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"L’édition génomique (Genome Editing pour les anglophones) ou « édition du génome avec des nucléases modifiées » quésaco ?", par Jacques Hallard

jeudi 21 juillet 2016, par Hallard Jacques


ISIAS Génétique CRISPR

L’édition génomique (Genome Editing pour les anglophones) ou « édition du génome avec des nucléases modifiées » quésaco ?

Jacques HALLARD, Ing. CNAM – Site ISIAS – 20 juillet 2016.

De nouvelles technologies de génie génétique ont trouvé leur place ces dernières années et ne manquent pas de soulever des questions quant à leurs applications, comme nous le rapportions récemment : ’Les effets hors-cible de l’édition génomique peuvent-ils être réduits et insignifiants ?’ par GM WATCH, traduction de Jacques Hallard, jeudi 5 mai 2016 par ‘GM Watch’ - français. Nous avons sélectionné à la suite quelques articles à usage didactique pour approfondir ce domaine scientifique émergent et pour rapporter quelques-uns des nombreux avis qui se sont exprimés en la matière.


Sommaire


  • Révolution dans la manipulation des gènesDocument ‘Les échos.fr’
    Auteur : Yann Verdo@verdoyann – Publié le 02/01/16 à 16H12 -

Une nouvelle technique de modification du génome, CRISPR-Cas9, s’est répandue comme une traînée de poudre dans les laboratoires. Et soulève de graves questions éthiques.

CRISPR-Cas9. Retenez bien ce sigle imprononçable, car vous n’allez pas tarder à en entendre parler, et de plus en plus souvent. Derrière cet acronyme anglais à rallonge, si rébarbatif qu’il semble avoir été inventé exprès pour décourager le profane d’aller plus loin, se cache un nouvel outil d’ingénierie génétique qui, depuis sa mise au point en 2012, s’est répandu comme une traînée de poudre dans les laboratoires du monde entier, suscitant une déferlante de publications scientifiques et de colloques internationaux réunissant tous les pontes de la recherche génomique... Un outil, ­surtout, qui peut changer le cours de notre civilisation et faire basculer l’humanité dans une nouvelle ère qui ressemble à s’y méprendre à celle dans le film de science-fiction « Bienvenue à Gattaca ».

La biologiste américaine Jennifer Doudna de l’université de Berkeley, l’une des deux scientifiques à qui revient le re­doutable honneur d’avoir inventé cet outil révolutionnaire, a elle-même appelé au printemps, dans un plaidoyer publié par la revue « Science », pour un moratoire temporaire sur son utilisation, s’agissant du moins des expériences réalisables sur le génome de l’embryon humain. Tel le Dr Franken­stein effrayé par sa propre créature.

Accessible au niveau master

Nouvelle technique de modification du génome dérivée d’un mécanisme de défense des bactéries, CRISPR-Cas9 n’est pas la première du genre. Avant elle, les généticiens savaient déjà se servir de nucléases, ces enzymes ayant la propriété de pouvoir découper la chaîne d’ADN en un endroit précis (ce qu’est la protéine Cas9), comme d’une paire de ciseaux pour refaçonner à volonté le patrimoine génétique du vivant. Les nucléases dites « à doigt de zinc » (ZFN), utilisées depuis 2002, ou, plus souples et plus fiables, les nucléases TALEN, apparues dans les laboratoires en 2010, étaient déjà couramment utilisées. Mais CRISPR-Cas9 représente la même avancée que l’avènement du traitement de texte par rapport à nos bonnes vieilles machines à écrire d’antan, avec leurs malcommodes rubans correcteurs.

Alors que les nucléases classiques, pour se lier au gène cible, nécessitaient la fabrication sur mesure de longs fragments protéiques, opération complexe, longue et coûteuse, il en va tout autrement avec CRISPR-Cas9. Cette technique ne présente pas d’autres contraintes que de synthétiser de petites chaînes d’ARN, une technique de routine. Résultat : « Introduire une modification génétique peut désormais se faire en une semaine, contre plusieurs mois auparavant, et pour un coût dérisoire ’, observe David Bikard, directeur du laboratoire de biologie de synthèse de l’Institut Pasteur. Il note qu’avec cette technique, les manipulations sur le patrimoine génétique de cellules humaines se sont démocratisées au point d’être désormais effectuées en travaux pratiques par des étudiants en master de biologie ! « Qui plus est, poursuit-il, il est devenu possible d’introduire plusieurs modifications à la fois, ce qui était irréalisable auparavant. ’

Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi la microbiologiste et ­biochimiste Emmanuelle Charpentier, co-inventrice de la technique CRISPR-Cas9 avec Jennifer Doudna, est devenue du jour au lendemain, à quarante-quatre ans, une vraie star dans son milieu, régulièrement citée pour le prix Nobel et seule Française à figurer au palmarès 2015 de « Time » des 100 personnalités qui comptent dans le monde.

Les implications de cette découverte majeure sont innombrables. Appliquée aux plantes, cette nouvelle technique d’« édition » du génome - vu comme un texte que l’on peut remanier à sa guise - produit des organismes qui ne sont pas, juridiquement parlant, considérés comme des OGM et sont donc suscep­tibles, en l’état actuel de la réglementation, de finir assez vite dans nos assiettes. Du côté des animaux, une start-up du Minnesota, Recombinetics, a utilisé l’édition du génome pour donner naissance à des vaches laitières sans cornes. Des biologistes californiens ont modifié l’ADN de moustiques de telle sorte que non seulement ils ne transmettent pas la malaria mais, surtout, qu’ils transmettent cette caractéristique à leur descendance ­chaque fois qu’ils se reproduisent...

Bébés génétiquement modifiés

Sur le front de la lutte contre les maladies génétiques, l’édition du génome constitue une arme redoutable dans la main des médecins. Le succès obtenu en mars dernier par une équipe du MIT sur des souris, qui ont été guéries d’une maladie du foie jusque-là réputée incurable, est venu concrétiser le potentiel médical de CRISPR-Cas9. Et les applications sur l’homme se feront d’autant moins attendre que la nouvelle technique est d’une grande fiabilité. Le risque de provoquer des modifications génétiques non désirées - ce que les spécialistes appellent les « off-targets effects ’ - est faible. « Il a encore diminué depuis que l’équipe de Feng Zhang au MIT [qui dispute au duo Emmanuelle Charpentier-Jennifer Doudna l’antériorité de la découverte de CRISPR-Cas9, NDLR] a publié début décembre dans ’Science’ une étude présentant un variant de la protéine Cas9 ciblant encore mieux le (ou les) gène(s) visé(s) », note David Bikard. Comme Emmanuelle Charpentier l’écrivait elle-même en octobre dans la revue « Pour la science » : « une chirurgie précise et universelle des génomes [peut] commencer ’.

