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"Comment l’esprit humain fait varier l’expression de nos gènes par la pratique de la méditation" par la Dr Mae-Wan Ho

Traduction et compléments de Jacques Hallard

mardi 28 juillet 2015, par Ho Dr Mae-Wan

ISIS Biologie Epigénétique
Comment l’esprit humain fait varier l’expression de nos gènes par la pratique de la méditation
Une brèche a été ouverte dans la médecine conventionnelle occidentale, vis-à-vis de la séparation entre le corps et l’esprit, grâce à de nouveaux résultats de la recherche en génétique moléculaire qui, non seulement relient l’esprit et le corps, mais rapprochent aussi l’Orient de l’Occident, par le Dr Mae-Wan Ho

Rapport de l’ISIS en date du 21/05/2014
Une version entièrement référencée de cet article, intitulé How Mind Changes Genes through Meditation, est posté et accessible par les membres de l’ISIS sur le site Web http://www.i-sis.org.uk/How_mind_changes_genes_through_meditation.php ; elle est par ailleurs disponible en téléchargement ici
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Le psychosomatique est bien réel

En occident, la médecine et les sciences conventionnelles ont longtemps soutenu que l’esprit ou l’état psychologique ne pouvaient pas avoir d’effets physiques sur le corps ; tant et si bien que les sentiments subjectifs de se sentir malade sont généralement rejetés comme « psychosomatiques » et ils ne sont donc pas un véritable indicateur de la façon dont le corps est physiquement malade.

Le concept de clivage corps-esprit est vraiment bloqué, alors que les chercheurs identifient des centaines et des milliers de gènes qui sont touchés par nos états mentaux subjectifs. Le fait de se sentir constamment triste et déprimé peut véritablement se répercuter sur les gènes qui nous rendent physiquement mal et sujet à des infections virales et à des maladies chroniques, alors que le sentiment d’être particulièrement détendu et paisible peut désactiver ces gènes et en activer d’autres qui nous aident à guérir et à combattre les infections.

Le domaine émergent de la génomique sociale chez les êtres humains démontre que les conditions sociales, et en particulier nos perceptions subjectives peuvent changer radicalement l’état d’expression de nos gènes [1]. Cela a ouvert de nouvelles voies possibles d’intervention thérapeutique.

La médecine intégrative met l’accent sur la prévention de la maladie

Aux États-Unis et dans d’autres pays industrialisés, la « médecine intégrative » est de plus en plus importante dans la prestation des soins de santé, avec un accent mis sur la prévention des maladies et une amélioration de l’état de santé par une alimentation saine, un mode de vie, une gestion du stress et une culture du bien-être émotionnel.

Parmi les approches les plus populaires de la médecine intégrative se trouvent des techniques de relaxation profonde traditionnelles et appelées « pratiques de yoga et méditation », qui comprennent les différents types de yoga et de méditation, ainsi que divers exercices de respiration tels que le Qi gong [s’écrit aussi : chi gong ou chi kung chinois simplifié : 气功 ; chinois traditionnel : 氣功], le Tai-chi-chuan [s’écrit aussi tai chi ou taiji quan1 ;chinois simplifié : 太极拳 ; chinois traditionnel : 太極拳], etc…

Au fil des ans, de nombreuses études ont suggéré que de telles pratiques ont des effets positifs sur le système corps-esprit * et peuvent accroître le bien-être et aider à la récupération après une maladie.

[ * Dans l’introduction de l’article qui est consacré par Wikipédia aux relations entre le corps et l’esprit,on lit que « Le problème corps-esprit est le problème de la détermination des relations entre le corps humain et l’esprit. Bien que ce problème existe presque depuis l’origine de la philosophie (cf. Platon), il est reconnu depuis le XXe siècle comme une question fondamentale, voire comme la question centrale de la philosophie de l’esprit sous l’expression anglaise de Mind-body problem ».

« Le problème corps-esprit est essentiellement le problème de savoir comment expliquer les relations entre l’esprit, ou les processus mentaux, et les états ou processus corporels. Il est par exemple évident que nos expériences sensorielles ont leur origine dans des ’stimuli’ qui nous parviennent du monde extérieur par le moyen de nos organes des sens, et que ces stimuli produisent des modifications de l’état de notre cerveau, causant en fin de compte la perception de sensations qui peuvent être agréables ou déplaisantes. Il semble également évident que nous pouvons mouvoir notre corps en sorte de satisfaire un besoin ou un désir. Pourtant, comment se peut-il que ’l’expérience consciente’ puisse mettre en mouvement un corps, c’est-à-dire un objet matériel doté de propriétés physico-chimiques ? Comment peut-on vouloir être la cause du fonctionnement de nos neurones et de la contraction de nos muscles en sorte qu’ils réalisent ce que nous nous proposons de faire ? Ce sont là quelques-unes des questions principales auxquelles se sont confrontés les philosophes de l’esprit, depuis Descartes … ».

« Cet article présente les principaux axes de réponse à ces questions »… Article complet à lire sur le site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_corps-esprit ]

Il a été démontré que les pratiques méditatives de yoga ont des effets positifs sur la fréquence cardiaque, sur la pression artérielle, sur un bas niveau des lipoprotéines du cholestérol, ainsi qu’une réduction des niveaux de cortisol salivaire, qui est une hormone du stress. Ces résultats sont compatibles avec une régulation à la baisse de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) et du système nerveux sympathique, qui sont tous deux connus pour être suractivés par le mode de vie occidental générateur de stress [2].

Maintenant, une série de nouvelles études sur les profils d’expression des gènes dans les cellules immunitaires circulant dans le sang montrent que les pratiques de yoga et de la méditation ont des effets profonds au niveau moléculaire.

