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"La maîtrise du pouvoir vert, Green Power Rules" par Sam Burcher. Conférence de lancement du rapport ‘Green Energies - 100% Renewable by 2050’

Traduction et compléments de Jacques Hallard

mercredi 16 décembre 2009, par Burcher Sam

Note de la rédaction : comme pour nombre de textes que nous pouvons publier, Yonne Lautre souhaite donner à connaître mais en aucun cas ne souscrit aux propos de plusieurs des intervenants ci-dessous (notamment sur la question des incinérateurs ou du nucléaire) : il s’agit ici d’une conférence où des intervenants proposent des voies très différentes voire antagonistes.

Energie
La maîtrise du pouvoir vert
Green Power Rules

La toute première conférence de lancement du rapport ‘Green Energies - 100%
Renewable by 2050’, ‘ Les énergies vertes - 100% renouvelables d’ici 2050’ : un
virage et un moment décisif pour les énergies renouvelables et durables. Sam
Burcher


• Note du traducteur : le mot power, en anglais, peut recouvrir à la fois la notion de
pouvoir – mot que nous avons choisi ici -, mais également une notion de capacité, de
faculté, aussi celle de force, de puissance, enfin celle d’autorité.

Rapport de l’ ISIS en date du 16/12/2009
La salle du Jubilé au Palais de Westminster, [siège du Parlement britannique à Londres] était
archicomble pour la conférence de lancement du rapport ‘Green Energies - 100%
Renewable by 2050’ , Les énergies vertes - 100% renouvelables d’ici 2050 , le 25
Novembre 2009 ; cette rencontre était organisée par les Députés Michael Meacher et Alan
Simpson, quelques semaines avant le Sommet du climat de Copenhague [décembre 2009].
Chaque siège, chaque espace de table et de places debout, étaient occupés dans un
bourdonnement d’impatience.
Il y avait là un panel extraordinairement impressionnant, une
brochette d’intervenants réunis pour l’occasion, dont la moitié d’entre eux étaient venus de
l’étranger.

Avantages des énergies vertes : elles sont accessibles, abordables, efficaces,
flexibles, facilement mises à niveau et discrètes, surtout si vous gardez les
équipements et les installations de petite taille.

Le Royaume-Uni n’est pas vert (au sens de ses choix énergétiques)

Prof Peter Saunders, co-directeur de l’ISIS, l’Institut de la Science dans la Société a ouvert la
conférence dans le temps imparti en servant une première salve au gouvernement britannique
pour sa dépendance vis-à-vis de l’énergie nucléaire, du captage et du stockage du carbone et
des crédits de carbone [voir Compensation carbone dans la rubrique ‘Définitions &
Compléments’ in fine].
« Il est difficile de croire qu’ils prennent les énergies renouvelables au
sérieux quand, malgré tous les discours, sur les 27 pays de l’Union Européenne, le Royaume-
Unis occupe la 25ème place pour la proportion de l’énergie qui provient de sources
renouvelables ».

A propos de la dépendance du Royaume-Uni vis-à-vis des crédits de carbone :
« Ou bien ceux-ci reflètent du CO2 qui n’allait jamais être émis, auquel cas ils sont bidon, ou
bien veulent-ils dire par là que les gens qui sont plus pauvres que nous, vont devoir se
restreindre plus que leur part équitable, tandis que nous nous restreindrons un peu moins : ceci
est immoral ».

Les énergies vertes, un pouvoir qui concerne les populations

Le Dr. Mae-Wan Ho, directrice de l’ISIS et principal auteur du rapport présenté, a prononcé le
premier discours (voir Power to the People, 100 Percent Renewables by 2050, SiS 45).

Son
message était "Power to the people !", ‘Le Pouvoir aux Populations’, dans tous les sens du mot
pouvoir. Les énergies renouvelables sont inépuisables, elles sont gratuites une fois que vous
avez installé votre équipement afin de les capturer, et elles sont accessibles par tout le
monde : il n’est donc pas besoin de se battre pour y avoir accès. Ce sont les utilisateurs eux-
mêmes qui en ont le contrôle.

