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"Libérons les sciences et l’imagination" par le Dr Mae-Wan Ho

Traduction et compléments de Jacques Hallard

jeudi 21 mars 2013, par Rédaction d’ISIAS

ISIS Sciences
Libérons les sciences et l’imagination
Liberating Science and Imagination
Rapport de l’ISIS en date du 09/01/2013
La science est cooptée par les très grandes entreprises qui mettent en danger la société et qui brident l’imagination dont dépend l’avancement des connaissances scientifiques ; la libération de la science et de l’imagination constitue une priorité absolue pour la survie des populations et pour la planète. Dr Mae-Wan Ho

L’article original en anglais s’intitule Liberating Science and Imagination et il est accessible sur le site http://www.i-sis.org.uk/Liberating_science_and_imagination.php
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« La science libératrice » … mais qu’il convient aussi de libérer !

La science est au cœur de tous les aspects de notre vie quotidienne et de notre bien-être, que ce soit à travers le changement climatique, les organismes génétiquement modifiés (OGM), l’énergie nucléaire, la téléphonie mobile et les dizaines de milliers de produits chimiques auxquels nous sommes exposés en permanence dans notre maison, sur les lieux de travail et dans l’environnement en général.
La science est aussi une force pour l’innovation et les investissements dans les disciplines scientifiques préparent en effet la création de richesses et aussi l’avenir.
Les sciences, autant que les arts et les lettres, doivent être totalement intégrées dans le tissu social, culturel et politique de toute société ; faire connaître l’état des sciences est essentiel si nous voulons avoir une société véritablement démocratique où chacun peut participer à la prise des décisions importantes sur les questions scientifiques et sur les politiques de la science.
L’intégration de la science dans la société et la promotion de la compréhension auprès du public sont d’autant plus importantes que la science a été cooptée par les très grandes entreprises [transnationales] qui manifestent plus d’attention aux résultats financiers, qu’au bien public ou bien qu’à la vérité au sujet de la sécurité, sur la sûreté et sur la durabilité.
Dans mon livre, Genetic Engineering Dream or Nightmare [1] (d’abord publié en 1998, traduit en plusieurs langues, et réimprimé avec une introduction et une mise à jour en 2007), j’ai fait valoir à quel point la science - sous forme du déterminisme génétique dépassé et discrédité - a des connivences avec les grandes entreprises, à leur insu ou non, pour nous apporter le « meilleur des mondes » des OGM et le clonage chez les êtres humains et les animaux.
Il est devenu de plus en plus difficile pour les gens d’obtenir des informations scientifiques fiables et critiques pour décider non seulement quelles technologies adopter, mais plus important encore, qu’elle est la recherche scientifique qui doit être soutenue sur la base de ses mérites sur le plan social, éthique, environnemental et esthétique. Il s’agit d’une hypothèse très répandue et erronée, selon laquelle la science est neutre ou « sans valeur » et qu’elle est donc au-delà de tout reproche : mais la technologie découlant de la science peut être bonne ou mauvaise.
La science, par opposition aux dogmes religieux, ne porte pas sur des certitudes. Elle change tout le temps. Mais, comme dans tout autre domaine de l’activité humaine, le statu quo a tendance à s’accrocher trop longtemps, à cause des intérêts et des droits acquis pour d’énormes profits, des emplois supérieurs, de grosses bourses ou des allocations de recherche, du prestige et de la réputation personnelle.
Il est incroyablement difficile pour de nouvelles découvertes et de nouvelles idées, d’obtenir une audience dans la communauté scientifique élargie ou pour que les vieilles théories discréditées, comme la biologie mécaniste réductionniste et le néo-darwinisme, finissent par disparaître. Et c’est d’autant plus difficile quand la vieille garde est soutenue par les grandes entreprises qui ont repris en main tous les secteurs de la société, y compris les institutions académiques vénérées et les plus sacrées [2] ] The Corporate Take Over of Science (ISIS News 7/8).
Les intérêts corporatifs ont tellement infiltré nos institutions universitaires que les scientifiques ne sont plus libres de travailler pour le bien public ou pour dire la vérité, ou encore pour faire quelque chose de nouveau et de passionnant. Les scientifiques honnêtes qui insistent pour le faire sont persécutés et victimes, et par leurs propres institutions académiques qui devraient au contraire les protéger et les défendre.
La science qui n’est pas libre, tue l’imagination dont dépend l’avancement des activités scientifiques. Nous avons besoin d’une bonne recherche scientifique, indépendante et créative pour aider à sortir de la crise financière mondiale, sans parler de la crise alimentaire, de la crise sanitaire et du réchauffement planétaire et des changements climatiques. La libération de la science est une priorité absolue pour la survie des populations et pour la planète.