L’effet de l’esprit sur le corps tel qu’il a été révélé par les profils d’expression des gènes

La première étude qui a utilisé les profils d’expression génétique pour sonder les effets des pratiques méditatives était de petite envergure mais approfondie. Les neutrophiles (un type de globules blancs) de 5 praticiens duQigong d’Asie ont été comparés avec 6 sujets témoins de contrôle, en bonne santé et d’origine asiatique [3]. Le groupe Qigong avait pratiqué pendant au moins un an, consistant en une composante cognitive en plus de l’exercice qui a duré 1 ou 2 heures par jour. Les profils d’expression génétique ont été examinés avec des ‘microarrays’ (micro-réseaux ; voir ‘puces à ADN’) pour environ 12.000 gènes. Parmi eux, 250 gènes étaient systématiquement différents entre le groupe Qigong et le groupe témoin de contrôle : avec 132 réglementé qui étaient régulés à la baisse et 118 qui étaient régulés à la hausse. Parmi les gènes exprimés de façon différentielle, la régulation négative comprennent des gènes liés à la voie de dégradation de l’ubiquitine (pour la dégradation des protéines), ainsi que des gènes codant pour des protéines ribosomiques.

Les gènes de réponse au stress cellulaire sont généralement régulés à la baisse chez les pratiquants de Qi Gong par rapport aux témoins, mais l’expression de deux protéines de choc thermique a été augmentée. L’expression des gènes liés à l’immunité a également augmenté dans le groupe Qi Gong, comme l’interféron gamma (IFN-g) et les gènes liés et régulés par l’IFN (impliqué dans la lutte contre les infections virales). Dans un essai in vitro, les neutrophiles des pratiquants de Qi Gong ont augmenté leur activité bactéricide. En outre, la durée de vie de neutrophiles normaux a augmenté, tandis que celle des neutrophiles inflammatoires a été diminuée par le phénomène d’apoptose.

Une deuxième étude a été particulièrement intéressante. On a évalué les changements d’expression des gènes déclenchés par la « réponse de relaxation » (RR), caractérisés par une diminution de la consommation d’oxygène, l’augmentation de l’oxyde nitrique exhalé et une réduction de la détresse psychologique [4].

Les pratiques sont très variées, allant de la méditation Vipassana ou ‘insight’ [moment privilégié de prise de conscience], la méditation mantra, et la méditation transcendantale, dont l’accent est mis sur la respiration, aux formes yoga Kripalu et Kundalini, et à la prière répétitive.

L’étude a inclus 19 sujets pratiquant depuis longtemps (en moyenne 9,4 années de pratique) les praticiens de la « réponse de relaxation » RR (groupe M) et 20 témoins en bonne santé et testés au départ (groupe N1) qui ont subi 8 semaines de formation en techniques de relaxation guidées et ils ont été testés à nouveau (groupe N2).

Les cellules mononucléaires de sang périphérique (PBMC), des cellules sanguines présentant un noyau rond) ont été isolées et les profils du transcriptome global (de l’ensemble des transcrits) ont été déterminés en utilisant des puces à ADN qui sont capables de sonder 47.000 gènes et variation de gènes.

Un total de 2.209 gènes ont été exprimés de façon différentielle entre le groupe M et N1 : 1.275 et 945 régulés vers le bas. Entre les groupes M et N2, 1.504 gènes ont été exprimés de manière différentielle : 774 régulés vers le haut et 730 régulés vers le bas.

Entre N1 et N2, 1.562 gènes ont été exprimés de manière différentielle : 874 sont régulés vers le haut et 687 sont régulés vers le bas. Un fait intéressant à noter : 595 gènes ont été exprimés de manière différentielle, spécifiquement dans le groupe M, ce qui suggère que les pratiquants à long terme de la « réponse de relaxation » RR, donnent un profil d’expression distinct.

De même, 428 gènes ont été partagés entre les groupes de « réponse de relaxation » RR de courte durée et de longue durée (N2 et M), mais cela n’a pas été observé avec le groupe des témoins de contrôle N1.

Le type de gènes exprimés de manière différentielle a permis de suggérer aux auteurs que les changements d’expression des gènes dans les groupes M et N2 pourraient indiquer une plus grande capacité à répondre au stress oxydatif et aux effets néfastes qui leur sont associés. Et ceci quelle que soit la technique de « réponse de relaxation » RR qui est pratiquée.

La troisième étude a examiné les changements dans l’expression des gènes qui sont activés par Sudarshan Kriya (une sorte de yoga) et la pratique qui lui est associée [5]. Cette étude comprenait 42 praticiens et 42 sujets témoins, normaux et en bonne santé. L’ARN des sujets a été isolé à partir des cellules mononucléaires de sang périphérique (PBMC) et soumis à une analyse de transcription inverse-PCR en mettant l’accent sur les gènes impliqués dans le stress oxydatif, l’altération de l’ADN, le contrôle du cycle cellulaire, le vieillissement et l’apoptose. En parallèle, le sang prélevé a été dosé pour la glutathion peroxydase, la superoxyde dismutase, et les niveaux de glutathion.

En accord avec une étude précédente, la glutathion peroxydase, les activités de la superoxyde dismutase et les niveaux de glutathion étaient plus élevés chez les praticiens par rapport aux témoins. Conformément à ces conclusions, le taux de l’ARNm [ARN messager] de l’enzyme glutathion-S-transférase était également significativement plus élevé chez les praticiens par rapport aux témoins. Bien que non statistiquement significatives, des augmentations similaires ont été trouvées dans les gènes antioxydants suivants : Cu-Zn et Mn SOD (superoxyde dismutase), glutathion peroxydase et catalase.

En outre, l’expression du gène anti-apoptotique de la COX-2 et le gène de réponse au stress HSP-70, étaient significativement supérieurs chez les praticiens. Ainsi, les auteurs suggèrent que la pratique de la méditation pourrait conduire à un meilleur état antioxydant, au moins en partie, par des changements dans l’expression des gènes pertinents et rendus efficaces, ce qui peut traduire une meilleure réponse adaptée à un stress environnemental.

Les trois études rapportées ici suggèrent que les pratiques méditatives et yogi donnent lieu à des changements de l’expression des gènes qui sont compatibles avec une meilleure réponse à un stress environnemental : l’amélioration de la survie des cellules immunitaires, l’amélioration de l’état antioxydant.