Fondamentalement, les énergies vertes sont renouvelables, écologiques, saines, sûres et
durables. Elles sont particulièrement adaptées à une production et une distribution
décentralisées et à petite échelle, qui donnent aux populations leur autonomie énergétique.
Elle a souligné que le changement climatique est réel et que les activités humaines en sont
largement responsables, surtout par la combustion des combustibles et des carburants fossiles.

« Cela semble être la meilleure explication pour toutes les observations effectuées, passées et
présentes ». Elle a dit, faisant allusion aux e-mails piratés de l’University d’East Anglia, qui ont
été balayés par les sceptiques du climat. « Mais être vert est une bonne fin en soi,
indépendamment de vos croyances par rapport au réchauffement planétaire et aux
changements climatiques ».
Le potentiel pour les énergies renouvelables est énorme. En tête de liste, on trouve l’éolien, le
solaire et la digestion anaérobie des déchets organiques. Elle a mis en garde contre les
fausses solutions comme le nucléaire, le captage et le stockage du carbone, et en particulier le
projet ‘biochar’, qui par de nombreux aspects, est destiné à être le successeur de l’essor des
‘biocarburants’, [ou plutôt agrocarburants, certains parlent de ‘nécrocarburants’] une solution
qui s’est déjà avérée désastreuse, et qui pourrait réellement mettre en danger la vie sur terre,
en accélérant l’épuisement de l’oxygène dans l’atmospshère.

De plus, l’objectif de réaliser 100 pour cent d’énergies renouvelables d’ici 2050 est réalisable.

L’Allemagne est en bonne voie, grâce à des législations gouvernementales éclairées et à des
subventions pour stimuler le marché intérieur, en particulier le tarif de rachat de l’électricité
produite.

Elle termina son exposé en donnant un aperçu des possibilités fantastiques "over the
rainbow", dans divers et nombreux secteurs, qui sont aussi abordés dans le présent rapport.

Comme signal, les deux orateurs suivants ont donné de brillants exemples du pouvoir, des
capacités et de la puissance qui sont conférés aux populations qui ont cette attitude verte.

Adopter une démarche écologique, permet de gagner de l’argent

Le Dr. Siegfried Brenke de l’Agence allemande de coopération technique et de
développement (GZT) a souligné l’importance des tarifs de rachat de l’électricité. Il n’y a pas
de question à se poser concernant les tarifs de rachat qui sont nécessaires pour les énergies
renouvelables, ce qui implique un remaniement du système des subventions, rappela l’oratrice.

Pour réaliser une économie autour des énergies renouvelables, nous devons faire deux choses :
nous avons besoin de pousser vers les énergies vertes et de réduire la demande d’énergie,
grâce à l’efficacité énergétique.

Un nombre croissant de pays ont déjà adopté des tarifs de
rachat attrayants. Ce sont l’Australie, l’Autriche, le Brésil, la France, l’Allemagne, la Grèce,
l’Italie, le Portugal, la Serbie, l’Espagne, la Corée du Sud, la Turquie et plusieurs Etats des USA.

Il expliqua ensuite l’usage de la "courbe d’opportunité des investissements" qui permet
d’investir, à partir des bénéfices ‘verts’ et de l’épargne qui sont ainsi réalisés : ces
investissements ‘verts’ permettent par la suite de faire de l’argent. Il a donné deux exemples
où les gestionnaires des bâtiments publics se sont tournés vers les technologies renouvelables,
comme l’énergie solaire, pour produire de l’énergie plutôt que d’en consommer (voir l’article
Cities and Climate) , ‘Les Villes et le Climat’.

L’ICLEI (Conseil international pour les initiatives écologiques) a élaboré le Catalogue ‘Le Climat
et les Villes » pour le sommet de Copenhague [décembre 2009] : des villes qui s’efforcent de
façon indépendante de faire une réduction des émissions de carbone. Le catalogue a enregistré
2.765 villes participantes, qui comprennent 1.097 en Amérique, 387 en Allemagne, 152 au
Royaume-Uni, 67 au Canada et 13 en Chine. Ces villes ont adopté cinq principes, sortes de
clés de voûte à partir desquelles les conseils locaux peuvent lancer la durabilité locale à des
niveaux internationaux. Le Dr. Brenke mettra en oeuvre ces principes lors de la réunion des
maires à Copenhague, à l’occasion du Sommet des Nations Unies sur les changements
climatiques.

