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"L’Initiative Africaine de la Grande Muraille Verte pour un développement rural au Sahara et au Sahel" par Jacques Hallard

lundi 31 octobre 2016, par Hallard Jacques



ISIAS Arbres Forêts Agroécologie Climat

Partie 3 : L’Initiative Africaine de la Grande Muraille Verte pour un développement rural au Sahara et au Sahel

Série : Contrer la déforestation par des initiatives de sauvegarde des forêts primaires et des reboisements. Réalisations plus ou moins récentes, projets et perspectives

Jacques HALLARD, Ing. CNAM – Site ISIAS – 29 octobre 2016

Partie 1 : Méfaits des déforestations et questions sur les reboisements pour atténuer les dérèglements du climat, samedi 10 septembre 2016

Partie 2 : ’Le barrage vert algérien est un exemple de lutte contre la désertification des territoires’, par Jacques Hallard, samedi 8 octobre 2016.

Partie 3 : L’Initiative Africaine de la Grande Muraille Verte pour un développement rural au Sahara et au Sahel

Faire face à la désertification dans la bande africaine du Sahel, y faire obstacle à la régression et à la dégradation des terres cultivables, permettre aux populations locales de se maintenir et de (sur)vivre mieux dans certains territoires où la désertification rampante et lessécheresses récurrentes sont des entraves aux productions agricoles avec des plantes vivrières – garantes d’une sécurité alimentaire fragile - et, finalement tenter de s’adapter au mieux aux changements climatiques qui se manifestent là aussi : tels sont les enjeux qui avaient inspiré en 2005 une initiative d’actions concertées entre onze états concernés.

De nombreuses organisations régionales, nationales et internationales avaient apporté leur contribution à ce projet gigantesque qui visait rien de moins que de constituer une bande de terres aménagées, sur plus de 7.000 kilomètres de longueur, entre l’Océan Atlantique à l’ouest et le débouché méridional de la Mer Rouge à l’est, soit encore de Dakar au Sénégal à la République de Djibouti.

Une Agence panafricaine dite de la ‘Grande Muraille Verte’ (APGMV) (en anglais et de manière officielle ‘Panafrican Agency of the Great Green Wall’, PAGGW) a été créée en 2010, sous l’égide de l’Union africaine et de la CEN-SAD, par les états sahélo sahariens pour gérer ce projet de Grande muraille verte1 ;

Le projet de Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel reçoit le soutien de la CNUCED ou ‘Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement’ et il peut aussi s’appuyer sur les réalisations et les retours d’expériences du programme de ‘Grand Barrage Vert’ élaboré en Algérie depuis les années 1970.

Ce projet de régénération des ressources naturelles sur ces vastes territoires a notamment reçu l’appui technique et scientifique de l’IRD (Institut de recherche pour le développement’ en 2010 et du CSFD (Comité Scientifique Français de la Désertification) en 2012. Il apparaît pertinent d’envisager des actions sur des ensembles de petits secteurs géographiques bien définis, en aménageant autant que possible des jardinspolyvalents permettant de diversifier l’alimentation locale, en impliquant les populations de ces espaces afin de les convaincre d’éviter le surpâturage dans les zones plantées.

Les leçons tirées de l’expérience algérienne peuvent aider à choisir les espèces d’arbres à recommander à priori. Parmi ces dernières, il a été conseillé de faire appel notamment au filao (Casuarina equisetifolia d’origine australienne, plutôt adapté aux bords de mer), au dattier du désert (Balanites aegyptiaca) et au gommier blanc (Acacia senegal). Il a également été cité les espèces suivantes : le baobab africain (Adansonia digitata), les jujubiers (Ziziphus spp.) ou encore le karité (Vitellaria paradoxa), aux utilisations diverses.

La grande entrave à ce projet réside surtout dans le fait que la zone géographique concernée est actuellement, dans de nombreux états, l’objet d’une grande instabilité politique et sociale, avec des conflits armés, des guerres civiles compliquées et des crises humanitaires à répétition qui ne permettent pas de prendre les mesures concrètes et adéquates sur le terrain. Des politiques nationales et internationales restent à élaborer, à préciser et à faire partager auprès des populations, le plus souvent mal loties, pour une mise en œuvre pratique qui s’avère, de toute façon, urgente et indispensable.

Certains des documents indiqués ci-après délivrent des informations générales sur l’émergence de cette initiative africaine, et d’autres permettent de faire une évaluation de ce projet depuis 2010 jusqu’à aujourd’hui. Les travaux avaient commencé dans la République islamique de Mauritanie dès 201
http://www.20minutes.fr/planete/587..., mais c’est dès 2008 que la République du Sénégal avait pris les devants et c’est probablement pourquoi ce sont les réalisations de ce dernier pays qui ont pu être passées en revue et commentées. De grands efforts d’éducation populaire et de partage des savoirs et des connaissances scientifiques et techniques sont à faire dans les territoires visés par l’initiative africaine de la Grande Muraille Verte dont les premiers effets bénéfiques au Sénégal sont à amplifier ailleurs.

Sommaire

Annexe 2 Accès à des articles d’actualités sur les financements en Afrique

Annexe 3 : Arbres des régions sèches d’Afrique de l’ouest et Climat de l’Afrique (cartes)

  • Découvrons la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel
    Dans les terroirs sahéliens à vocation principale agro-sylvo-pastorale, le développement socio-économique, la sécurité alimentaire et les besoins domestiques sont fortement tributaires de la disponibilité des ressources naturelles, notamment les terres arables, ressources hydrauliques, forestières et pastorales et de leurs modes de gestion et de gouvernance. Les zones arides et semi-arides du Sahel représentent un ensemble de patrimoines culturels et biologiques remarquables qu’il convient de conserver, restaurer et valoriser.

Cependant, les effets de la désertification, la variabilité climatique et la pression anthropique en cours dans le Sahel durant des décennies ont fortement dégradé, voire détruit cet important patrimoine naturel, affectant le cadre de vie des populations et les capacités d’émergence socio-économique des Communautés locales du fait de la dégradation des bases et systèmes de production, la baisse de la productivité agricole, la chute des chaines des valeurs et la perte de revenus pour les populations.

La vulnérabilité, face à la désertification, la dégradation des terres et au changement climatique constitue pour des pays du Sahel et en particulier ceux au Sud du Sahara à faible économie fortement exposés, l’une des plus importantes menaces de ce 21ème siècle. Ces pays ont le dos au mur et doivent impérativement pour la survie de leur économie et la cohésion sociale mettre en œuvre une réponse efficiente de lutte et de gestion de ces défis. L’Initiative Africaine de la Grande Muraille Verte (IAGMV) de Dakar à Djibouti décidée en 2005 par les Chefs d’Etat et de Gouvernement des Etats au Sud du Sahara et endossée en 2007 par l’Union Africaine, constitue la solution et le modèle efficients de ces Etats face à l’enjeu environnemental et climatique. L’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte en abrégé APGMV, organisation intergouvernementale à statut juridique international est créée à cet effet par les Chefs d’État et de Gouvernement des États membres, Burkina Faso, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan, Tchad sous l’égide de l’Union Africaine par Convention internationale signée à N’Djamena (Tchad), le 17 juin 2010 et déjà ratifiée par dix (10) des onze (11) Etats membres et enregistrée aux Nations Unies le 29 mai 2015 .

La Stratégie Globale Harmonisée (SGH) de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte est à cycle quinquennal. L’approche opérationnelle est holistique, éco systémique et multisectorielle, de développement intégré, prenant en compte les interactions triptyques ECD Environnement/ Climat / Développement. Elle intègre ainsi les objectifs des trois (03) Conventions des Nations Unies sur la Désertification, le Changement climatique et la Diversité Biologique. Elle s’appuie sur quatre (4) paradigmes fondamentaux CPRV « Conservation / Protection / Restauration / Valorisation du potentiel local par des Activités Phares de Gestion Durable des Terres, de Restauration, d’Optimisation et de Valorisation du Capital Naturel (ROVCN) par des pratiques sobres en Carbone.

L’Objectif global est d’une part, de lutter contre l’avancée du désert par les pratiques éprouvées de gestion durable des terres et de renforcement et de protections des ressources naturelles et des systèmes de production et de transformation, d’assurer le développement socio-économique des Communautés locales par des plateformes polyvalentes d’Activités Génératrices de Richesses (AGR), de renforcement de l’accès aux services sociaux de base et de gestion de la transition vers l’Economie verte et d’éradiquer la pauvreté et l’insécurité alimentaire et de renforcer les capacités d’Adaptation et de Résilience d’autre part.

La Vision globale de la Grande Muraille Verte à l’horizon 2025 est la transformation des zones arides du Sahel en Pôles Ruraux Economiques et de Développement Durable (PREDD) parfaitement intégrés au tissu économique national. Le Plan d’Actions Quinquennal 2016-2020 comporte un ensemble de Programmes Prioritaires d’Actions Phares repartis dans les cinq (05) Portefeuilles ci-après :

  Portefeuille 1 : Gestion Durable des Terres et Économie Verte (GDTECOV) ;

  Portefeuille 2 : Changement Climatique, Développement Socio-économique et Gouvernance dans les Terroirs (CCDSEDT) ;

  Portefeuille 3 : Recherche d’Accompagnement et Développement (RAD) ;

  Portefeuille 4 : Communication, Marketing et Plaidoyer (CMP) ;

  Portefeuille 5 : Système d’Information, Observatoire, Alerte Précoce et Réponse (SIOBAP).

Copyright © 2014 Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte - Source : http://www.grandemurailleverte.org/

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  • Tout savoir (ou presque) avec Wikipédia sur la Grande Muraille Verte
    La Grande muraille verte, ou Initiative Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel – Document Wikipédia

La Grande muraille verte, ou Initiative Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel, est un projet développé par l’Union africaine pour affronter les effets préjudiciables tant socio-économiques qu’environnementaux de la dégradation des terres et de la désertification dans le Sahara et le Sahel.

Photo satellite du Sahara en 2002.

Présentation

Depuis l’idée initiale d’un mur d’arbres traversant le désert africain d’est en ouest pour stopper l’avancée du désert, la vision de la Grande muraille verte s’est peu à peu transformée en une mosaïque d’interventions destinées à relever les défis auxquels sont confrontées les populations du Sahel et du Sahara. La Grande muraille verte est désormais considérée comme un outil de programmation pour le développement rural. L’objectif de ce partenariat sous-régional est de renforcer la résilience des populations et des systèmes naturels de la région grâce à une gestion rationnelle des écosystèmes, à une gestion durable des terres, à la protection du patrimoine rural et à l’amélioration des conditions de vie des communautés locales.

En contribuant à l’amélioration des revenus des populations locales, la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel est ainsi une réponse aux effets combinés de la dégradation des ressources naturelles et aux épisodes de sècheresse dans les zones rurales. L’initiative est un partenariat qui soutient les efforts des communautés locales dans la gestion et l’utilisation durable des forêts, des pâturages et de l’ensemble des ressources naturelles dans les terres arides. La Grande muraille verte contribue également à l’atténuation du changement climatique, à l’adaptation à ses effets et à l’amélioration de la sécurité alimentaire dans le Sahel et le Sahara.

Historique

L’idée d’une muraille verte est apparue en 2002 lors du Sommet spécial tenu à N’Djamena, au Tchad, à l’occasion de la journée mondiale pour combattre la désertification et la sècheresse. Cette idée fut approuvée lors de la septième session de la Conférence des dirigeants et chefs de gouvernement africains de la Communauté des États sahélo-sahariens à Ouagadougou, au Burkina Faso, les 1er et 2 juin 20051. Depuis lors, le concept de Grande muraille verte a fortement évolué. Les leçons tirées du Barrage vert algérien ou de la muraille verte chinoise ont permis de mieux comprendre le besoin d’une approche multi-sectorielle pour des résultats durables2. Depuis une initiative de plantation d’arbres, la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel est donc devenue un outil de programmation du développement. Lors de la 8e session des dirigeants et chefs de gouvernement africains tenue le 29 et 30 janvier 2007 à Addis-Abeba, en Éthiopie, les dirigeants et les gouvernements ont approuvé l’initiative de Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel pour lutter contre les impacts sociaux, économiques et environnementaux de la désertification dans la région1. Ensemble, onze états sahélo-sahariens (Burkina Faso, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Tchad) ont créé l’Agence panafricaine de la grande muraille verte (APGMV)1.

Afin de partager une vision commune, une Stratégie Régionale Harmonisée pour la mise en œuvre de l’Initiative Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel a été adoptée en septembre 2012 par la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE). Lors de cette rencontre, les ministres ont déclaré que la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel était un programme phare de l’Union africaine pour contribuer à l’objectif d’un « monde où la dégradation des terres serait nulle » adopté lors de la Conférence des Nations unies sur le développement durable RIO+203.