La méditation permet de surmonter les effets de la solitude

Les personnes âgées solitaires ont une expression plus marquée des gènes pro-inflammatoires et un risque accru de maladie et de décès. Les traitements comportementaux pour réduire la solitude et les risques pour la santé ont eu un succès limité.

Une étude a été effectuée pour vérifier si un programme de 8 semaines de réduction de stress par la méthode de pleine conscience (en anglais américainMindfulness-Based Stress Reduction ou MBSR [sigle repris à la suite]) a un effet par rapport à un groupe témoin de contrôle dans une liste d’attente (un groupe de participants affectés à une liste d’attente pour une intervention et constitué comme groupe témoin de contrôle pour l’intervention [visant la réduction du stress] [5].

Le sentiment de solitude est un facteur de risque important pour les maladies cardiovasculaires, pour la maladie d’Alzheimer et la mort pour toutes sortes de causes. Plusieurs études antérieures suggèrent que la méthode MBSR peut réduire les bio-marqueurs protéiques de l’inflammation * et que celle-ci est connue pour jouer un rôle majeur dans le développement et la progression de nombreuses maladies chez les personnes âgées. Les résultats des recherches montrent également que les cellules immunitaires chez les personnes âgées solitaires ont une expression accrue de gènes impliqués dans l’inflammation.

[* D’après Wikip&dia, « Une inflammation est une réaction de défense immunitaire stéréotypée du corps à une agression : infection, brûlure, allergie, etc. L’inflammation chronique est désormais reconnue comme une réponse à de nombreuses transformations de l’environnement et du comportement modernes (sédentarité, malbouffe, pollution, altérations du microbiote humain) et un facteur important dans le développement de maladies de civilisation (en) telles que la résistance à l’insuline, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, les maladies immunitaires, et même les troubles de l’humeur et du comportement1…. »

Article complet à lire sur le site suivant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Inflammation ]

Les participants randomisés [tirés au hasard, c’est-à-dire choisis de façon aléatoire pour constituer le groupe expérimental], soit 40 adultes âgés de 55 à 85 ans, en bonne santé et ne prenant aucun médicament, n’ont pas été formés avec la méthode MBSR ; ils ont été recrutés par l’intermédiaire d’annonces dans les journaux de la région de Los Angeles.

L’échantillon était de 64% de type dit ‘de race blanche’, de 12% d’afro-américains, de type Latino, de 7% d’asiatiques et de 5% d’autres types ; il y avait principalement des femmes dans cet échantillon (33). Ces participants ont été assignés au hasard au groupe d’’intervention et au groupe témoin, qui ne diffèrent pas de manière significative pour les caractéristiques démographiques qui ont été mesurées au départ. Six participants (soit 15%) ont abandonné avant la fin de l’expérience : 5 dans le groupe d’intervention et 1 participant parmi les témoins.

Quinze participants ont terminé le programme MBSR, et ils ont montré des diminutions significatives du sentiment de solitude du niveau de base par rapport à une petite augmentation de ce sentiment de solitude dans le groupe témoin. Il n’y avait pas de différence significative entre les groupes pour le niveau de base.

Une recherche antérieure avait montré que la solitude était liée à l’augmentation de l’expression des gènes NF-k B (facteur nucléaire d’activation de la chaîne légère kappa des cellules B). Dans l’étude, 256 gènes ont montré une différence égale ou supérieure à 25% de l’expression de ces gènes : 87 sont régulés à la hausse chez les personnes très solitaires, et 169 gènes sont régulés à la hausse chez les personnes à faible sentiment de solitude au départ. L’analyse bioinformatique a identifié une plus grande prévalence des gènes NF-k B dans l’ensemble des gènes régulés vers le haut chez les personnes solitaires, par rapport aux gènes régulés vers le haut chez les personnes présentant un faible sentiment de solitude.

Après le traitement avec la méthode MBSR, 143 gènes montrent une différence égale ou supérieure à 25% de l’expression entre les malades : 69 gènes sont régulés vers le bas à la suite du programme MBSR par rapport aux témoins et 74 gènes relativement régulés vers le bas chez les sujets témoins par rapport aux sujets ayant suivi le programme MBSR. L’analyse bioinformatique a indiqué une activité réduite des gènes NF-KB chez les sujets traités [ayant bénéficié du programme MBSR], par rapport aux témoins.

Ces changements n’ont pas été accompagnés par des modifications dans le comportement, telles que la qualité du sommeil et une pratique d’exercice. Une limitation pourrait être que les formations MBSR fournissent un soutien social, ce qui réduit la solitude, bien que des résultats antérieurs indiquent que le soutien social et un entraînement aux relations sociales étaient inefficaces par elles-mêmes.

Le yoga permet de surmonter la fatigue chez les survivants du cancer du sein

Une nouvelle étude menée par Julienne Bowers à l’Université de Californie à Los Angeles aux États-Unis, a impliqué des survivantes du cancer du sein souffrant de fatigue liée à un cancer persistant. Les sujets ont été randomisés et soumis pendant 12 semaines à une intervention de yoga Iyengar (n = 16) et d’autres à un soutien pendant 12 semaines de l’éducation aux questions de santé, servant de témoins de contrôle (n = 15).

Des échantillons de sang ont été prélevés au départ, après l’intervention et après 3 mois de suivi, pour le profilage du transcriptome au niveau du génome entier et une analyse bioinformatique. Les marqueurs inflammatoires plasmatiques et le cortisol salivaire ont également été évalués.

Les résultats ont montré que l’intervention avec le yoga, non seulement améliore l’état de fatigue, mais réduit aussi la réponse inflammatoire. Il y avait une régulation précise de gènes pro-inflammatoires dans le groupe avec yoga. Les deux groupes ne différaient pas de façon significative quant au niveau de base et tous les membres du groupe avec yoga ont changé au fil du temps, alors que les membres du groupe témoin n’ont montré aucun changement significatif.

