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"Le barrage vert algérien est un exemple de lutte contre la désertification des territoires", par Jacques Hallard

samedi 8 octobre 2016, par Hallard Jacques

ISIAS Arbres Forêts Agroécologie Climat
Partie 2 : Le barrage vert algérien est un exemple de lutte contre la désertification des territoires
Série : Contrer la déforestation par des initiatives de sauvegarde des forêts primaires et des reboisements. Réalisations plus ou moins récentes, projets et perspectives
Jacques HALLARD, Ing. CNAM – Site ISIAS – 08 o
ctobre 2016
Partie 1 : Méfaits des déforestations et questions sur les reboisements pour atténuer les dérèglements du climat

Introduction

Le ‘barrage vert’ est une initiative prise dans les années 1970 par le pouvoir politique en Algérie : il visait à ralentir l’avancée du désert par la mise en œuvre d’un plan de plantations et d’aménagement des territoires sur une bande courant d’ouest en est, des frontières algéro-marocaine et algéro-tunisienne, sur plus de 1.200 kilomètres de long et sur une largeur moyenne d’environ 20 kilomètres. La mise en œuvre, assurée au départ sur le terrain par les personnels des forces armées, fut ensuite relayée par les divers services forestiers algériens avec des moyens humains évidemment plus réduits.

L’objectif du projet était de conserver les ressources naturelles, de maintenir un équilibre écologique dans un environnement au climat heurté, souvent aride et fragile, tout en facilitant les conditions de vie des populations locales et en évitant leur exode rural vers des concentrations urbaines. Le choix des espèces végétales les mieux adaptées (en particulier tamaris, acacias, chalef ou olivier de bohême, pin d’Alep, chêne-vert, luzerne, etc…) avait été fait dans le but d’assurer une conservation et une protection des sols, notamment par la fixation des dunes et des berges desoueds ou wadis.

D’autres usages avaient aussi été pris en compte : haies brise-vent pour les cultures, parcours du pastoralisme, espèces fruitières (dont pistachier et jujubier) et plantations fourragères pour les troupeaux. L’aménagement concomitant concernait les routes et les pistes, les réserves d’eau collinaires et les points d’eau pour répondre aux besoins des populations et de leurs troupeaux. La régénération naturelle des zones forestières et à vocation forestière avait été prise en compte, ainsi que dans les zones de steppes, étendues de plantes herbacées, savanes et brousses, avec peu de végétaux ligneux.

Une série de documents a été choisie pour faire un bilan périodique des réalisations, en rapportant les choix techniques, les entraves et les difficultés rencontrées – mais aussi les réussites -, les concrétisations effectives (42% à 75% du projet initial selon les époques d’analyse, les secteurs géographiques et les auteurs), en prenant en compte essentiellement les conditions particulières du climat, de la végétation et de sols. [Voir « Lédaphologie (du grec edaphos, le sol), aussi appelée agrologie, est l’étude des sols en tant qu’habitat naturel pour les végétaux. Avec la pédologie, c’est une des deux branches principales de la science des sols.

On parle d’une influence édaphique lorsque le sol, de par ses caractéristiques géologiques et physico-chimiques, agit sur la croissance des végétaux dans toutes sortes de biomes… Article complet sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89daphologie ].

« Face à des dégradations naturelles et humaines profondes, le barrage vert fera l’objet d’un vaste projet de réhabilitation pour préserver cette ceinture « clé » dans la lutte contre la désertification en Algérie », écrit Mohamed Benallal en décembre 2015. Face aux dégradations constatées, causées essentiellement par l’abattage des arbres et les pressions climatiques, la nécessité est apparue d’associer à cette opération de petits projets de proximité, de type agricole et para-agricole, au profit des populations pour leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie et une « nouvelle politique du Renouveau rural » a été adoptée en 2008 par l’Algérie (Plan quinquennal 2010-2014).

Néanmoins, « l’Algérie est un pays « précurseur » en matière de lutte contre la désertification » et peut servir à alimenter de nouvelles initiatives, telle que la ‘Grande Muraille Verte’, un projet visant à implanter une ceinture d’arbres plantés dans la zone sahélienne sur 15 km de largeur, allant du Sénégal à Djibouti, sur 7.100 km de long, et de promouvoir ainsi une coopération sud-sud à travers notamment des projets transfrontaliers qui concerneraient 11 pays africains. Pendant ce temps, en décembre 2015, était annoncée une relance du chantier de barrage vert en Algérie avec 3 millions d’hectares à planter, durant la période 2015-2019.


Sommaire


  • Définition de la désertification à partir de 5 sources différentes
    D’après Wikipédia, « La désertification est un phénomène naturel ou non qui a pour origine des variations climatiques et/ou les conséquences d’activités humaines. Ce mot décrit une aridification locale, reflétant la dégradation des terres menant à des conditions biotiques de type désertique. La théorie de l’avancée du désert de Lamprey (1975), qui était liée à l’observation de variations de couvert végétal dues à la variabilité climatique, a depuis évolué vers une approche d’un phénomène plus diffus ».

« C’est un processus de dégradation des sols qui peut avoir lieu dans des zones arides, semi-arides et subhumides sèches, à l’exclusion des déserts (zones hyper-arides). Ce phénomène constitue une catastrophe naturelle à long terme. La désertification est amplifiée par le réchauffement de la planète, et par l’extension des activités humaines telles que l’irrigation, l’industrialisation, le tourisme et le surpâturage (au Sahel notamment). Ses effets, qui résultent d’une dégradation lente des terres, sont souvent confondus avec ceux des sécheresses, avec lesquelles elle interagit ».

« La désertification constitue un problème d’environnement et un problème de développement. Elle affecte l’environnement local et le mode de vie des populations, mais ses effets ont des retentissements plus globaux : biodiversité, changements climatiques, ressources en eau. Étroitement liée à l’activité humaine, la dégradation des terres constitue à la fois une conséquence du mal-développement et une entrave majeure au développement durable des zones sèches1 ».

« La définition de la désertification, retenue au niveau international et énoncée initialement dans le chapitre 12 de l’Agenda 21, puis dans l’article 1 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification est la suivante : ’le terme désertification désigne la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines’ ».

« La désertification prend une ampleur croissante et jugée assez inquiétante pour que l’ONU au Sommet de la Terre de Rio en juin 1992 (Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement Cnued) ait jugé utile de proposer une convention mondiale sur la lutte contre la désertification. Faute d’entente des élus sur son contenu, elle est devenue une déclaration d’intention ».

« La désertification n’a rien d’irréversible. La plupart du temps, elle est due à des pratiques agricoles inadaptées, au surpâturage et à la déforestation. Il existe de nombreuses solutions simples et peu coûteuses. Planter des arbres, par exemple, permet de fixer les sols, de fournir de l’ombre aux cultures et de retenir l’humidité… »

Article complet sur le site : https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9sertification

La désertification : qu’est-ce que c’est ? – Auteur : Blaise Mao - Mercredi 26 août 2009 – Document ‘Géo’ Environnement Les Mots Verts

Selon la Convention des Nations Unies sur la désertification, le terme ’désertification’ désigne la ’dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides’. La désertification est un phénomène naturel, la conséquence des variations climatiques et des activités humaines et peut entraîner la détérioration de la végétation, l’érosion des sols et le déplacement de populations.

Désertification : causes et conséquences

Les causes :
- La déforestation
- Les dérèglements du climat (faibles précipitations, sécheresses intenses et récurrentes…), accentués par le réchauffement climatique
- L’érosion des sols (agriculture sur brûlis, non respect des périodes de jachère, épuisement des nappes phréatiques…)
- Les conséquences :
- La dégradation des conditions de vie (famines, maladies, difficultés d’accès à l’eau…)
- La destruction des écosystèmes et de la biodiversité
- La détérioration des terres arables, qui deviennent inexploitables
- Les déplacements de populations, sources de conflits diplomatiques

La désertification dans le monde

Aujourd’hui, 1,2 milliards de personnes sont menacées par la désertification dans une centaine de pays. Trois régions sont particulièrement concernées :
- La région du Sahel, en Afrique de l’Ouest, où la surexploitation des sols et la déforestation ont accentué la désertification naturelle. La désertification au Niger force les populations à quitter leurs villages.
- La Chine : un vaste plan de reboisement a été mis en place ces dernières années pour lutter contre la désertification en Chine, qui engloutissait 34 000 km2 par an à la fin du XXe siècle.
- L’Australie, où les excès du pâturage et la sécheresse ont accéléré la désertification des régions semi-arides du centre.

La désertification en un chiffre - 10 millions : c’est le nombre moyen d’hectares gagnés chaque année dans le monde par la désertification, selon l’ONU. Une perte qui coûterait environ 42 milliards de dollars par an….

A découvrir également, nos dossiers sur la déforestation et la biodiversité.

CPPAP : 215 W 90268 - Un site du groupe Prisma Media (G+J NETWORK) © PRISMA MEDIA 2016 Tous droits réservés - Conditions d’usage - Publicité - Contacts - Charte pour la protection des données personnelles – Source : http://www.geo.fr/environnement/les-mots-verts/desertification-sable-48550

Pour plus de détails sur la désertification, se reporter aux documents ci-après, mis en ligne par ‘Greenfacts’ , ‘Future Sciences’ et la FAO, respectivement

Quelles sont les causes principales de la désertification ? - Documents ‘Greenfacts’

Copyright © GreenFacts 2001–2016 GreenFacts® est une marque déposée de Cogeneris sprl. Design : Morris & Chapman – Source : http://www.greenfacts.org/fr/desertification/l-3/4-causes-agriculture.htm

Quels sont les moyens de lutte contre la désertification ? – Note de ‘Futura Sciences’ - Question/Réponse Classé sous : développement durable, lutte contre la désertification, reforestation

Photo à la source - Preuve de l’utilité de la lutte contre la désertification : l’île de Lobos, dans les Canaries, est atteinte. © Federico Del Bene, Wikimedia Commons, DP 

La lutte contre la désertification est une tâche très ardue. En effet, chaque cas de désertification présente des caractéristiques uniques et doit être traité de manière spécifique. Il n’existe donc pas une seule solution applicable partout, mais différentes techniques de lutte contre la désertification à employer selon les cas.

Lutte contre la désertification : la prévention

Il est difficile et onéreux de lutter contre une désertification déjà en place. La meilleure stratégie pour limiter la désertification est donc de la stopper « à la racine ». Les principaux moyens de prévention sont la mise en place d’une agriculture durable qui n’épuise pas le sol, une bonne irrigation des terres et la sauvegarde des forêts.

La restauration du sol

Dans un cas de désertification avéré, il est nécessaire de restaurer le sol appauvri. Pour lui rendre les qualités nutritives nécessaires au développement de la végétation, il faudra le fertiliser généreusement. Cela peut s’avérer très coûteux, à moins d’employer le fumier du bétail disponible sur place.

La reforestation, outil efficace de lutte contre la désertification

Les arbres font obstacle au vent qui charrie le sable, accroissent la fertilité du sol et contribuent à sa meilleure humidification. Il est donc nécessaire de replanter des arbres en cas de désertification, une opération qui a un coût.

Combattre le vent

Le vent est l’un des principaux acteurs de la désertification, en déplaçant le sable toujours plus loin dans les terres. Pour stopper l’avancée du sable, le mieux est d’installer des brise-vents naturels (comme des rangées d’arbres) et de fixer les dunes à l’aide de palissades, le temps que la végétation se développe et les fixe à son tour.

Pense-bête : vous pouvez vous engager dans la lutte contre la désertification aux côtés d’associations comme SOS Sahel ou Adéquation.

À voir aussi : desertification en espagne | teledetection desertification | Les commentaires ne sont pas disponibles pour le moment. Source : http://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/developpement-durable-sont-moyens-lutte-desertification-4102/


Définitions et approche générale des problèmesDocuments d’archives de la FAO

Comment définir la désertification ?
Quels sont les territoires et surfaces susceptibles d’être touchés par la désertification ?
Quelles sont les causes essentielles de la désertification ?
Quelles sont les conséquences majeures des phénomènes de désertification ?


Comment définir la désertification ?

Le Chapitre 12 d’Action 21 adopté par la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED) définit la désertification comme étant « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sèches subhumides par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines. »

Cette définition est un peu réductrice, car elle n’exprime pas bien l’interaction fréquente entre les éléments climatiques et les pratiques humaines, ces dernières étant souvent déterminantes dans le déclenchement des processus de désertification.

Il parait toutefois nécessaire d’admettre, qu’en certains points de la planète, des phénomènes de désertification peuvent apparaître sans que les activités humaines (généralement très réduites en raison de la faible densité de population) soient en cause. Ces phénomènes naturels de sécheresses répétées, peut-être induites par des changements climatiques globaux difficiles à analyser, peuvent entraîner une dégradation des terres de nature à mettre en cause l’existence des populations présentes dans les régions concernées ou vivant à proximité ou à empêcher une future occupation de ces milieux par l’homme. S’il semble bien vain de lutter contre cette désertification qu’on peut qualifier de « géologique », il est néanmoins nécessaire d’aider les communautés humaines qui y vivent à y faire face et à s’y adapter sans l’aggraver.

Le lien entre désertification et occupation humaine apparaît donc comme un concept généralisable et la FAO propose que ce lien soit clairement exprimé par la définition plus précise suivante :

« Ensemble des facteurs géologiques, climatiques, biologiques et humains qui conduisent à la dégradation des qualités physiques, chimiques et biologiques des terres des zones arides et semi-arides et mettent en cause la biodiversité et la survie des communautés humaines.>>

Cette définition peut se rapprocher de la définition adoptée par la Conférence de Nairobi en 1977 : « Accentuation ou extension des conditions caractéristiques des déserts ; c’est un processus qui entraîne une diminution de la productivité biologique et partant, une réduction de la biomasse végétale, de la capacité utile des terres pour l’élevage, des rendements agricoles et une dégradation des conditions de vie pour l’homme. »


Quels sont les territoires et surfaces susceptibles d’être touchés par la désertification ?

La FAO pense que l’on devrait se baser sur les critères définis lors de la Conférence des Nations Unies sur la désertification (Nairobi 1977) qui font intervenir la notion de « risque de désertification » évalué sur la base d’une mesure de la vulnérabilité des terres conjuguée avec la pression actuelle et future humaine et/ou animale. Il apparaît que l’utilisation de tels critères conduit à considérer les phénomènes de désertification comme évolutifs en fonction des facteurs climatiques et humains changeants. Une conséquence de cet état de fait est I a nécessité pour chaque pays de se doter des moyens d’analyser les phénomènes sur la base de critères acceptés mondialement.

En première approximation, la FAO recommande que l’ensemble des pays, 99 d’après le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), possédant des terres arides, semi-arides et subhumides susceptibles d’être touchées par la désertification soient invités à se préoccuper de ce phénomène qui concerne près d’un milliard d’êtres humains vivant sur 35-40 millions de km2, soit environ 30 pour cent des terres émergées de la planète.


Quelles sont les causes essentielles de la désertification ?

Il convient de rappeler tout d’abord que la désertification telle que définie ne peut se produire que sur des terres vulnérables aux processus de désertification. I a vulnérabilité d’une terre à la désertification est déterminée par le climat actuel, le relief, l’état du sol et celui de la végétation naturelle. Le climat a une influence déterminante par trois facteurs agissant sur les phénomènes d’érosion physique et mécanique et les phénomènes de dégradation chimique et biologique. Ce sont la pluviométrie, le rayonnement solaire et le vent. Le relief intervient essentiellement comme facteur d’aggravation des phénomènes d’érosion hydrique. L’état du sol (texture, structure et richesse chimique et biologique) est un facteur prépondérant dans les zones subhumides où les facteurs climatiques sont moins influents. Il joue un rôle essentiel dans la vulnérabilité aux processus de désertification influencés par les activités humaines. Il en est de même de l’état de la végétation naturelle. Celui-ci est le résultat des influences anciennes et récentes des facteurs climatiques, pédologiques et bien souvent humains. Les arbres, en raison de leur longévité et de leur capacité à émettre de puissants systèmes racinaires, sont souvent des protecteurs essentiels contre la dégradation des sols. Leur absence est de ce fait un très lourd handicap, et ce sont bien souvent les êtres humains qui en sont la cause.

Les activités humaines sont en effet la raison majeure du déclenchement des processus de désertification sur les terres vulnérables. Ces activités humaines sont multiples et variables selon les pays, les types de sociétés, les stratégies d’occupation et d’utilisation de l’espace et les technologies mises en œuvre. L’impact des sociétés humaines ne dépend pas exclusivement de sa densité et la FAO pense que les notions de « capacité de charge » ou de « seuil critique » doivent être maniées avec précaution car de nombreux exemples montrent que ces critères peuvent fortement évoluer en fonction des stratégies et des technologies mises en œuvre par les populations.

