Accueil > Pour en savoir plus > Médecine, Santé > Maladies & Épidémies > "La protéine d’Alzheimer peut se déplacer à partir du sang pour s’accumuler (…)

"La protéine d’Alzheimer peut se déplacer à partir du sang pour s’accumuler dans le cerveau" par Laura Sanders

Traduction et compléments de Jacques Hallard

samedi 3 mars 2018, par Sanders Laura

ISIAS Biologie Santé
La protéine d’Alzheimer peut se déplacer à partir du sang pour s’accumuler dans le cerveau
La mobilité de la bêta-amyloïde pourrait suggérer de nouvelles façons de traiter la maladie
L’article original de Laura Sanders a é
té publié le 06 novembre 2017 par Science News Neuroscience, Physiology sous le titre « Alzheimer’s protein can travel from blood to build up in the brain  » ; il est accessible sur ce site : https://www.sciencenews.org/article/alzheimers-disease-amyloid-protein-blood-brain

ISIAS Biologie Santé
La protéine d’Alzheimer peut se déplacer à partir du sang pour s’accumuler dans le cerveau
La mobilité de la bêta-amyloïde pourrait suggérer de nouvelles façons de traiter la maladie
L’article original de Laura Sanders a é
té publié le 06 novembre 2017 par Science News Neuroscience, Physiology sous le titre « Alzheimer’s protein can travel from blood to build up in the brain  » ; il est accessible sur ce site : https://www.sciencenews.org/article/alzheimers-disease-amyloid-protein-blood-brain

L’un des changements dans les cerveaux de malades atteints de la maladie d’Alzheimer est l’accumulation de bouquets d’une protéine appelée bêta-amyloïde (en rouge ci-dessus) parmi les cellules nerveuses (en vert) dans le cerveau d’une souris.
Laboratoire Strittmatter / Université Yale.

Une protéine apparentée à la manifestation de la maladie d’Alzheimer peut se déplacer du sang vers le cerveau et s’y accumuler, comme l’ont mis en évidence des expériences réalisées sur des souris et qui sont montrées ici pour la première fois.

Les résultats, publiés en ligne le 31 octobre 2017 dans ‘Molecular Psychiatry’, suggèrent que la protéine bêta-amyloïde, en dehors du cerveau, peut contribuer à la maladie d’Alzheimer à l’intérieur de celui-ci, dit Mathias Jucker, neurobiologiste à l’Université de Tübingen en Allemagne. Cette vision plus large de la maladie peut amener les scientifiques à développer des traitements ciblant des parties du corps plus faciles d’accès que le cerveau lui-même.

Les résultats de ces expériences ne suggèrent pas que les gens pourraient contracter la maladie d’Alzheimer à partir du sang d’une autre personne. « L’essentiel est que cette étude est provocante mais elle ne devrait pas déclencher de réactions », explique le neurologue John Collinge de l’University College à Londres en Grande Bretagne. « Il n’y a vraiment aucune preuve que la maladie d’Alzheimer pourrait se transmettre par transfusion sanguine ».

Mais les chercheurs se sont demandé si, au fil du temps, la protéine bêta-amyloïde ne pourrait pas s’accumuler dans le cerveau en se déplaçant à partir du sang, où il se trouve normalement en petites quantités. Des études antérieures, effectuées sur des animaux, ont montré que la protéine bêta-amyloïde pouvait pénétrer dans le cerveau s’il était injecté dans la circulation sanguine, mais les scientifiques ne savaient pas cette protéine du sang pourrait être suffisamment abondante pour former des plaques dans le cerveau.

Pour tester cela, les chercheurs ont utilisé une forme particulière de partage du sang dans l’expérience. Six paires de souris - avec une souris conçue pour produire des sécrétions de la protéine bêta-amyloïde et une souris normale - ont été chirurgicalement jointes pendant un an, causant un mélange de sang beaucoup plus étendu que celui d’une transfusion sanguine. Après un an, les cerveaux des souris portant les mutations étaient pleins de plaques de bêta-amyloïde, comme prévu. Mais ces plaques étaient également présentes dans le cerveau des souris normales dans les paires jointes d’animaux mis en expérimentation. Le texte continue après l’image

Echange de la plaque (X.-L. Bu et al / Molecular Psychiatry 2017)

Le cerveau des souris a muté pour produire de grandes quantités de plaques développées par la bêta amyloïde (têtes de flèches, à droite). Les souris qui partageaient le sang avec ces souris mutantes avaient également des plaques (au milieu), tandis que les souris témoins n’en avaient pas (à gauche).