Au-delà des aspects médicaux, c’est bien la recherche génétique qui a le plus à gagner de l’avènement de CRISPR-Cas9. Alors que le séquençage à haut débit a permis de décrypter les génomes de milliers d’espèces et d’encore plus d’individus, et que les études d’association établissent des corrélations entre génotypes et phénotypes, mais sans pouvoir les expliquer, CRISPR-Cas9 offre la possibilité de connaître la base moléculaire de ces corrélations. En supprimant un gène donné, on peut en effet déterminer précisément quelle était sa fonction.

Naturellement, les problèmes éthiques soulevés par cette révolution technique sont à la mesure des nouvelles possibilités qu’elle offre - c’est-à-dire gigantesques. Vouloir débarrasser son futur bébé d’une maladie génétique grave comme la myopathie semble parfaitement légitime ; mais cela l’est déjà moins s’il s’agit, disons, d’un léger strabisme ; et que dire des parents qui désireront se servir de cet outil pour choisir la couleur des yeux de leur progéniture ?

La question éthique se pose avec d’autant plus d’acuité que CRISPR-Cas9 peut être ­utilisé sur deux types de cellules : les cellules différenciées d’un organisme, auquel cas les modifications introduites ne se transmettent pas à sa descendance ; mais aussi les cellules reproductrices, pour lesquelles ces modifications sont transmissibles, et donc en mesure d’orienter l’évolution d’une espèce. Conscient de ce danger, le gratin mondial de la géno­mique, qui s’est réuni début décembre à Washington à l’invitation de l’Académie américaine des sciences pour discuter des enjeux de CRISPR-Cas9, a appelé à la plus grande vigilance. Cela suffira-t-il à éviter les dérives ?

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  • L’édition génomique traitée dans un article de Wikipédia
    L’édition génomique (Genome Editing pour les anglophones) ou « édition du génome avec des nucléases modifiées  » aussi désigné par l’acronyme GEEN, pour « genome editing with engineered nucleases ») ou encore parfois dite édition génétique (mais cette expression est à éviter car ayant d’autres sens1) regroupe un ensemble de techniques de manipulations du génome via la « réécriture du matériel génétique » 2, qui peut être appliqué aux plantes, animaux3, champignons et microbes, et que certains laboratoires proposent d’aussi appliquer au génome humain.

Ces techniques sont plus précises que les premières techniques de génie génétique (où les modifications étaient en grandes parties faites au hasard dans le génome). Elles sont utilisées par des laboratoires pour produire des organismes génétiquement modifiés sans avoir recours à la transgénèse, pour des modifications plus précises et parfois avec l’espoir de ne pas soulever les mêmes réticences et controverses que les premières générations d’OGM, ou pour profiter de la législation de certains pays qui contient un vide juridique pour ce type d’organisme en quelque sorte modifiés à partir d’eux-même par simple réécriture du code génétique.

Elles pourraient aussi être appliquées à l’être humain dans l’objectif de réparer des génomes porteurs de mutations délétères4 ou pour certains avec une volonté d’améliorer le génome humain, par exemple dans le contexte du transhumanisme ou du post-humanisme.

Cette technique encore émergente peut potentiellement « révolutionner la médecine personnalisée et la thérapie génique », ce pourquoi elle avait été mise en valeur par Nature Methods comme « méthode de l’année » en 20115, mais elles ont aussi rapidement suscité un appât du gain et des mouvements de privatisation aux États-Unis notamment, avec de nombreuses sociétés et start-ups qui ayant « saisi le potentiel de la technologie CRISPR » ont déclenché une « guerre des brevets »6.

Face à cette évolution, plusieurs groupes de scientifiques ont en 2015 publiquement attiré l’attention sur des dérives possible ou en cours concernant des utilisations non-éthiques de ces techniques7,8. De plus, des interrogations persistent quant aux impacts de la spécificité relative de chaque nucléase ou d’effets inattendus ou indésirables de l’utilisation de vecteurs pour le transfert de ces enzymes à l’intérieur des cellules et des organismes9.

Ainsi, si l’ADN d’un génome est traité avec une endonucléase de restriction particulière, de nombreuses cassures double brin (CDB) pourront être créés en différents points du génome, ce qui peut être dangereux pour la cellule (effet mutagène). La plupart des enzymes de restriction reconnaissent et ciblent en effet plusieurs paires de base sur l’ADN, et il est très probable que la combinaison de paires de bases particulière se trouve en de nombreux endroits du génome. C’est pour surmonter ce défi et pouvoir cibler plus spécifiquement certains sites que de nouvelles classes distinctes de nucléases ont été créées (par génie génétique) à ce jour (voir plus bas).

Éléments de définition : la notion d’édition dans le domaine de la chimie biomoléculaire

Le processus d’édition a d’abord été observé sur les ARN, en 1986 chez des organismes unicellulaires flagellés, les trypanosomes10. Selon C.Marchand (2009) 11 « on définit par édition des ARN, l’ensemble des processus qui produisent des transcrits dont la séquence et l’information sont différentes de celles portées par le gène correspondant. Ces altérations peuvent être des insertions/délétions de bases ou des modifications de bases par désamination. Elles peuvent conduire à des changements d’acides aminés, la création de codons d’initiation ou de terminaison de la traduction, la création de nouveaux cadres de lecture. L’édition peut aussi influer sur la maturation ou l’épissage des ARN. Cette découverte du processus d’édition des ARN a été fondamentale, dans la mesure où elle a remis en question le dogme selon lequel l’information contenue dans le génome est transmise de manière linéaire jusqu’aux protéines ».

Le même processus a été découvert plus récemment dans les ADN, y compris chez l’homme où une famille d’enzymes dits APOBEC3, peut modifier l’ADN (par désamination, observée tant sur les ARN que sur les ADN).

