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" Il faut faire cesser Wall Street ! " par le Dr. Mae-Wan Ho

Traduction et compléments de Jacques Hallard

mardi 27 décembre 2011, par Ho Dr Mae-Wan

ISIS Economie
" Il faut faire cesser Wall Street ! "
"_ Shut Down Wall Street !"
Le système bancaire et monétaire, qui a mis l’économie mondiale à genoux, devrait être amené à s’effondrer à la faveur d’une alternative qui soit vraiment au service des populations et de la planète. Dr. Mae-Wan Ho

Rapport de l’ISIS en date du 12/12/2011
La version originale en anglais, entièrement référencée, s’intitule Shut Down Wall Street French ; elle est accessible par les membres de l’ISIS sur le site http://www.i-sis.org.uk/Shut_Down_Wall_Street.php
S’il vous plaît diffusez largement et rediffusez, mais SVP donnez l’URL de l’original et conservez tous les liens vers des articles sur notre site ISIS

Le monde développé est au bord du gouffre

Soudain, l’ensemble du monde développé s’est retrouvé au bord de l’effondrement financier, sous des montagnes de dettes publiques. Les Etats-Unis sont en tête de liste avec une dette nationale de plus de 15.000 milliards de dollars – soit plus de 100% du produit intérieur brut du pays, PIB – une dette qui continue toujours de croître [1].

Les dettes des gouvernements européens ont atteint 9.300 milliards d’€ en 2010, soit 75,7% du PIB de la Zone Euro [2], et la survie même de l’euro est remise en question [3]. Mervyn King, gouverneur de la Banque d’Angleterre, a déclaré [4] que le monde se trouve face à la pire crise financière que l’on ait connue depuis au moins les années 1930, après avoir injecté une somme de 75 milliards de £, d’une monnaie nouvellement créée, dans l’économie britannique pour éviter une nouvelle crise du crédit et la récession.

Le mouvement ‘Occupy Wall Street’

Alors que les mesures d’austérité et les coupes faites dans les dépenses publiques vont rendre la vie encore plus difficile pour les gens ordinaires, dont beaucoup ont perdu leur habitation, leurs biens et leur emploi, les gouvernements ont procédé à des renflouements successifs et massifs auprès des banques et des institutions financières, qui leur ont assuré un retour financier, une bonne rentabilité et de gros bénéfices.

Ainsi, lorsque le groupe d’activistes canadiens des Adbusters ont occupé le quartier financier de Wall Street à New York le 17 Septembre 2011, cela a inspiré le mouvement de protestation ‘Occupy’ qui se répandit comme une traînée de poudre à travers le monde (voir encadré 1). Les manifestants s’expriment contre l’inégalité sociale et économique, la cupidité, la corruption et le chômage élevé, surtout parmi les jeunes.

Encadré 1

Occupy Wall Street (OWS) [5, 6]

OWS est une série de manifestations en cours qui ont été lancées par le groupe d’activites canadiens des Adbusters le 17 Septembre 2011 à New York, dans le quartier financier de Wall Street. Les manifestants se sont exprimés contre les inégalités économiques, le taux de chômage élevé, la cupidité, la corruption et l’influence indue des entreprises, en particulier dans le secteur des services financiers, ainsi qu’à propos des gouvernements.
Le slogan des manifestants "Nous sommes les 99%" se réfère à la disparité croissante entre le 1% de personnes riches et le reste de la population. OWS s’est rapidement développé en un mouvement international de protestation dirigé contre les inégalités économiques et sociales.
Le 9 Octobre 2011, les manifestations ‘Occupy Wall Street (OWS)‘ avaient déjà eu lieu ou étaient en cours dans plus de 95 villes à travers 82 pays, dont Hong Kong en Chine, et à Londres, à Bristol, à Birmingham, à Glasgow et à Edimbourg au Royaume-Uni. Aux États-Unis, plus de 600 collectivités y ont pris part.

Malheureusement, peu de nos dirigeants politiques et des grands décideurs savent comment répondre aux griefs des manifestants, et encore moins comment faire face à la crise financière que nous subissons. Ils vont d’une réunion d’urgence à une autre, entre des injections de capitaux supplémentaires, créés électroniquement, dans l’économie, par les banques centrales qui achètent des actifs financiers auprès des banques commerciales et d’autres entreprises privées, aussi appelées, avec un certain euphémisme, “quantitative easing”, des “facilitateurs quantitatifs” [7].

