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"Le méthane gaz à effet de serre 28 fois plus puissant que le gaz carbonique CO2 en potentiel de réchauffement global : fuites des gazoducs ‘Nord Stream’, additifs alimentaires pour ruminants émetteurs, émissions par torchères" par Jacques Hallard

mardi 11 octobre 2022, par Hallard Jacques




ISIAS Gaz méthane Gazoducs Ruminants Torchères

Le méthane gaz à effet de serre 28 fois plus puissant que le gaz carbonique CO2 en potentiel de réchauffement global : fuites des gazoducs ‘Nord Stream’, additifs alimentaires pour ruminants émetteurs, émissions par torchères

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 10/10/2022

Plan du document : Présentation Préambule Introduction Sommaire Auteur


Préambule

Potentiel de réchauffement global - Pour les articles homonymes, voir GWP.

« Le potentiel de réchauffement global (PRG) est le pouvoir réchauffant d’un gaz, rapporté au pouvoir réchauffant de la même masse de dioxyde de carbone. C’est un facteur de conversion utilisé pour comparer les impacts relatifs de différents gaz à effet de serre sur le réchauffement climatique en se fondant sur leur forçage radiatif cumulé sur une période donnée. Cet outil donne le plus souvent des estimations correctes (bon ordre de grandeur, précision acceptable pour orienter des décisions de nature politique) à condition qu’il soit utilisé conformément aux hypothèses qui l’accompagnent, en particulier la période considérée et les scénarios d’évolution des diverses concentrations atmosphériques. Dans le cas contraire, le PRG est souvent imprécis voire totalement faux lorsqu’il est exploité en dehors de son champ d’application… »

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/72/Global_warming_potential.png/440px-Global_warming_potential.png

Potentiel de réchauffement global (PRG) à 100 ans de quatre gaz à effet de serre1. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Potentiel_de_r%C3%A9chauffement_global

Voir également : https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/changements-climatiques/emissions-gaz-effet-serre/orientation-quantification/potentiels-rechauffement-planetaire.html

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Introduction

Ce dossier, concocté à usage didactique, avait initialement comme but de faire le point sur les émissions de gaz méthane qui sont aussi à l’origine du changement climatique, en particulier les émissions produites par les animaux ruminants dont les bovins d’élevage.

Les actualités ont incité à aborder également le sujet des sabotages sur les gazoducs ‘Nord Stream’ en Europe du Nord et de rechercher les effets négatifs possibles de cet évènement sur l’environnement, sur les dérèglements climatiques, voire sur la santé des populations.

Un rapport de Bethany Brookshire relate encore les émissions de gaz méthane par les torchères des industries pétrolières et gazières à travers le monde « qui laissent échapper cinq fois plus de méthane qu’on ne le pensait jusqu’ici » … et que « l’amélioration de leur efficacité équivaudraient à retirer près de 3 millions de voitures de la circulation » !

Ce dossier propose tout d’abord un rappel préliminaire sur le méthane, sur les émissions de ce gaz méthane qui sont à l’origine du changement climatique ; sur une comparaison de deux gaz à effet de serre (CO2 ou méthane) et sur le fait que les émissions de méthane seraient largement sous-estimées ».

Le sujet central de ce dossier traite de l’émission du gaz méthane entérique au cours de la digestion des aliments par les animaux ruminants, dont les bovins, et les tentatives mises en œuvre pour tenter d’y remédier, au moins en partie, avec divers compléments alimentaires ajoutés aux rations de ces animaux d’élevage (dont le 3’nitrooxypropanol). La sécurité, l’inocuité et l’efficacité de ces compléments alimentaires sont rapportées selon différentes publications tehniques.

En cas de besoin, on peut retrouver, en annexe, la reproduction d’un document de Jean-Marc Jancovici qui rappelle les divers usages du gaz méthane.

Les articles choisis pour ce dossier sont indiqués avec leurs accès dans le sommaire ci-après.

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Sommaire

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Une quatrième fuite a été révélée jeudi sur ces gazoducs en mer Baltique, visés selon l’Otan par des actes de sabotage ’délibérés’, Moscou suspectant ’l’implication’ d’un Etat étranger. Mais la question environnementale se pose également aujourd’hui.

Photo prise d’un avion des garde-côtes suédois montrant le rejet de gaz émanant d’une fuite sur le gazoduc Nord Stream 1, le 27 septembre 2022. (HANDOUT / SWEDISH COAST GUARD via AFP)

Photo prise d’un avion des garde-côtes suédois montrant le rejet de gaz émanant d’une fuite sur le gazoduc Nord Stream 1, le 27 septembre 2022. (HANDOUT / SWEDISH COAST GUARD via AFP)

Une nouvelle fuite en pleine mer. Une quatrième fuite, en zone suédoise, a été a été identifiée en mer Baltique au-dessus des gazoducs Nord Stream par les gardes-côtes suédois. Elle s’ajoute aux trois déjà connues dans cette partie de la Baltique : deux du côté danois et une du côté suédois, qui provoquent d’importants bouillonnements d’eau de mer à la surface, sur des zones allant de 200 mètres à un kilomètre de diamètre. Il s’agit du gaz qui s’échappe des tuyaux.

Ces gazoducs n’étaient pas en service, mais selon différentes estimations, ils contenaient entre 150 et 300 millions de mètres cubes de gaz, essentiellement du méthane. Ces pipelines peuvent tout à fait se vider en l’espace de quelques jours, indique Antoine Rostand, le patron de Kayrros, une entreprise qui quantifie les fuites de méthane dans l’atsmophère. Problème : ce méthane a un pouvoir réchauffant 80 fois plus important que celui du CO2. 

>> Gazoducs Nord Stream 1 et 2 : quel est l’impact des fuites de méthane sur le climat ?

Cette fuite peut ainsi avoir des conséquences sur nos émissions de gaz à effet serre, selon une estimation de Greenpeace, ces fuites risquent de rajouter l’equivalent de huit mois d’émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère au Danemark.

C’est une mauvaise nouvelle. Et en même temps, c’est malheureusement une quantité à relativiser puisque ce n’est que l’équivalent d’une seule journée d’émissions de l’industrie pétrolière et gazière, en raison de fuites accidentelles lors de vidanges ou de réparations. Il y a quelques mois des scientifiques du CNRS et du CEA ont d’ailleurs identifié, depuis l’espace, 1 200 panaches de méthane qui correspondent à des fuites issues d’exploitations pétrolières ou gazières. Ces fuites ont été vues et suivies par satellite : même si le méthane est un gaz invisible, on peut en effet le repérer depuis l’espace dans certaines longueurs d’ondes, en jouant avec le rayonnement du soleil. En terme de pollution, ces fuites de l’industrie pétrolière et gazières sont comparables, chaque année, à la circulation de 20 millions de véhicules. 

Enfin, le méthane se dissout en partie dans l’eau, limitant ainsi son impact, mais tout dépend évidemment du type d’écosysteme présent : à cet endroit de la Baltique, il y a assez peu d’oxygène et peu de vie marine. Jusqu’ici, les autorités danoises et suédoises se veulent rassurantes.

Source : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/gazoducs-nord-stream-pourquoi-les-fuites-de-methane-sont-elles-inquietantes_5361631.html


  • Rappel préliminaire sur le méthane d’après ‘techno-science.net’
    Le méthane (R50) est un hydrocarbure de la famille des alcanes. Cette molécule possède 1 atome de carbone (C) et 4 atomes d’hydrogène (H).

Représentation de Cram du méthaneReprésentation de Cram ou projection de Natta de la molécule de méthane

Le méthane est le composant principal du gaz naturel. C’est le principal constituant du biogaz issu de la fermentation de matières organiques animales ou végétales en l’absence d’oxygène. Il est fabriqué par des bactéries méthanogènes qui vivent dans des milieux anaérobiques c’est-à-dire sans oxygène.

Le méthane est ainsi le seul hydrocarbure classique qui peut être obtenu grâce à un processus biologique naturel. Nous utilisons principalement du gaz naturel et donc du méthane fossile, mais l’utilisation du méthane renouvelable, aussi appelé biogaz, est en développement : Suède, Allemagne, Danemark, Viet-Nam, Cambodge, Chine, Inde...

Le méthane se dégage naturellement des zones humides peu oxygénées comme les marais et les terres inondées. Il se forme aussi dans l’estomac des mammifères. C’est d’ailleurs le gaz principal des flatulences.

Des quantités importantes de méthane sont piégées sous forme d’hydrates de méthane au fond des océans. Mais attention : le carbone de ce méthane fossile n’est plus (du fait de la désintégration isotopique survenue sur des dizaines de milliers d’années), le plus souvent, du carbone 14 (14C) mais son isotope : le carbone 12 (12C).

En cas de réchauffement climatique important, ce 12C, pourrait être largement relargué, ce qui ne serait pas sans poser de nombreux problèmes écologiques supplémentaires. De plus il en irait de même du dioxyde de carbone (CO2) ’ fossile ’ piégé en encore plus grandes quantités au fond des océans sous forme de sels (principalement des bicarbonates)...

Source l’article complet : https://www.techno-science.net/definition/3516.html

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  • Les émissions de méthane sont à l’origine du changement climatique. Voici comment les réduire. 20 août 2021 - Unsplash / Jo-Anne McArthur - Document ‘unep.org/fr’ Récit Climate Action
    Si vous vous êtes déjà aventuré dans un pâturage de vaches, il y a de fortes chances que vous ayez remarqué une certaine odeur. Ce que vous sentez probablement, c’est du méthane, et ce n’est pas seulement désagréable. Il s’agit d’un puissant gaz à effet de serre. Molécule par molécule, le méthane a un pouvoir de réchauffement plus de 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone.

Selon une évaluation (en anglais) récente publiée par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et la Coalition pour le climat et la qualité de l’air, la réduction des émissions de méthane liées à l’agriculture serait essentielle dans la lutte contre le changement climatique. Mais comment le monde peut-il y parvenir ? Les réponses se trouvent ci-dessous.

D’où vient le méthane ? - L’agriculture en est la source prédominante.

Les émissions générées par le bétail, provenant du fumier et des rejets gastro-intestinaux, représentent environ 32 % des émissions de méthane d’origine humaine. La croissance démographique, le développement économique et la migration urbaine ont stimulé une demande sans précédent de protéines animales et, la population mondiale approchant les 10 milliards d’habitants, cette demande devrait augmenter de 70 % d’ici 2050 (en anglais). 

Le méthane agricole ne provient toutefois pas uniquement des animaux. Les rizières, qui nécessitent que les champs soient inondés et empêchent l’oxygène de pénétrer dans le sol, créent ainsi des conditions idéales pour les bactéries émettrices de méthane, représente 8 % supplémentaires des émissions liées à l’activité humaine.

Quel problème cause le méthane ?

Le méthane est le principal responsable de la formation de l’ozone troposphérique, un polluant atmosphérique dangereux ainsi qu’un gaz à effet de serre, dont l’exposition provoque chaque année un million de décès prématurés (en anglais). Le méthane est également un puissant gaz à effet de serre. Sur une période de 20 ans, son effet de réchauffement est 80 fois plus puissant que celui du dioxyde de carbone.

Le méthane est à l’origine d’environ 30 % du réchauffement de la planète depuis l’ère préindustrielle et il prolifère plus rapidement que jamais depuis que l’on a commencé à tenir des registres dans les années 1980. En fait, d’après les données de la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis, même si les émissions de dioxyde de carbone ont ralenti pendant les fermetures liées à la pandémie de 2020, le méthane atmosphérique a augmenté.

Comment pouvons-nous réduire les émissions de méthane ?

Selon James Lomax, conseiller du PNUE, pour les systèmes alimentaires et l’agriculture, nous devons commencer par ’repenser nos approches de la culture agricole et de la production animale’. Il s’agit notamment de tirer parti des nouvelles technologies, de s’orienter vers des régimes alimentaires riches en plantes et d’adopter d’autres sources de protéines. Selon M. Lomax, ces mesures seront essentielles si l’humanité veut réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, objectif fixé par l’accord de Paris sur le changement climatique.

Woman dehusking grainsPhoto : Unsplash / Tuan Anh Tran

Les agriculteurs peuvent-ils contribuer à la campagne de réduction des émissions de méthane ?

Oui. Ils peuvent fournir aux animaux des aliments plus nutritifs afin qu’ils soient plus gros, plus sains et plus productifs, produisant ainsi plus avec moins. Les scientifiques expérimentent également d’autres types d’aliments pour animaux afin de réduire le méthane produit par les vaches et cherchent des moyens de gérer plus efficacement le fumier en le couvrant, en le compostant ou en l’utilisant pour produire du biogaz.

En ce qui concerne les cultures de base comme le riz, les experts recommandent d’alterner les méthodes de mouillage et de séchage, ce qui pourrait réduire de moitié (en anglais) les émissions. Plutôt que d’autoriser l’inondation continue des champs, les rizières pourraient être irriguées et drainées deux à trois fois au cours de la saison de croissance, ce qui limiterait la production de méthane sans affecter le rendement. Ce processus nécessiterait également un tiers d’eau en moins, ce qui le rendrait plus économique.

La réduction du méthane contribuera-t-elle réellement à lutter contre le changement climatique ?