Ces enzymes sont donc mutagènes et en tant que tels sont un danger pour la cellule, mais le processus - tant qu’il est contrôlé par l’organisme - semble être l’un des mécanismes de défense cellulaire : selon Harris et al. (2002)12 et Petersen-Mahrt & Neuberger, 200313, il permet d’éviter l’invasion du génome humain par des gènes exogènes. L’enzyme n’agit pas seul mais avec l’aide d’une ou plusieurs protéines qui l’aident à cibler le point de l’ADN où il agira (« l’ensemble formant un complexe appelé éditosome »11.

Principes de base de l’édition en tant que technique de génie génétique

Les techniques d’édition de génome regroupent des techniques de génie génétique dans lesquelles un ou plusieurs morceaux d’ADN sont insérés, remplacés ou retirés d’un génome en utilisant nucléases artificiellement modifiées (dites « ciseaux moléculaires »). Le mot anglais « editing » évoque le vocabulaire de l’informatique où la fonction « couper-coller » peut métaphoriquement aussi évoquer les « ciseaux moléculaires » maintenant couramment utilisés par l’ingénierie biomoléculaire (en).

Ces ciseaux sont des nucléases ; des enzymes de restriction qui peuvent sectionner le double-brin d’ADN à des emplacements précis, coupures auxquelles les cellules répondent par des mécanismes de réparation de l’ADN. Ici, l’ingénieur biomoléculaire cherche à bénéficier de deux mécanismes « naturels » de recombinaison que l’on sait maintenant de mieux en mieux contrôler : un mécanisme d’autoréparation du double brin d’ADN ; et une potentialité endogène à la cellule (mécanisme très mobilisé par les microbes qui évoluent rapidement et/ou sont capables d’échanger horizontalement des gènes, tels que les bactéries), qui est une capacité à recoller des morceaux d’ADN dans un ordre nouveau.

Pour le génie génétique, ces deux mécanismes sont dénommés ;

  • La recombinaison homologue (RH) ; c’est un type de recombinaison génétique où les séquences de nucléotides sont échangées entre des molécules d’ADN identiques ou similaire. Ce mécanisme est aussi à l’œuvre lors du processus de méiose, par lequel les eucaryotes créent des gamètes et de nouvelles combinaisons génétiques ;
  • La jonction d’extrémités non homologues ; c’est un mécanisme « non-conservatif » (contrairement à la réparation par recombinaison) c’est-à-dire qu’il ne restaure pas la séquence initiale de l’ADN ; mais seulement la continuité de l’ADN endommagé par une cassure double brin. Cette « réparation » permet ainsi de changer l’information génétique, en général via une délétion ou l’apposition d’un gène qui en active ou en inactive un autre ou plusieurs autres, et donc possiblement à l’apparition d’une mutation pour le gène concerné (si la cassure survient à l’intérieur d’un gène).
    Les outils de base de l’édition génomique : les ciseaux biomoléculaires

Quatre familles de nucléases modifiées ont été développées en laboratoire et sont de plus en plus utilisées en génie génétique14,3,15 :

Chez certains organismes, il reste difficile voire impossible d’effectuer une mutagenèse spécifique d’un site ; on utilise alors des méthodes « indirectes » telles que des moyens de rendre silencieux un gène d’intérêt, par interférence par ARN (siRNA)21, mais la perturbation et mise en silence du gène par siRNA peut être instable ou incomplète.

L’édition génomique utilisant des nucléases telles que la ZFN diffère de l’ARNsi en ce que la nucléase utilisée est normalement capable de définitivement modifier l’ADN et peut donc, en principe, inactiver n’importe quelle cible dans le génome, et/ou théoriquement introduire une modification des séquences endogènes pour des gènes qui sont impossibles à cibler spécifiquement par l’ARNi classique.

Les méganucléases

Ces enzymes cytotoxiques sont naturellement et couramment produites par certaines espèces microbiennes ; elles permettent par exemple à des bactéries de détruire des cellules qu’elles infectent ou qui les attaquent. Elles présentent une particularité unique qui les a rendu intéressantes pour les biotechnologues, qui est qu’elles ciblent dans le génome des séquences de reconnaissance très longues (> 14 pb) ce qui les rend ainsi naturellement très « spécifique »22,23. Hélas, au début des années 2000, seules un petit nombre de méganucléases naturelles était connu, loin de pouvoir couvrir toutes les séquences cibles possibles utile à la médecine ou recherchées par l’industrie des biotechnologies23.

Des techniques de mutagenèse et des méthodes d’analyse à haut débit ont alors été utilisées pour créer diverses variantes de méganucléases capables de reconnaissent des séquences d’intérêt médical, scientifique ou commercial23.

Une autre piste, qui a donné certains résultats a consisté à fusionner divers méganucléases existantes pour créer des « enzymes hybrides » ciblant une nouvelle séquence24. Des biotechnologistes ont aussi tenté de modifier des méganucléases existantes pour qu’elles reconnaissent des séquences génétiques spécifiques, via un procédé dit « méganucléase rationnellement conçu » (brevet US 8,021,867 B2).

L’introduction contrôlée d’une méganucléase dans une cellule serait moins toxiques pour la cellule que l’utilisation de procédés de type ZFN, probablement en raison d’une meilleure reconnaissance de la séquence d’ADN recherchée23 ; mais, la construction artificielle de telles enzymes spécifiques est longue et coûteuse et ne bénéficie pas des possibilités combinatoires qui sont celles des méthodes concurrentes telles que ZFN et TALENs.

Les avantages et inconvénients respectifs des diverses méthodes ne sont pas encore clairs et pourraient encore évoluer au gré des avancées scientifiques et techniques.

Les outils ZFN et TALENs

Ils sont basés sur un autre concept opérationnel : ces enzymes coupeurs d’ADN sont non spécifique, mais le deviennent plus si on peut les lier à des peptides capables de reconnaître de séquences d’intérêt dans l’ADN (ex : « doigts de zinc » ou effecteurs dits « transcription activator-like ») 25.

Pour cela il fallait trouver une endonucléase dont la partie consacrée à la « reconnaissance de l’ADN » était différente de la partie responsable du clivage de l’ADN, une situation rare parmi des enzymes de restriction connus25 et pouvoir séparer les deux parties de cet enzyme pour conserver la paire de ciseaux et l’accrocher à une autre molécule jouant le rôle de tête chercheuse.

Un tel enzyme a été trouvé à la fin des années 1980 : un enzyme de restriction trouvé chez une flavobactérie]] (Flavobacterium okeanokoites26, et pour cette raison dénommé « FokI »27). Cet enzyme a en outre l’avantage de nécessiter une dimérisation pour avoir une activité nucléase28, ce qui a permis d’augmenter spectaculairement sa spécificité et de le convertir en enzyme de restriction presque universel29,30,31.