Réparer le système cassé ne suffira pas

L’injection de davantage d’argent dans les institutions financières irresponsables, corrompues et qui ont mis l’économie mondiale à genoux, ne résoudrait pas le problème, et il est tout à fait susceptible de faire empirer les choses, comme l’indique un rapport accablant [8].

Le krach financier de 2008 a conduit à inciter à l’action du Département américain du Trésor, aux Etats-Unis, qui opéra un sauvetage de 700 milliards de dollars. Mais un audit commandé par le Congrès américain a porté à notre connaissance que les engagements de la réserve fédérale [aux Etats-Unis] étaient de 12.300 milliards de dollars en fonds supplémentaires d’urgence, sous la forme de prêts à faible intérêt ou sans intérêt et pat l’achat ou la garantie de titres en difficulté.

Le plan de sauvetage américain total est de 13.000 milliards de dollars. Des renflouements similaires ont été assurés par des gouvernements qui les ont pratiqués en Europe. Le soutien britannique pour les banques s’élève à 850 milliards de £ à la date de décembre 2009, lorsque la Royal Bank of Scotland allait exiger un autre montant de 1,5 milliards de livres de bonus [9].

De même, aux États-Unis, Wall Street a pris l’argent des renflouements, qui a rapporté des profits record, et le système s’est touvé « récompensé » par des bonus record [8]. Le 26 avril 2011, l’indice de l’agence de notation Standard & Poors des 500 sociétés allait atteindre 1.347,24, soit le plus haut enregistré depuis le 17 Juin 2008, quelques mois seulement avant la crise financière de 2008.

Le plan de sauvetage massif de Wall Street qui enrichit les plus riches, allait réduire à la mendicité l’économie réelle et les gens ordinaires, et pour faire bonne mesure, cela devait se traduire, au niveau de la nation, par une montagne de dettes publiques.

Au mois de mai 2011, 13,9 millions d’Américains étaient inscrits au chômage et 800.000 autres individus avaient renoncé à chercher du travail. Plus de 656.000 personnes étaient sans abri en 2009, et les saisies immobilières ont continué. En mai 2011, les banques et les prêteurs ont procédé à 872.000 saisies d’habitations et un autre million de personnes étaient concernées par un processus d’éviction. Plus de 50 millions de personnes vivant aux Etats-Unis sont victimes d’une insécurité alimentaire.

Wall Street est à blâmer

Dans la foulée du krach financier de 2008, le lauréat du prix Nobel d’économie Paul Krugman a écrit dans le New York Times [10] : « Je ne pense pas que ce soit juste une panique financière ; je crois que ce krach représente l’échec du modèle entier du système bancaire, d’un secteur financier envahissant qui a fait plus de mal que de bien ».

« Titrisation », le reconditionnement des prêts pouvant être vendus comme actifs, a été formaté pour une compétition agressive.

« Les prêts ne restent plus du côté du prêteur. Au lieu de cela, ils ont été vendus à d’autres, qui les ont mis en tranches, en dés et en cubes de dettes individuelles pour synthétiser de nouveaux actifs. Les subprimes, les dettes et les cartes de crédit, les prêts pour les voitures, se sont tous retrouvés dans le pressoir du système financier. D’un autre côté, soi-disant, sont apparus des investissements AAA, attrayants et ‘au goût sucré’. Et les assistants financiers ont été richement récompensés pour avoir bien supervisé le processus ».

La titrisation s’est élevée, non seulement à un point tel qu’elle s’apparente à un vol, mais elle a également augmenté le risque pour les banques, et dans le processus, a rendu l’économie de plus en plus vulnérable. Les échecs de Bear Stearns, de Lehman, et de toutes les autres banques, étaient le résultat de l’échec fondamental de la titrisation », a déclaré Paul Krugman.

David Korten, critique éminent de la mondialisation, auteur à succès et actuellement ‘gourou’, maître à penser de la nouvelle économie (voir ci-dessous), n’a aucun doute quant à la cause de l’effondrement financier [8]. Il est « la conséquence directe et inévitable de l’expérience d’ingénierie sociale menée par les intérêts du système financier et bancaire de Wall Street qui a permis à cette place de Wall Street, et aux institutions financières de consolider leur contrôle sur la création et sur la répartition de l’argent hors de portée de la responsabilité publique ».