Le pouvoir, la puissance de la communauté verte


Alan Simpson
, député de Nottingham-Sud en Angleterre, a également rendu hommage à la
force de la société civile et des communautés pour la réalisation, non pas seulement d’une
révolution énergétique, mais aussi d’une révolution de pouvoir, de puissance (voir l’article
Faith, Hope and Chaos, ’La foi, l’espoir et le chaos’, dans la revue SiS 45). « Lorsque vous
autonomisez les individus, une transformation très étonnante se produit, a indiqué l’orateur.

Alan Simpson a passé pas mal de temps pour aller voir du côté de l’Allemagne où 90% pour
cent de son approvisionnement total en électricité pendant les week-ends, proviennent
d’énergies éolienne et solaire photovoltaïque. Il a vu comment les revenus provenant des tarifs
de rachat permettent de faire, à partir de l’électricité produite, des bénéfices entre les mains
des particuliers qui ont investi, et non pas dans les grandes entreprises. Et, il y a là un autre
avantage : celui de faire partie d’un cercle vertueux, écologiquement et socialement équitable.

Alan a été inspiré, pour lancer sa propre Société de services énergétiques communautaires,
qui est sur le point d’annoncer un partenariat à long terme, avec un partenaire du secteur de
l’énergie : l’accord mutuel réside dans le fait que cette transformation doit commencer à partir
des populations pauvres, et le contrat à long terme qui est entré en vigueur stipule que les
systèmes de génération d’énergie seront distribués gratuitement, dans le cadre de cet accord
portant sur dix ans.

Alan a tiré des leçons à partir d’une visite à Hambourg, en Allemagne du Nord, où l’énergie
verte est produite par 100.000 unités de production de biogaz, installées directement dans les
propriétés des gens. La production combinée de chaleur et d’énergie électrique fournira une
puissance de deux gigawatts d’électricité pour tout le secteur de Hambourg, ce qui est
l’équivalent en énergie de deux centrales électriques.

Il a également retenu l’histoire de la Compagnie du gaz et des eaux de Manchester, qui avait
entamé l’ère des services publics de l’énergie au Royaume-Uni, à l’époque de 1817 à 1890. Le
produit de cette société avait financé toutes sortes de commodités, positives pour le public.
Cette société avait été conduite par des gens qui plaçaient une partie de leurs retraites et de
leurs dividendes dans le pot commun. Alan dit que c’est la véritable définition de la sécurité
énergétique, au lieu de soutenir une économie de casino, avec une suite d’expansions et de
ralentissements, avec des hauts et des bas, avec des gains élevés qui ne tombent finalement
que dans les grandes entreprises.

De grandes perspectives entrepreneuriales dans le nucléaire et dans les énergies renouvelables

Le Dr. Armin Tenner, retraité physicien nucléaire des Pays-Bas qui a été habitué à faire de
fréquents voyages au CERN (Centre Européen pour la recherche nucléaire), établi à Genève en
Suisse, nous a prévenu de ne pas rejeter prématurément la « renaissance nucléaire ».

Une affaire conjointe entre Siemens et la société russe Rosatom prévoit un marché mondial de
400 réacteurs nucléaires avant 2030. Dans la dernière décennie, d’importants nouveaux
combustibles nucléaires et des procédures ont été mises au point en Inde et en Russie. L’Inde a
élaboré son grand prototype de réacteur qui sera développé en 2010 et ils ont prévu d’ajouter
trois unités supplémentaires en 2020.

Ce type de réacteur peut convertir l’uranium naturel, mais aussi de l’uranium appauvri, en
plutonium. Il convertit également le thorium en uranium-233, qui est aussi un matériau fissile.
L’Inde a mis au point cette technique parce qu’elle a peu d’uranium et qu’elle dispose d’une
quantité considérable de thorium à sa disposition ; de plus, il a été exclu que ce pays importe
de l’uranium, en raison de sa réticence à signer le Traité de non-prolifération.