Risques et controverses

Comme d’autres méthodes de manipulation du génome, cette technique (en particulier si l’édition génomique devait être appliquée à l’homme sans cadres éthique et réglementaire spécifiques) fait l’objet de controverses.

Ainsi deux groupes de scientifiques ont respectivement publié en 2015 dans les la revue Science7 et dans la revue Nature8 un appel à moratoire dans le domaine de l’édition génomique appliquée au génome humain (y compris par des manipulations portant sur les gènes présents dans le sperme, les ovules et les embryons humains, car si les ciseaux à ADN permettent théoriquement de combattre certaines maladies par la thérapie génique20, ils permettent aussi (par n’importe quelle personne ayant une simple « formation de base à la biologie moléculaire ») d’introduire des informations génétiques nouvelles, et éventuellement délétères.

Ces scientifiques estiment que le bond technologique récent qui nous permet de facilement modifier notre patrimoine génétique et celui d’autres êtres vivants (éventuellement disparus) doit faire l’objet de réflexions éthiques approfondies (ils s’inquiètent par exemple de rumeurs qui laissent penser que des chercheurs chinois ont expérimenté des modifications de génomes sur des bébés humains et de voire des exemples comme la proposition faite en 2012 par George Church promoteur de la biologie de synthèse de reconstituer intégralement le génome de l’homme de Néandertal à partir de celui de l’Homo Sapiens32. Ces chercheurs craignent que la « mauvaise publicité » faite par de telles expériences puisse engendrer dans le public et chez les décideurs des réactions d’hostilité à ces techniques, y compris pour des usages légitimes (thérapie génique).

Dans les commentaires respectivement publiés en ligne dans Science le 19 mars 2015 et dans Nature le 12 mars 2015, ces deux groupes de chercheurs font des propositions de mesures à prendre par la communauté scientifique pour constituer un cadre éthique et sécurisé à ces biotechnologies émergentes.

Articles connexes sur Wikipédia

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  • Édition du génome : les découvreuses de CRISPR/Cas9 mettent en garde contre les dérives
    Avancer ’pas à pas’ : découvreuses de la technologie d’édition du génome ’CRISPR/Cas9’, les chercheuses Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna insistent désormais sur les risques de dérives. Emmanuelle Charpentier était l’invitée du Magazine de la Santé ce 24 mars, jour où elle recevra également, avec sa consœur, le Prix ’L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science’.

http://www.francetvinfo.fr/skin/www/img/avatar/allodocteurs.pngLa rédaction d’Allodocteurs.fr

Mis à jour le 24/03/2016 | 17:12, publié le 23/03/2016 | 14:51

La microbiologiste française Emmanuelle Charpentier, installée à Berlin, et la biochimiste américaine Jennifer Doudna ont inventé en 2011 une technique permettant d’éliminer et d’ajouter des fractions de matériel génétique avec une extrême précision (un peu comme un logiciel de traitement de texte permet d’éditer ou de corriger la typographie d’un document). Leur découverte, baptisée CRISPR-Cas9, a engagé une véritable révolution dans le monde de la génétique.

Simples d’usage, efficaces et peu coûteux, ces ’ciseaux génétiques’ soulèvent beaucoup d’espoir notamment pour le traitement de certaines maladies. Mais aussi des interrogations. 

’Comme pour toute technologie, il peut y avoir un voyou’ qui cherche à s’en servir, convient Mme Doudna, professeur à l’Université de Californie à Berkeley, dans un échange avec l’AFP.

’Mais il y a également un risque de surexcitation autour de cet outil, qui pourrait conduire des gens, même bien attentionnés, à pratiquer des expériences susceptibles d’avoir des effets inattendus’, avertit-elle. ’J’espère que la communauté scientifique va accepter de procéder suffisamment lentement pour éviter de mauvaises choses.’

L’annonce faite il y a un an que cet outil avait été utilisé par une équipe chinoise sur des cellules d’embryons humains a suscité l’inquiétude de certains experts.

Début février 2016, le Royaume-Uni a lui aussi autorisé le recours à CRISPR-Cas9 sur des embryons humains pour des recherches autour de la prévention des fausses couches.

La crainte de dérives eugénistes

’En tant que scientifique, je pense que c’est probablement une bonne chose […] car c’est à des fins de recherche’, déclare Mme Doudna. ’Mais je ne soutiens absolument pas l’usage clinique qui pourrait être fait de cet outil sur l’embryon humain, par exemple pour créer une personne’.

Fabriquer des bébés sur mesure, en sélectionnant leurs caractères physiques ou intellectuels, ne serait ’certainement pas une bonne chose’. ’Mais je pense que la tentation va croître à mesure que les techniques s’amélioreront’, reconnaît-elle.

’Avant que l’on puisse utiliser un jour CRISPR-Cas9 pour fabriquer des bébés à la carte, il y a encore pas mal de travail à faire’, relève pour sa part Emmanuelle Charpentier, interrogée séparément par l’AFP.

Plus globalement, la française se déclare ’réservée’ concernant la manipulation des embryons et des cellules germinales (reproductrices) humaines. ’J’ai besoin d’en voir plus [pour être] convaincue de l’utilité de ce genre de recherche’, explique-t-elle.

D’une manière générale, elle souligne que l’outil CRISPR-Cas9 est ’très puissant’ mais qu’il doit encore être ’testé’ en laboratoire pour ses diverses applications.

’Mon sentiment est que tout va très vite. Je pense qu’il faut procéder pas à pas’, déclare la biologiste. Les pays doivent, selon elle, adapter et préciser leurs réglementations par rapport à ce nouvel outil.

En octobre 2015, le Comité international de bioéthique de l’Unesco a appelé à un moratoire sur les techniques d’édition de l’ADN des cellules reproductrices humaines afin d’éviter une modification ’contraire à l’éthique’ des caractères héréditaires des individus – alertant contre les tentations eugénistes.

Un sommet international sur l’édition du génome humain qui s’est tenu en décembre 2015 à Washington a conclu que la recherche fondamentale et pré-clinique devrait se poursuivre activement dans ce domaine vu son potentiel médical mais être supervisée sur le plan légal et éthique.

Si des cellules embryonnaires ou reproductrices humaines avaient leur ADN modifié, ’elles ne pourraient en aucun cas être utilisées pour une grossesse’, comme l’interdisent de nombreux pays, selon l’Académie américaine des sciences, organisatrice de cette réunion.