Un total de 435 transcrits de gènes a montré des différences égales ou supérieures à 15% au cours du temps : 282 transcriptions étaient régulées à la hausse par rapport au niveau de référence après l’intervention avec yoga et à 3 mois de suivi dans le groupe avec yoga, par rapport aux témoins ; 153 transcriptions ont été relativement régulées vers le bas. Les gènes régulés à la baisse, qui sont particulièrement importants dans le groupe avec yoga étaient des réponses à l’interféron de type 1.

L’analyse bioinformatique a montré une activité réduite des gènes NF-k B, une augmentation de l’activité de récepteur de glucocorticoïde, et une activité réduite de la protéine CREB (protéine de liaison à l’élément de réponse à l’AMP cyclique, qui est un facteur de la transcription), ce qui tend à réduire toute réponse inflammatoire. En outre, il y avait aussi une régulation de l’activité du facteur de transcription lié à l’interféron dans le groupe avec yoga par rapport au groupe témoin.

Les niveaux de marqueurs inflammatoires à la base n’étaient pas différents entre les groupes. L’un des marqueurs, sTNF-RII (forme soluble du facteur du récepteur de nécrose tumorale II) a montré une augmentation significative dans le groupe avec l’éducation à la santé, tandis que les niveaux sont demeurés relativement stables dans le groupe avec pratique du yoga. Une tendance similaire a été trouvée pour IL1-RA (agoniste du récepteur d’une interleukine de type 1). [Agoniste : molécule qui a les mêmes propriétés qu’une autre molécule et qui active certains récepteurs].

Le yoga augmente considérablement l’activité du récepteur des glucocorticoïdes (GR). Des recherches antérieures ont décrit une diminution de l’expression du gène médié par le récepteur des glucocorticoïdes GR chez les survivants du cancer du sein avec une fatigue persistante, ce qui peut contribuer à l’inflammation chronique. Ceci suggère que le yoga peut provoquer, au niveau des récepteurs des glucocorticoïdes, une propension à devenir plus sensibles aux effets anti-inflammatoires du cortisol, ce qui diminue la signalisation inflammatoire.

Le yoga a également réduit l’activité de la protéine CREB [de l’anglais C-AMP Response Element-binding protein1, selon Wikipédia], [« c’est-à-dire une protéine se fixant au CREB est une protéine ubiquitaire agissant comme un facteur de transcription liant l’AMPc. C’est une protéine essentielle de la régulation de l’expression des gènes »]. Cela indique une réduction de la signalisation du système nerveux sympathique par les récepteurs b-adrénergiques, qui peuvent activer des gènes NF-k B et réguler à la hausse la transcription des gènes de cytokines pro-inflammatoires. Ainsi, la réduction de l’activité de la protéine CREB a également réduit les processus inflammatoires.

En outre, la régulation à la baisse des gènes impliqués dans les réponses à l’interféron de type 1 (IFN) et la réduction des facteurs de transcription liés à l’IFN, peuvent contribuer à la réduction de la fatigue, car le traitement par l’IFN-a est reconnu comme pouvant causer des symptômes de fatigue chez des patients atteints de mélanome ou bien encore d’hépatite C.

La méditation permet de surmonter le stress chez les personnes aidantes évoluant à proximité de cas de démence dans une famille

Les aidants familiaux sont très stressés et sont des personnes à risque de maladie liée au stress et à un déclin de la santé en général. Une étude de profilage du transcriptome au niveau du génome a montré que les monocytes des aidants familiaux présentent une expression accrue de gènes avec des éléments de réponse pour NK-k B et une réduction de l’expression de gènes avec des éléments de réponse pour IRF (interferon regulatory factor, ou facteur de régulation de l’interféron) par rapport aux témoins sains.

Quarante-cinq aidants familiaux de cas de démence ont été randomisés [tirés au hasard] pour recevoir soit une méditation Kirtan Kriya, soit une écoute de musique relaxante pendant 12 minutes par jour pendant 8 semaines ; 39 soignants ont terminé leur participation à cette l’étude [7].

Les profils de transcription du génome entier ont été recueillis à partir des leucocytes du sang périphérique prélevés au départ et puis après un suivi de 8 semaines. Les résultats ont montré 68 gènes exprimés de manière différentielle : 19 étant régulés vers le haut et 49 vers le bas. Les gènes régulés à la hausse comprennent des transcriptions liées aux immunoglobulines. Les gènes régulés à la baisse comprennent des gènes de cytokines pro-inflammatoires et des gènes à action précoce et immédiate liés à l’activation.

Après l’intervention, l’amélioration s’est manifestée dans les deux groupes, montrant des niveaux significativement plus faibles de symptômes dépressifs et une meilleure santé mentale, mais l’amélioration du groupe yoga était plus forte (une amélioration de 43,3% dans le groupe de méditation par rapport à une amélioration de 3,7% dans le groupe de relaxation), ce qui suggère une amélioration du vieillissement cellulaire induit par le stress. Il y avait 23 sujets dans le groupe de méditation et 16 dans le groupe de musique de relaxation. Les groupes ne différaient pas sur l’une des caractéristiques de base, à l’exception de l’IMC qui était plus faible dans le groupe de méditation, mais l’IMC n’a été associé à aucune des mesures de résultats.

Dans un rapport distinct sur les mêmes aidants familiaux [8], le groupe de méditation avait aussi des niveaux significativement plus faibles de symptômes dépressifs et une plus grande amélioration de la santé mentale [bien-être psychique, émotionnel et cognitif ou une absence de trouble mental] et du fonctionnement cognitif, par rapport au groupe de relaxation, et les améliorations ont été accompagnées par une augmentation de l’activité de la télomérase. Il y avait des corrélations significatives entre l’augmentation de l’activité de la télomérase, la diminution de la dépression et l’amélioration du score de santé mentale, cette dernière étant manifeste seulement dans le groupe de méditation.

Letélomère est une région de séquences d’ADN répétitives à l’extrémité d’un chromosome, qui protègent le chromosome de la détérioration. Un raccourcissement de la longueur des télomères et une réduction de la télomérase (l’enzyme responsable de la longueur de la télomérase et de sa maintenance) sont associés à une mort prématurée et à une prédiction d’une multitude de risques de santé et de maladies, qui peuvent être en partie régulés par le stress psychologique. Une étude publiée en 2011 a montré que la méditation et le changement psychologique positif est associé à des niveaux plus élevés d’activité de la télomérase. Ce résultat est maintenant confirmé.

