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"Emballement fulgurant et anxiogène des dérèglements climatiques : financer l’urgente transition énergétique, transformer l’agriculture dominante, agir sur déplacements, habitations et nourriture en limitant viandes et produits laitiers" par Jacques Hallard

dimanche 26 juin 2022, par Hallard Jacques

ISIAS Climat Energies Alimentattion

Emballement fulgurant et anxiogène des dérèglements climatiques : financer l’urgente transition énergétique, transformer l’agriculture dominante, agir sur déplacements, habitations et nourriture en limitant viandes et produits laitiers

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 25/06/2022

Plan du document : Préambule Introduction Sommaire Auteur

Un spectre de couleurs qui illustre l’accélération du changement climatique, réalisé chaque année par l’Organisation météorologique mondiale. Dans le monde entier, les spectres deviennent écarlates, à l’image du réchauffement ! – Source


Préambule

Ce dossier est réalisé dans une optique didactique : il adopte une approche multidisciplinaire pour établir, une fois encore, les liens entre les dérèglements climatiques en cours, la complexité de la transition énergétique qui doit s’opérer en conséquence d’urgence et l’effet bénéfique qu’aurait l’adoption, par les consommateurs des populations de certains pays dits ‘développés’, d’une alimentation carnée plus réduite, exigeant donc un changement drastique des méthodes et des pratiques de l’agriculture dominante actuelle et de l’agro-industrie dans ces mêmes pays…

On peut soit lire les actualités suivantes pour « se mettre dans le bain », soit se reporter directement à l’introduction et/ou au sommaire de ce dossier.

Tout d’abord une présentation des leviers sur lesquels chacun et chacune d’entre nous, peut agir pour contribuer efficacement à une diminution de son empreinte carbone >

https://img.lemde.fr/0x1800/0/0/2022/05/26/5ce620e_1653578957023-700px-treemap.png

ÉconomieDes solutions pour la planète– Référence : https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/05/30/le-defi-de-la-sobriete-pour-repondre-a-l-urgence-climatique_6128136_3234.html - Ce sujet est présenté plus loin dans un article spécial.

Quelques actualités pour commencer …

France - Après la canicule, les images impressionnantes de tempête de sable, chutes de grêle et incendies qui ont frappé le pays - Publié le 20 juin 2022 - Environnement – Document ‘novethic.fr’ – « Les Français respirent à nouveau. Après avoir subi une chaleur suffocante pendant plusieurs jours, les températures redescendent enfin. Mais les impacts du dérèglement climatique ont été particulièrement violents. Entre la tempête de sable dans le Calvados, les incendies et les chutes de grêle… le scénario cauchemar d’un monde qui se réchauffe s’est déroulé sous nos yeux… » - Article à lire ici

Vague de chaleur : comment les scientifiques font le lien avec le changement climatique ? - La France fait face à des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses. Pour évaluer le degré d’influence du changement climatique sur un événement météorologique extrême, les scientifiques réalisent des études d’attribution. Explications. Gouvernance | 21 juin 2022 | Rachida Boughriet | Actu-Environnement.comPhoto © Dmitry Vereshchagin « C’est la première fois que la température de 40 °C est atteinte aussi tôt sur la France continentale ». Source : [www.actu-environnement.com/ae/news/vague-de-chaleur-scientifiques-lien-changement-climatique-39857.php4#ntrack=cXVvdGlkaWVubmV8MzA3OA%3D%3DMTMxOTUz]

Climat - La canicule, « un avant-goût de notre futur climatique » - Par Gaspard d’Allens (Reporterre) - 14 juin 2022 à 09h47, Mis à jour le 16 juin 2022 à 09h24

D’ici 2050, les canicules risquent d’être multipliées par deux. Conséquences : récoltes desséchées, feux de forêt en hausse... « Le déni de gravité n’est plus une option », dit un climatologue. Article complet à lire sur ce site : https://reporterre.net/La-canicule-un-avant-gout-de-notre-futur-climatique

Europe - Green deal - Climat : compromis à la baisse au Parlement européen - LE 21 Juin 2022 - Par Antoine de Ravignan – Document ‘Alternatives économiques - « Après l’échec du 8 juin 2022, les députés européens vont de nouveau voter mercredi un texte clé pour mettre en œuvre la stratégie climat de l’UE. Pour réussir à former une majorité, les sociaux-démocrates et la droite ont finalement trouvé un compromis… en révisant l’ambition à la baisse ».

[Voir les actions en cours sur Stratégies et objectifs climatiques de l’UE ].