Parmi les activités humaines, causes du déclenchement de la désertification on doit citer :

  • la mise en culture des sols fragiles ou exposés à des phénomènes d’érosion hydrique et/ou éolienne ;
  • la réduction des temps de repos (jachère) des sols cultivés et le manque de fertilisation organique et minérale ;
  • le surpâturage herbacé et ligneux (souvent sélectif) ;
  • la surexploitation des ressources ligneuses (en particulier pour le bois-énergie) ;
  • la pratique incontrôlée des feux pour la régénération des pâturages, la chasse, les défrichements agricoles, et le règlement de certains conflits sociaux ;
  • les pratiques agricoles destructrices de la structure des sols en particulier l’usage d’engins agricoles inadéquats ;
  • les pratiques agricoles exportatrices nettes de richesse chimique en particulier les cultures de rente ;
  • le détournement des fleuves pour la création de barrages d’irrigation ;
  • la mise en irrigation de sols dont la texture favorise la salinisation ou l’alcalinisation ou encore l’engorgement.
    Toutes ces pratiques sont induites par deux catégories distinctes de facteurs : ceux Induits par la pauvreté et le sous-développement ; ceux induits par un développement « moderne » insuffisamment soucieux de l’impact des technologies employées sur la durabilité des terres.

Dans la première catégorie de facteurs il faut citer :

  • la sous-alimentation ou la malnutrition qui engendrent faiblesse physique et vulnérabilité aux maladies ;
  • l’impossibilité d’accéder au crédit, qui bloque toute possibilité d’investissement en outils, semences et engrais ;
  • la scolarisation et la formation technique limitées ;
  • la recherche de stratégies de survie à court terme (migrations saisonnières ou annuelles) ;
  • le manque d’encadrement et d’appui à la société rurale en matière de conseil technique, d’infrastructure, d’accès à l’énergie, de formation, d’organisation des échanges et d’ouverture des marchés ;
  • le manque de sécurité foncière.
    Dans la seconde catégorie de facteurs il faut citer :
  • la recherche du résultat immédiat en termes d’accroissement de la production ;
  • la compétition commerciale internationale et le déséquilibre des termes de l’échange entre produits primaires (agricoles en particulier) et produits manufacturés ;
  • l’insuffisance des connaissances sur les conséquences à long terme de l’usage de certaines technologies.

    Quelles sont les conséquences majeures des phénomènes de désertification ?

Les conséquences de la désertification, phénomène de dégradation des terres dépendent, à l’évidence, de quatre facteurs variables selon les régions, les pays et les années :

  • la gravité de cette dégradation des terres et son extension ;
  • la sévérité des conditions climatiques du moment (en particulier la pluviométrie annuelle) ;
  • l’importance numérique et la richesse des populations impliquées ;
  • le niveau de développement du pays concerné.
    Plus les populations et les pays concernés sont pauvres et sous-développés, plus les effets de la désertification sont lourds de conséquences en hypothéquant l’avenir et plus ils peuvent être tragiques lorsque les conditions naturelles, en particulier climatiques, sont difficiles.

La désertification doit être considérée comme une rupture des équilibres fragiles qui ont permis le développement de la vie végétale, animale et humaine dans les zones arides, semi-arides et sèches subhumides. Cette rupture des équilibres et des processus physiques, chimiques et biologiques qui les entretenait a pour conséquence le déclenchement de processus d’autodestruction de tous les éléments du système qui permettaient la vie. Ainsi, la vulnérabilité des sols à l’érosion éolienne et hydrique, l’abaissement des nappes phréatiques, les aléas de la régénération naturelle des végétaux herbacés et ligneux et l’appauvrissement chimique des sols, qui sont des conséquences immédiates de la désertification, en deviennent des facteurs aggravants. La désertification est un processus qui s’auto-entretient en s’aggravant.

Les conséquences de la désertification sont de ce fait extrêmement graves et souvent dramatiques pour les populations pauvres des pays en développement. En effet, la désertification, en limitant les potentialités naturelles, réduit les productions et les rend de plus en plus aléatoires. Contraintes à parer au plus pressé, les populations développent des attitudes de survie qui contribuent malheureusement à aggraver la désertification et empêcher tout développement.

La plus immédiate et la plus générale des attitudes de survie est l’aggravation de la surexploitation des ressources naturelles immédiatement accessibles au prix d’un travail souvent énorme et épuisant. La deuxième est la liquidation de tout ce qu’on possède, y compris l’équipement agricole, pour faire face aux besoins monétaires nés du développement (scolarité, soins, cotisations à l’entretien des pompes) ou des crises alimentaires (achats de vivres). La troisième est l’accélération de l’émigration rurale qui peut se limiter aux hommes adultes et aux jeunes gens et jeunes filles qui partent pour un travail saisonnier ou pluriannuel dans d’autres régions du pays, en particulier vers les villes, ou dans d’autres pays, ou bien prendre l’aspect d’exodes de populations à la recherche de conditions de vie plus acceptables.

Ces stratégies de survie s’accompagnent souvent de ruptures des solidarités internes aux collectivités et parfois aux familles. Au bout de la survie difficile, il y a le repliement sur soi, et parfois le développement d’un individualisme d’exclusion, d’où la naissance de conflits entre ethnies, familles et individus.

Enfin, la désertification aggrave l’effet des crises climatiques (sécheresse) et politiques (guerres) entraînant régulièrement la souffrance et la mort de centaines de milliers de personnes dans le monde.

Toutes ces conséquences affaiblissent encore l’économie des pays en développement touchés par la désertification surtout ceux n’ayant pas d’autres ressources que leur agriculture et notamment ceux dont presque tout le territoire est affecté par ce problème. A cet égard, les pays africains des zones arides, semi-arides et sèches subhumides sont particulièrement vulnérables à la désertification et affectés par ses conséquences. Leurs économies ne parviennent pas à rompre le cycle fatal de la pauvreté qui les conduit à faire face aux situations d’urgence par un endettement de plus en plus insoutenable qui hypothèque toute possibilité d’avenir dans des investissements productifs pouvant rompre le cercle du sous-développement.

Mais la désertification conduit également à une modification positive de certains comportements. A noter en particulier celui des femmes qui affrontent souvent les problèmes nés de l’absence des hommes partis chercher du travail, et de l’aspiration des jeunes garçons et filles à une vie moins astreignante et difficile. Ces surcharges de travail et de responsabilité qui pèsent sur elles, suscitent deux attitudes nouvelles :

  • une demande d’accès de plein droit à la terre, surtout à la terre aménagée par elles. I es femmes utilisent souvent le biais de l’approbation collective comme premier pas pour satisfaire ce besoin et elles recherchent volontiers des compromis consensuels avec les règles foncières de la collectivité. C’est un puissant facteur de mobilisation des femmes que la lutte contre la désertification ne peut ignorer ou sous-estimer ;
  • une prise de conscience de plus en plus grande de la nécessité d’espacer les naissances. Les femmes sont souvent prêtes à agir dans ce sens en de nombreux endroits du monde sous réserve d’une approbation des hommes et d’un appui des gouvernements.
    Si la désertification a provoqué une diminution de l’équipement agricole, elle a inversement contribué à multiplier et élargir les connaissances techniques, en particulier celles portant sur l’environnement et sa préservation. Les micro-réalisations, entreprises en de nombreux lieux depuis une quinzaine d’années, constituent un capital de connaissances et parfois de pratiques techniques et une base de départ à ne pas négliger. Dans le même sens, pour beaucoup de ruraux, la perception de l’environnement et de la relation à établir avec lui change ou a même déjà changé en bien des lieux. L’environnement est en effet de plus en plus ressenti à la fois :
  • comme un milieu sensible qu’on a trop négligé et surexploité et auquel il faudra accorder des efforts de travail et de gestion pour compenser les erreurs et les actions précipitées passées ;
  • comme un milieu appartenant aux ruraux dont les volontés d’appropriation des terroirs et d’organisation (groupements, coopératives, associations villageoises de développement, associations locales autonomes, etc.) se développent et sont porteuses d’avenir.

http://www.fao.org/documents/header/img/fao_logo.gif

http://www.fao.org/documents/header/img/int_fr.gif|Produit

par : Département des forêts

Titre : Développement durable des terres arides et lutte contre la désertification...
 English Español Source : http://www.fao.org/docrep/V0265F/v0265f01.htm

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Présentation

Le Barrage vert (BV) est l’un des plus ambitieux projets agroécologiques mis en œuvre en Afrique et l’un des plus ambitieux réalisé par l’Algérie après son indépendance en 19622.

Historique

Le Barrage vert (BV) visait prioritairement, dès sa création, le renouvellement du patrimoine forestier algérien qui a subi de graves dommages durant la guerre de libération du fait des bombardements de l’aviation de l’armée d’occupation française. Dès 1968, quatre projets de reboisement ont été déployés en amont des forêts naturelles de pin d’Alep dans les monts des Ouled Naïl dans la wilaya de Djelfa. Le Barrage vert (BV), dans sa lutte contre la désertification, a participé au développement économique et social, ainsi qu’à l’indépendance alimentaire de l’Algérie. C’est ainsi que le président Houari Boumédiène annonçait en 1970 la mise en place de ce projet du ’Barrage vert’ qui visait le reboisement de trois millions d’hectares3. Le Barrage vert (BV) a été créé par la décision du 23 juin 19701 relative à la création du périmètre de reboisement de Moudjebara dans la wilaya de Djelfa4.

Photo à voir à la source – Article Wikipédia sur Houari Boumédiène.

Objectifs

Le Barrage vert (BV) est une ceinture forestière qui vise à stopper l’avancée du désert vers le Nord algérien en créant une barrière de verdure reliant les frontières algériennes ouest aux frontières est sur une longueur de 1 500 km5.

Description

Photo à la source  : Haie naturelle.

Le Barrage vert (BV) traverse les hauts plateaux algériens d’Est en Ouest. Il ne peut pas être réalisé d’une manière uniforme et monolithique, car chaque région steppique possède ses spécificités géographiques et climatiques propres, qui ont fait l’objet d’études approfondies des écosystèmes locaux, et de la faune et de la flore locales. Le choix des essences d’arbres et d’arbustes à planter a découlé des résultats d’études qui ont montré que seule la végétation indigène à un endroit, doit être utilisée si l’on veut que le projet réussisse.

Photo à la source - Steppe des hauts plateaux algériens.

Les reboisements entrepris dans le cas échéant produiraient des espaces certes boisés, mais complètement stériles, sans aucune valeur biologique ou écologique, bien au contraire6. L’implantation de la haie vive, formelle (taillée) ou sauvage, est nécessaire pour reconquérir le territoire steppique par la verdure, le quadriller à fin de conserver les sols et l’eau, et d’améliorer le microclimat, et faire reculer le désert7.

Notes et références

Liens externes

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3.
Agriculture et arboriculture en Algérie après 1962 - Bilan critique du barrage vert en Algérie par SAHRAOUI BENSAID, Unité de recherches sur les zones arides Centre de recherches scientifiques et techniques sur les régions arides BP 119, Alger-Gare, 16000 Alger, Algérie. In Sécheresse n° 3, vol. 6, septembre 1995.

NB : Pour le texte, les illustrations, cartes, schémas, se reporter au PDF.http://alger-roi.fr/Alger/agriculture_algerienne/textes/4_barrage_vert_mythe.PDF>>> retour vers d’autres articles de cet auteur de 2001 à 2004Voici une analyse courageuse et objective de vingt ans de barrage vert en Algérie. A partir d’un bilan qui ne prétend pas à l’exhaustivité puisqu’il est ciblé sur une seule zone, l’auteur fait apparaître clairement les réalisations et difficultés rencontrées. Une part importante de l’article fait état des leçons à tirer de ces vingt années d’expérience algérienne.

La dégradation rapide des nappes alfatieres, constatée dès 1967 à la suite des labours, du surpâturage, etc., et qui continue encore aujourd’hui, a incité les forestiers à intervenir pour assurer leur protection. Ce sont les arbres forestiers épars et les petites plantations effectuées par les Ponts et Chaussées qui donnèrent à penser que des essais méritaient d’être entrepris [1]. Les préoccupations d’origine écologique et la volonté d’extension du patrimoine forestier pour la production ont conduit à constituer, dès 1968, quatre projets de reboisement déployés à l’arrière des forêts naturelles de pins d’Alep, dans les monts des Ouled-Nail (région de Djelfa), afin d’accroître de 80 000 hectares les peuplements d’origine artificielle. Le premier périmètre reboisé fut celui de Moudjbara (photo 1) et les plantations qui y furent effectuées en 1969 donnèrent des résultats encourageants. Par ailleurs, une unité du service national fut créée pour protéger le bassin versant de l’Attout (Wilaya de Batna), limiter l’envasement du barrage, implanter un petit système hydraulique et amorcer ainsi le développement socio-économique de la zone.

En 1972, le président de la République feu Houari Boumediène annonçait la réalisation du barrage vert [1]. De conception essentiellement forestière dans sa première formulation, il consistait en un boisement de 3 millions d’hectares. Sa conception ne sera revue que plus tard, en 1982. L’objectif fondamental devint alors le rétablissement de l’équilibre écologique du milieu par une exploitation rationnelle des ressources

naturelles. Il s’agissait en fait d’une approche intégrée visant à :

- améliorer le niveau de vie de la population ;

- restaurer et augmenter le potentiel productif des terres ;

- reconstituer les peuplements forestiers disparus et reboiser les terres à vocation forestière ;

- mettre en valeur les terres pastorales et agricoles et fixer les dunes ;

- mobiliser les ressources en eau superficielles et souterraines.

Le champ d’intervention du barrage vert est constitué par la zone présaharienne comprise entre les courbes isohyètes 300 millimètres au nord et 200 millimètres au sud. Il représente une bande de près de 1 000 kilomètres de long, allant de la frontière marocaine à l’ouest à la frontière tunisienne à l’est, sur 20 kilomètres de large. A l’origine, sa délimitation a été faite à main levée entre les courbes isohyètes 200 et 300 millimètres et l’opération avait pour point de départ les massifs forestiers préexistants déjà à Ain-Sefra, ElBayadh, Aflou, Djelfa, Boussâada, Batna et Tebessa pour s’étendre par la suite aux régions steppiques avoisinantes (figure 1).

Données succinctes sur le milieu physique et humain

Divers travaux ayant trait aux zones steppiques ayant déjà été publiés, le lecteur pourra s’y référer. Pour notre part, nous présenterons succinctement la zone. Elle est caractérisée par la faiblesse des précipitations annuelles qui oscillent entre 100 et 400 millimètres par an. L’amplitude thermique saisonnière est élevée. La moyenne des minima du mois le plus froid se situe entre - 1,7 et 1,8 °C, celle des maxima du mois le plus chaud entre 33 et 41 °C. Cependant, des températures de - 12 et + 45 °C peuvent être atteintes. Le nombre de gelées peut s’élever jusqu’à 40 jours par an et, à cela, il faut ajouter le sirocco qui peut se manifester entre 20 et 30 jours par an. L’influence du Sahara se traduit, dans cette zone, par un climat sec et chaud. La végétation est essentiellement constituée de forêts et matorrales (steppes) arborées à Pinus halepensis (pin d Alep), Juniperus phcenicea (genévrier de Phénicie) et Quercus ilex chêne vert). Dans les Bayas, qui sont des dépressions alluvionnaires fermées à texture limoneuse, on rencontre Pistacia atlantica (pistachier de l’Atlas) et Ziziphus lotus (jujubier). La steppe graminéenne est à base de Stipa tenactssima (alfa), Lygeum spartum (sparte) et d’Anistida pungens (drinn) sur sol sableux. La steppe à Artemisia herba alba (armoise blanche) occupe les sols à texture fine : elle constitue un excellent parcours pour les troupeaux qui apprécient l’armoise. La steppe à halophytes se retrouve sur les terrains proches des chotts, ou dépressions salées, peuplés surtout de Sueda sp., Salsola sp. et Atriplex sp. Les sols de la zone du barrage vert sont essentiellement caractérisés par une faible profondeur un taux élevé de calcaire actif dû à la présence d’une dalle calcaire et à l’accumulation de calcaire de différents types. La grande majorité des sols se range dans la classe des sols calci-magnésiques. L’activité économique s’organise autour de la production ovine et, accessoirement, de la céréaliculture en sec. La population se divise en trois catégories : les nomades, qui représentent près de 30 % de la population et migrent périodiquement pour rechercher de meilleurs pâturages, les semi-nomades, qui ont une activité pastorale et restent liés à la terre qu’ils cultivent eux-mêmes et, enfin, les sédentaires.