L’Institut de la Science dans la Société ISIS

L’Institut de la Science dans la Société (ISIS) a été fondé en 1999 pour fournir une information scientifique critique mais aussi accessible aux décideurs publics et politiques, pour envisager la science pour le bien public et pour promouvoir la responsabilité et la durabilité dans la recherche scientifique et dans les politiques concernant les sciences.
Mon mari Peter Saunders et moi, tous deux chercheurs universitaires, estimions que la science était trop importante pour être laissée seulement aux mains des vulgarisateurs, des philosophes ou des sociologues qui n’ont pas une solide formation dans les domaines scientifiques.
En particulier, le paradigme réductionniste, dérivé de la physique classique, a perdu de son utilité et fait beaucoup de tort aux peuples et à la planète. Nous avons pensé qu’il était grand temps d’aller au-delà du conformisme, vers une perspective holistique et biologique avec la physique quantique qui peut nous permettre de vivre de manière durable avec la nature, et plus précisément par l’intégration de notre économie humaine dans l’économie circulaire (ou thermodynamique) de la nature (voir [3] The Rainbow and the Worm, The Physics of organismes , ISIS publication, et [4] Living, Green and Circular, SiS 53) *.
* Version en français : "Vivre de façon vraiment écologique et avec des cycles en boucles fermées" par le Dr Mae-Wan Ho. Traduction et compléments de Jacques Hallard ; accessible sur le site http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article204&lang=fr
Notre objectif principal est la science, comment on peut sauver la science, - c’est l’amour de la science qui fait de nous des scientifiques avant tout - et comment faire fonctionner la science pour la société, pour les populations et pour la planète.
ISIS produit des rapports dynamiques qui sont affichés sur son site Web populaire www.i-sis.org.uk , et archivés par la British Library depuis 2009 dans le cadre du patrimoine documentaire national du Royaume-Uni. Les rapports sont distribués à une grande liste de destinataires par courrier électronique, qui inclut tous les secteurs de la société civile dans le monde entier, depuis de petits agriculteurs en Inde jusqu’aux décideurs qui travaillent au sein des Nations Unies.
[Note du traducteur : un certain nombre des rapports de l’ISIS ont été traduits en français et il sont accessbles soit sur les sites de l’ISIS et de l’APREIS http://www.apreis.org/ , soit, pour le plus grand nombre, sur le site ISIAS - Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales, http://yonne.lautre.net/spip.php?article4946 et http://isias.transition89.lautre.net/ ].
L’ISIS publie un magazine trimestriel joliment illustré et avant-gardiste, consacré aux Arts et aux Sciences, intitulé ‘Science in Society’ ; il contient des rapports d’actualité publiés en temps opportun, approfondis et influents, et ainsi que des monographies.
ISIS lance également de temps à autre, des campagnes majeures y compris pour une interdiction mondiale des OGM, pour un passage au développement durable, à une agriculture sans OGM et sans combustibles et carburants fossiles et enfin pour une économie véritablement verte. Ces thèmes ont été lancés avec des argumentaires et des rapports complets, tels que : The Case for Un monde sans OGM durable [5] en 2003, Which Energy ? [6] en 2006, Food Futures Now * Organic * Sustainable Fossil Fuel * gratuit [7] en 2008, suivis par [8] Green Energies - 100% Renewable en 2050 en 2009.
Notre dernière campagne pour la réintégration de la beauté et de la vérité dans les sciences et l’art, Quantum Jazz Biology, Medicine, and Art [9], a été lancée dans un cadre unique lors d’un évènement traitant des arts et des sciences, les 26 et 27 Mars 2011. Une usine de produits alimentaires a été transformée en l’espace d’une nuit en une galerie consacrée aux arts et à la musique, avec une salle de conférences autour du thème du « jazz quantique », de l’esthétique sublime de la cohérence quantique dans les systèmes vivants et dans tout l’univers animé.
Pour notre prochaine contribution, nous présentons ‘Couleurs de l’eau’, un festival inspiré par l’eau, du 12 au 28 Mars 2013, au Musée Menier à Londres (pour plus de détails, se reporter à notre site : http://www.i-sis.org.uk/coloursofwater/ ). Il y aura des expositions, des conférences, des ateliers et des spectacles multimédias, avec un casting international étonnant : des artistes, des scientifiques, des musiciens et d’autres dirigeants de mouvements sociaux, tous convaincus que la science et l’art autour de l’eau détiennent la clé pour une transformation sociale en marche vers le paradigme biologique. Venez et faites la révolution qui arrive : vous êtes tous invités.