« On efface tout et on recommence. Le 8 juin 2022, en assemblée plénière, les eurodéputés avaient créé un choc en rejetant, par 340 voix contre 265, l’un des principaux textes législatifs du futur « paquet énergie-climat », celui qui porte sur la réforme du système européen des quotas d’émission de CO2 (ETS, selon l’acronyme anglais). Il s’agit de l’outil phare de la politique climatique européenne. Ce mécanisme mis en place en 2005 alloue chaque année aux grands sites industriels – centrales électriques au charbon et au gaz, aciéries, cimenteries… – à l’origine de 40 % des émissions de CO2 de l’Union européenne (UE), des quotas d’émission dont le volume annuel, fixé par les pouvoirs publics, est dégressif dans le temps. Ce système fait depuis l’objet de révisions régulières négociées entre Etats membres pour renforcer progressivement son niveau de contrainte, qu’il s’agisse du rythme annuel de diminution des quotas attribués, de l’extension des secteurs économiques assujettis (l’aviation intra-européenne depuis 2012) ou de la diminution du volume de quotas alloués gratuitement (aujourd’hui à l’ensemble de l’industrie lourde pour des motifs de concurrence internationale). Cette dernière question des allocations gratuites de quotas est devenue centrale avec les discussions sur la création d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe, appelée « mécanisme d’ajustement carbone aux frontières » (ou CBAM selon l’acronyme anglais). En effet, imposer aux produits importés une taxe proportionnelle à leur contenu carbone tout en exonérant les entreprises domestiques, en leur permettant d’obtenir gratuitement des quotas au lieu de les payer, créerait une concurrence déloyale et serait aussitôt attaqué devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC)…. »

Pour lire la suite de cet article > Climat : compromis à la baisse au Parlement européen

Et pendant ce temps là …

En France, en trois jours, un quart des [nouveaux] députés élus ont été formés au climat et à la biodiversité : reportage au cœur de cet évènement inédit [dans notre pays] - Publié le 23 juin 2022Par Fanny Breuneval - « C’est l’heure du bilan. En trois jours, 154 députés français ont été formés à la transition écologique, soit plus d’un quart de l’hémicycle à l’heure de la prise de poste des parlementaires. Questions des députés, réflexions des scientifiques... Novethic vous raconte les coulisses de cette démarche inédite en France et qui constitue une première étape vers une formation plus soutenue des élus… » - A lire ici

Souligner la nécessité impérieuse de combiner :

  • une sobriété dans tous nos usages (y compris numériques), surtout dans les pays dits ‘développés’ : une sobriété qui soit expliquée, admise et donc socialement acceptée … et si possible heureuse,
  • une efficacité énergétique des moyens de transformation énergétique (pour la production d’électricité) et de ses divers usages en consommation,
  • les énergies renouvelables à accentuer et à accélérer partout où leur mise en œuvre est possible et judicieuse, mais en évaluant leurs inconvénients, coûts… ainsi que leur durée de vie dans une économie circulaire.
    « L’économie circulaire est un nouveau modèle économique à vision systémique. Les notions d’économie verte, d’économie de l’usage ou de l’économie de la fonctionnalité, de l’économie de la performance et de l’écologie industrielle font partie de l’économie circulaire ». Wikipédia

D’où l’application généralisée et systématique des recommandations maintes fois répétées et actualisées de L’association négaWatt, « une organisation sans but lucratif de promotion et de développement du concept et de la pratique ‘négawatt’ dans la société française.

Le négawatt est une unité théorique de puissance mesurant une puissance économisée. Cette économie est le résultat de la sobriété énergétique ou d’une efficacité énergétique améliorée. Wikipédia

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Introduction

Après un préambule qui nous place dans l’actualité stressante du climat, les documents retenus pour cet article commencent par une prophétie d’Haroun Tazieff (1936-1971) sur le climat que l’INA vient de sortir, puis un rappel pédagogique sur le climat de Christophe Cassou et de Valérie Masson-Delmotte (pour ‘La Documentation française’), ainsi que des graphiques de Pauline Brault (pour le HuffPost) et le 1er épisode d’une série de Christian Gollier diffusée par ‘France Culture’ dans le cadre des ‘Cours du Collège de France’, sous le titre : « Du sang, des larmes et de la sueur : les coûts de la transition énergétique » !

Puis trouvent leur place pour un usage pédagogique, d’une part, une rétrospective sur « Les émissions impossibles : Comment les grandes entreprises du secteur de la viande et des produits laitiers réchauffent la planète » et, d’autre part, un point de vue de Jean-Marc Jancovici sur l’importance des ordres de grandeur dans notre démarche face au changement climatique…

Est alors intégrée une rétrospective sur la notion de sobriété heureuse selon Pierre Rabhi (1938-2021) qui ouvre la voie à la démarche de l’Association ‘négaWatt’ dont le slogan est depuis son origine et dans les mises à jour successives, « Sobriété Efficacité Renouvelables »

Puis des articles à accès conditionnel, réservé aux abonnés du journal ‘Le Monde’, développent le thème de la sobriété énergétique : le difficile découplage entre l’activité économique et les émissions de gaz à effet de serre ; le défi de la sobriété pour répondre à l’urgence climatique par Béatrice Madeline, et « La sobriété : un enjeu de justice et de solidarité, avec les “gilets jaunes” hier ou les Ukrainiens aujourd’hui »… -

La perspective d’une crise alimentaire est décrite par Gilles Paris éditorialiste au journal ‘Le Monde’ : « Le retour du monde d’avant, en pire » !