Partenaires

L’Initiative Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel est un programme de l’Union africaine réunissant plus de 20 pays de la région sahélo-saharienne, dont l’Algérie, le Burkina Faso, le Bénin, le Tchad, le Cap-Vert, Djibouti, Égypte, Éthiopie, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Somalie, le Soudan, la Gambie et la Tunisie.

Cette initiative est soutenue par de nombreuses organisations régionales et internationales, y compris :

Les principes de ce partenariat ont été définis lors de nombreuses discussions par la Commission de l’Union africaine (CUA) et le Secrétariat de la CEN-SAD. L’initiative est considérée comme une mosaïque d’actions intégrées pour répondre aux problématiques ayant « une incidence sur la vie et les moyens de subsistance des populations du Sahel et du Sahara ».

L’Initiative ne se limite pas à une initiative de reboisement, c’est un outil de programmation pour le développement rural. La portée géographique de la Grande muraille verte est définie comme la périphérie du Sahara, au nord et au sud, et comprenant les oasis sahariennes, et des enclaves comme le Cap-Vert. En établissant un cadre pour améliorer les synergies et les coopérations, la Grande muraille verte renforce les mécanismes existants tels que le Programme global africain de développement agricole, programme environnemental (PDDAA) du NEPAD, les programmes d’action sous-régionaux, régionaux et nationaux de lutte contre la désertification. Pour assurer le succès de cette initiative, la Stratégie Régionale Harmonisée souligne l’importance des partenariats entre parties prenantes (à l’échelle nationale, régionale et sous-régionale), la nécessité d’intégrer l’initiative dans les programmes nationaux, régionaux et interrégionaux existants, la possibilité accrue de partager les leçons apprises et les meilleures pratiques (notamment à travers la coopération Sud-Sud et le transfert de technologie), et promeut la participation des acteurs locaux pour garantir la durabilité des actions5.

Mise en œuvre

Au Sénégal, la grande muraille verte prend la forme de parcelles de 600 hectares où des arbres sont plantés, avec une organisation spécifique pour l’exploitation de la flore, y compris des jardins polyvalents exploités par des coopératives pour produire des fruits et légumes frais. Une amélioration de la biodiversité est observée tant pour la flore que pour la faune6.

La désertification du Sahel et du Soudan oriental

Article détaillé : Histoire naturelle du Sahara.

La désertification naturelle

Photos Évolution de la végétation en Afrique sub-saharienne.

Depuis la préhistoire, le Sahara connaît des phases naturelles d’extension et de recul, mais le phénomène d’extension a pris de l’ampleur à cause de l’accroissement des populations sur sa périphérie et des changements climatiques. Depuis 1900, le Sahara a ainsi progressé vers le sud de 250 kilomètres et ce sur un front qui en fait plus de 6 000. C’est ainsi que la steppe du Sahel connaît un dessèchement relativement brutal.

Les effets de l’activité humaine

« Selon le rapport 2008 du Fonds des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les efforts de conservation des forêts dans les pays du Sahel sont très faibles par rapport au processus de déforestation. Environ deux millions d’hectares de forêts dans la bande sahélienne sont perdus annuellement. »

—  Koffigan E. Adigbli, La grande muraille verte pour arrêter la désertificationnote 1.

Les activités humaines, telles que les cultures, le pâturage, le déboisement et les constructions, se cumulent et conduisent à l’appauvrissement, l’endommagement et surtout à la déstabilisation de la couche superficielle de terres arables[réf. nécessaire].

Critiques du projet

La première source de critique du projet concerne la crainte d’une menace envers les communautés indigènes : « développer des plantations obligerait de surcroît à déplacer les gens vivant sur les terres destinées à la Grande Muraille Verte et réduirait encore des ressources en eau déjà rares »7. Il est vrai que le schéma conceptuel de la Grande muraille verte traverse à la fois des zones habitées et non habitées.

Mais les plantations d’arbres nouvelles ont également besoin que la population s’en occupe. De plus, une couverture forestière apporte de nombreux éléments positifs pour la population : une protection des champs contre le vent et l’érosion, un apport d’éléments nutritifs dans un sol presque mort ; les feuilles mortes créent une litière qui protège et régénère les sols des champs si celles-ci y tombent et les arbres aident également le sol à augmenter sa capacité à garder l’eau.

Ce projet étant favorable pour les populations voisines de la muraille, il semble donc inutile de délocaliser les populations indigènes puisque la participation des communautés est essentielle au bon fonctionnement du projet. Pour mettre en œuvre cette initiative l’IAGMV veut adopter une approche globale et multisectorielle qui associe le savoir–faire local avec les connaissances scientifiques novatrices8. Ainsi le projet est fondé sur une intégration sociale des populations. Mais certains restent négatifs à cet égard et craignent que les communautés locales ne soient pas correctement informées sur le projet et qu’elles servent en réalité de main d’œuvre bon marché7.

De plus, les populations de ces régions sont trop dépendantes de la biomasse pour respecter une nouvelle forêt9. D’autre part, « la Grande Muraille Verte pourrait interférer avec les circuits migratoires des communautés pastorales ; elle devrait plutôt incorporer les systèmes ancestraux de gestion des terres. Il vaudrait mieux protéger ce qui existe déjà dans la région, arrêter de couper les arbres dans les vallées et les oasis, réparer les dégâts causés par le changement climatique, éduquer les communautés sur les REDD et remplacer le bétail perdu »7.

La deuxième critique évoque une difficulté de mise en œuvre du projet dans des régions politiquement instables. En effet, au Mali le projet a été plusieurs fois reporté pour ces raisons10. La même situation est présente au Soudan. S’il y a des risques sécuritaires et terroristes, il est difficile pour les scientifiques de se rendre dans ces régions pour aider les populations locales à développer le projet, en particulier si ceux-ci sont des étrangers11.

Une troisième remarque concerne une mauvaise définition du problème. Le Sahara n’avance pas par vague comme un fléau mais le problème d’appauvrissement ne touche que des petites poches de terres localisées12. Ce phénomène n’est pas uniforme : « ce sont ces bandes de terre qu’il faut viser, pas toute la bordure Sahel-Sahara »12. Certains scientifiques restent optimistes car bien que le problème ne soit pas celui annoncé « au moins quelque chose est entrepris »9. Même si ce projet veut lutter contre une désertification qui n’existe pas, la plantation d’arbres ne peut être que bénéfique pour lutter contre la dégradation des sols qui existe réellement.

Pour finir, les pessimistes appuient que certaines initiatives de ce genre ont déjà été menées et ont conduit à un échec, comme en Algérie avec le « Barrage vert »11. Les optimistes quant à eux amènent l’argument des initiatives réussies. Par exemple, le projetShelterbelt mis en place aux États-Unis après le Dust Bowl13, ou les ceintures vertes construites en périphérie urbaine en Mauritanie et au Niger11.

Notes et références

Notes

  • Voir Bibliographie.
    Références
  • Gestion différenciée
  • Intégrité écologique
  • Écologie du paysage
  • Réintroduction
  • Résilience écologique
  • Génie de l’environnement
  • Réchauffement climatique
  • Liens externes

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    • Contribution de l’IRD 2010 : « Comment stopper le désert ? »
      La Grande Muraille Verte : comment stopper le désert ? - Juin 2010 - Rédaction DIC – Gaëlle Courcoux - Fiches d’actualité scientifique IRD.

    L’Institut de recherche pour le développement (IRD) est un organisme français de recherche, original et unique dans le paysage européen de la recherche pour le développement. Privilégiant l’interdisciplinarité, l’IRD centre ses recherches, depuis plus de 65 ans, sur les relations entre l’homme et son environnement en Afrique, Méditerranée, Amérique latine, Asie et dans l’Outre-Mer tropical français. Ses activités de recherche, de formation et d’innovation ont pour objectif de contribuer au développement social, économique et culturel des pays du Sud… Source : https://www.ird.fr/

    Selon Wikipédia « L’Institut de recherche pour le développement (IRD) est un établissement public français sous la tutelle des ministères chargés de la Recherche et de la Coopération, remplaçant l’Office de la recherche scientifique et technique outre-mer (ORSTOM). Cet organisme participe à des recherches scientifiques et techniques par le biais d’accords signés entre la France et certains pays en développement. Ces programmes de recherche destinés à apporter une aide au développement des pays du Sud s’orientent autour des sciences humaines et sociales (géographie, sociologie…), des sciences de la santé (maladies infectieuses, grandes endémies, nutrition, environnement) et des sciences de la nature (hydrologie, pédologie, géophysique, ichtyologie…). Le siège de l’IRD est situé à MarseilleParis jusqu’en septembre 2008)… »

    Article complet sur le site suivant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_de_recherche_pour_le_d%C3%A9veloppement

    Photo - © IRD / Vincent Simonneaux

    Le désert ronge les terres fertiles au Sahel depuis des décennies. Pour enrayer son avancée, onze pays africains (a) s’unissent pour édifier une « Grande Muraille Verte ». Initié en 2005, ce vaste projet vise à reboiser une bande de 15 km de large sur 7000 km de long, de Dakar à Djibouti.

    (a) le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Soudan, l’Egypte, l’Ethiopie et Djibouti.

    Pour optimiser les performances de ce mur de verdure, une communauté d’experts internationaux, dont des chercheurs de l’IRD, est mobilisée. Objectifs : choisir les techniques de revégétalisation et les espèces les plus adaptées. En ce sens, les experts 2 mettent entre autres l’accent sur un phénomène naturel, présent chez la plupart des espèces végétales : la symbiose entre la plante et un champignon. Favoriser ce processus améliorerait en effet la croissance des plants dans les sols dégradés et augmenterait leur résistance à la sécheresse. Par ailleurs, parmi les différentes essences qui seront utilisées, un arbre aux qualités remarquables est préconisé 3 : le filao, capable de fixer l’azote de l’air et de coloniser ainsi des terres appauvries.

    Reste à déterminer comment intégrer ce projet dans un milieu déjà exploité et permettre aux habitants d’en retirer les bénéfices.

    Au Sahel, sous l’effet des changements climatiques conjugués à une exploitation agricole intense dû à la pression démographique, la zone forestière régresse. Ce déboisement entraîne une dégradation des sols et une désertification quasi inexorables. Aujourd’hui, les deux tiers de l’Afrique sont devenus désertiques ou fortement dégradés.


    Stopper le désert

    Photo - © IRD / Vincent Simonneaux Les deux tiers du continent africain sont aujourd’hui désertiques ou fortement dégradés. Pour enrayer le phénomène de désertification, la Grande Muraille Verte sera édifiée, de Dakar à Djibouti, sur 7 000 km de long et 15 km de large. 

    En réponse à ce fléau, onze pays africains (b) ont initié dès 2005 un projet d’envergure continentale, piloté par l’Union africaine : la Grande Muraille Verte. Telle une ligne de résistance pour contrer la progression du désert, ce mur de verdure de 15 km de large sera édifié de Dakar à Djibouti, soit 7000 km de long.

    (b) Ces travaux sont réalisés par des chercheurs du Laboratoire des Symbioses Tropicales et Méditerranéennes (UMR IRD, CIRAD, INRA, Montpellier SupAgro, Université Montpellier 2) en collaboration avec l’Université Cadi Ayyad de Marrakech au Maroc et de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal.

    Pour sa mise en œuvre, un comité de spécialistes des arbres et des milieux arides, dont des scientifiques de l’IRD, a été sollicité. Ils doivent déterminer les techniques les plus appropriées et choisir les espèces les plus adaptées au contexte sahélien (résistance à la sécheresse, capacité de se développer dans des sols carencés en nutriments, réhabilitation de la fertilité, etc.) afin d’optimiser les performances des opérations de reboisement.


    Les champignons, des alliés de choix

    Pour reconquérir les milieux dégradés, les scientifiques de l’IRD et leurs partenaires 2 recommandent notamment l’exploitation d’un phénomène naturel, vieux de 400 millions d’années et présent aujourd’hui chez plus de 80% des espèces végétales : l’association entre une plante et un champignon, appelée symbiose mycorhizienne. Le champignon joue un rôle primordial pour la nutrition hydrique et minérale de la plante hôte. En effet, il prélève et transporte vers cette dernière des éléments nutritifs très peu mobiles dans le sol, principalement le phosphore.

    Deux voies biotechnologiques sont envisageables : l’introduction en masse d’une souche fongique performante (on parle de « mycorhization contrôlée ») ou l’utilisation de plantes dites facilitatrices, ou « nurses », qui vont augmenter le potentiel mycorhizien du sol. Les chercheurs ont en effet montré, lors d’études menées au Sénégal et au Maroc, que ces pratiques améliorent la pousse des plantes dans les sols carencés en nutriments et en milieu aride : mortalité des plants diminuée, croissance en hauteur significativement plus élevée, meilleure croissance racinaire, utilisation des ressources en eau optimisée et donc meilleure résistance au stress hydrique. Il n’existe actuellement que très peu d’études sur ces biotechnologies en conditions réelles, en particulier dans les régions arides et semi-arides.