Bilan général du programme

Le programme de réalisation du barrage vert a été confié au ministère de la Défense nationale et le, maître d’oeuvre est l’ex-secrétariat d’Etat aux Forêts. Pour cet article, nous nous sommes contentés de l’information disponible auprès des services forestiers qui sont plus faciles d’accès.

Prévisions et réalisations

L’examen de la figure 2 montre que, sur des prévisions de 160 000 hectares, seulement 123 000 hectares ont été traités, soit 77 %. Ce taux de réalisation varie d’une wilaya à l’autre. Il est probablement en rapport avec la surface à traiter, la présence des groupements de travaux forestiers et les aspects d’ordre juridique relatifs à l’expropriation. Sur les neuf wilayas, seule la wilaya de Bouira arrive à un taux de 100 %.

Réalisations et réussite

La figure 3 indique que sur les 123 000 hectares traités, soit 77 % des prévisions, le taux de réussite (pourcentage de plantations ayant survécu après trois années) n’est que de l’ordre de 42 %. Ce taux varie d’une région à l’autre.

Types d’interventions

La figure 4 montre que le reboisement en essences forestières (essentiellement le pin d’Alep) occupe la plus grande place avec 106 000 hectares, soit 86 % du total, suivi par l’amélioration pastorale avec près de 13 000 hectares, soit 12 % et, enfin, par la plantation fruitière (2 300 ha) et la fixation des dunes (1 900 ha), soit environ 0,5 % pour chaque type.

La figure 5 montre que les réalisations sont fonction des spécificités des régions ; la fixation des dunes n’a concerné que les zones à fort ensablement. Pour la plantation fruitière, l’amélioration pastorale et les brise-vent, nous commenterons les résultats ultérieurement. Pour mettre en évidence cette nouvelle orientation prise par le programme, nous avons choisi la wilaya de Djelfa car c’est là que les travaux ont débuté, que le barrage vert y est le plus large (figure 1) et que l’on y trouve tous les types d’interventions (reboisement, fixation de dunes, amélioration pastorale etc.).

L’examen du tableau I indique que, à partir de 1985, des opérations de regarnis sont exécutées sur les anciens reboisements, soit 2 300 hectares de 1985 à 1990.

Ainsi, à partir de 1983, ont été réalisés : 1 500 hectares d’amélioration pastorale, 60 hectares de plantations fruitières, près de 150 kilomètres de piste, la création de deux points d’eau et, enfin, des corrections torrentielles sur 3 620 kilomètres, alors que, de 1974 à 1983, aucune opération n’avait été faite sur les anciens reboisements, pas un hectare d’amélioration pastorale n’avait été réalisé, ni aucune plantation fruitière, de rares pistes avaient été ouvertes, aucun point d’eau n’avait été créé et, enfin, la correction torrentielle avait été nulle... Ceci illustre la nouvelle orientation prise par le programme du barrage vert, à savoir le développement d’aménagements intégrés en zones steppiques

Études réalisées

Le tracé du barrage vert ayant été fait à main levée, aucune étude du milieu n’a été réalisée, les plantations étaient effectuées sur la base du projet d’exécution. Les échecs importants amenèrent les services forestiers à lancer une série de deux types d’études à partir de 1982.

Figure 2. Bilan des prévisions et des réalisations : total général et par wilaya (d’après ANF [2]).

Prévisions - Réalisations

Le premier bilan comportait des études de zones pilotes réalisées par les services forestiers et portant sur une superficie de 70 000 hectares dans les wilayas de Khenchela, M’Sila, El-Bayadh, Batna, Laghouat, Djelfa, et Tebessa. Le deuxième type était constitué d’études plus générales réalisées par d’autres services concernant les zones suivantes :

- wilaya de Khenchela, zone pilote de développement intégré comprenant des actions de reboisement, de mise en valeur et d’infrastructures sur 97 000 hectares (étude achevée en 1982) ;

- wilaya de Batna, zone pilote de développement intégré avec actions de reboisement, mise en valeur et infrastructures sur 117 000 hectares (étude achevée en 1982) ;

- wilaya d’El-Bayadh, projet de développement rural intégré sur 118 000 hectares (étude achevée en 1982) ;

- wilaya de Bouira, aménagement intégré par des actions de reboisement et plantations fruitières sur 200 000 hectares (étude achevée en 1993) ;

- wilaya de Djelfa, projet pilote comprenant des actions de reboisement et de mise en valeur (étude achevée en 1990) ;

- wilaya de Tebessa et wilaya de Laghouat, projets pilotes (identiques à celui de Djelfa) sur 100 000 hectares (études achevées en 1990).

Selon les services forestiers, ces études concernent près de 550 000 hectares sur un total de 3 millions, dont 1 % seulement ont été plantés à ce jour.

Zones d’impact

Pour effectuer les plantations, des défrichements importants ont été opérés sur des nappes alfatières relativement bien conservées ou dans des couloirs de transhumance. Des terres de statut ’ Arch ’ appartenant à des tribus ont subi le même sort.

Dans la wilaya de M’Sila, près de 30 % des terrains reboisés sont de nature juridiques ’ Arch ’. Après promulgation de la loi sur l’accession et l’orientation foncière (loi 83.18 du 13 août 1983), ils ont été revendiqués par la population.

Dans la région de Dirah (wilaya de Bouira) 90 % des terres sont ’ Arch ’. De ce (ait, les travaux du GTF (Groupement des travaux forestiers) furent considérablement limités face à l’hostilité de la population à l’égard des plantations qui réduisaient les surfaces de parcours. Dans la wilaya de Laghouat, les reboisements sur terrains plats à vocation pastorale entraînèrent des situations conflictuelles avec les éleveurs qui arrachèrent les jeunes plants ou firent paître leurs troupeaux dans les plantations. On se rendit compte qu’il était alors illogique de continuer à planter. C’est pourquoi, à partir de 1982, l’unité du service national fut déployée vers les zones à vocation forestière où les résultats ont été plus qu’encourageants.

Dans la wilaya d’El-Bayadh, les plantations effectuées sur des zones planes,

Réalisation - Réussite

Figure 3. Bilan des pourcentages de réalisation et des pourcentages de réussite par wilaya et total général (d’après ANF [2])……..donc terrains de parcours, ont entraîné une protestation de la population. En effet, sur les 22 727 hectares plantés, 63 % constituent un échec, principalement à cause des troupeaux, la surveillance étant très difficile à,assurer vu l’importance de la surface. A partir de 1982, pour tenir compte de la vocation pastorale de ces zones, toutes les plantations étaient constituées d’espèces fourragères ; ainsi près de 3 000 hectares furent plantés en Atriplex et frêne. La mise en défens temporaire et systématique de ces nouvelles plantations par l’armée entraîna la désapprobation des autorités locales civiles. En effet, pour eux il était inconcevable de ne pas ouvrir ces belles parcelles aux éleveurs. Le service forestier et l’armée ont alors proposé aux responsables locaux de trouver un système de gestion adéquat pour préserver les plantations. Malheureusement, l’inexistence d’un plan d’exploitation a conduit à la destruction de ces plantations en peu de temps.

Dans la wilaya de Djelfa, le Groupement des travaux forestiers installe à Tadmit depuis 1974 réalisa près de 800 hectares de plantation. Le choix d’impact sur nappe alfatière a entraîné un taux de réussite presque nul malgré l’acharnement des jeunes du service national à regarnir les parcelles dégradées. L’unité du service national fut alors déployée dans la région d’Ain Maabad pour la reconstitution du versant nord de la forêt dégradée de Senalba (Djelfa). Les plantations de pin d’Alep ont donné là d’excellents résultats (photo 2).

Dans la wilaya de Batna, les 80 000 hectares de plantation ne purent échapper à la pression de la population. La wilaya déclara alors l’ensemble des terrains du barrage vert d’utilité publique, mais cette mesure ne permit pas de limiter les dégâts. Les

terres étaient réclamées en vertu de la loi relative à l’accession à la propriété foncière agricole (citée plus haut). A partir de 1983, l’unité du service national s’est déployée dans le Djebel M’tlili. Dans la wilaya de Tebessa, tous les reboisements sur les terres ’ Arch ’ ont été contestés et ont subi toutes les dégradations possibles (arrachages, coupes, pacage).

De tous les travaux, seuls les routes, les points d’eau, les retenues collinaires et les vergers arboricoles, cédés gratuitement, ont été bien acceptés. Ils permettent en effet le désenclavement et constituent des points d’abreuvement pour les troupeaux. En revanche, les plantations d’espèces forestières réduisent les terrains de parcours.

Monoculture du pin d’Alep

L’utilisation du pin d’Alep a entraîné une prolifération de la chenille processionnaire du pin qui a détruit une grande partie des reboisements. Les arbres qui arrivent à survivre sont chétifs, leur croissance est ralentie et ils sont exposés à d’autres ravageurs, notamment la tordeuse du pin qui affecte le bourgeon terminal et compromet définitivement la croissance du plant. L’évolution de l’utilisation du pin d’Alep dans les reboisements est illustrée par les pourcentages suivants :

- 1970-1981 : 100 % ;

- 1982 : 90 % ;

- 1983 : 70 % ;

- 1984 : 65 % ;

- 1985 : 50 %.

La diversification des essences eut été un gage de pérennité du barrage car elle était largement possible. De plus, le mélange améliore la qualité du sol. Le choix n’a été rectifié que bien plus tard (en 1982) par l’introduction de diverses espèces : Quercus ilex (chêne vert), Cupressus arizonica (cyprès de l’Arizona), Cupressus sempervirens (cyprès toujours vert), Fraxinus sp. (frêne), Acacia sp. (acacia), Atriplex sp., Eleagnus angustifolio (olivier de Bohême), Prosopis juliflora, Medicago arborea, Pistacia atlantica (pistachier de l’Atlas), Juniperus sp., Casuarina sp., Populus sp. accompagnés d’espèces fruitières tels l’amandier, l’abricotier, le figuier et le grenadier.

Bilan technique des plantations - Préparation des plantes

o Qualité des graines

La réussite d’un reboisement dépend fondamentalement de la qualité de la graine. Les graines, nécessaires à la production de plants en pépinières, sont ramassées aléatoirement, même sur les arbres de mauvaise qualité forestière (malade, faible rectitude, etc.). De plus, des cônes non encore murs sont récoltés et, donc, une grande quantité de graines est immature et ne germe pas. L’ouverture des cônes se faisait auparavant par exposition au soleil, d’où une perte de temps et de graines (à cause des prédateurs tels oiseaux et rongeurs). Plus tard, dans la pépinière de Moudjbara (Djelfa) de loin la plus importante (20 000 000 plants/an), fut installé un appareil permettant I ouverture des cones par chauffage. Après tamisage, les graines sont triées en fonction de leur poids. Selon les pépiniéristes, …….Figure 4. Bilan général des diverses interventions (d’après ANF [2]).

Tableau I. Travaux effectués dans la wilaya de Djelfa de 1974 à 1990

o Mauvais choix des provenances

L’examen de la figure 1 montre que près de 98 % des pépinières du secteur forestier se situent dans l’Algérie du Nord, la forte demande de plants pour la réalisation du barrage vert ne pouvant être satisfaite par la quinzaine de pépinières situées dans la zone du barrage. De plus, pendant les périodes de pointe pour les reboisements, les plants sont acheminés du nord de l’Algerie à partir des pépinières des étages bioclimatiques humide et subhumide. Les graines utilisées dans ces pépinières sont récoltées sur des peuplements situés dans ces étages bioclimatiques et élevées dans des pépinières où l’évapotranspiration est moins importante comparativement à la zone semi-aride. Une fois mis en terre, les plants ne supportent que difficilement le nouveau milieu du fait de leur potentiel génétique (écotype) et des conditions particulières du milieu dans lequel ils sont placés. De ce fait, ils n’arrivent pas à surmonter le stress de la transplantation. Or, comme la présence d’écotypes de pin d’Alep en Algérie a été démontrée [3], il serait donc préférable de cesser d’acheminer les plants du Nord. La production de plants sur place réduirait en outre considérablement les coûts de transport. C’est dans cette optique, et à partir de 1982, que des pépinières du service national furent créées en plein centre de la zone du barrage (Draa-El-Ahmar pour l’ouest, Sidi-Bouzid, Tadmit, Boussâada pour le centre, Bou-Maguer, Ras-ElAioun, Cheria, Elma Labiod pour l’est) (figure 1). Ainsi, dix pépinières d’une superficie de 95 hectares dont 40 de surface agricole utile ont permis la production de 40 millions de plants par an,

les besoins étant largement satisfaits compte tenu des programmes confiés à l’armée qui ne demandent que 25 millions de plants annuels. Pour régler le problème des semences, des arbres porte-graines furent identifiés dans chaque région en fonction de leur qualité forestière (rectitude, robustesse, etc.). A partir de 1983, il a été décidé d’élaborer un plan annuel prenant en compte la nécessité de choisir les espèces les mieux adaptées à chaque zone, de repérer les peuplements porte-graines dans chaque region et d’accroître la diversification des essences en rapport avec les objectifs de chaque wilaya (production de fourrage, fixation de dunes, etc.). Les pépinières ont fait l’objet d’une attention particulière avec l’installation de pare-soleil pour protéger les semis, d’asperseurs pour faciliter les arrosages et de filets anti-oiseaux. Pour éloigner les moineaux qui consomment les graines contenues dans les sachets, des gardiens munis de frondes sillonnaient, avant la levée des plants et toute la journée, les planches de semis de la pépinière de Moudjbara.

o Élevage des plants en pépinières

L’élevage de plants n’est pas fait selon les normes. Le séjour en pépinière est trop long, jusqu’à un an, alors que des travaux ont montré que, au-delà de six mois, les sachets de polyéthylène favorisent la formation de ’ chignon ’ autour des racines qui étrangle le pivot et em- pêche la circulation de la sève. L’équi- libre système racinaire/système aérien est alors rompu, influençant définitivement la qualité du plant donc la future plantation [4]. Les substrats utilisés pour le remplissage des sachets ne sont pas maîtrisés ; lorsqu’ils sont trop argileux, la motte se dessèche vite et durcit en étouffant le système racinaire, ce qu compromet la circulation de la sève. Et il n’est d’ailleurs pas rare de retrouver sur le terrain des plants morts avec leur motte encore intacte et dure. Ceci pourrait expliquer une bonne partie des échecs. A partir de la campagne 1982, une attention fut portée aux substrats et des mélanges plus adéquats furent alors utilisés (1/-10 de fumier, 2/10 de sable et 7/10 de terre). De plus, des commissions d’agréage furent installées pour vérifier la conformité des plants avant leur acheminement sur les chantiers. Selon les informations que nous avons recueillies à Djelfa, les résultats obtenus sur le terrain sont maintenant meilleurs.

o Transport des plants

Les plants produits sont acheminés vers la zone de plantation en bacs plastique qui ne protègent pas les plants contre le

dessèchement : arrivés au chantier, ils sont totalement secs.

Réalisation des plantationso Travail du sol

On avait aussi remarqué que les échecs de la plantation pouvaient provenir de la présence d’une dalle calcaire empêchant le système racinaire de pousser en profondeur. La casser pouvait donc permettre au plan d’envahir un volume de sol plus important. Cette opération fut alors réalisée avant plantation avec un rooter (gros engin à trois dents) (photo 3). Cette technique, qui peut être simple ou croisée, a été réalisée systématiquement sur la zone devant recevoir des arbres. Les dents du rooter peuvent atteindre 0,50 mètre de profondeur et, exceptionnellement, 0,80 mètre. C’est une opération très coûteuse, absorbant à elle seule près de 30 % du prix de revient à l’hectare.