Des contributions états-uniennes précisent que : « Un climat changeant signifie des changements dans l’assiette » (Nancy Shute) et que « Le remplacement de certaines viandes par des protéines microbiennes pourrait aider à lutter contre le changement climatique » : « le remplacement de seulement 20% pourrait réduire les taux de déforestation de plus de moitié d’ici 2050… » (Carolyn Gramling). Plus précisément, Betsy Ladyzhets expose pourquoi et « Dans quelle mesure la consommation de viande affecte-t-elle les émissions de gaz à effet de serre des pays ? ». Ces documents sont émis par l’organisation ‘Science News’.

Ces précédents travaux rappellent notre récente mise en ligne sur ISIAS : ’Des viandes ‘cachées’ dans divers aliments, des viandes cultivées in vitro ou de synthèse, des substituts de viande (imitation, succédanés d’origine végétale) et des bovins génétiquement modifiés (OGM) avec CRISPR - Choix et climat’ par Jacques Hallard - 20 juin 2022 - ISIAS Alimentation Viandes.

Dans un nouveau rapport, WWF [WWF France : Ensemble, nous sommes la solution]enfonce le clou : « Plutôt que la nourrir, l’Europe dévore la planète » - Quant aux contributions orchestrées par le CEA(Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), deux études démontrent « Comment les changements d’occupation et d’usage des sols interagissent avec le climat », d’une part, et « Comment garantir la sécurité alimentaire face aux enjeux climatiques » d’autre part.

Une place est faite à Séverine Millet, ancienne avocate (Droits de l’homme, droit humanitaire et droit de l’environnement), fondatrice de l’association ‘Nature Humaine’ : un communiqué présente ses prestations en psychosociologie appliquée, et notamment une contribution intitulée « Faut-il déclencher la PEUR ou cultiver l’EMERVEILLEMENT pour obtenir l’ENGAGEMENT ? » … Le point de vue de Séverine Millet exprime « La part de l’humain dans le changement écologique, climatique et sociétal ».

Finalement, parmi les actualités, Audrey Garric (pour ‘Le Monde’) aborde le dérèglement climatique et nous informe que « le coût de l’adaptation pour la France [est] évalué pour la première fois » : selon L’Institut de l’économie pour le climat, « dix-huit mesures incontournables, représentant un budget additionnel d’au moins 2,3 milliards d’euros par an, qui peuvent être prises immédiatement pour préparer la France au changement climatique ou renforcer des mesures d’adaptation déjà en place, afin de « rattraper les retards accumulés… ».

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Sommaire

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  • Archive - La prophétie d’Haroun Tazieff sur le climat - INA 18 juin 2022, 11:00 ·
    PROPHETIQUE - C’est l’un des grands scientifiques du 20ème. En 1979, Haroun Tazieff, vulcanologue, alertait sur les dangers du réchauffement climatique et sur l’effet de serre, qui allait faire fondre les glaces des pôles et avoir des conséquences dramatiques. Sur le plateau, le commandant Cousteau n’y croit pas une seule seconde et il avit tort. Le scénario décrit est plus que jamais d’actualité…

Vidéo 1 minute 07 à écouter à la source : https://www.facebook.com/Ina.fr/videos/460404305801643/

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Tazieff est considéré comme un des pionniers de la volcanologie moderne, qui prend son essor au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Grâce aux nombreuses expéditions qu’il mène sur les volcans du monde entier à partir des années 1950, il contribue à développer cette science, dont il défend une approche multidisciplinaire en collaborant notamment avec chimistes et physiciens. Ses travaux de recherche sont novateurs et concernent principalement le rôle moteur des gaz dans les mécanismes éruptifs ainsi que l’apport de la volcanologie à la confirmation de la théorie de la tectonique des plaques. Pendant toute sa carrière, il reste un adepte des mesures sur le terrain ; avec son équipe, il met au point de nombreux instruments, dont plusieurs deviennent des éléments de référence en la matière. Il développe également l’analyse des risques dus aux éruptions volcaniques et milite en faveur de la prévention auprès des populations.

De 1981 à 1986, sous la présidence de François Mitterrand, il devient commissaire puis secrétaire d’État chargé de la prévention des risques naturels et technologiques majeurs en France. Il met en place le système d’indemnisation des victimes de catastrophes naturelles ainsi que les premiers plans d’exposition aux risques naturels prévisibles.

