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"Le COQ : symbole de l’année 2017 dans la culture chinoise" par Jacques Hallard

dimanche 11 juin 2017, par Hallard Jacques



ISIAS Créations artistiques
Le COQ : symbole de l’année 2017 dans la culture chinoise
Documents sur le symbolisme du COQ dans différentes cultures et traditions
Jacques HALLARD, Ing. CNAM – Site ISIAS – 11/06/2017

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Association Mollégès Group’Art 13940 2016-2017 - Activité : Cours de peinture au pinceau chinois - Maître : F.T. – Apprenti : Jacques Hallard.

Le coq = Ecouter diverses vidéos humoristiques et artistiques

Documents sur le symbolisme du COQ dans différentes cultures et traditions


Plan

Le symbolisme du coq -29 novembre 2010 - Dictionnaire des Symboles

Le Coq : Entre Mythologie et Symbolisme – Travail maçonnique

Une planche symbolique d’un Franc Maçon : ’Le Coq ’,

Lesymbolisme du coq d’après Wikipédia

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Le symbolisme du coq - Publié le 29 novembre 2010 par Dictionnaire des Symboles - Dictionnaire évolutif et entièrement gratuit. - Photo

Le nom du coq provient de la racine celtique kog, qui signifie rouge [1]. Le rouge est la couleur de l’aurore et de la planète Vénus. Il symbolise le passage entre les ténèbres et la lumière [2]. Coq et soleil sont étroitement liés dans l’esprit des hommes. C’est à l’appel du coq que le soleil se (re)lève. Il annonce la résurrection quotidienne de l’astre du jour et préside à la défaite des ténèbres.

Antiquité / Mythologies

Le coq est un oiseau sacré chez de nombreux peuples pour les raisons évoquée plus haut. Il est l’attribut de Mercure chez les Romains, Hermès chez les Grecs, assimilé à Lug par les Celtes, patrons des chemins et des routes et messager des dieux. La planète Mercure se lève en même temps et au même endroit que le soleil [3]. En tant qu’oiseau solaire, le coq est aussi l’attribut d’Hélios et d’Apollon le « Brillant », et parce qu’il est fougueux et combatif, de Minerve (déesse des techniques de guerre) et de Mars (dieu de la guerre) ; il est l’oiseau préféré de Léto, mère d’Apollon et d’Artémis [4] ; Nergal, l’homologue perse de Mars / Arès, a pour emblème le coq de combat [5] ; le coq est consacré à la déesse Nuit et à la Lune [6]. Pour les Romains, le jour commence vers le milieu de la nuit, ad gallicinium, c’est-à-dire au chant du coq [7]. Ils observent son chant et interprètent ses entrailles. On nomme la divination par les coqs l’alectryomancie. Selon Jamblique, Pythagore disait : « Nourrissez le coq et ne l’immolez pas car il est consacré au Soleil et à la Lune » [8].

Le coq est associé à la victoire, à l’éloquence, à la vigilance, à la fécondité et à la lubricité. Il annonce le jour et il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il soit un attribut du dieu Lug le « lumineux » dont le nom possède la racine indo-européenne leuk qui signifie lumière. Le coq voit clair.

Au deuxième siècle de notre ère, Lucien [9] rapporte ce mythe (narration de Micylle) :

« (…) Un jeune homme nommé Alectryon était l’ami de Mars, son compagnon de table et d’ivresse, le confident de ses amours. Toutes les fois que Mars allait voir Vénus, sa maîtresse, il emmenait avec lui Alectryon, et comme il craignait surtout d’être aperçu par le Soleil, qui n’aurait pas manqué d’avertir Vulcain, il laissait le jeune homme en sentinelle à sa porte pour lui annoncer quand paraîtrait le Soleil. Un jour Alectryon s’endort et trahit son mandat sans le vouloir. Le Soleil, en tapinois, surprend Vénus et Mars qui reposent sans inquiétude, se fiant à la vigilance d’Alectryon s’il survenait quelqu’un. Puis, il va prévenir Vulcain qui enveloppe les deux amants dans les filets qu’il avait depuis longtemps préparés. Aussitôt après sa délivrance, Mars se met en colère contre Alectryon, et pour le punir, le change en oiseau qui porte encore sur la tête l’aigrette de son casque. Depuis ce temps, pour vous justifier auprès de Mars, quoique cela soit inutile, vous chantez longtemps avant le lever du soleil et vous annoncez qu’il va paraître. »

Le coq est aussi l’assistant d’Asclépios (Esculape), le dieu de la médecine, et devient l’un des ses attributs, avec le caducée. Dans les représentations antiques, on opposait souvent le coq guérisseur au serpent dispensateur du mal [10].

Judéo-Christianisme

Dans la bible, le coq est le plus intelligent des animaux (Job, 38). Dans la religion chrétienne, il incarne le Christ annonçant le jour nouveau de la foi [11]. Le coq étant le Précurseur du Christ-Soleil, il est aussi un symbole de Jean le Baptiste, fêté au solstice d’été. On peut retrouver ce rapprochement dans le folklore européen. Chez les Slaves, le jour de la Saint-Jean d’été, pour connaitre l’avenir, les jeunes filles placent un grain d’avoine à l’intérieur d’un cercle et lâchent ensuite un coq. Celle dont le grain est picoré en premier se verra mariée dans l’année [12].

Au dire de Pierre de Beauvais, le basilic (voir ce mot) naîtrait d’un œuf de coq et non de poule. De même, les œufs de Pâques appelés cocognes étaient censés avoir été pondus par un coq.

L’Abraxas était un symbole des gnostiques du IIe siècle utilisé par l’école d’Alexandrie. Il s’agit d’une chimère à tête de coq, au corps humain et aux jambes serpentiformes. Il brandit un fouet d’une main, et un bouclier de l’autre, gravé des lettres IAΩ : I pour Iesous, suivit de l’alpha et de l’oméga [13].

Saints ayant pour attribut un coq [14] :

Saint Guy ou Vit, évoquait au Moyen Âge, l’ardeur, la virilité du coq. Saint guérisseur, on l’invoquait surtout pour l’épilepsie et la chorée, aussi appelée danse de Saint-Guy.

Sainte Odile, qui avait été miraculeusement guérie d’une cécité. On l’invoque pour la même raison, c’est-à-dire pour recouvrer la lumière du jour, tel le coq.

Saint Pierre, à cause du reniement trois fois exprimé avant le chant du coq.