    Le filao, un arbre particulièrement bien adapté

    Photo - © IRD / Claudine Franche - Parmi les différentes essences préconisées dans le cadre du projet de la Grande Muraille Verte, les filaos pourront permettre de revégétaliser des sols dégradés (ici en Tunisie). 

    Autre objectif : les plantes sélectionnées pour la Grande Muraille Verte, locales ou importées, doivent faire preuve d’une faculté d’adaptation au milieu sahélien et posséder des qualités écologiques appropriées à la lutte contre la désertification. Parmi les essences qui seront utilisées, les experts 3 préconisent notamment l’arbre tropical Casuarina , plus connu sous le nom de filao. Ce dernier a en effet acquis au cours de son évolution des qualités remarquables qui lui permettent de pallier les carences des sols dégradés et de les revégétaliser : c’est un arbre dit pionnier, c’est-à-dire capable de coloniser des sols très pauvres en éléments minéraux. Il doit cette faculté exceptionnelle à une association symbiotique avec une bactérie, appelée Frankia , contenue dans le sol. Celle-ci offre à l’arbre la capacité unique de fixer l’azote de l’air, quand cet élément essentiel manque dans le sol. Pour cela, la bactérie forme sur les racines du filao des organes spécialisés, appelés nodules, capables de transformer l’azote atmosphérique en ammonium, directement assimilable par la plante.

    Pour comprendre comment cet arbre s’adapte aux sols carencés et modifie l’architecture de son système racinaire, une équipe de recherche (c) tente de décrypter les mécanismes moléculaires qui gouvernent la formation et le fonctionnement des nodules racinaires fixateurs d’azote. Ils ont ainsi caractérisé un des gènes indispensables à la symbiose entre le filao et Frankia .

    (c) Ces travaux sont réalisés par des chercheurs de l’UMR Diversité et Adaptation des Plantes Cultivées (IRD, CIRAD, INRA, Montpellier SupAgro, Université Montpellier 2) en collaboration avec des scientifiques de la Chinese Academy of Forestry à Guangzhou et du CSIRO Plant Industry à Canberra en Australie.

    https://www.ird.fr/var/ird/storage/images/media/ird.fr/dic/fas/images/bande-de-filaos-des-niayes/136630-1-fre-FR/bande-de-filaos-des-niayes_medium.jpg

    Photo - © IRD / Nathalie Diagne - Bande de filaos des Niayes, le long du littoral de Dakar à St-Louis au Sénégal, servant à fixer les dunes et comme barrière contre le vent. Depuis 1948, cette plantation a permis d’améliorer la fertilité des sols et d’augmenter les productions maraîchères.

    Originaire d’Australie, le filao est surnommé « arbre de fer », pour la dureté de son bois. Il est d’ores et déjà employé dans diverses régions du monde pour la production de biomasse et de bois de chauffage, pour la restauration de la fertilité des sols et pour la lutte antiérosive.

    Ces travaux montrent l’intérêt de valoriser, dans le cadre de la Grand Muraille Verte, la symbiose mycorhizienne et les espèces, telles que le filao, adaptées au contexte sahélien. La communauté d’experts doit désormais établir les modalités d’intégration de ce faramineux projet dans un milieu déjà occupé et exploité. Pour cela, les techniques de reboisement préconisées doivent être compatibles avec les usages et pratiques en vigueur dans les pays traversés et les espèces choisies doivent pouvoir être valorisées par les économies locales concernées.

    Fiche d’actualité scientifique n°353 (PDF, 684 Ko)

    Claudine FRANCHE, directrice de recherche à l’IRD
    UMR Diversité et Adaptation des Plantes Cultivées – DIAPC (IRD, CIRAD, INRA, Montpellier SupAgro, Université Montpellier 2)
    Tél : 33 (0)4 67 41 62 60 claudine.franche@ird.fr

    Adresse :
    Centre IRD à Montpellier 911 avenue Agropolis BP 64501 34394 Montpellier cedex 5

    Robin DUPONNOIS, directeur de recherche à l’IRD
    Laboratoire des Symbioses Tropicales et Méditerranéennes - LSTM (UMR IRD, CIRAD, INRA, Montpellier SupAgro, Université Montpellier 2)
    Tél : + 221 33 849 33 22 robin.duponnois@ird.fr

    Adresse : IRD Bel-Air Route des hydrocarbures BP 1386 CP 18524 Dakar Sénégal

    REFERENCES :
    Le projet majeur africain de la Grande Muraille Verte, Concepts et mise en œuvre, coord. scientifique Professeur Abdoulaye Dia et Docteur Robin Duponnois, IRD Editions, 2010.

    Sur le même sujet - Dossiers Suds en ligne : La désertification dans tous ses états

    Unité(s) de recherche


    Coordinatrice Gaëlle Courcoux, fichesactu@ird.fr


    Relations avec les médias : Cristelle Duos presse@ird.fr


    Indigo, photothèque de l’IRD : Daina Rechner indigo@ird.fr www.indigo.ird.fr

    Source : https://www.ird.fr/la-mediatheque/fiches-d-actualite-scientifique/353-la-grande-muraille-verte-comment-stopper-le-desert

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    • Que cache la Grande Muraille Verte ? - Mis à jour le 30/07/2011 à 10:48 – Document ‘Slate Afrique’ - Photo - Mise en œuvre de la Grande Muraille Verte au Sénégal, 21 août 2010 © Axel Ducourneau
      Projet transcontinental réunissant onze pays sahélo-sahariens, la Grande Muraille Verte a pour ambition d’armer les populations locales pour lutter contre la désertification.

    Qu’est-ce que la Grande Muraille Verte (GMV) ? Cette appellation à la fois énigmatique et poétique interpelle l’imaginaire. Et pour cause, la GMV est un ambitieux projet panafricain qui fait rêver. Pour lutter contre la désertification, il prévoit de relier Dakar (Sénégal) à Djibouti par une longue barrière verdoyante de 7.000 kilomètres de long sur 15 kilomètres de large. Cette initiative historique lancée officiellement en janvier 2007 veut répondre aux problématiques de plus en plus pressantes des populations du Sahel, dont les conditions de vie ne cessent de se dégrader.

    En premier lieu, le Sahel (bordure, rivage, en arabe) désigne la bande de territoire située au sud du désert du Sahara partant de l’océan Atlantique jusqu’à la corne de l’Afrique et constituée de savanes et de steppes. La ceinture sahélienne traverse les onze pays signataires du projet de la GMV : Sénégal, Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan, Ethiopie, Erythrée et Djibouti. 

    Les populations qui vivent dans la région sont confrontées d’une part à une sécheresse endémique depuis plus de 30 ans, et d’autre part à la désertification. Cette notion ne doit pas être entendue au sens propre du terme comme un phénomène de progression du désert dans les terres, mais plutôt comme une dégradation des sols accentuée par le manque de précipitations (entre 100 et 600 mm par an).

    D’après un rapport de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, datant de 2005 sur la situation des forêts dans le monde, les 11 pays sahélo-sahariens concernés par la GMV perdraient en moyenne 1,712 million d’hectares de forêts chaque année.

    Le tracé initialement proposé pour la GMV (d’après UA, CEN‐SAD, Sénégal 2008b) © CSFD. Consulter la carte du Tracé Indicatif Global du projet majeur de la Grande Muraille Verte Dakar-Djibouti. Localisation de la GMV au Sénégal. Se reporter à la source : http://books.openedition.org/irdeditions/2146

    Démêler le vrai du faux

    Considérer le désert du Sahara comme un fléau, un cancer qui rongerait année après année les terres arables des hommes, serait une grossière erreur. Un rapport du Comité scientifique français contre la désertification (CSFD) démonte certaines idées reçues autour de la GMV.

    « Le Sahara est un écosystème parfaitement ’sain’ qui existe sur notre planète depuis bien avant l’homme et contribue, à l’instar des autres déserts du monde, de façon très précieuse à sa diversité et sa richesse (biologique, paysagère, culturelle). Il ne constitue en rien l’expression d’un mauvais état de santé du milieu. » 

    Le Sahara demeure un écosystème désertique stable, même s’il n’est pas immobile. L’idée que la GMV consiste à planter un mur d’arbres pour freiner une avancée hypothétique du Sahara est donc à écarter. Les causes de la désertification se trouvent ailleurs. Comme le rappelle Richard Escadafal, président du Comité scientifique français contre la désertification (CSFD),

    « l’idée de planter un mur vert doit être vue comme un simple étendard à un projet dont la réalité est bien différente. Si la reforestation est une donnée à prendre en compte dans le cadre d’une revalorisation des terres et de l’agriculture, l’origine du problème n’est absolument pas l’avancée du désert ».

    Priorité à l’intégration sociale

    Dans le cadre de la GMV, l’homme se pose tant dans le rôle de victime que de bourreau. La désertification relève davantage d’une dégradation des terres à un niveau local, et n’est pas observée exclusivement dans des zones arides ou semi-arides.

    Une dégradation principalement due à des facteurs anthropiques, donc résultant de l’action de l’homme sur l’environnement : activités sylvopastorales inadaptées, monoculture, activités minières, surpâturage, etc. Si la régénération naturelle des sols n’a plus les moyens ni le temps de faire son œuvre, les sols s’appauvrissent et les rendements agricoles diminuent.

    La sécheresse qui sévit dans la région n’a évidemment rien arrangé face à la diminution des ressources naturelles renouvelables (eau, sol, faune et flore). L’appauvrissement des sols est également renforcé par l’érosion éolienne et hydrique, et sans végétation pour protéger les terres, c’est tout un écosystème qui est menacé.

    Photo - Zone de la Grande Muraille Verte au Sénégal, 14 août 2009 © Axel Ducourneau

    « La désertification, si j’ose dire, est purement artificielle. Elle est uniquement le fait de l’homme. Elle est d’ailleurs relativement récente et pourrait être combattue et enrayée », préconisait déjà en 1927 le forestier et zoologiste français Louis Lavauden qui a beaucoup travaillé en Afrique.

    Et la boucle est bouclée. Car avec moins de végétation, les populations locales vont davantage se concentrer sur des activités d’élevage et de pâturage, ce qui ne va qu’aggraver le phénomène. C’est pourquoi le reverdissement du Sahel ne saurait être envisagé sans un changement structurel et préalable des activités humaines dans les régions victimes de désertification. Avec une priorité accordée aux espèces locales en fonction du milieu dans le but d’une reforestation diversifiée.

    « Il est nécessaire d’améliorer l’état naturel de la région avec des techniques en rapport avec une intensification écologique et une participation des populations locales. On ne pourra remonter le niveau de fertilité des terres qu’en investissant dans l’agriculture et le social.

    C’est pourquoi le vrai problème se situe davantage dans la stérilité des sols que dans l’invasion des terres par le sable du Sahara, qui n’est au demeurant qu’une impression mais sûrement pas le cœur du problème.

    Le manque de précipitations a accéléré le phénomène, car s’il n’y a plus d’eau pour l’agriculture la population va se concentrer davantage sur l’élevage », souligne Richard Escadafal.

    Ainsi, il ne faut pas imaginer que la GMV serait érigée dans des zones inhabitées aux portes du désert. Le projet est avant tout fondé sur l’intégration sociale des populations de la sous-région, et l’activité de l’homme ainsi que son implication dans le projet sont des facteurs indispensables à son succès. 

    « Pour que la région puisse se reverdir, il faut donc investir dans l’agriculture et donner aux paysans le moyen d’avoir des greniers, des stocks, des ressources pour la semence, des équipements agricoles, un accès aux méthodes de compostage pour enrichir les sols afin d’accroître la fertilité et donc remonter la pente économique », ajoute le président du CSFD.

    Le problème de l’instabilité politique

    Le terme de « mur » n’est pas à prendre au premier degré et se réfère davantage à une interface d’échanges et de développement local. Le tracé n’est d’ailleurs ni linéaire, ni même continu. Il résulte d’une étude conjointe des pays signataires en fonction de facteurs environnementaux (pluviométrie, typographie, accessibilité…) nécessaires au développement d’activités agricoles, domestiques et d’élevage.

    Si pour la majeure partie du tracé, la GMV est encore au stade de l’ébauche théorique, l’instabilité politique qui règne dans certaines régions pourrait constituer un frein au bon développement du projet. Robin Duponnois, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le dévelopement (IRD), précise :

    « Le tracé passe dans des endroits assez instables (Mauritanie, Niger, Tchad, Soudan) et des zones de niveau orange et rouge en termes de risques sécuritaires et terroristes. Les scientifiques ne sont donc pas autoriser à s’y rendre, en particulier les étrangers. »

    En témoigne la situation actuelle au Soudan en proie à des conflits internes depuis l’indépendance du Soudan du Sud officialisée le 9 juillet 2011. Source : Bureau aménagement et cartographie de la Direction des Eaux et Forêts. Données ESRI, janvier 2008

    Un projet innovant ?