Oui. Le dioxyde de carbone reste dans l’atmosphère pendant des centaines, voire des milliers d’années. Cela signifie que même si les émissions étaient réduites immédiatement et de manière spectaculaire, elles n’auraient pas d’effet sur le climat avant la fin du siècle. Mais il ne faut qu’une dizaine d’années pour que le méthane se décompose. Par conséquent, réduire les émissions de méthane maintenant aurait un impact à court terme et est essentiel pour aider à maintenir le monde sur une trajectoire de 1,5°C.

Quelle quantité de méthane pouvons-nous réellement réduire ?

Les émissions de méthane d’origine humaine pourraient être réduites de 45 % au cours de la décennie. Cela permettrait d’éviter un réchauffement climatique de près de 0,3 °C d’ici à 2045, contribuant ainsi à limiter la hausse de la température mondiale à 1,5˚C et mettant la planète sur la voie des objectifs de l’Accord de Paris. Chaque année, la réduction subséquente de l’ozone troposphérique permettrait également d’éviter 260 000 décès prématurés, 775 000 visites à l’hôpital liées à l’asthme, 73 milliards d’heures de travail perdues en raison de la chaleur extrême et 25 millions de tonnes de pertes de récoltes.

Que font les Nations unies pour contribuer à limiter les émissions de méthane ?

Les Nations Unies font beaucoup de choses. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, organisera en septembre 2021 le sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires, qui vise à rendre l’agriculture et la production alimentaire plus respectueuses de l’environnement. 

Entre-temps, l’action commune de Koronivia pour l’Agriculture de l’ONU soutient la transformation des systèmes agricoles et alimentaires, en se concentrant sur la manière de maintenir la productivité dans un contexte de changement climatique. Les représentants travaillent également à l’intégration de l’agriculture dans la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et tiendront des discussions lors de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26), plus tard cette année.

Pour plus d’informations sur l’agriculture et l’air pur, contactez Tiy Chung : tiy.chung@un.org

Chaque année, le 7 septembre, le monde célèbre la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus. Cette journée a pour but de sensibiliser et de faciliter les actions visant à améliorer la qualité de l’air. Il s’agit d’un appel mondial à trouver de nouvelles façons de faire les choses, à réduire la quantité de pollution atmosphérique que nous causons et à faire en sorte que chacun, partout, puisse jouir de son droit à respirer de l’air pur. Le thème de la deuxième Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus, organisée par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), est ’Air pur, planète saine’.  

Davantage de ressources

Divisions du PNUE

Programme des Nations Unies pour l’environnement - Home | Facebook

Source : https://www.unep.org/fr/actualites-et-recits/recit/les-emissions-de-methane-sont-lorigine-du-changement-climatique-voici

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  • Gaz à effet de serre : CO2 ou méthane, quel est le pire ? - Par la rédaction de Futura le 25 janvier 2022 - Réchauffement climatiqueMéthaneGaz à effet de serre
    [EN VIDÉO] - La circulation du CO2 dans l’atmosphère comme vous ne l’avez jamais vue Dans cette vidéo de la Nasa, il est possible de visualiser, pour la première fois, avec un niveau de détails impressionnant et en trois dimensions, le cycle du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, sur une année. Dans la perspective de mieux prédire l’évolution du changement climatique en cours sur le long terme, les scientifiques ont besoin de recueillir un maximum de données sur la circulation de ce gaz à effet de serre émis massivement par nos activités humaines.

Le dioxyde de carbone et le méthane sont parmi les gaz à effet de serre les plus connus. L’augmentation de leur émission dans l’atmosphère est à l’origine du réchauffement climatique en cours.

Le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4) sont tout les deux des gaz à effet de serre. Le premier reste dans l’atmosphère une centaine d’années tandis que le second n’y séjourne qu’une douzaine d’années.

À l’échelle du siècle, le méthane est tout de même 25 fois plus puissant que le gaz carbonique en potentiel de réchauffement global (PRG) !

Voir aussi > CO2 dans l’atmosphère : une concentration record

À quantité égale, le méthane est donc plus puissant en effet de serre que le CO2. Mais il n’y a pas autant d’émissions de méthane que d’émissions de dioxyde de carbone.

Émissions des gaz à effet de serre de 1970 à 2004 en équivalent CO2. L’ensemble du CO2 (couleurs rose et saumon) a un effet bien supérieur à celui des émissions de méthane (bleu clair). © Giec

Émissions des gaz à effet de serre de 1970 à 2004 en équivalent CO2. L’ensemble du CO2 (couleurs rose et saumon) a un effet bien supérieur à celui des émissions de méthane (bleu clair). © Giec

Lequel de ces deux gaz à effet de serre est le plus influent sur le climat ?

Pour savoir quel gaz a le plus d’impact sur le climat, les scientifiques raisonnent en « équivalent CO2 » ; l’effet de chaque gaz est exprimé en fonction de l’effet du CO2 (qui vaut 1 par définition) avec le calcul suivant : tonne d’équivalent CO2 d’un gaz = tonne du gaz x PRG du gaz.

Comme le montre le graphique ci-dessus, le gaz carbonique a donc beaucoup plus d’influence sur le climat que le méthane, du point de vue des émissions actuelles.







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Source : https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/rechauffement-climatique-gaz-effet-serre-co2-methane-pire-565/

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  • Gaz à effet de serre : les émissions de méthane seraient largement sous-estimées - GEO (avec AFP) - Publié le 23/02/2022 à 12h31 - Mis à jour le 23/02/2022 - Environnement - réchauffement climatique- Illustration - © Pixabay
    Les émissions de méthane du secteur de l’énergie sont largement sous-estimées dans les déclarations officielles, alerte mercredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui appelle à agir contre ce puissant gaz à effet de serre pour lutter contre le dérèglement climatique.

Selon le Global Methane Tracker 2022 de l’AIE, les émissions de méthane liées aux secteurs du pétrole, du gaz et du charbon sont reparties à la hausse, avec +5% en 2021.Dans les faits, elles sont aussi environ 70% supérieures aux chiffres produits par les Etats, ajoute l’Agence, qui appelle à ’plus de transparence’ et à ’des mesures plus fortes et immédiates’.

Le méthane génère environ 30% du réchauffement mondial. Sa durée de vie dans l’atmosphère est plus courte (une dizaine d’années) que celle du CO2, mais son pouvoir réchauffant bien supérieur : ’réduire (les émissions de méthane) aurait donc un effet rapide dans la lutte contre le réchauffement’ climatique, plaide l’AIE. Le secteur des énergies fossiles émet environ 40% du méthane lié aux activités humaines. Si en 2021 toutes les fuites de méthane liées aux opérations dans ce secteur avaient pu être récupérées puis vendues, le marché aurait bénéficié de 180 milliards de mètres cube de gaz naturel supplémentaires. Soit l’équivalent de tout le gaz nécessaire au secteur électrique en Europe, et plus qu’il n’en faut pour apaiser la crise actuelle de l’énergie, souligne l’Agence. Le rapport constate tout de même un petit effort : la reprise des émissions de méthane en 2021 n’a pas suivi complètement le fort rebond des énergies.’Réduire les émissions de méthane générées par l’homme de 30% d’ici la fin de cette décennie équivaudrait pour le climat de 2050 à faire passer tout le secteur des transports à zéro émission net !’, souligne le directeur de l’AIE, Fatih Birol.

Le rapport annuel, qui se base notamment sur des données satellitaires de plus en plus pointues, inclut pour la première fois les émissions par pays liées aux mines de charbon et aux bioénergies. L’an dernier a vu ’d’importantes émissions’ notamment au Texas et dans certaines régions d’Asie centrale, le Turkmenistan générant à lui seul un tiers des vastes épisodes repérés par satellite en 2021. Relativement peu de fuites majeures ont en revanche été détectées sur les grands champs pétroliers et gaziers terrestres du Moyen-Orient, ajoute le bilan. La couverture par satellite reste cependant à améliorer, et ne concerne pas par exemple les régions équatoriales, l’offshore ou les grands champs russes. A la COP26 de l’ONU à Glasgow, un engagement à réduire les émissions de méthane de 30% d’ici 2030 a été présenté. Mais sur les cinq principaux émetteurs du fait de leurs activités dans les énergies fossiles –- Chine, Russie, Iran, Inde, USA — seul ce dernier l’a à ce jour signé, relève l’AIE.

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Le magazine de la photo et du voyage - Magazine photo : Geo.fr

Source : https://www.geo.fr/environnement/gaz-a-effet-de-serre-les-emissions-de-methane-seraient-largement-sous-estimees-208503

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  • Gaz à effet de serre : avec ce complément alimentaire, les vaches émettent 30% moins de méthane - 06/08/2015 10:27 - Par Marine Le Breton avec AFP - Document ‘huffingtonpost.fr’
    ENVIRONNEMENT - Un nouveau complément alimentaire donné à des vaches laitières a permis de faire tomber de 30% les émissions de méthane, un gaz à effet de serre produit par la digestion de ces ruminants, élément prometteur dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Les bovins dans les élevages produisent environ 44% des émissions mondiales de méthane résultant des activités humaines, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), expliquent les auteurs d’une recherche publiée dans la dernière édition des Comptes- rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS).

450 à 550g de méthane par jour

La fermentation dans la panse des bovins, des moutons et des chèvres, une des quatre cavités de leur estomac, produit du méthane qui résulte de l’action de micro-organismes dans la digestion. Mais ces animaux doivent éructer ces gaz pour survivre. Des vaches laitières émettent ainsi de 450 à 550 grammes de méthane par jour.

Les scientifiques ont découvert qu’une substance baptisée 3-nitrooxypropanol (3-NOP) développée par la firme néerlandaise DSM Nutritional Products, donnée comme complément alimentaire, bloquait un enzyme nécessaire à la formation du méthane dans la panse sans affecter la digestion.

Cette recherche menée pendant trois mois dans des étables de la Penn State University (Pennsylvanie, est des Etats-Unis) avec 48 vaches de race Hosltein, a également montré que ce nouvel inhibiteur de méthane avait permis un gain de poids 80% supérieur aux animaux du groupe de contrôle.

Ce gain de masse corporelle s’explique par le carbone qui n’a pas été utilisé dans la formation de méthane que l’organisme a mis à profit pour produire plus de tissus.

En outre, la quantité d’aliments consommée n’a pas diminué tout comme la capacité des bovins à digérer des fibres. Leur santé n’a pas non plus été affectée, précise Alexander Hristov, professeur de nutrition à la Penn State University, principal auteur de cette recherche.

Enfin, fait important, la quantité de lait produite n’a pas été réduite, ajoute-t-il.

Réduction du méthane de 30%

Cette étude a été menée en reproduisant les mêmes conditions que celles trouvées dans les élevages et les unités industrielles de production laitière, explique le professeur Hristov.

Ces dernières années, plusieurs équipes scientifiques ont testé de nombreuses substances chimiques, notamment des nitrates, pour diminuer la production de méthane des ruminants, parvenant même à des réductions de 60%, poursuit-il. Mais ces agents ont du être abandonnés en raison de leur nocivité pour la santé et les risques pour la sûreté alimentaire et l’environnement.

’Si l’Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) approuve cet inhibiteur de méthane et qu’il est utilisé par le secteur agricole, cela pourrait avoir un impact important sur les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’élevage’, a jugé le professeur Hristov dans un entretien téléphonique avec l’AFP.

Il a aussi estimé que les éleveurs et producteurs de lait devraient être incités à utiliser ce complément alimentaire.

Le point important est le gain de poids et les vaches laitières en perdent énormément quand elles vêlent car elles produisent alors beaucoup de lait, a-t-il expliqué.

’Si on peut réduire la perte d’énergie avec cette inhibiteur de méthane, les vaches prendraient plus de poids et plus rapidement’, ajoute le scientifique estimant que ces facteurs devraient convaincre le secteur agricole d’utiliser ce nouveau complément alimentaire qui va encore faire l’objet de recherches pour conforter ces résultats.

Selon lui, son coût devrait baisser suffisamment en étant produit industriellement et ne pas être dissuasif pour les éleveurs.

Pour Sesnon Endowed, professeur de science animale à l’Université de Californie à Davis, qui n’a pas participé à cette recherche, ’cet inhibiteur de méthane est très prometteur car on ne s’attendait pas à une telle réduction’. ’30% c’est énorme et peut faire une grande différence dans les gaz à effet de serre du secteur agricole’, a-t-il dit à l’AFP. Au total l’agriculture contribue pour 24% des émissions mondiales de ces gaz, CO2 et méthane essentiellement.