Saint Jacques le majeur, protecteur des chemins de Compostelle. Le coq rappelle le miracle du pendu dépendu :

Une famille de pèlerins, père, mère et fils, sur le chemin de Compostelle, s’arrête pour une nuit à Santo-Domingo où l’on vénère saint Dominique de la Calzada. A l’auberge, le fils refuse les avances d’une employée de la maison qui, vexée, décide de se venger. Elle glisse dans la besace du jeune homme une coupe et un couvert d’argent et l’accuse de vol après le départ des trois pèlerins. Le fils est rattrapé, jugé, condamné à mort. Pendant ce temps, les parents ont poursuivi leur pèlerinage. A leur retour, voulant retrouver le corps de leur fils, ils le découvrent vivant, sous la potence, soutenu par saint Jacques en personne. Ils courent chez le juge, lui raconte cette histoire qui est une preuve de l’innocence de leur fils. Mais le juge ne les croit pas. Le magistrat était attablé et dégustait un coq rôti. Il dit : « Je vous croirais quand ce coq chantera ». Le coq se dresse alors sur ses ergots et se met à chanter. Le jeune homme est immédiatement innocenté [15]

Saint Corneille, pape et guérisseur.

Saint Gall, à cause de son homonymie (gallus : le coq).

Saint Tropez, centurion romain décapité à Pise, son corps fut abandonné dans une barque en compagnie d’un coq et d’un chien.

Saint Landry de Soignies. Une nuit, il aurait retrouvé son chemin grâce au chant d’un coq,

Saint Dominique de la Calzada, accompagné d’un coq blanc. Miracle du pendu dépendu.

Saint Charlemagne, l’empereur d’Occident canonisé en 1165 porte, dans la Chronique de Nuremberg, un coq sur son écu.

Gallicinium

On ne célébrait autrefois dans les monastères que deux offices par jour : le Gallicinium (l’heure du coq) au matin, et le Lucernarium (l’heure de la lampe), au soir. Une hymne, témoin de cette lointaine époque nous est parvenue

Hymne des laudes dominicales [16] Déjà retentit le héraut du jour Appelant l’éclat du soleil. Lucifer réveillé par lui [Lucifer : ancien nom de la planète Vénus] Dégage la voûte céleste des ténèbres : Toute la cohorte des ombres errantes Quitte grâce à lui les chemins du mal. C’est lui qui rassemble les forces du marin Et apaise les vagues de la mer. Par son chant, il lave les péchés Aussi, levons-nous courageusement ; Le coq réveille ceux qui sont couchés, Apostrophe ceux qui somnolent encore, Invective ceux qui refusent de se lever. Par son chant, le coq rend l’espoir Et le malade recouvre la santé. Le malfaiteur remet l’épée au fourreau Et le renégat se convertit…

Coq de clocher

Le coq au sommet du clocher des églises est appelé « cochet ». Il fait souvent office de girouette et indique la direction du vent. Mais sa véritable fonction va bien au-delà d’une simple indication météorologique. Attesté depuis le début du VIe siècle par saint Eucher [17], son rôle est de désigner les églises orientées — orientées : tournées vers l’orient, le soleil levant, l’Est —. Si l’édifice n’est pas tourné vers l’Est pour un motif particulier, le coq est absent du clocher. Il est remplacé, par exemple, par une étoile ou un croissant de lune, ou encore par un globe ou un soleil flamboyant. Ainsi l’étoile indique que l’église a été bâtie dans l’axe d’une étoile fixe ou d’une planète. Mais ces exceptions sont relativement rares car, selon la règle, tout édifice religieux chrétien doit avoir son maître-autel dirigé vers le point de l’horizon où le soleil apparaît le jour de la fête du saint patron auquel il est dédié [18]. Si l’église est orientée, elle aussi, vers l’Est, le maître-autel est placé dans l’axe de la nef. Si le sanctuaire n’est pas orienté vers l’Est, le maître-autel est décalé afin qu’il soit dirigé dans la bonne direction.

Islam

Le coq est dans l’Islam un symbole de la Lumière et de la Résurrection du Jour du Jugement dernier. Il est l’Avertisseur et le Crieur. Le Prophète aurait dit : « Le coq blanc est mon ami ; il est l’ennemi de l’ennemi de Dieu ». Cet ennemi de Dieu est sans doute le chaïtan qui empêche le croyant de se lever pour faire sa prière matinale. Une croyance populaire voudrait qu’au paradis musulman un coq immense et d’une blancheur immaculée se dresse sur ses pattes et lance des louanges à Allah. En réponse, les coqs des basses-cours terrestres se mettent à lancer leurs cocoricos en chœur.

Le coq tient un rôle important dans le rituel Ahl-al Haqq [19].

Extrême-Orient

Le calendrier chinois étant basé les cycles de la lune, le coq n’est pas attaché au lever du soleil mais au crépuscule [20]. Son signe se trouve entre le singe et le chien. Bénéfique en Chine, il symbolise les cinq vertus cardinales : le civisme, la valeur militaire, le courage, la bonté, la confiance. En revanche dans le bouddhisme tibétain, il apparaît comme un animal néfaste. Avec le porc et le serpent, il est l’un des trois poisons de la vie signifiant la convoitise, la jalousie, et la soif de pouvoir [21]. Dans la mythologie indienne, le coq est la monture de Kâmadéva, le dieu de l’amour, mais aussi celle de Skanda, dieu de la Guerre, nommé aussi Kârttikeya [22]. La mythologie japonaise se rapportant au coq est tout aussi solaire que la mythologie occidentale et proche-orientale. C’est ainsi que l’ancêtre de tous les coqs, par la puissance de son chant et l’utilisation d’un miroir sacré, le shintai, fit sortir Amaterasu, la déesse Soleil, de la grotte où elle s’était cachée. Il est intéressant de constater que le seul chant du coq ne suffit pas pour faire lever le soleil. Il lui faut aussi le miroir octogonal « destiné à capter les rayons et l’esprit bienfaisants de la déesse » [23], c’est-à-dire que l’organe de la vue rentre aussi en compte. Le coq doit apercevoir les rayons lumineux pour que le soleil apparaisse à l’horizon. Il les voit le premier, avant quiconque, quand l’astre se trouve encore dans les ténèbres (la grotte), et c’est sans doute pour cela qu’on lui attribue le don de double-vue. Le shintai se trouve à Ise dans un sanctuaire où sont élevés des coqs sacrés.

Franc-maçonnerie et compagnonnage

Le coq figure dans le cabinet de réflexion des loges maçonniques avec la légende : « Vigilance et persévérance. Il veille dans les ténèbres et annonce la lumière ». Il recommande au profane de rester en alerte car la lumière peut surgir à tout moment, mais aussi de ne pas se décourager trop rapidement s’il veut la recevoir. Le chemin sera long et peut-être difficile.

Jadis les compagnons bâtisseurs utilisaient le coq pour exorciser leurs constructions. Sa couleur avait de l’importance car elle correspondait à l’un des trois chants que le gallinacé entonne à l’aube. Le premier coq est noir car son chant est poussé pendant la nuit ; le second est rouge comme la couleur de l’aurore et symbolise le combat des ténèbres et de la lumière ; le troisième est blanc car la lumière a vaincu les ténèbres [24]. C’est aussi un compagnon, le plus jeune des apprentis, qui allait placer le cochet, la girouette en forme de coq, au sommet du clocher des églises [25].