    Si la GMV fait beaucoup parler d’elle, il ne faudrait pas croire que cette idée de vouloir reverdir des zones perdues par l’homme soit fondamentalement innovante. De nombreux précédents ont fait figure de cas d’écoles dans le cadre de l’élaboration de la feuille de route de la GMV.

    Par exemple, en 1985, les régions de Maradi et de Zinder dans le sud du Niger avaient lancé un programme de régénération naturelle assistée (RNA) des arbres dans les champs des agriculteurs. Selon le CSFD, « l’échelle de cette régénération est évaluée à 4 millions d’hectares (soit 15 à 20 fois plus d’arbres en 2005 qu’en 1975). » 

    « Les arbres sont pour nous comme le mil […] les arbres servent comme un brisevent […] sans arbres nos animaux n’auraient rien à manger », avaient témoigné certains agriculteurs de la zone cités dans le rapport.

    Citons encore l’exemple des villes de Niamey au Niger en 1965 et de Nouakchott en Mauritanie en 1975, qui ont toutes deux installé des « ceintures vertes » en périphérie urbaine afin de se protéger contre les tempêtes de sable.

    Si ces projets ont eu un certain succès dans leur réalisation, d’autres n’ont pas été probants. L’Algérie, avec son Barrage vert, en a fait l’expérience. Ce projet lancé en 1971 avait pour but de lutter contre la désertification dans les régions du sud. D’une longueur prévue de 1.500 kilomètres sur 20 kilomètres de large, les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes du gouvernement. Selon Escadafal :

    « Beaucoup d’efforts ont été faits et beaucoup d’arbres ont été plantés. Malheureusement, les populations locales n’ont pas été impliquées comme elles auraient dû l’être et le manque de diversité des espèces végétales a compromis le projet. Il se poursuit toujours aujourd’hui, mais dans une moindre mesure. »

    De même que la Grande muraille verte de Chine, projet à grande échelle datant de 1978 et qui prévoit la création d’une forêt de 4500 kilomètres de long sur 100 kilomètres de large. Il s’agit également d’un projet de lutte contre la désertification et de protection des terres contre les tempêtes de sable provenant du désert de Gobi, de plus en plus nombreuses. L’échéance du projet est prévue pour 2074, mais la Chine semble avoir favorisé la quantité plutôt que la qualité. A en croire le site britannique du Guardian :

    « La vulnérabilité de cette nouvelle forêt s’est révélée en 2009 lorsque des tempêtes hivernales ont détruit 10% de cette mince barrière. »

    C’est pourquoi la Grande Muraille Verte s’inscrit dans le prolongement de savoirs et expériences du milieu et de l’environnement sahélo-sahariens, explique le chercheur Robin Duponnois :

    « C’est avant tout une volonté de capitaliser les connaissances déjà existantes dans le cadre de la lutte contre la désertification, de mettre en commun divers projets qui sont d’ores et déjà en cours. L’impulsion globale de cette initiative rentre dans le cadre des Objectifs millénaires pour le développement. »

    Source : http://www.slateafrique.com/17383/grande-muraille-verte-sahel-desertification-environnement-reboisement

    Pour plus de détails, on peut consulter l’ouvrage de l’IRD « Le projet majeur africain de la Grande Muraille Verte », Abdoulaye Dia et Robin Duponnois - Partie III Réalisations. La mise en œuvre de la composante nationale Grande Muraille Verte du Sénégal : approches, réalisation et impact, de Matar Cisse, (Direction des Eaux et Forêts et de Conservation des Sols du Sénégal du Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et des Bassins de Rétention du Sénégal cissematar@orange.sn) et Papa Sarr (Direction des Eaux et Forêts et de Conservation des Sols du Sénégal du Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et des Bassins de Rétention du Sénégal.
    © IRD Éditions, 2010 - Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 - Texte intégral avec illustrations et photos à la source : http://books.openedition.org/irdeditions/2146

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    • La Grande Muraille Verte, mythes et réalités - Mmis à jour le 30/07/2011 à 10:10
      Auteur : Anaïs Toro-Engel, Journaliste à ‘SlateAfrique’. Ses derniers articles – Document ‘SlateAfrique’ qui remercie Axel Ducourneau pour sa contribution. Photo - Jeunes boutures d’arbres, 18 mai 2009, Sénégal © Axel Ducourneau

    La mobilisation pour ce projet historique semble de plus en plus soutenue, mais qu’en est-il sur le terrain ?

    Sur le papier, la Grande Muraille Verte est un projet prometteur et plein d’espoir pour les populations sahéliennes. Néanmoins, il demeure un vaste chantier qui n’est pas encore devenu prioritaire dans l’agenda de tous les pays signataires. Sans compter qu’à ses débuts, il avait reçu un accueil plutôt mitigé de la part de la communauté scientifique.

    L’historique du projet

    Les origines du projet remontent aux années 80, quand Thomas Sankara, alors président du Burkina Faso, avait formulé l’idée de reboiser certaines régions du Sahel. Mais il faudra attendre le 7e sommet des leaders et chefs d’Etats de la Cen-Sad (Communauté des Etats sahélo-sahariens) organisé à Ouagadougou les 1er et 2 juin 2005 pour que le président nigérian de l’époque Olusegun Obasanjo remette sur les rails ce projet de reboisement.

    L’idée fait son chemin et est ensuite reprise par Abdoulaye Wade, le président sénégalais, qui lui donnera son nom actuel de Grande Muraille Verte ou Great Green Wall en anglais. Wade sera nommé par la suite coordinateur de la mise en œuvre du projet.

    La machine se met doucement en route, jusqu’à ce que l’Union africaine adopte l’initiative « Grande Muraille Verte du Sahara » lors de la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union africaine des 29 et 30 janvier 2007.

    Le Sénégal prend tout de suite les devants, son ministère de l’Environnement allant jusqu’à qualifier le projet de « priorité nationale » en 2008. Sa présentation lors des sommets mondiaux de Copenhague en 2009 et de Cancún en 2010 permet en outre d’inscrire la GMV dans une perspective de lutte plus globale contre le réchauffement climatique.

    Dans son organisation stricto sensu, le projet s’en tient à sa vocation panafricaine. La hiérarchie décisionnaire a été répartie entre différents acteurs du continent : l’Union africaine et le secrétariat général de la Cen-Sad en tête, pour la coordination politique au niveau régional de la mise en œuvre de la GMV ; et l’Agence panafricaine, pour la coordination et le suivi local sous l’autorité d’un Conseil composé des ministres de l’Environnement de chaque pays signataire. Enfin, chaque Etat membre dispose de sa propre agence nationale de la GMV. La plupart des personnes appelées à y exercer sont en général des professionnels des eaux et forêts, parfois des universitaires.

    En 2008, le Sénégal devient le premier pays à mettre en place son Agence nationale de la GMV, la seule qui jusqu’à présent se montre active sur le terrain.

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    Organigramme de l’ANGMV au Sénégal

    Une organisation tentaculaire dont l’efficacité reste encore à prouver. Comme le rappelle Robin Duponnois, directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) :

    « Le problème majeur est de pouvoir mettre en musique les différentes agences nationales. Et sur 11 structures prévues, seule l’Agence du Sénégal a été instaurée. C’est pourquoi la GMV n’est pas encore opérationnelle à proprement parler, le projet n’étant qu’au stade du démarrage. »

    Une présentation maladroite

    Les interrogations qui gravitent autour de la GMV tiennent pour beaucoup à la manière dont le projet a été présenté à ses débuts. Son inauguration par des hommes politiques à coup de slogans accrocheurs et de belles paroles n’a pas suscité l’approbation de la communauté scientifique, qui y a plutôt vu un enième projet grandiose mais qui ne dépasserait jamais le stade embryonnaire.

    « La Grande Muraille Verte est un projet conçu par les Africains, pour les Africains, et pour les générations futures. C’est une contribution de l’Afrique à la lutte contre le réchauffement climatique. »

    Ces propos tenus, par le président tchadien Idriss Déby Itno lors du premier sommet sur la GMV à N’Djaména (Tchad) le 17 juin 2010, se rapprochent du discours que tenait Abdoulaye Wade à la même date :

    « Le désert est un cancer qui progresse […] C’est pour cela que nous avons décidé ensemble de mener cette bataille titanesque […] Avec la Grande Muraille, nous avons en perspective l’arrêt du désert mais au-delà la colonisation du désert […] Nous n’avons plus le droit de regarder impuissamment la destruction de l’Afrique. »

    Autant de paroles qui dénotent la volonté de mettre en avant le mythe du désert qui engloutirait les terres arables, s’éloignant de la réalité du terrain :

    « Au début, tout ça avait l’air très utopique, et beaucoup de gens au sein de la communauté scientifique se sont posé la question sur le fond du projet. C’était plus un slogan politique destiné à attirer l’attention », souligne Richard Escadafal, président du Comité scientifique français de la désertification (CSFD).

    Le terme même de « muraille » a été remis en question, étant donné que la GMV vise davantage le développement local et l’intégration rurale que l’érection d’un mur contre le désert. La finalité du projet concerne avant tout l’homme et l’amélioration de ses conditions de vie au quotidien, la valorisation de son environnement n’étant que le moyen d’y parvenir. Si l’ambition de constituer un nouveau poumon vert à l’Afrique il y a, rien ne se sera fait sans l’appropriation du projet par les populations locales.

    « Le projet a été tellement mal présenté à ses débuts que le comité scientifique a repris les choses en main après que des rapports assez sévères aient été présentés par la communauté scientifique, notamment par le Sénégal et la France. Aujourd’hui, le projet est plus clair et surtout moins politisé. »

    Photo - Zone maraîchère, 23 janvier 2010, Sénégal © Axel Ducourneau

    Des financements panafricains… entre autres

    L’élaboration d’une appellation accrocheuse a eu au moins le mérite d’attirer l’attention sur le projet et susciter l’intérêt de la communauté internationale. Même si la manière dont a été vendue la GMV n’est pas des plus justes, l’action coordonnée des pays signataires a permis de faire entrer de nouveaux pions dans l’échiquier. A savoir l’arrivée d’investisseurs étrangers, tels que les programmes des Nations unies pour le développement (Pnud), l’environnement (PNUE), l’alimentation et l’agriculture (FAO), ainsi que la Banque mondiale (BM).

    Sans pour autant remettre en question la composante panafricaine du projet, leur arrivée est une donnée déterminante pour la pérennité de la GMV —son coût global étant estimé à 415 millions d’euros.

    Sans oublier qu’actuellement, son financement n’entre pas dans le Mécanisme de développement propre (MDP) tel que préconisé par le protocole de Kyoto. Autrement dit, aucune entreprise ne pourrait se prévaloir de participer à la GMV par le biais de la compensation carbone. La principale raison : l’initiative n’est pas encore conforme à certains critères internationaux tel que présentés par la charte de l’Ademe (Agence de l’environnement et la maîtrise de l’énergie).

    Et sur le terrain, il se passe quoi ?

    Actuellement, seul le Sénégal peut se vanter d’avoir commencé à reverdir la zone sahélienne de ses terres. Axel Ducourneau est anthropologue au Centre national de la recherche scientifique, plus particulièrement à l’OHM (Observatoire homme-milieu), créé en juin 2009 à Téssékéré, au Sénégal. Il suit le projet de la GMV depuis ses débuts, et a assisté aux premières plantations d’arbres dans le Ferlo (nord-est du Sénégal), en 2008 :

    « 20.000 hectares ont été plantés jusqu’à présent, à raison de 5.000 hectares par an. Depuis 2008, 13 parcelles ont été replantées, chacune mesurant 600 à 2.000 hectares. »

    Son rôle au sein du projet ? Observer et étudier l’évolution du projet d’un point de vue scientifique, sans avoir de pouvoir décisionnaire. Il œuvre quotidiennement avec les acteurs principaux du projet, à savoir les populations peules de la région, le personnel des eaux et forêts rattachés à l’Agence sénégalaise de la GMV et de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

    Selon lui, il importe de différencier le volet international du projet, porté sur les investissements et les changements climatiques, du volet local, dont les problématiques beaucoup plus terre à terre se vivent au quotidien :

    « La préoccupation principale des gens qui vivent sur place porte principalement sur la gestion de l’eau, des ressources naturelles, du bois, et de l’énergie. Le problème de l’eau est une question récurrente. »

    Photo - Bassin de rétention d’eau, 23 mai 2011, Sénégal © Axel Ducourneau

    Si la plantation des arbres est un peu la clé de voûte du projet, « l’éducation environnementale » des populations en est la fondation. Non pas à cause d’un manque d’intérêt, mais parce qu’une vision à long terme par la compréhension des enjeux diffère des tracas de la vie quotidienne comme la recherche de nourriture, de bois pour cuisiner, d’eau, … C’est dans un contexte d’amélioration durable du milieu qu’une sensibilisation à la cause du projet doit être envisagée :

    « En ce moment, il y a 18 projets d’interaction avec la population : fermes gérées par des femmes, zone de maraîchage avec des espèces locales et adaptées au milieu, bassins de rétention d’eau, systèmes d’irrigation, pépinières, jardins polyvalents… En tant qu’observateur du projet, nous communiquons beaucoup avec des chefs de village sur les habitudes culinaires, les préoccupations alimentaires. »

    En outre, des actions citoyennes ont été mises en place avec des étudiants de l’université Cheikh Anta Diop, qui profitent de leurs vacances pour se rendre dans le Ferlo et participer aux opérations de reboisement. En 2010, plus de 300 jeunes de 12 nationalités différentes ont répondu présent.