Cette opération était-elle alors justifiée ? Des travaux ont montré que si l’utilisation du rooter favorisait l’infiltration d’eau de pluie, elle provoquait une dessiccation plus rapide du sol car elle augmentait la surface de contact avec l’air [5]. De plus, elle élevait le taux de calcaire actif qui pêne la croissance des plants de pin d’Alep. Elle faisait également remonter en surface de gros blocs de calcaire rendant le creusement des potets très difficile. Il fallait donc, après chaque utilisation, ramasser ces blocs utilisés en partie pour le bornage des parcelles reboisées. Le coût du reboisement s’en est trouvé augmenté alors que les taux de reprise sur sols ainsi préparés restaient très faibles, de l’ordre de 5 à 20 %.

o Dimensions des potets

Les potets devant recevoir la plantation mesuraient 40 x 40 x 40 cm. En Algérie, ces valeurs sont standard quel que soit l’étage bioclimatique ou le type de sol, mais on ignore quel est l’optimum économique.

o Densité de plantation

Il a été décidé empiriquement de planter 2 000 plants par hectare (écartement 2,5 x 2,5 m) mais, vu la faible disponibilité en eau, on pouvait songer à planter moins densément. Généralement, les fortes densités sont utilisées pour assurer un élagage adéquat des arbres destinés à la production de bois de déroulage ou de sciage. Après vingt années de reboisement, il est illusoire d’espérer une production de bois avec ces plantations alors que, dans les forêts naturelles, la production n’excède guère 2 m3/ha/an en moyenne. L’objectif ne peut être que de protection, qu’importe alors pour nous si l’arbre peut être élagué ou non, s’il est droit ou non. Il faut considérer que la densité de 2 000 plants par hectare est élevée d’un point de vue écologique et économique.

o Date de plantation

Généralement, les plantations sont effectuées entre septembre et mars, période où la probabilité des pluies est la plus importante. Des travaux réalisés dans la région de Djelfa ont montré qu’il y a arrêt de croissance des systèmes racinaire et aérien entre le mois décembre et le mois de mars à cause des basses températures, qui avoisinent 2° C à 1 centimètre de profondeur, et des gelées assez fréquentes durant cette période [6]. C’est pourquoi les plantations réalisées en décembre et janvier ne permettent pas un taux de reprise élevé. En revanche, entre mars et mai avec un arrosage d’appoint, les taux de reprises sont de l’ordre de 80 %.

o Technique de plantation

On a toujours pensé que les plants, même mis en terre dans leur sachet de polyéthylène, pouvaient survivre et que le système racinaire arriverait à percer le sachet. On s’est rendu compte bien plus tard, à la suite de nombreux échecs, qu’il n’en était rien. En effet, en déterrant les plants rabougris, il n’est pas rare de retrouver le sachet de polyéthylène toujours intact après dix années. Les services forestiers ont alors demandé que, après mise en terre du plant, le sachet soit déposé sous une pierre à coté du potet pour permettre la vérification en fin de journée.

Entretien des plantations

Après la plantation et l’opération de regarni, quelques arrosages d’appoint sont apportés en été et ceci à l’initiative des officiers encadreurs. Après trois années de surveillance, les terrains reboisés sont livrés aux services forestiers. Le problème de leur sauvegarde se pose alors car ces services n’ont ni les moyens humains, ni les moyens matériels pour l’assurer.

o Qualification du personnel

En 1982, après avoir dressé un bilan des opérations de reboisement, le minis- tère de la Défense nationale (réalisateur du barrage vert) décida d’affecter systématiquement au barrage vert des universitaires à profil particulier (ingénieurs forestiers, agronomes, écologues, pastoralistes, etc.). L’arrivée massive de ces jeunes officiers donna une impulsion nouvelle aux travaux de reboisement. Le service forestier trouva ainsi des interlocuteurs pour des expérimentations nouvelles et pour améliorer les techniques de reboisement. Le reste du personnel (récolteurs de graines, arroseurs, pépiniéristes, planteurs, etc.) fut recruté dans la masse des jeunes appelés sans qualification particulière. Après instruction militaire, ils furent affectés dans des centres de formation aux techniques forestières du service national, créés à cet effet à Boussâada, Djelfa, Batna.

o La mécanisation des plantations du barrage vert

L’importance des surfaces à planter (20 000 hectares/an) a poussé les services forestiers et les unités de réalisation à envisager la mécanisation des plantations. En 1982, les premières ex-

l’achat commencèrent après l’achat de cinquante tarières. Les premiers essais eurent lieu à El-Hamel (M’Sila), El-Allig et Slim (Djelfa). Ils donnèrent d’excellents résultats pour les plantations pastorales et fruitières. L’utilisation des tarières sur sols caillouteux et inclinés s’est avérée peu intéressante.

o La réception des plantations

La livraison des plantations a toujours été délicate car les forestiers considéraient que, quelquefois, les reboisements livrés présentaient un taux de réussite faible. Une convention interministérielle (ministères des Forêts et de la Défense nationale fut signée afin de faire augmenter le taux de réussite jusqu’à au moins 50 %, condition minimale pour intégrer les plantations dans le patrimoine forestier.

Conclusion

Qu’elle est alors la situation actuelle ? Suite à la note du 10 octobre 1990, et après vingt années d’implication dans le programme, le ministère de la Défense nationale se retire du barrage vert. Il est demandé au service forestier de prendre les mesures nécessaires pour la prise en charge totale du projet (réalisation et gestion) et pour pallier un éventuel arrêt des travaux. Tout le matériel se trouvant dans les unités de réalisation a été mis à sa disposition. L’administration forestière considère que l’apport de ce matériel devrait permettre d’assurer le suivi des opérations. Cependant, une bonne partie du matériel (60 %) est en panne et d’importantes dépenses seront nécessaires pour le remettre en état. L’aspect humain est à souligner, les services forestiers ne pouvant disposer, comme l’armée, d’une main-d’oeuvre aussi importante et gratuite. Quatre années après le départ des militaires, il y a arrêt total des plantations. Outre l’incendie qui a détruit quelques îlots (bandes routières Boussâada-Dielfa) (photo 4), des coupes sont opérées dans les reboisements pour le bois de chauffage, de construction et même de menuiserie. Ces délits sont regrettables du fait qu’une bonne partie des plantations commence à fructifier (photo 5). Il est actuellement urgent de sauvegarder les réalisations en les surveillant pour empêcher leur destruction. Mais la promulgation de la loi sur l’orientation foncière et le discours politique développé pour la mise en valeur des régions semi-arides et arides en vue de l’autosuffisance alimentaire ne facilitent pas la tâche.

Certaines familles réclament les terres reboisées et il est quand même étonnant que, sur 3 millions d’hectares, seuls ces 120 000 hectares de plantations soient revendiqués. Mais, à l’insu de tout le monde et après arrachage des arbres, les terres sont mises en culture (photo 6). Si l’armée n’a pu reboiser que 120 000 hectares en vingt années, on peut se demander comment l’administration des forêts, avec des moyens plus faibles, arrivera à réaliser le programme ambitieux de 100 000 hectares par an qu’elle s’est fixé.

Il faut reconnaître que le barrage vert a été, pendant longtemps, un mythe et a été considéré comme un moyen suffisant pour lutter contre la désertification.

Il est évident que les reboisements, quelle que soit leur importance, ne peuvent enrayer ce phénomène. En réalité, la lutte contre la désertification ne peut se faire d’abord que par la mise en place d’un code pastoral tenant compte des données socio-économiques, seul barrage efficace contre le processus de désertification. Que cet exposé sur les zones steppiques ne nous fasse pas perdre de vue que, en Algérie du Nord, 20 millions d’hectares sont sujets à l’érosion et près de 40 000 hectares de terres fertiles sont emportés chaque année par les pluies torrentielles. La focalisation des dirigeants politiques sur le barrage vert a quelque peu fait oublier le phenomène de l’érosion au nord du pays : l’envasement de la presque totalité des barrages en est une preuve. L’effort perdu dans le reboisement en pins d’Alep des couloirs de transhumance, des terres privées, des terres pastorales, etc., aurait été profitable en Algérie du Nord.

Il reste cependant à valoriser, sur le plan scientifique, toute l’oeuvre accomplie et il est urgent de lancer un programme de recherches auprès de diverses institutions (nationales et internationales) pour faire un bilan scientifique réel et aborder tous les aspects soulevés le long du texte (le choix des essences, les zones d’impact, les techniques en pépinière, les densités de plantation, les données socio-économiques, etc.)

Résumé

Afin de lutter contre la désertification, vers les années 70, fut lancé en Algérie le programme du barrage vert qui consiste en une bande boisée de 1 200 kilomètres de long sur 20 kilomètres de large. L’examen du bilan de vingt années d’efforts montre que l’on est en deçà des espoirs puisque, sur les 160 000 hectares de plantations prévus, seuls 120 000 hectares ont été réalisés, le taux de réussite n’étant que de 42 %.

Les aspects techniques et les données socio-économiques de la zone expliquent ces résultats.

En 1982, l’arrivée de jeunes appelés universitaires (forestiers, pastoralistes, etc.) donna une impulsion nouvelle aux travaux de reboisement. Malheureusement quelques années plus tard, au moment où la conception du projet prenait une nouvelle orientation, l’armée se retira, laissant derrière elle des plantations fragiles qu’il fallait impérativement protéger du pâturage, des coupes et des incendies. La loi de 1983 relative à l’accession à la propriété foncière en zone semi-aride ne facilitait pas la tâche. De même qu’il est urgent de faire un bilan scientifique de toute l’ceuvre pour ne pas commettre les mêmes erreurs que par le passé et, surtout, afin de résorber le chômage, le Conseil des ministres du mois d’octobre 1994 a décidé la reprise des travaux du barrage vert.Références

1. Grim S. Le préaménagement forestier. Gembloux : CEE, 1989 ; 181 p.

2. ANF. Le barrage vert : bilan et perspective. Alger : Agence nationale des forêts,

1990 ; 95 p.

3. Kadik B. Contribution à l’étude du pin d’Alep en Algérie (écologie, dendrométrie,

morphologie). Alger : OPU, 1987 ; 581 p.

4. Chaba B. Influence de la dimension des conteneurs en polyéthylène sur la croissance des semis de Pinus halepensis Mill. (pin d’Alep), Pinus pinea L. (pin pignon) et Cupressus sempervirens (cyprès vert) dans des conditions de pépinières. Mémoire ingénieur, Alger : INA, 1978 ; 80 p.

5. Lasledj S. Influence du rootage sur l’économie de l’eau dans les reboisements de Pinus halepensis Mill. (région de Djelfa). Mémoire ingénieur, Alger : INA, 1978 ; 59 p.

6. Chaba B. Étude du développement de jeunes plants de pin d’Alep (Pinus halepensis Mill.), conséquences pratiques pour les reboisements en zone semi-aride et aride.

Thèse magister, Alger : INA, 1983 ; 91 p. 250.

Source : http://alger-roi.fr/Alger/agriculture_algerienne/textes/4_barrage_vert.htm

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4.
Le barrage vert en tant que patrimoine naturel national et moyen de lutte contre la désertification – Par Mourad Belaaz.
L’auteur : Ingénieur Agronome, D.E.A en aménagement et mise en valeur forestiers. Conseiller au Bureau d’Etudes et Conseils pour l’Agriculture et le Développement rural - BP 310 19600 EL EULMA SETIF ALGERIE - Tél./Fax : 213 (0) 36 86 27 42 - E-mail : bm_ams@Hotmail.com

RESUME

En ce qui nous concerne et dans le cadre de la Conférence Forestière Mondiale et sous le thème « Forêt, source de vie », on a voulu aborder l’une des applications de la gestion durable des forêts dans un contexte régional se résumant dans un bilan et une stratégie de préservation.

L’objectif est d’essayer d’aboutir à l’issue de cette présentation, plus ou moins générale, de cerner l’un des problèmes cruciaux, contribuant au freinage à la bonne prospérité et au bon développement de nos forêts subsahariennes représentées dans le « Barrage vert », à savoir les difficultés de régénération, donc de reproduction.

Toutes ces causes et principalement celle de la reproduction engendrent un bilan déficitaire sur deux registres, l’écologique et l’économique. Si nous (examinons) ceux-là, deux effets négatifs se conjuguent : l’avancée du désert réduit les pâturages, entraînant la limitation du cheptel et les prix flambent.

Une analyse approfondie de la relation forêts des zones subsahariennes - développement durable, notamment dans ses aspects économiques et financiers - devra être et nécessairement abordée et d’une manière judicieuse et afin de la mettre en évidence dans l’avenir, pour nous permettre du point de vue pratique, de mieux cerner le problème par tous les moyens.

I- INTRODUCTION

Les régions géographiquement marginales en bordure des déserts et au régime climatique instable connaissent à l’heure actuelle de graves problèmes de sécheresse, induisant le milieu végétal dans d’immenses difficultés tels les problèmes de production, de régénération, des attaques parasitaires...

La répartition actuelle de vieilles pinèdes, plus particulièrement, dans la zone subsaharienne sur tous les types de substrats ne peut en effet s’expliquer que par l’existence dans le passé de conditions climatiques thermiques et/ou pluviométriques plus favorables que celles régnant actuellement. Le climat, il y a quelques siècles devait nécessairement comporter des années aux hivers plus chauds avec peut-être une pluviométrie plus importante et/ou un régime pluviométrique différent.

C’est dans le contexte de la situation écologique actuelle que s’inscrit notre intervention par :

  • la définition de la nature et la quantification autant que faire se peut, les dangers de la désertification en concours avec les activités humaines sur les milieux naturels,
  • La compilation des informations relatives à l’état des ressources forestières du barrage vert, en tant que moyen de lutte privilégié contre la désertification, en analysant les causes directes et indirectes de leur dégradation.
  • L’établissement d’une stratégie de préservation du « Barrage vert » après avoir identifié et classé les problèmes environnementaux causant sa dégradation.
    II- LE BARRAGE VERT : UN MOYEN DE LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION

1- Naissance de l’idée du projet « Barrage vert » :

Directement après l’indépendance, le reboisement était l’une des priorités d’urgence et ce pour le renouvellement du patrimoine forestier qui subissait un endommagement intense durant la guerre de libération.

Les travaux du projet « Barrage vert » n’était lancé qu’au début des années 70, exactement en 1974. Le projet qui relie les frontières algériennes occidentales aux frontières orientales avec une distance de 1500 Km sur une largeur moyenne de 20 Km, s’étale sur une superficie de 3 millions d’hectares.

2- Caractéristiques du « Barrage vert » :

a- Le climat :

Le « Barrage vert » se situe à la limite du plus grand désert avec une chaleur très élevée et avoisinant une chaîne montagneuse séparant le Nord du Sud.

En général, il existe deux saisons seulement dans la région : été chaud et hiver froid. Les températures hivernales varient entre 1,8 et 1,9°C, celles de l’été oscillent entre 33,1 et 37,6°C, tandis que la pluviométrie est faible à cause de sa proximité du climat semi-aride.

Tous ces facteurs climatiques influant directement sur le développement de la couverture végétale des parcours de la région en accentuant leur dégradation jusqu’à leur disparition, donnant ainsi des sols sablonneux nus.

b- La végétation :

La couverture végétale reflète par son état, les caractéristiques du climat où elle se trouve, et d’un degré moindre celles du sol.
Dans le « Barrage vert », il existe deux catégories de végétations :

  • la végétation forestière : le Pin d’Alep (Pinus halepensis ), le Chêne vert (Quercus ilex), le Pistachier de l’Atlas (Pistacia atlantica), le Jujubier sauvage (Ziziphus lotus).
  • La végétation pastorale : composée généralement d’Alfa dont ses feuilles sont exploitées pour la fabrication du papier.
    c- Le sol :

Les caractéristiques du sol du « Barrage vert » se résument ainsi :

  • profondeur faible qui ne dépasse pas parfois les 60 cm,
  • quantité élevée de calcaire actif,
  • quantité faible de matière organique,
  • pH basique (supérieur à 7,5).
    Ces caractéristiques favorisent l’érosion du sol.

d- L’objectif :

Au début, le « Barrage vert » était considéré comme étant une ceinture verte contre l’avancée du désert ; d’où on a mis en valeur 100 mille hectares de terre avec des micro-projets concernant les habitants de la région.

e- La réalisation :

Ce projet était pris en charge par le haut commissariat au service national, qui avait installé, sur plusieurs points de ce projet, des unités de réalisation composées de jeunes militaires ayant subit une formation technique accélérée, leur permettant l’exécution du programme qui leur était confié.

En plus de cet organe et vue la grandeur du projet, il y avait aussi d’autres entreprises participantes dans sa réalisation, telle que : l’Office Nationale des Travaux Forestiers.

Tandis que les services de l’administration forestière avaient eu pour rôle la surveillance et le suivi de chaque partie du projet existante au niveau des Wilayas concernées.

f- Les études :

Il existait en Algérie deux bureaux d’études :

  • le Bureau National des Etudes Forestières,
  • le Bureau National des Etudes de Développement Rural.
    Ces deux bureaux avaient eu le privilège de s’occuper des études purement techniques concernant ce projet.
    Dans ce contexte, il était question de recenser les terres et les forêts appartenant à la région portant ce projet.

g- Les recherches :

Cette tâche était confiée à l’Institut National de la Recherche Forestière, qui avait contribué d’une façon efficace à l’édification de ce projet ; puisque l’institut prédit était doté d’une station régionale spécialisée dans la lutte contre la désertification. Son expérimentation se basait sur les techniques de reboisement, le choix de plants et la fixation des dunes.

h- Le reboisement :

Jusqu’ici, 100 mille hectares de reboisement qui avaient été concrétisés se composent principalement de Pin d’Alep.