Alchimie

Le coq est le symbole alchimique du vitriol, formé par la cuisson du sel et du soufre. Au début du Grand Œuvre, le lion vert (la matière première) est soumis au feu de l’athanor et se trouve agressé par le renard dont la queue figure le soufre. Basile Valentin parlant du soufre se muant en vitriol fait dire à l’adepte que « le coq mangera le renard » et au final, un coq triomphant symbolisera l’issu de sa confrontation avec le lion [26].

L’origine de cette symbolique se trouve chez le philosophe Lucrèce, et chez Pline l’ancien (Histoire naturelle). Lucrèce affirme dans son De natura rerum que : « quand chassant la nuit au battement de ses ailes, le coq appelle l’aurore de sa voix éclatante, le plus courageux des lions est incapable de lui tenir tête et de le regarder en face, tant il songe alors à la fuite » [27].

La pierre alectoire ou alectaire

La pierre alectoire (pierre du coq) est, depuis l’antiquité romaine jusqu’au Moyen-Âge, le talisman des athlètes [28]. Ce bézoard, nom donné aux concrétions pierreuses que l’on trouve dans le corps des animaux, aurait, selon le Grand Albert, la vertu d’étancher la soif. Cependant, il doit être extrait d’un coq d’au moins quatre ans [29]. Mais le véritable pouvoir de cette pierre merveilleuse est ésotérique et ne peut être obtenu qu’à l’issu d’un combat symbolique de coqs. Ce duel, d’une extrême violence, se termine par la mort d’un des deux gallinacés. Son sens est à rapprocher du mythe d’Abel et de Caïn qui sont les personnifications de deux forces antagonistes. A la mort d’Abel, Seth représentera la force de l’équilibre, le bâton du boiteux, ou encore, l’axe du caducée. A la mort du coq, on trouvera cette force sous la forme d’une pierre en fouillant l’intérieur de ses entrailles. D’après le Lapidaire de Marbode (1035-1123), la pierre serait cristalline, blanche, et de la grosseur d’une fève. Elle rend les athlètes invincibles et procure le verbe clair et l’éloquence aux orateurs. C’est une pierre de lumière, la même qui est évoquée par l’acronyme des alchimistes (et des Francs-Maçons), V.I.T.R.I.O.L : Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem soit Visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée. En d’autres termes : la pierre philosophale. Se rectifier, c’est marcher droit à nouveau après un boitement mais à l’aide d’une canne, d’un bâton rectiligne, symbole de l’Equilibre (voir le symbolisme du boiteux).

Le coq emblème de la France

L’idée d’un coq emblème des gaulois est relativement récente. Si les Celtes vénéraient le coq comme attribut de Lug, puis de Mercure (époque gallo-romaine), ils n’en ont pas fait pour autant l’emblème de leur peuple. Ce sont les Romains qui ont nommé l’habitant de la Gaule gallus (gaulois), mot qui signifie aussi coq. Jules César dans sa Guerre des Gaules compare la vaillance du coq protégeant farouchement sa basse-cour à la fougue des guerriers gaulois [30].

Mais il faut attendre la fin du Moyen Âge pour voir les souverains français accepter le coq comme emblème de leur courage et de leur vigilance, [31] et c’est seulement à partir de la Renaissance que le coq personnifie la Nation française [32].

Le centre de l’Europe

Avant la chute du mur de Berlin et l’entrée de nouveaux états dans la zone Euro, les géographes situaient le centre exact de l’Europe à Saint-André-le-Coq, village situé entre Clermont-Ferrand et Vichy [33].

Rêves

Voir un coq en rêve annonce souvent une bonne nouvelle, mais selon Artémidore d’Ephèse, rêver d’un combat de coqs présage un conflit, une bataille. Cependant, compte tenu de la richesse du symbole dans son aspect alchimique et initiatique, le combat de coq ne peut être que bénéfique. Il est, en effet, une étape nécessaire à la découverte de la Pierre Philosophale, à la réalisation du Grand Œuvre qui va nous transformer, nous faire évoluer.

Notes et références

[1] Saint-Hilaire (de), Paul, Le coq, Oxus, Paris, 2007, p. 17.

[2] Ibid.

[3] Saint-Hilaire (de), Paul, Le coq, op. cit., p. 14.

[4] Belfiore, Jean-Claude, Croyances et symboles de l’Antiquité, Larousse, Paris, 2010, p. 323.

[5] Ibid. p. 320.

[6] Ibid. p. 319.

[7] Ibid.

[8] Ibid.

[9] Lucien de Samosate, Le Songe ou le Coq, cité in Rita – H. Régnier, Oiseaux : héros et devins, l’Harmattan, Paris, 2007, pp. 29-30.

[10] Saint-Hilaire (de), Paul, Le coq, op. cit., p. 57.

[11] Cazenave, Michel (sous la direction de), Encyclopédie des symboles, Librairie Générale Française, 1996 ; Charbonneau-Lassay, Louis, Le Bestiaire du Christ, Albin-Michel, Paris, 2006, pp. 632-634.

[12] Rita – H. Régnier, Oiseaux : héros et devins, l’Harmattan, Paris, 2007, p. 42.

[13] Saint-Hilaire (de), Paul, Le coq, op. cit., p. 83 ; Charbonneau-Lassay, Louis, Le Bestiaire du Christ, Albin-Michel, Paris, 2006, p. 633.

[14]Saint-Hilaire (de), Paul, Le coq, op. cit., pp. 61-64.

[15] Ibid. 47-48.

[16] Ibid. pp. 34-35.

[17] Ibid. p. 38.

[18] Ibid. p. 36

[19] Chebel, Malek, Dictionnaire des symboles musulmans, Albin-Michel, Paris, 1995.

[20] Saint-Hilaire (de), Paul, Le coq, op. cit., p. 135.

[21] Ibid. p. 138.

[22] Ibid.

[23] Ibid. p. 139.

[24] Ibid. p. 113.

[25] Ibid. p. 34.

[26] ibid. p. 110.

[27] Ibid. pp. 92-93.

[28] Rita – H. Régnier, Oiseaux : héros et devins, op. cit. p. 42.

[29] Saint-Hilaire (de), Paul, Le coq, op. cit., p. 104.

[30] Pastoureau, Michel, Les emblèmes de la France, Bonneton, Paris, 1998, pp. 62-63.

[31] Ibid. pp. 69-70.

[32] Ibid. p. 71.

[33] Saint-Hilaire (de), Paul, Le coq, op. cit., p. 10.

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Le Coq : Entre Mythologie et Symbolisme – Travail maçonnique

En sept années de pratique maçonnique ce sujet n’a jamais été traité, pourtant cet oiseau solaire qui totalement disparu de notre quotidien profane a une charge symbolique importante, il est présent dans les religions et les mythologies asiatiques, ainsi que dans les cultures traditionnelles. Je vais essayer très humblement de vous le démontrer ce soir .  