En moyenne, l’incidence et la prévalence de la dépression clinique chez les soignants de cas de démence dans une famille est proche de 50% ; de plus, ils deviennent moins résistants au stress avec l’âge, avec un risque accru de maladie cardiovasculaire, voire de décès.

Les modifications épigénétiques sont rapides à partir d’une méditation

Une allusion et une explication de la rapidité de l’activité des gènes, qui peuvent être modifiés par la méditation, provient d’une étude sur une durée d’une journée de pratique intensive de la méditation de pleine conscience, chez 19 sujets ayant été soumis à une expérimentation. [9].

L’expression des gènes de la modulation de la chromatine et des gènes inflammatoires a été comparée à celle d’un groupe de 21 sujets qui n’ont aucune expérience de la méditation et qui se livrent à des activités de loisirs dans le même environnement de contrôle.

Les cellules mononucléaires de sang périphérique (PBMC) ont été collectées avant et après l’intervention à 8 heures d’intervalle. L’expression des gènes a été analysée en utilisant des essais de mesure par la technique de PCR quantitative en temps réel. Les deux groupes ont également été présentés à une épreuve dénommée ‘Trier Social Stress Test’ (TSST), qui consiste en une procédure de laboratoire pour induire le stress).

L’expression des gènes du rythme circadien de base au départ était similaire entre les groupes et leur rythmicité n’a pas été affectée chez les personnes méditant (ou méditants) et soumises à une journée de pratique intensive. Toutes les enzymes de régulation épigénétique de l’expression des gènes et des gènes inflammatoires analysés étaient similaires dans les niveaux d’expression de base dans les deux groupes.

En revanche, après une brève pratique, il a été observé : a) une réduction de l’expression de gènes de l’histone désacétylase (de HDAX-2, -3 et -9 qui modifient les protéines histones altérant l’expression des gènes), b) des changements dans la modification globale deshistones (H4ac ; HeK4me3), et c) une diminution de l’expression des gènes codant pour des protéines pro-inflammatoires (RIPK2 et COX2) chez les méditants, comparativement aux témoins de contrôles.

L’expression des gènes RIPK2 et HDAC2 * s’est montrée associée à une récupération plus rapide du cortisol (ou hydro-cortisone) lors du test TSST dans les deux groupes. Les résultats suggèrent que la régulation de HDAX et des voies inflammatoires peut représenter certains des mécanismes qui sous-tendent le potentiel thérapeutique des interventions basées sur la pleine conscience.

[* Une sélection d’articles (tous en anglais) sur les effets de la méditation à été faite par une recherche à l’aide de Google pour les gènes RIPK2 et HDAC2. Consultable à l’annexe figurant à la fin de ce travail].

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Sélection d’articles en rapport avec la méditation {{}}

La méditation en pleine conscience contre la dépression : reportage à Sainte Anne - Stanislas KralandDevenez fan’ - stanislas.kraland@huffingtonpost.fr - Publication : 05/10/2013 08h07 CEST | Mis à jour : 05/10/2013 09h57 CEST

Bien-être, Christophe André, Dépressifs, Dépression, Hôpital Psychiatrique Sainte Anne, Hôpital Sainte Anne, Méditation, Méditation Dépression, Méditation Pleine Conscience, Pleine Conscience, psychologie, Sainte Anne, Santé, Soigner La Dépression, Actualités

« BIEN-ÊTRE - La méditationn’a pas toujours bonne presse. Cette pratique assimilée au bouddhisme, convoque souvent une image, toujours la même : celle du méditant assis en tailleur, le dos droit, les yeux fermés. On s’imagine qu’il doit ’faire le vide’ avant de dire ’Ôm’... Encore des clichés.

Loin d’être la pratique new age réservée aux babas cool dont elle a pu avoir l’image, la méditations’est peu à peu imposée comme un outil au sein du milieu médical. Et c’est particulièrement vrai pour la méditation ’en pleine conscience’.

S’il s’agit bien à l’origine d’une technique inspirée du bouddhisme, celle-ci a très largement été laïcisée par des psychologues américains à partir des années 1970 et 1980.

Chef de file de ce mouvement, le professeur de médecine Jon Kabat-Zinn qui mettra au point une méthode de diminution et de contrôle du stress grâce à la méditation de pleine conscience baptisé Mindfulness-Based Stress Reduction. Plusieurs études souligneront l’efficacité de cette méthode avant qu’elle ne se diffuse rapidement dans les cercles médicaux aux États-Unis, pour enfin traverser l’Atlantique.

Lire aussi :
_ » La méditation de pleine conscience, c’est quoi ?
_ » La méditation de pleine conscience au secours des enseignants stressés
_ » Comment la méditation de pleine conscience peut vous aider à arrêter de grignoter
_ » La méditation, nouvelle arme contre le tabagisme ?

En février 2013, à Strasbourg, le rhumatologue Jean-Gérard Bloch a ouvert un diplôme universitaire de méditation de pleine conscience. Au total, ce sont une dizaine de centres hospitaliers qui proposent des formations à cette technique. Pour certains, il s’agit d’aider les patients à mieux gérer leur stress, d’autres de lutter contre la douleur, ou encore de prévenir les rechutes des patients dépressifs… »

Article complet à découvrir sur le site : http://www.huffingtonpost.fr/2013/10/05/meditation-pleine-conscience-depression-reportage-sainte-anne_n_4043716.html

La méditation de pleine conscience, c’est quoi ? Document ‘Le HuffPost’ Par Carolyn Gregoire Publication : 13/04/2013 10h18 CEST 

« SANTÉ - Non, la méditation n’est pas nécessairement religieuse. Elle n’implique pas non plus de rester des heures et des heures assis sur un tapis de yoga. En clair, ce n’est pas qu’une pratique de hippie ou de gens qui aiment s’ennuyer. La preuve avec cette technique appelée ’la pleine conscience’.