Le choix posé sur cette espèce s’explique par le fait que le Pin d’Alep prospère facilement dans cette région. Mais, durant ces dernières années, le reboisement avait changé d’ampleur, en utilisant des espèces variées, dans l’espoir d’acquérir plusieurs objectifs, notamment, la protection et la production de bois et de fourrage.

Le reboisement qui avait pour but primordial, la protection du sol ; était réalisé sur :

  • les sols à forte pente,
  • les régions des dunes,
  • les berges d’Oueds,
  • comme brise-vent dans les régions pastorales,
  • autour des villages en tant que ceinture verte.
    h- La plantation fourragère :

L’objectif visé, n’était autre que le développement des parcours qui avaient subit une atroce dégradation causée par le surpâturage. Ce développement était axé sur la multiplication des capacités fourragères, par les plantations, et la limitation de la pression du pâturage en forêt, surtout dans les jeunes reboisements. Ce genre de plantation se basait principalement sur quelques espèces tout comme, l’atriplex, l’opuntia et l’acacia.

i- La fixation des dunes :

Le vent subsistant dans la région du « Barrage vert » influencent négativement sur la densité du couvert végétal ; et par la fragilité des sols, provoquant ainsi la formation de dunes mobiles, qui causent à leur tour de graves incidents de dégradation sur les parcours et les terres agricoles les plus fertiles.

Le projet de fixation des dunes s’était prononcé en 1981 niveaux :

  • fixation par l’utilisation de feuilles sèches de palmier,
  • fixation par la plantation d’espèces conformes aux dunes de sable.
    Tout cela, en instaurant la mise en défens stricte contre le pâturage et le vol.

j- Le développement de l’arboriculture fruitière :

Elle avait deux buts :

  • introduction de la culture des arbres fruitiers dans les régions les plus pauvres où on avait créé des coopératives semi-collectives pour l’amélioration, dans ce domaine, de la situation sociale des habitants concernés.
  • Aménagement des périmètres irrigués pour le développement de la production agricole.
    k- L’aménagement des structures économiques de base :

Elles se composaient de :

  • l’aménagement de routes et de pistes, qui avait pour but le désenclavement de la région steppique où se trouve le projet « Barrage vert »,
  • la construction de retenues colinéaires et de points d’eau,
  • la création de structures pour l’élevage des animaux.
    3- Les premiers résultats du projet :

D’une manière générale, les résultats escomptés de ce projet étaient satisfaisants, puisqu’on est arrivé environ à 75% du taux de réussite ; et ceci après 10 ans d’expérience.

Il faisait preuve, et jusqu’à maintenant, que la méthode combinée (fixation mécanique et fixation biologique) a démontré sa bonne réussite.

La fixation mécanique par le maillage plastique avait donné de meilleurs résultats avec un coût moins élevé, et ce pour les raisons suivantes :

  • l’abondance du produit plastique dans les usines nationales,
  • la facilité dans le transport sur les lieux du projet,
  • une main d’oeuvre limitée (un ouvrier pouvait accomplir seul 10 mètres linéaires par jour)
    Ces inconvénients s’expliquaient par le fait, que le produit plastique était facilement exposé à la portée des voleurs ; car sa demande était très élevée chez les riverains, et pour cela son gardiennage devait être d’une façon continue.

Tandis que, et en ce qui concerne la fixation biologique, il s’est avéré, de par l’expérience que les espèces donnant plus de réussite étaient : Tamaris articulé (Tamarix articulata) ; Retam (Retama retam) ; Acacia : (Acacia cyanophylla) ; Atriplex : (A. semibaccata, A. nummularia et A. inflata) ; Eleagnus angustifolia ; Medicago arborea ;

III- BILAN DES TRAVAUX DE SUIVI DU PROJET « BARRAGE VERT »

1- Actions inscrites dans le cadre du développement des zones steppiques (1992-94) :

Dans le cadre du développement des zones steppiques, un dossier finalisé par un groupe de travail interministériel (Ministère de l’agriculture, Ministère de l’équipement, ...) en 1992, le secteur des forêts a fait l’objet d’une formation d’axes stratégiques de développement et de la protection des patrimoines (en forêt, zone de montagne, steppe et région pré saharienne) en raison de la fragilité des milieux et de leur stade avancé de dégradation.

Ainsi, le programme de 1994 était porté sur les principales actions retenues dans le cadre du « barrage vert » : 8370 ha de reboisement, 6500 ha de travaux sylvicoles, 1400 ha de fixation de dunes, 45 000 m3 de correction torrentielle et 5000 m linéaire de brise-vent.

Ce programme était porté aussi sur la lutte contre l’érosion et la désertification notamment, après avoir recueilli les résultats de l’étude sur la désertification débouchant, essentiellement sur l’établissement d’une carte sur la sensibilité des sols à la désertification par le recours à la télédétection, il y avait eu identification d’un programme d’actions évidentes et urgentes qui consistaient en : 3710 de fixation de dunes, 1290 ha de fixation de berges, 82000 m3 de correction torrentielle, 13350 ha de mise en place d’ouvrages de conservation du sol et 1500 ha de régénération d’Alfa.

2- Actions à promouvoir en zones steppiques dans le cadre de développement du « barrage vert » (1994-99) :

Selon l’ANF (Agence Nationale des Forêts) et à partir de la fin de l’année 1994, un programme forestier ambitieux et étalé sur une période de 5 années ; est quant à lui destiné aux régions steppiques, au niveau des premières rides de l’Atlas saharien. Il vise la consolidation des premières actions du « barrage vert » dont il convient de rappeler le caractère pionnier de cet _uvre gigantesque de protection contre l’avancée du désert. L’aspect du « barrage vert » en matière de lutte contre la désertification n’est plus à démontrer, sinon pour dire qu’il doit être ambitieux, persévérant et performant.

Au fait, son extension à l’intérieur des zones protégées, englobant tout aussi bien des actions de reboisement, de mise en valeur pastorale et de désenclavement portant sur la consolidation sur 27 000 ha, la plantation forestière nouvelle 65 000, la plantation fourragère 7900 ha, l’ouverture de pistes nouvelles 1215 Km et l’aménagement de pistes 2220 Km. Cette démarche revêt un caractère social et des exigences techniques.

Ainsi, au plan social, l’impératif visé, est le plein emploi en zone rurale, l’amélioration des revenus des populations riveraines forestières et des zones montagneuses.

IV- STRATEGIE DE PRESERVATION DES RESSOURCES FORESTIERES DANS LES ZONES SEMI-ARIDES

1- Lancement d’un programme de développement :

Le lancement d’un programme concernant la connaissance, la réhabilitation et le développement des ressources forestières dans les zones semi-arides, notamment celles du « barrage vert », paraît plus nécessaire que jamais.

Les points du programme initié comprendront :

  • l’analyse et le diagnostic de la situation actuelle en matière de ressources forestières et d’équilibres naturels (par exemple, la régénération naturelle du Pin d’Alep dans le « barrage vert »,
  • l’organisation à mettre en place et les moyens à mettre en _uvre pour arriver à prendre en charge des actions liées à la restauration des équilibres et faciliter à l’utilisation durable des ressources forestières dans des projets agricoles, forestiers et pastoraux notamment.
    2- Nécessité de la conservation des richesses naturelles :

La protection des richesses naturelles existantes constitue une nécessité impérieuse, il est donc de notre devoir de l’assurer dans l’intérêt des générations actuelles et futures. Nos descendants sauront certainement tirer un bien parti de nombreuses espèces considérées à l’heure actuelle comme inutiles.

Les raisons scientifiques sont primordiales et justifient, plus encore que le caractère esthétique et/ou pittoresque d’un territoire, sa protection. Ces raisons sont d’ordre écologique, génétique, agronomique et scientifique.

3- Maintien des équilibres écologiques :

De par sa position biogéographique et les caractéristiques de son climat, l’Algérie présente une très grande diversité de biotopes et de communautés naturelles (milieux humides, zones côtières, zones montagneuses, steppes, désert,...). Au moment où l’homme entreprend de grands aménagements, il est absolument indispensable de conserver des écosystèmes qui serviront de témoin pour l’étude de la dynamique écologique.

4- La régénération naturelle : un moyen de préservation des forêts :

Les forêts algériennes entre autre celles du « barrage vert », sont dans un état de vieillissement avancé (environ 60% de la surface) avec une régénération préexistante pratiquement nulle. Aucune solution n’est encore mise au point pour renouveler ces forêts dans le vieillissement est mis en évidence depuis 25 ans.

Un inventaire forestier national, réalisé entre 1978 et 1984 sur l’ensemble du territoire Nord, a servi de base à l’élaboration d’un plan national de développement forestier à long terme. Ce plan définit les objectifs généraux d’affectation des terres :

  • prévoit les objectifs en matière d’études et des travaux d’aménagement des forêts,
  • propose des règles de gestion à appliquer dans les différents types de peuplements.
    Mais cela ne suffira pas pour ce qui de l’aspect purement technique, il faut aussi relever le tracé territorial permettant de mieux circonscrire et de mieux appréhender les interventions multiformes.

La loi forestière du 23 juin 1984 assujetti la gestion forestière à des plans d’aménagement approuvés par le Ministre.

Les premières études d’aménagement ont été réalisées à partir de 1972. La priorité a été donnée aux forêts de Pin d’Alep pour l’approvisionnement des industries de bois.

L’application des plans d’aménagement comporte : les infrastructures, les coupes, les plantations et les régénérations.

Les difficultés de régénération des essences naturelles et les problèmes pastoraux constituent deux importantes contraintes dans l’application des aménagements.

Pour terminer, on peut dire que les risques élevés de gestion forestière sont dus principalement à la pression sociale et à la difficulté de régénérer les forêts.

V- CONCLUSION

Ces actions que nous entreprendrons ces prochaines années seront déterminantes, ou nous irons tout droit, vers le chaos, par la surexploitation et l’abus de nos ressources biologiques, ou nous choisirons la voie de la raison, celle du maintien de la diversité et de l’utilisation durable des ressources. C’est la prospérité de la société humaine qui est en jeu.

Cependant, le développement croissant des activités socio-économiques des populations humaines s’est souvent fait au détriment des milieux naturels, ces populations les plus déshéritées des revenus meilleurs, les plus démunies vivant généralement dans les zones forestières et à vocation forestière et dans la steppe, il est légitime que ces zones fassent l’objet d’une attention plus grande.

Néanmoins, ces zones forestières constituent à l’échelle des régions et du pays un capital qu’il convient de protéger en le préservant des dégradations naturelles, humaines et animales d’une part et, de le valoriser au mieux d’autre part, en améliorant quantitativement son rendement économique.

Comme on a dit autrefois « En jouant la carte verte allons-nous sauvegarder notre patrimoine durable et créateur de richesse ? »

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

Anonyme, 1996. La désertification et l’expérience algérienne sur le terrain.

A.N.F., 1993. Actions à promouvoir en zones steppiques. Hebdomadaire ’agro-industriel’ n°4 du mois d’août 1993.

A.N.F., 1993. Forêts algériennes : secteur vital à préserver. Hebdomadaire ’agro-industriel’ n°5 du mois de septembre 1993.

A.N.F., 1994. Grands travaux forestiers : l’homme et la nature. Hebdomadaire ’agro-industriel’ du mois novembre 1994.

Boureguia S.,1993. La désertification et le système écologique équilibré. Hebdomadaire « Le Rif » du mois de juin 1993.

Kadik B.,1993. Une nécessité pour un développement harmonieux.

Environnement : conservation et promotion de la nature. Hebdomadaire « agro-industriel » du mois d’avril 1993.

Source : http://www.fao.org/docrep/article/wfc/xii/0301-b3.htm

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    • La « grande muraille verte » dissipe l’idée du « barrage vert » - Par Mohamed Benallal - 01 Dec, 2015 | 09:49 
      « Savez-vous ce que disent les arbres lorsque la hache entre dans la forêt ? ’Regardez ! Le manche est l’un des nôtres !’ » (citation).

C’était en 2007 que les 11 chefs d’Etat africains se sont réunis pour se mettre d’accord sur le projet du siècle : la « grande muraille verte » de l’Afrique noire. Le projet était de transformer le Sahel jaune, s’étalant sur une bande de terre aride de 7 600 km sur 15 km, en un diadème vert pour lutter contre la désertification. Il ne s’agit pas simplement de planter des arbres, ce projet permet de placer toute cette géographie jaune et aride dans le cadre d’un développement global et durable. C’est un projet panafricain ambitieux dont une partie des finances est issue de l’institution mondiale pour l’environnement, la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et l’Union européenne (UE) ainsi que d’autres institutions retenues pour apporter un soutien financier supplémentaire et un appui technique.

Cette initiative était la bienvenue pour des pays pauvres, car elle s’attaque aux problèmes de cette région aussi pauvre et peut aussi, dans la mesure des finances, à travers des projets communs et transfrontaliers, bâtir un écosystème écologique et économique et en même temps œuvrer à la prévention des conflits naturels humains et économiques.

Une adaptation au changement climatique

Cette image verte du mur végétal du Sénégal à Djibouti devrait être une priorité de l’Union africaine, c’est une véritable aubaine pour créer une ressource pouvant formuler un vaste programme pour la restauration de terres aptes à produire une richesse à l’homme, avant tout africain. C’est aussi un privilège africain pour une adaptation d’un nouveau contexte climatique, c’est un vaste microclimat. Il fallait être sûr que tout le monde partage les mêmes objectifs et définir des zones prioritaires d’intervention afin
que la géographie de couleur jaune devienne verte. Ceci étant fait, maintenant nous pouvons passer aux projets. Il est plus que certain que le sol, le climat et la végétation vont donner une nouvelle vie où l’économie prospérera par de nouveaux investissements créateurs de valeur ajoutée et de pôles de croissance. Sachant qu’ailleurs avec du gaz et de l’eau, la technologie avait pu créer de la matière plastique qui nous a permis de faire tout un matériel utile à usage pour le bien-être de l’homme, son contexte et son cadre de vie. Alors qu’en est-il avec du bois très écolo ?

Manque de financements
Les scientifiques se sont aussi mis sur les rails du train pour un tel projet écolo. Tout serait ainsi prêt sur le papier. Des plans et des projets qui ne demandent qu’à être financés. Les quelques millions d’euros engagés depuis 2007 sont loin d’être à l’échelle des sommes qu’il faudra mobiliser à l’avenir, selon les sources médiatiques alors que le Mali risque de voir son conflit armé s’éterniser au profit d’une portion de ce projet.

Le barrage vert algérien

C’est en 1972 que le président de la République feu Houari Boumediene (Allah yarahmou) proclamait la réalisation du barrage vert ; les travaux ont été lancés exactement en 1974. Le projet devait relier les frontières algéro-marocaines aux frontières algéro-tunisiennes sur une distance de plus de 1 200 km sur une largeur de 20 km, soit une surface de 2,4 millions d’hectares. Ce barrage vert était pris en charge par les jeunes du Service national. Sa réalisation : ce projet était pris en charge par le haut commissariat au Service national, qui avait installé des unités de réalisation composées de jeunes militaires ayant subi une formation technique accélérée, leur permettant l’exécution du programme qui leur était confié. En plus de cet organe et vu la grandeur du projet, il y avait aussi d’autres entreprises participantes dans sa réalisation, telles que l’Office national des travaux forestiers. Tandis que les services de l’administration forestière avaient eu pour rôles la surveillance et le suivi de chaque partie du projet existante au niveau des wilayas concernées.

La réalisation de ce prestigieux projet avait pour objets principaux :

1- Le climat : le « barrage vert » se situe au sud, soit le début du grand désert algérien et vers la fin des Hauts Plateaux (nord du désert). Dans cette géographie, il existe deux saisons : un été très chaud et un hiver très froid, tandis que la pluviométrie est faible à cause de sa proximité du climat semi-aride. Ces facteurs climatiques circonviennent directement sur la dégradation du peu de végétation existante jusqu’à sa disparition, donnant ainsi des sols sablonneux nus (désert) de couleur jaune.

2- La végétation : dans le « barrage vert », il existe deux catégories de végétations : la végétation forestière, composée de chêne vert, de pin d’Alep, du pistachier de l’Atlas, du jujubier sauvage, et bien d’autres espèces. La végétation pastorale : elle est composée uniquement d’alfa, exploitée en principe pour la fabrication du papier.