Il se fait connaître mondialement par l’écriture et la réalisation de nombreuses œuvres de vulgarisation scientifique sur les volcans. Il fait partie des pionniers du long métrage documentaire, avec notamment Les Rendez-vous du diable (1958) et Le Volcan interdit (1966), films pour lesquels il obtient de nombreux prix…

Lire l’article e entier sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Haroun_Tazieff

http://www.concordialanguagevillages.org/images/uploads/lang-french/tazieff1.jpg

Haroun TAZIEFF (1914-1998) est appelé le père de la volcanologie moderne…

Lire sur ce site : http://www.concordialanguagevillages.org/youth-languages/french-language-village/academic-year-programs/le-programme-2014-2015/tazieff

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https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/styles/large_full/public/collection_number/9782111575608.jpg?itok=2ytlW7z3

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Disponible en ligne et en Librairie au format : Parlons climat en 30 questions Papier 5.90€ - Parlons climat en 30 questions PDF 4.99€ - Parlons climat en 30 questions EPUB 4.99€ - Pour lire les formats PDF et ePub vous avez besoin d’un lecteur adapté.

Sommaire du document :

•Présentation

•Sommaire

•Fiche technique (voir à la source)

Présentation

Les bouleversements écologiques sont aujourd’hui inéluctables et le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) publié en août 2021 est formel : le climat est en train de changer partout dans le monde, plus rapidement que prévu et l’activité humaine en est responsable.

Cet ouvrage permet de comprendre les enjeux cruciaux aujourd’hui de limiter l’ampleur du réchauffement climatique et d’adapter nos sociétés à ces bouleversements. Deux experts répondent de manière claire et synthétique à toutes les questions que l’on se
pose sur l’histoire du climat, le cycle de l’eau, les variations dues au changement climatique, les événements extrêmes, l’effet des activités humaines sur le cycle du carbone, etc…

Sommaire - Préface

  • Qu’est-ce que le système climatique ?
  • Quels sont les facteurs naturels qui font varier le climat ?
  • Comment l’homme influence-il le climat ?
  • Comment le système climatique réagit-il aux perturbations ?
  • Comment connaît-on l’histoire du climat ?
  • Comment observe-t-on le climat aujourd’hui ?
  • Qu’est-ce qu’un modèle de climat ?
  • Qu’apprend-on des variations climatiques passées ?
  • Quels sont les changements observés depuis 1900 ?
  • Les changements récents sont-ils « anormaux » ?
  • Quels sont les facteurs responsables des changements en cours ?
  • Comment les hommes influencent-ils le climat ?
  • Comment le surplus d’énergie est-il réparti ?
  • Quel est l’effet des activités humaines sur le cycle du carbone ?
  • Le changement climatique affecte-t-il le cycle de l’eau ?
  • Quels sont les meilleurs indicateurs du réchauffement climatique ?
  • Le changement climatique a-t-il déjà des effets mesurables ?
  • Les événements extrêmes, une conséquence du changement climatique ?
  • Prévision Météo et prévision climatique, quelle différence ?
  • Comment peut-on prévoir l’évolution future du climat ?
  • 2°C ou 5°C de plus : quelles conséquences ?
  • L’Arctique, le prochain eldorado ?
  • Quelle confiance accorder aux modèles de climat ?
  • Quelles incertitudes pèsent sur les futurs possibles ?
  • Quelles sont nos marges de manœuvre ?
  • Les projections climatiques, aides à la décision ?
  • Le changement climatique est-il irréversible ?
  • Pourquoi faut-il agir maintenant ?
  • Pourrait-on manipuler le climat ?
  • Pourrait-on manipuler le climat ?
  • Les politiques climatiques sont-elles efficaces ?
  • Quelles sciences du climat pour demain ?
    Fiche technique à lire à la source - @ vous la parole - Mots-clés : environnement protection de l’environnement

Vie publique : au coeur du débat public - Vie-publique.fr est un site gratuit d’information qui donne des clés pour comprendre les politiques publiques et les grands débats qui animent la société. Il est édité par la Direction de l’information légale et administrative.

Vie-publique.fr — Wikipédia

Source : https://www.vie-publique.fr/catalogue/23413-parlons-climat-en-30-questions

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  • Des graphiques qui résument l’emballement du réchauffement climatique - Par Pauline Brault- 21/06/2022 07:00 CEST – Documents ‘huffingtonpost.fr/’
    Une campagne de sensibilisation partage aujourd’hui des graphes simples pour comprendre en un coup d’œil l’accélération du changement climatique.

Voir la vidéo à la source

CLIMAT - Bleu, blanc et surtout rouge. Ce mardi 21 juin 2022, c’est le #ShowYourStripes, soit le jour où il faut partager les “bandes” de votre pays sur les réseaux sociaux. Attention, on ne parle pas du drapeau national, mais d’un spectre de couleurs illustrant l’accélération du changement climatique, réalisé chaque année par l’Organisation météorologique mondiale.

[L’Organisation météorologique mondiale est une institution spécialisée des Nations Unies qui compte actuellement 193 États et territoires membres. Elle fait autorité pour tout ce qui concerne l’état et l’évolution de l’atmosphère terrestre, son interaction avec les terres et les océans, le temps et le climat qu’elle engendre et la répartition des ressources en eau qui en résulte… » - Source : https://public.wmo.int/fr/%C3%A0-propos-de-nous/qui-sommes-nous ].

