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"On ne peut plus ignorer l’alerte sur les cancers résultant des OGM" par le Prof Peter Saunders et le Dr Mae-Wan Ho

Traduction et compléments de Jacques Hallard

vendredi 2 novembre 2012, par Ho Dr Mae-Wan, Saunders Professeur Peter

ISIS Santé OGM
On ne peut plus ignorer l’alerte sur les cancers résultant des OGM
GM Cancer Warning Can No Longer Be Ignored
Les dernières découvertes de cancers et de décès résultant d’un maïs génétiquement modifié [OGM] et de l’herbicide Roundup, sont le résultat d’une étude de toxicologie à long terme qui est la plus approfondie jamais réalisée sur les aliments issus d’OGM ; nous les ignorons à nos risques et périls. Prof Peter Saunders et le Dr Mae-Wan Ho

Rapport de l’ISIS en date du 24/10/2012
Une version entièrement référencée de ce rapport intitulé GM Cancer Warning Can No Longer Be Ignored est accessible par les membres de l’ISIS sur le le site http://www.i-sis.org.uk/GM_cancer_warning_can_no_longer_be_ignored.php  ; elle est par ailleurs disponible en téléchargement ici
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Dans les musées du Vatican à Rome, se trouve une statue de Laocoon et ses fils. La légende veut que Laocoon ait essayé de mettre en garde ses concitoyens contre la prise du cheval de bois que les Grecs avaient laissé en dehors de leurs portes. Ce n’était pas un cadeau, mais une ruse destinée à permettre aux soldats grecs d’entrer dans la ville. Les dieux grecs, qui voulaient voir la ville de Troie détruite, envoyèrent des serpents de mer pour tuer Laocoon. Les Troyens furent convaincus que le cheval était en effet sacré : ils ont ouvert les portes et ont traîné le cheval dans la ville. Le résultat en a été la destruction totale de Troie et de son empire.
Les industriels des biotechnologies font tout leur possible pour nous convaincre que les OGM sont la clé pour nourrir le monde affamé, alors que, de toute évidence, les biotechnologies ne profitent qu’aux seules entreprises. Chaque fois que quelqu’un essaie de mettre en garde et de lancer une alerte sur les dangers des OGM, l’industrie répond en faisant tout son possible pour discréditer le dénonciateur et éviter que l’avertissement ne se lfasse entendre. Nous avons déjà vu ce qui est arrivé à Arpad Pusztai ([1] Pusztai Publishes Amidst Fresh Storm of Attack , ISIS News 3), à David Quist et Ignacio Chapela ([2] Who’s Afraid of Horizontal Gene Transfer ?, SiS 15), ainsi qu’à Irina Ermakova ([3] Science and Scientist Abused, SiS 36) pour n’en citer que quelques-uns ; on peut également ajouter Nancy Oliviera ([4] Big Business = Bad Science ? ISIS News 9/10) et David Healy ([5] The Depressing Side of Medical Science, SiS 39), car l’industrie pharmaceutique n’est pas moins corrompue que le secteur des biotechnologies.

Le lien entre le cancer et le maïs génétiquement modifié [OGM], ainsi qu’avec l’herbicide Roundup, a eu " l’effet d’une bombe"

