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"Bien que complexes, les nouvelles directives des Etats-Unis sur l’allergie à l’arachide sont basées sur des connaissances scientifiques" par Meghan Rosen

Traduction et compléments de Jacques Hallard

samedi 20 mai 2017, par Rosen Meghan


ISIAS Santé
Bien que complexes, les nouvelles directives des Etats-Unis sur l’allergie à l’arachide sont basées sur des connaissances scientifiques
L’article original de Meghan Rosen a été publié le 13 janvier 2017 par Science News sous le titre « Though complex, new peanut allergy guidelines are based on science » ; il est accessible sur ce site https://www.sciencenews.org/blog/growth-curve/though-complex-new-peanut-allergy-guidelines-are-based-science?utm_source=Society+for+Science+Newsletters&utm_campaign=b90b119652-editors_picks_week_of_010917&utm_medium=email&utm_term=0_a4c415a67f-b90b119652-104721209

Ajout d’une information en français sur l’allergie à l’arachide

De nouvelles lignes directrices indiquent que les aliments contenant des arachides sont OK pour préparer des aliments destinés aux bébés dès l’âge de 4 à 6 mois - avec certaines réserves. Morrison1977 / iStockphoto.

Six heures avant que je donne naissance à mon fils, notre infirmière de travail et d’accouchement a commencé à s’étouffer. La cause, nous l’avons découverte plus tard, était un pot de cacahuètes que mon mari, sans méfiance, avait ouvert pour une collation.

Notre infirmière a exprimé une réaction rapide (et très allergique) : elle s’est précipitée hors de la pièce et a pris immédiatement son ‘EpiPen’ [Epipen - Traitement d’urgence des réactions allergiques sévères]. Elle s’est vite remise, à notre immense soulagement, et nous avons réussi à ne pas mettre en danger la vie de quelqu’un d’autre cette nuit-là !

L’incident effrayant m’a donné envie de garder mon bébé loin de cacahuètes pour toujours. Mais ne faites pas cela : en effet, les parents devraient nourrir (pour la plupart) les bébés, tôt et souvent, avec des aliments contenant de l’arachide, d’après les textes des nouvelles lignes directrices, élaborés et recommandées par l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses. « Nous disons que si vous introduisez les arachides tôt, vous aurez de très grandes chances de prévenir l’allergie à l’arachide  », déclare Alkis Togias, allergologue au NIAID à Bethesda, dans l’état du Maryland aux Etats-Unis.

[Voir l’article « Addendum guidelines for the prevention of peanut allergy in the United States : Report of the National Institute of Allergy and Infectious Diseases–sponsored expert panel ». Alkis Togias, MD et al. javascript:void(0);javascript:void(0);Correspondence information about the author MSc Susan F. Coopermailto:coopersu@niaid.nih.gov

http://www.jacionline.org/templates/jsp/_style2/_marlin/images/icon_email.pngmailto:coopersu@niaid.nih.govEmail the author MSc Susan F. Cooper - Correspondence information about the author MSc Susan F. Cooper

http://www.jacionline.org/templates/jsp/_style2/_marlin/images/icon_email.pngEmail the author MSc Susan F. Cooper – DOI : http://dx.doi.org/10.1016/j.jaci.2016.10.010 - Abstract - Full Text - Images - References].

Les lignes directrices, publiées le 05 janvier 2017 dans le ‘Journal of Allergy and Clinical Immunology’ et dans cinq autres revues scientifiques, incluent des pages de conseils détaillés et un regroupement des enfants selon différents facteurs de risque.

Dans l’ensemble, c’est beaucoup de choses à traiter. Mais dans l’histoire du conseil officiel sur la façon de nourrir les enfants, les arachides ont toujours été déroutantes. Il y a deux semaines, les parents auraient pu trouver des lignes directrices en vigueur depuis 2010, et concernant les « allergies à l’arachide », qui ont fondamentalement dit qu’il n’y a aucune bonne raison d’éviter les arachides dans la première année de vie des enfants. Ou un rapport de 2008 émanant de l’American Academy of Pediatrics, qui n’a pas fourni une déclaration tranchée de toute façon. Ou encore les recommandations de l’AAP 2000, disant que jeunes enfants pouvaient éviter la consommation des arachides jusqu’à l’âge de 3 ans.