Plutôt que de financer des investissements de capitaux destinés à produire des choses ayant une valeur réelle, le système financier de Wall Street finance des jeux et des pratiques conçus exclusivement à des fins d’enrichissement financier au bénéfice du système Wall Street lui-même, avec des conséquences désastreuses [pour l’économie réelle et pour les populations].

L’argent toxique

J’ai rencontré David Korten au début des années 2000, après que nous ayons partagé une plate-forme lors d’une conférence et nous nous trouvâmes assis à côté l’un de l’autre dans un avion, au retour, et un débat intense sur l’argent eut lieu entre nous. Je me souviens de lui avoir dit combien l’argent créé par les marchés financiers, qui sont totalement découplés des biens et des services réels, est juste comme de l’entropie toxique qu se trouve créée dans un système vital devenu insalubre [11, 12]. Cela lui a donc ouvert les yeux pour découvrir juste combien de capitaux toxiques ont été créés dans le processus de titrisation de la dette, après la grande déréglementation des marchés financiers dans les années 1970 et 1980.

Les économistes considèrent généralement l’argent comme un moyen neutre d’échange, une mesure de la valeur et une réserve de valeur. Dans les temps anciens, les gens avaient l’habitude de troquer directement des objets matériels et des services. Comme le commerce a progressé, les certificats et titres échangeables contre de l’or ou de l’argent sont devenus populaires. Aujourd’hui, la monnaie est constituée par un nombre stocké dans un disque dur d’ordinateur, et il n’a de valeur que parce que les gens l’acceptent en échange de biens et de services d’une valeur réelle.

Le problème commence précisément au moment où l’argent est créé, comme cela est maintenant généralement admis parmi les experts de la nouvelle économie des deux côtés de l’Atlantique. Alors que les banques centrales – par exemple la Réserve fédérale américaine pour les Etats-Unis et la Banque d’Angleterre pour le Royaume-Uni – ont ostensiblement une charge qui leur est confiée : le pouvoir de créer des capitaux ; l’argent ainsi créé - maintenu dans les banques comme réserve et circulant dans l’économie sous forme de pièces et de billets – ne représente en fait qu’une infime fraction de la masse monétaire totale.

La plus grande proportion de l’argent mis en circulation l’est sous forme électronique, et elle est créée par les banques commerciales, quasiment sans limite ni contrôle. Et il est créé lorsque la banque fait un prêt à une personne ou à une entreprise dans un nouveau compte de dépôt, comme cela a été établi dans un récent rapport de la New Economic Foundation, la Fondation économique nouvelle du Royaume-Uni [13].

En d’autres termes, la monnaie est créée à partir de la dette que les banques accordent aux personnes ou aux entreprises qui leur demandent d’accorder un prêt. Vous pourriez penser que les banques prennent les dépôts de certaines personnes disposant d’argent supplémentaire et qui veulent économiser, et que ces fonds sont ensuite prêtés à d’autres personnes ou à d’autres entreprises : mais en fait les banques n’ont même pas à attendre pour quiconque vienne y faire un dépôt.

Les banques peuvent accorder un prêt à quiconque se présente et quand elles se sentent suffisamment en confiance. Comme expliqué précédemment, ces dettes sont ensuite titrisées et vendues comme des « actifs », multipliant la dette et l’argent ainsi généré. En moyenne, juste avant le krach de 2008, les banques du Royaume-Uni disposaient de 1,25 £ en monnaie dans la banque centrale (réserve), pour chaque montant de 100 £ d’argent du client, et ceci n’est pas atypique.

Comme David Korten le dit à propos de Wall Street : il est devenu très bon pour les jeux financiers et pour la comptabilité créative, de gonfler ses actifs financiers sans avoir à produire quelque chose ayant une valeur réelle [8].
Dans le même temps, cela favorise des politiques publiques qui abaissent les salaires afin de rendre l’argent plus rare pour les gens qui produisent des biens et services réels, dont beaucoup ont du mal à joindre les deux bouts, et qui sont facilement attirés par des emprunts courants pour leur maison et leurs cartes de crédit, ce qui les verrouille ainsi dans une spirale des dettes avec des frais cachés et des taux d’intérêt usuraires. Les institutions de Wall Street vont donc accumuler une part de plus en plus grande de la monnaie qui est en circulation, ce qui leur donne droit à une réclamation toujours croissante sur les biens réels, les services et les patrimoines matériels au sein de la société.