Enfermé dans le silence et la solitude lors de mon admission dans le cabinet de réflexion pour y subir l’épreuve de la terre, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir cet animal, au milieu d’autres objets, trônant fièrement sur le mur qui me faisait face, avec l’inscription « vigilance et persévérance » surmonté de la devise V I T R I O L .
Cette représentation a quelque chose d’exceptionnel dans nos symboles maçonniques, vu que les représentations d’animaux sont rares . selon la plupart des ouvrages de référence, le COQ du cabinet de réflexion exprimerait essentiellement la vigilance et la conscience que l’on doit essayer de conserver, même en étant plongé dans les ténèbres, il annoncerait la lumière que le candidat à l’initiation va bientôt recevoir.

L’étymologie du mot COQ en français n’est pas certaine, c’est soit une onomatopée proche de « cocorico », le cri du COQ, soit un mot dérivé d’une racine celtique « kog » signifiant rouge que l’on retrouve dans « coquelicot » ou « coccinelle », par contre en vieux français COQ se disait « gau » « jau » « gal ».termes dérivés du latin « gallus ».
Comme nous le savons tous, le COQ chante le matin pour annoncer l’apparition imminente du soleil, c’est pour cela qu’il est habillé de plumes éclatantes comme les rayons du soleil, les Grecs l’avaient baptisé « Alektor »mot apparenté a « électricité »ou « électron » . Le COQ pour les Grecs était celui qui brillait.

En tant que symbole, le COQ est apparu très tard en Europe, vers la fin du 6em siècle avant J C ? il était originaire d’Asie.

Il est effectivement assez présent dans les religions et mythologies asiatiques.

Dans la mythologie chinoise, le soleil est un dieu à la forme de COQ. Il symbolise des vertus viriles telles que la dignité, le courage, la générosité, ou la confiance. En astrologie chinoise, tous les douze ans, il existe une année du coq .

Au Japon, le chant du coq fit sortir la déesse soleil Amaterasu de la caverne ou elle se cachait.

En Inde, le Coq est l’attribut du jeune dieu Skanda, qui personnifie la vigueur, l’énergie solaire et la beauté. Ce dieu guerrier fils de Shiva est vénéré chez les Tamouls du sud de l’Inde.

En Perse, dans la religion zoroastrienne, le Coq est l’oiseau emblème de Sraosha, jeune dieu qui est une sorte d’archange, et le guide du monde souterrain . le chant du Coq chasse les mauvais esprits.

Le Coq est un animal sacré dans certaines religions minoritaires du moyen orient. Les adeptes de la religion Yézidi( qui parlent Kurde) ne mange pas du Coq, car il est considéré comme un aspect de leur divinité principale, l’ange Tawus.

Il semble que le symbole du Coq soit rentré en Europe à travers les cotes occidentales de l’Asie mineure.

En Grèce, avant de s’appeler « Alektor » le coq en grec ancien s’appelait « Ornis persikos » (l’oiseau perse).
Il devient alors l’attribut de certaines divinités, c’était le cas de Welkanos, dieu de Crète, il était aussi l’attribut de dieux tels qu’Hermès, Apollon, Asklépios (dieu de la médecine), l’on dit encore que le Coq était au coté de la déesse Léto, lorsqu’elle accoucha d’Apollon (lié au soleil) et d’Artémis(lié à la lune), son association à ces dieux renforce le symbolisme qui lui est attribué dans l’antiquité :beauté,vigueur de la jeunesse, vigueur érotique, mais aussi messager, annonciateur ou gardien.

Présent dans certains cultes à mystères de l’antiquité Grecque, il est possible qu’il est symbolisé le rôle de guide, du maitre de cérémonie qui introduisait l’impétrant dans les épreuves initiatiques, ou qui lui annonçait la venue de la lumière. On lui attribut aussi le rôle de portier, de l’intermédiaire entre le monde de la nuit et celui de la lumière. A moins que le Coq ait symbolisé tout simplement l’initié qui a vaincu la mort.

Dans un ancien temple de Pergame (près de Troie) figurent des sculptures de coq associés à une palme, de la même façon on retrouve des lampes à huile en terre ou en bronze qui représentent le même Coq avec une palme ou un rameau qui symbolise la victoire notamment de la vie sur la mort, la régénérescence ; rappelons nous que le « rameau d’or » servit de sauf- conduit à Enée lors de sa descente aux enfers.    

Pythagore déclarait dans les vers d’Or « nourrissez ce Coq et ne l’immolez pas, car il est consacré au soleil et à la lune ».Avait’il, une raison personnelle de protéger ce fameux oiseau vu qu’il existe un récit de l’écrivain grec Lucien de Samosate (le songe ou le coq) dans lequel on voit un coq se mettre à parler et révéler qu’il est l’incarnation de Pythagore.

On sacrifiait des coqs à Asklépios, dieu de la médecine, peut être que le coq était sensé apporter une nouvelle lumière, ou un nouvelle vie au malade, soit au défunt. L’on sait que Socrate juste avant sa mort, adressa ses dernières paroles à son ami Citron « nous devons un coq à Asklépios ! acquitte ma dette ! n’y manque pas ! » ; l’on s’aperçoit dés lors, que l’homme inquiet pour sa vie future ne peut pas faire confiance à la fois à Socrate et à Pythagore : il ne saura pas s’il doit ou non sacrifier un coq .

Dans l’Islam, un grand Coq blanc est proche du trône céleste, son chant matinal met fin à l’action novice des djinns, qui se manifestent pendant la nuit.

Dans certains groupes hétérodoxes du proche orient le coq est très honoré, il est souvent considéré comme proche de Salman al- Farsi (salam le persan qui est l’initiateur ou l’annonciateur, et qui est l’équivalent de l’archange Sraosha, du dieu Hermès, ou de l’archange Gabriel.

Au Tibet le coq est un symbole négatif associé au porc et au serpent. Il y représente la convoitise, le désir dont le bouddhiste est sensé se libérer, il n’y a rien d’étonnant dans cette attitude, le bouddhisme prêche le détachement par rapport au monde .

Enfin en Gaulle, pour en finir avec la mythologie du Coq, je dirais qu’en latin, les mots Coq et Gaulois sont homonymes, ils se disent tous les deux « Gallus ».ceci a contribué à ce que le Coq devienne le symbole de la France. Certains journaux étrangers utilisent cette caricature pour se moquer des Français qui sont sensés êtres très vaniteux et fiers d’eux- mêmes : ne dit t’on pas fiers comme un Gaulois, il est l’emblème des équipes de France de rugby et de football.

Dans l’antiquité, le Coq apparaît peu dans le symbolisme gaulois, on y trouvait plus souvent le sanglier.