’Pour les agriculteurs, c’est intéressant car ils n’ont pas à changer la manière de nourrir leur bétail’, a poursuivi le scientifique. ’C’est très différent de ce qui est surtout fait actuellement pour minimiser la production de méthane des ruminants qui consiste surtout à modifier leur régime alimentaire’, relève-t-il.

plus :élevage Elevage-industriel élevage intensif C’est demain Environnement Gaz a effet de serre Méthane Changement climatique Actualités

Marine Le Breton avec AFP

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Source : https://www.huffingtonpost.fr/actualites/article/gaz-a-effet-de-serre-avec-ce-complement-alimentaire-les-vaches-emettent-30-moins-de-methane_65229.html

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  • Utilisation de 3-nitrooxypropanol dans un parc d’engraissement commercial pour réduire les taux de méthane entérique émis par des bovins recevant une ration de finition à base de maïs - Traduction du 06 octobre 2022 par Jacques Hallard d’un document canadien ‘profils-profiles.science.gc.ca’
    Citation : Alemu, A.W., Shreck, A.L., Booker, C.W., McGinn, S.M., Pekrul, L.K.D., Kindermann, M., Beauchemin, K.A. (2021). Use of 3-nitrooxypropanol in a commercial feedlot to decrease enteric methane emissions from cattle fed a corn-based finishing diet. Journal of Animal Science, [online] 99(1), http://dx.doi.org/10.1093/jas/skaa394

Résumé en langage clair

Dans notre étude, nous avons évalué la production de méthane entérique chez des bovins en parc d’engraissement exposés par le régime alimentaire à des concentrations croissantes de 3-nitrooxypropanol (3-NOP), une substance ayant un effet inhibiteur sur la production de méthane. Comparativement au groupe témoin, le rendement en méthane (g/kg matière sèche absorbée) était 52 %, 76 % et 63 % moins élevé chez les animaux ayant reçu les doses : faible, modérée et élevée de 3-NOP, respectivement. Un effet traitement × période a révélé que la dose faible perdait en efficacité. En effet, elle a permis une diminution de 59 % au cours des périodes 1 et 2, mais seulement de 37 % au cours de la période 3, tandis que l’efficacité des doses modérée et élevée est demeurée constante au fil du temps. L’étude révèle que l’ajout de doses modérées de 3-NOP dans les rations de finition à base de maïs est une stratégie efficace pour atténuer les émissions de méthane dans les parcs d’engraissement de bovins commerciaux. D’autres travaux de recherche seront nécessaires pour qu’il soit possible de déterminer les effets de la dose de 3 NOP sur la prise pondérale, l’efficience alimentaire et les caractéristiques que présentent les carcasses des bovins en parc d’engraissement à une échelle commerciale.

Résumé

Dans notre étude, nous avons évalué la production de CH4 entérique, l’absorption de matière sèche et la fermentation du rumen chez des bovins en parc d’engraissement exposés à des concentrations croissantes de 3 nitrooxypropanol (3-NOP) par le régime alimentaire. Au total, 100 bouvillons croisés (poids corporel de 421 ± 11 kg) ont été aléatoirement assignés à l’un de quatre groupes exposés à diverses doses de 3-NOP (n = 25/groupe) : dose nulle (groupe témoin), dose faible (100 mg/kg matière sèche), dose modérée (125 mg/kg matière sèche), dose élevée (150 mg/kg matière sèche). L’étude de 112 jours était divisée en une période d’adaptation de 28 jours puis en trois périodes de 28 jours. Le CH4 était mesuré sur un intervalle de 7 jours pendant chaque période, et les animaux conservaient leur régime alimentaire respectif tout au long de l’étude. Chaque groupe d’animaux était affecté à un enclos, et les animaux ainsi que leur régime alimentaire étaient transférés d’un enclos à l’autre chaque semaine afin qu’il soit possible d’utiliser le système de mesure des émissions GreenFeed (GEM), qui avait été installé dans l’un des enclos, pour mesurer les taux de CH4 émis par les animaux. Les concentrations de 3-NOP mesurées dans l’alimentation des animaux (régime alimentaire de base + granules GEM) étaient de 85,6 mg/kg matière sèche dans le cas de la dose faible, de 107,6 mg/kg matière sèche dans le cas de la dose moyenne, et de 124,5 mg/kg matière sèche dans le cas de la dose élevée. Il y avait une interaction traitement × période (P < 0,001) en ce qui concerne l’absorption de matière sèche : par rapport au groupe témoin, l’absorption de matière sèche était moindre chez les animaux ayant reçu la dose faible et la dose élevée au cours de la première période, puis les différences se sont estompées. Comparativement au groupe témoin (10,78 g/kg matière sèche absorbée), le rendement en CH4 (g/kg matière sèche absorbée) était 52 %, 76 % et 63 % moins élevé (P < 0,001) chez les animaux ayant reçu les doses : faible, modérée et élevée de 3-NOP, respectivement. Un effet traitement × période (P = 0,048) concernant le rendement en CH4 a révélé que la dose faible perdait en efficacité. En effet, elle a permis une diminution de 59 % au cours des périodes 1 et 2, mais seulement de 37 % au cours de la période 3, tandis que l’efficacité des doses modérée et élevée est demeurée constante au fil du temps. Indépendamment de la dose, les émissions d’hydrogène ont augmenté d’un facteur 4,9 (P < 0,001) et le rapport acétate:propionate dans le liquide du rumen a diminué (P = 0,045) chez les animaux ayant reçu du 3-NOP, ce qui confirme que d’autres voies utilisant de l’hydrogène jouent un rôle accru dans le rumen des animaux chez qui les émissions de CH4 sont inhibées. L’étude révèle que l’ajout de doses modérées de 3-NOP dans les rations de finition à base de maïs est une stratégie efficace pour atténuer les émissions de CH4 dans les parcs d’engraissement de bovins commerciaux, car elles permettent une diminution de 76 % des émissions de CH4. D’autres travaux de recherche seront nécessaires pour qu’il soit possible de déterminer les effets de la dose de 3-NOP sur la prise pondérale, l’efficience alimentaire et les caractéristiques que présentent les carcasses des bovins en parc d’engraissement à une échelle commerciale.

Date de publication : 2021-01-01 - Organization : Agriculture et Agroalimentaire Canada - Profils d’auteurs : Karen A. Beauchemin, Ph. D. ; Aklilu Alemu, Ph.D.- Installation de recherche : Centre de recherche et de développement de Lethbridge Centre de recherche et de développement de Swift Current - About government Contactez-nous Ministères et organismes Fonction publique et force militaire Nouvelles Traités, lois et règlements Rapports à l’échelle du gouvernement Premier ministre Comment le gouvernement fonctionne Gouvernement ouvert

About this site : https://profils-profiles.science.gc.ca/fr/publication/utilisation-de-3-nitrooxypropanol-dans-un-parc-dengraissement-commercial-pour-reduire

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Résumé Simple

Le méthane entérique (CH4) provenant de la fermentation anaérobie des glucides alimentaires chez les ruminants représente 3 à 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Parmi les différentes approches d’atténuation du CH4 évaluées pour réduire les émissions entériques de CH4 des ruminants, l’additif alimentaire 3-nitrooxypropanol est efficace avec une réduction moyenne du CH4 de 30%, selon le type d’animal, le régime alimentaire et la dose. le 3-nitrooxypropanol est synthétisé chimiquement et les études montrent un faible risque de sécurité sans effets néfastes sur les animaux et les humains. le 3-nitrooxypropanol a récemment été approuvé par les autorités réglementaires pour une utilisation au Brésil et au Chili et a reçu un avis favorable du comité scientifique de l’Autorité européenne de sécurité des aliments, des approbations dans diverses juridictions étant attendues dans un proche avenir. Comme un important corpus de recherches sur le 3-nitrooxypropanol est maintenant disponible, cette revue offre une analyse opportune des opportunités et des défis liés à l’utilisation du 3-nitrooxypropanol pour atténuer les émissions entériques de CH4 chez les ruminants.

En savoir plus en résumé

Le méthane (CH4) issu de la fermentation entérique représente 3 à 5% des émissions anthropiques mondiales de gaz à effet de serre, qui contribuent au changement climatique. Des stratégies rentables sont nécessaires pour réduire les pertes d’énergie alimentaire sous forme de CH4 entérique tout en améliorant l’efficacité de la production de ruminants. Les stratégies d’atténuation doivent être respectueuses de l’environnement, facilement adoptées par les producteurs et acceptées par les consommateurs. Cependant, peu d’approches durables d’atténuation du CH4 sont disponibles. Des études récentes montrent que le 3-nitrooxypropanol, inhibiteur du CH4 synthétisé chimiquement, est l’une des approches les plus efficaces pour la réduction du CH4 entérique. le 3-nitrooxypropanol cible spécifiquement la méthyl-coenzyme M réductase et inhibe l’étape catalytique finale de la méthanogenèse chez les archées du rumen. La fourniture de 3-nitrooxypropanol aux bovins laitiers et aux bovins de boucherie dans le cadre d’études de recherche a constamment réduit la production de CH4 entérique de 30% en moyenne, avec des réductions allant jusqu’à 82% dans certains cas. L’efficacité est positivement liée à la dose de 3-NOP et négativement affectée par la concentration de fibres détergentes neutres de l’alimentation, avec des réponses plus élevées chez les produits laitiers par rapport aux bovins de boucherie par rapport à la même dose. Cette revue rassemble la littérature actuelle sur le 3-nitrooxypropanol et examine les résultats globaux des méta-analyses et des études individuelles pour fournir une synthèse des informations scientifiques sur l’utilisation du 3-nitrooxypropanol pour la réduction du CH4. L’intention est d’aider à guider l’adoption commerciale au niveau de la ferme à l’avenir. Il existe un nombre important de publications scientifiques évaluées par des pairs indiquant que le 3-nitrooxypropanol est efficace et sûr lorsqu’il est incorporé dans des rations totales mixtes, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour bien comprendre les effets à long terme et les interactions avec d’autres composés atténuants du CH4.

Mots clés : méthane entérique, production d’hydrogène, méthanogènes, atténuation, élevage de ruminants, 3-nitrooxypropanol

1. Introduction

Le méthane (CH4), un gaz d’écoulement, est un puissant gaz à effet de serre avec un potentiel de réchauffement planétaire 82 fois plus fort par unité de masse que le dioxyde de carbone (CO2) sur une échelle de temps de 20 ans et 28 fois plus puissant sur une échelle de temps de 100 ans [1]. Les émissions de CH4 provenant de la fermentation entérique de la biomasse végétale dans le système digestif des ruminants générées par les archées méthanogènes contribuent non seulement au changement climatique, mais représentent également une perte de 2 à 12% de l’apport énergétique brut et une réduction potentielle de l’efficacité alimentaire [2]. Le CH4 entérique provenant du bétail de ruminants s’échappe dans l’atmosphère principalement par éructation et contribue à 3 à 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre [3]. La demande mondiale croissante de produits protéiques d’origine animale entraînera sans aucun doute une augmentation des émissions entériques de CH4 [4] à moins que des mesures d’atténuation ne soient adoptées.

Selon Rogelj et al. (2018) [5], les émissions de CH4 provenant de la production agricole doivent être réduites de 24 à 47% d’ici 2050 par rapport à 2010 pour atteindre l’objectif de 1,5 °C de l’Accord de Paris [6]. Plus de 100 pays (dont 9 des 20 premiers pays émetteurs de CH4 au monde) ont récemment signé un engagement à réduire les émissions mondiales de CH4 d’au moins 30% par rapport aux niveaux de 2020 d’ici 2030 [7]. Le CH4 a une durée de vie estimée à 12 ans dans l’atmosphère [8], par conséquent, la diminution des émissions mondiales de CH4 peut limiter le réchauffement climatique mondial dans un court laps de temps.

Compte tenu de l’accent mondial mis sur la réduction du CH4, de nombreuses stratégies d’atténuation ont été étudiées. Ceux-ci incluent la formulation diététique [9], la sélection animale [10], les vaccins [11], les algues contenant du bromoforme [12], les inhibiteurs chimiques [13] et autres. Malgré les efforts de recherche, peu de technologies sont disponibles sur le marché, qui peuvent réduire de manière sûre, cohérente et substantielle le CH4 entérique provenant du bétail de ruminants. La formulation diététique n’entraîne généralement que des réductions modérées du CH4 (<20%), la reproduction d’animaux à faible émission de CH4 peut entraîner des réductions modérées, mais nécessite une approche à long terme, les vaccins contre les méthanogènes sont à un stade de développement et, étant donné que le bromoforme est un cancérogène potentiel, les risques pour la sécurité associés à Asparagopsis sp. les algues [12] peuvent limiter leur utilisation intensive dans l’alimentation des animaux. De nombreux inhibiteurs chimiques du CH4 ont été évalués au fil des ans et, bien que certains se soient révélés très efficaces, permettant de réduire considérablement les émissions de CH4 (>30%), leur utilisation commerciale a été limitée principalement en raison de problèmes de sécurité. Une exception notable est le 3-nitrooxypropanol (3-NOP), qui s’est avéré très efficace au cours de la dernière décennie pour réduire la production de CH4 tout en présentant un risque minimal pour la sécurité. Le 3-NOP se lie à l’enzyme productrice de CH4, la méthyl-coenzyme M réductase (MCR), inhibant ainsi la formation de CH4 sans influence négative sur les bactéries non méthanogènes ou l’animal lui-même [14,15].

Les additifs alimentaires qui réduisent constamment les émissions de CH4 ne doivent pas avoir d’effets toxiques pour les animaux, les humains et l’environnement. Pour être adoptés par les producteurs, ils doivent être faciles à utiliser et de préférence peu coûteux. Une augmentation de la productivité animale permettrait de compenser le surcoût de l’additif alimentaire et d’améliorer la rentabilité [9]. Le 3-nitrooxypropanol a été évalué dans environ 28 études in vivo et 7 études in vitro sur des ruminants et plusieurs méta-analyses récentes ont examiné cet ensemble substantiel d’informations pour examiner l’efficacité globale lorsque le 3-NOP est utilisé pour l’atténuation entérique du CH4 [16,17,18,19,20,21].