Ce sont bien les capitaux toxiques créés par et pour le système financier de Wall Street qui empoisonnent l’économie réelle. Cet argent toxique a un lien direct avec l’entropie du monde réel à plusieurs égards. Le processus de création consiste à exploiter les gens et les ressources naturelles de notre planète à des niveaux insoutenables, non durables (entropique). En outre, les personnes exploitées sont elles-mêmes trop souvent contraintes à exercer une exploitation non durable des ressources naturelles. Et enfin, l’excès de capitaux créés alimente une consommation excessive et entropique de déchets sous différentes formes [11, 12] ; tout cela est diamétralement opposée à l’économie circulaire qui prévaut dans la nature, une situation que nous avons un grand besoin de récupérer et de rétablir (voir [14] Food Futures Now : *Organic *Sustainable *Fossil Fuel Free, ISIS publication). 
 
Il n’en a pas toujours été ainsi. Un modèle éprouvé qui fonctionne pour les gens et pour les populations est un système de banques communautaires, des mutuelles d’épargne et de prêts, et des coopératives de crédit qui avaient été mises en place à la suite de la Grande Dépression dans la décennie qui devait précéder la Seconde Guerre mondiale [8], quand les lois bancaires limitaient strictement la taille des banques, leurs fonctions et les taux d’intérêt.

Ce système a été démantelé depuis les années 1970 par une décision de la Cour Suprême des Etats-Unis, qui permettait aux banques de solliciter des clients à travers les frontières des états et de facturer le taux d’intérêt qui est autorisé par l’état dans lequel la banque est physiquement située.

La déréglementation des institutions de dépôt et la loi sur le contrôle monétaire de 1980 ont aboli les plafonds sur les taux d’intérêt hypothécaires. La Loi sur les parités des transactions des hypothèques alternatives de 1982 a ouvert la voie à des taux ajustables, à des paiements progressifs et des intérêts uniquement sur les prêts, facteurs qui ont joué un rôle majeur dans l’effondrement financier de 2008.

David Korten a commenté ainsi la situation [8] : « La refonte du système d’ingénieurie financière de Wall Street a réorienté le système monétaire / bancaire / financier de l’investissement dans la création de richesses réelles, vers un accent mis sur l’utilisation de l’argent pour faire des capitaux par une spéculation improductive, par l’arbitraire, par l’usure, par la tromperie et par la manipulation du marché.

Comme les banques communautaires ont été rachetées et regroupées dans les grandes banques régionales et nationales, les banques ont commencé à transférer les risques des prêts hypothécaires à des investisseurs sur les marchés obligataires à travers des mécanismes qui ont éliminé l’incitation pour eux, d’assurer la solvabilité des emprunteurs ».

Quelle ‘nouvelle économie’ ?

Le ‘New Economy Working Group’ (NEWGroup), le Groupe de travail sur la nouvelle économie, est une coalition d’organisations de la société civile axée sur la nouvelle économie et co-présidée par David Korten (voir encadré 2) ; les personnes concernées ne sont pas attristées de constater l’état de la monnaie actuellement, ni par l’effondrement du système bancaire. En effet, leur cri de ralliement est : "Il faut faire cesser Wall Street ! ", "Arrêtez Wall Street !"

Je m’empresse d’ajouter qu’ils ne sont pas des révolutionnaires enragés qui préconisent un renversement violent des régimes au pouvoir. Ils voient au contraire leur rôle comme montrant la voie vers une transition en douceur, bien que radicale au plan social.

Encadré 2- New Economy Working Group (NEWGroup) : le ‘Groupe de Travail pour une Nouvelle Economie’ et David Korten
Le NEWGroup se décrit comme [15] « un groupe de réflexion politique virtuelle et de ressources de communications pour des groupes de la société civile, dont le nombre est croissant, qui sont concernés par la justice économique, la durabilité environnementale, et la paix ; ce groupe constitue une formation d’alliances et de coalitions sous la bannière de la nouvelle économie ». Il est co-présidé par David Korten et John Cavanagh.