Dans le monde entier, les spectres deviennent écarlates à l’image du réchauffement, comme le montre la vidéo en tête d’article.

Cette campagne mondiale s’appuie sur les données élaborées par le climatologue Ed Hawkins en 2016.

[Edward Hawkins MBE (Most Excellent Order of the British Empire, soit en français : membre de l’Ordre de l’Empire britannique, une distinction honorifique) : c’est un climatologue connu pour ses graphiques de visualisation de données illustrant le réchauffement climatique, en particulier pour le grand public, comme les bandes chauffantes. Wikipédia (anglais) ].

Chaque bande représente la température annuelle moyenne d’un endroit du globe entre 1899 et 2021 et les points blancs permettent d’identifier l’année en cours.

Celui ci-dessous illustre la France (de 1850 à 2100) et permet de constater qu’on tire de plus en plus vers le rouge. Cela signifie que les températures augmentent. Cette illustration simple permet à tout un chacun de mesurer l’accélération du réchauffement.

Image > Showyourstripes Les ’barres de réchauffement’ deviennent de plus en rouges en France.

Ces graphiques permettent aussi de mieux comprendre l’échelle de temps sur laquelle sont évalués les changements climatiques. Des climatosceptiques et des politiques donnent parfois comme argument que le climat a toujours changé sur Terre. Par exemple, l’ancien président françaisNicolas Sarkozya affirmé en 2016 : “Cela fait quatre milliards d’années que le climat change”.

Un réchauffement climatique fulgurant

Oui, en effet, le climat a toujours changé. Le soleil, le déplacement des continents, ou encore l’axe de rotation de la Terre font varier les températures du globe sur des millions voire des milliards d’années. Mais le réchauffement actuel est inédit par sa rapidité. 

Car aucune de ces variations naturelles ne peut expliquer la fulgurance du réchauffement qui résulte avant tout des activités humaines. En clair, seul l’homme modifie le climat aussi vite, en quelques dizaines d’années. Sur le graphique ci-dessous, on voit effectivement qu’en un peu plus de 30 ans, la hausse des températures a été très rapide. Depuis la fin du 19e siècle, la température moyenne mondiale a augmenté de +1.1 °C.

Les températures augmentent fortement depuis plus de 30 ans à cause du réchauffement

Image > #ShowYourStripes Les températures augmentent fortement depuis plus de 30 ans à cause du réchauffement anthropique.

Comme le rappelle le Giec, si nous ne parvenons pas à réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre avant 2030, le réchauffement planétaire dépassera les 1,5 °C, entraînant des conséquences en cascade sur les écosystèmes. Maintenir le réchauffement sous la barre des 2°C est encore possible mais exige une réduction des émissions immédiate, rapide et soutenue.

À voir également sur Le HuffPost : Réchauffement climatique : aux pôles, l’autre catastrophe qui passe inaperçue

Le HuffPost : l’info en accès libre, en article et en vidéo

Fichier:Le Huffington Post 2017.svg — Wikipédia

Source : https://www.huffingtonpost.fr/entry/ce-graphique-resume-lacceleration-du-rechauffement-climatique_fr_62b043d0e4b06169ca9b94d8

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  • Malgré une croissance record des renouvelables, « la transition énergétique n’a pas lieu », relève un nouveau rapport - Par Perrine Mouterde - Publié le 15 juin 2022 à 09h00 - Mis à jour le 15 juin 2022 à 10h59
    Read in English- Article complet réservé aux abonnés

Les fossiles continuent de dominer largement le secteur de l’énergie, en dépit de la hausse inédite des capacités de production de l’éolien et du solaire.

Une centrale électrique au charbon et une raffinerie produisent de la vapeur à côté d’un aérogénérateur à Gelsenkirchen, en Allemagne, le 16 janvier 2020.

Photo- Une centrale électrique au charbon et une raffinerie produisent de la vapeur à côté d’un aérogénérateur à Gelsenkirchen, en Allemagne, le 16 janvier 2020. MARTIN MEISSNER/AP

Record de nouvelles capacités installées, record de production d’électricité, record d’investissements : à l’échelle mondiale, le développement des énergies renouvelables n’a jamais été aussi rapide. Le signe que la transformation profonde du secteur de l’énergie est bien enclenchée ? Non, répond le réseau international des énergies renouvelables REN21, qui publie, mercredi 15 juin, la 17e édition de son rapport annuel. Car, malgré cette croissance inédite, notamment de l’éolien et du solaire, le système énergétique continue d’être largement dominé par les énergies fossiles, à des niveaux quasi similaires à ce qu’ils étaient il y a une dizaine d’années. « La transition énergétique n’a pas lieu », regrette REN21, qui rassemble des membres issus du monde scientifique, académique, de l’industrie, d’ONG ou de gouvernements.