3- Le sol : les caractéristiques du sol du futur « barrage vert », selon les études effectuées par l’ANF (Bilan et perspectives, Alger), se résument ainsi : profondeur faible qui ne dépasse pas parfois les 60 cm ; quantité élevée de calcaire actif ; quantité faible de matière organique ; pH basique (supérieur à 7,5) ; l’eau, denrée rare, disponible : nappe phréatique. Par conséquent, le soleil, l’eau et la terre, c’est toute une richesse inépuisable. Au début des premiers résultats du projet : d’une manière générale, il paraît que les résultats escomptés de ce projet étaient satisfaisants. Aucun bilan n’a été publié pour ce vaste projet dont l’effet économique multiplicateur reste, à nos yeux, très dérisoire. Réalisé avec une volonté de fer, le projet n’a pas donné l’occasion aux populations locales de l’adopter en tant qu’initiative complémentaire à leur mode de vie socio-économique basé essentiellement sur l’élevage. La forêt, source de vie, devait avoir une forme d’application de la gestion durable des forêts dans le contexte où les feux d’été font plus de ravages que le manque de stratégie de préservation et d’entretien. Car l’économie et l’écologie ne peuvent être que l’affaire de la société civile à laquelle l’administration néglige la définition, les dangers de la désertification en concours avec les activités humaines sur les milieux naturels. La compilation des informations relatives à l’état des ressources forestières du barrage vert, en tant que moyen de lutte privilégié contre la désertification, en analysant les causes directes et indirectes de leur dégradation. L’établissement d’une stratégie de préservation du « barrage vert » après avoir identifié et classé les problèmes environnementaux causant sa dégradation.

Projet de réhabilitation du barrage vert

Touché par des dégradations naturelles et humaines profondes, le barrage vert fera l’objet d’un vaste projet de réhabilitation pour préserver cette ceinture « clé » dans la lutte contre la désertification en Algérie. Le barrage vert a subi d’importantes dégradations, causées essentiellement par l’abattage des arbres et les pressions climatiques, imposant ainsi la nécessité de ce nouveau programme, la nécessité d’associer à cette opération de petits projets de proximité de type agricole et para-agricole au profit des populations pour leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie. La nouvelle politique du Renouveau rural est adoptée par l’Algérie.

Conclusion

Devant cet état de fait de la surexploitation et l’abus de nos ressources biologiques, nous irons forcément droit vers le chaos, le choix de la voie du salut et de la raison, c’est-à-dire celle du maintien et de l’entretien de la diversité et de l’utilisation durable des ressources, permettra à la société humaine une certaine prospérité, sinon le cas échéant. Le barrage vert : une bouffée d’oxygène pour le développement des activités socioéconomiques de la population ; avec une synchronisation utile, ce nouveau milieu naturel deviendra un nouveau cadre de vie avec une amélioration de la vie, produisant de nouveaux revenus issus des zones forestières.

Un capital qu’il convient de protéger en le préservant des dégradations naturelles, humaines et animales, d’une part, et de le valoriser aux mieux, d’autre part, en améliorant quantitativement son rendement économique. C’est aussi la philosophie de l’esprit même des « industries industrialisantes » de feu Houari Boumediene (Allah yarhmou) où ce barrage vert pourrait devenir un gigantesque pôle de croissance et, par effet multiplicateur de richesses, tout serait permis pour un développement global et intégré. Comme on a dit autrefois : « En jouant la carte verte, allons-nous sauvegarder notre patrimoine durable et créateur de richesse durable ? »
M. B.
Ref :
• Bilan critique du barrage vert en Algérie. Sécheresse 1995.
• « Le barrage vert : bilan et perspectives », Alger, ANF, 1990.
• Wikipédia : La grande muraille verte (Afrique)

Ndlr : Les idées et opinions exprimées dans cet espace n’engagent que leurs auteurs et n’expriment pas forcément la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.

http://www.fao.org/docrep/article/wfc/xii/FAO-Disc.gif

0301-B3 – Source : http://www.algeriepatriotique.com/fr/article/la-%C2%ABgrande-muraille-verte%C2%BB-dissipe-l%E2%80%99id%C3%A9e-du-%C2%ABbarrage-vert%C2%BB

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    • Le Projet de réhabilitation du Barrage vert en Algérie – Diffusé par ELAyam-2
      Touché par des dégradations naturelles et humaines profondes, le Barrage vert fera l’objet d’un vaste projet de réhabilitation, dont les études sont actuellement en cours de finalisation, pour préserver cette ceinture « clé » dans la lutte contre la désertification en Algérie.

Photo ! http://static.flickr.com/2267/1721369249_6fadedaf69.jpg

De longues années après son lancement, le barrage vert a subi d’importantes dégradations causées essentiellement par l’abattage des arbres et les pressions climatiques, imposant ainsi la nécessité de ce nouveau programme qui sera lancé « prochainement », selon la Direction générale de forêts (DGF). En 2010, une étude sur l’évaluation des réalisations dans le cadre du Barrage vert comprenant la proposition d’un plan d’action pour sa réhabilitation et son extension a été lancée.

« En attendant la finalisation de l’étude portant sur la réhabilitation du Barrage vert, l’accent est mis essentiellement sur la réhabilitation des sites qui ont connu des dégradations avancées et la consolidation du patrimoine existant par des opérations d’entretien des plantations forestières sur 1.120 ha et de mise en défens sur 235.500 ha », a déclaré à l’APS le directeur général des forêts, M. Mohamed Seghir Noual.

http://www.foretnumide.com/uploads/5/8/3/6/5836180/843175.jpg?447

Afin de répondre à la problématique de l’action anthropique sur ce barrage, des actions « réfléchies et concertées » avec la population riveraine ont été programmées et dont les réalisations ont porté essentiellement sur les plantations pastorales sur 1.347 ha. Avant même le lancement du programme de sa réhabilitation, le Barrage vert bénéficie déjà de plusieurs actions qui contribuent directement ou indirectement à sa consolidation, notamment sur sa périphérie.

« L’intervention qui concerne l’espace prévu pour le Barrage vert bénéficie d’importants programmes de préservation, de consolidation et dans la mesure du possible d’extension, dans le cadre du programme d’action quinquennal 2010-2014″, a précisé M. Noual. Ce programme vise à concilier d’une part la satisfaction des besoins des populations et d’autre part l’amélioration du potentiel productif des terres.

Photo : http://portail.cder.dz/IMG/jpg/desertification_lutte.jpg

Il consiste à privilégier des programmes de développement rural intégré reposant sur des mécanismes participatifs et sur l’intégration de stratégie d’élimination de la pauvreté, a expliqué le directeur des forêts. « Ce programme est en cours d’exécution à travers la démarche ascendante du renouveau rural, tout en impliquant les différents intervenants notamment les populations », a-t-il souligné. Les actions essentielles concernent notamment la protection des parcours steppiques, la constitution et la gestion d’un potentiel alfatier de plus de 500.000 ha sous forme d’un fonds alfatier, la protection contre l’ensablement des agglomérations, des périmètres agricoles et des principales infrastructures socio-économiques des wilayas du sud.

Photo : http://www.elwatan.com/images/2012/05/27/naili-des-etudiants-chercheurs-sur-le-terrain-lors-de-la-realisation-du-barrage-vert_1016190.jpg

Ce programme consiste également à la création de l’Entreprise Nationale du Génie Rural ainsi que 9 entreprises régionales de développement forestier (ORDF). Quant au programme d’extension du Barrage vert, près de 418 PPDRI (Projet de proximité de développement rural intégré) dont 232 PPLCD (Projet de proximité de lutte contre la désertification) ont été lancés dans 215 communes et près de 387 localités, selon M. Noual. « De grands efforts sont à fournir dans les régions concernées afin de redonner au Barrage vert sa vocation initiale qui est celle de grand rempart contre la désertification », a estimé le directeur, soulignant que ce projet, après plus de 40 ans de son lancement, est toujours considéré comme un moyen « incontournable » dans la lutte contre la désertification. Lancé au début des années 70, le Barrage vert a été toujours entravé par les pressions climatiques qui constituent une source d’inquiétude permanente pour l’administration forestière.

La monoculture du pin d’Alep, sensible à l’attaque de la chenille processionnaire, les difficultés d’adaptation aux variations pédoclimatiques et le caractère des plantations soumises au régime forestier, incompatible avec l’activité pastorale dominante dans la région, n’ont pas permis d’atteindre les objectifs initiaux de reboisement de 3 millions d’hectares sur une bande steppique de 20 à 30 km allant de la frontière Est du pays à sa frontière Ouest. Sur le bilan du Barrage vert dont les avis d’experts sont contrastés, M. Noual a défendu les résultats obtenus jusque-là. « Outre la reconstitution des massifs forestiers dégradés de l’Atlas saharien avec une superficie de 300.000 ha traités, ce projet a permis la protection des centres de vie et des infrastructures socio-économiques contre l’ensablement à travers la fixation de dunes et les ceintures vertes sur près de 5.000 ha », a-t-il expliqué.

« Il a permis aussi les aménagements et les plantations pastorales pour augmenter l’offre fourragère sur 25.000 ha, le désenclavement des populations par la mise en place des réseaux de pistes sur plus de 5.000 km et la mobilisation de la ressource hydrique au profit de développement rural qui vise la protection des ressources naturelles avec l’amélioration des conditions de vie des populations locales », a-t-il ajouté.
Selon lui, l’expérience écoulée a permis de confirmer les possibilités de mise en valeur, de tester des schémas d’intervention, de mettre en place les outils de réalisation et les bases juridiques et institutionnelles. Une expérience technique importante a été accumulée principalement dans les domaines de reboisement, de la fixation des dunes et des améliorations pastorales, a-t-il soutenu. « Il est possible d’affirmer aujourd’hui que le Barrage vert est une réalité. Cette oeuvre pionnière de mise en valeur entreprise en zone aride fait figure d’exemple des progrès susceptibles d’être réalisés dans ces régions soumises à une surexploitation appauvrissante », a-t-il conclu. *APS-02.11.2012.

Les initiateurs de « La Grande Muraille Verte africaine »

Les initiateurs de la Grande muraille verte africaine (GMV) vont devoir s’inspirer de l’expérience algérienne en matière de lutte contre la désertification, plus particulièrement du vieux projet du barrage vert, pour mieux éviter les difficultés, les pièges et les erreurs.

Membre de l’initiative de la GMV, une ceinture d’arbres de 15 km de largeur allant du Sénégal à Djibouti (7.100 km), « l’Algérie va partager son expérience du barrage vert avec les autres pays africains qui pourraient tirer les leçons des échecs et réussites du projet algérien », a indiqué à l’APS, M.Youssef Brahimi, Coordonnateur du Programme Afrique du Nord et Coopération Sud-Sud du Mécanisme Mondial de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD).

Lancé en 1974 pour faire face à l’avancée du désert, le barrage vert visait à reboiser un périmètre de 3 millions d’hectares d’Est en Ouest, sur une longueur de 1.200 km et sur une largeur qui varie de 5 à 20 km. Or, les conséquences du disfonctionnement qui a accompagné la réalisation de cette £uvre n’ont pas tardé à apparaître dès les années 1980.

Réalisé dans la précipitation, le projet n’a pas donné l’occasion aux populations locales de l’adopter en tant qu’initiative complémentaire à leur mode de vie socio-économique basé essentiellement sur l’élevage, selon des experts.

Les agro-éleveurs qui se sont opposés à ces plantations, ayant « envahi » leurs parcours de pâturage, attendaient la tombée de la nuit pour arracher les arbres plantés pendant la journée par les jeunes du Service national. Des conflits permanents ont duré longtemps.

« On ne doit pas planifier ce type d’opération à partir de la capitale. Il faut le faire avec les populations locales », a indiqué à l’APS le directeur de l’Institut algérien de recherche agronomique d’Algérie (INRAA), M. Fouad Chehat.

Il fallait donc discuter avec les habitants pour leur expliquer l’utilité de cette muraille tout en leur assurant le fourrage et les passages sous formes de couloirs de circulation à l’intérieur de l’immense forêt. Autre déboire connu par cette opération d’envergure, le choix d’une seule essence forestière qui est le pin d’Alep, une espèce très sensible aux effets ravageurs de la chenille processionnaire qui s’y installée d’ailleurs dès 1982.

Les décideurs et les techniciens se sont rendus compte également de la nécessité d’associer à cette opération de petits projets de proximité de type agricoles et para-agricoles au profit des populations pour leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie.

Cette expérience est prise en compte par la nouvelle politique du Renouveau rural adoptée par l’Algérie en 2008. Basée sur une approche intégrée, cette stratégie est mise en £uvre à travers les projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI).

L’Algérie veut partager cette expérience avec les pays africains et les partenaires internationaux de la GMV qui s’étend du Sénégal, à l’ouest, jusqu’à Djibouti, à l’est. « La lutte contre la désertification est une lutte pour le développement, c’est dire mettre l’homme au c£ur de la gestion durable des ressources naturelles », estime M. Brahimi regrettant que la GMV soit conçue comme étant un mur d’arbres s’étendant sur 7.100 km de longueur avec 15 km de largeur.

« Il ne s’agit pas d’une simple reforestation, mais d’une approche intégrée de gestion durable des terres en valorisant les bonnes pratiques et en créant les conditions habilitantes au niveau des marchés et en renforçant les capacités des différents acteurs », estime M. Brahimi.

Promouvoir la coopération sud-sud …

La GMV « veut s’imposer au niveau régional et mondial en tant que projet intégré pour le développement durable et la lutte contre la pauvreté au sein du continent africain », a ajouté cet expert.

Le Mécanisme mondial, en tant que partenaire de ce projet, a mis en place une plate forme de mobilisation des ressources, d’échange de connaissance, de transfert de technologies et de bonnes pratiques sur la gestion durable des terres ainsi qu’un programme de renforcement des capacités des acteurs aux différents niveaux.

Cette plate-forme vise à promouvoir la coopération sud-sud et à échanger les expériences déjà acquises en matière de lutte contre la désertification. M. Brahimi a révélé, dans ce contexte, qu’un projet « intéressant » entre l’Algérie, le Niger, le Mali et la Mauritanie a été identifié récemment suite à une initiative algérienne.

Il s’agit d’élaborer une carte globale des parcours sahariens et de faire un suivi des troupeaux notamment camelin traversant les frontières de ces quatre pays. Un autre projet de coopération au niveau des collectivités locales a été identifié par le Niger, le Mali et le Burkina-Faso.

« La valeur ajoutée de l’initiative Muraille verte c’est de promouvoir la coopération sud sud à travers notamment des projets transfrontaliers ». « Le grand défi est d’arriver à intégrer les projets de la GMV dans les programmes nationaux de développement pour qu’ils puissent répondre aux critères de l’ensemble des mécanismes de financement des programmes portant changement climatique, lutte contre la désertification et la protection de la biodiversité », explique-t-il.

Cela donne une base de négociation avec les pays partenaires comme ceux de l’Union européenne, qui ont répondu modestement à l’attente du continent africain dans le cadre d’un accord entre l’UE et l’UA sur la lutte contre les changements climatiques.* APS.

Le reboisement en Algérie depuis l’indépendance

Le bilan des plantations dans le cadre des opérations de reboisement menées en Algérie de 1962 jusqu’à 2012, fait ressortir la réalisation de 1.804.108 hectares, dont 610.000 hectares réalisés dans le cadre du Plan national de reboisement (PNR).
Le bilan du reboisement pour la période de 1962 à 1999 est réparti comme suit :

Reboisement avant Barrage vert : 38.478 ha
Barrage vert : 146.293 ha
*Plantation forestière : 143.828 ha
*Fixation de dunes : 2.465 ha
Grands travaux : 99.512 ha
Autres programmes : 763.532 ha
TOTAL : 1.194.108 ha
La planification de l’ensemble des actions prévues au PNR sur 20 ans (2000-2020) porte les objectifs suivants :
Reboisement industriel à base de chêne liège : 75.000 ha
Reboisement de production (dont le fruitier rustique) au niveau des bassins versant : 250.000 ha
Reboisement de protection : 562.000 ha
Lutte contre la désertification : 333.260 ha
Reboisement d’agrément et récréatif : 25.640 ha
TOTAL : 1.245.900 ha
Le reboisement pour la période 2000-2012, dans la cadre du PNR, est de 610.000 hectares de plantation, dont 183.000 hectares en fruitier. *APS-02.11.2012.

Photo : http://www.vitaminedz.com/photos/78/02-78251-le-barrage-vert-de-douis-wilaya-de-djelfa.jpg

L’Algérie est un pays « précurseur » en matière de lutte contre la désertification, a indiqué, mercredi à Alger, le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, Luc Gnacadja, en visite depuis mardi en Algérie. L’Algérie « a été toujours un pays précurseur dans la lutte contre la désertification, puisqu’après le barrage vert, l’Algérie continue de lutter contre ce phénomène à travers un programme national de reboisement », a souligné M. Gnacadja, en marge d’une présentation du programme national de lutte contre la désertification. 