    « Le véritable enjeu de la GMV, c’est justement de pouvoir répondre à une problématique internationale avec des actions locales. »

    Ou l’inverse. Car sans l’intégration des populations locales, la pérennité du projet ne saurait être assurée. Là est le piège : retomber dans un schéma classique de développement pyramidal, les investissements arrivent du sommet, dans les mains des décisionnaires, pour être reversés en bas, à la force vive du projet. La question est de savoir si cette base jouit réellement de ces fonds, à savoir par une réelle interaction entre les acteurs et un transfert de compétences.

    La première semaine des Terres arides inaugurée à Dakar le 15 juin 2011 avait permis de renforcer la dimension internationale du projet avec la rencontre d’acteurs panafricains et internationaux… exception faite des principaux intéressés, les représentants de la communauté peule du Sénégal, témoins privilégiés des débuts du projet.

    Photo – Femme d’origine peule, 17 août 2010, Sénégal © Axel Ducourneau

    Nous recommandons : Les insectes sont le futur de l’alimentation humaine

    Source : http://www.slateafrique.com/18245/que-cache-la-grande-muraille-verte-mythes-realites-desertification-reboisement

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    • Le Comité Scientifique Français de la Désertification - Conseils de 2012
      Combattre la désertification - La communauté scientifique française se mobilise

    Depuis 1997, le Comité Scientifique Français de la Désertification (CSFD) mobilise les experts français compétents en matière de désertification, de dégradation des terres et de développement des régions sèches.

    Conseil et appui aux acteurs de la lutte contre la désertification. Le Comité Scientifique Français de la Désertification (CSFD) a été créé en 1997 par les ministères en charge de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (ministère des Affaires étrangères et du Développement internationalministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche).

    Le CSFD agit comme un organe indépendant donnant des avis consultatifs. Multidisciplinaire, il est composé d’une vingtaine de membres et d’un président issus des principaux organismes scientifiques ; ils sont nommés à titre personnel pour trois ans par le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

    Le CSFD produit, diffuse et valorise les connaissances scientifiques auprès de différents publics ; il guide et conseille les décideurs politiques et les acteurs de la société civile français et des pays affectés. Il renforce également le positionnement de la communauté scientifique française dans le contexte international et participe aux délégations françaises lors des évènements de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.

    Le CSFD s’implique activement dans les réseaux européens et mondiaux ; il est ainsi un des fondateurs de l’association DesertNet International, réseau international pluridisciplinaire offrant une plateforme de discussion scientifique sur l’ensemble des questions liées à la désertification.

    Le CSFD est soutenu financièrement par les ministère des Affaires étrangères et du Développement internationaleministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et l’Agence Française de Développement. La participation de ses membres à ses activités est gracieuse et fait partie de l’apport du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

    Le CSFD est géré et hébergé à Agropolis International (Montpellier, France). Un lien privilégié entre les scientifiques et la société civile

    Dossiers thématiques du CSFD

    Disponibles en français et en anglais, ces dossiers s’adressent à un public élargi et font le point des connaissances scientifiques en matière de dégradation des terres et de désertification, de leurs implications et enjeux. Rédigés par les membres du comité ou associés, ces synthèses sont accompagnées d’une fiche résumant les points essentiels. L’ensemble de la collection est accessible et téléchargeable à partir des sites web du comité.

    Avec le soutien financier

    La rédaction, la fabrication et la diffusion des Dossiers du CSFD sont entièrement à la charge du Comité, grâce à l’appui qu’il reçoit des ministères français et de l’AFD (Agence Française de Développement).

    Et aussi...

    Quels conseils les scientifiques du CSFD peuvent-ils apporter au projet africain de la ‘Grande Muraille Verte’ ?

    Se référer au document du CSFD Fiche d’actualité (PDF) publié en décembre 2012

    Source : http://www.csf-desertification.org/combattre-la-desertification/item/fiche-le-projet-africain-de-grande-muraille-verte

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    • Un bilan audiovisuel de 2012 avec photos CNRS dans la zone du Sahel
      Le bilan du projet de la Grande Muraille verte en Afrique - Par Michèle Diaz - Diffusion : dimanche 23 septembre 2012 – Podcast à écouter à a source

    L’idée d’un mur de verdure d’ouest en est du continent africain pour freiner l’avancée du désert est née il y a plusieurs années. Le projet de la Grande Muraille verte a démarré au Sénégal et le constat des chercheurs, acteurs de terrain et populations sont encourageants. Les Observatoires hommes-milieux lancés par l’Institut écologie et environnement du CNRS se sont engagés notamment dans ce pays afin de lutter contre la désertification de façon plus efficace. Un premier bilan des actions en cours dans le village de Tessékéré, au nord, est présenté sous la forme d’une exposition photos au Centre national de recherche scientifique à Paris.

    Source : http://www.rfi.fr/emission/20120923-bilan-projet-grande-muraille-verte-afrique-tessekere-cnrs

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    • Le point en 2015 lors d’une émission de l’Institut Français de Dakar
      Où en est la Grande Muraille Verte ? Emission spéciale de l’Institut Français de Dakar - Par Caroline Lachowsky - Diffusion : lundi 12 mai 2014 – Podcast à écouter à la source - Photo - La Grande Muraille verte. © A.Spani

    Nos invités du jour, Gilles Boëtsch, Aliou Guissé et Pap Sarr, s’interrogeront autour de la question suivante : « Ou en est la Grande Muraille Verte ? ».

    EMISSION SPECIALE ET EN PUBLIC DEPUIS L’INSTITUT FRANCAIS DE DAKAR AU SENEGAL

    Où en est la grande muraille verte ? Pourquoi le Sénégal est-il le territoire expérimental de ce grand projet panafricain de lutte contre la désertification ? Quand l’Histoire des arbres du Sahel devient celle des hommes qui y vivent …

    Pour en savoir plus sur la Grande Muraille Verte :

    → Le site internet du projet ici

    → Le film Cnrs réalisé par Nicolas Templeici

    → Le livre sur la Grande Muraille Verte chez IRD Editions ici

    → Le livre sur la Grande Muraille Verte de Gilles Boëtsch chez Payot Editionsici

    Invités plateau

    Gilles Boëtsch, directeur de recherche au CNRS, anthropobiologiste, directeur de l’Unité mixte internationale Environnement Santé Sociétés (UMI ESS, CNRS/UCAD de Dakar/Université de Bamako/CNRST de Ouagadougou), dont le siège est à Dakar. Il s’agit du premier laboratoire international du CNRS avec des Universités africaines. Il est également membre du Conseil scientifique de l’Institut écologie et environnement (INEE) du CNRS, qui lui a confié depuis juin 2010 la responsabilité de diriger l’Observatoire Hommes-Milieux International(OHM.I) Tessékéré au Sénégal. L’objectif de cette structure : mesurer les impacts d’une action anthropique de grande envergure, la Grande muraille verte, sur les sociétés et les écosystèmes locaux et constituer une base de données scientifique interdisciplinaire et multi-échelle.

    Aliou Guissé, professeur d’Ecologie végétale à l’UCAD

    Pap Sarr, directeur technique de l’Agence Nationale Sénégalaise de la Grande Muraille Verte.

    Source : http://www.rfi.fr/emission/20140512-2-est-grande-muraille-verte-emission-speciale-institut-francais-dakar

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    • Un bilan de RFI daté de 2015 sur les résultats obtenus au Sénégal
      La Grande Muraille Verte au Sénégal : des arbres contre la sécheresse – Document RFI Afrique - Par Agnès Rougier Publié le 17-11-2015 Modifié le 17-11-2015 à 16:24 - Photo - Jardin de Widou, les nouvelles ruches. © RFI/Agnès Rougier

    Le Sahel est confronté à un problème de sécheresse et le nord du Sénégal n’en n’est pas exempt. Or la sécheresse, combinée à des facteurs humains comme les feux de brousse ou le surpâturage, a rompu l’équilibre écologique : les ressources naturelles se dégradent et les productions agricoles diminuent. Pour restaurer cette région, le projet panafricain de la Grande Muraille Verte avait été adopté au Sommet de l’Union africaine en 2007. Huit ans plus tard, un premier bilan au Sénégal.

    Tracé indicatif du projet de reforestation, pays concernés par le projet et délimitation de la zone sahélienne ; voir sur ce site - © Source Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte

    Les objectifs de la Grande Muraille Verte sont de planter une coulée verte de 7 600 km de long sur 15 km de large à travers le continent africain, de la Mauritanie à Djibouti, pour ralentir l’avancée du désert, améliorer la gestion des ressources naturelles et lutter contre la pauvreté.

    Aujourd’hui, le résultat est contrasté, l’instabilité politique de certains pays les ayant empêchés de faire leur part du travail. Mais au nord du Sénégal, c’est l’action qui a prévalu et qui montre aujourd’hui ses premiers résultats.

    La Grande Muraille est un projet participatif qui rassemble les populations locales, l’Agence sénégalaise de la Grande Muraille, qui dépend du ministère de l’Environnement, et des scientifiques notamment du CNRS, de l’UCAD et de l’Observatoire Hommes-Milieux Téssékéré.

    L’eau, un problème récurrent

    Le Ferlo est une zone sylvo-pastorale dans le nord du Sénégal. Pour Aboubacar Dieng, éleveur Peul du côté de Widou Thiengoly : « Depuis la sécheresse de 1973, nous avons remarqué qu’il y a une diminution drastique des plantes. Et ces 3 dernières années non plus, la pluviométrie n’était pas bonne. Ça a seulement commencé à reprendre cette année. »

    Les sécheresses successives et l’accroissement de la population ont eu raison de l’herbe comme de l’eau. A la fin de la saison sèche, les troupeaux n’ont plus rien à brouter et les éleveurs transhument. Les puits, qui ont été forés dans les années 1960, sont éloignés les uns des autres d’une trentaine de kilomètres et les femmes, qui ont pour mission de s’occuper de l’eau, quittent les campements le matin avec des containers, sur une charrette tirée par des ânes, et ne rentrent qu’à la tombée de la nuit.

    Aménager l’espace par petits morceaux

    Dans cette vaste région parsemée de villages, où les troupeaux de zébus ou de chèvres sont importants, l’aménagement se fait en accord avec les populations. On plante de nouvelles parcelles dans des endroits boisés existant auparavant, et l’avancée des plantations s’arrête quand il y a un village.

    D’autre part, le choix des parcelles à replanter s’effectue en accord avec les éleveurs et leur disposition laisse des couloirs libres pour que le bétail puisse circuler. Les arbustes sont cultivés par les villageoises, dans des pépinières, puis replantés par des jeunes qui sont rémunérés pour cette tâche. L’eau est rare dans cette zone et les jeunes arbres ne sont pas arrosés. Mais pour profiter au maximum de l’eau de pluie, des sillons sont tracés entre les plans tout au long des parcelles pour conserver cette eau.

    Planter des arbres, mais pas n’importe lesquels !

    Le choix des espèces à replanter repose sur plusieurs paramètres. D’abord, l’arbre doit déjà être présent dans la zone, sa résistance à la sécheresse scientifiquement démontrée, les habitants doivent en connaître les propriétés et si possible en avoir une utilisation traditionnelle – pharmacopée, pour un usage domestique etc - d’autant que les plantations sont supposées apporter de nouvelles ressources économiques.

    Parmi les espèces championnes aujourd’hui, il y a l’acacia Sénégal, qui est notamment utilisé pour ses vertus anti inflammatoire et fournit la gomme arabique, un ingrédient très prisé dans la confiserie, et le dattier du désert - Balanites aegyptiaca -, dont l’écorce a des propriétés vermifuges et le bois est utilisé en construction.

