Accueil > Pour en savoir plus > Sciences naturelles > Biosciences > OGM > OGM & Pesticides & Plantes résistantes > "Une étude confirme que les cultures de plantes génétiquement modifiées (…)

"Une étude confirme que les cultures de plantes génétiquement modifiées (OGM) conduisent à une augmentation de l’utilisation des pesticides" par le Dr Eva Sirinathsinghji

Traduction et compléments de Jacques Hallard

dimanche 25 novembre 2012, par Sirinathsinghji Eva

ISIS OGM Pesticides
Une étude confirme que les cultures de plantes génétiquement modifiées (OGM) conduisent à une augmentation de l’utilisation des pesticides
Study Confirms GM crops lead to increased Pesticide Use
Les technologies des modifications génétiques ont conduit à une augmentation de l’utilisation des pesticides de 7%. Dr Eva Sirinathsinghji

ISIS Report 11/08/12
L”article original en anglais s’intitule Study Confirms GM crops lead to increased Pesticide Use : il est consultable sur le site http://www.i-sis.org.uk/Study_Confirms_GM_crops_Increased_Pesticide_Use.php?printing=yes
S’il vous plaît diffusez largement et rediffusez à vos représentants politiques, mais veuillez donner l’URL de l’original et conserver tous les liens vers les articles sur notre site Internet ISIS. Si vous trouvez ce rapport utile, vous pouvez soutenir ISIS en vous abonnant à notre magazine Science in Society, et encourager vos amis à le faire. Ou encore jeter un oeil à notre librairie ISIS bookstore pour les autres publications