Dans le christianisme, selon les évangiles, Jésus dit à Simon pierre : « en vérité, je te le dis, cette nuit même, avant que le Coq chante, tu me renieras trois fois ».
A partir de ce moment-là, le Coq prit une certaine importance dans le christianisme, il y possède un symbolisme de vigilance et de nouvelle vie( qu’on retrouve en F M \ )

En Espagne, la messe de minuit est la messe du Coq, car c’est au Coq que revient l’honneur d’annoncer la naissance du Christ, de plus le Christ est la lumière qui a vaincu les ténèbres. Il peut parfois avoir un symbolisme négatif, il peut symboliser la luxure et la jalousie .Par exemple à Compostelle, en Espagne, une sculpture représentant un homme qui chevauche un Coq symbolise le péché et la luxure ; mais cela ne fait que confirmer la symbolique vitaliste qui est attachée au Coq .

Chez les constructeurs Maçons, on ne sait pas très bien pourquoi le Coq figure en haut du clocher des églises. On prétend que c’est pour rappeler aux chrétiens qu’ils doivent faire attention à ne pas faiblir dans leur foi ?

Jusqu’au 17em siècle un Coq métallique coiffait toute flèche d’édifice profane ou sacré, ce Coq représentait la signature utilisée par les constructeurs. Rappelons qu’en vieux français, le mot « gau » « gal ou jau » signifiait Coq. Certains compagnons charpentiers se faisaient appeler les « goths » mot apparenté au terme de « gaut ou galt » bois en vieux français : d’où l’art gothique, et « l’argot » l’art des gohts, la langue des compagnons. On peut se demander alors si le coq des clochers ne serait pas un symbole compagnonnique ou de maçonnerie opérative, plutôt qu’un symbole chrétien ? .

Le Coq est un animal que l’on trouve souvent dans les sacrifices, afin d’apporter de la force à la construction que l’on vient d’achever ; cette coutume se pratique en Bretagne, mais aussi en Grèce, ou l’entrepreneur sacrifie un coq sur les fondations, tandis que le pope récite ses prières orthodoxes, on comprend que le coq dans ce cas précis est censé chasser les mauvais esprits.

Comme je vous l’ai indiqué en introduction, le Coq qui figure dans le cabinet de réflexion est en général interprété comme un symbole de vigilance et de lumière. Cette signification rappelle à la fois la symbolique chrétienne et la symbolique des mystères antiques, on est en droit de penser que le coq de la F M \ est un symbole compagnonnique. Comme nous avons pu le voir précédemment, aussi bien en Asie qu’en Europe, le chant du coq est sensé chasser les mauvais esprits, dans les contes populaires russe, il est capable de chasser le diable lui-même, dans la pièce Hamlet de Shakespeare, le fantôme que voit Hamlet disparaît au chant du Coq.

En héraldique, le coq est symbole de vigilance et de fierté. Le « coq hardi »est un Coq avec une patte levée, c’est du reste un nom utilisé comme enseigne d’auberge : souvenons- nous de l’auberge du même nom dans le film « les trois mousquetaires », auberge tenue par Noel Roquevert.

Il est aussi le symbole de la force sexuelle, de vigueur, de virilité, en anglais le mot « cock » signifie sexe masculin, le Coq est souvent un présent amoureux dans la Grèce antique, c’était le cadeau offert à celui qui voulait conquérir une autre personne, c’est certainement là, une des raisons pour laquelle le coq était associé à de jeunes dieux dans les anciennes mythologies !

Il est aussi le symbole de la force physique et du courage, par exemple, les combats de Coqs, qui étaient aussi fréquents dans l’antiquité Gréco-romaine, ces combats étaient souvent placés sous l’égide du dieu Hermès, le vainqueur recevait une palme et un caducée. Il est le symbole de la victoire (combats de coqs, mais aussi à cause de la victoire que représente chaque jour la montée du soleil !

Tout au long de mon exposé, on a vu qu’a partir de l’Asie, le symbole du Coq s’est répandu dans la plupart des cultures humaines, de plus, le sacrifice du Coq était devenu un élément fondamental des initiations pratiquées dans l’antiquité, on peut attester qu’il subsiste dans les rites de nombreuses populations d’aujourd’hui.

Il semble vraisemblable que le Coq qui était autrefois sacrifié en prélude aux initiations, a subsisté sous la forme de l’effigie qui figure dans le cabinet de réflexion, il devient alors un élément de symbolisme universel qui permet de rapprocher la F M \ des initiations de l’antiquité et de celles des populations traditionnelles d’aujourd’hui.

En conclusion : que signifie le Coq ? Ne dit-on pas qu’en FM\ que le symbole est susceptible de multiples significations ?

En tout état de cause, on s’aperçoit que le coq nous semble bien proche du FM\ dans toutes ses facettes et même ses contradictions, il est en quête de la lumière, il est en même temps initiateur, il cultive des valeurs telles que la vigueur, la justice,la beauté ; c’est à la fois un guerrier et un bâtisseur, il nous fait penser à notre V M \ qui paré de ses décors, encadré du soleil et de la lune appelle les ouvriers au travail : notre rituel dit : 
« Comme le soleil se lève à l’orient pour ouvrir la carrière du jour, le VM\ se tient à l’orient pour ouvrir la loge, et diriger les travaux. »

De plus, le Coq est profondément humain, car ses exploits et ses qualités ne suffisent pas à le sauver, il est constamment sacrifié, cela nous rappelle le dur chemin initiatique que doit effectuer le FM dans sa quête permanente de Lumière et de vérité, ainsi que cette perpétuelle remise en question, faisant preuve d’humilité comme nous le démontre le VM\ qui après être descendu de charge, se retrouve couvreur de la Loge.

VM\ et vous tous mes F\ j’ai dit J\B\ G~ - 

Bibliographie : dictionnaire des mythologies (Yves Bonnefoy)
Le coq- folklore et mythologie d’un oiseau ( Ed Cercle d’études mythologiques)

Présence du coq dans la culture française :
- il apparaît des l’antiquité sur les monnaies gauloises.
- le Roi de France est parfois accompagné par cet oiseau sur des gravures.
- a révolution française en à fait un usage très large : il fut représenté sur des assiettes et sur le sceau du directoire.
- une ordonnance de 1830 stipule que le coq gaulois doit figurer sur les boutons d’habits, et sur les drapeaux de la garde nationale.
- la république française lui préfère le symbole de Marianne, par contre il figure sur le sceau qui est celui de la seconde république, la Liberté assise tient un gouvernail sur lequel le coq figure.
- la grille du parc de l’Elysée au 19ème siècle est ornée d’un coq, des pièces d’or en 1899 sont frappées à l’effigie du coq.
- on le retrouve sur le bijou de la Loge Anglaise « KNIGTH TEMPLAR. »
- Napoléon l’a refusé, préférant l’aigle. 

Travail anonyme - Origine : L’EDIFICE - contact@ledifice.net - 3070-6 – Source : http://www.ledifice.net/3070-6.html

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Une planche symbolique d’un Franc Maçon : ’Le Coq ’, signée JM. Non datée. Illustration..

