuellement vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il a notamment publié, dans la même collection, La faim dans le monde expliquée à mon fils »SEUIL

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    L’entretien ci-dessus est également disponible sur Mediapart Le Club. 

    Copyright © 2019 | MH Magazine WordPress Theme by MH Themes – Source : http://www.pascalboniface.com/2018/06/18/le-capitalisme-explique-a-ma-petite-fille-3-questions-a-jean-ziegler/

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    Vidéo sur Jean Ziegler : Pourquoi il faut détruire le capitalisme ? La dictature des oligarchies du capital financier globalisé Par zendragon samedi 22 juin 2019 - Thinkerview, vidéo 2:13:31 ajoutée le 14 juin 2019 – Diffusion « Agora Vox’ – Voir letTexte écrit sur le blog De Pascal Boniface.

    Détruire la dictature des oligarchies du capital financier globalisé (Les Maîtres du monde) - Avant qu’elle nous détruise...

    Intervenant - Rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation (2000-2008), Jean Ziegler est actuellement vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il a notamment publié, dans la même collection, La faim dans le monde expliquée à mon filsSEUIL

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    Source : https://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/jean-ziegler-pourquoi-il-faut-82070

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    Actualités - Histoire - Années 30 : la fin du cycle libéral Par Christian Chavagneux 18/07/2019

    « Le libéralisme d’aujourd’hui pourrait décliner comme dans les années 1930. Si trois conditions sont réunies. Le libéralisme des années 1920 a fini dans le mur de la crise financière, de la récession et du chômage. Celui de notre époque connaîtra-t-il le même sort ? On doit aux chercheurs... » - Voir le graphique  : production d’émissions à l’horizon à l’horizon 2100 en gigatonnes d’équivalent de CO2. Photo en tête d’article

    Pour en savoir plus :

    • Economie. On n’a pas tout essayé !, par Gilles Raveaud, Seuil, 2018.
    • « Le renouvellement de la pensée économique durant la crise des années 1930 …

    Envie de lire cet article réservé aux abonnés ? - Inscrivez-vous à notre newsletter hebdomadaire et nous vous offrons cet article. Source : https://www.alternatives-economiques.fr//annees-30-fin-cycle-liberal/00089908?utm_source=emailing&utm_medium=email&utm_campaign=NL_Quotidienne%2F18072019

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    Auteur : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 22/07/2019

    Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

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