Il a été annoncé par les adversaires de l’énergie nucléaire que les ressources d’uranium seront
bientôt épuisées. Mais si tout le thorium était converti en uranium-233, et tenant compte qu’il
y a bien plus de thorium dans le monde que d’uranium, d’une part, et que s’il était utilisé
beaucoup plus efficacement, d’autre part, il y aurait assez de carburant nucléaire pour des
milliers d’années. Les mouvements anti-nucléaires devraient prendre acte de ces évolutions.

Le Dr. Tenner a également souligné l’implication de la grande entreprise et de la finance dans
l’évolution récente de l’énergie renouvelable en Europe, en Russie et en Asie. Il a dit que la
société Siemens est impliquée dans la création prévue d’une usine de turbines en mer, à
Newcastle.

Siemens est aussi l’une des 12 grandes entreprises qui sont impliquées dans une alliance avec
Desertec qui sera opérationnelle à Alger, en Allemagne, au Maroc et en Espagne. L’objectif du
projet Desertec est d’établir des centrales solaires thermiques à concentration dans le
désert du Sahara. Ensemble, avec les éoliennes et les autres stations d’énergies renouvelables,
elle fournira 15 pour cent des besoins européens en électricité. L’installation de chauffage
solaire se compose de deux tableaux de miroirs qui concentrent la chaleur solaire dans le
réseau énergétique. Un projet similaire est prévu dans le désert du Thar au Rajasthan.

Un projet social : le cuiseur communautaire

Jim Archer, un architecte du Kenya, a inventé, conçu et développé une machine qui
transforme les déchets en énergie, ce dont on a le plus grand besoin dans les bidonvilles et les
camps de réfugiés. Le prototype de cuisinière collective (voir The Community Cooker Turns
Rags to Riches, SIS 44) a engagé la population locale de Kibera, le plus grand bidonville de
Nairobi au Kenya, dans la collecte et le recyclage des entassements de détritus que l’on
rencontre partout, afin de les transformer en énergie au profit de la collectivité. Les ordures
sont mises à sécher et brûlées dans un équipement de four qui fournit l’énergie pour chauffer
l’eau pour se laver et boire, ainsi que pour la cuisson des aliments.

Alors qu’il y a des critiques
émises pour l’incinération des ordures à des températures élevées, [il est précisé que] le
conduit de cheminée et des filtres font en sorte que la pollution de l’environnement soit réduite
au maximum.
L’équipe des Services de Systèmes de Planification de Jim, primée par la médaille de
l’architecture mondiale, travaille dur pour améliorer le dispositif de cuiseur collectif, afin qu’il
corresponde aux normes de sécurité établies par l’OMS.

Karuga Koinage, l’un des membres de l’équipe de planification, me dit plus tard que les
avantages de ce dispositif de cuisson constituent réellement une perspective d‘avenir, lorsque
l’on voit à quel point les gens de Kibera possèdent si peu de chose et comment les aspects
positifs de la cuisinière l’emportent largement sur les côtés négatifs.

Etre en mesure de donner
à ces habitants, qui ne se sont jamais lavé les mains dans de l’eau chaude ou qui n’ont jamais
pris un repas chaud cuisiné, et contribuer à réduire l’incidence des maladies et des ordures
dans des taudis, c’est quelque chose que vous devez voir par vous-même, dit-il.

Jim a aussi des idées ingénieuses pour des équipements complémentaires au cuiseur
communautaire, dont une pompe à chaleur solaire qui fournira un système de refroidissement
pour les réfrigérateurs et les congélateurs.

Lord David Steel, un ami d’enfance est venu spécialement pour présenter Jim. Cet orateur a
précisé qu’il s’agissait là d’un projet vert merveilleux et qui est aussi un projet social très
important : « et comme vous pouvez le voir, ce dispositif a la propriété d’être très bon marché
et il peut fondamentalement améliorer le niveau de vie de façon spectaculaire pour un grand
nombre de personnes très pauvres sur notre planète ».