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  • Biotechnologies : l’édition de gènes classée comme arme de destruction massive - Traduction par Christian BERDOT, d’après un article de la ‘Techni Review’ du ‘Massachussets Institute of Technology’ : ’Top U.S. Intelligence Official Calls Gene Editing a WMD Threat’. Rédigé le vendredi 12 février 2016. Document ‘Amis de la Terre’
    « C’est ce qui ressort d’un rapport publié par la CIA, l’Agence Nationale de sécurité et une demi-douzaine d’autres organismes d’espionnage et de renseignement états-uniens.

C’est en tout cas ce que pense James Clapper, le directeur du renseignement national des Etats-Unis, qui supervise les différents services de renseignement qui représentent un budget annuel de 50 milliards de dollars. Jeudi, lors du rapport annuel d’évaluation mondiale des menaces présenté par l’ensemble de la communauté du renseignement, il a ajouté l’édition de gènes dans la liste des menaces posées par « des armes de destruction massive et leur prolifération  ».

Le terme d’édition de gènes fait référence à plusieurs innovations des méthodes de modifications de l’ADN dans les cellules vivantes. La plus populaire, dénommée CRISPR, a révolutionné la recherche scientifique, permettant de créer des plantes et des animaux nouveaux et a le potentiel de lancer toute une génération de traitements géniques pour traiter des maladies graves.

Comme on peut le lire dans le rapport, la relative facilité d’utilisation de l’édition de gènes inquiète les services de renseignements des Etats-Unis : « Etant donné la diffusion importante, le coût peu élevé et la rapidité de développement de cette technologie à double usage, son détournement volontaire ou non intentionnel peut avoir des implications d’une grande portée, tant sur le plan économique que sur celui de la sécurité nationale ».

Certains experts ont été surpris par cette décision du chef de l’espionnage des Etats-Unis de déclarer l’édition de gène comme arme de destruction massive potentielle. C’était l’unique biotechnologie qui apparaissait dans une liste de menaces plus conventionnelles, comme l’essai nucléaire nord-coréen du 6 janvier, la guerre chimique non officielle en Syrie et le nouveau missile de croisière russe qui pourrait violer un traité international.

Ce rapport est une version non confidentielle des connaissances regroupées de la CIA, de l’Agence Nationale de sécurité et d’une demi-douzaine d’autres organismes d’espionnage et de renseignement.

Bien que ce rapport ne nomme pas la technique CRISPR, il est clair que Clapper avait en tête cette technique qui est une des plus polyvalentes parmi les systèmes d’édition des gènes. Le fait que cette technique CRISPR ait un coût peu élevé – on obtient les ingrédients de base pour 60 dollars - et soit relativement facile d’utilisation, effraie visiblement les services de renseignement.

« Le fait que des recherches sur l’édition de gènes soient menées dans des pays qui ont des normes règlementaires ou éthiques différentes de celles en vigueur dans les pays occidentaux, augmente probablement le risque de création de produits ou d’agents biologiques potentiellement dangereux. »

Le problème c’est que les biotechnologies sont une technologie à « double usage » : une avancée scientifique normale peut être exploitée comme arme. Le rapport soulignait que les nouvelles découvertes « se déplacent rapidement au sein d’une économie mondialisée, tout comme les personnes ayant l’expertise scientifique pour les concevoir et les utiliser ».

Clapper n’a présenté aucun scénario particulier d’armes biologiques, mais des scientifiques avaient déjà émis l’hypothèse que la technique CRISPR pourrait être utilisée pour créer des « moustiques tueurs », des ravageurs qui détruisent les récoltes ou un virus qui découpe l’ADN des humains.

Pour Daniel Gerstein un des principaux analystes des politiques du groupe de recherche RAND, et ancien sous-secrétaire du Département de la Défense du territoire : « Plus que tout autre domaine, les biotechnologies peuvent être très bénéfiques pour les humains, mais elles peuvent aussi être détournées. Nous craignons que des personnes ne développent des agents pathogènes robustes, mais nous craignons aussi les risques de mauvaise utilisation. Un accident pourrait se produire lors de l’édition de gène et avoir des conséquences catastrophiques, étant donné que le génome est l’essence même de la vie ».

L’expert en armes biologiques au Woodrow Wilson Center à Washington, Piers Millet, a été « surpris » par le choix de Clapper d’inscrire l’édition de gène sur la liste des armes de destruction massive, car la confection d’une arme biologique – disons une forme particulièrement virulente d’anthrax – nécessite encore la maîtrise « d’un ensemble important de technologies ».

Le développement d’armes biologiques est interdit par la Convention sur les armes biologiques et à toxines, un traité datant de la guerre froide qui proscrivait les programmes d’armes biologiques. Les Etats-Unis, la Russie et la Chine ainsi que 172 autres pays le ratifièrent. Millet explique que les experts qui se sont rencontrés en septembre dernier à Varsovie pour discuter du traité, estimaient qu’une menace venant de groupes terroristes était encore lointaine, compte tenu de la complexité de produire des armes biologiques. D’après Millet, la conclusion du groupe d’experts était que « dans un avenir proche, de telles applications ne sont à la portée que des états ».

Le rapport d’évaluation des services de renseignement a porté une attention particulière sur la possibilité d’utiliser la technique CRISPR pour éditer l’ADN d’embryons humains afin de provoquer des modifications génétiques dans la génération suivante d’humains, comme par exemple pour éliminer des risques de maladies. Il était souligné que les avancées rapides dans l’édition des gènes en 2015, a obligé « un groupe de biologistes européens et états-uniens de grande renommée à mettre en cause la non-réglementation de l’édition de lignées cellulaires humaines (de cellules qui jouent un rôle important dans la reproduction), ce qui pourrait créer des modifications génétiques héréditaires ».

Jusqu’à aujourd’hui, le débat sur la modification des gènes de la génération suivante a été principalement une question éthique, et le rapport ne précise pas comment cette technique pourrait être considérée comme une arme de destruction massive, bien qu’il soit possible d’imaginer un virus conçu pour tuer ou blesser les gens en modifiant leur génome ».