Le dernier avertissement - peut-être le plus spectaculaire à ce jour – provient d’un article publié en ligne le 19 septembre 2012 dans la revue Food and Chemical Toxicology et qui rapporte des taux élevés de mortalité et des cancers chez des rats nourris avec du maïs génétiquement modifié [OGM] de Monsanto : le NK603 et / ou avec l’herbicide Roundup, par rapport aux témoins non traités [6].
L’étude réalisée par Gilles-Eric Séralini et son équipe de l’Université de Caen, en France, a impliqué le plus grand nombre de rats suivis pendant toute leur durée de vie sur deux ans. Par tous ces aspects, c’est l’étude toxicologique la plus approfondie à long terme qui n’ait jamais été réalisée à ce jour avec des aliments génétiquement modifiés [7]. Séralini a présenté les résultats au sein du Parlement européen, [ainsi que devant deux commissions à l’Assemblée Nationale à Paris].
L’ancienne Ministre de l’Environnement en France, Corinne Lepage, députée européenne, dit que l’étude a fait "l’effet d’une bombe", remettant en cause toutes les réglementations existantes et les autorisations concernant les OGM. 
Les OGM sont approuvés et autorisés dans l’Union européenne, et ailleurs, sur la base d’une étude toxicologique alimentaire de 90 jours au mieux, réalisée par les entreprises de biotechnologie. La principale conclusion de la nouvelle étude est que les tumeurs et d’autres effets graves pour la santé sont apparus au bout de 4-7 mois, ce qui aurait été omis dans tous les tests précédents.
Le même jour où l’étude a été publiée, le gouvernement français a demandé à un observatoire en matière de santé, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, d’enquêter sur les nouvelles découvertes publiées [8].
Le lendemain, l’Autriche a invité l’Union Européenne à revoir son processus d’approbation des aliments issus d’OGM [9]. En une semaine, la Russie a suspendu l’importation et l’utilisation du maïs OGM provenant des États-Unis [10]. Le 10 octobre 2012, la société Vilmorin, quatrième groupe mondial du secteur des semences et holding de Limagrain, a décidé d’abandonner ses essais d’OGM prévus sur le terrain en France [11].
La réponse du lobby pro-OGM a été tout aussi spectaculaire et immédiate. Au Royaume-Uni, l’organisation Science Media Centre (SMC), financée par l’industrie, a émis des citations de soit-disant « spécialistes experts » (les conflits d’intérêts ne sont pas divulgués) dans une tentative de discréditer l’étude en question. Elle a été suivie par un déluge d’attaques au pied levé et de critiques largement hors de propos, émanant de l’establishment scientifique et des organismes officiels de réglementation à travers le monde (voir plus loin).
La fameuse organisation européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui a autorisé le maïs OGM, a publié son premier examen de l’étude - en attendant un examen détaillé - affirmant, sans surprise, qu’il n’y a aucune nécessité de réévaluer la sécurité parce que l’étude est « de qualité scientifique insuffisante ».
Corinne Lepage a exprimé de sérieuses préoccupations quant à l’examen initial de l’EFSA, qui ne se lit pas comme des opinions mûrement réfléchies, mais comme un ensemble de points distribués à la hâte par le lobby pro-OGM. Elle a insisté sur le conflit d’intérêts concernant Andrew Chesson, l’une des deux seules personnes nommées par l’EFSA pour examiner l’étude : il faisait partie du groupe qui a initialement approuvé le maïs génétiquement modifié NK603 et il a effectivement aidé à préparer le projet de document pour recommander son approbation et son autorisation. Ainsi, Andrew Chesson agit en tant que « juge et partie » [7]. Il s’avère que Andrew Chesson a également participé à discréditer son ancien collègue Arpad Pusztai : il avait présidé le comité de vérification qui avait trouvé à redire à la suite des travaux de recherche de Pusztai.
L’EFSA a depuis été critiquée par la Cour des comptes européenne pour la gestion inadéquate des conflits d’intérêts [12]. Ce ne fut pas une surprise car les conflits d’intérêts sont monnaie courante au sein de l’EFSA. Déjà en mai 2012, le président du conseil d’administration de l’EFSA avait été contraint à la démission en raison de ses liens avec l’industrie. Juste un mois plus tôt, l’EFSA avait reconnu auprès du Médiateur européen qu’il n’avait pas bien répondu au cas de Suzy Renckens, l’ancien chef de l’unité OGM de l’EFSA, qui avait quitté l’EFSA et déménagé pour un travail de lobbying auprès du géant des biotechnologies Syngenta. Et le président du comité des OGM Harry Kuiper avait clairement utilisé sa position pour influencer le travail du groupe dans une direction qui était favorable à l’industrie.
L’organisation ‘Les Amis de la Terre’ a condamné l’EFSA pour avoir toujours été du côté des industriels des biotechnologies et d’avoir ignoré les préoccupations sanitaires et environnementales résultant des cultures de plantes génétiquement modifiées. Cette organisation a appelé les gouvernements nationaux et les autorités en charge de la sécurité au sein de de l’Union Européenne : a) à suspendre immédiatement toutes les cultures de plantes OGM tolérantes au Roundup qui sont mises sur le marché, b) que la Commission européenne décide de suspendre toutes les nouvelles autorisations d’OGM, c) de commencer et de mettre en route une réforme avec toutes les parties concernées sur la façon dont les risques des aliments génétiquement modifiés doivent être évalués, d) et enfin pour que l’Union Européenne revoie la sécurité de l’herbicide Roundup (à base de la matière active glyphosate), y compris le lien entre les cultures des plantes génétiquement modifiées et l’utilisation de cet herbicide.
Greenpeace a aussi appelé à geler immédiatement les approbations et autorisations des nouvelles plantes génétiquement modifiées et à envisager une nouvelle conception des tests en matière de sécurité sur le long terme.
Ces deux organisations devraient à la fois lancer un appel pour l’interdiction du glyphosate, du fait des preuves accablantes qui pèsent sur cet herbicide et qui sont encore plus fortes et manifestes que pour les OGM, d’une part, et pour que les niveaux maximaux admissibles de glyphosate soient revus et relevés de 100-150 fois dans l’Union Européenne, d’autre part, si Monsanto continue de faire a sa façon comme par le passé (voir [13] Why Glyphosate Should Be Banned, ISIS Report) *.
* Version en français : ‘Le glyphosate devrait être interdit’