Il a visité les lieux [à Nairobi au Kenya] et vu le cuiseur communautaire de Kibera. « Il
fonctionne 24 heures par jour et, pendant la nuit, de jeunes chômeurs du bidonville font cuire
du pain sur la cuisinière collective et ils vont le vendre en ville pendant la journée. Cet
équipement a également un avantage économique évident. « Je pense que c’est une invention
très remarquable et encore mes remerciements à Jim Archer pour avoir pris l’initiative de sa
construction ».

Henry Ndede, le coordinateur de l’UNEP (United Nations Environment Programme), le
‘Programme pour l’Environnement des Nations Unies’, pour l’ensemble du Kenya, a dit qu’il
s’est battu pour trouver un site à Kibera, où la cuisinière communautaire pourrait devenir
opérationnelle. Kibera est l’un des 15 bidonvilles dans l’agglomération de Nairobi.

En fait, 60
pour cent de la ville de Nairobi se trouve dans cette tranche de la grande pauvreté. Depuis que
la cuisinière communautaire a été introduite par Jim, elle a été confiée à beaucoup de
partenaires.

L’un des défis majeurs est de savoir comment on pourrait introduire la cuisinière communauté
à Dadaab et dans d’autres camps de réfugiés et dans les zones où vivent plus de 400.000
réfugiés depuis les atrocités commises en Somalie. Maintenant, leur nombre a baissé aux
alentours de 260.000 parce que certains ont été intégrés dans la société. Mais le défi à Dadaab
par exemple, est que les gens doivent faire 50 km pour récupérer du bois de chauffage.

Pourtant, tout autour d’eux il y a beaucoup de détritus pour lesquels la cuisinière
communautaire pourrait apporter une solution très simple. Les gens qui doivent aller chercher
du bois sont des femmes et leurs enfants, alors que ces derniers devraient aller à l’école.

Climatisation : de l’air conditionné à partir des eaux profondes

Le Professeur Joe Cummins, professeur émérite à l’Université du Western Ontario, Canada,
a examiné des systèmes qui permettent un refroidissement efficace, alors que le
réchauffement climatique rend les étés de plus en plus insupportables, et qui réduisent
également les émissions de CO2. Cette idée est née à Hawaii, quand la voiture d’un étudiant
est tombée en panne et qu’il a utilisé le radiateur de sa voiture Volkswagen pour y faire circuler
de l’eau profonde de l’océan pour obtenir du froid, qui a aussi servi à refroidir l’ensemble du
laboratoire où il travaille.

Il a décrit le projet qui consiste à prendre de l’eau en profondeur dans le lac Ontario pour
climatiser les édifices à Toronto. Au cours des deux dernières années, tous les bâtiments
majeurs de Toronto ont été équipés de cette façon pour la climatisation par air refroidi en été. Il
s’agit d’un gain énorme en énergie électrique et cela constitue une économie considérable
dans les émissions de carbone. Et il a aussi réduit les baisses de tension sur le réseau et les
coupures d’électricité au cours de l’été, lors des pics de consommation ; sinon le système de
distribution se serait effondré, avec des incidences graves sur la santé et la mortalité dans la
population, du fait d’une chaleur excessive.

Une critique a été formulée : l’eau profonde puisée pour les systèmes de refroidissement est
source d’inquiétudes au plan écologique. "J’ai un litige à ce sujet," a déclaré Joe.

Pour une
bonne raison : si vous prenez l’eau du lac Ontario pour le refroidissement, elle a une période de
temps de circulation d’environ 7 à 10 ans, pour son renouvellement. Ainsi, le temps de
circulation de l’eau signifie qu’il est peu probable que l’écologie de l’eau profonde serait
troublée par cet usage. Cependant, il est important de ne pas minimiser ce point et les effets
écologiques devront être étudiés et évalués d’une manière plus formelle et cela n’a pas encore
été fait.

Joe a également donné d’autres exemples de l’utilisation de l’eau profonde, à partir des mines
désaffectées, pour la climatisation des immeubles dans les villes voisines et dans les usines.
Tout cela se fait via des échangeurs de chaleur qui font circuler l’eau de retour dans un
système fermé avec une restitution près de la source de pompage.