    Les bénéfices associés

    En complément du reboisement, des jardins polyvalents ont été créés. A Widou-Thiengoly, le jardin de 7 Ha est cultivé par 249 femmes regroupées en association. On y cultive des légumes : pastèques, niébé et aubergines amères à la saison des pluies. Pendant la saison sèche, ce jardin est irrigué par un système de goutte à goutte et l’on y fait alors pousser des oignons, des carottes, des tomates, des pommes de terre, des salades.

    Le surplus de légumes qui n’est pas consommé par les familles des cultivatrices est vendu au marché – ces légumes sont très prisés parce qu’ils sont sans pesticides ni engrais chimique - et l’argent est utilisé notamment pour des prêts au sein de l’association. Il y a aussi quelques arbres fruitiers, des manguiers, citronniers et orangers, qui ne produisent pas encore suffisamment dans l’optique de vendre les fruits, mais assez pour régaler celles qui cultivent ! Ces nouveaux jardins ont permis une diversification de la nourriture bénéfique pour l’ensemble de la population.

    Des résultats positifs

    Les villageois et les éleveurs rencontrés témoignent d’un progrès depuis que les arbres ont commencé à pousser : les nouvelles plantations conservent l’humidité et l’herbe qui pousse au pied des arbres est plus riche, donnant un meilleur fourrage pour les animaux. Et quand les grillages qui protègent les premières parcelles - celles de 2008 et 2009 - vont être ôtés, ce qui ne devrait pas tarder, le bétail pourra s’en régaler librement. Du côté de la faune, des espèces d’oiseaux qui avaient disparu depuis des années reviennent, et même des renards ont été aperçus dans les bosquets.

    Et tout le monde a remarqué que ces nouveaux arbres ont pour vertu d’arrêter le vent qui vient du Sahara en transportant des nuages de sable et de poussière parfois jusqu’à Dakar. Or cette poussière est responsable de maladies pulmonaires et d’allergie. La Grande Muraille a donc également des retombées positives sur la santé.

    Améliorer l’environnement, un projet à long terme

    Mais au Sénégal, la Grande Muraille mesure 545 km de long sur 15 km de large, autrement dit : 817.500 Ha ; et même si compte tenu des activités humaines, 45% seulement du territoire doit être reboisé, il reste environ 340.000 Ha à restaurer effectivement. Pour le colonel Pap Sarr, directeur technique de l’Agence de la Grande Muraille, au rythme actuel de 5000 Ha reboisés par an, une petite dizaine d’années semble encore nécessaire pour toucher au but.

    A (ré) écouter également :
    Grand reportage : la Grande Muraille Verte au Sénégal

    http://scd.rfi.fr/sites/filesrfi/imagecache/rfi_43_small/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/senegal_432.jpg Sénégal

    http://scd.rfi.fr/sites/filesrfi/imagecache/rfi_large_600_338/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/Projet-grande-muraille-verte_0.jpg

    Grande muraille verte : onze pays africains en lutte contre la désertification

    La Grande muraille verte de Tessékéré au Sénégal

    Quand un village revit dans le giron de la Grande muraille verte

    Source : http://www.rfi.fr/afrique/20151117-grande-muraille-verte-senegal-arbres-secheresse-environnement-faune

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      Point audiovisuel de 2015 sur le projet « il faut résolument y croire ! »
      Projet de la Grande Muraille verte : « il faut résolument y croire ! » - Par Laetitia Bezain - Diffusion : lundi 27 juillet 2015 - Invité Afrique soirPodcast à écouter à la source - Photo - L’idée d’un grand mur de verdure d’ouest en est pour freiner la désertification en Afrique est née il y a 8 ans. Getty Images/Westend61

    A Nouakchott, en Mauritanie, se tient aujourd’hui le 3e sommet des chefs d’Etat sur la Grande Muraille verte. Un sommet auquel participent les présidents du Burkina Faso, du Sénégal, du Mali, du Tchad et du Soudan en présence de leur homologue mauritanien. Une réunion qui abordera notamment l’idée d’une « ceinture verte » d’ouest en est pour freiner la désertification en Afrique. Une idée apaprue il y a 8 ans. Il s’agissait, pour les décideurs de la communauté sahélo-saharienne, de faire face aux multiples défis environnementaux auxquels les pays de la zone étaient confrontés.

    Cette bande forestière doit traverser le continent sur plus de 7 000 kms, du Sénégal jusqu’à l’Ethiopie. Un projet ambitieux qui a du mal à se mettre en place sur le terrain. Patrice Burger est le directeur du CARI (Centre d’action et de réalisation internationale) et représentant des ONG au sein de la Convention de la lutte contre la désertification de l’ONU. Il répond aux questions de Laetitia Bezain.

    «  Il n’y a pas de bilan objectif, comptable et vérifiable qui existe sur l’ensemble des pays, bien qu’il y a eu dans l’ensemble des pays des actions qui ont été soit nouvelles, tentées au nom de la Grande Muraille verte, soit des actions labélisées Grande Muraille verte.  »

    © 2016 Copyright RFI – Tous droits réservés - RFI n’est pas responsable des contenus provenant de sites Internet externes – Source : http://www.rfi.fr/emission/20150727-projet-grande-muraille-verte-sommet-nouakchott-mauritanie-patrice-burger

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    • La Grande Muraille verte trace doucement son chemin au Sénégal – Reportage - Par Marion Guénard (contributrice Le Monde Afrique, Widou ( Sénégal) envoyée spéciale) - LE MONDE Le 19.04.2016 à 10h35 • Mis à jour le 19.04.2016 à 10h54 – Photo.
      Après une journée d’intenses négociations dans la poussière du marché de Widou, où le vieil éleveur se rend tous les mardis pour vendre ses chèvres et ses moutons, Ngadiel Ba s’installe dans une chaise pliante, un verre de lait caillé à la main. « Quand j’ai vu l’installation des premiers enclos de la Grande Muraille verte [GMV] en 2008, j’ai tout de suite compris que c’était très important. J’ai milité pour que nous en ayons un près de chez nous », raconte Ngadiel Ba.

    Lire aussi : Climat : pour l’Afrique, l’accord de Paris est le « premier pas d’un long voyage »

    A 65 ans, l’éleveur est un Peul du Kooyah, région sahélienne du nord du Sénégal située à une cinquantaine de kilomètres de la ville côtière de Saint-Louis. Il a connu la brousse généreuse d’avant la grande sécheresse de 1973. « En ce temps, elle était peuplée de pintades et autres animaux. La végétation était luxuriante, le climat bien plus humide qu’aujourd’hui », se souvient-il. Le vieil homme sait que cette époque florissante a fait long feu. Sous les effets conjugués de la sécheresse, d’une raréfaction des pluies et du surpâturage, l’écosystème du Kooyah ne s’est jamais reconstitué. « Sauf dans les parcelles protégées de la GMV, où j’ai vu la réapparition d’espèces qui avaient disparu », ajoute-t-il.

    Lancé en 2008 sous l’égide de l’Union africaine, le projet a pour objectif de restaurer les écosystèmes sahéliens menacés par la désertification. Il se résume le plus souvent en une bande de reboisement de 15 km de large traversant le continent d’est en ouest, de Djibouti à Dakar.

    Parcelles éparses

    « Le terme Grande Muraille, c’est pour frapper les esprits. Ici, ça ne ressemble pas à ça », explique le sergent Ndiaye, du service des eaux et forêts sénégalaises, superviseur du projet dans le Kooyah. « Ce sont des parcelles éparses d’environ 600 hectares chacune pour laisser circuler le bétail, mais entourées de fils de fer barbelés pour protéger les jeunes plants. »

    Débutée il y a huit ans dans le nord du Sénégal, l’installation des parcelles s’est accompagnée d’un long travail de sensibilisation. Le but était de faire adhérer les populations au projet. « Eleveurs transhumants, les Peuls sont moins attachés à la terre qu’à leur bétail », résume Abdou Ka, sociologue pour les Observatoires hommes-milieux Tessékéré (OHMI), fruit d’une coopération entre le CNRS et l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

    Tracé indicatif du projet de reforestation, pays concernés par le projet et délimitation de la zone sahélienne ; voir sur ce site 

    Le projet a rencontré des résistances. « Au départ, les éleveurs transhumants ont attaqué les parcelles, pour récupérer du fourrage, se remémore Ngadiel Ba. En plus d’un gardiennage, pris en charge financièrement par l’Agence nationale de la GMV, nous avons dû inventer un système de taxe pour le fourrage. Un équilibre qui permettait aux éleveurs d’accéder aux ressources des parcelles sans les abîmer », poursuit le chef de village.

    Parallèlement aux parcelles de reboisement, des jardins polyvalents ont été créés pour permettre aux éleveurs de diversifier leurs activités et de limiter les effets du surpâturage. A Widou, c’est une coopérative de 248 femmes qui en a la gestion. Oignons, pommes de terre, pamplemousses, mangues… La production des jardins polyvalents est destinée à l’autoconsommation et à la vente sur les marchés. « Les bénéfices sont réinjectés dans la coopérative. L’argent permet de mettre en place un système de prêts et de tontines », précise Jomma Sène, horticultrice professionnelle, employée par l’Agence nationale de la GMV.

    Lire aussi : « Stopper la dégradation des terres doit devenir la nouvelle norme »

    Les jardins polyvalents favorisent l’émergence d’une économie locale portée par les femmes. Ils permettent également de diversifier l’alimentation. « Avant, les seuls produits frais que l’on trouvait dans la région venaient du fleuve Sénégal. Ils étaient transportés en pick-up. Ils étaient donc coûteux et difficiles à conserver. Avec l’introduction des jardins polyvalents, les femmes ont découvert de nouveaux produits, la salade verte par exemple », assure le sociologue Abdou Ka. Cette évolution est cependant allée de pair avec des pratiques aux conséquences sanitaires plus controversées. « On a vu apparaître le bouillon cube, un usage plus systématique de sucre, le riz a remplacé le traditionnel mil et, avec ces nouveaux aliments, des cas de diabète et de tension artérielle », nuance Gilles Boetsch, chercheur en anthropologie bioculturelle et responsable de l’OHMI.

    Multiplier par 20 la densité de la forêt

    Huit ans après l’implantation des premières parcelles dans le Kooyah, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions tranchées. D’après les responsables, chercheurs et éleveurs, la régénération des espèces végétales est bien réelle mais le processus est très lent. En moyenne, entre 1,7 et 2 millions de plants sont mis en terre chaque année pour une superficie moyenne de 5 000 hectares de reboisement annuel. « Nous sélectionnons les espèces en fonction du milieu et des sites. Vers Widou, nous avons essentiellement planté de le gommier blanc – Acacia senegal – et le dattier du désert  Balanites aegyptiaca », précise le colonel Pape Sarr, responsable technique de l’Agence nationale de la GMV. Le taux de réussite du reboisement oscille entre 70 % et 75 % en fonction des parcelles et des années, un taux « correct compte tenu de l’aridité et du manque d’eau dans la zone », estime le colonel.

    « D’ici une vingtaine d’années, on espère que les conditions de survie de l’écosystème seront rassemblées » Colonel Sarr, responsable technique de la Grande muraille verte

    Pour l’heure, 40 000 hectares environ ont été reboisés sur les 817 500 hectares du tracé sénégalais. « Avec ces chiffres, on se dit que c’est un travail sans fin !, reconnaît le colonel Sarr. Mais, en plus du reboisement, il y a tout un travail de restauration des terres dégradées, de protection et de mise en défens. D’ici une vingtaine d’années, on espère que les conditions de survie de l’écosystème seront rassemblées. » Selon l’Agence nationale de la GMV, entre 2008 et 2014, 13 000 hectares ont été mis en défens, c’est-à-dire que les plantations sont interdites de coupe et d’accès aux bestiaux.

    Lire aussi : A Minqin, la Chine part en guerre contre le désert

    « L’objectif est de multiplier par vingt la densité de la forêt. En multipliant les ressources, on multiplie les dérivés économiques. Par exemple, l’acacia du Sénégal produit de la gomme, les feuilles de dattier sont utilisées pour des produits cosmétiques. On ne connaît pas encore l’étendue des ressources, on les découvre en marchant ! », s’enthousiasme Gilles Boetsch. Selon les chiffres de l’Agence nationale sénégalaise, la GMV a permis de créer 75 emplois directs ces six dernières années ainsi que 1 800 emplois indirects chaque année liés aux pépinières et aux jardins polyvalents. Environ 300 000 personnes vivent dans les trois provinces traversées par la GMV au Sénégal.

    Changer de mode de vie

    Le gouvernement sénégalais débloque chaque année une enveloppe de 1,3 million d’euros. Des financements de l’Union européenne dans le cadre de la lutte contre la désertification et de la conservation de la nature à hauteur de 6 millions d’euros sur les quatre prochaines années sont en passe d’être finalisés.