Le NOP pourrait fournir une stratégie réalisable d’atténuation du CH4 si elle est acceptée par les consommateurs et approuvée par les autorités de réglementation.

Le NOP a récemment reçu un avis favorable du panel scientifique de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments pour la sécurité et l’efficacité chez les vaches laitières. Il a récemment été approuvé au Brésil et au Chili, et des approbations réglementaires dans d’autres juridictions sont attendues à l’avenir. Ainsi, avec l’utilisation imminente du 3-NOP à la ferme, il est nécessaire d’examiner de manière critique l’ensemble des informations disponibles pour permettre aux agriculteurs et aux conseillers techniques de prendre des décisions éclairées. Cette revue fournit une analyse complète des résultats publiés et discute des défis et des opportunités liés à l’utilisation du 3-NOP pour réduire les émissions entériques de CH4 provenant du bétail de ruminants.

2. 3-Nitrooxypropanol, Mode d’action et sécurité

Le composé 3-NOP a d’abord été synthétisé chimiquement par Ogawa et al. (1990) [22], et un brevet a été délivré pour l’utilisation du 3-NOP comme atténuant du CH4 [23]. Il a un faible poids moléculaire (121,09 g / mol) et est une petite molécule à double fonction chimique : un alcool primaire et un ester de nitrate organique [24]. L’atome d’azote (N) est indirectement attaché au squelette carboné (C) via une liaison C–O–N (structure chimique illustrée à la figure 1). En tant qu’analogue structurel de la méthyl-coenzyme M, le 3-NOP cible spécifiquement l’enzyme nickel MCR [15].

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Figure 1

La principale voie de formation du CH4 dans le rumen des ruminants et son inhibition par le 3-NOP [28,29]. (3-NOP = 3-nitrooxypropanol ; NOPA = acide 3-nitrooxypropionique ; HPA = acide 3-hydroxypropionique).

En raison de sa structure moléculaire, le 3-NOP est hautement soluble et rapidement métabolisé dans le rumen en très faibles concentrations de nitrate, de nitrite et de 1,3-propanediol. Duin et coll. (2016) [15] ont rapporté que le 3-NOP est hydrolysé dans le liquide de rumen en 1,3-propandiol, un composé de faible toxicité, qui est ensuite transformé en acide 3-hydroxypropionique (HPA) [25]. Thiel et coll. (2019) [24] ont démontré que le 3-NOP est d’abord oxydé en acide 3-nitrooxypropionique (NOPA), qui est ensuite hydrolysé en HPA et en nitrate inorganique. Chez les ruminants, la NOPA est un métabolite plasmatique et l’HPA est un composé du métabolisme intermédiaire naturel. Le HPA est en outre utilisé par les cellules de mammifères comme substrat pour la synthèse de l’acétyl-CoA et du propanoyl-CoA. Ce dernier sert de substrat à la gluconéogenèse et est bénéfique pour les ruminants en lactation car le propanoyl-CoA est une source importante de carbone [24].

La forme moléculaire du 3-NOP est similaire à celle de la méthyl-coenzyme M, un cofacteur impliqué dans le transfert de méthyle au cours de la méthanogenèse. Duin et coll. (2016) [15] ont montré que le 3-NOP se lie spécifiquement au MCR et inactive l’enzyme en oxydant temporairement l’ion nickel de l’état d’oxydation (+1) à (+2) dans le site actif, conduisant à une inhibition de la méthanogenèse. Le MCR est une enzyme du nickel dans laquelle le nickel est lié à un dérivé du tétrapyrrole nommé cofacteur F430 [26]. Ce cofacteur contenant du nickel doit être à l’état d’oxydation Ni(I) pour que l’enzyme soit active pour catalyser l’étape de formation de CH4 dans la fermentation du rumen. Le potentiel d’oxydation modéré du 3-NOP lui permet d’inactiver le MCR à des concentrations micromolaires. Duin et coll. (2016) [15] ont montré que le 3-NOP cible de préférence le site actif du MCR dans une pose qui place son groupe nitrate réductible à une distance de transfert d’électrons de Ni(I). Ainsi, l’inhibition de la formation de CH4 lors de la dernière étape de la voie de méthanogenèse dans les archées méthanogènes du rumen est réalisée (Figure 1).

Les résidus dans le lait et la viande sont infimes ou inexistants et les risques pour la sécurité du 3-NOP sont apparemment faibles [24,27]. Il est rapporté que le 3-NOP et ses métabolites ne présentent aucun potentiel mutagène et génotoxique [27]. Bien que ni le 14C-3-NOP ni le 14C-NOPA n’aient été trouvés dans le lait [24], d’autres études sur une gamme d’animaux et de régimes alimentaires sont nécessaires pour confirmer l’absence de résidus de 3-NOP dans le fumier, la viande ou le lait afin de répondre aux préoccupations en matière de salubrité des aliments.

Lire la suite (en anglais) sur ce site : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8697901/

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Mots-clés : 3’nitrooxypropanol, 3’NOP, acide 3-nitrooxypropionique, NOPA, ruminants, réduction du méthane, additif zootechnique, environnement

Sur demande de : Commission européenne - Numéro de question : EFSA-Q-2019-00592 Additifs et produits ou substances utilisés en alimentation animale - Contact : feedap@efsa.europa.eu

Membres du panel au moment de l’adoption : Vasileios Bampidis, Giovanna Azimonti, Maria de Lourdes Bastos, Henrik Christensen, Birgit Dusemund, Mojca Fašmon Durjava, Maryline Kouba, Marta López-Alonso, Secundino López Puente, Francesca Marcon, Baltasar Mayo, Alena Pechová, Mariana Petkova, Fernando Ramos, Yolanda Sanz, Roberto Edoardo Villa et Ruud Woutersen.

Mentions légales : Les informations pertinentes ou une partie de ces résultats scientifiques ont été noircies conformément aux demandes de confidentialité formulées par le demandeur dans l’attente d’une décision de la Commission européenne. L’ensemble des résultats a été partagé avec la Commission européenne, les États membres de l’UE et le demandeur. Le noircissement fera l’objet d’un réexamen une fois que la décision sur les demandes de confidentialité aura été adoptée par la Commission européenne.

Résumé

À la suite d’une demande de la Commission européenne, l’EFSA a été invitée à rendre un avis scientifique sur la sécurité et l’efficacité de Bovaer ® 10 en tant qu’additif zootechnique pour les ruminants destinés à la production et à la reproduction du lait. Il est peu probable, sur la base des données ADME disponibles, que l’exposition systémique ou le site de toxicité de contact pour la substance active 3’nitrooxypropanol (3’NOP), pour laquelle la génotoxicité n’a pas été complètement clarifiée, soit chez l’espèce cible.

Par conséquent, le comité FEEDAP a conclu que Bovaer ® 10 était sans danger pour les vaches laitières au niveau maximal recommandé. Toutefois, étant donné qu’une marge de sécurité n’a pas pu être établie, le groupe FEEDAP n’a pas pu se prononcer sur la sécurité de l’additif pour d’autres espèces/catégories animales.

Le groupe FEEDAP a considéré que le consommateur était exposé à l’acide 3-nitrooxypropionique (NOPA), qui est l’un des métabolites 3-NOP. NOPA n’a pas été génotoxique sur la base des études fournies. La commission FEEDAP a conclu que l’utilisation de Bovaer ® 10 dans l’alimentation des animaux dans les conditions d’utilisation proposées n’était pas préoccupante pour la sécurité des consommateurs et pour l’environnement.

Le groupe spécial FEEDAP a conclu que la substance active 3’NOP peut être nocive en cas d’inhalation. Il est irritant (mais pas corrosif) pour la peau, irritant pour les yeux mais ce n’est pas un sensibilisant de la peau. Étant donné que la génotoxicité de 3-NOP n’est pas complètement élucidée, l’exposition par inhalation de l’additif peut représenter un risque supplémentaire pour l’utilisateur. Le Groupe spécial a conclu que l’additif pouvait être efficace chez les vaches laitières pour réduire la production de méthane entérique dans les conditions d’utilisation proposées. Cette conclusion a été extrapolée à tous les autres ruminants pour la production et la reproduction du lait.

© Autorité européenne de sécurité des aliments - Dossier(s) connexe(s) Additifs destinés à l’alimentation animale - À propos : Directeur exécutif Conseil d’administration Transparency Regulation Documents institutionnels

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  • Des additifs contre le méthane entérique - Août 2021 - Texte : Melanie Jenkins - Photos : Alltech, Mootral – Document ‘lesillon.fr’
    Émettrice de GES, la production bovine fait l’objet d’une attention croissante de la part des consommateurs, et au-delà, de l’ensemble de la société. Certaines innovations comme les compléments alimentaires inhibiteurs de méthane pourraient contribuer à réduire ces émissions.

Qui eût cru, 10 ou 20 ans en arrière, que les rots des vaches feraient couler tant d’encre dans la presse ? La société s’est désormais emparée du sujet, les consommateurs sont plus impliqués et la pression pour une réduction des émissions augmente. D’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’élevage bovin mondial serait à l’origine de 15 % de toutes les émissions de GES. Avec l’augmentation attendue du nombre de bêtes, passant de 1,5 milliard aujourd’hui à 2,5 milliards d’ici 2050, ce chiffre ne fera qu’augmenter.

Dans le même temps, l‘innovation ouvre des pistes à une production animale plus vertueuse, grâce notamment au développement de produits faciles à adopter. Une solution parmi d’autres : certains compléments alimentaires, qui promettent une réduction des émissions de méthane entériques et une amélioration du rendement. Ces derniers vont des cultures de levure aux extraits d’algues, en passant par les huiles essentielles, les concentrés d’herbes ou de fruits.

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Photo - Matthew Smith, vice-président d’Alltech.

Levure

Le plus ancien produit de ce genre sur le marché (déposé en 1983) est une culture de levure, visant à améliorer la productivité des bœufs et des vaches laitières. Basée sur la souche 1026 de Saccharomyces cerevisiae, ces levures plus connues sous le nom Yea-Sacc influent sur les performances en réduisant les fluctuations de pH dans la panse, de façon à faciliter la digestion, favoriser le métabolisme de nutriments, tout en augmentant la prise de nourriture.

Avec plus de 35 ans de recul, l’amélioration du rendement laitier sous l’effet de cette levure, tant en volume qu’en stabilité, est averée. Elle a un effet salutaire sur la santé des vache, influe positivement sur le taux protéique et augmente l’assimilation d’azote. Elle peut être donnée aux bovins viande comme aux vaches laitières, sous une multitude de formes.

Selon les analyses du producteur Alltech, Yea-Sacc induirait une réduction des émissions de méthane et d’azote par le bétail d’environ 6 %. Si le but premier est bien d’améliorer le rendement avec, comme effet secondaire, la réduction des émissions de méthane, tout produit de ce genre se doit aussi d’avoir un impact positif en termes de bien-être animal, estime le vice-président d’Alltech Matthew Smith. « Les éleveurs doivent assumer un coût supplémentaire lié à l’addition d’un tel produit dans la ration. Ce produit doit donc être bénéfique. »

La technologie n’est pas un remède miracle, mais elle nous offre de nouvelles voies.

Matthew Smith

Ail

Selon des données recueillies en laboratoire, un complément naturel à base de composés d’ail et de flavonoïdes dérivés d’agrumes permettrait une réduction des émissions de méthane allant jusqu’à 38 %. Mais l’efficacité d’un tel additif est notamment liée à la race, l’âge de l’animal, la ration et la conduite du troupeau.

En inhibant l’activité des archées, responsables de la production de méthane, ce produit réduit les émissions sans avoir un impact négatif sur d’autres bactéries utiles à la digestion. L’additif Mootral a été testé par l’Université de médecine vétérinaire d’Hanovre (Tierärztliche Hochschule Hannover) au moyen d’une simulation de panse, et par deux fermes britanniques élevant des Holstein et Jersiaises. La simulation a abouti à un arrêt presque complet de la production de méthane, tandis que l’essai en ferme a mis en évidence une réduction de 30 % en moyenne et un rendement amélioré de 3 à 5 %, sans impact négatif sur la santé, ou sur la qualité du lait.

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Photo - Des pellets d’additif Mootral (ail et extraits d’agrume) destinés à compléter la ration.

Extraits végétaux

Cet autre produit, développé à base d’extraits de plantes, avait pour but premier de booster le processus digestif et le volume de lait. « La baisse du volume de méthane entérique est un effet secondaire », résume Kurt Schaller, directeur d’Agolin, fabricant suisse de l’adjuvant nutritif du même nom. Cet additif limiterait les émissions de méthane à une quantité estimée de 0,5 m3 par animal/jour, tout en conférant aux vaches un rendement énergétique de + 4 %.

Un gramme de ce complément dans l’alimentation quotidienne permettrait de réduire la production de méthane de 10 à 20 %, selon les résultats de différents essais. En Scandinavie, le produit a rencontré un tel succès que la moitié des vaches norvégiennes sont désormais nourries à l’Agolin.

La réduction du volume de méthane entérique est un effet secondaire.