Les titres publiés récemment ont apporté d’apparentes contradictions, mais la science a réellement progressé dans une direction – favorables aux arachides - pendant des années, dit Togias.

En 2008, les chercheurs ont remarqué que les enfants juifs du Royaume-Uni étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir des allergies à l’arachide que les enfants juifs d’Israël. La raison semble être basée sur le régime alimentaire. Les bébés israéliens commencent généralement à manger des aliments contenant de l’arachide vers 7 mois. Les bébés britanniques attendent généralement après leur premier anniversaire pour les consommer.

Les résultats ont détourné la sagesse conventionnelle pour retarder l’alimentation des enfants avec des arachides, et inspiré un essai en 2015, connu sous le nom de LEAP, pour en apprendre plus sur l’allergie aux arachides. Dans l’essai, 640 bébés ayant entre 4 et 11 mois, présentant un eczéma sévère et/ou une allergie aux œufs, ont été divisés en deux groupes. Un groupe d’enfants a mangé des aliments contenant de l’arachide, mais pas les enfants de l’autre groupe.

Il s’agissait du premier essai randomisé
et contrôlé (avec des témoins expérimentaux) visant à répondre à la question suivante : « devrais-je nourrir mon bébé avec de l’arachide ?. Ce que les chercheurs ont observé était remarquable : chez les enfants nourris avec des cacahuètes, l’incidence de l’allergie aux arachides a diminué d’environ 70 à 80 %.

« Les résultats ont été si impressionnants que nous avons estimé qu’il serait contraire à l’éthique de ne pas sortir ces lignes directrices » a déclaré Togias. Les nouvelles lignes directrices offrent des conseils différents selon certains symptômes pathologiques. Pour les bébés sans eczéma ni allergies aux œufs, les lignes directrices suggèrent que les parents introduisent des aliments contenant de l’arachide en même temps que d’autres aliments solides. « Il n’y a vraiment aucune restriction »,dit Togias.

Les principes fondamentaux des nouveaux conseils concernant l’arachide

En général, les aliments contenant de l’arachide sont bons pour les bébés, sauf si ceux-ci souffrent d’une allergie aux œufs ou d’un eczéma sévère. Pour les détails complets de chaque recommandation, veuillez consulter les lignes directrices qui ont été établies et/ou consultez un médecin.

Schéma de A. Togias et al . J. of Allergy and Clin. Immunol.

Le conseil est délicat pour les enfants avec l’eczéma, une éruption cutanée qui est liée aux allergies.

Les parents de bébés souffrant d’un eczéma léger à modéré, peuvent s’en tenir au plan ci-dessus, mais les aliments contenant de l’arachide doivent être introduits après d’autres aliments solides, environ à l’âge de 6 mois. (Les allergologues avec lesquels je me suis entretenue, soulignent que les bébés ne devraient jamais manger des arachides entières, ou même des morceaux de beurre d’arachide, car les deux produit présentent des risques majeurs d’étouffement).

Les bébés présentant un eczéma sévère et / ou une allergie aux œufs, devraient être testés pour exclure l’allergie aux arachides. Si le test est négatif, les aliments contenant de l’arachide obtiennent un feu vert provisoire. Un médecin peut aider les parents à décider si le bébé doit être nourri à la cantine ou à la maison avec quelques instructions.
Répéter que l’alimentation avec de l’arachide est la clé, dit l’allergologue pédiatrique J. Andrew Bird de ‘UT Southwestern and Children’s Health » à Dallas, aux Etats-Unis. « Une fois que les arachides sont incluses dans l’alimentation, elles doivent y rester », dit-il.