Le Rapport sur la situation mondiale des énergies renouvelables 2022, sur lequel ont travaillé plus de 650 experts, dresse l’état des lieux du secteur et formule le constat sévère d’une occasion ratée. Les promesses de « relance verte » lancées après deux ans de pandémie de Covid-19 ne se sont pas concrétisées. Depuis, une crise inédite aggravée par la guerre menée par la Russie en Ukraine a fait flamber les prix de l’énergie et des matières premières. « Alors qu’en 2021 les gouvernements ont été de plus en plus nombreux à s’engager à atteindre la neutralité carbone, la réalité est que, en réponse à la crise, de nombreux pays recommencent à développer de nouvelles sources de combustibles fossiles, et à en brûler davantage », explique la directrice exécutive de REN21, Rana Adib.

En parallèle, la demande en énergie a continué de croître (+ 4 % en 2021), notamment dans les pays émergents en Afrique et en Asie. Or, une grande partie de ces besoins ont été comblés par un recours accru au charbon et au gaz naturel. Les émissions globales de CO2, dont les trois quarts sont liés au secteur de l’énergie, ont ainsi bondi de 6 % l’an dernier, ajoutant 2 milliards de tonnes dans l’atmosphère. La Chine est également devenue le premier pays à dépasser un térawatt de capacités installées. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), cette forte croissance devrait se poursuivre en 2022 : Pékin a, par exemple, annoncé, début juin, vouloir doubler sa production solaire et éolienne d’ici à 2025.

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Politiques de sobriété

S’il est inédit, le rythme de développement des renouvelables observé en 2021 reste largement insuffisant pour atteindre la neutralité carbone en 2050 : il faudrait aller quasiment trois fois plus vite. « Même si l’on bat des records pour la croissance des renouvelables, nous ne sommes pas du tout sur la trajectoire permettant d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat », rappelle Mme Adib. Il faudrait aussi que cette croissance ne concerne pas seulement le secteur électrique, comme c’est encore en grande partie le cas aujourd’hui – les renouvelables assurent environ 28 % du mix électrique. Dans des secteurs aussi importants que ceux des transports et de la chaleur, qui représentent respectivement 32 % et 51 % de la consommation finale d’énergie, la part des renouvelables est encore marginale (3,7 % et 11,2 %)…

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Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?

Source : https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/06/15/malgre-une-croissance-record-des-renouvelables-la-transition-energetique-n-a-pas-lieu-releve-un-nouveau-rapport_6130371_3244.html

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  • Du sang, des larmes et de la sueur : les coûts de la transition énergétique, par Christian Gollier – Emission de ‘France Culture’ « L’esprit d’ouverture » - Les Cours du Collège de France Épisode du mardi 21 juin 2022 par Merryl Moneghetti - Voir le podcast
    Photo - Des militants écologistes déguisés en molécules de CO2 organisent une manifestation à Berlin le 12 décembre 2009 ©AFP - à l’occasion de la conférence des Nations unies sur le changement climatique à Copenhague (COP15) / DAVID GANNON / AFP

Les Cours du Collège de France

Résumé

Comment organiser la société pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 ? Face aux enjeux environnementaux et écologiques, Christian Gollier analyse ’comment inscrire notre responsabilité individuelle dans nos actes’.

Avec : Christian Gollier (Economiste de l’incertain et directeur de l’Ecole d’économie de Toulouse).

En savoir plus

Pourquoi le défi, selon l’économiste Christian Gollier, de combiner la ’fin du monde’, donc la lutte contre le réchauffement climatique avec, la ’fin du mois’, donc la préservation du pouvoir d’achat, nécessite-t-il d’accorder une valeur au carbone ? Quelles actions choisir en tenant compte de cette nécessaire combinaison et comment partager les coûts ?

À l’origine de Toulouse School of Economics avec Jean Tirole en 2007, Christian Gollier en est le directeur depuis 2009. Il est Professeur invité au Collège de France sur la chaire annuelle ’Avenir commun durable’ (2021-2022), créée avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de ses mécènes Covéa et TotalEnergies.

Président de l’association européenne des économistes de l’environnement, il a également été professeur invité aux universités américaines, Harvard et Columbia. Pédagogue, engagé, outre son enseignement et ses recherches, il conseille régulièrement plusieurs gouvernements en Europe ou aux Etats-Unis, sur leur politique d’évaluation des investissements publics.

Dans le cadre de sa série intitulée, ’Fin du mois et fin du monde : comment concilier économie et écologie ?’, Christian Gollier propose de montrer ’comment un prix du carbone peut réaligner la myriade d’intérêts privés sur l’intérêt général, tout en permettant d’atteindre l’objectif de réduction des émissions au moindre coût social. Cette politique climatique, a-t-il indiqué peut aussi permettre de réduire les inégalités si le ’dividende carbone’ est redistribué préférentiellement aux ménages les plus modestes.’