Cet exposé sera abordé, est-ce un hasard ? En trois points :

1. Le coq dans la symbolique religieuse
2. La symbolique politique du coq
3. Le rôle du coq dans le rituel et la conviction maçonnique

Tout d’abord, un peu d’éthymologie. Le mot latin “Gallus” a désigné jusqu’au 12ème siècle après JC le coq. A l’origine cet animal caractérisait à l’origine les Celtes installés en Italie du Nord, il s’agit des fameux gaulois cisalpins qui ont fait bien des misères à la République Romaine. En latin, ces Celtes sont appelés “Galli”. Par extension, ce mot sera appliqué à partir de Jules César aux tribus celtes qui peuplent la Gaule Transalpine. Puis à partir du 12ème siècle apparait le mot “Coq” qui dérive du mot ’coccus’. Il s’agit d’une onomatopée d’après le cri du coq qui va supplanter le mot latin ’Gallus’ qui jusque- là désigné ce fier volatile. Il est intéressant de constater que si les Romains ont créé une Gaulle Unifiée (dans le sang il est vrai), l’expression Coq apparaît à une époque où le français, considérée jusque-là comme une langue vulgaire commence son lent travail d’autonomie vis à vis du Latin, autonomie qui atteint son point d’orgue avec l’Ordonnance de Villers Cotteret (16ème siècle) qui impose le français comme langue administrative unique.

1. Le coq dans la symbolique religieuse

Chez les Grecs Anciens, ce gallinacé est consacré en premier à Hélios puis au culte du dieu Appolon dont il proclamait l’arrivée. Car le soleil semblait se lever à son chant. En annonçant le retour de la lumière et l’avènement de l’aurore, le coq accompagnait les âmes des défunts dans le royaume d’Hadès. Il était associé au dieu Hermès qui était un guide dans l’au-delà mais également au guérisseur Asclépios ou Esculape qui possédait le pouvoir de ressusciter les morts.

Dans les représentations de ce dieu, il n’est pas rare de voir une représentation du Coq, oiseau solaire et de vie par excellence opposé au serpent qui un animal symbolisant la mort et la perfidie (du moins dans la tradition judéo-chrétienne). Il est à noter que sur le blason de la faculté de médecine de Lyon, sont représentés le coq et le serpent. Quand la symbolique alchimique unit ces deux animaux, ces contraires comme la transformation du souffre en vitriol, cela donne un animal fabuleux “le basilic”, qui selon Jean Pierre Laurent professeur à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (encyclopédie de la franc-Maçonnerie) prépare le profane “à laisser ses métaux à la porte du Temple”.
Animal sacré également voué au culte de Zeus, Pythagore interdisait à ses disciples de le tuer et de le manger.

Les Romains procédaient à des prières sacrificielles dont le coq était la victime, pour qu’il fasse revenir le jour. Selon la conception Romaine, le coq rencontrait la déesse Proserpine, épouse de Pluton dont les représentations la figuraient avec un coq dans une main en signe de renaissance. Chez les Celtes, “Lug” est le dieu au coq, il est la divinité lumineuse qui resplendit au cœur de l’été. Lug est l’union entre le ciel et la terre, comme le coq qui est à la fois un animal capable de voler mais pourtant un terrien qui garde si je puis dire les pattes sur terre.
Plus tard, il devint dans la Chrétienté le symbole de la repentance associée à Saint-Pierre, mais aussi celui du combat contre les démons dissimulés dans les ténèbres. C’est pour cette raison qu’en sa qualité de symbole solaire de naissance (l’aurore) et de résurrection, il était placé au sommet des clochers des églises. Les premiers chrétiens ont également associé le coq à la victoire de Jésus sur la mort, ainsi sur les premières lampes chrétiennes le coq surmonté d’une palme représentait selon le chanoine Gaudin celui qu’il nomme ’Christ ressuscité’. Il ne faut pas oublier que selon la tradition Chrétienne, c’est à l’aube Pasqale, au moment du chant du coq, que le miracle de la résurrection se serait produit.

Il est temps de délaisser les références indo-européennes et Judéo-Chrétiennes pour nous confronter au point de vue des croyances extra-européennes.

Dans la Chine Archaïque, antérieure à l’avènement du roi unificateur Quin au troisième siècle avant Jésus-Christ, les habitants sacrifiaient le coq car son sang était censé éviter le malheur et repousser les démons. De nos jours ces pratiques sacrificielles se perpétuent dans quelques parties de la République Populaire de Chine. De plus comme dans les traditions religieuses européennes, le coq est considéré comme un messager divin, à ce titre il est associé à des techniques de divination. Il est également l’ennemi rédhibitoire des forces des ténèbres, car d’après les légendes chinoises, les démons ne peuvent survivre que dans l’obscurité et dès que le coq chante, ils doivent fuir puisque la lumière du jour arrive. Cette croyance au caractère bénéfique du coq se manifestait dans la partie méridionale du Sud de la Chine le jour de l’An. Des habitants collaient sur la porte des habitations un dessin figurant un coq, en mettant à côté une corde et un charme. Il s’agissait d’établir une protection spirituelle de la maison contre l’intrusion des forces du mal. De même dans les campagnes chinoises, des parents conseillaient à leurs enfants d’imiter le cri du coq s’ils voyaient un démon pour le mettre en fuite. Dans la tradition du Shinto au Japon, le chant du roi de la bassecour fait sortir de sa caverne la divinité solaire Amaterasu (ce n’est pas par hasard que le Japon est appelé empire du Soleil Levant) tandis qu’en Inde il est attribué à Skanda qui personnifie l’énergie solaire.

Comme le frère Goethe qui déduit à partir de l’exemple d’un roman chinois que la poésie est un patrimoine commun à l’humanité (Conversations de Goethe avec Eckermann-31 janvier 1827), je ne peux qu’être frappé par la symbolique solaire universel de notre sympathique gallinacé, même s’il existe des exceptions comme le Bouddhisme Tibétain qui considère le Coq comme l’un des trois poisons de l’esprit (le désir, la convoitise et la soif). Au sens étymologique, religion descend du terme latin ’religare’, ce qui relie les hommes. Pour une fois, un symbole sacré par-delà les différences culturelles n’opposent pas les hommes en de fratricides querelles théologiques. Ne rassemble-t-il pas dans le monde sacré, les hommes naturellement divisés par leurs croyances ?

2. La symbolique politique du coq

Les Anciens Grecs en firent le paragon du courage guerrier. Avant de livrer bataille aux Perses, les Athéniens et leurs alliés écoutèrent une harangue de Thémistocle qui les invitait à s’inspirer de l’exemple des coqs. Après leur victoire sur l’Empire Médique, une fête annuelle avec des combats de coq fut instituée à Athènes.