En savoir + Pour plus d’informations :

« En juin 2006, « The Guardian » annonçait qu’un de ses journalistes avait commandé, auprès d’une compagnie commerciale anglaise un fragment d’ADN synthétique du dangereux virus de la variole et qu’il l’avait reçu directement à son domicile. », article complet : « Vous avez aimé les OGM ? Vous adorerez la biologie de synthèse »

Lire aussi l’article d’Inf’ogm : « Armes biologiques : potentialités décuplées par la transgénèse »

Sur la réalité de la menace d’armes bactériologique, un cas précis, mais certainement pas unique : http://www.lesechos.fr/24/10/2003/LesEchos/19017-071-ECH_bioterrorisme---l-arme-de-la-variole-refait-surface.htm

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La toxicité des nanoparticules sur le riz est confirmée par des chercheurs (...)

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Se connecter - OGM - Nanotechnologies

Source : http://www.amisdelaterre.org/Biotechnologies-la-technique-d.html

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  • Les dangers de l’édition du génome humain pour la reproduction - Jaesa12 mars 2016par Marcy Darnovsky, PhD, is executive director of the Center for Genetics and Society, Washington Examiner du 8 mars 2016, via Center for Genetics and Society
    Une nouvelle génération de techniques de génie génétique, collectivement connu comme « l’édition du génome », a été saluée comme un changeur de jeu dans les sciences de la vie. Le plus haut-profil des nouvelles méthodes, CRISPR, a été mis au point il y a quelques années et a déjà attiré des centaines de millions de dollars en investissements dans les biotechnologies, a déclenché une série de guerres de brevets et a incité les prédictions d’un prix Nobel.

L’édition génomique est l’une de ces technologies « à double usage » : elle permet les deux nouvelles approches pour la recherche fondamentale en biologie et la refonte littérale des formes de vie, des écosystèmes et des sociétés de même. Certaines de ses utilisations proposées peuvent être bénéfiques, mais d’autres seraient susceptibles de déclencher des conséquences négatives. C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de « modification » des gènes humains.

Le ciblage de l’ADN dysfonctionnel dans les tissus des patients consentants serait une forme de traitement médical, mais qui doit être très soigneusement étudié, testé et examiné à la lumière de son éventuel abordabilité et accessibilité. Les expériences utilisant des méthodes de modification génétique plus anciennes ont été en grande partie non réussie et parfois tragique, dont certains mortels dans les essais cliniques. Les développements récents, y compris CRISPR, qui est moins cher, plus efficace et plus précis, soulèvent des espoirs que la « thérapie génique » peut encore mériter ce nom.

Une question tout à fait différente serait de changer les gènes dans les gamètes ou embryons humains afin de créer ce qui serait, à tout point de vue, des personnes génétiquement modifiées (PGM). Partout dans le monde pendant plusieurs décennies, les modifications génétiques héritables — modifier des gènes qui sont transmis à nos enfants et aux générations futures — a été largement considéré comme une zone d’exclusion. Plusieurs douzaines de pays, y compris la plupart de ceux qui ont développé les secteurs de la biotechnologie, ont établi des lois contre elle.

La modification génétique héréditaire est également interdite par un traité transnational contraignant, la Convention du Conseil de l’Europe sur les droits de l’homme et la biomédecine (version en ligne, ou PDF).

https://iatranshumanisme.files.wordpress.com/2016/03/capture225.png?w=1185&h=776

https://iatranshumanisme.files.wordpress.com/2016/03/capture547.png?w=878

https://iatranshumanisme.files.wordpress.com/2016/03/capture458.png?w=1185&h=365

Malheureusement, aux États-Unis, nous n’avons pas encore eu une discussion réfléchie des politiques publiques sur les modifications génétiques héritables. Ce genre d’examen démocratique — un processus global de délibération significatif — est maintenant urgent.

Dans certains milieux limités, le débat va bon train. Certains scientifiques et futuristes sont ouvertement enthousiastes à l’idée de l’homme génétiquement « amélioré » et rejettent les conséquences sociétales dangereuses que les observateurs dans l’ensemble de l’échiquier politique pensent susceptibles de suivre. Nous ne pouvons pas faire une expérience contrôlée en laboratoire afin de quantifier ces risques sociaux, mais on peut et on doit s’attendre à la dynamique qui pourrait être mise en marche.

C’est trop facile de prévoir comment la concurrence commerciale et nationale pourrait donnez un coup de pied dedans, avec des cliniques de fertilité offrant les dernières « hausses » aux futurs parents potentiels qui pourraient se le permettre. Les pressions sociales pour donner à ses enfants le « meilleur départ dans la vie » encourageraient les efforts pour sélectionner les caractères évalués par la société en général. Certains — par exemple, les muscles plus légers ou plus grands, moins de sommeil — sont déjà nommés en tant que cibles pour les manipulations génétiques. D’autres, en particulier l’intelligence supérieure, peut rester trop complexe à concevoir génétiquement, mais cela n’a pas empêché des chercheurs éminents de partir à la chasse des « gènes de génie. »

Même si les enfants génétiquement modifiés (EGM) étaient censés tout simplement être plus intelligents, les résultats sociaux pourraient être nuisibles. L’édition génomique à faire — ou à essayer de faire — un « meilleur homme » pourrait ouvrir la voie à une nouvelle forme d’eugénisme de haute technologie axée sur le consommateur. Et ce genre de changement social, une fois mis en branle, pourrait être aussi difficile à inverser que les modifications génétiques en question.

Bien que certains appuient explicitement ce genre d’ « eugénisme libéral », d’autres qui veulent aller de l’avant avec l’édition génomique pour la reproduction, disent que nous devrions l’utiliser seulement pour prévenir la transmission des maladies héréditaires graves. Cet argument semble raisonnable au début, mais il échoue pour plusieurs raisons.

Le premier problème — que, dans un avenir immédiat, il serait beaucoup trop dangereux — est incontestable. Actuellement, aucun scientifique responsable ou médecin de la fertilité n’ignorent les nombreux risques graves non résolus. Et bien que l’édition génomique est d’être affinée et améliorée pour une gamme d’applications de plantes et animales, certains pensent que « assez sur », pour l’expérimentation humaine est un long chemin et peut-être inaccessible.