Le représentant des Nations unies a relevé les avancées réalisées par l’Algérie dans ce domaine. « Aujourd’hui je vois que les techniques les plus nouvelles telles que les techniques spatiales sont mises à contribution pour faire avancer la lutte contre la désertification, en impliquant les populations locales. Les résultats sont très appréciables », a-t-il dit.APS-Vendredi 8 octobre 2010

La lutte contre la déforestation

Jusqu’à la fin des années 1960 il semblait en Algérie que la lutte contre la déforestation ne saurait se concevoir sans classement des territoires sylvestres en zones de protection et sans recours aux techniques de défense et restauration des sols – mises au point au milieu du XXème siècle – chaque fois que la reconstitution du couvert ligneux paraissait nécessaire.

La mise en œuvre des règles de sylviculture et d’aménagement forestier était écartée sous prétexte que les territoires boisés algériens pâtissaient trop fréquemment des incendies, que leur faible intérêt économique ne méritaient pas qu’on s’y investisse fortement et que la pression des populations riveraines risquait de continuellement remettre en cause des prescriptions de gestion.

Il fallait vérifier la réalité de ces présupposés et en 1968 débute dans les Monts des Ouled Nail (forêt du Djebel Senalba Chergui) la première tentative concrète d’aménager la forêt d’Algérie. L’expérience a été reprise en 1973 dans les Monts de Daia et de Saida (forêts de Fenouane, Maalif, Djafra Cheraga, Tendfelt, Doui Thabet…).

Si les résultats des travaux réalisés dans la région de Djelfa sont probablement perdus à jamais, le bilan des recherches entreprises dans la région de Saida a été continuellement consigné dans des Notices. Ces écrits ont été regroupés dans des Publications artisanalement reliées et diffusées à compte d’auteur qui constituent l’essentiel des informations présentées dans ce site.

Source : http://niarunblog.unblog.fr/infos-dalgerie/lalgerieun-enorme-chantier/ces-mines-dor-qui-sauveront-lalgerie/le-barrage-vert-algerie/

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Un article du portail algérien des énergies renouvelables du 16 janvier 2015

D’après le service de lutte contre la désertification relevant de la Direction générale des forêts et dans le cadre du programme de développement durable et de lutte contre la désertification, la direction générale des forêts d’Algérie vient d’entreprendre des travaux pour la poursuite du projet de barrage vert. Une tranche de 3 millions d’hectares, jugée prioritaire compte tenu du fait qu’elle est sujette à la désertification et des possibilités de remontée biologique, sera prise en considération.

La barrage vert, projet initié dans les années 70, a permis, la reconstitution des massifs forestiers dégradés de l’Atlas saharien d’une superficie de 300.000 hectares traités, la protection des centres de vie et des infrastructures socio-économiques contre l’ensablement à travers la fixation de dunes et les ceintures vertes sur près de 5.000 ha, les aménagements et les plantations pastorales pour augmenter l’offre fourragère sur 25.000 ha, le désenclavement des populations par la mise en place de réseaux de pistes sur plus de 5.000 km, la mobilisation de la ressource hydrique au profit des populations à travers la réalisation de 90 points d’eau. « Il reste surtout à valoriser sur le plan scientifique toute l’œuvre accomplie pour faire un bilan réel et aborder tous les aspects liés à la possibilité de sa reprise dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement rural intégré », a-t-on souligné auprès de la responsable du service de la lutte contre la désertification.

Cependant, a-t-on estimé, il est indispensable, aujourd’hui, de passer à une autre étape du barrage vert dans le cadre d’un vaste programme de consolidation et de réhabilitation pour la période 2015-2019. « Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la politique nationale de lutte contre la désertification et d’aménagement du territoire, et la reprise du barrage vert ne sera pas conçue comme un mur d’arbres entre le Sahara et le nord du pays, mais plutôt comme un ensemble d’actions et d’interventions multisectorielles de conservation et de protection des ressources naturelles et de lutte contre la pauvreté », observe-t-on. Il est ainsi prévu, après une phase de constat de l’état des lieux et des changements écologiques, d’appréhender les menaces qui pèsent sur le barrage vert, d’évaluer les impacts environnementaux et sociaux de cet investissement, d’analyser l’apport des différents programmes de lutte contre la désertification qui y ont été menés et de proposer un plan d’action opérationnel pour une éventuelle reprise et extension.

Carte du barrage vert algérien, Ali Dakiche, Université de Oran

Carte du barrage vert algérien, Ali Dakiche, Université d’Oran

L’objectif principal escompté par la mise en œuvre du plan opérationnel est de lutter contre la désertification par une gestion durable des ressources naturelles renouvelables et des écosystèmes steppiques et présahariens.

Selon la Direction générale des forêts, le plan d’action prend en considération plusieurs axes, entre autres, la restauration et la conservation des sols, la conservation et la valorisation de la biodiversité, la protection durable des infrastructures, la diversification des systèmes d’exploitation, l’amélioration de la séquestration du carbone dans les couvertures végétales et les sols, la création d’emplois et de revenus grâce, notamment, à une meilleure maîtrise, la mobilisation et la valorisation des ressources en eau. Ainsi, et pour un suivi efficace du programme projeté, il est également prévu l’évaluation des impacts induits.

cder« L’objectif est d’améliorer les approches et les modes d’intervention en rapport avec les exigences d’une gestion durable des ressources naturelles », a-t-on noté. Il s’agira de développer des indicateurs relatifs à la surveillance des ressources naturelles existantes, à l’alerte précoce et le suivi-évaluation des nouvelles réalisations. Rappelons, enfin, que la consolidation et la réhabilitation du barrage vert ont été initiées par le gouvernement pour faire face aux défis environnementaux liés en grande partie aux changements climatiques et à la désertification, C’est dans ce sillage que l’Algérie est appelée à faire face et à agir en urgence et efficacement, a-t-on souligné.

Source : http://www.bioenergie-promotion.fr/39498/lalgerie-relance-son-chantier-de-barrage-vert-avec-3-millions-ha-a-planter/

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    • Réalisé entre 1971 et 1990, le ‘Barrage vert’ sera relancé - Par Amar Naït Messaoud - Samedi, 14 mai 2016 17:00
      ALGER - Le secteur de l’agriculture va relancer le projet de réhabilitation du Barrage vert en intégrant les nouveaux préceptes liés au développement durable, à la lutte contre la désertification et l’adaptation aux changements climatiques.

’La désertification est un problème des plus préoccupants, aggravée par les changements climatiques. Elle menace la totalité des écosystèmes naturels par la réduction du potentiel biologique et la rupture des équilibres écologiques et socioéconomiques’, relèvent les spécialistes.

’C’est dans cette perspective que le ministère a inscrit la relance du projet de grande envergure qu’est le Barrage vert, selon les nouveaux préceptes liant le développement durable, la lutte contre la désertification et l’adaptation aux changements climatiques’, indique le ministère dans une note d’information.

C’est dans ce sens qu’une journée d’étude sur le Barrage vert se tiendra dimanche à Boussaâda (wilaya de M’Sila) à l’occasion du 45ème anniversaire de son lancement, pour faire le bilan de ce rempart réalisé entre 1970 et 1980 afin de faire face à l’avancée du désert et de discuter des perspectives du projet de sa réhabilitation.

En guise d’élaboration d’un plan d’action permettant la protection et la réhabilitation de cet ouvrage, le ministère a confié au Bureau national d’études du développement rural (Bneder) la réalisation d’une étude portant sur sa réhabilitation et son extension.

L’étude vise à ’appréhender les menaces qui pèsent sur le Barrage vert, à évaluer les impacts environnementaux et sociaux de cet investissement, analyser l’apport des différents programmes de lutte contre la désertification qui y ont été menés et proposer un plan d’action opérationnel permettant la reprise et l’extension de l’ouvrage moyennant une stratégie adaptée au contexte économique, social et écologique qu’impose la réalité d’aujourd’hui’, selon le ministère.

Les principales actions visées par ce plan d’action sont l’extension de la zone du barrage vert sur plus de 1,7 millions hectares (ha) au niveau de 10 wilayas.

Il s’agit aussi de la réhabilitation des plantations sur plus de 159.000 ha, de l’extension forestière et dunaire sur plus de 287.000 ha, de la réalisation de bandes vertes routières sur 26.000 ha, l’extension agropastorale sur plus de 1,8 millions ha, l’aménagement et développement forestier sur plus de 295.000 ha.

La journée d’étude permettra de valider le plan d’action par les différents acteurs et partenaires (ministères, autorités locales, société civile, professionnels et privés), d’arrêter des orientations pour sa mise en oeuvre, d’élaborer les indicateurs et/ou de mécanismes de suivi et dévaluation de sa mise en oeuvre.

Cette ceinture verte vise à stopper l’avancée du désert vers le nord en créant une véritable barrière de verdure reliant les frontières algériennes ouest aux frontières est sur une longueur de 1.500 kms et une largeur de plus de 20 kms, soit sur une superficie de plus de 3 millions ha.

La conception du projet, essentiellement forestière dans sa première formulation, a été revue en 1982, afin de rétablir l’équilibre écologique par une exploitation rationnelle des ressources naturelles.

Depuis son lancement en 1970, le bilan du ministère fait état de plus de 300.000 ha de plantations forestières (reboisement, brise-vent, ceinture verte, fixation de dunes...), de 42.000 plantations pastorales, de 21.000 ha de plantations fruitières, de 14.000 kms de pistes et de 1.500 unités de mobilisation de ressources en eau.

En matière de reboisement, les plantations ont été soutenues par le rythme des réalisations inscrites au Plan national de reboisement (PNR) lancé en 2000.

La superficie de la zone du Barrage vert représente prés de 10% de la zone steppique, les forêts occupent 850.000 ha, soit un taux de boisement de 21% et représente 20% de la superficie globale.

Quant aux nappes alfatières, les wilayas sur lesquelles s’étend le Barrage vert (Djelfa, Laghouat, El Bayadh, Naama, M’sila et Tébessa) occupent plus de 1,8 million ha, soit 73% des nappes alfatières nationales.

Publié dans : ECONOMIE – Source : http://www.aps.dz/economie/42086-relance-du-projet-barrage-vert-selon-les-pr%C3%A9ceptes-du-d%C3%A9veloppement-durable

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Réalisé entre 1971 et 1990, le ‘Barrage vert’ sera relancé - Par Amar Naït Messaoud, de Bousaâda - 17.05.2016 11:00

L’avancée incessante des sables et la dégradation in situ de la qualité des sols (perte de fertilité) continuent à être le destin du couloir des Hauts Plateaux algériens, et particulièrement de sa partie steppique. Le surpâturage, la croissance démographique, le développement des voies d’accès, les changements climatiques, et d’autres facteurs anthropiques, ont conduit au renforcement du processus de désertification, un concept assez large et étoffé pour exprimer la stérilisation des sols, les migrations humaines, le recul du niveau de vie, l’abandon de vieux métiers du terroir etc.

Photo : http://www.impact24.info/wp-content/uploads/2016/05/actualite294298-700x357.jpg - Donc, en tant que projet territorialement défini et techniquement encadré, le Barrage vert a cessé d’exister au début des années 1990. Photo : DR

La conception, dès la fin des années 1960, d’une ceinture verte, qui prendra le nom de Barrage vert à partir de 1971, est une idée qui était en avance sur son temps, malgré les insuffisances techniques et de conception qui ont grevé le projet. Le débat actuel, ayant cours dans les instances académiques et les cercles politiques, sur la protection de l’environnement et les changements climatiques, ne confère que plus de « légitimité » et d’aura à la réalisation algérienne des années 1970/80.

Une étude pour réhabiliter le Barrage Vert et étendre son aire

C’est ce qu’a rappelé en substance, le dimanche 15 mai, le ministre de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, lors de la journée d’études organisée autour de la thématique du Barrage vert dans l’école hôtelière de Bousaâda, dans la wilaya de M’Sila. A cette rencontre, étaient présents les cadres des forêts et de l’agriculture d’une dizaine de wilayas steppiques, ainsi que les instituts techniques, l’Université, le Haut-commissariat au développement de la steppe (HCDS) etc.

Entamée depuis 2012, l’étude sur la réhabilitation et l’extension du Barrage vert, réalisée par le bureau d’études public Bneder, est arrivée à sa dernière étape, à savoir la proposition d’un plan d’action pour poursuivre cette grande œuvre entamée par les jeunes du Service national à partir de 1990.

Dimanche 15 mai, une journée d’études a été consacrée à ce projet, où le bureau d’études a retracé l’historique, décliné le bilan et les principaux axes des futures missions pour améliorer l’efficacité d’un ouvrage dont les premiers travaux ont été lancés il y a 45 ans.

Un des grands symboles du boumediénisme

Le projet de ceinture verte lancé au début des années soixante-dix du siècle dernier, sous le nom mythique de Barrage vert, semble bénéficier une nouvelle fois de l’attention des hautes autorités du pays après des années de quasi désengagement d’un des grands symboles du boumedienisme. Entamée dans un contexte de fougue révolutionnaire et mise en œuvre par les soldats de l’Armée nationale populaire, cette ceinture était censée protéger la région du Tell de l’avancée du sable et des autres phénomènes de désertification. Lorsque l’armée a été « invitée » à rentrer dans les casernes au début du processus démocratique, les chantiers de reboisement furent confiés, pour quelques années, aux Offices régionaux de développement forestiers. Puis, les travaux s’arrêtèrent sous leur forme de programme pour prendre les allures d’un saupoudrage d’actions injectées dans ces territoires par les conservations des forêts des wilayas concernées, au gré des propositions faites par les agents de terrain et des inscriptions effectuées au niveau central.

Couloir naturel

Donc, en tant que projet territorialement défini et techniquement encadré, le Barrage vert a cessé d’exister au début des années 1990. Même les entretiens que devaient recevoir les plantations et les ouvrages installés (pistes, points d’eau,…) ont été rarement exécutés. La décennie d’insécurité qu’a connue le pays à partir de 1992 a aggravé la situation de ce projet du fait que le surpâturage, les délits de coupe de bois et d’autres formes de dégradation ont fini par effacer de la carte des centaines d’hectares de reboisement.

Géographiquement, le Barrage vert épouse approximativement le couloir des Hauts Plateaux avec des préférences pour certaines zones de collines ou de montagne. Cette immense bande de terre se présente de la façon suivante : entre la bande littorale et le Sahara, les Hauts Plateaux se dressent sous forme d’un couloir naturel allant de la frontière marocaine à la frontière tunisienne, avec une longueur de 1.500 km et une largeur variable, d’une moyenne de 20km.

Un ouvrage à « positiver »

Sur ces territoires arides ou semi-arides, où la pluviométrie annuelle est située entre 200 et 300 mm, les éléments de l’ANP, puis les services de l’administration des forêts, se sont employés à créer une ceinture verte. L’aire originelle de cet espace est de 3,7 millions d’hectares. L’étude présentée dimanche dernier à Bousaâda compte le faire passer à plus de 4 millions d’ha, en diversifiant les espèces forestières, en s’appuyant aussi sur les arbres fruitiers qui s’adaptent au climat et au sol de chaque région et en introduisant au maximum les plantations fourragères. D’ailleurs le ministre de l’Agriculture a annoncé le projet d’une nouvelle loi sur la gestion des zones pastorales

Par ce nouveau texte législatif, applicables sur une aire pastorale d’au moins 63.000 ha, les pouvoirs publics comptent installer « un mécanisme d’organisation et de protection contre les facteurs de dégradation des régions pastorales » lesquelles, précise le ministre, « représentent une ressource économique importante pour le développement du cheptel notamment en zones steppiques ».

Sid Ahmed Ferroukhi a appelé à « positiver » le Barrage vert, malgré les quelques insuffisances techniques qui l’ont grevé, comme il a donné l’orientation d’en faire aussi un espace économique générateur de richesses et d’emplois.

Source : http://www.impact24.info/realise-entre-1971-1990-barrage-vert-sera-relance/

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BOUIRA - Le traitement des bassins versants du barrage vert constitue la première priorité dans le cadre de la relance de ce projet à Dirah (Sud de Bouira), a souligné samedi à Bouira le ministre de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdeslam Chelghoum, en visite de travail dans cette wilaya du centre du pays.

’Le traitement des bassins versants est une priorité inscrite par le ministère dans le cadre de la relance du barrage vert, un projet qui a connu un arrêt dans les années 1990’, a indiqué le ministre à Dirah, où il a procédé à la plantation de quelques arbustes dans le cadre de la cérémonie de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre la désertification.

M. Chelghoum a jugé indispensable le traitement de ces bassins versants du barrage vert en vue lutter contre la désertification, protéger les terres agricoles face à l’avancée des sables ainsi que face à la menace de l’envasement.