Traduction plus ou moins littérale du mot pali ’samma-sati’ (’attention juste, conscience attentive de ses actions et de ses pensées’), la ’pleine conscience’ est une étape primordiale du bouddhisme… ».

Article complet à lire sur le site suivant : http://www.huffingtonpost.fr/2013/04/12/meditation-pleine-conscience-explications_n_3070940.html

Sélection d’articles en rapport avec la notion d’épigénétique

Qu’est-ce que l’épigénétique ? – Document ‘epigenome.eu’

« C’est souvent à Conrad Waddington (1905-1975) qu’on attribue l’invention du terme « épigénétique », en 1942, pour nommer « la branche de la biologie qui étudie les relations de cause à effet entre les gènes et leurs produits, faisant apparaître le phénotype ». La première mention de l’épigénétique dans la littérature est apparue au milieu du XIXème siècle, mais on peut faire remonter l’origine du concept à Aristote (384-322 av. J.-C.). Il croyait en une épigénèse : c’est-à-dire le développement d’une forme organique individuelle dérivée de l’informe. Ce point de vue contesté était le principal argument contre une forme de développement à partir de minuscules corps déjà formés. Encore aujourd’hui, la question de savoir dans quelle mesure nous sommes préprogrammés ou façonnés par l’environnement continue à susciter des controverses. Le domaine de l’épigénétique est apparu pour combler la brèche entre l’inné et l’acquis. Au XXIème siècle, la définition la plus courante de l’épigénétique est « l’étude des changements héréditaires dans la fonction des gènes, ayant lieu sans altération de la séquence ADN ». Mais voyons ce que les scientifiques, qui travaillent dans ce domaine florissant, ont à dire sur le sujet… »

« L’épigénétique a toujours été l’ensemble de ces choses bizarres et merveilleuses que la génétique ne sait pas expliquer. »
Denise Barlow (Vienne, Autriche)

«  L’ADN est comme une bande magnétique porteuse d’information, mais qui ne sert à rien sans magnétophone. L’épigénétique joue en quelque sorte le rôle du magnétophone. »
Bryan Turner (Birmingham, RU)

«  Je prendrais une photo d’un ordinateur et je comparerais l’ADN au disque dur et l’épigénome aux logiciels. On peut accéder à certaines informations sur le disque dur grâce aux programmes installés sur l’ordinateur. Mais il y a certains domaines qui sont protégés par des mots de passe et d’autres qui ne le sont pas. Je dirais que l’on essaye de comprendre pourquoi il y a des mots de passe pour certaines zones alors que d’autres sont libres d’accès. »
Jörn Walter (Sarre, Allemagne)

« Il y a environ deux mètres d’ADN dans un noyau qui ne fait que quelques micromètres. Nous essayons de comprendre les mécanismes qui permettent l’accès à l’ADN, malgré le minuscule volume du noyau. »
Gunter Reuter (Halle, Allemagne)

« La gestion de l’information dans le noyau nécessite qu’une partie de l’information génétique soit extrêmement compactée dans le génome. De plus, une autre partie de l’information génétique doit être activée et marcher en permanence, comme les gènes dits « de ménage » par exemple. Alors l’épigénétique ressemble un peu à la façon dont on organise ses papiers à la maison : on garde à portée de la main ceux que l’on utilise régulièrement, mais on range les vieux bulletins scolaires dans des boîtes que l’on met au grenier. »
Peter Becker (Munich, Allemagne)

«  On peut sans doute comparer la distinction entre la génétique et l’épigénétique à la différence entre l’écriture d’un livre et sa lecture. Une fois que le livre est écrit, le texte (les gènes ou l’information stockée sous forme d’ADN) seront les mêmes dans tous les exemplaires distribués au public. Cependant, chaque lecteur d’un livre donné aura une interprétation légèrement différente de l’histoire, qui suscitera en lui des émotions et des projections personnelles au fil des chapitres. D’une manière très comparable, l’épigénétique permettrait plusieurs lectures d’une matrice fixe (le livre ou le code génétique), donnant lieu à diverses interprétations, selon les conditions dans lesquelles on interroge cette matrice. »
Thomas Jenuwein (Vienne, Autriche)

Source : http://epigenome.eu/fr/1,1,0

Comment l’épigénétique façonne-t-elle la vie ? - Document ‘epigenome.eu’

Plus de 50 ans ont passé depuis la première publication par Watson et Crick sur la structure tridimensionnelle de la double hélice d’ADN. Maintenant que la théorie darwinienne de l’évolution a fait son chemin dans les esprits, la découverte que l’ADN code pour les caractéristiques héréditaires est largement acceptée. Lorsque Crick nous a quittés l’année dernière, l’ampleur de la couverture médiatique a montré combien cette notion était reconnue bien au-delà de la communauté scientifique. Cependant, nous commençons à nous rendre compte que les théories de l’évolution centrées sur les gènes ont une portée limitée. Le maître plan génétique, tout comme une partition musicale complexe, reste sans vie sans un orchestre de cellules (les musiciens) et leurs épigénotypes (les instruments) pour l’interpréter.

La science lève aujourd’hui le voile sur la manière dont se joue notre partition génétique, l’interprétation étant apparemment radicalement différente d’une génération à l’autre sans que la séquence d’ADN n’ait subi de changement. Le domaine de l’épigénétique cherche à déterminer comment les mécanismes régulant la maturation moléculaire des gènes influent sur la fonction génomique. Parmi les facteurs épigénétiques, on compte à la fois l’organisation spatiale, telle l’enroulement de l’ADN autour de protéines nommées histones (chromatine), et l’étiquetage biochimique.

Il existe des centaines de types de cellules différents dans le corps. Bien que chacune ait le même point de départ, les caractéristiques d’un neurone sont bien différentes de celles d’une cellule hépatique. Pour les quelque 30 000 gènes que compte le génome humain, l’importance du silence, comme dans toute interprétation orchestrale, ne doit pas être sous-estimée. Au fur et à mesure que les cellules se développent, leur destinée est régie par l’utilisation sélective et la mise sous silence de gènes. Ce processus dépend de facteurs épigénétiques. Les profils de méthylation de l’ADN jouent un rôle dans toutes sortes de phénomènes où les gènes sont activés et désactivés, qu’il s’agisse de la tache de violet sur un pétale de pétunia ou du développement de tumeurs malignes.