Kurt Schaller

Extraits d’algues

Encore au stade de la recherche et du développement, ces produits montrent des résultats prometteurs. L’algue rouge Asparagopsis taxiformis serait censée réduire les émissions de méthane du bétail de plus de 80 %, même utilisée en petite quantité… Une étude publiée dans la revue scientifique Journal of Cleaner Production en juin 2020 n’a relevé aucun effet négatif sur la prise de nourriture quotidienne, le rendement, le fonctionnement de la panse et la qualité de la viande, et suggère qu’elle améliorerait même la prise de poids.

Néanmoins, une autre étude réalisée par l’université de Wageningen aux Pays-Bas, a conclu que le bromoforme contenu dans l’algue se retrouvait dans le lait, ce qui disqualifierait cette solution pour les élevages laitiers.

Comment fonctionne l’algue ? Dans le processus de digestion normal, la nourriture est fermentée par du dihydrogène (H2) et du dioxyde de carbone (CO2), qui, combinés, forment du méthane (CH4), expulsé avec les éructations des bêtes. L’algue est bloque la méthanation de H2 et C.

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Photo - Thomas Hafner, directeur de Mootral, mise sur le fait que les crédits carbone couvriront le prix des additifs utilisés.

Actuellement, l’obstacle principal est la production d’Asparagopsis taxiformis. Une récolte naturelle aurait un impact écologique catastrophique ; l’algue devra donc être obtenue par aquaculture, dans un système entièrement artificiel. 

Peut-on attendre de ces innovations qu’elles donnent aux éleveurs les clés pour surmonter le défi du méthane ? « Je pense sincèrement que la science apportera des solutions », estime Matthew Smith d’Alltech. « Nous pouvons accomplir énormément de choses en avançant pas à pas. La technologie n’est pas un remède miracle mais elle nous offre de nouvelles voies. »

En savoir plus : www.alltech.com www.agolin.fr www.symbrosia.co www.blueoceanbarns.com

À lire aussi : Des cultures intermédiaires pour des sols sains -Les cultures intermédiaires enrichissent la rotation, stimulent la vie des sols et assurent un bon approvisionnement en éléments nutritifs. En Allemagne, après être tombées en désuétude durant des dizaines d’années, elles sont redécouvertes par les agriculteurs. Le choix des plantes utilisées, que ce soit en monoespèce ou en mélange, dépend de nombreux critères.https://lesillon.fr/des-cultures-in...

Le Sillon : Page d’accueilhttps://www.lesillon.info - Le journal hebdomadaire agricole du Sud-Ouest

Source : https://lesillon.fr/des-additifs-contre-le-methane-enterique/

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  • Le méthane, ce gaz au pouvoir 29 fois plus réchauffant que le CO2 - Vendredi 12/11/2021 - Document ‘Pleinchamp - Prévisions météo, actualités agricoles, cours ...’ - Publié par Acti Ouest
    [Bovin : conjoncture sem 45-2021] Le méthane associé aux « pets » des bovins est loin d’être le plus gros émetteur de ce gaz.

La cop26 se termine et l’une des projections pour ralentir rapidement le réchauffement de la planète serait de s’attaquer aux émissions de méthane, ce gaz qui a un pouvoir réchauffant nettement plus élevé que le gaz carbonique. Sa durée de vie limitée est également un atout (10 ans contre plus de 100 pour le CO2). Même s’il ne représente que 11% des émissions de gaz à effet de serre contre 80% pour le C02, le méthane est un levier d’autant plus séduisant pour les dirigeants politiques et économiques que les solutions existent, qu’elles sont peu coûteuses et leur effet immédiat. L’objectif signé par les gouvernements présents à la COP26 est une réduction de 30% d’ici 2030.

Si dans l’esprit des consommateurs, le méthane est associé aux « pets » des bovins, ce sont en réalité leurs rots qui en rejettent. Néanmoins, l’agriculture est loin d’être le plus gros émetteur de ce gaz. En effet, la première source de pollution vient des fuites sur les installations gazières. Réduire ces fuites ou boucher les puits qui ne sont plus exploités ne semble pas insurmontable pour les producteurs d’hydrocarbures (sauf que la Russie et la Chine n’ont pas ratifié cet accord). L’autre levier de maitrise d’émission de ce gaz vient dans la gestion des déchets. Les décharges en représentent 20%. L’explication se trouve dans la fermentation des déchets. Chaque année, entre 20 et 30 kilos de nourriture par personne sont gaspillés en France. Cela s’ajoute à nos déchets domestiques non recyclés qui atteignent 270 kilos par personne et par an. En cause, ce que nous consommons et achetons sans consommer. Le développement de la méthanisation agricole est souvent cité en exemple, contrairement aux grosses usines qui peinent à gérer les stocks en décomposition en attente de traitement.  

En revenant aux animaux, la solution simple serait de réduire les effectifs, mais ce serait mettre en péril notre sécurité et autonomie alimentaire. Le recul conjoncturel est déjà assez inquiétant en soi. Des solutions existent pour réduire la production de méthane des ruminants (conduite du troupeau et des exploitations, utilisation de graines et tourteaux de lin…) Des inhibiteurs de méthane prometteur sont en développement et pourraient à eux seuls réduire de 30% ces émissions.

Enfin, le permafrost sibérien (terre gelée en permanence) libère également beaucoup de méthane avec le réchauffement de la planète, mais là l’action de l’homme est limitée et ne pourra se voir que dans quelques dizaines d’années, s’il réussit à limiter le réchauffement de notre planète.

Hausse des prix

Le recul de la production évoqué précédemment à tendance à s’amplifier, face à une courbe démographique défavorable (départ à la retraite) et à un manque sérieux d’attractivité du secteur malgré les efforts produits pour installer des jeunes. Cette baisse du cheptel français impacte l’ensemble de l’UE, car notre pays est le premier fournisseur de bovins maigres pour nos voisins européens. Comme en France, de nombreux pays ont recentré leur consommation sur les aliments nationaux (produits sur leur territoire) ou de l’UE. Le redémarrage de l’économie post-confinement a relancé la consommation quand la production baissait. L’effet ciseau se retrouve aujourd’hui sur les prix, avec des hausses significatives dans tous les pays, sans l’effet de la loi Egalim2. Cette dernière sera en revanche au cœur des négociations commerciales des prochains mois.  

Source : https://www.pleinchamp.com/actualite/le-methane-ce-gaz-au-pouvoir-29-fois-plus-rechauffant-que-le-co2

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  • Suisse : l’agriculture suisse teste de nouveaux aliments pour réduire les émissions de méthane des bovins. Document repris et diffusé par ‘francetvinfo.fr’ - Article par Sabrina Weiss

    Thomas Favre, agriculteur : ’Nous aimons nos animaux et les traitons de la meilleure façon possible. Luigi Jorio / swissinfo.ch

Photo - Thomas Favre, agriculteur : ’Nous aimons nos animaux et les traitons de la meilleure façon possible. Luigi Jorio / swissinfo.ch

Les vaches ne produisent pas seulement du lait et de la viande. Ils émettent également du méthane, un puissant gaz à effet de serre. Les additifs alimentaires ajoutés au fourrage peuvent réduire les émissions des exploitations et contribuer à une agriculture plus durable. Toutefois, des questions se posent quant aux effets à long terme sur les animaux.

Thomas Favre, comme beaucoup d’autres jeunes agriculteurs, en a assez. ’On nous accuse de polluer, alors que nous faisons tout ce que nous pouvons pour préserver le climat et l’environnement’, dit-il.

Cet agriculteur de 34 ans dirige l’exploitation familiale du village de Le Crêt, dans les collines de la Suisse occidentale, dans le canton de Fribourg. Il élève une cinquantaine de vaches, principalement des Montbéliarde, une race mixte à la robe blanche tachetée de rouge. Elle produit chaque année 150 000 litres de lait qui entrent dans la composition du célèbre gruyère suisse et plusieurs quintaux de viande en vente directe.

Interdire l’élevage intensif ?

Le 25 septembre, le peuple suisse se prononcera sur une initiative populaire demandant l’interdiction de l’élevage intensif en Suisse. Le texte vise avant tout à protéger la dignité des animaux de rente, mais il aura également un impact positif sur le climat, affirme le comité d’initiative. L’abandon de la production animale à l’échelle industrielle permettra, selon lui, de réduire les émissions (méthane et CO2) et les polluants (ammoniac) générés par l’élevage et de diminuer l’importation de plantes fourragères comme le soja, dont la culture nécessite de grandes surfaces.

Favre est une ferme suisse typique de taille moyenne (22 hectares). Les animaux paissent sur les prairies clôturées autour de la grange, et en ce jour de fin août, une partie du bétail est encore dans les montagnes, dans les pâturages alpins. ’Tout ce vert... ce sont des puits de carbone’, dit-il en désignant les prairies couvertes de pissenlits que broutent les vaches. ’C’est une façon de contribuer positivement au climat.

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Photo - La ferme de Thomas Favre couvre environ 22 hectares. swissinfo.ch

Mais les pâturages ne sont pas les seuls à améliorer l’empreinte climatique de son élevage. Depuis l’hiver 2021, Favre nourrit ses bovins avec un additif spécial afin de réduire leurs émissions de méthane. La préparation complète une alimentation à base d’herbe, de foin et d’aliments concentrés. ’Je ne suis pas une exception. Je connais plusieurs agriculteurs qui font de même’, dit-il.

À sa manière, l’agriculteur fribourgeois contribue à résoudre un problème mondial. Le méthane est un puissant gaz à effet de serre et, sans une baisse radicale de ses émissions dans les années à venir, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C.

Jusqu’à 120 kg de méthane par vache

Le méthane est le gaz qui a le plus d’impact sur notre climat après le CO2. Il reste moins longtemps dans l’atmosphère, mais son pouvoir de réchauffement est plus de 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone sur une période de 20 ans.

Environ 60 % du méthane est d’origine anthropique et est lié aux activités agricoles, notamment à l’élevage, au traitement des déchets et à l’industrie fossile. La concentration de méthane dans l’atmosphère a plus que doublé depuis l’ère préindustrielle.

Chez les bovins et autres ruminants, le méthane est produit par des bactéries dans le rumen, le premier des quatre estomacs du tube digestif. Le méthane se forme principalement lors de la fermentation des fibres végétales et s’échappe essentiellement par la bouche lorsque l’animal expire ou rote. Du gaz est également produit lorsque le fumier se décompose dans le sol.

Une vache émet entre 70 et 120 kg de méthane par an. Les bovins élevés dans le monde pour la production de viande et de lait, ainsi que les autres animaux d’élevage, rejettent chaque année dans l’atmosphère l’équivalent d’environ 3,1 milliards de tonnes de CO2. S’ils étaient un pays, les animaux d’élevage seraient le plus grand producteur de gaz à effet de serre après la Chine et les États-Unis.

En Suisse, le secteur agricole est responsable de 83% des émissions de méthane, selon l’inventaire national des gaz à effet de serre. L’année dernière, la Suisse et une centaine d’autres pays se sont engagés à réduire les émissions de méthane de 30 % d’ici à 2030. Un objectif qui peut être atteint grâce à une meilleure gestion du fumier et, surtout, en modifiant l’alimentation des bovins reproducteurs.

’Les additifs alimentaires en plus du fourrage peuvent jouer un rôle très important dans la stratégie d’atténuation du méthane des bovins’, explique à swissinfo.ch Mutian Niu, professeur de nutrition animale à l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ).

Moins d’émissions de méthane, plus de lait

Les additifs alimentaires inhibent les enzymes responsables de la production de méthane entérique ou modifient les conditions qui favorisent la méthanogénèse dans l’intestin. Ils peuvent contenir des huiles essentielles, des nitrates, des tanins ou des extraits naturels de plantes.

Favre utilise une préparation de clous de girofle, de carottes sauvages et de graines de coriandre mise au point par la société suisse Agolin et distribuée par la société de nutrition animale UFA. Pour l’obtenir, il n’a rien eu à faire de spécial : l’additif a simplement été ajouté à la composition de l’alimentation animale minérale qu’il recevait déjà.

L’inhibiteur de méthane a été ajouté aux granulés minéraux utilisés depuis longtemps. Luigi Jorio / swissinfo.ch

Photo - L’inhibiteur de méthane a été ajouté aux granulés minéraux utilisés depuis longtemps. Luigi Jorio / swissinfo.ch

Des études scientifiques menées aux États-Unis, aux Pays-Bas, en Espagne et au Royaume-Uni, parfois sur quelques animaux et pendant quelques semaines seulement, indiquent que la préparation Agolin réduit les émissions totales de méthane de 10 à 20 %. Beatrice Zweifel, directrice technique d’Agolin, indique que le produit fait déjà partie du régime alimentaire d’environ 5 % des vaches laitières en Europe.

Favre reçoit l’additif sans frais supplémentaires. En contrepartie, il cède les droits de réduction des émissions qu’il a obtenus à Fenaco, la coopérative agricole à laquelle elle appartient, qui est propriétaire de l’UFA. Dès cet automne, Fenaco commencera à émettre des certificats de CO2, qu’elle pourra vendre sur les marchés internationaux pour compenser les émissions.

Le potentiel de réduction pour les vaches laitières en Suisse est de ’plusieurs centaines de milliers de tonnes’ sur un total d’environ 1,9 million de tonnes d’équivalent CO2 émises chaque année, selon Fenaco. L’additif à base d’extraits de plantes a également l’avantage d’augmenter légèrement la production de lait, selon une étude récente.