Dans sa leçon inaugurale, il a rappelé que ’tant que les énergies décarbonées seront plus chères, basculer vers l’énergie verte impliquera des sacrifices. Et une partie des consommateurs ne sont pas prêts à ce sacrifice. Ou ils n’en ont pas les moyens. Et donc, pour un dirigeant politique, a-t-il souligné, il y a deux stratégies possibles : soit cacher les coûts et accumuler les déficits, et ce sont les générations futures qui payeront ; soit procéder à une tarification intelligente du carbone et utiliser une partie du revenu de cette fiscalité carbone pour compenser la perte de pouvoir d’achat des ménages les plus modestes’. ’Ce qui est nouveau, a-t-il encore relevé, c’est la prise de conscience par la population d’une responsabilité individuelle dans le destin de l’humanité, et l’émergence d’une catégorie de citoyens qui est prête à faire des sacrifices...’

Commissaires européens s’adressant aux médias au sujet du mécanisme d’ajustement aux frontières pour le carbone et de la taxation de l’énergie,15 juillet 2021

Commissaires européens s’adressant aux médias au sujet du mécanisme d’ajustement aux frontières pour le carbone et de la taxation de l’énergie, 15 juillet 2021 © Getty - Photographe : Thierry Monasse/Getty Images

Dès lors, comment organiser la société pour que la myriade d’actions à réaliser contrôlées par une myriade d’agents, soient effectivement mises en œuvre ?

Nous gagnons le Collège de France le 5 janvier 2022, pour le cours de Christian Gollier, aujourd’hui ’Du sang, des larmes et de la sueur : les coûts de la transition énergétique’

Pour prolonger :

Christian Gollier a notamment publié :

  • Entre fin du mois et fin du monde : économie de nos responsabilités envers l’humanitéFayard, juin 2022
  • Le climat après la fin du mois, puf, 2019
  • Finance responsable pour une société meilleure, puf, 2019
  • Ethical Asset Valuation and the Good Society, Columbia University Press, 2017
  • Le principe de précaution, co-écrit avec Nicolas de Sadeleer et François Ewald, puf%2C), 2013
  • Le choc des générations ? Dette, retraites, dépendance... , co-écrit avec Patrick Artus, Pierre-Yves Geoffard, Antoine Bozio, André Masson, Eric Maurin, Xavier Timbeau, Louis Chauvel, Luc Arrondel, La découverte, 2010
  • Le climat après la fin du mois : le coût de la transition écologique, Alpha, à paraître le 7 septembre 2022
    Les documents, courbes, références évoqués par Christian Gollier dans son cours sont accessibles sous la rubrique support sur le site du Collège de France.

Thèmes associés : Sciences et savoirs Économie Environnement Développement durable Pollution Biodiversité Protection de la nature Énergies renouvelables Énergies fossiles Collège de France

L’équipe - Merryl Moneghetti Production - Laure-Hélène Planchet – Réalisation Margaux Viel - Collaboration

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France Culture - Les Enjeux

Biorégions : des territoires solidaires face au dérèglement climatique / En Allemagne, retour au charbon

Radio France

RADIO FRANCE dévoile sa raison d’être, fruit d’une démarche interne réunissant 150 collaborateurs | Radio France

Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-cours-du-college-de-france/du-sang-des-larmes-et-de-la-sueur-les-couts-de-la-transition-energetique-5943315

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Dans les prochaines décennies, les plus grandes entreprises mondiales de viande et de produits laitiers du monde pourraient supplanter ExxonMobil, Shell ou BP et devenir les plus grands pollueurs climatiques du monde. À l’heure où la planète doit réduire considérablement ses émissions de gaz à effet de serre (GES), ces géants mondiaux des protéines animales tirent la consommation vers le haut en augmentant la production et les exportations. Parmi les 35 plus grandes entreprises du monde que GRAIN et IATP ont étudiées, nous avons constaté que la plupart ne déclarent pas leurs données sur les émissions de GES et peu ont fixé des objectifs qui pourraient réduire leurs émissions globales. Nous devons de toute urgence construire des systèmes alimentaires qui répondent aux besoins des agriculteurs, des consommateurs et de la planète. Mais pour cela, nous devons briser le pouvoir des grands conglomérats de la viande et des produits laitiers et les obliger à rendre des comptes sur leur empreinte climatique surdimensionnée.

Une nouvelle étude de GRAIN et de l’IATP montre que :