L’incapacité à réduire certains gènes au silence peut générer une dangereuse cacophonie. Une méthylation insuffisante de l’ADN peut altérer l’organisation de la chromatine, ce qui influencera ensuite les gènes qui seront mis sous silence après la division cellulaire. Une méthylation excessive peut anéantir le travail des gènes suppresseurs de tumeurs et de réparation de l’ADN, qui ont un rôle protecteur. Des épimutations de ce genre ont été observées dans toutes sortes de cancers. Ces découvertes en épigénétique ouvrent la voie à l’exploration de nouvelles possibilités thérapeutiques.

L’épigénétique fournit également au matériel génétique un moyen de réagir à l’évolution des conditions environnementales. Bien que les plantes n’aient ni système nerveux ni cerveau, leurs cellules ont la faculté de mémoriser les changements saisonniers. Chez certaines espèces bisannuelles, cette aptitude est liée à leur capacité de fleurir au printemps, quand elles détectent des températures ambiantes plus clémentes. Des recherches sur certains types de cresson ont permis de montrer que l’exposition au froid durant l’hiver provoque des changements structuraux dans la chromatine, qui réduisent les gènes de la floraison au silence. Ces gènes sont réactivés au printemps lorsque les journées plus longues et plus chaudes deviennent propices à la reproduction.

L’environnement peut aussi susciter des changements qui auront des effets sur les générations futures. Des études de laboratoire sur des souris consanguines ont récemment démontré qu’un changement de régime alimentaire peut influencer leur progéniture. Elles peuvent avoir un pelage brun, jaune ou tacheté en fonction de la manière dont le gène agouti est méthylé au cours du développement embryonnaire. Lorsque les femelles en gestation ont reçu une alimentation avec compléments riches en méthyle tels que l’acide folique et la vitamine B12, leur progéniture a surtout développé un pelage brun. La plupart des petits mis au monde par des souris témoins (qui n’avaient pas reçu de compléments) avaient un pelage jaune.

Tout comme le chef d’orchestre inspire la dynamique de l’exécution d’une symphonie, les facteurs épigénétiques gouvernent l’interprétation de l’ADN à l’intérieur de chaque cellule. La compréhension de ces facteurs pourrait révolutionner la biologie de l’évolution et du développement et influer ainsi sur des pratiques allant de la médecine à l’agriculture. En guise de réponse à Watson, « l’alphabet génétique serait plutôt la parole de Dieu et sa traduction en serait la main ».

Source : http://epigenome.eu/fr/1,3,0

Petite histoire de l’épigénétique : l’hérédité au-delà des gènes – Document ‘National Geographic’ - Publié le 22 juillet 2013 Tags : ADN . Hérédité . Recherche . Santé Page 1/4 Suivant > © Christian Poveda/ Agence Vu

Après le tout génétique triomphant, l’épigénétique suggère que nos modes de vie, notre nourriture, notre histoire influencent également l’héritage biologique que nous léguons. Et renvoi de nouveau à la question de l’hérédité des caractères acquis.

En 2003 s’achevait l’un des projets scientifiques les plus fous du XXe siècle : le séquençage du génome humain. S’il a permis des progrès sans précédent, il a aussi ouvert un abîme de perplexité : à peine 10 % de l’ADN code pour des gènes, le reste semble ne rimer à rien et est surnommé l’« ADN poubelle ».

Hasard ? La même année, la revue Science consacre tout un numéro à l’épigénétique, un nouveau domaine de recherche. Car la génétique laisse bien des questions sans réponses. Comment nos cellules, dotées du même code génétique, peuvent-elles être aussi différentes selon qu’elles constituent un muscle, le foie ou le cerveau ? Entre les gènes et les caractères qu’ils expriment, il faut supposer un niveau de régulation.

Biologiste anglais, Conrad Waddington parle, dès 1942, du paysage épigénétique, des processus conduisant des gènes aux caractères observables. L’épigénétique se définit aujourd’hui par l’étude des changements modifiant l’expression des gènes sans mutation de l’ADN. Des changements héritables et réversibles, qui se transmettent en dehors des gènes.

L’idée semble en contradiction avec le dogme fondamental de la génétique. Mais les arguments sont là. « Waddington avait observé que des chocs thermiques induisent chez la mouche de multiples malformations transmises à la génération suivante, explique le généticien Andràs Pàldi. À l’époque, il suppose que ces chocs révèlent des mutations cachées, héritées sous leur nouvelle forme. » 

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L’épigénétique, l’hérédité au-delà de l’ADN – Introduction d’un article LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 13.04.2012 à 21h04 • Mis à jour le 22.04.2013 à 08h37 | Par Florence Rosier.

« L’épigénétique, c’est d’abord cette idée que tout n’est pas inscrit dans la séquence d’ADN du génome. ’C’est un concept qui dément en partie la ’fatalité’ des gènes’, relève Michel Morange, professeur de biologie à l’ENS. Plus précisément, ’l’épigénétique est l’étude des changements d’activité des gènes - donc des changements de caractères - qui sont transmis au fil des divisions cellulaires ou des générations sans faire appel à des mutations de l’ADN’, explique Vincent Colot, spécialiste de l’épigénétique des végétaux à l’Institut de biologie de l’Ecole normale supérieure (ENS-CNRS-Inserm, Paris) ».