Dès à présent, il convient de mettre un terme à une idée reçue : Le coq n’était pas l’enseigne de combat des guerriers gaulois même si quelques bas-reliefs montrent des enseignes militaires surmontées de coq. Le sanglier remplissait davantage cette fonction.

Quand le coq est-il devenu une représentation allégorique quasi-officielle des français ?
Dans la numistique médiévale et de la Renaissance, le coq est représenté. Il apparaît également sur les monnaies émises lors de la Constituante et la Législative (1791-1792). En 1895, il figure sur une pièce de 20 francs or qui remplace le Napoléon. L’identification du coq à la Nation Française atteint son apogée sous la IIIème République, or ce n’est pas un hasard. Car ce régime politique a une farouche volonté d’unifier le peuple français non seulement par l’éducation publique (le français comme langue unique) mais aussi par son adhésion aux valeurs républicaines. Ici, nous pouvons interpréter la symbolique politique du coq en tant qu’élément de rassemblement du peuple français, c’est à dire qu’il annonce la levée du soleil sur un peuple unifié par la langue et les valeurs de la République. Qu’il soit Picard, Breton ou Béarnais, le coq chante au lever du soleil républicain sur des peuples initialement différents et épars mais désormais rassemblés par un ciment commun.

Ces valeurs s’expriment par le biais d’allégories comme Marianne, le bonnet phrygien, l’instauration du 14 juillet comme fête nationale, l’élévation de Vercingétorix comme figure héroïque de la résistance à l’Empire Romain, comment ne pas voir une allusion politique à l’antagonisme larvé qui oppose la République Française au Reich des Hohenzolern qui a annexé l’Alsace et la Lorraine ? Fort naturellement, le coq est devenu le symbole des gaulois donc de la France. De plus, n’oublions que les francs-maçons libéraux étaient les fers de lance du régime républicain et il n’est pas étonnant de retrouver le coq au même titre que Marianne sur des bâtiments publics comme les grilles d’entrée du palais présidentiel de l’Elysée. Nous le verrons plus loin le Coq est également un symbole maçonnique comme Marianne.

Dans le monde profane, et plus particulièrement chez les détracteurs de la France, le coq constitue l’archétype de l’arrogance française et de l’autosatisfaction. Or, mes (sœurs) mes frères, quand la France s’est comportée en nation impérialiste à l’égard des autres Etats Européens au début du 19ème siècle son symbole n’était pas le coq mais l’Aigle qui est l’animal totémique favori des empires à vocation expansionniste tel l’Empire Romain, le régime Hitlérien, le régime tsariste et la République Impériale (pour reprendre une expression de Raymond Aron) des Etats-Unis. D’ailleurs, quand une commission de Conseillers d’Etat a proposé le coq comme emblème de la France à Napoléon 1er, celui-ci l’a refusé pour le motif suivant :’ Le coq n’a point de force, il ne peut être l’image d’un empire tel que la France.’ Seulement, Bonaparte oubliait que ce volatile dans la symbolique de l’héraldique représente le courage et la fierté, alors qu’il s’agit d’ un animal d’apparence chétive qui prouve par sa vaillance qu’il n’est pas nécessaire d’être fort pour avoir des vertus de combattivité (voir les coqs de combat), en cela il représente un certain esprit français qui devient exceptionnel lorsqu’il représente une résistance aux Empires. En juillet 1944, le Comité Français de Libération Nationale d’Alger émet un timbre à l’effigie du coq. La symbolique politique relève de l’évidence puisque le coq français est confronté à l’Aigle Allemand dont la représentation figure sur certains porte-enseigne nazis où ou peut voir ce rapace tenir entre ses serres la svastika. Pendant la première guerre mondiale, la propagande antiallemande usait de dessins patriotiques dans lesquels le coq affrontait victorieusement l’aigle germanique.

3. Le rôle du coq dans le rituel et la conviction maçonnique

Avant d’examiner la place du coq dans le rituel maçonnique, nous commencerons par évoquer une hypothèse. Dans la tradition mi-historique mi légendaire, la Franc-Maçonnerie spéculative moderne serait née en Écosse. Or, les templiers se sont installés en Ecosse en 1128 sur la terre de Balantrodoc non du village de Roslin appartenant au Clan Sinclair.

Il faut savoir que le dernier Maître de l’Ordre du Temple pour l’Ecosse s’appelait Sir Guillaume Sinclair et que selon une légende non vérifiée sur le plan historique, au service du roi écossais indépendantiste Robert Bruce il aurait dirigé une charge de Templiers Ecossais et Français lors de la bataille de Bonnockburn en 1314 contre les Anglais. Toujours, selon une légende bien entretenue par toute une littérature non scientifique, l’Ordre du Temple dissous sur le continent Européen et notamment en France (conséquence des arrestations du 13 septembre 1309), aurait survécu en Ecosse avant de de se métamorphoser au fil du temps en Franc-Maçonnerie. Sur les terres du clan Sinclair est édifiée la chapelle de Roslyn en 1446 par Sir William Saint-Clair, chapelle qui toujours selon des sources à caractère ésotériques serait une reproduction de l’antique temple de Jérusalem. De plus, les écossais font remonter aux alentours de 1583 les origines de la maçonnerie spéculative. Par ailleurs, des chartes de 1601 et 1628 donnaient au seigneur de Sinclair, le contrôle des Loges d’Ecosse de confession catholique en opposition des Loges de rite calviniste (1ère loge officielle de franc-maçonnerie spéculative fondée en 1583 par William Shaw). Enfin, en 1736, un autre William Saint-Clair de Roslin (1700-1778) devint le Premier Grand Maître de la Grande Loge d’Ecosse.

Quelle est la place de notre brave coq dans cette légende dorée et mythique de la Franc-Maçonnerie ?

Tout simplement, il figurait sur les armoiries du Clan Sinclair, reprenant à son compte la symbolique solaire que les anciennes civilisations attribuaient aussi à cet animal. De plus, est-ce une coïncidence, les domaines du clan Sinclair étaient situées très à l’Est de l’Ecosse, donc ils étaient censés voir la lumière avant les autres clans. En Langue Celte, Sinclair se dit Mac Na Ceardah ’La Sentinelle’ et dans l’ancien français c’est une adaptation du normand Saint-Clair, qui correspondrait à Chanteclair. Dans le recueil de récits médiévaux (1170-1250) “Le roman de Renard” l’un des personnages animaliers s’appelle Chanteclair, naturellement il s’agit du coq. Quelques siècles plus tard, Edmond Rostand écrit la pièce de théâtre dont le titre est “Chanteclerc”, du nom du personnage animalier principal qui est aussi un coq. Dans cette pièce de théâtre, Chanteclerc a le pouvoir de faire apparaître le soleil et des hiboux veulent le tuer. Comment ne pas voir une allégorie du combat éternel de la lumière de la connaissance et de vie contre les ténèbres de l’obscurantisme. J’ignore si Edmond Rostand était franc-maçon ou rosicrucien, mes recherches n’ont pu l’établir. Mais il existe une analogie troublante entre le coq et les hiboux d’un côté, et Hiram et les mauvais compagnons de l’autre. De plus, selon l’encyclopédie de la franc-maçonnerie à laquelle ont participé d’éminents spécialistes comme Patrick Négrier et Pierre-Yves Beaurepaire, le franc maçon élevé au degré de “Knight Templar “(chevalier templier) dans la Franc-Maçonnerie Anglaise porte un bijou figurant un coq.