Chez ces souris normales, les niveaux de bêta amyloïde n’étaient pas aussi élevés que chez les souris mutées, mais le fait qu’ils existaient était remarquable, dit le coauteur de l’étude Weihong Song de l’Université de la Colombie-Britannique à Vancouver au Canada. Les souris témoins, non jointes par voie chirurgicale et sans la mutation, n’ont montré aucune accumulation de bêta amyloïde.

Les cerveaux des souris jointes ont également montré d’autres signes de détérioration. Les chercheurs ont observé une inflammation, de minuscules zones de saignement et un type dangereux de la protéine tau dans le cerveau de souris normales qui avaient été exposées à du sang plein de bêta amyloïde. Chez les personnes, la maladie d’Alzheimer est souvent marquée à la fois par des plaques de bêta amyloïde et des enchevêtrements de la protéine tau.

Les résultats ne signifient pas que la maladie d’Alzheimer soit principalement causée par des facteurs présents dans le sang. « Nous considérons toujours la maladie d’Alzheimer comme un trouble du cerveau », dit Weihong Song. Mais les facteurs présents dans le sang, dans certains cas, pourraient avoir le pouvoir de pousser plus loin vers la maladie, comme le suggèrent les résultats de ces recherches.

La protéine bêta-amyloïde est fabriquée par les cellules dans le cerveau, mais aussi par les plaquettes sanguines, par les cellules de la peau, par les muscles et par d’autres parties du corps. Normalement, « il y a un équilibre entre la protéine bêta-amyloïde à l’intérieur et à l’extérieur du cerveau », dit Weihong Song. Mais lorsque cet équilibre est rompu, par exemple lorsque le corps est rempli de protéines, ou lorsque la barrièrehémato-encéphalique, qui bloque les dangers potentiels du cerveau, se détériore avec l’âge, le cerveau peut recevoir une quantité excédentaire, propose Song. En peaufinant cet équilibre, il est possible que des médicaments ou des thérapies qui réduisent la protéine bêta-amyloïde dans le corps, puissent aider à ralentir ou à prévenir la maladie d’Alzheimer.

Des preuves ont été accumulées selon lesquelles que la protéine bêta-amyloïde peut se comporter comme un prion, une protéine mal repliée qui peut inciter les protéines normalement repliées à devenir « folles » (SN : 10/17/15, page 12). Song dit que les expériences ne prennent pas en compte si la protéine bêta-amyloïde du sang peut se comporter comme un prion et inciter la bêta-amyloïde déjà existante dans le cerveau à former des plaques. Les plaques cérébrales de la souris normale semblaient être construites à partir de la protéine bêta-amyloïde humaine, et la seule source était le sang de la souris partenaire mutée.

Citations

X-L Bu et al. Blood-derived amyloid-β protein induces Alzheimer’s disease pathologies. Molecular Psychiatry. Published online October 31, 2017. doi : 10.1038/mp.2017.204.

Further Reading Lectures complémentairs

T.H. Saey. Gene variant linked to Alzheimer’s disease is a triple threat. Science News. Vol. 192, October 14, 2017, p. 13.

L. Sanders. Year in review : Alzheimer’s drug may clarify disease’s origins. Science News. Vol. 190, December 24, 2016, p. 27.

L. Sanders. Misfolded proteins implicated in more brain diseases. Science News. Vol. 188, October 17, 2015, p. 12.

Retour au début de l’article traduit

Traduction et liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 28/02/2018

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Biologie Santé Alzheimer’s protein can travel from blood to build up in the brainFrench version.2

Mis en ligne par Pascal Paquin de Yonne Lautre, un site d’information, associatif et solidaire(Vie du site & Liens), un site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout part.

http://www.isias.lautre.net/local/cache-vignettes/L79xH53/100002010000007b00000054ff4697bb959c7258-861f8.png?1491164203

— -