Il est peu probable que les États-Unis verront la même baisse de l’allergie à l’arachide rapportée dans l’essai LEAP. Mais même une réduction de 50 pour cent serait énorme, dit Togias. D’après ses estimations, les États-Unis voient environ 80.000 nouveaux cas d’allergie à l’arachide chaque année. « Si nous réduisions ce nombre de la moitié, nous épargnerions donc 40.000 enfants tout de suite », dit-il.

Pourtant, l’allergologue Katie Allen dit que les instructions nuancées des instructions risquent de compliquer le message selon lequel les arachides sont correctes saines et sans danger. « Il y a beaucoup de mérite quant à ces lignes directrices, mais je suis un peu inquiet que la population générale va lire cela et se dire : « J’ai peur que mon enfant ait une allergie aux arachides, alors je vais le faire tester », dit-il. Allen, du ‘Murdoch Childrens Research Institute’ à Victoria, en Australie.

Le test cutané utilisé pour le dépistage n’est pas aussi fiable, dit-elle. Et un résultat faussement positif * pourrait éloigner inutilement les personnes des arachides. Les lignes directrices de l’Australie sont plus simples, souligne Allen. Ils recommandent que tous les nourrissons reçoivent des aliments allergènes, y compris du beurre d’arachide, dans la première année de leur vie (à environ 6 mois, mais pas avant 4 mois). Pour moi, c’est un message plus facile à digérer. Déjà, Bird a repris la confusion au sujet des lignes directrices des États-Unis. « Il y a une maman qui a déclaré : « OK, maintenant, ça me dit que mon enfant allergique aux cacahuètes et il devrait en manger tous les jours ? Cette réponse est un grand ’non’. Ces lignes directrices visent à prévenir les allergies aux arachides, mais pas les traiter, dit Bird.

[*Selon Wikipédia, « Un faux positif est le résultat d’une prise de décision dans un choix à deux possibilités (positif et négatif), déclaré positif, là où il est en réalité négatif. Le résultat peut être issu d’un test d’hypothèse, d’un algorithme de classification automatique, ou tout simplement d’un choix arbitraire… » Article complet sur le site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Faux_positif ].

Si les conseils de base ne sont pas là, - pour les pédiatres, les allergologues et les parents - il pourrait bien se faire qu’au moins certains enfants puissent être victimes d’un Epipen (Traitement d’urgence des réactions allergiques sévères) après avoir ressenti une odeur d’arachide. Et c’est quelque chose que tout parent ne voudrait pas avoir à connaître.

Meghan Rosen est journaliste et appartient au personnel de Science News. Suivez-la sur Twitter : @MeghanDRosen.

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Annexe

L’allergie à l’arachide – Document ‘ciriha.org’

L’arachide, Arachis hypogaea, est une légumineuse riche en protéines (30%). On la retrouve un peu partout dans notre alimentation mais également dans de nombreux produits non alimentaires tels que les cosmétiques et les denrées pour animaux de compagnie.

L’allergie à l’arachide est une allergie de type I caractérisée par deux phases, une précoce et une tardive, cette dernière pouvant avoir lieu plusieurs heures après la première. Cette allergie survient plus fréquemment chez les enfants, bien qu’elle existe également chez l’adulte. Les conséquences sont d’ailleurs plus sévères chez l’adulte que chez l’enfant. Il s’agit d’une allergie persistante : seuls 20% des enfants développent une tolérance en grandissant. Onze allergènes ont été identifiés, parmi lesquels 4 sont considérés comme des allergènes majeurs. Il s’agit des allergènes Ara h 1, 2, 3 et 6.

En ce qui concerne la sensibilisation à l’allergène via l’alimentation de la mère (grossesse et allaitement), aucune étude n’a jusqu’à présent pu prouver scientifiquement une relation avec la prévalence de l’allergie à l’arachide.