Thomas Favre complète l’alimentation de ses animaux avec 100 à 150 grammes par jour de granulés minéraux. L’aliment contient l’additif qui réduit la production de méthane. Luigi Jorio / swissinfo.ch

Photo - Thomas Favre complète l’alimentation de ses animaux avec 100 à 150 grammes par jour de granulés minéraux. L’aliment contient l’additif qui réduit la production de méthane. Luigi Jorio / swissinfo.ch

Quels sont les effets sur la santé animale ?

Cependant, l’équation n’est pas si simple. Joël Bérard, du centre de compétence suisse pour la recherche agronomique Agroscope, souligne que l’administration d’inhibiteurs de méthane est un domaine relativement nouveau et que l’expérience pratique est encore limitée. Une réduction significative à long terme des émissions de méthane par l’animal n’a été démontrée que dans des cas isolés’, écrit-il dans un courriel adressé à swissinfo.ch.

Une évaluation de l’efficacité des additifs alimentaires, publiée fin 2021, conclut que seules trois des dix catégories d’additifs considérées (3-nitroxypropanol, algues du genre Asparagopsis et nitrates) réduisent les émissions de méthane de plus de 10%.

Un dispositif mesurant les émissions de méthane et de CO2 a été placé sur ce bovin. Agroscope

Photo - Un dispositif mesurant les émissions de méthane et de CO2 a été placé sur ce bovin. Agroscope

M. Bérard souligne un autre problème : les effets à long terme sur la santé animale sont encore inconnus. L’utilisation accrue d’huiles végétales et de graines oléagineuses pourrait avoir des effets négatifs sur la fonction du rumen et les composants du lait, tandis que les nitrates pourraient affecter la santé des animaux, selon une publication de juin dernier. ’Les additifs peuvent également attaquer ou inhiber les micro-organismes bénéfiques présents dans le rumen, qui permettent une utilisation optimale des ressources alimentaires naturelles, notamment les fibres de l’herbe et du foin’, précise M. Bérard.

Les effets à court ou à long terme dépendent également du dosage et doivent être soigneusement étudiés’, ajoute Niu. Le professeur de l’EPFZ souligne l’importance de prendre en compte d’autres aspects de l’alimentation de l’animal, comme la proportion de fourrage par rapport aux concentrés. L’augmentation de la longévité des vaches et la sélection génomique des animaux les moins émetteurs pourraient également contribuer à réduire le méthane par litre de lait produit.

Réduire la consommation de viande

Sinon, il ne reste plus qu’à réduire radicalement le nombre de têtes de bétail et la consommation de viande et de produits laitiers, comme le préconisent les groupes de défense des animaux et de l’environnement tels que Greenpeace. Une solution que Thomas Favre n’apprécie visiblement pas.

Pour l’instant, l’agriculteur ne peut pas dire si l’additif inhibiteur de méthane a réellement un effet sur les émissions de ses animaux. De nombreux autres facteurs, à commencer par l’exceptionnelle canicule et le choc thermique de cet été, peuvent avoir un effet sur le métabolisme. Le goût de son lait, assure-t-il, n’a pas changé. Avant tout, dit-il, ’les vaches vont bien et c’est ce qui compte’.

Cet article a été traduit à l’aide de l’intelligence artificielle

Source reprise par ‘France Info’ – Voir ci après :

L’agriculture suisse teste un aliment qui réduit le méthane des bovins - 25 settembre 2022 - 15:41 -

https://www.swissinfo.ch/fre/economie/l-agriculture-suisse-teste-un-aliment-qui-r%C3%A9duit-le-m%C3%A9thane-des-bovins/47893240

On peut aussi consulter la version en italien sur ce même sujet

L’agricoltura svizzera sperimenta un mangime che riduce il metano dei bovini - Crisi climatica– Questo contenuto è stato pubblicato il 25 settembre 2022 - 15:41 25 settembre 2022 - 15:41 - Source : https://www.swissinfo.ch/ita/economia/l-agricoltura-svizzera-sperimenta-un-mangime-che-riduce-il-metano-dei-bovini/47882094?view=canonical

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  • Six additifs alimentaires susceptibles de réduire les émissions de méthane des vaches - Traduction du 07 octobre 2022 par Jacques Hallard d’un document intitulé « 6 feed additives that can reduce cows’ methane emissions » et publié parThe Daily Churn’ - December 20, 2021 | by Keely Khoury darigold.com – Diffusion ‘darigold.com’
    Plusieurs ingrédients actuellement testés comme compléments alimentaires pour le bétail présentent un potentiel de réduction des émissions de méthane.

Des scientifiques des Pays-Bas, d’Australie, du Brésil, du Royaume-Uni et des États-Unis font partie de ceux qui évaluent à la fois l’efficacité et la salubrité de plusieurs additifs alimentaires atténuant le méthane.

Il s’agit notamment des algues rouges, de l’ozone, de l’inhibiteur enzymatique 3 Nitrooxypropanol (3-NOP) et de l’huile essentielle d’agolin, ainsi que des mélanges d’ail et d’agrumes, d’origan et de thé vert.

Bien que chaque additif fonctionne différemment, ils agissent essentiellement en empêchant la formation de méthane dans le rumen de la vache (ou d’autres animaux ruminants) pendant le processus digestif.

La recherche montre que les réductions de méthane peuvent aller de 11% à plus de 99%.

C’est prometteur pour des entreprises comme Starbucks, qui a récemment annoncé qu’elle investissait dans agolin, étant donné la promesse d’un avenir où les communautés mondiales pourront continuer à profiter de produits d’origine animale riches en nutriments, sans les émissions de gaz à effet de serre piégeant la chaleur.

Les Nations Unies (ONU) notent le rôle essentiel de l’agriculture dans la réalisation de la sécurité alimentaire mondiale et d’une action climatique efficace en la plaçant au centre de plusieurs objectifs de développement durable, dont la Faim Zéro et une Consommation et une Production responsables. À cette fin, la Plateforme mondiale des produits laitiers a appelé à une certaine disponibilité et à une utilisation accrue des additifs alimentaires dans le cadre de sa nouvelle initiative Pathway to Dairy Net Zero.

C’est pourquoi nous avons décidé d’examiner de plus près les différentes options, à commencer par les algues.

Photo - ‘Symbrosia Solutions’ travaille à trouver un modèle qui leur permettrait de vendre les algues rouges à grande échelle. Image reproduite avec l’aimable autorisation de Symbrosia.

1. Asparagopsis taxiformis - Asparagopsis taxiformis, communément appelée algue rouge, a été décrite par les scientifiques comme “sans précédent” dans sa capacité à réduire les émissions des bovins de boucherie. L’algue est actuellement testée dans un certain nombre d’essais à grande échelle à la ferme. Symbrosia, basée à Hawaï, et Australia’s Future Feed, deux entreprises qui travaillent au développement commercial d’une chaîne d’approvisionnement mondiale pour l’utilisation agricole de la plante. Les deux sociétés signalent des réductions de méthane supérieures à 90% lorsque les bovins reçoivent un supplément quotidien d’algues de moins d’un pour cent de leur alimentation quotidienne.

Une première estimation de l’équipe Symbrosia du coût de l’utilisation des algues rouges était de 1,60 $par jour et par vache, ce qui était considéré comme trop élevé par de nombreux agriculteurs. L’équipe envisage donc maintenant d’autres moyens de payer l’additif.

Joan Salwen, PDG de Blue Ocean Barns, l’un des deux fournisseurs agréés de Future Feed, a déclaré au Daily Churn : “Notre plan alors que nous entrons dans notre phase de commercialisation est de fournir Brominata [le produit d’algues de l’entreprise] aux familles agricoles à un coût net nul ou très faible.”

Un autre défi ? En produire suffisamment pour faire la différence. En 2020, il y avait environ 93,8 millions de vaches rien qu’aux États-Unis. C’est beaucoup d’algues. Symbrosia développe actuellement un modèle d’aquaculture qui lui permettrait d’augmenter la production. Sur leur site Web, ils admettent que ce n’est pas facile compte tenu du “mode de vie complexe et de la fragilité physique ’ d’Asparagopsis.’Mais un additif que nous avons examiné est déjà utilisé commercialement.

2. Bovaer - Développé par la société néerlandaise de biosciences nutritionnelles Royal DSM, ce produit a été approuvé en septembre 2021 pour une utilisation commerciale au Chili et au Brésil. Il est centré autour du 3-NOP et a été testé de manière approfondie pendant plus de 10 ans dans des fermes et des laboratoires du monde entier. Royal DSM rapporte que les réductions des émissions de méthane chez les bovins de boucherie recevant le supplément Bovaer sont similaires à celles des algues. Les réductions des émissions des vaches laitières étaient inférieures d’environ 30%. Approuvé pour une utilisation au Brésil et au Chili pour les moutons, les vaches et les chèvres, les agriculteurs ajoutent un quart de cuillère à café de Bovaer à l’alimentation quotidienne de chaque animal.

André van der Elsen, membre de l’équipe des relations extérieures de Royal DSM aux Pays-Bas, a déclaré au Daily Churn que pour tous les essais, aucun effet négatif n’avait été observé. Il ajoute que “la santé et le comportement des animaux ont été entièrement préservés.”

Il faudra cependant un certain temps avant que ce produit ne soit disponible aux États-Unis. Selon Climate Wire, la FDA a déjà passé quatre ans à examiner le produit. Ermias Kebreab, professeur d’agriculture animale durable à l’Université de Californie à Davis, a déclaré à E & E News : “Le problème est que le processus de la FDA est si lent et que la crise climatique n’attend personne.”

En attendant, il existe au moins un produit disponible pour les éleveurs de bétail aux États-Unis.

A multicolor graphic against a grey background showing methane reductions achieved with 12 different feed additives. Published by UC Davis - their yellow logo appears in the bottom right corner.

Voir le graphique agrandi

3. Agolin - Agolin comprend un mélange d’extraits de plantes comprenant de l’huile de graines de carotte sauvage et de coriandre. La société recommande d’incorporer leurs produits dans des prémélanges ou des concentrés avant de les mélanger dans les aliments pour animaux, ’ pour assurer une distribution homogène.’Ils affirment que même s’il était nourri à 10 fois le niveau recommandé, cela n’affecte pas l’apport alimentaire ni la santé des animaux.

Bien sûr, les réductions de méthane ne sont pas aussi excitantes que certaines des autres options. Les premières études indiquent qu’agolin est capable de réduire les émissions entériques des bovins laitiers de 11%.

“Bien que ce ne soit pas le plus efficace”, explique le Dr Frank Mitloehner, professeur et spécialiste de la qualité de l’air au Département des sciences animales de l’UC Davis, en Californie, “c’est un additif alimentaire considérablement efficace qui est déjà disponible dans le commerce.”

Les dernières recherches de l’université de Califormnie ‘UC Davis’ sur l’efficacité de l’huile en tant que supplément suggèrent un potentiel d’augmentation de l’efficacité alimentaire et des composants laitiers — un bonus pour les agriculteurs cherchant à améliorer leur triple résultat net.

D’autres mélanges d’huiles naturelles présentent également un potentiel.

4. Ruminant Mootral - Mootral Ruminant-fabriqué par la société anglo-suisse Mootral-comprend un mélange exclusif d’extraits d’ail et d’agrumes. Des études partagées par Mootral montrent que l’alimentation constante d’un gramme (0,04 oz) de leur additif alimentaire mélangé à 2,2 livres d’aliments secs quotidiens d’une vache peut entraîner des réductions de méthane allant jusqu’à 38%.

Mootral a déclaré au Daily Churn que le modèle commercial de l’entreprise pour sa première phase de commercialisation repose sur des incitations données aux agriculteurs par les entreprises de transformation, les détaillants ou les gouvernements pour couvrir le coût du produit.

À l’heure actuelle, l’entreprise indique qu’il en coûte environ 56 EUR ou 63 $par vache et par an pour toute la période de lactation (305 jours). Cela peut sembler peu, mais les agriculteurs qui ont 5 000 vaches envisagent un minimum de 315 000 $par année. Sans ces incitations, il sera difficile de leur demander d’assumer ce coût supplémentaire alors qu’ils sont déjà en difficulté. Mais il y a une autre option à l’horizon qui pourrait être plus abordable.

5. Ozone -L’un des nouveaux additifs alimentaires potentiels ? Ozone de gaz naturel. Une étude publiée en novembre 2020 par des scientifiques australiens de l’Université de Sydney a révélé que l’ajout du gaz à l’eau potable des bovins entraînait une réduction des émissions de méthane d’un peu plus de 20%.

Cela pourrait être une méthode pratique et peu coûteuse pour réduire les émissions de méthane des ruminants, a déclaré le Dr Peter Moate, chercheur principal au gouvernement de l’État de Victoria, au Daily Churn.

En faisant barboter l’ozone dans l’eau potable dans des auges, ajoute-t-il, cette méthode pourrait fonctionner même dans les vastes systèmes laitiers et de bœuf où les vaches paissent sur les pâturages. L’étude a été réalisée en laboratoire, de sorte que des recherches supplémentaires sont nécessaires, en particulier sur les effets sur la santé et la production des animaux.

Mais que se passe-t-il si nous pouvons tirer certains des mêmes avantages des produits de base disponibles à la maison ?

6. Thé Vert et Origan - Une étude de 2018 sur le potentiel de réduction des gaz d’un mélange de thé vert et d’origan a révélé “peu et peu d’effets additifs.”