    Le chef de village Ngadiel Ba voit dans le projet de la Grande Muraille verte une réponse au changement climatique et une alternative au modèle de vie des transhumants peuls : « Quand j’étais petit, dans un rayon de 7 km, il n’y avait pas plus de quinze campements. Aujourd’hui, on en compte plus de 150 ! Le nombre des hommes a augmenté, le nombre du bétail a augmenté. La brousse n’est pas extensive. Il faut que nous changions notre mode de vie. »

    Lire aussi : Contre la désertification, les termites

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      Vue rétrospective 2011 sur le plan de financement FAO au Sénégal
      Juillet 2011 - Agence Nationale de la Grande Muraille Verte – Sacré Cœur 3, villa 10 623 bis. Tel (221) 33 859 05 31 - Fax (221) 33 825 85 38. Page 2. SOMMAIRE.

    République du SENEGAL MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT ET de la PROTECTION de la NATURE AGENCE NATIONALE DE LA GRANDE MURAILLE VERTE - Financement de la Grande Muraille Verte - Projet de Plan d’Action du Sénégal 2012-2016 - Document PDF à consulter sur ce site : www.fao.org/3/a-ax346f.pdf {{}}

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    La CNUCED ou Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement fait l’objet de l’annexe 1.

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    • La Grande Muraille Verte - L’espoir pour le Sahara et le Sahel - Document PDF CNUCED 2016
      Préface de Monique Barbut secrétaire exécutive de la CNULCD

    L‘Afrique est en train de donner naissance à une véritable merveille du monde. La Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel pourrait jouer un rôle fondamental pour l’avenir du continent africain. La région du Sahel est l‘un des endroits les plus arides et les plus vulnérables de la planète. La nourriture, l’eau et les opportunités économiques y sont souvent rares. La croissance démographique de la région est rapide et pour survivre les populations doivent faire face, tous les jours, à des choix difficiles. Si le changement climatique et la dégradation des terres continuent au rythme actuel, alors les communautés vulnérables seront contraintes à des choix désastreux.

    Mais les dirigeants africains et les populations de la région prennent position pour contrer la dégradation des terres et la désertification. Ainsi, dans la dernière décennie, de Dakar à Djibouti, un ruban d‘espoir a été source d‘inspiration et a connecté les communautés entre elles. Une mosaïque de terres bien gérées et restaurées est en train de prendre forme, l‘Afrique embrassant l’idée de la neutralité en matière de dégradation des terres avec la Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel qui montre la voie à suivre.

    Cette initiative audacieuse permet la régénération des ressources naturelles mais c’est bien plus que cela. Elle permet de rétablir la sécurité alimentaire et de retrouver des ressources hydriques. Elle favorise la création d’emplois et de nouvelles opportunités économiques, en particulier pour les femmes et les jeunes dans les zones rurales. Elle aide à combattre le changement climatique. Elle autorise les populations non seulement à survivre mais à prospérer. Je vous invite donc à en savoir plus sur les succès obtenus jusqu‘à présent et à soutenir la mise en œuvre intégrale de la Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel.

    La brochure en français, avec illustrations diverses, est accessible en format PDF

    Présentation du document en anglais : Brochure © UNCCD 2016 - Cover : The Great Green Wall of the Sahara and the Sahel, aerial view, © UNCCD - Cover inside : Sahelian lady, seen from behind, © UNCCD

    p. i : her Excellency Mme. Tumusiime Rhoda Peace, Commissioner, Department of Rural Economy and Agriculture of the African Union Commission, © African Union Commission

    p. ii : Mme. Monique Barbut, Executive Secretary, UNCCD, © UNCCD

    p. 1 : Sand cloud over landscape in Niger, © N. Moyer/The humanitarian Coalition, Flickr CC 10055701163_5df53e5830_o ;

    Young Sahelian pastoralist, © UNCCD

    p. 2 : Sahelian family, © S. Jauffret/UNCCD

    p. 3 : photo-sorghum-field_Yacouba-Sawadogo_Chris-Reij, © C. Reij/WRI, Flickr CC 10403109045_fe82a47fb2_o

    p. 4 : Sahelian women working, © UNCCD

    p. 6 : Innovative farming practices in the Sahel, © M. Tall/CCAFS West Africa, Flickr CC 8057688673_2c8a641ac1_o

    p. 11 : Sahelian vegetation, detail, © S. Jauffret/UNCCD

    p. 12 and 13 : https://www.wfp.org/stories/niger-resilience-projects-start-bearing-fruit ; both photos, © WFP/V. hounkanli

    p. 14 : Landscape of the Sahel 2, © D. Tiveau/CIFOR, Flickr CC 5656407416_fda8f9c73d_o

    p. 16 : harvesting in the Sahel, © S. Jauffret/UNCCD

    p. 18 : The Great Green Wall of the Sahara and the Sahel, aerial view, © UNCCD

    p. 19 : Sahelian people with water tube, © UNCCD

    Back cover inside : Sahelian women working together, © UNCCD

    Lire l’article complet en PDF sur le site suivant http://www.unccd.int/Lists/SiteDocumentLibrary/Publications/4_2016_GGW_FRE.pdf

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      Le point de vue de Pierre Videau diffusé par ‘Agora Vox’
      « La grande muraille verte » selon le canadien Pierre Videau Passion Terre (son site) - Diffusé le mardi 10 novembre 2015

    Crée par l’Union Africaine, la grande muraille verte s’étend sur 7.600 km de long et 15km de large. Conçue afin de faire face aux problèmes environnementaux, mais aussi sociaux, cette « barrière » naturelle fait néanmoins couler beaucoup d’encre.  

    Les enjeux de la muraille verte

    Le continent africain fait face à des défis climatiques extrêmement importants. Chaleur, aridité, les régions centrales d’Afrique sont touchées de plein fouet par les conditions météorologiques extrêmes.

    Cette « muraille verte » a pour but principal de stopper l’avancée du désert. Petit à petit, ce projet s’est transformé en une série de mesure visant à améliorer les conditions de vie des populations du Sahel et du Sahara.

    Le projet de la grande muraille verte n’est pas uniquement un projet de reforestation, « c’est un projet global de développement » précise Nora Berrahmouni chargé du dossier à la FAO (Organisations des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). Elle a pour but de faciliter la vie dans les régions du Sahara et du Sahel, considérées comme les plus pauvres au monde.

    S’adapter au changement climatique

    Ce n’est un secret pour personne, la planète se réchauffe et les changements climatiques se mesurent d’année en année. L’un des phénomènes, quelque peu sous-médiatisé, est la désertification, qui, en Afrique, touche 2/3 des habitants. La désertification ne veut pas seulement dire l’empiètement des terres par le désert, cela signifie la dégradation des terres en zones arides résultant de plusieurs facteurs comme la déforestation ou encore la présence humaine.

    Cette désertification à un impact majeur sur les populations locales et notamment sur la sécurité alimentaire qui n’est pas assurée à cause des sols totalement inexploitables.

    C’est en 2007 que les chefs d’états africains ont adopté l’initiative de la Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel dans le but de prévoir et d’affronter les changements climatiques majeurs liés à la désertification. Ce projet a pour but d’aider les populations locales en matière de gestion des ressources naturelles.

    L’idée initiale était donc une forêt d’arbres d’est en ouest traversant le désert. Depuis, ce projet a été élargi en prenant compte de la gestion rationnelle des écosystèmes et à l’amélioration des conditions de vie des populations locales.

    Le choix des plantes est primordial

    Planter des arbres afin de contrer l’avancée du désert demande des recherches assez pointues de la part des scientifiques.

    Les deux critères principaux sont la résistance à la sécheresse et l’adaptation au climat aride, mais aussi l’intérêt que portent les populations aux richesses alimentaires et médicinales de certains de ces arbres.

    Les espèces retenues sont le baobab, le jujubier ou encore le karité qui ont chacun des vertus alimentaires ou médicinales bien particulières.

    Une autre espèce très utilisée est l’acacia du Sénégal. Résistant aux contraintes du sol et du climat, il produit du bois de chauffe et possède une gomme utilisée pour la confiserie. Un bon moyen de développer une activité commerciale.

    Les objectifs sont nombreux

    Un projet d’une telle envergure a bien sûr été pensé longtemps en amont. Afin que le projet soit totalement efficace, 3 objectifs principaux ont été définis :

    • L’amélioration des conditions de vie des peuples vivant dans des zones arides. Réduction de leur vulnérabilité face aux changements climatiques et notamment face à la sécheresse.
    • Améliorer l’état et la santé des écosystèmes dans les zones arides d’Afrique.
    • Mobiliser les ressources nécessaires en créant des partenariats efficaces entre les parties prenantes nationales et internationales.
      Un projet critiqué

    Les principales limites à souligner à la réalisation de ce projet sont le manque de financement pour supporter un projet d’une envergure comme celui-ci.

    Le projet avance rapidement au Sénégal, pays d’où le projet est réellement parti, mais ce n’est pas le cas partout. Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Bibi Baldé, a reconnu que la Grande Muraille verte reste confrontée à un ’ problème de moyens ’’, du fait des objectifs ambitieux que ce projet s’est fixé.

    Un autre problème à été soulevé par les scientifiques. En effet, cette muraille verte n’aurait pas la capacité de stopper réellement l’avancée du désert. Leur recommandation est plutôt de protéger les sols, qui sont les principaux responsables de cette transformation de l’écosystème.

    Malgré tout, une barrière “verte” en plein cœur de la nature ne peut pas être une mauvaise chose en soi. Même si les résultats espérés ne sont peut-être pas totalement à la hauteur, avoir un “poumon vert” africain ne peut être qu’une bonne chose pour la planète.

    Un commentaire choisi : Cadoudal 11 novembre 2015 01:14 - @Montdragon
    Oui on est la, on connait bien ce projet, un des multiples projets bien sous tout rapport servant a récolter des fonds auprès de gentils donateurs blancs. Malheureusement ce projet initié par le grand spécialiste de la pompe a subvention, son excellence Maitre Abdoulaye Wade, malgré un intense lobbying maçon, n’attire plus les subsides espérés.

    En effet rien ne bouge, l’inertie africaine et la crise économique aidant sa patine dans la semoule. À la date de juillet 2011, sur les 11 structures prévues, seule l’agence du Sénégal (Agence nationale de la grande muraille verte, ANGMV) a été instaurée(références 5,6). L’agence mauritanienne a été créée en septembre 2013 (référence 7 ).

    http://www.environnement.gouv.sn/agence-nationale-de-la-grande-muraille-verte-angmv

    Certes les heureux bénéficiaires des postes créés parviennent encore a changer de 4x4 tous les ans afin de se rendre au bureau en sécurité de temps a autres, certes ils arrivent encore a assumer un train de vie ministériel, mais l’engouement n’est plus la et suite a la crise de l’athlétisme mondial et les soucis de Lamine Diack, on peut se faire du souci pour les innombrables technocrates Sénégalais, aussi inutiles qu’incompétents tétant la vache a subvention qui s’amaigrit de jour en jour...

    Une lueur d’espoir cependant avec le frère Borloo et son projet d’électrification, de passage à Dakar récemment, il a promis une agence sur place, une quarantaine de 4x4, des bureaux confortables et des secrétaires avenantes. On compte donc ici sur votre bonne volonté afin d’aider au développement du marché du 4x4 Japonais au Sénégal... Lire la suite

    Source de ces points de vue : http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-grande-muraille-verte-173893

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      Actualisation avec un reportage audiovisuel de ‘France Info’
      Reportage audiovisuel de ‘France Info’ « Désert : la grande muraille verte » - Une barrière de forêts de 7.000 kilomètres pour endiguer la progression du Sahara et faire reculer le désert. Ce projet ambitieux lancé il y a huit ans devait mobiliser onze pays africains. Où en est-il aujourd’hui ? – A écouter sur le site suivant : http://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/desert-la-grande-muraille-verte_1846577.html

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    Annexe 1

    La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement1 (CNUCED) est un organe subsidiaire de l’Assemblée générale des Nations unies créé en 1964, qui vise à intégrer les pays en développement dans l’économie mondiale de façon à favoriser leur essor.