Le test de toxicologie alimentaire à long terme et le plus approfondi qui a été conduit à ce jour

Les résultats présentés par le groupe Séralini ne sont pas ceux d’une étude isolée, révélant soudain que des aliments génétiquement modifiés et que l’herbicide le plus largement utilisé dans le monde, pouvaient être toxiques ou cancérigènes. Ce sont les derniers des résultats similaires à ceux tirés à partir d’expérimentations de laboratoire, soutenus par l’expérience des agriculteurs et des ouvriers agricoles travaillant dans le monde entier [13].
En 2007, l’EFSA a donné son approbation pour les maïs MON 863, MON 810 et NK603 de Monsanto, tous génétiquement modifiés pour être tolérants à l’herbicide Roundup de cette même société Monsanto, sur la base de résultats des essais d’alimentation sur des rats, effectués par l’entreprise elle-même. Des différences étaient déjà apparues entre les rats nourris avec du maïs OGM et les rats non traités, servant de témoins de contrôle, mais elles avaient été rejetées comme « n’étant pas biologiquement significatives » [6].
Séralini et son équipe de Caen ont entamé une procédure arguant de la liberté d’information auprès de la Cour européenne pour obtenir les données brutes de Monsanto. Après une ré-analyse des données, ils ont constaté que, contrairement à ce que l’entreprise avait déclaré et que les autorités chargées de la réglementation avaient accepté, il y avait bien eu en effet des différences statistiquement et biologiquement importantes.
Mais l’EFSA a examiné les données à nouveau, et ses experts ont indiqué qu’ils étaient encore convaincus qu’aucune des différences n’était biologiquement significative. Séralini et son équipe ont alors décidé que la meilleure façon de régler le problème serait de procéder à leur propre expérience.
Il s’est avéré qu’il était difficile d’organiser les essais de toxicologie alimentaire parce que les ententes d’intendance que les agriculteurs doivent signer, stipulent que non seulement les semences ne doivent pas être reproduites, mais aussi que leur utilisation pour la recherche est interdite sans une autorisation expresse [14]. Cela empêche efficacement quiconque d’apprendre quelque chose sur les cultures de plantes génétiquement modifiées, au-delà de ce que la société veut bien que le public entende.
Après quelques efforts, les chercheurs du groupe de Caen ont réussi à mettre la main sur le maïs NK 603 génétiquement modifié et cultivé convenablement, ainsi que sur une variété quasi équivalente mais non OGM [6].
Les chercheurs ont utilisé 200 animaux (100 mâles et 100 femelles) dans leur expérience, qui a duré deux ans, alors qu’en revanche, les tests réglementaires ne s’étalent généralement que jusqu’à trois mois et qu’ils ne peuvent impliquer que seulement 10 animaux. Pour conduire leur expérience, ils ont eu recours aux ‘Bonnes Pratiques de Laboratoire’ et au protocole de l’OCDE pour les essais de toxicité, et d’autres paramètres ont été mesurés et plus fréquemment obervés que ce que le protocole de l’OCDE exige.
Afin de distinguer les effets causés par le maïs génétiquement modifié, par l’herbicide seul, ou encore par les deux facteurs étudiés, Séralini et ses collègues ont divisé les rats mâles et femelles séparément en neuf groupes de traitements, chacun d’eux comprenant dix rats. Trois groupes ont été nourris avec les mêmes proportions d’alimentation avec le maïs OGM qui avait été pulvérisé avec de l’herbicide Roundup, trois grouupe ont reçu les mêmes proportions d’aliments génétiquement modifiés, mais provenant de cultures qui n’avaient pas été traitées, et trois groupes ont été étudiés avec une variété de maïs la plus isogénique (c’est à dire non-OGM), mais avec différentes quantités de l’herbicide Roundup ajouté à l’eau. Le dixième groupe a été nourri seulement avec une alimentation standard : du maïs non GM et de l’eau ordinaire.