« Est-ce la fin de l’ère du ’tout-ADN’, qui a connu son apogée vers l’an 2000 avec les grandes manoeuvres du séquençage du génome humain ? ’L’organisme reste construit à partir de ses gènes, même si l’activité de ceux-ci peut être modulée’, tempère Michel Morange…. »

Article complet à lire sur : http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/04/13/l-epigenetique-une-heredite-sans-adn_1684720_1650684.html

Les secrets de l’hérédité épigénétique - Introduction d’un article LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 17.02.2014 à 16h41 • Mis à jour le 18.02.2014 à 07h47 | Florence Rosier

« Nous sommes en 1857, dans un monastère perdu de Moravie. Seul, obstiné, passionné, le botaniste Gregor Mendel se lance dans un minutieux travail : il croise des milliers de plants de petits pois. La suite est légendaire : en 1865, après huit années d’efforts, il jette les bases de la génétique moderne. Une révolution silencieuse, tant elle se heurte à un mur d’indifférence. On ne découvrira l’importance des « lois de Mendel » qu’en 1900 ».

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« Aujourd’hui encore, « il n’y a pas de meilleur outil que les plantes pour étudier la génétique », souligne Vincent Colot, de l’Institut de biologie de l’Ecole normale supérieure (ENS-CNRS-Inserm, Paris). Le 6 février, il a cosigné dans Science Express une étude révélant que deux caractères végétaux complexes – la longueur des racines et la période de floraison – peuvent être déterminés par la seule présence ou absence de petits groupes chimiques (des groupes « méthyle ») sur l’ADN. Sans qu’aucun changement de la séquence de l’ADN se produise. Ces variations de caractères sont transmises sur au moins huit générations. Ce travail a été réalisé avec Frank Johannes, de l’université de Groningen (Pays-Bas)… »

Article complet à découvrir sur le site : http://www.lemonde.fr/sciences/article/2014/02/17/les-secrets-de-l-heredite-epigenetique_4368151_1650684.html

Sélection d’articles en anglais sur les effets de la méditation [Recherche par Google du 26 juillet 2015)

Rapid changes in histone deacetylases and inflammatory ... www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24485481 de P Kaliman - ‎2014 - ‎Cité 30 fois - ‎Autres articles 15 nov. 2013 - Rapid changes in histone deacetylases and inflammatory gene expression in ... We found that the expression of RIPK2 and HDAC2 genes was ...

Can Meditation Affect Your Genes ? www.livescience.com/41846-can-meditation-affect-y... 10 déc. 2013 - Among both groups of volunteers, those participants with the lowest levels of RIPK2 and HDAC-2 genes had the quickest return to normal, ...

Rapid changes in histone deacetylases and inflammatory ... www.investigatinghealthyminds.org/.../KalimanRapid...de P Kaliman - ‎2014 - ‎Cité 30 fois - ‎Autres articles … tory genes in peripheral blood mononuclear cells (PBMC). In parallel, we .... We found that the expression of RIPK2 and HDAC2 genes was associated with a ...

Could meditation affect height related genes ? - Natural ... www.naturalheightgrowth.com/.../meditation-affect-h... 23 janv. 2014 - Rapid changes in histone deacetylases and inflammatory gene expression in ... We found that the expression of RIPK2 and HDAC2 genes was ...

Rapid changes in histone deacetylases and inflammatory ... www.psyneuen-journal.com/article/S0306.../abstract de P Kaliman - ‎2014 - ‎Cité 30 fois - ‎Autres articles Rapid changes in histone deacetylases and inflammatory gene expression in .... We found that the expression of RIPK2 and HDAC2 genes was associated with ...

Meditation reduces gene expression & inflammatory ... www.intuitivebeing.org/meditation-reduces-gene-exp...15 déc. 2013 - “Rapid changes in histone deacetylases and inflammatory gene expression ... We found that the expression of RIPK2 and HDAC2 genes was ...

How Mind Changes Genes through Meditation www.i-sis.org.uk/How_mind_changes_genes_throug... 21 mai 2014 - Feeling constantly sad and depressed can genuinely turn on genes that .... The expression of RIPK2 and HDAC2 genes was associated with a ...

Mindfulness Meditation Changes Pro-inflammatory Gene ... www.prohealth.com › ... › Latest News & Research 10 déc. 2013 - Study Reveals Gene Expression Changes with Meditation ... We found that the expression of RIPK2 and HDAC2 genes was associated with a ...

Gene Expression Changes een After Mindfulness Meditation www.hcplive.com/.../Gene-Expression-Changes-Seen-... -18 déc. 2013 - PBMCs were obtained before and after the intervention and gene ... In both groups, expression of RIPK2 and HDAC2 correlated with a faster ...

Rapid changes in histone deacetylases and inflammatory ... www.researchgate.net/.../259514042_Rapid_changes_... We found that the expression of RIPK2 and HDAC2 genes was associated with a faster cortisol recovery to the TSST in both groups.

Traduction, compléments entre […], sélection d’articles en rapport avec la méditation et l’épigénétique, sélection d’articles en anglais sur les effets de la méditation {{}}et inclusion de liens hypertextes donnant accès à des informations plus détaillées :

Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant.

Relecture et corrections : Christiane Hallard-Lauffenburger, ex professeure des écoles.

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIS Biologie How Mind Changes Genes through Meditation French version.4

Remerciements

Travail dédié, avec tous mes remerciements pour leurs initiations et encouragements, à : Jean-Claude Guyard (kinésithérapeute et Ecole de Kinésiologie EKMA), Jean-Yves Leloup (écrivain, théologien, prêtre orthodoxe, philosophe, fondateur de l’Institut pour la rencontre et l’étude des civilisations et du Collège international des thérapeutes, Anne-Marie Lantéri (Taï Chi Chuan style Yang original ITCCA Méditerranée), Marc de Smedt (méditation Zen et pratiques d’éveil selon Taisen Deshimaru), Estelle Jourdain et Michèle Roldès (Taï Chi Chuan, forme Yang, style Tung, Association ‘Les Arts de la Main’), Laure Roux et Laurent Garcia (Qi Gong et Taï Chi Chuan, Ecole Chen, Association ‘Santal’).

Jacques Hallard, le 29 mai 2014, pour le site ISIAS géré par Pascal Paquin,

co rédacteur à Yonne Lautre http://yonnelautre.fr - Pour s’inscrire à nos lettres d’info de ‘yonne lautre’ : http://yonnelautre.fr/spip.php?breve103

Mise à jour du 26 juillet 2015.

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