Des éloges pour le projet de loi sur le budget carbone qui a été adopté au Royaume-Uni

Le député Michael Meacher, ancien Ministre de l’Environnement, était en grande forme
quand il a expliqué à l’assemblée qu’il y a un certain nombre d’obstacles politiques pour mettre
en œuvre les énergies vertes (Voir l’article Politics of Green Energy, dans la revue SiS 45,
[et notre traduction en français sous le titre ‘Energie - La politique des énergies vertes au
Royaume-Uni‘]).

Ces obstacles sont notamment : le manque d’argent pour le financement,
l’absence de marché intérieur, aucune planification dans ce sens, et un manque total de
volonté politique.

Toutefois, il fit l’éloge du gouvernement britannique pour sa récente initiative
de présenter au monde entier le premier budget du carbone mis en place par voie législative.

Il a également présenté de solides arguments en faveur d’une taxe carbone, plutôt que de
tabler sur une compensation carbone. En outre, il a fait le point sur l’accès équitable au
réseau pour la production d’électricité renouvelable, en accord sur ce sujet avec Alan Simpson,
un autre député au Parlement britannique, qui a révélé que des éoliennes installées tournent
effectivement, mais qu’elles ne sont pas encore connectées de manière opérationnelle au
réseau de distribution électrique.

Michael a conclu que la microgénération est une solution d’avenir. « Il n’y a aucun doute à
ce sujet », dit-il. Il y a d’énormes dinosaures nucléaires coincés dans les campagnes qui
coûtent des milliards à construire, et avec lesquels 50 pour cent de l’énergie est perdue dans la
production, plus encore 5 pour cent dans le transport de l’énergie. La microgénération est le
moyen de s’en sortir, mais il faut donner aux particuliers une incitation comme cela s’est fait
en Allemagne.

Fabriquées à partir de déchets, des turbines éoliennes pourraient répondre à la demande, pour de petits projets d’énergies renouvelables communautaires, partout dans le monde

Max Robson, un étudiant de troisième cycle de l’Université de Portsmouth [une ville de la
côte sud de l’Angleterre], a décrit l’idée simple qui est au centre de sa turbine éolienne à faible
coût, fabriquée à partir de déchets recyclés qui sont largement disponibles, et comment cette
turbine pourrait être appliquée pour des projets à petite échelle dans le monde entier.

Le prototype original qu’il a réalisé a été conçu en utilisant un cadre de bicyclette, car il prévoit
que sa structure sera standardisée et également très bon marché (Voir l’article Harnessing
the wind with Scrap dans la revue SiS N°44). Il a aussi utilisé un alternateur à partir d’un
vieux scooter, qui est encore une fois très disponible et n’exige qu’une entrée mécanique très
faible, pour la quantité d’énergie qu’il produit.

Quand Max a recueilli les commentaires des journaux et des chaînes d’information, comme
ITV, il a été encouragé en constatant qu’il y avait retenu beaucoup d’attention parce que c’est
recyclable, que c’est de l’énergie renouvelable, et que ça peut aider le monde en
développement.

En outre, il a reçu beaucoup d’e-mails de gens dans les pays en
développement : El Salvador, Équateur, Ghana, Chili, de tous ces lieux où on lui dit « Nous
voulons cela, nous avons besoin de cela, nous n’avons pas beaucoup d’argent, mais nous
avons vraiment besoin d’énergie renouvelable ».

Max a expliqué que le marketing et la sensibilisation à ces technologies sont des facteurs
importants, tout en étant attentif et à l’écoute des populations locales, pour les impliquer à
travers les avantages que les énergies renouvelables présentent pour eux.

Observations de quelques personnes présentes dans la salle

Le programme complet a laissé trop peu de temps au public très enthousiaste, et seulement
quelques commentaires ont pu être exprimés.