En matière d’aménagement des bassins versants, notamment en zone de montagne, les études initiées conjointement par la direction générale des Forêts et l’agence nationale des barrage et transferts (ANBT) concerne la protection de 63 bassins versants en amont de retenues d’eau dont 45 disposent d’études, selon un rapport du ministère distribué à la presse lors de cette visite ministérielle.

La superficie d’intervention est estimée à 07 millions d’hectares dont 5,6 millions d’hectares concernent les 45 bassins versants étudiés avec une superficie à traiter en priorité estimée à 1.500 000 hectares, est-il précisé dans le même document.

Selon la même source, l’étude relative à l’actualisation de la carte de sensibilisation aux dangers de la désertification a été réalisées sur 12 wilayas steppiques pour évaluer l’évolution du phénomène durant la dernière décennie et l’impact des programmes de protection et de réhabilitation engagés sur cette même période.

Au cours de sa visite, le ministre qui s’est enquis de l’état d’avancement de l’étude de réalisation d’un complexe frigorifique au niveau de la zone industrielle de Sidi Khaled, le ministre a souligné par ailleurs qu’il est temps de préserver les terres agricoles à travers le pays ‘‘car l’agriculture est l’avenir du pays et ’elle constitue une alternative pour le développement économique’, a-t-il dit.

’Les terres agricoles doivent être préservées et utilisées à des fins agricoles, et l’Etat ne tolérera aucune infraction commise dans ce cadre et la loi sera appliquée dans toute sa rigueur’, a insisté le ministre qui visitait un projet de réalisation d’un complexe frigorifique sur une superficie de cinq hectares, dont l’étude devra être achevée prochainement selon les détails fournis sur place au ministre.

M. Chelghoum a reconnu qu’il existe une mauvaise exploitation par certains propriétaire et investisseurs du foncier agricole dans certaines régions, ’mais l’Etat agit avec fermeté’, a averti le ministre.

Publié dans : ECONOMIE – Source : http://www.aps.dz/economie/43642-lutte-contre-la-d%C3%A9sertification-le-traitement-des-bassins-versants-du-barrage-vert-est-une-priorit%C3%A9

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L’idée du « barrage vert » a fait naître la « grande muraille » d’Afrique - BENALLAL MOHAMED - Samedi 21 Mai 2016 - 17:27 L’auteur : 1 Ingénieur Agronome, D.E.A en aménagement et mise en valeur forestiers
Conseiller au Bureau d’Etudes et Conseils pour l’Agriculture et le Développement rural - BP 310 19600 EL EULMA SETIF ALGERIE - Tél./Fax : 213 (0) 36 86 27 42
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 « Savez-vous ce que disent les arbres lorsque la hache entre dans la forêt ? Regardez ! Le manche est l’un des nôtres ! » Citation

C’était en 2007 que les 11 chefs d’Etat africain se sont réunis positivement pour se mettre objectivement d’accord sur le projet du siècle de la « grande muraille verte » de l’Afrique noire. Le projet était de transformer le sahel jaune, s’étalant sur une bande de terre aride de 7600km sur 15km sous forme de diadème vert pour lutter contre la désertification. Il ne s’agit pas simplement de planter des arbres, ce projet permet de placer toute cette géographie jaune et aride dans le cadre d’un développement global et durable.

Photo : http://www.reflexiondz.net/photo/art/default/9524331-15291083.jpg?v=1463855404

C’est un projet panafricain ambitieux dont une partie des finances est issue de l’institution mondiale pour l’environnement, la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et l’Union européenne (UE) ainsi que d’autres institutions retenues pour apporter un soutien financier supplémentaire et un appui technique. Cette initiative était la bienvenue pour des pays pauvres car elle s’attaque aux problèmes de cette région aussi pauvre et peut aussi dans la mesure des finances, à travers des projets communs et transfrontaliers, pour bâtir un écosystème écologique et économique et en même temps œuvrer à la prévention des conflits naturels humains et économiques.

C’EST UNE ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Cette image verte du mur végétal du Sénégal à Djibouti devrait être une priorité de l’union africaine, c’est une véritable aubaine pour créer une ressource pouvant formuler un vaste programme pour la restauration de terres aptes à produire une richesse à l’homme avant tout africain .C’est aussi un privilège africain pour une adaptation d’un nouveau contexte climatique c’est un vaste micro climat. Il fallait être sûr que tout le monde partage les mêmes objectifs, et définir des zones prioritaires d’intervention afin que la géographie de couleur jaune devienne verte. Ceci étant fait, maintenant nous pouvons passer aux projets. Il est plus que certain que le sol, le climat et la végétation vont donner une nouvelle vie où l’économie prospérera par de nouveaux investissements créateurs de valeurs ajoutée et de pôles de croissances. Sachant, qu’ailleurs avec du gaz et de l’eau, la technologie avait pu créer de la matière plastique qui nous a permis de faire tout matériel utile à usage pour le bien être de l’homme , son contexte et son cadre de vie . Alors qu’en est-il avec du bois très écolo…

MANQUE DE FINANCEMENT

Les scientifiques se sont aussi mis sur les rails du train pour un tel projet écolo. Tout serait ainsi prêt sur le papier. Des plans et des projets qui ne demandent qu’à être financés. Les quelques millions d’euros engagés depuis 2007 sont loin d’être à l’échelle des sommes qu’il faudra mobiliser à l’avenir selon les sources médiatiques alors que le Mali risque de voir son conflit armé s’éterniser au profit d’une portion de ce projet.

LE BARRAGE VERT ALGERIEN

C’est en 1972, le président de la république feu Houari Boumediene (Allah Yarah mah) proclamait la réalisation du barrage vert, les travaux du projet « Barrage vert » étaient lancés exactement en 1974. Le projet devrait relier les frontières algéro-marocaine aux frontières algero-tunisienne avec une distance de plus de 1200 Km sur une largeur de 20 Km, soit une surface de 2,4 millions d’hectares. Ce barrage vert était pris en charge par les jeunes du service national, sa réalisation :

*Ce projet était pris en charge par le haut-commissariat au service national, qui avait installé, des unités de réalisation composées de jeunes militaires ayant subi une formation technique accélérée, leur permettant l’exécution du programme qui leur était confié. En plus de cet organe et vue la grandeur du projet, il y avait aussi d’autres entreprises participantes dans sa réalisation, telle que : l’Office Nationale des Travaux Forestiers. *Tandis que les services de l’administration forestière avaient eu pour rôle la surveillance et le suivi de chaque partie du projet existante au niveau des Wilayas concernées.

La réalisation de ce prestigieux projet avait pour objet principal :
1- Le climat :
Le « Barrage vert » se situe au sud soit le début du grand désert algérien et vers la fin des hauts plateaux (nord du désert).
Dans cette géographie, il existe deux saisons : un été très chaud et hiver très froid, tandis que la pluviométrie est faible à cause de sa proximité du climat semi-aride. Ces facteurs climatiques circonviennent directement sur la dégradation du peu de végétation existante jusqu’à leur disparition, donnant ainsi des sols sablonneux nus (désert) de couleur jaune.
2- La végétation :.
Dans le « Barrage vert », il existe deux catégories de végétations :
La végétation forestière composée de :
• Chêne vert
• Pin d’Alep,
• Pistachier de l’Atlas,
• Jujubier sauvage. Et bien d’autres espèces
La végétation pastorale : elle est composée uniquement d’Alfa, exploitée en principe pour la fabrication du papier.
3- Le sol :
Les caractéristiques du sol du futur « Barrage vert » selon les études effectuées par l’ANF ( BILAN ET PERSPECTIVE –ALGER-) se résument ainsi :
• profondeur faible qui ne dépasse pas parfois les 60 cm,
• quantité élevée de calcaire actif,
• quantité faible de matière organique,
• pH basique (supérieur à 7,5).
• L’eau denrée disponible : nappe phréatique par conséquent le soleil, l’eau et la terre c’est toute une richesse inépuisable.

Au début des premiers résultats du projet :

D’une manière générale, paraît-il que les résultats escomptés de ce projet étaient satisfaisants. Aucun bilan n’a été publié pour ce vaste projet dont l’effet économique multiplicateur reste à nos yeux très dérisoire. Réalisé avec une volonté de fer, le projet n’a pas donné l’occasion aux populations locales de l’adopter en tant qu’initiative complémentaire à leur mode de vie socio-économique basé essentiellement sur l’élevage. La forêt source de vie devrait avoir une forme d’application de la gestion durable des forêts dans le contexte où les feux d’été font plus de ravages que le manque de stratégie de préservation et d’entretien.

Car l’économie et l’écologie ne peuvent être que l’affaire de la société civile auxquelles l’administration néglige.la définition, les dangers de la désertification en concours avec les activités humaines sur les milieux naturels. La compilation des informations relatives à l’état des ressources forestières du barrage vert, en tant que moyen de lutte privilégié contre la désertification, en analysant les causes directes et indirectes de leur dégradation. L’établissement d’une stratégie de préservation du « Barrage vert » après avoir identifié et classé les problèmes environnementaux causant sa dégradation.

*PROJET DE REHABILITATION DU BARRAGE VERT

Touché par des dégradations naturelles et humaines profondes, le Barrage vert fera l’objet d’un vaste projet de réhabilitation, pour préserver cette ceinture « clé » dans la lutte contre la désertification en Algérie. Le barrage vert a subi d’importantes dégradations causées essentiellement par l’abattage des arbres et les pressions climatiques, imposant ainsi la nécessité de ce nouveau programme, la nécessité d’associer à cette opération de petits projets de proximité de type agricoles et para-agricoles au profit des populations pour leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie.la nouvelle politique du Renouveau rural adoptée par l’Algérie .

CONCLUSION

Devant cet état de fait de la surexploitation et l’abus de nos ressources biologiques nous irons forcement en ligne droite vers le chaos, le choix de la voie du salut et de la raison, c’est-à-dire celle du maintien et de l’entretien de la diversité et de l’utilisation durable des ressources, permettra à la société humaine une certaine prospérité sinon le cas échéant. 

Le barrage vert : une bouffée d’oxygène pour le développement des activités socio- économiques de la population ; avec une synchronisation utile, ce nouveau milieu naturel deviendrait un nouveau cadre de vie avec une amélioration de la vie, produisant de nouveaux revenus issue des zones forestières. Un capital qu’il convient de protéger en le préservant des dégradations naturelles, humaines et animales d’une part et, de le valoriser aux mieux d’autre part, en améliorant quantitativement son rendement économique.

C’est aussi la philosophie de l’esprit même des « industries ‘industrialisantes’ » du feu Houari Boumediene « Allah yarh mah » où ce barrage vert pourrait devenir un gigantesque pole de croissance et par effet multiplicateur de richesse tout serait permis pour un développement global et intégré. Comme on a dit autrefois « En jouant la carte verte, allons-nous sauvegarder notre patrimoine durable et créateur de richesse durable ? »

Références

*Sénégal-Mauritanie-Burkina- Mali-.Niger-Nigeria- Tchad- Soudan Erythrée-Ethiopie-Djibouti
*Bilan critique du barrage vert en Algérie. Sécheresse 1995.
*ANF le barrage vert bilan et perspective Alger ANF1990.
* Wikipédia : La grande muraille verte (Afrique)

Source : http://www.reflexxiondz.net/L-idee-du-barrage-vert-a-fait-naitre-la-grande-muraille-d-Afrique_a40495.html

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Famine, extrémisme religieux, terrorisme et migrations massives vers l’Europe marquent de plus en plus le continent africain. Un mur vert africain va être construit pour parer aux dangers que ces phénomènes entraînent.

Onze pays africains veulent ériger la « grande muraille verte », une ceinture d’arbres, qui s’étendra sur 7 000 kilomètres, du Sénégal à la République de Djibouti. L’objectif est d’endiguer l’expansion du Sahara, de réhabiliter 50 millions d’hectares de terres et de réduire la production de CO2.

La nouvelle forêt devrait en effet absorber près de 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone. Déjà 15 % de ce mur vert aurait déjà été planté, a confirmé la Sahara and Sahel Great Green Wall Initiative.

Ce projet a déjà conquis le cœur des gens et a su convaincre les acteurs de tous horizons, parmi lesquels l’Union africaine, qui en est à l’origine, des organisations internationales, des États, l’Union européenne et la banque mondiale.

Région du Sahel

La muraille d’arbres se concentre essentiellement sur la région du Sahel, qui s’étend de la Corne d’Afrique à la côte atlantique mauritanienne. Elle sera entourée du Sahara au nord et des forêts tropicales au sud. La région a beaucoup souffert de l’explosion démographique et devient le théâtre de conflits fréquents pour les rares ressources disponibles.

Des changements climatiques deviennent d’ailleurs plus visibles. L’érosion des sols, particulièrement désastreuse, s’étend sur l’ensemble de la région à cause du surpâturage et de l’agriculture intensive. Les experts ont averti qu’il fallait agir, sous peine de voir la situation empirer.

>> Lire : « L’UE doit s’impliquer dans la mécanisation agricole de l’Afrique »

Le niveau d’eau du lac Tchad, vital pour les 30 millions d’habitants dans les quatre pays de la région du Sahel, a baissé de près de 95 % depuis les années 1960. Selon les estimations, la population régionale devrait tripler d’ici 2030, ce qui repoussera encore les limites de la productivité des exploitations, déjà mises à rude épreuve.

Disponibilité des ressources

Sans terres arables et sans les ressources nécessaires, la zone deviendrait un terrain propice au développement du terrorisme et aux migrations de masse, selon les experts. « Observez donc les pays de la région du Sahel, du Nigéria au Mali, et prêtez attention à la tendance qui s’est établie », souligne Juma Abdi, professeur au centre pour les relations internationales de Dar es Salaam en Tanzanie. « Tout tourne autour du contrôle des ressources. Les jeunes ont le sentiment de ne rien posséder et cherchent un moyen d’accéder au pouvoir. C’est pourquoi l’influence de l’extrémisme et du terrorisme augmente dans la région, mais aussi le problème de la migration. Les gens tentent de rejoindre l’Europe à la recherche d’une vie meilleure, et passent par l’Afrique du Nord pour y parvenir. »

>> Lire : L’UE décuple son aide à l’Afrique pour lutter contre l’immigration

Si ces mouvements insurrectionnels ne sont pas freinés, ils pourraient s’étendre à la planète entière, avertit James Wahonye de l’Institut pour la diplomatie et les études internationales de l’université de Nairobi au Kenya.

« Le problème dans la région du Sahel ne doit pas être traité comme un cas isolé. Nous vivons dans un village mondial et toute menace, surtout si elle a cette ampleur, doit faire l’objet de l’attention de la communauté mondiale. Ce n’est qu’une question de temps jusqu’à ce qu’elle se répercute sur le monde entier. Nous en avons déjà été témoin. », explique-t-il.

Le mur vert africain, en revanche, semble avoir une influence positive. Malgré la dégradation de 4 millions d’hectares de terres au Sénégal, plus de 27 000 hectares ont été recouverts d’arbres entre temps. La plupart d’entre eux sont des acacias et supportent donc des conditions climatiques difficiles.

D’un point de vue économique, ils représentent également un avantage, puisqu’ils produisent de la gomme arabique, utilisée comme complément alimentaire, dans les confitures par exemple. En outre, les arbres portent des fruits qui ont permis à un nouveau marché de se développer.

Nouvelle source de revenus

Les jeunes ont à leur disposition une nouvelle source de revenus, grâce à ce projet, ce qui les retient de rejoindre des groupes extrémistes, ajoute la Sahara and Sahel Great Green Wall Initiative.

Les histoires de succès se multiplient dans les onze pays participants : le Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie ; le Soudan, le Tchad, le Niger, le Nigéria, le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Sénégal. Chaque pays a développé son programme national pour mettre en œuvre le projet en impliquant la population locale.

Le monde entier a conscience du potentiel novateur de la grande muraille verte d’Afrique. Le projet n’a pas seulement attiré l’attention internationale, il a surtout permis l’obtention de ressources. En décembre 2015, les États, ayant signé l’accord de la COP21 à Paris, se sont engagés à mettre à disposition plus de 3,5 milliards d’euros dans le projet.

>> Lire : L’UE craint de rater l’entrée en vigueur de l’accord de Paris sur le climat

« Il s’agit d’un miracle planétaire. Le monde a reconnu l’intérêt économique, social et sécuritaire [du projet]. Parfois, il est plus intéressant de fournir des solutions locales, que de se borner à la gestion de crise internationale », explique Juma Abdi. « Le mur vert africain est une leçon très importante pour le monde. »

Source : https://www.euractiv.fr/section/climat-environnement/news/afrikas-gruene-mauer-mit-baeumen-gegen-terrorismus-und-migration/

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Auteur : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 08/10/2016

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