David Korten est co-fondateur et président du ‘Yes ! Magazine’, fondateur et président de Living Economies Forum, et membre fondateur de Business Alliance for Local Living Economies, l’Alliance des entreprises pour des économies de vie locale (tous sont des partenaires du NEWGroup). Il est titulaire d’un MBA (Mastère d’administration des sociétés) et d’un doctorat de la Stanford Business School ; il avait servi comme capitaine dans l’armée de l’air américaine, en tant que professeur à la Harvard Business School, comme spécialiste des projets à la Fondation Ford, et comme conseiller régional en Asie sur la gestion du développement à l’Agence américaine pour le développement international. Il est un critique éminent de la mondialisation et des systèmes dominants financiers et bancaires. Ses livres sont : When Corporations Rule the World (1995, 2001) ; The Great Turning : From Empire to Earth Community (2006), and Agenda for a New Economy : From Phantom Wealth to Real Wealth – A Declaration of Independence from Wall Street (2009, 2010).

[Note du traducteur : ce NEWGroup rappelle tout à fait le ‘Mouvement des insurgés’, voir cette expression dans la rubrique ‘Définitions er Compléments in fine]
Le Rapport du NEWGroup est intitulé, ‘How to Liberate America from Wall Street Rule’, ‘Comment libérer l’Amérique des règles de Wall Street’ [8] ; il devrait être lu par tous nos dirigeants politiques. Il est un guide, étape par étape, sur la façon de déconstruire le système monétaire actuel et le système bancaire de Wall Street : ne rendre des comptes à personne d’autre qu’aux très riches et aux puissants qui font fonctionner le système, et le remplacer par un système qui sert utilement l’économie réelle ; ce nouveau système est désigné par l’expression ‘Main Street’ - la rue principale - et il devrait être responsable devant les communautés locales, tout en répondent à leurs besoins.

Un programme d’action en six parties

Le plan d’action est défini dans un simple Ordre du jour composé de six parties [8], qui est destiné aux Etats-Unis et qui est directement transposable à l’Europe et ailleurs.

1. Inverser la consolidation bancaire et construire un système national de base communautaire, des établissements des comptes de la communauté. Déconstruire les mégabanques et appliquer des politiques fiscales et réglementaires qui favorisent des institutions financières basées sur les collectivités, en particulier les coopératives ou les organisations à but non-lucratif, consacrées à la richesse de la collectivité en construction.

2. Créer une Banque de partenariat d’État dans chacun des 50 Etats [USA], pour servir de dépôt pour les actifs financiers des états et les institutions financières de développement de la communauté, afin d’accorder des prêts pour l’accession à une propriété bâtie, ainsi que pour les activités industrielles et commerciales.

3. Restructurer la Réserve fédérale américaine pour limiter sa responsabilité dans la gestion de la masse monétaire, soumise à la surveillance fédérale et à la responsabilité publique, et pour exiger que tout l’argent nouvellement créé soit appliqué aux infrastructures avec un financement public.

4. Créer une Banques fédérale de relance et de reconstruction pour financer les projets d’infrastructures ‘vertes’ et désignées par le Congrès américain. Elle serait financée avec l’argent que la Réserve fédérale peut créer si elle détermine un besoin d’élargir l’offre de capitaux, au lieu de l’introduire par le biais des banques du système de Wall Street, comme cela se fait actuellement.

5. Réécrire les règles du commerce international et des investissements pour sécuriser l’appropriation nationale, l’autonomie et l’autodétermination (dans un renversement de la mondialisation économique). Amener les règles internationales à s’aligner avec les hypothèses fondamentales de la théorie du commerce, selon laquelle la propriété des actifs productifs appartient aux citoyens du pays dans lequel ils sont situés et que le commerce entre les nations est équilibré. Tenir pour responsables les entreprises qui opérent dans plusieurs pays, de la conformité avec les lois en vigueur dans chaque pays où ils opèrent.

6. Appliquer des mesures réglementaires et fiscales pour garantir l’intégrité des marchés financiers et du système monétaire et bancaire.
Ces mesures favorisent bien sûr l’investissement productif et rendent illégale et non rentable la spéculation financière, ainsi que tous les autres jeux financiers improductifs. (Cela inclurait par exemple la taxe Tobin sur les transactions financières, qui fait partie du traité de l’Union Européenne qui a été accepté pour faire face à la crise dans la Zone Euro, le 9 décembre 2011, mais qui a été refusé par le Royaume-Uni [16].)

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Définitions et compléments :

Il faut faire cesser Wall Street !

Traduction, définitions et compléments :

Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant.
Relecture et corrections : Christiane Hallard-Lauffenburger, professeur des écoles
honoraire.
Adresse : 585 19 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France
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