Les données de prévalence varient d’une étude à l’autre : certaines études affirment qu’elle est en augmentation ces dernières années, alors que d’autres parlent de stagnation. Par ailleurs, la plupart des études portent sur les enfants et peu de données sont disponibles concernant les adultes. Etant donné les différences méthodologiques constatées pour l’obtention des résultats, il est difficile de pouvoir tirer des conclusions. Il semble toutefois qu’elle avoisine les 1%. Le problème est semblable en ce qui concerne la détermination des doses réactogènes. Les méthodes utilisées, les populations testées, les doses administrées, etc. sont des facteurs qui varient beaucoup d’un protocole à l’autre, rendant les comparaisons entre résultats difficiles. De plus, étant donné les risques sévères liés à cette allergie, on ne peut tester les patients susceptibles de présenter une réaction anaphylactique. Ainsi, les doses les plus faibles enregistrées peuvent varier fortement d’un support à l’autre (farine d’arachide, protéines, cacahuètes entières). Il est donc actuellement impossible de définir une dose exacte pour la population.

Au niveau des manifestations, il s’agit d’une des allergies les plus sévères. Elle touche plusieurs systèmes (respiratoire, cutané, cardio-vasculaire, digestif, etc) et peut entraîner une réaction anaphylactique menant parfois au décès. Les symptômes les plus couramment constatés sont cutanés. Le gold standard du diagnostic de l’allergie est le test de provocation. Il est cependant plus long, plus cher et plus risqué pour les patients que les prick tests ou le dosage des IgE spécifiques, qui ont par contre une valeur prédictive positive plus faible. Mais quelle que soit la méthode utilisée, il est indispensable de récolter l’histoire clinique du patient. La prise en charge du patient allergique à l’arachide repose encore actuellement sur l’éviction totale de l’allergène, se traduisant par un régime alimentaire souvent très strict. Ce traitement est cependant de plus en plus discuté au vu de la balance bénéfice-risque d’un tel régime. La plupart des auteurs recommandent de l’adapter au cas par cas afin de réduire au maximum la difficulté d’un régime aussi strict et de réduire son impact sur la qualité de vie du patient. Le traitement d’urgence de la réaction anaphylactique est l’administration d’une injection d’épinéphrine (deux injections sont parfois nécessaires), le plus rapidement possible dès l’apparition des symptômes. Il peut être associé à des corticostéroïdes et des antihistaminiques. Le patient devra rester plusieurs heures en observation dans une structure médicale adaptée, à cause du risque de réaction biphasique. Une seconde réaction peut en effet survenir plusieurs heures après la réaction initiale.

L’allergie à l’arachide peut présenter des réactions croisées avec le lupin, le soja, les pois, les aliments de la famille des fruits à coque, ainsi que le pollen de bouleau. Certains cas de réactions croisées ont également été constatés entre l’arachide et les graines d’agrumes.

Les procédés technologiques influencent l’allergénicité de l’arachide. Tout d’abord, au niveau du grillage des graines. Il a en effet été démontré que ce procédé augmente fortement le pouvoir allergénique des graines d’arachide, ce qui n’est pas le cas de la friture ou lorsqu’elles sont bouillies. L’allergénicité est réduite sous l’action d’autres procédés, tels l’action d’acides, d’ions, de champs électriques ou encore d’enzymes. Aussi, le potentiel allergénique des huiles est influencé par les procédés : l’huile d’arachide raffinée semble être à moindre risque pour les personnes allergiques, car elle ne contient –presque- plus de résidus protéiques. Par contre, ce n’est pas le cas pour l’huile brute ou l’huile pressée à froid, qui contient encore une certaine quantité de protéines, suffisante pour induire une réaction chez les patients sensibles. La prudence reste recommandée chez tous les patients allergiques à l’arachide.

L’arachide fait partie des substances à déclaration obligatoire en matière d’étiquetage alimentaire. La législation a cependant ses limites, par exemple en ce qui concerne les denrées non préemballées. Par ailleurs, rien n’y est mentionné à propos de la procédure à suivre en cas de risque de contamination croisée.

Enfin, l’impact de l’allergie à l’arachide sur la qualité de vie des patients est assez important, non seulement pour les patients eux-mêmes, mais également pour leurs proches et leur entourage.

http://www.ciriha.org/index.php/allergies-et-intolerances/l-allergie-a-l-arachide

Source : http://www.ciriha.org/index.php/hor-accueil

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et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 13/05/2017

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