En conséquence, le coq serait un élément fondateur, d’un point de vue symbolique, de la Franc-Maçonnerie.

Sur le plan du rituel, le travail en loge commence à midi et se termine à minuit. Que fait le franc-maçon avant ?

Lorsqu’il n’est qu’un profane qui ne s’est pas encore consacré au dégrossissement de la pierre brute, il est introduit dans le cabinet de réflexions. Dans ce cabinet, il entame une descente ésotérique au fond de la terre, afin que le profane plein de préjugés qui est en lui meurt pour qu’i renaisse en qualité d’initié.

Seul, face à lui-même, il rédige son testament philosophique et se prépare à recevoir la lumière. Aussi, le coq placé à l’Orient de ce cabinet au-dessus de la devise V.I.T.R.I.O.L (Visite l’intérieur de la terre et en te rectifiant tu trouveras la Pierre Brute) annonce la victoire de la Lumière qui fera du profane un initié sur les ténèbres des préjugés et des idées toutes faites.

Cette victoire de la Lumière n’est acquise cependant qu’à l’issue des Trois voyages quand le profane est initié à l’Orient sous le Delta Lumineux dont l’oeil unique représente la conscience morale et éthique qui doit être toujours en éveil chez le Franc-Maçon. Nous pouvons légitimement penser que la symbolique du Coq dans le cabinet de réflexions est l’équivalent du Delta dans la loge.

Nous pouvons remarquer que le profane commence sa mort symbolique (mort représentée par le crâne) dans le cabinet de réflexions en la présence du coq qui annonce la naissance spirituelle de l’initié après la putréfaction de ses chairs (une nouvelle fois symbolisé par le crâne). La transformation du profane a commencé au chant du coq donc à l’apparition du soleil et le nouvel initié débute ses travaux dans le temple avec ses frères à Midi.

A l’issue de la tenue nous sommes invités à répandre par l’exemple, l’écrit et la parole les vérités acquises. Aussi, il ne suffit pas de se rendre au temple quand le soleil est à son apogée et en sortir à son déclin pour être Franc-Maçon, même s’il s’agit d’une condition essentielle. Notre vie maçonnique commence hors du temple, à l’aube. L’aube figure le monde profane dans lequel l’initié évolue.

Lorsque le coq chante pour annoncer le lever du soleil à l’Orient, il ne se contente pas d’annoncer le triomphe journalier de la lumière sur les ténèbres, du renouvellement d’un cycle immuable mais il nous invite à la vigilance car les acquis maçonniques ne sont jamais définitifs, nous pouvons facilement les perdre face aux aléas inévitables de notre existence profane. Il nous rappelle que nous ne sommes pas à l’abri du reniement des enseignements reçus.

Enfin, il nous invite à débuter notre travail maçonnique avant de nous rendre au temple, notamment en nous efforçant de concilier notre condition maçonnique avec nos actes de la vie quotidienne (professionnelle, familiale). Ce principe est très facile à énoncer, l’appliquer relève dans bon nombre de situations, je me permets ici une expression profane, du parcours du combattant. Notre conscience peut être assimilée au coq des clochers toujours vigilant pour repousser les ténèbres et nos démons intérieurs.

Il rappelle nos engagements et notre serment, afin d’éviter d’être à l’image d’un bon nombre de pratiquants réguliers de cultes monothéistes, qui le temps d’une messe à l’église ou au temple protestant, d’une prière à la mosquée ou à la synagogue prient un Dieu d’amour et de miséricorde, pour mieux répandre l’intolérance et la haine dès la fin des offices respectifs.

En conclusions de ce paragraphe, que nous soyons des frères du Rite Français ou du Rite Ecossais Ancien et accepté, Rite Ecossais Rectifié, Frères athées, Frères adogmatiques ou frères travaillant sous les auspices du Grand Architecte de l’Univers, maçons réguliers ou irréguliers la naissance maçonnique du profane commence dans le cabinet de Réflexions et elle est annoncée par le coq à l’Orient.

Donc, de par sa présence dans tous les cabinets de réflexions, il est le symbole lumineux de la conscience universelle maçonnique, par-delà la diversité des obédiences. Comme dans le monde profane rural, il tire tous les hommes de leur sommeil mais en maçonnerie il tire le profane qui devient ’initié de son sommeil dogmatique pour reprendre une expression philosophique de Kant, il éveille sur un plan symbolique les bonnes volontés à la conscience maçonnique, en cela il rassemble ceux qui étaient dispersés.

  • Conclusions générales :
     Pour nous francs-maçons, le coq est cet animal, tel celui chantant trois fois quand Pierre renie Jésus, qui nous rappelle à notre devoir de vigilance quand notre conviction maçonnique peut flancher face aux tentations troubles (fanatisme, sectarisme, affairisme, corruption) du monde profane.

En ces temps de période électorale, il peut aussi nous rappeler que nous devons servir les idéaux de la maçonnerie pour le bien commun et non nous servir de la Franc-Maçonnerie à des fins égoïstes. Car si le franc-maçon ne doit pas participer à la “Lutte des Classes”, il ne doit pas davantage se compromettre dans la “lutte des places” dans le sens bassement politicien du terme.

Dans le monde sacré et dans l’univers maçonnique, le coq rassemble les hommes dans leur quête de la lumière intérieure. Ainsi, Nous aurions pu donner pour titre à cette planche, Le coq rassemble ce qui est épars mais cela aurait été faire preuve d’une certaine paresse en dévoilant d’emblée le coeur de notre morceau d’architecture.
Mes (sœurs), mes frères, je terminerai par cette question, entendons-nous encore le chant du coq dans nos obédiences ?

Source du document corrigé par JH : https://www.tinparis.net/fr_culture/FM_LeCOQ.html

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Le symbolisme du coq d’après Wikipédia

est lié à son comportement habituel et à son caractère mais aussi au fait qu’il est souvent le seul mâle de la basse-cour. A chaque fois que quelqu’un s’approchera, il le chassera peut-importe l’individu.

Du fait de sa vaillance, il surmonte bon nombre de monuments aux morts érigés après la Première Guerre mondiale1.

L’emblème du Mouvement wallon, de la Communauté française de Belgique et de la Région wallonne est également le coq gaulois, cependant il est représenté combattant plutôt que chantant2.

Sommaire

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Auteur : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 11/06/2017

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

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Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Créations artistiques Symbole du coq dans les cultures et traditions.2

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