Impossible d’investir dans les énergies renouvelables au Royaume-Uni
Colin Leakey de ‘Lunar Energy’ [energie lunaire], [voir aussi Energie des mers et Energie
marémotrice dans la rubrique « Définitions & Compléments’ in fine] a réagi à l’intervention de
Michael Meacher, rappelant le riche potentiel britannique pour l’énergie marémotrice et il a
précisé qu’il est impossible d’investir dans ce secteur en tant qu’investisseur privé. Il a voulu
investir 12.000 £, à partir de ses propres deniers, mais il lui a été répondu « qu’il n’avait pas
suffisamment de ressources nettes pour le faire ».
Il a mentionné un "gadget" rattaché aux stations d’exploration pétrolière et gazière en Mer du
Nord ; les ingénieurs qui l’ont conçu génèrent déjà de l’énergie à partir des marées en Corée du
Sud et en Extrême-Orient. Mais son utilisation n’a pas été soutenue au Royaume Uni.

La sauvegarde de la planète serait-elle illégale au Royaume Uni ?
Peter Dawe se décrit comme « un architecte radical ». Il a dit que sauver la planète était en fait
illégal au Royaume-Uni. Il avait voulu installer des turbines éoliennes sur un site de basse
altitude et les champs très ventés de sa ferme. Mais comme il est situé à une distance de 30
miles ou se trouvent deux terrains d’aviation de la Royal Air Force, on lui a dit qu’il était illégal
d’y placer de éoliennes.
Il fait la promotion d’un barrage à travers le Wash, dans le Norfolk en Angleterre, pour
protéger les marais de l’inondation, ce qui donnerait naissance à une puissance de deux
gigawatts. Mais là encore, c’est illégal, car un petit nombre d’oiseaux pourraient être perturbés
par ce barrage. « Il arrive au moment où vous vous demandez : pourquoi vous tracasser pour
l’Angleterre ? ». Il aurait également voulu brûler la paille produite sur sa ferme, mais les
règlements en vigueur rendent cette pratique prohibitive pour la réaliser sur sa ferme de façon
rentable.

Un juge statue qu’il y a obligation de soutenir les énergies vertes
Malcolm Walward, de l’organisme DARE (Derbyshire Action on Renewable Energy, ‘Actions
pour les énergies renouvelables dans le Derbyshire) dit qu’il est toujours perplexe quand les
hommes politiques nous disent que nous allons jouer un rôle de premier plan dans les énergies
renouvelables.
Sa petite coopérative a été confrontée à ce qu’il décrit comme une attitude qu’il qualifie de
"nibyism légal" [de l’anglais NIMBY = Not In My Back Yard, qui signifie ‘pas dans mon arrière-
cour’] quand ils ont essayé de mettre en place une éolienne dans leur collectivité. Les
responsables du ‘Parc du Peak District’ ont pris un avis selon lequel ils n’aimeraient pas
qu’une turbine éolienne soit visible depuis le parc et ils ont refusé de donner suite au projet.
Ses plans pour l’établissement d’une turbine de 500 kW se sont avérés être inabordables, en
raison de problèmes à l’usine et du prix de l’acier, parce que la Chine exprime une forte
demande pour l’ensemble des matières premières.
Une demande pour une application commerciale a été faite à son Conseil de District pour un
parc éolien : elle est passée en commission plénière, mais elle a également été repoussée. Ils
ont fait appel et l’affaire a pris le chemin de la Haute Cour de justice, où le juge a statué que
nous avons une obligation morale de soutenir un mouvement qui va vers les énergies vertes.
Le groupe environnemental Malcolm est maintenant en train de planifier un projet pour une
turbine éolienne à faible coût, qui peut être d’origine locale et développée localement.

The Institute of Science in Society, The Old House 39-41 North Road, London N7 9DP
telephone : [44 20 7700 5948] [44 20 8452 2729]
Contact the Institute of Science in Society www.i-sis.org.uk/
Article original en anglais hébergé chez l’ISIS : http://www.i-sis.org.uk/GreenPowerRules.php

Définitions et compléments en français :

Pdf complet à demander à yonne.lautre@laposte.net

Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant.
Relecture et corrections : Christiane Hallard-Lauffenburger, professeur des écoles honoraire

Adresse : 19 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr
Fichier : ISIS Energie Green Power Rules French version.2