Une nouvelle étude scientifique, validée par des pairs, a emporté les affirmations répétées et persistantes, émanant des grandes sociétés des agritechnologies, selon lesquelles les cultures de plantes génétiquement modifées (OGM) sont bénéfiques pour l’environnement et la santé humaine par le fait qu’elles réduiraient l’utilisation des pesticides.
L’étude, dirigée par le professeur Charles Benbrook de la Washington State University, aux Etats-Unis a été publiée dans la revue scientifique Environmental Sciences Europe ; elle montre que l’utilisation globale des pesticides aux États-Unis a augmenté de 7% entre 1996 et 2011. Plus important encore, cette hausse est le résultat direct des cultures des organismes génétiquement modifiés (OGM) [1].
Les cultures de plantes tolérantes aux herbicides (HT), principalement celles qui sont tolérantes à l’herbicide Roundup de Monsanto à base de glyphosate, ont augmenté l’utilisation d’herbicides de 239 millions de kilogrammes.
Par ailleurs, les cultures de plantes génétiquement modifiées exprimant les toxines insecticides issues de Bacillus thuringiensis toxines (Bt) ont permis de réduire l’utilisation d’insecticides de 59 millions de kilogrammes. Mais l’émergence de parasites devenus résistants au Bt signifie que l’utilisation d’insecticides devrait augmenter dans un proche avenir.
S’appuyant sur des données accessibles par le public auprès de l’USDA, l’étude a élaboré un modèle pour quantifier les impacts des 6 grandes cultures de plantes génétiquement modifiées sur les kilogrammes de pesticides appliqués par hectare et pour l’ensemble des surfaces agricoles cultivées avec des OGM. Les 6 cultures sont le maïs, le soja et le coton tolérants au glyphosate, le maïs Bt ciblant la pyrale du maïs, le maïs Bt ciblant la chrysomèle des racines du maïs et le coton Bt ciblant les insectes lépidoptères.
Les données de cultures des plantes génétiquement modifiées et des plantes non OGM ont été comparées pour évaluer l’impact des cultures transgéniques sur les taux d’application des pesticides. Sur les 239 millions supplémentaires de kg de l’herbicide appliqué (527 millions de livres) sur la période 1996-2011, le soja représente 70% de l’augmentation totale à travers les trois types de cultures de plantes tolérantes aux herbicides, la plupart du temps avec une dépendance envers le glyphosate. En outre, les données montrent que, bien que l’utilisation de pesticides ait diminué de 1996-2002, elle a ensuite augmenté depuis 2002, sous l’effet de deux facteurs principaux.
Le premier facteur est une réduction des herbicides appliqués aux cultures non tolérantes aux herbicides, ce qui peut s’expliquer par les progrès croissants réalisés par l’industrie des pesticides pour découvrir des matières actives herbicides plus puissantes et efficaces à des niveaux d’utilisation progressivement plus faibles. Entre 1996 et 2006, le nombre d’herbicides du soja enregistrés et autorisés à l’emploi à des niveaux inférieurs à 0,11 kg / ha est passé de 9 à 17. En conséquence, la quantité d’herbicides appliqués aux cultures conventionnelles a régulièrement diminué depuis 1996. En revanche, le glyphosate est un herbicide qui est habituellement appliqué à des doses relativement fortes : entre 0,67 à 0,9 kg / ha.
Le deuxième facteur important de l’augmentation de l’utilisation des pesticides en raison de cultures de plantes OGM est la propagation de ‘mauvaises herbes’ résistantes au glyphosate. Les auteurs suggèrent que c’est, de loin, le facteur le plus important dans l’augmentation de l’utilisation des herbicides durant la dernière décennie.
Depuis l’émergence de ray-grass résistant au glyphosate en 1996 en Australie, il y a eu 22 autres espèces d’espèces qui sont résistantes et qui ont contraint certains agriculteurs à abandonner leurs cultures en raison de la gravité et de la résilience des soi-disant « super mauvaises herbes » (voir [2] Monsanto Defeated by Roundup-Resistant Weeds SiS 53) *.
* Version en français "Les ‘mauvaises herbes’ résistantes au Roundup sont une défaite pour Monsanto" par le Dr Eva Sirinathsinghji. Traduction et compléments de Jacques Hallard ; accessible sur http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article195&lang=fr
La majorité des espèces résistantes qui ont été décrites depuis 2005, reflétent la pression de sélection extrême qui s’est exercée sur les plantes à la suite des applications de glyphosate à grande échelle.
La résistance des parasites aux toxines Bt n’a été que récemment rapportée et décrite : elle n’est donc pas en parallèle avec les effets observés avec les ‘mauvaises herbes’ devenues résistantes au glyphosate. Cependant, les populations de chrysomèles des racines du maïs deviennent résistantes à la toxine Cry3Bb1 [3] (voir [4] Bt Resistant Rootworm Spreads, SiS 52) *,
* Version en français : "Les chrysomèles résistant aux toxines Bt se propagent dans différents pays" par le Dr Eva Sirinathsinghji. Traduction et compléments de Jacques Hallard ; accessible sur http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article189&lang=fr
De ce fait, la réduction de l’utilisation des insecticides est menacée, en particulier lorsque les entreprises conseillent aux agriculteurs à revenir aux insecticides applicables sur les sols, comme base d’un outil de gestion des cultures. Non seulement cette augmentation des pesticides constitue une charge économique supplémentaire, mais, avant tout, elle nie complètement le but principal des cultures de plantes Bt.
Un point important soulevé par l’étude rapportée est la notion de l’évaluation des toxines Bt produites par les cultures transgéniques en tant qu’ « insecticides appliqués ». Lorsque les toxines Bt sont appliquées de manière exogène, elles seraient incluses dans les chiffres comme insecticides utilisés. Bien qu’il existe des différences entre les toxines Bt exogènes Bt et celles qui sont produites par les plantes génétiquement modifiées, la charge environnementale en pesticides peut en effet être la même.
En outre, les cultures d’OGM Bt augmentent la probabilité d’ingestion de l’insecticide par les animaux et par les êtres humains, ce qui présente plus de risques que les pulvérisations de Bt qui peuvent être délavées et qui se décomposent au soleil. Les cultures de plantes Bt ont été associées à des problèmes de santé, notamment des problèmes respiratoires, des allergies et des troubles de l’immunogénicité, des dommages aux organes internes, ainsi que des lésions cutanées et oculaires (voir [5] Bt Crops, Failures and Hazards, SiS 53) *
* Version en français "Les échecs et les dangers des plantes génétiquement modifiées" par le Dr. Eva Sirinathsinghji.Traduction et compléments de Jacques Hallard ; accessible sur http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article210&lang=fr
Avec la déréglementation proposée pour des plantes génétiquement modifiées tolérantes à l’herbicide 2,4-D, il est prévu que cet herbicide devrait augmenter d’environ 30 fois par rapport aux niveaux de 2010, si 55% de maïs tolérant à l’herbicide 2,4-D était couplé avec 2,3 applications à raison 0,94 kg / ha en moyenne. Cet herbicide s’est montré lié à des problèmes sanitaires, y compris des malformations congénitales, donc cette hausse spectaculaire des applications de 2,4-D, constituerait un problème de santé publique énorme.
Bien que peu d’études aient tenté de calculer les niveaux d’application des pesticides, ceux qui vivent et travaillent dans les zones d’utilisation des pesticides sont plus que conscients de ces faits. Toutefois, l’industrie des OGM est une machine de propagande bien rôdée qui déforme sans cesse les faits par de la désinformation et des mensonges.
Toutefois, l’accumulation de données évaluées et validées par des pairs, commence à dominer le bruit créé par les industriels. Maintenant, nous avons des données montrant que l’utilisation des pesticides est à la hausse. Les risques sanitaires aussi bien qu’environnementaux qui sont posés par l’emploi du glyphosate et des toxines Bt, ont été décrits dans plus de 100 études examinées par des pairs (voir [5, 6] Why Glyphosate Should be Banned, SiS 56) *
* La version en français s’intitule "Pourquoi le glyphosate, matière active à effet herbicide, devrait être interdit" par le Dr Eva Sirinathsinghji et le Dr Mae-Wan Ho Traduction par Jacques Hallard ; elle est accessible sur le site http://isias.transition89.lautre.net/
Il devient de plus en plus évident que ces substances très nocives doivent être retirées du marché jusqu’à ce qu’elles été évaluées et qualifiées comme sûres et inoffesives, à la fois pour les êtres vivants, en particulier pour les populations humaines, et pour la planète.