Libérer l’imagination

La libération de la science est évidemment très importante, mais la libération de l’imagination l’est plus encore, et c’est pourquoi nous prenons l’art et la science tellement au sérieux. Les scientifiques, en particulier les plus grands scientifiques, sont motivés par la beauté de l’ordre naturel des choses. Si intensément ressenti est l’amour pour la beauté d’une théorie scientifique que certains scientifiques ne semblent pas se soucier de savoir si la théorie se trouve être vraie. Heureusement, les théories vraiment belles ont tendance à être vraies, en ce sens que leurs prédictions peuvent être testées et confirmées empiriquement.
D’origine indienne, l’astrophysicien américain Subrahmanyan Chandrasekhar (1910-1995), lauréat du prix Nobel 1983 pour ses travaux sur l’évolution des étoiles, s’était exprimé dans son livre Truth and Beauty, Aesthetics and Motivation in Science, publié en 1987. Dans mon propre essai inspiré par sa thèse [10] ] Why Beauty is Truth and Truth Beauty (SiS 50), je soutiens que le même amour de la beauté et de la vérité (authenticité) motive les meilleurs artistes autant que les meilleurs scientifiques et, partant de là, l’art et la science sont tout à fait sembles à ce sujet. Il semble aussi tout à fait évident que rien ne peut être vraiment compris sans être profondément ressenti, et donc un scientifique doit être un poète romantique dans l’âme, tout comme l’artiste en quête de vérité et d’authenticité doit avoir l’intuition d’un scientifique, touchant la cohérence et la concordance.
Dans mon essai, je souligne que la transcendance de l’ordinaire est une marque de beauté à la fois dans la science et dans l’art. C’est pourquoi il faut se méfier des pédagogues qui insistent sur la réduction des sciences et des mathématiques à une expérience quotidienne prosaïque. C’est aussi pourquoi nous devrions nous accrocher à cette inspiration muette, avec le sentiment sublime de la beauté qui vous laisse sans voix, car c’est ce qui enflamme l’imagination vers de grandes théories scientifiques et vers les œuvres d’art.
La science servile bride et étouffe l’imagination. Sans imagination (et sans intuition), la vraie science est impossible. L’intuition est la capacité à percevoir quelque chose immédiatement, sans raisonnement conscient. L’imagination va encore plus loin : c’est la capacité d’évoquer des images et des idées qui ne sont pas immédiatement présentes d’après nos sens. Elle est une invitation à un envol fantaisiste qui vous ouvre tout l’univers dans le regard de votre esprit.
Albert Einstein (1879-1955) avait dit à propos de la découverte des lois de la physique [11] : « Il n’y a aucune explication logique à la découverte de ces lois élémentaires. Il y a seulement là le chemin de l’intuition, qui est aidé par un sentiment de l’ordre qui se trouve caché derrière l’apparence ».
Richard Feynman (1918-1988) a été parmi les plus grands scientifiques du 20 ème siècle, et peut-être le plus imaginatif. Dans un ouvrage monumental The Character of Physical Law, qui met à nu les profonds mystères de l’univers physique et sa relation difficlie avec les mathématiques pour les non-initiés, il avait écrit [12] : « Une nouvelle idée est extrêmement difficile à faire émerger par la pensée. Il faut une imagination fantastique ».
William Ian Beardmore Beveridge (1908-2006), dans son ouvrage The Art of Investigation scientifique, publié en 1957, dit ceci [13] : « Les faits et les idées sont inanimés en eux-mêmes, et c’est l’imagination qui leur donne vie » (Il va sans dire que vous devez également suivre l’imagination avec une pensée rationnelle pour réussir).
La science et l’imagination vont de pair, et la seule façon de s’assurer qu’elles restent ensemble, c’est d’avoir une éducation qui inclut à la fois la science et l’art, quelle que soit la spécialisation. De nombreuses universités des États-Unis ont déjà besoin d’un cours sur le calcul pour ceux qui se spécialisent dans les arts et les sciences humaines et des cours sur les arts pour les scientifiques.
Richard Feynman est un modèle merveilleux : non seulement il savait jouer superbement sur des bongos et d’autres instruments de musique, mais il avait également appris à peindre assez bien pour se permettre un one-man show ; il savait aussi se transformer à la demande en un expert spécialisé sur la culture maya et il était devenu un critique de l’enseignement des sciences, également un biologiste, même si ce ne fut que brièvement, et encore un as du crochetage pour l’ouverture de serrures et beaucoup d’autres choses en réponse aux défis et aux opportunités qui se trouvèrent sur son chemin [14].