Deuxièmement, manipuler les gènes de l’avenir de nos enfants n’est pas nécessaire afin d’éviter la transmission des maladies génétiques. Tous les futurs parents qui savent qu’ils courent ce risque peuvent avoir des enfants non affectés à l’aide d’ovules tiers ou de sperme. Et dans presque tous les cas, les parents peuvent avoir des enfants qui ne sont pas affectés et génétiquement liés à tous les deux en utilisant une technique de dépistage d’embryon de 25 ans qui est maintenant courante dans les cliniques de fertilité. Cette technique soulève aussi des questions éthiques au sujet de la sélection de trait et peut être — est déjà — utilisées à mauvais escient. Mais c’est beaucoup plus sûr de choisir parmi des options existantes que d’en fabriquer des nouvelles, et la sélection d’embryons est beaucoup moins susceptible de produire de nouvelles formes de discrimination et d’inégalité sociale que les éditions du génome héritable.

Enfin, il serait difficile, sinon impossible, de permettre la modification génétique de la reproduction pour des conditions médicales graves tout en empêchant son utilisation pour des efforts d’amélioration. La Food and Drug Administration (FDA) a peu de pouvoir pour contrôler « off-label » des utilisations de drogues et devrait être de même paralysé dans la régulation des interventions génétiques. Ouvrir une arrière porte au génome humain pour un genre d’ingénierie de trait signifierait abandonner le contrôle de toutes les sortes.

En bref, l’édition du gène humain pour la reproduction serait dangereuse, n’est pas nécessaire à des fins médicales et serait dangereusement inacceptable pour des raisons sociétales. Nous n’en avons pas besoin et ne devrions pas courir ces risques.

En France, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, a très récemment lancé une réflexion sur le sujet – et via une saisine sur « les enjeux économiques, environnementaux, sanitaires et éthiques des biotechnologies à la lumière des nouvelles pistes de recherche  » à suivre …

Capture

Sur le même thème :

Genome editing : Une conférence scientifique internationale sur CRISPR-Cas9

CRISPR-Cas9 Position officielle de l’Académie nationale de médecine sur les modifications du génome des cellules germinales et de l’embryon humains

Que pense le public américain de l’amélioration humaine ?

Dans ’Eugénisme, Génome, Enfant à la carte’

CRISPR, CRISPR Cas9, Critiques - Réflexions, Eugénisme, Génome, Enfant à la carte, PDF, Rapports, thèses, revues, Science - Chirurgie - Médecine, Transhumanisme

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Source : https://iatranshumanisme.com/2016/03/12/les-dangers-de-ledition-du-genome-humain-pour-la-reproduction/

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  • CRISPR-Cas9 versus OGM : A quand le débat ? - Synthèse de presse bioéthique de ‘Gènéthique’ - 06 Juillet 2016 OGM
    La technique d’édition du génome CRISPR Cas9 « permet de reproduire des mutations naturelles protectrices chez les plantes cultivées ». Ainsi une équipe de chercheur israéliens a rendu une espèce de concombre résistante à des virus dévastateurs de récolte, en mutant un seul gène avec CRISPR. Une autre équipe, écossaise, a modifié le génome d’une plante modèle, Arabidopsis thaliana, pour le protéger d’un virus du même type.

CRISPR Cas9 permet de « gagner beaucoup de temps » par rapport aux techniques utilisées jusqu’alors pour produire des OGM. « Inactiver un gène d’une plante impliquait de soumettre à l’aveugle tout son génome à des agents chimiques mutagènes, puis d’isoler parmi les plants mutés ceux ayant la propriété désirée ». Aujourd’hui, CRISPR Cas9 permet de « modifier directement et précisément un gène cible connu ». Cette technique évite de croiser les variétés cultivées « avec des plantes sauvages où une mutation a été identifiée, ce qui imposait ensuite des années de sélection pour retenir les hybrides intéressants ».

Un autre avantage salué par les chercheurs, « à la différence des plantes transgéniques, ce type de plante ne possède aucun ADN étranger dans son génome et ne peut être distingué d’un mutant naturel ou d’une variété traditionnelle ». Toutefois, pour Jean-Stéphane Joly, coordinateur de l’infrastructure Tefor
[1], les modifications introduites avec CRISPR ne sont pas neutres et la traçabilité est rendue « beaucoup plus difficile ». Il propose de « nommer différemment ces organismes, par exemple OMEGs, organismes modifiés par édition du génome, pour aider le public à les différencier des OGM ».

Il appelle donc au débat public et à une nouvelle législation, car « le risque existe bel et bien » de voir cette technique utilisée par n’importe qui dans un but moins bienveillant, provoquant des « manipulations catastrophiques et irresponsables ». Il regrette que le sujet ne soit pas bien « posé et réfléchi » en France.

Le ministère américain de la culture autorise, pour sa part, la culture de plants génétiquement modifiées par CRISPR depuis 2010. En Europe, les « discussions sur la nécessité ou non de règlementer la production de ces plantes ont été repoussées à la fin de l’année par la Commission Européenne ».

[1] Transgenèse pour les études fonctionnelles sur les organismes modèles.

Sources : Le Figaro, Pierre Kaldy (6/07/2016)

© Copyright Gènéthique - Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse d’articles parus dans la presse et dont les sources sont indiquées dans l’encadré. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction .

Source : http://www.genethique.org/fr/crispr-cas9-vs-ogm-quand-le-debat-65862.html#.V400DaJp5f4

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  • Génétique - Premier feu vert pour l’édition de gènes. Science & Techno · États-Unis. Document ‘Courrier International’ - 22 juin 2016
    Les premiers essais sur la technique de réécriture de l’ADN sur des êtres humains, pourraient démarrer aux Etats-Unis dès la fin de l’année 2016. L’agence américaine des produits alimentaires et pharmaceutiques doit encore donner son accord.

Un comité consultatif des instituts américains de la santé (NIH) a donné son feu vert, mardi 21 juin, pour tester la technique d’édition de gène connue sous le nom CRISPR- cas9, dans le cadre d’une étude visant à modifier les cellules immunitaires de patients atteints de certains cancers. Quatorze mois après la publication de l’étude chinoise polémique sur la modification d’embryons humains, c’est la première fois que cette technologie est autorisée sur des personnes. 

Modification de l’ADN des embryons : nous y sommes !

“Les scientifiques cherchent à utiliser [cette] technique pour créer des cellules T [ou lymphocyte T] – les globules blancs qui jouent un rôle important dans notre système immunitaire – génétiquement altérées, qui sont plus efficaces pour lutter contre les cellules cancéreuses chez les personnes atteintes de mélanome, de myélome multiple ou de sarcome”, détaille le site Science alert.