Références

1. Benbrook C. Impacts of genetically engineered crops on pesticide use in the U.S. - the first sixteen years. Environmental Sciences Europe 2012, 24,24 doi:10.1186/2190-4715-24-24
2. Sirinathsinghji E. Monsanto Defeated By Roundup Resistant Weeds.Science in Society 53, 40-41, 2011.
3. Gassmann AJ, Petzold-Maxwell JL, Keweshan RS, Dunbar MW. Field-evolved resistance to Bt maize by Western corn rootworm.PLoS One2010, 6, e22629.
4. Sirinathsinghji E. Bt Resistant Rootworm Spreads. Science in Society 52, 34-36, 2012
5. Sirinathsinghji E. Bt Crops Failures & Hazards.Science in Society 53, 44-45, 2012
Sirinathsinghji E & Ho MW. Why Glyphosate Should be Banned Science in Society 56, to appear© 1999-2012 The Institute of Science in Society

Contact the Institute of Science in Society
MATERIAL ON THIS SITE MAY NOT BE REPRODUCED IN ANY FORM WITHOUT EXPLICIT PERMISSION. FOR PERMISSION, PLEASE CONTACT ISIS

Traduction en français

par Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant.
Relecture et corrections : Christiane Hallard-Lauffenburger, professeur des écoles
Honoraire
Adresse : 585 19 chemin du Malpas 13940 Mollégès France
Courriel : jacques.hallard921 @ orange.fr
Fichier : ISIS OGM Study Confirms GM crops lead to increased Pesticide Use French version.2