Comment libérer la science et l’imagination ?

Comment pouvons-nous libérer la science et l’imagination ? Avant tout, nous devons promouvoir l’ouverture et la transparence. Les débats publics sur les désaccords scientifiques devraient être encouragés, et dans des termes que le public peut arriver à comprendre. La culture scientifique critique devrait être encouragée pour le grand public ainsi que chez les décideurs politiques, de sorte que ça ne soit pas seulement la parole d’un « expert » contre un autre.
Les politiciens ne devraient jamais tomber dans le piège qui consiste à supposer que ce que la majorité des scientifiques disent, doit être la vérité et qu’ils doivent avoir raison. Ne jamais faire confiance aux politiciens qui sont des ignares et des analphabètes dans les matières scientifiques. La science doit être fondée sur des preuves pour que tout un chacun puisse juger par lui-même. Il n’y a rien de spécial à propos des preuves scientifiques. Elles doivent être examinées comme tout autre type de preuve et elles doivent être jugées en conséquence.
Nous devons soutenir les « francs-tireurs » et les « dissidents », car ils sont très probablement les vrais innovateurs. Malheureusement, ils sont souvent isolés, s’ils ne sont pas mis à l’écart, car la tendance est de soutenir les groupes de plus en plus grands qui font de la recherche conventionnelle et qui sont souvent ennuyeux et inutiles. Chaque groupe devrait comprendre les personnes qui vont au-delà du statu quo, et en effet, les propositions de recherche doivent être jugées sur la façon dont elles vont bien au-delà du statu quo, car c’est ce qui fait la science, avant tout autre chose. Les vrais scientifiques sont des contestataires au fond d’eux-mêmes.
Enfin, les scientifiques doivent travailler en étroite collaboration avec ceux et celles que leur recherche touche le plus directement ; par exemple, les scientifiques travaillant en agronomie devraient travailler en étroite collaboration avec les agriculteurs. Les scientifiques devraient être encouragés à participer à la résolution de problèmes réels qui se posent à la société.
Vous allez sans doute dire : « Comment les scientifiques peuvent-ils obtenir les financements dont ils ont besoin, tout en restant libres et indépendants ?
Il y a eu la suggestion d’une action envers les industriels pour soutenir une recherche indépendante sur les risques se rapportant aux produits dont ils font la promotion. À mon avis, l’indépendance et la liberté des scientifiques de publier et de dire la vérité doivent être garanties par la loi, peu importe qui est le soutien de leurs recherches. Ceci est bénéfique pour toutes les parties concernées, en particulier dans le long terme.
On m’a demandé si nous pouvons garantir que la science soit utilisée pour un objectif démocratique et socialement juste, alors qu’elle est utilisée (et financée) par un système capitaliste (voir [15] Mae-Wan Ho on Science and Democracy, SiS 51). Ma réponse est la suivante.
Cela dépend de ce que vous appelez un système capitaliste. Est-ce un système coopératif de propriété collective des capitaux ? Est un système dans lequel quelques sociétés contrôlent le monde entier comme la conséquence inévitable du capitalisme ?
J’ai souvent considéré qu’étant donné un bon type de science, par exemple une science biologique qui reconnaissait pleinement la coopération et la réciprocité que la nature maintient (par opposition au paradigme réductionniste actuel de la concurrence et de l’exploitation), le système politique approprié apparaîtra s’il est apte à garantir que la science sera utilisée de façon démocratique et que ses applications se termineront socialement de façon juste.