    La CNUCED cherche à affirmer la cohésion des pays du Sud autour d’une revendication majeure : des échanges commerciaux rééquilibrés (principale revendication de l’économiste argentin Raul Prebish, à l’initiative et premier président de la CNUCED et dénonçant la « détérioration des termes de l’échange »), ce qui suppose l’accès des pays du Sud aux marchés du Nord et l’amélioration des termes de l’échange. En effet, les pays du Tiers Monde considéraient que les principes libéraux fixés par le GATT ne répondaient pas à leurs problèmes spécifiques. Enfin, elle a été l’un des principaux artisans du concept de ’Nouvel ordre économique international’ (N.O.E.I)

    Historique

    En 1963, 75 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, appellent au lancement d’un organisme destiné à aider les pays en développement à tirer le meilleur parti des possibilités de commerce, d’investissement et de développement qui s’offrent à eux, et à s’intégrer de façon équitable dans l’économie mondiale. La CNUNED voit ainsi le jour l’année suivante (en 1964). Depuis, la CNUCED a produit de nombreuses règles de droit international. Cependant, depuis son heure de gloire dans les années 1980, cette organisation a décliné. Aujourd’hui, l’heure n’est plus à l’interventionnisme mais au libéralisme (effondrement de l’URSS, économie de marché en Chine). Cette organisation a été plus ou moins contrainte à rejoindre la position actuelle de l’OMC.

    Description

    La CNUCED a pour mandat de déterminer les mesures propres à aider les entreprises, particulièrement les PME à se conformer aux normes internationales, à promouvoir leur capacité en matière de technologie et d’innovation, de les aider à accéder aux nouvelles technologies et de renforcer leur participation dans les chaînes mondiales de valeur. La CNUCED s’attache à élaborer un cadre directif pour promouvoir les politiques d’entrepreneuriat et apporte son assistance technique pour le développement des entreprises locales, par exemple à l’aide du programme ’Empretec’, présent aujourd’hui dans 32 pays. La CNUCED aide aussi les pays en développement à mettre en place un environnement propice à la formation de relations entre les entreprises, et fournit en appui des réseaux de services d’aide aux entreprises. La CNUCED aide les gouvernements à promouvoir et à faciliter l’investissement, par exemple en assurant des services consultatifs pour les stratégies ciblant les investisseurs, la rétention des investissements et l’appui institutionnel, ainsi qu’en organisant des ateliers et des voyages d’étude. Elle s’efforce d’améliorer le cadre règlementaire, institutionnel et opérationnel pour l’investissement dans ces pays.

    Lire l’article complet avec notes et références sur le site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence_des_Nations_unies_sur_le_commerce_et_le_d%C3%A9veloppement

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    Annexe 2

    Accès à des articles d’actualités sur les financements en Afrique

    Pour la Cnuced, l’Afrique doit diversifier ses sources de financement

    Le Monde-21 juil. 2016

    Premier constat de la Cnuced, notamment chargée d’aider les pays en voie de développement à équilibrer leur croissance en s’ouvrant au ...

    En 2016, la Cnuced prévoit 55 à 60 milliards de dollars d ...

    Jeune Afrique-23 juin 2016

    La Cnuced a revu à la hausse le niveau des investissements directs étrangers reçus par les pays africains en 2015, dans son Rapport 2016 ...

    Selon un rapport de la Cnuced, les investissements ont rebondi ...

    RFI-21 juin 2016

    La Cnuced explique cela par la baisse des prix de matières premières qui diminuent l’attrait des investisseurs pour les pays dont les ...

    Le financement de l’agriculture biologique en Afrique est plus restrictif

    Commodafrica-7 sept. 2016

    Toutefois l’ananas, les mangues, les bananes et les pommes de terre ont un énorme potentiel d’exportation, estime la Cnuced. « Notre travail ...

    [Infographie] La Cnuced presse les pays africains de diversifier leurs ...

    Jeune Afrique-23 juil. 2016

    Si la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) juge que le niveau d’endettement des pays africains reste ...

    Entrepreneurs en Afrique - Accueil - Comment financer son Projet ?

    www.entrepreneurs-en-afrique.com/article-9-0-Infos-Financement.html

    « Entrepreneurs en Afrique » accompagne, grâce à ses partenaires en France et en Afrique, des entrepreneurs africains dans leurs projets de création ou de ... en Afrique » restent tributaires des difficultés liées à l’accès au financement.

    Financement - Horizons Solidaires

    www.horizons-solidaires.org/appui-conseil/{{financement

    Ou trouver un financement pour votre projet d’action de coopération. ... Cette fondation soutient des projets à l’international, notamment en Afrique ...

    Financements associations - Centraider{{}}

    www.centraider.org › Les outils › Financements associations

    Vous trouverez dans cette rubrique des informations sur les financements .... Appel à projets TICE pour l’Afrique subsaharienne : L’Agence Française de ...

    Programme de petites initiatives - FFEM

    www.ffem.fr/accueil-FFEM/PPI

    Le PPI, un programme exemplaire d’appui à la société civile africaine ... Réaliser des projets de terrain en Afrique de l’Ouest et Centrale, à Madagascar, ..

    Organismes canadiennes de financement de projet en afrique ...

    www.subventionspretsentreprise.com › Nouvelles

    Organismes canadiennes de financement de projet en afrique ... Affiché dans : Financement, Subvention gouvernementales. Mots-clé liés : demarrage dune tres ...

    Le crowdfunding en Afrique, une nouvelle génération de tontines ?

    La Tribune.fr-7 sept. 2016

    Dans les deux premiers cas, financer un projet par un don ou en échange d’une ... servir de support à la mise en œuvre de projets de crowdfunding en Afrique. ... de Conotou, pécheurs de Lomé, agriculteurs de Bobo Dioulasso, etc.). ... de financement formels institutionnels des banques et organismes de ...

    L’adaptation aux changements climatiques, une obligation !

    La Vie Éco-12 sept. 2016

    L’accès au financement des projets de lutte contre le changement climatique ... d’acteurs de la société civile, ainsi que d’organismes internationaux ... biais dans le financement de l’adaptation, de l’agriculture et de l’Afrique.

    Changements climatiques : Marrakech, une étape dans un processus

    Journal de Brazza-13 sept. 2016

    L’agriculture est le 1er utilisateur de l’eau dans le monde. ... Un grand projet en Afrique qui se propose de construire un rideau vert allant de ... Et en 2020, « nous appliquerons par exemple le financement sur les 100 ... de la Banque africaine de développement (BAD), et autres organismes internationaux.

    La Finance Climat au cœur des débats à Rabat d’une conférence de ...

    Nouvelle Tribune-

    ... Développement Agricole (ADA) et le Fonds d’Adaptation (FA) a accueilli des experts ... Et ce afin de permettre à ses pays de réaliser des projets concrets ... de soumission du projet au financement auprès du Fonds d’Adaptation. ... d’expériences genres au Rwanda, Sénégal, Équateur et Afrique du Sud.

    Guinée : croissance et bonnes décisions, le pari de 2016

    Maghrebnaute.com-13 sept. 2016

    Gage de développement pour la Guinée, le secteur agricole délaissé ... de 15 millions de dollars pour financer l’agriculture guinéenne. ... sera également pris en compte, dans la mise en œuvre de ce projet, ... lourdes du continent africain, pour permettre aux entreprises locales de développer leur activité.

    Le Fonds fiduciaire africain de solidarité (SATF), un bel exemple ...

    gabonactu.com-2 sept. 2016

    Les résultats obtenus par les projets financés par le Fonds fiduciaire de ... faire davantage de contributions financières pour financer des initiatives visant à ... Le projet pour la Gambie renforcera davantage la composante agricole du ... les organismes régionaux tels que l’Union africaine (UA) et le Nouveau ...

    La BAD apporte 89 millions d’euros pour un projet agricole au ...

    Jeune Afrique-22 janv. 2016

    Ce prêt de la Banque africaine de développement (BAD) va financer un projet d’amélioration des chaînes de valeurs agricoles …

    COP22 : la prochaine Conférence mondiale sur le climat sera africaine

    Novethic-26 sept. 2016

    « La COP22 se tiendra à Marrakech du 7 au 18 novembre. À deux mois de la prochaine Conférence mondiale sur le climat, et alors que s’est tenu en début de semaine Climate Chance, le sommet des acteurs non étatiques, le Maroc mobilise gouvernements africains et société civile du continent autour de la question climatique. Car le pays hôte de la COP22 entend faire de la prochaine conférence sur le climat une COP africaine. Signe de la montée en puissance des Africains dans les négociations. Décryptage ».

    Photo - Le projet de Muraille verte, c’est 7.100 kilomètres de verdure, de Dakar à Djibouti, pour contrer la désertification. Simply Creative Photography / iStock

    Source : http://www.novethic.fr/empreinte-terre/climat/isr-rse/cop22-la-prochaine-conference-mondiale-sur-le-climat-sera-africaine-144088.html

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    Annexe 3

    Arbres des régions sèches d’Afrique de l’ouest et Climat de l’Afrique (cartes)

    Maydell H.-J. von — Arbres et arbustes du Sahel. Leurs caractéristiques et leurs utilisations Compte rendu -

    sem-linkGillet Hubert - Journal d’agriculture traditionnelle et de botanique appliquée Année 1984 Volume 31 Numéro 3 pp. 262-263 – Origine : http://www.persee.fr/doc/jatba_0183-5173_1984_num_31_3_3924_t1_0262_0000_1

    Arbres au Burkina Faso, lundi 29 août 2016. Consulat du Burkina Faso à Nice - Les arbres du Burkina Faso, à de rares exceptions près, se retrouvent dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest. La plupart sont utilisés soit pour faire des sauces soit pour leurs vertus médicinales ». Tous les détails sur ce site : http://www.burkinafaso-cotedazur.fr/arbres

    Effet des arbres sur la diversité de la végétation herbacée dans les parcours communautaires du Nord - Sénégal (Afrique de l’Ouest). 2009. Auteurs : L. E. Akpo, Faculté des Sciences & Techniques, laboratoire d’Ecologie & d’Eco – hydrologie FST/UCAD, Université Cheikh Anta Diop, BP 5 005, Dakar, Sénégal, e-mail : leonard.akpo@ucad.edu.sn, et M. Grouzis, Mission IRD, Route de Ambohipo, BP 434, Antananarivo 101, Madagascar. Resumé : « La composition spécifique des pâturages herbacés a été établie sous et hors des arbres de Acacia raddiana, Balanites aegyptiaca, Zizyphus mauriatiana en région sahélienne du Nord - Sénégal, à partir des inventaires de la flore et des relevés de végétation. Ils ont été soumis à différentes méthodes d’analyse multivariée (AFC, ANOVA, Comparaison de moyennes...). Les résultats ont permis de distinguer nettement les relevés effectués sous les arbres de ceux de la zone hors des arbres ; il existe ainsi un effet couvert. Celui-ci est comparable quels que soient l’espèce ligneuse, le type de sol et/ou de parcours. L’effet arbre est associé à un cortège floristique composé d’espèces dites « exclusives », des espèces indifférentes ou des espèces « communes » aux différents biotopes. Le nombre d’espèces indicatrices du couvert des arbres ou espèces sciaphiles est nettement plus élevé que celui des espèces héliophiles. La richesse spécifique est ainsi significativement plus importante sous l’arbre ». Voir détails dans le document PDF sur le site source : http://www.iao.florence.it/ojs/index.php/JAEID/article/viewFile/36/40

    Arbres arbustes et lianes des zones sèches d’Afrique de l’Ouest - Auteur : Michel Arbonnier. Edition 2009 ‘QUAE.com’. « Ce guide de terrain est la synthèse de plus de quinze années de pratique en aménagement forestier. Il vient combler une lacune dans la documentation sur la flore des zones sèches d’Afrique de l’Ouest. Les 1.300 photographies en couleurs des fleurs, des fruits, des feuilles et de l’écorce facilitent l’identification de chacune des 360 espèces ligneuses présentées. Un inventaire actualisé des usages traditionnels des différentes parties de la plante, en pharmacopée, en nutrition humaine ou animale et dans la vie quotidienne, est aussi proposé. Les clés de reconnaissance, comme les fiches descriptives, sont accessibles aux non-spécialistes de la botanique, qu’ils soient techniciens, enseignants ou étudiants. La nouvelle édition revue et corrigée de ce guide, paru pour la première fois en 2000, apporte notamment des compléments d’information dans les utilisations des espèces. Ce guide de terrain constitue un ouvrage de référence pour toute personne appelée à connaître la flore arbustive et forestière des zones sèches d’Afrique de l’Ouest ». Site source : http://www.quae.com/fr/r1281-arbres-arbustes-et-lianes-des-zones-seches-d-afrique-de-l-ouest.html

    Géographie physique de l’Afrique - Climat, flore et faune de l’Afrique. Dossier à découvrir sur le site suivant : http://www.cosmovisions.com/Afrique-Climat-Flore-Faune.htm

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    Auteur : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 29/10/2016.

    Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

    http://www.isias.lautre.net/

    Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

    Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

    Fichier : ISIAS Arbres Forêts Agroécologie Climat Partie 3 L’Initiative Africaine de la Grande Muraille Verte.2

    Mis en ligne par Pascal Paquin de Yonne Lautre, un site d’information, associatif et solidaire(Vie du site & Liens), un site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti,

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