Les quantités de Roundup qui ont été ajoutées sont les suivantes : (a) la quantité que l’onretrouve le plus souvent dans l’eau du robinet, soit 50 ng / L de glyphosate, (b) la limite maximale de résidus (LMR) pour le glyphosate dans certains aliments, soit 400 mg / kg, et 2,25 g / L, soit la moitié de la dilution minimale qui est autorisée et appliquée pour les divers usages en agriculture.
Les chercheurs ont utilisé le Roundup dans les expériences, alors que la plupart des essais antérieurs ont été effectués en utilisant seulement le glyphosate, la seule matière active de la spécialité commerciale. La différence est que, comme la plupart des formulations exclusives, le Roundup contient des adjuvants, des substances ajoutées afin de permettre au principe actif (c’est-à-dire le glyphosate) de pénétrer dans l’organisme végétal ciblé de façon efficace, et il semble raisonnable de supposer que ces substances pourraient aussi bien produire leurs effets sur les organismes non ciblés.
Comme ils s’y attendaient après leur analyse des résultats de Monsanto, Séralini et son équipe ont découvert des signes de toxicité dans le foie et les reins des rats traités. Cependant, l’effet le plus inquiétant, et celui qui n’avait pas été prévu lorsque l’expérience a été conçue, a été l’augmentation du nombre de décès prématurés et des cas de tumeurs. Chez les femelles, il y avait 2-3 fois plus de décès dans tous les groupes traités par rapport aux témoins jusqu’à la fin de l’expérience. Au début du 24ème mois, 50-80 pour cent des femelles ont développé des tumeurs dans tous les groupes traités, tandis que seulement 30 pour cent des animaux témoins ont été touchés.
Chez les mâles traités, les congestions hépatiques et la manifestation d’une nécrose étaient 2,5 à 5,5 fois celles que l’on observe chez les témoins ; de graves maladies des reins sont 1,3 à 2,3 fois celles qui ont été observées chez les témoins. Les mâles ont aussi présenté 4 fois plus de tumeurs de grande taille et plus précocement que chez les témoins.
Les données biochimiques ont confirmé des insuffisances rénales chroniques "très importantes" pour tous les traitements et chez les deux sexes, et 76% des paramètres modifiés sont liés au rein.
Un résumé des observations les plus frappantes sont donnés dans le tableau 2. Pour les six pathologies anatomiques les plus fréquemment observées, seulement 3 des 54 cas (soit 9 groupes traités différemment pour chacune des 6 pathologies) le nombre de rats affectés était plus grand que dans le témoin correspondant.
Les résultats ont été sauvegardés avec des photos des rats affligés et des changements histologiques observés dans les tissus, ainsi que des analyses biochimiques, qui ont donné de fortes indications d’insuffisance rénale chez les animaux des deux sexes. Les résultats ne peuvent évidemment pas être rejetés comme étant dus au hasard.
Les pathologies anatomiques sont si frappantes que l’équipe n’a pas pris la peine de procéder à tous les tests standards qui auraient pu être utilisés, comme l’a souligné un analyste ancien chercheur d’un organisme gouvernemental majeur, qui a défendu contre les critiques de l’étude, mais qui tient à rester anonyme [15, 16]. Il a fait remarquer [15] : « Le tableau 2 se démarque, avec le doublement et le triplement des pathologies dans les groupes de traitements par rapport aux témoins, avec pas moins de 8, 9, ou même tous les 10 rats ayant reçu un traitement dans un groupe et qui sont touchés. Cela m’a questioné : à savoir comment une étude dans laquelle un aussi grand nombre de rats ont été touchés, pourrait être rejetée ».