Pour conclure

En résumé, afin de libérer les sciences et l’imagination, nous devons
Garder et regarder ensemble les enseignements des sciences et des arts, avec peu de spécialisation, afin de créer une société cultivée sur le plan scientifique.
Promouvoir l’ouverture et la transparence dans la pratique des travaux scientifiques.
Protéger par la loi les scientifiques indépendants et honnêtes, pour qu’ils puissent dire la vérité.
Retirer tous les conflits d’intérêts avec les organismes qui sont chargés de la réglementation et des contrôles.
Soutenir les revues ouvertes avec des validations par des pairs et ouvrir des débats sur les désaccords scientifiques.
Rejeter la confidentialité commerciale sur toute question concernant la sécurité et la sûreté.
Allouer des fonds beaucoup plus importants pour des recherches à risques élevés.
Promouvoir l’innovation en incitant à relever les défis par rapport aux approches conventionnelles
Introduire une surveillance et un examen citoyen ouvert sur le financement des programmes de recherche scientifique.

Références

1. Ho MW. Genetic Engineering Dream of Nightmare ? The Brave New World of Bad Science and Big Business, Third World Network, Gateway Books, MacMillan, Continuum, Penang, Malaysia, Bath, UK, Dublin, Ireland, New York, USA, 1998, 1999, 2007 (reprint with extended Introduction). http://www.i-sis.org.uk/genet.php http://www.i-sis.org.uk/genet.php
2. Ho MW. The corporate takeover of science. Review of Captive State : The Corporate Takeover of Britain, by George Monbiot, Macmillan, London, 2000, http://www.i-sis.org.uk/isisnews/i-sisnews7-35.php
3. Ho MW. The Rainbow and the Worm, the Physics of Organisms, World Scientific, 1993, 2nd edition, 1996, 3rd enlarged edition, 2008, Singapore and London.
4. Ho MW. Living, green & circular. Science in Society 53, 20-23, 2012.
5. Ho MW and Lim LC. The Case for a GM-Free Sustainable World, Independent Science Panel Report, Institute of Science in Society and Third World Network, London and Penang, 2003 ; republished GM-Free, Exposing the Hazards of Biotechnology to Ensure the Integrity of Our Food Supply, Vitalhealth Publishing, Ridgefield, Ct., 2004 (both available from ISIS online bookstore http://www.i-sis.org.uk/onlinestore/books.php#1)
6. Ho MW, Bunyard P, Saunders PT, Bravo E and Gala R. ISIS and TWN, London and Penang, 2006.
7. Ho MW, Burcher S, Lim LC, et al. Food Futures Now, Organic, Sustainable, Fossil Fuel Free, ISIS and TWN, London, 2008. http://www.i-sis.org.uk/foodFutures.php
8. Ho MW, Cherry B, Burcher S and Saunders PT. Green Energies, 100 % Renewables by 2010, ISIS/TWN, London, Penang, 2009, http://www.i-sis.org.uk/GreenEnergies.php
9. Quantum Jazz Biology, Medicine, & Art. Di you miss the science/art “event of a life time” ? ISIS, 5 May 2011, http://www.i-sis.org.uk/event_of_a_life_time.php
10. Ho MW. Why beauty is truth and truth beauty. Science in Society 50, 32-37, 2011.
11. Einstein A. cited in Beveridge WIB. The Art of Scientific Investigation, Norton, New York, 1957.
12. Feynman RP. The Character of Physical Law, 1965, with an Introduction by Paul Davis, Penquin Books, London, 1992.
13. Beveridge WIB. The Art of Scientific Investigation, Norton, New York, 1957.
14. Feyman RP. “Surely You’re Joking, Mr. Feyman !” Adventures of a Curious Character, Bantam Books, New York, 1988.
15. Mae-Wan Ho on science & democracy, Interview by Emma Hughs of Red Pepper magazine. Science in Society 51, 14-17, 2011.
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Définitions et compléments du traducteur :

Libérons les sciences et l’imagination

Traduction, définitions et compléments en français :

Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant. Relecture et corrections Christiane Hallard-Lauffenburger, professeur des écoles.
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