Le tout premier essai qui impliquera jusqu’à quinze patients - et financé par le milliardaire et cofondateur de Napster Sean Parker, selon la MIT Tecnology Review - est conçu pour vérifier si CRISPR est sans danger et viable pour les personnes mais pas pour tester son efficacité dans la guérison des cancers. “Les essais cliniques à proprement parler ne disposent pas encore de budget”, prévient Nature. Et “l’expérience doit encore être approuvée par l’agence américaine des produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) qui réglemente les essais cliniques”, rappelle de son côté The Washington Post

Trois éditions successives

L’expérience proposée par les chercheurs de l’université de Pennsylvanie durerait 2 ans auprès de 18 patients recrutés et traités dans des centres de Californie et du Texas. Elle nécessite trois éditions successives de gènes au sein cellules T préalablement prélevées chez ces personnes. “La première permettra d’insérer un gène codant pour une protéine conçue pour détecter les cellules cancéreuses et instruire les cellules T pour qu’elles les ciblent, la deuxième édition supprimera une protéine naturelle des cellules T qui pourrait interférer avec ce processus, explique NatureLa troisième est défensive : il s’agit d’enlever le gène codant pour une protéine qui identifie les cellules T comme des cellules immunitaires et empêcher les cellules cancéreuses de les désactiver.” Puis les chercheurs réintégreront ces cellules modifiées chez les patients.

Outre les questions éthiques que soulève la modification de l’ADN humain – avec la crainte de voir fleurir des demandes de bébés entièrement génétiquement modifiés - le magazine Science soulignait il y a un peu plus d’un mois, que la technique était loin d’être prête pour soigner qui que ce soit à court ou moyen terme. Parmi les risques posés par la technique “ce qui est le plus souvent mentionné est que l’enzyme cas9 que CRISPR utilise pour couper l’ADN à un endroit précis pourrait également faire des coupes là où il n’a pas l’intention d’en faire, et ainsi provoquer des cancers”, écrivait le magazine scientifique dans un article daté du 3 mai

L’eugénisme est de retour

Un danger évoqué par Carl June, immunologiste à l’université de Pennsylvanie et conseiller scientifique du projet. Selon lui, “l’un des défis sera de mesurer les effets “hors cible”. “Ce sont les cas où le système coupe ou mute à des endroits inattendus du génome. Et où malgré les précautions, le système immunitaire peut encore attaquer les cellules modifiées”, traduit Nature. S’il est approuvé par la FDA, ce projet sera surveillé de près par l’ensemble de la communauté scientifique qui a déjà pointé du doigt le potentiel conflit d’intérêts que présente le projet pour June propriétaire d’un brevet sur l’utilisation de ces cellules T modifiées pour traiter les cancers.

Source : http://www.courrierinternational.com/article/genetique-premier-feu-vert-pour-ledition-de-genes-humains

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Annexe

Accès à d’autres articles sur CRISPR

Crispr, le big bang de la génétique. 1/6 : La saga Crispr-Cas9. Voir le journal ‘Le Monde - L’été des sciences’, mercredi 20 juillet 2016, page 28.

Crispr, la molécule « couteau suisse » qui bouleverse la génétique - LE MONDE | 19.07.2016 à 10h41 • Mis à jour le 19.07.2016 à 17h57. Par Nathaniel Herzberg - aA Facebook Twitter Google + Linkedin Pinterest Abonnez-vous au Monde.fr dès 1 €—[BARRE_OUTIL_ARTICLE_HAUT]] —[BARRE_OUTIL_ARTICLE_HAUT]]

« Christelle Gally consacre sa vie professionnelle à un ver. Un petit nématode transparent d’environ un millimètre, organisme modèle des biologistes : Caenorhabditis elegans. La chercheuse de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg en scrute les gènes, crée des mutants, observe les effets de ces manipulations, afin de mieux comprendre ce que l’on nomme la reprogrammation cellulaire : la transformation d’une cellule de la peau en neurone … »

Accès conditionnel à la totalité de l’article à partir du site suivant : http://mobile.lemonde.fr/festival/article/2016/07/19/crispr-le-big-bang-de-la-genetique_4971697_4415198.html

CRISPR-Cas9, une révolution génétique qui promet beaucoup (et ...

www.huffingtonpost.fr/.../crispr-cas9-revolution-genetique-licornes-emb...

24 janv. 2016 - CRISPR-Cas9 est une enzyme qui peut détecter une partie spécifique de l’ADN et la détruire, coupant ainsi la double hélice qui compose toute ...

Remplacer un gène par un autre : aussi simple que de prononcer ...

www.francetvinfo.fr › Santé › Biologie - Génétique

5 janv. 2016 - Depuis 2013, plus de 1.500 études recourant à CRISPR/Cas9 ... Sachs : un choix polémique ; Saga : une longue dame brune nommée Barbara ...

CRISPR Cas9 n’est que la partie visible de l’iceberg - Paris Singularity

paris-singularity.fr/crispr-nest-que-la-partie-visible-de-liceberg/

27 janv. 2016 - CRISPR Cas9 serait déjà dépassée. ... crispr cpf1 · CRISPR semble tabou en France ce qui n’est pas le cas partout. CRISPR ... Saga crispr.

CRISPR/Cas9

www.dubochet.ch/jacques/?tag=crisprcas9

20 févr. 2016 - Archives du mot-clé CRISPR/Cas9. Actualité scientifique de ... et tout au long, suite, mais pas fin, de la saga CRISPR/Cas9. Continuer la lecture ...

The CRISPR-Cas9 Trilogy, CRISPR 101 Part I : What… is it… even ...

flathatnews.com/.../the-crispr-cas9-trilogy-crispr-101-...

20 mars 2016 - From my experience, the CRISPR-Cas9 system was introduced, and continues to be ... This will be a CRISPR saga, or at least a two-parter.

CRISPR/CAS9 and Ethics. If you were... - IGEM PMBS_Bordeaux ...

https://www.facebook.com/pmbs.bordeaux/posts/177647872598738

CRISPR/CAS9 and Ethics. If you were interested by our previous article, don’t miss this one ! Du CRISPR/CAS9 et de l’éthique ! Si notre saga sur cette...

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Auteur : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 20/07/2016

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Génétique CRISPR L’édition génomique (Genome Editing pour les anglophones) ou « édition du génome avec des nucléases modifiées » quésaco .2

Mis en ligne par Pascal Paquin de Yonne Lautre, un site d’information, associatif et solidaire(Vie du site & Liens), un site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti

http://yonnelautre.fr

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