Selon les chercheurs, le thé vert est une source de polyphénols, des micronutriments naturellement présents dans les plantes, en plus des saponines, de la caféine et de la l-théanine. En conséquence, ils peuvent présenter des propriétés antioxydantes, antimicrobiennes, anticoccidiales et antiprotozoaires. L’origan, en revanche, est une source d’huiles essentielles telles que le carvacrol et le thymol.

Ensemble, ces polyphénols et huiles essentielles ont le potentiel de modifier la fermentation du rumen et d’inhiber la croissance, le développement, l’activité et le métabolisme des bactéries productrices de méthane dans le rumen des animaux, atténuant ainsi potentiellement les émissions de CH4.

Les chercheurs ont conclu avec trois hypothèses : “ ((1) l’extrait d’origan réduira les métriques de méthane et n’aura pas d’effet négatif sur la production animale ; (2) les extraits de thé vert réduiront les métriques de méthane et n’auront pas d’effet négatif sur la production animale ; (3) l’origan et l’extrait de thé vert lorsqu’ils sont nourris en association présenteront un effet additif dans la réduction des métriques de méthane.”

Bien que leur étude originale soit prometteuse, les auteurs soulignent la nécessité de mener d’autres recherches.

A handful of multi-color cows look towards the camera on a lush hillside with large trees and agricultural land in the background

Photo agrandie

Quelle est la prochaine étape ? - ‘Future Feed’ affirme que “l’obtention de quantités commerciales d’algues reste le plus grand obstacle” pour parvenir à une utilisation à l’échelle industrielle de l’ingrédient. Mais une fois que nous aurons franchi cet obstacle, l’Australian Seaweed Institute suggère que la culture commerciale des algues pourrait offrir des avantages, tels que le nettoyage de l’eau polluée et la revitalisation des communautés qui dépendaient de la pêche pour leurs moyens de subsistance.

Mais, il y a encore du travail à faire. “À l’heure actuelle, nous devons montrer que les additifs fonctionnent comme nous nous y attendons”, explique le Dr Mitloehner. Il ajoute que cela nécessitera un investissement dans la recherche. En regardant plus loin, le Dr Mitloehner dit que nous devons voir des voies claires pour faire approuver l’utilisation des additifs et nous assurer que les agriculteurs et les éleveurs ont les moyens de les mettre en œuvre. ’Plus important encore“, ajoute-t-il,’ il doit y avoir une incitation financière à utiliser des additifs, sinon cela n’arrivera pas.”

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  • Les torchères laissent échapper cinq fois plus de méthane qu’on ne le pensait jusqu’ici : l’amélioration de leur efficacité équivaudraient à retirer près de 3 millions de voitures de la circulation. Tradution du 07 octobre 2022 par Jacques Hallard d’un article de Bethany Brookshire paru dans ‘sciencenews.org’ sous le titre « Gas flares are leaking five times as much methane than previously thought  » - Référence : https://www.sciencenews.org/article/gas-flare-leak-methane-burning-climate

    photo of natural gas flares in the foreground at the Bakken Formation in the Williston Basin in North Dakota in 2021Photo - Les torchères, comme celles d’ici, brûlent le gaz naturel émis lors de la production de pétrole et de gaz, transformant le méthane en dioxyde de carbone moins puissant. Mais l’efficacité de ces fusées est beaucoup plus faible qu’on ne le pensait auparavant. Alan Gorchov Negron / Université du Michigan, Yulia Chen/Université de Stanford

Dans de nombreuses régions productrices de pétrole et de gaz, les flammes éclairent le ciel. Les torchères brûlent 98% du gaz naturel qui s’échappe, affirment les compagnies pétrolières et gazières. Mais les observations de trois champs pétroliers et gaziers américains montrent que l’efficacité n’est que d’environ 91%, rapportent des scientifiques dans la revue ‘Science’ du 30 septembre 2022. Compenser la différence équivaudrait à retirer près de 3 millions de voitures de la route.

Le gaz naturel qui s’échappe est principalement du méthane. Ce gaz à effet de serre ne persiste que neuf à 10 ans dans l’atmosphère, mais son potentiel de réchauffement est 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone. Ainsi, les compagnies pétrolières et gazières allument des fusées éclairantes-brûlant le méthane pour produire du dioxyde de carbone et de l’eau moins puissants. L’industrie et le gouvernement américain ont supposé que ces torches fonctionnaient avec une efficacité de 98%. Mais des études antérieures ont dit que cela pourrait être trop optimiste, explique Geneviève Plant, scientifique de l’atmosphère à l’Université du Michigan à Ann Arbor (SN : 22/4/20).

Plant et ses collègues ont envoyé des avions pour échantillonner l’air sur plus de 300 fusées éclairantes dans le bassin de Bakken dans le Dakota du Nord et dans les bassins Permian et Eagle Ford au Texas, qui représentent plus de 80% des torchères dans le pays. Les échantillons ont montré cinq fois plus de méthane imbrûlé qu’estimé précédemment.

La baisse de l’efficacité de 98 à 91% peut sembler faible, mais les effets sont importants, explique Dan Cusworth, un scientifique de l’atmosphère à l’Université de l’Arizona à Tucson qui n’a pas participé à l’étude. ’Tout pourcentage qui se trouve dans la phase méthane au lieu de la phase CO2 est nettement plus problématique.”

La moitié de la différence est due à des fusées éclairantes qui ne brûlent pas. “Nous nous attendions à ce que les fusées éclairantes présentent une gamme d’efficacités, mais nous ne nous attendions pas à voir autant de fusées éclairantes non allumées”, explique Plant. Entre 3 et 5% des fusées éclairantes ne fonctionnaient pas du tout. Si ces feux étaient allumés et que l’efficacité de 98% était atteinte, le résultat pourrait éliminer l’équivalent d’environ 13 millions de tonnes métriques de carbone de l’atmosphère. Allume-les.

Citation :

G. Plant et al. Inefficient and unlit natural gas flares both emit large quantities of methane. (Les torchères à gaz naturel inefficaces et non allumées émettent toutes deux de grandes quantités de méthane) - Science. Vol. 377, September 30, 2022, p. 1566. doi : 10.1126/science.abq0385. 

About Bethany Brookshire - Bethany était auparavant rédactrice en chef de Science News for Students. Elle est titulaire d’un doctorat en physiologie et pharmacologie de la Faculté de médecine de l’Université Wake Forest.

methane fire

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  • Fuites de gaz méthane à partir des gazoducs ‘Nord Stream’ : faut-il craindre le dangereux nuage de méthane qui survole l’Europe ? – Par Adrien Siberrol - Publié le 04/10/2022 à 09:04, mis à jour à 10:04 – Document ‘ladepeche.fr’ - Énergie, Environnement, International - ETX Studio - Accueil Economie Énergie
    Photo - Un nuage de méthane survole l’Europe. DANISH DEFENCE - HANDOUT

L’essentiel - L’Europe a les yeux tournés vers le ciel : les fuites de méthane qui s’échappe des gazoducs Nord Stream 1 et 2 pourraient aggraver la pollution en Europe. La Dépêche du Midi fait le point. 

L’explosion des gazoducs Nord Stream, sous la mer Baltique, n’en finit pas de faire parler d’elle. L’endommagement des deux pipelines a entraîné la formation d’un amas de gaz qui se déplace en Europe, au gré des vents. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, il s’agit probablement du plus grand rejet de méthane jamais enregistré dans le monde. Reste à savoir quelles seront les conséquences tant pour l’homme que pour l’environnement. La Dépêche du Midi fait le point.

Quelle quantité de gaz dans l’atmosphère ? - Au total, quatre fuites ont été détectées sur Nord Stream 1 et 2, libérant des dizaines de milliers de tonnes de méthane, au large de l’île danoise de Bornholm. Les chercheurs de GHGSat, qui utilisent des satellites pour surveiller les émissions de méthane, se sont penchés sur les taux de fuite de l’un des quatre points de rupture : près de 22 920 kilogrammes de méthane s’échappaient chaque heure d’un gazoduc. Cela équivaudrait à brûler environ 630 000 livres (ou 285 kg) de charbon par heure.

#ICOS measurements show huge methane peaks in the atmosphere after #NordStream leak https://t.co/Dg8OpbGPdB - — Ingmar J. Gauger (@rootsmessenger) October 1, 2022

Les stations de mesure de Finlande, de Suède et de Norvège ont détecté une augmentation considérable de méthane dans l’atmosphère. Selon l’ICOS (infrastructure de recherche qui observe les flux des gaz à effet de serre), la proportion de méthane dans le nuage qui s’est formé suite aux violentes explosions ’est estimée égale à la taille des émissions de méthane d’une année entière pour une ville de la taille de Paris ou d’un pays comme le Danemark.’

Vers où se dirige ce nuage ? - Selon l’Institut norvégien de recherche sur l’air, cité pat le journal allemand Spiegel, les scientifiques ’supposent que le vent a d’abord transporté le méthane vers le nord jusqu’à l’archipel finlandais, puis qu’il a bifurqué vers la Suède et la Norvège’. Par la suite, le nuage se serait scindé en plusieurs parties. Une partie du méthane éjecté s’est dirigée vers le sud de l’Europe et notamment vers l’Italie, comme l’explique le Corriere della Sera.

Quelles conséquences pour l’homme ? - Sur le long terme, difficile de savoir quelles seront les conséquences de telles fuites. Pour la santé directe de l’homme, ce nuage de méthane n’est pas dangereux pour la santé... sauf si ce gaz est fortement concentré dans l’atmosphère et qu’il chasse l’oxygène. Il peut alors provoquer des asphyxies.

A lire aussi : Fuites de Nord Stream : un dangereux nuage de méthane survole l’Europe

La crainte, elle est surtout environnementale. Cette fuite est néanmoins un problème important et pour cause, le méthane est un puissant gaz à effet de serre : ’En 100 ans, il réchauffe l’atmosphère environ 30 fois plus que le dioxyde de carbone. La taille et le moment de la fuite mettent encore plus de pression sur les actions climatiques, puisque les années critiques pour ralentir le changement climatique sont en ce moment’, explique l’institut Icos. 

Source : https://www.ladepeche.fr/2022/10/04/fuites-de-nord-stream-faut-il-craindre-le-dangereux-nuage-de-methane-qui-survole-leurope-10711324.php

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Bien que les experts n’aient pas encore quantifié le volume des fuites du gazoduc Nord Stream, ils ont déclaré qu’elles pouvaient menacer l’environnement.

Les fuites du Nord Stream sont devenues une préoccupation mondiale en raison de la menace qu’elles représentent pour l’environnement et les systèmes énergétiques de l’Europe.

L’explosion alarmante de la fuite du Nord Stream a produit du méthane nocif, ce qui a suscité des enquêtes sur l’ampleur de la fuite.

Les deux pipelines du Nord Stream n’étaient pas opérationnels.

En outre, les scientifiques et les experts ont expliqué que le méthane provenant de la fuite pose un problème environnemental puisqu’il s’agit d’un gaz à effet de serre nocif.

Selon le rapport de Reuters du 1er octobre, la Russie a demandé une réunion du Conseil pour aborder les questions relatives aux fuites des pipelines Nord Stream 1 et 2.

Le même rapport a montré que le porte-parole de Gazprom, Sergei Kupriyanov, a déclaré lors de la réunion que 800 millions de mètres cubes de gaz naturel avaient fui.

Lire aussi : La perturbation des cultures en Ukraine peut affecter la sécurité alimentaire et augmenter les émissions mondiales de carbone.

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a souligné que le méthane est un puissant gaz à effet de serre qui nuit et pollue l’environnement, ce qui fait du méthane du Nord Stream la plus grosse fuite enregistrée.

Fuite de méthane - (Photo : par les garde-côtes suédois via Getty Images)

D’autre part, le Guardian a publié un rapport conjoint du Danemark et de la Suède aux Nations Unies (ONU).

Le même rapport note que les scientifiques estiment que 100 000 et 350 000 tonnes de méthane fuient des pipelines Nord Stream.

L’article du Guardian indique que les pays, dont le Danemark, la Suède et la Pologne, pensent que la fuite des pipelines Nord Stream dans la mer Baltique a été causée délibérément, et des enquêtes sont en cours pour savoir comment des explosifs ont atteint les pipelines.

D’autre part, la Finlande, la Norvège et la Suède ont observé une forte augmentation du méthane.

Pendant ce temps, la Russie a nié son implication dans la fuite de gaz du Nord Stream.

Dans une interview accordée à Reuters, Manfredi Caltagirone a déclaré que la fuite du gazoduc Nord Stream pourrait être la plus importante émission détectée.

Caltagirone est le chef de l’Observatoire international des émissions de méthane du PNUE (IMEO pour le PNUE).

Pourquoi le méthane est dangereux

Le rapport des Nations unies ajoute que le méthane contribuerait à 30 % du réchauffement de la planète.

Il précise que les émissions de méthane causées par l’homme proviennent des entreprises de traitement du gaz, des combustibles fossiles, des décharges et des déchets, ainsi que de l’élevage.