Les critiques émises ne résistent pas à l’examen

Ayant été rassemblées et examinées par le groupe britannique GMWatch [7], la plupart, sinon toutes les critiques ne sont pas pertinentes ou sont irréfléchies, formulées à la hâte afin de tromper le public, et elles ont reçu une réponse complète, par le groupe Séralini et une foule d’autres scientifiques.
Par exemple, les critiques se sont plaints que les rats de la race Sprague-Dawley ont été des animaux utilisés à mauvais escient ; cette souche se trouve être la norme pour les tests toxicologiques de routine. Monsanto a rejeté les conclusions, « en ce qu’ils tombent dans les normes historiques de cette souche de rats de laboratoire, qui est connue pour avoir une forte incidence de tumeurs ». Monsanto entend par données de contrôle, une« norme historique » pavée de diverses autres études dans la littérature scientifique ou ailleurs : une pratique tout à fait non scientifique et non standard, qui est conçue spécialement pour expliquer des résultats indésirables. Les témoins de contrôle sont toujours spécifiques pour des expériences particulières et pour des conditions précises d’élevage et de traitements appliqués, et il est totalement inacceptable que des données forfaitaires globales de différents témoins soient ainsi comparées aux résultats des traitements pour une expérimentation spécifique donnée.
Un autre problème formulé est que Séralini et son équipe n’ont pas suivi le protocole de l’OCDE pour les essais de cancérogénèse, ce qui aurait nécessité des groupes de 50 animaux au lieu de 10. En fait, les chercheurs ont utilisé le protocole de toxicité, parce que c’était ce sur quoi l’expérience avait été conçue, et qui rendait en fait moins probable la détection d’un effet de cancérogenèse. Le fait que des taux élevés de cancer ont été détectés sur beaucoup moins d’animaux fait que les constatations sont d’autant plus pertinentes et graves (voir [17, 18] Excess Cancers and Deaths with GM Feed : the Stats Stand Up, SiS 56) *.
* Version en français "Davantage de cancers et de décès avec des aliments génétiquement modifiés : ce que disent les statistiques" par le Professeur Peter Saunders. Traduction et compléments de Jacques Hallard ; accessible sur http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article259

La poussière ne s’est pas encore reposée qu’une autre attaque vient déjà d’être lancée : elle provient prétendûment des six académies françaises (sciences, technologies, médecine, sciences vétérinaires, sciences de l’agriculture et pharmacie) [19].
En fait, il s’agit d’une riposte qui a été mise sur pied à la hâte par un groupe de deux représentants de chacune des académies. On ne sait pas qui sont les membres, ni qui les a nommés, ni par quel processus. Le groupe n’a pas bénéficié de la participation spécifique de Paul Deheuvel, qui n’a pas été consulté, et qui est le seul membre de l’Académie des sciences qui représente les statistiques.
Paul Deheuvel a émis depuis ses propres commentaires favorables sur les travaux de Séralini, qu’il estime être de haute qualité et que les chercheurs ont utilisé les statistiques de manière appropriée [20].
Il souligne en particulier que les critiques se sont concentrées sur la partie des résultats ayant trait à la carcinogenèse, qui sont les plus spectaculaires, alors que les expériences n’avaient pas été conçues pour cela, et que les critiques ont largement ignoré la toxicologie, qui est encore très importante.
Les citoyens de la ville de Troie ont été amenés à regretter amèrement leur décision d’ignorer les avertissements de Laocoon et de permettre ainsi au cheval de Troie d’entrer dans leur ville.
Les citoyens du monde ne peuvent plus maintenant se permettre d’ignorer les avertissements du groupe de chercheurs conduits par Séralini et permettre que les Organismes Génétiquement Modifiés OGM, ainsi que l’herbicide Roundup, continuent leurs effets dévastateurs sur les populations et sur la planète.

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Compléments d’information

On ne peut plus ignorer l’alerte sur les cancers résultant des OGM

Traduction et compléments :

Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant.
Relecture et corrections : Christiane Hallard-Lauffenburger, professeur des écoles
honoraire.
Adresse : 585 19 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France
Courriel : jacques.hallard921@orange.fr
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