En outre, le Programme pour l’environnement a également noté que le méthane a contribué à ce qui suit :

 Plus de 260 000 décès prématurés

 775.00 hospitalisations liées à l’asthme

 25 millions de tonnes ont été enregistrées en pertes de récoltes

D’autre part, la Climate Clean Air Coalition a déclaré que le méthane, contrairement au dioxyde de carbone (CO2), est un polluant environnemental qui reste dans l’atmosphère pendant environ 12 ans.

Le méthane est nocif et réchauffe l’environnement plus que le dioxyde de carbone.

Il explique que le méthane affecte le climat et présente des risques indirects pour la santé des humains et des animaux.

Il est important de réduire les émissions de méthane pour ralentir l’aggravation des effets du changement climatique. Des mesures d’atténuation immédiates visant à réduire la quantité de méthane peuvent prévenir les risques environnementaux potentiels.

Dans les évaluations mondiales visant à réduire le méthane, le Programme des Nations unies pour l’environnement a expliqué qu’une réduction de 45 % du méthane d’origine humaine pourrait prévenir les risques de réchauffement de la planète.

Le rapport préconise une action immédiate car les émissions de méthane d’origine humaine sont en augmentation.

Article connexe : La pollution croissante par l’ozone est une menace silencieuse pour la pollinisation et la santé des plantes [Recherche].

Pour d’autres histoires similaires, n’oubliez pas de suivre Nature World News.

Source du rapport : https://www.natureworldnews.com/articles/53248/20221001/nord-stream-gas-leak-environmental-effects.htm

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Rappel en annexe – Reproduction d’un JH2022-10-07T11:29:00J

document ‘jancovici.com’ : « A quoi nous sert le gaz ? »

Ce combustible, dont la hausse du prix fait parfois tant rouspéter dans les chaumières, est pourtant d’un usage bien plus récent que celui du pétrole ou du charbon dans le monde : il a fallu attendre 1960 pour que l’usage du gaz dépasse celui du bois dans le monde (c’était 1940 pour le pétrole et… 1860 pour le charbon). Cette énergie a même la particularité d’avoir été longtemps très « américaine » : en 1965, plus de 60% de la consommation de gaz était le fait des Etats Unis !

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Consommation de gaz par grand pays ou zone depuis 1965, en milliards de m³ par an.

Il est facile de voir que les USA dominaient cette consommation mondiale il y a moins de 50 ans, mais désormais ce n’est plus le cas.

Source : BP Statistical Review, 2012

En ce qui concerne la consommation moyenne par personne (en moyenne mondiale), elle a été multipliée par plus de 5 depuis 1945, quand ce n’était « que » 2,7 pour le pétrole et 1,3 pour le charbon. En France, la consommation de gaz a été multipliée par 5 entre 1970 et 2000, et les importations sont passées de zéro à 13 milliards d’euros (constants) de 1970 à 2008. En Europe, la multiplication entre 1965 et 2006 a même été de 11 !

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Moyenne mondiale de la consommation d’énergie, exprimée en kWh par personne et par an, selon la nature de l’énergie, depuis 1880.

La croissance de la consommation de gaz par personne est plus récente que pour le pétrole, qui incidemment a passé le maximum de la consommation par personne et par an juste avant le deuxième choc pétrolier.

Sources : Shilling et al. 1977 & BP Statistical Review 2012 (énergie), World Resource Institute (population).

On peut se demander pourquoi le gaz n’a pas pris son essor en même temps que le pétrole, puisque les gisements de pétrole contiennent généralement aussi du gaz (en tous cas ceux situés le plus près du sol, et qui ont été exploités en premier). Mais contrairement au pétrole, qui est liquide et donc se transporte et se stocke facilement, le gaz a la mauvaise idée d’être… gazeux. De ce fait, il est bien plus malcommode à transporter que le pétrole (il ne s’agit pas de dangerosité, mais bien de commodité pratique), ce qui se traduit économiquement par le fait que la mise en place d’infrastructures de transport de gaz est bien plus capitalistique, par unité d’énergie transportée, que pour le pétrole. Ceci expliquant cela, alors que les deux tiers du pétrole produit passe au moins une frontière avant d’être consommé, cela n’est le cas que pour 30% du gaz, et entre 15% et 20% du charbon.

Cette difficulté à le stocker et le transporter, et le fait que les usages du gaz sont peu adaptés à exploitation en sortie de puits (surtout pour le chauffage, on ne va pas déplacer les habitations près des puits juste pour pouvoir les chauffer !), ont eu pour conséquence que, jusqu’à une époque récente (la 2è moitié du 20è siècle), le gaz associé à tout gisement de pétrole était souvent relâché dans l’atmosphère sans autre forme de procès, ou ré-injecté pour améliorer la récupération du pétrole.

Quand les scientifiques compétents ont découvert que le méthane – principal constituant du gaz – avait un pouvoir de réchauffement global bien supérieur à celui du CO2, les pétroliers ont alors été incités à le brûler sur le lieu de production du pétrole, dans une torchère (la combustion transforme alors chaque molécule de méthane en une molécule de CO2, et la « nocivité » des émissions est divisée par 25). Ceci expliquant cela, quand les pétroliers découvraient « juste du gaz », ils considéraient le plus souvent cela comme une calamité, et pas du tout comme une bonne nouvelle !

Et maintenant ? Maintenant le gaz sert un peu à tout :

  • production électrique (le gaz fournit désormais 25% de l’électricité mondiale),
  • chauffage des bâtiments résidentiels et tertiaires,
  • fours et chaudières industriels,

Répartition des usages du gaz consommé dans le monde en 2007.

Ce camembert ne tient pas compte des 4% de la production extraits qui sont torchés, et des 13% de la production réinjectés in situ pour améliorer la récupération du pétrole contenu dans les gisements qui contiennent à la fois gaz et pétrole. Source : BP & CEDIGAZ 2007

Comme une part importante du gaz sert au chauffage de bâtiments pendant l’hiver de l’hémisphère Nord, il y a une saisonnalité de la consommation de gaz beaucoup plus marquée que pour le pétrole (dont le pic de consommation correspond aux départs en vacances en été).

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Evolution saisonnière de l’utilisation du gaz.

On note la forte saisonnalité de l’utilisation résidentielle (en été il ne reste que l’eau chaude et la cuisine), et celle un peu moins forte mais réelle aussi pour les bâtiments tertiaires (commercial).

Par ailleurs une partie de la production électrique au gaz sert à de la pointe, et donc le gaz correspondant n’est pas utilisé avec un débit constant toute l’année ou même toute la journée.

Source : Pierre-René Bauquis, Total Professeurs Associés, 2008

Or comme les puits produisent toute l’année, eux, cela signifie qu’une part du gaz produit doit être stocké quelques mois en attendant son utilisation. L’usage du gaz est donc indissociable d’infrastructures de stockage dans le pays utilisateur, qui sont beaucoup plus complexes que pour le pétrole (rien de plus simple qu’un réservoir de pétrole : c’est une grande cuve).

Et la France ?

Par rapport à la répartition constatée pour le monde dans son ensemble, notre pays, qui consomme aussi du gaz, présente deux éléments de différenciation :

  • la partie consommée dans la production électrique est assez faible (moins de 10% du total)

Répartition des usages du gaz consommé en France de 1970 à 2011, en TWh PCS (pouvoir calorifique supérieur).

La consommation de la branche énergie est justement ce qui alimente les centrales électriques. En part de la consommation finale, le gaz est à peu près à parité avec l’électricité, qui en France représente aussi de l’ordre de 500 TWh. Source : Chiffres clés de l’énergie, Service de l’Observation et des Statistiques (Commissariat Général au Développement Durable), 2011

Pourquoi le gaz semble-t-il si intéressant ?

Le développement rapide du gaz dans ses trois usages (chauffage, industrie, électricité) s’explique par des avantages « physiques » dans les trois cas de figure :

  • pour ses usages industriels, il présente l’intérêt d’engendrer moins de pollution locale que ses concurrents : fioul et charbon. Par nature même il ne contient pas de soufre (soluble dans le pétrole et présent dans le charbon, mais non gazeux), ce qui évite les émissions de SO2 (responsable d’irritations pulmonaires et de l’acidification de l’eau de pluie). Il n’engendre pas de particules fines, pas de poussières, pas de cendres, et en fait sa combustion complète n’engendre que du CO2 et de l’eau, qui sont deux gaz sans aucune toxicité particulière pour un échappement à l’air (le CO2 engendre par contre du changement climatique différé, mais c’est un effet physique, pas un effet toxique). Par contre, comme pour tout hydrocarbure dont la combustion a lieu dans l’air, il engendre des oxydes d’azote (qui sont des polluants et qui, combinés avec des hydrocarbures imbrûlés et du soleil, conduisent à l’apparition d’ozone).Par ailleurs il supprime les problèmes de stockage chez l’utilisateur (pas besoin de cuve à faire remplir périodiquement). Enfin il coûte à peu près la même chose, par unité d’énergie, que les produits pétroliers. A cause de ces caractéristiques, les usines se sont progressivement tournées vers ce combustible pour leurs besoins en chaleur, au détriment du charbon puis du fioul. Au prix actuel du gaz et du fioul, l’électricité est rarement compétitive pour fournir de la chaleur, même si techniquement cela ne pose aucun problème de faire des fours électriques (après il faut en outre que l’électricité ne soit pas faite au gaz ou au fioul pour que ce soit énergétiquement une bonne idée, et qu’elle ne soit pas faite au charbon si on veut que ça soit une bonne idée question CO2).
  • pour le chauffage des bâtiments, ce sont à peu près les mêmes avantages que pour l’industrie : moins de pollution locale, pas de cuve à remplir, pas de grosse différence de prix avec le fioul. En France, son utilisation est désormais encouragée par la nouvelle réglementation thermique en vigueur (RT 2012), qui a été créée pour décourager l’utilisation du chauffage électrique (pourtant moins émissif en CO2 que le chauffage au gaz, mais voilà c’est de l’affreux nucléaire !).
  • pour la production électrique, nous retrouvons aussi cet avantage pour la pollution locale (particulièrement en face du charbon), mais il y a un élément qui joue encore plus : le faible besoin en capitaux pour une puissance installée donnée. En effet, pour installer un MW de puissance (dit autrement pour avoir une installation capable d’injecter un MW de puissance électrique sur le réseau quand elle est à pleine capacité) il faut débourser 4 millions d’euros en nucléaire, 1,5 million d’euros avec une centrale à charbon, mais seulement 0,5 million d’euros pour une centrale à gaz. Or la première chose qui intéresse une entreprise privée pour se lancer dans quelque chose est la quantité de capital qu’il faut mobiliser. Le gaz ayant la « barrière à l’entrée » la plus faible, il est actuellement privilégiée par les électriciens – essentiellement privés – des économies occidentales pour les nouvelles centrales électriques.

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Répartition par nature d’énergie primaire des capacités électriques en construction en 2007 (ces dernières sont exprimées en GW, non en nombre de centrales).

Pour fixer les idées, la puissance installée en France en nucléaire est de l’ordre de 60 GW.

Un réacteur nucléaire = 1 à 1,4 GW ;
Une tranche à charbon = 0,4 à 1 GW ;
Un grand barrage = 0,5 à quelques GW ;
Une grosse éolienne = 0,005 GW) ;

La puissance installée totale de l’ordre de 90 GW (mais les autres moyens sont utilisés beaucoup moins de temps dans l’année, en particulier les barrages).

Le charbon occupe la première place dans le monde, mais c’est le gaz qui arrive en tête dans les pays occidentaux (OCDE). On constate que les constructions de capacités au charbon et au gaz sont bien plus importantes que les constructions de nucléaire ou d’éoliennes. Il ne faut pas se tromper d’ordres de grandeur ! Source : Platt’s World Electric Power Plant Database, décembre 2008, in World Energy Outlook, 2008, AIE

En Allemagne, c’est le gaz et le charbon qui vont servir à remplacer l’essentiel du nucléaire abandonné (disons les 2/3, car l’intermittence de l’éolien empêche cette seule source de faire mieux, et c’est aussi vrai pour le photovoltaïque).

Tout beau tout propre, alors ?

Ça semble donc parfait, le gaz ! Pas de pollution locale, pas trop d’argent à mettre sur la table, et en plus il est… « naturel » ! Et tout ce qui est naturel est bon pour nous, non ? En fait, qu’une chose soit naturelle ne signifie pas pour autant qu’elle est désirable ! Les impacts de météorites géants, les tsunamis et le paludisme sont parfaitement naturels, et reste à savoir s’ils sont désirables ! Si nous en revenons aux faits, le gaz possède quand même deux limitations majeures :

Morts par TWh électrique (et émissions de CO2 par kWh électrique) pour les divers modes de production électrique en Europe, hors prise en compte de la mortalité future induite par le changement climatique.

Surprise ! - Source : Electricity generation and health, Anil Markandya & Paul Wilkinson, The Lancet, 2007 ; 370 : 979–90. (NB : The Lancet est la revue de référence en médecine, un peu comme Science dans le domaine des sciences physiques).

Répartition par zone ou pays de provenance du gaz importé en France. Pays-Bas et Norvège sont des producteurs de la Mer du Nord. Source : Chiffres clés de l’énergie, Service de l’Observation et des Statistiques (Commissariat Général au Développement Durable), 2012

Source de la référence historique : https://jancovici.com/transition-energetique/gaz/a-quoi-sert-le-gaz/

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Collecte de documents et agencement, traduction, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 10/10/2022

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

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