  • Ensemble, les cinq plus grandes entreprises de production de viande et de produits laitiers dans le monde sont maintenant responsables de plus d’émissions annuelles de gaz à effet de serre qu’ExxonMobil, Shell ou BP.
  • D’ici 2050, nous devons réduire les émissions mondiales de 38 milliards de tonnes pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius (°C). Si tous les autres secteurs s’engagent sur cette voie tandis que la croissance de l’industrie de la viande et des produits laitiers continue comme prévu, le secteur de l’élevage pourrait absorber jusqu’à 80 % du budget de GES autorisé en seulement 32 ans.
  • La plupart des 35 principaux géants mondiaux de la viande et des produits laitiers ne déclarent pas leurs émissions ou les sous-déclarent. Seulement quatre d’entre eux fournissent des estimations d’émissions complètes et crédibles.
  • Quatorze de ces 35 entreprises ont annoncé des objectifs de réduction des émissions. Parmi celles-ci, seulement six ont des objectifs qui intègrent les émissions de la chaîne d’approvisionnement. Pourtant, ces émissions peuvent représenter jusqu’à 90 % du total des émissions. Les six entreprises qui s’engagent à réduire les émissions de la chaîne d’approvisionnement encouragent simultanément la croissance de la production et des exportations, entraînant ainsi une augmentation de leurs émissions globales indépendamment de leurs intentions de réduire les émissions par kilo de lait ou de viande produite.
    Pour éviter la catastrophe climatique, nous devons réduire la production et la consommation de viande et de produits laitiers dans les pays surproducteurs et sur-consommateurs et chez les populations aisées du monde entier, tout en soutenant une transition vers l’agroécologie….

A (re)lire sur ce site : https://grain.org/article/entries/5997-emissions-impossibles-comment-les-grandes-entreprises-du-secteur-de-la-viande-et-des-produits-laitiers-rechauffent-la-planete

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  • Point de vue de Jean-Marc Jancovici sur l’importance des ordres de grandeur dans notre démarche face au changement climatique
    Génération Do It Yourself - Un podcast de Matthieu Stefani Extrait de l’épisode : ’263 - Jean-Marc Jancovici - Carbone 4 - Décroissance, nucléaire, innovation : agir sous la contrainte ou par cas de conscience ?’ ▶️ Retrouvez l’audio en intégralité : https://www.gdiy.fr/podcast/jean-marc... -

Le scénario de la décroissance, vous l’envisagez ? Pour Jean-Marc Jancovici, ce n’est pas une question mais une certitude. Cet épisode est avant tout un exercice de transmission. Car il faut d’abord comprendre le rôle de l’énergie dans la structure de notre monde. Du nucléaire à l’empreinte carbone du numérique, Jean-Marc démystifie les croyances et les réticences en s’appuyant sur des chiffres cités de mémoire, impressionnant.

Grâce à ce qu’il appelle les ordres de grandeur, l’ingénieur met en perspective ces sujets d’actualités qui ont tendance à nous accabler. La conversation se transforme par moments en véritable cours magistral sur les énergies, leur production et les mécanismes de distribution, ce sera une véritable découverte pour certains ! On se rend vite compte que l’énergie est au cœur de nos besoins vitaux, de l’habitat à l’alimentation en passant par notre santé.

D’une honnêteté intellectuelle totale, Jean-Marc parle librement des soutiens de l’association qu’il préside, le Shift Project, de ses petits arrangements personnels comme ses vacances au ski, un loisir peu écologique, et sa maison chauffée au gaz. Si cet épisode peut s’avérer anxiogène, il touche à une question déterminante de notre ère. Que ce soit le rapport du GIEC, la guerre en Ukraine ou le Covid, tous appellent au renoncement de nos désirs solvables. ’La bonne question c’est comment est-ce qu’on s’organise pour que ce soit le plus sympathique possible, ou le moins antipathique possible,’ résume Jean-Marc. Avis aux patrons, les entreprises attendront-elles d’innover sous la contrainte ou le feront-elle par cas de conscience ? Vous avez 2 heures, soit le temps de cet épisode !

▶️ Site : https://www.gdiy.fr ▶️ Newsletter : https://www.gdiy.fr/mail GDIY sur les réseaux : ▶️ TikTok : https://www.tiktok.com/@mattintouch ▶️ Instagram : https://www.instagram.com/gdiypodcast ▶️ Twitter : https://twitter.com/gdiypodcast - Retrouvez le podcast sur votre plateforme d’écoute préférée : ▶️ Apple Podcasts : https://podcasts.apple.com/fr/podcast... ▶️ Spotify : https://open.spotify.com/show/6jCObFe... ▶️ Deezer : https://www.deezer.com/fr/show/53644 ▶️ Amazon Music : https://music.amazon.fr/podcasts/29c1...

Source : https://www.youtube.com/watch?v=4wR9hWduhuQ

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  • Rétrospective sur la notion de sobriété heureuse selon Pierre Rabhi (1938-2021) 
    Vidéo 4:38 avec Pierre Rabhi à propos de son concept de la sobriété heureuse - Sortie le 31 décembre 2019

Pierre Rahbi défend depuis longtemps un autre modèle. Celui d’une société sans croissance ou le Produit Intérieur Brut ne serait plus. Et tout cela pour vivre mieux Notre site web http://france3-regions.francetvinfo.f...

Source : https://www.youtube.com/watch?v=c_c7h9wwTLU

Livre de Pierre Rabhi : « Vers la sobriété heureuse » - Article mis à jour le 06 décembre 2021, 10:22 – Document de ‘notre-planete.info’ - Photo - © Actes Sud / BABEL - Licence : Tous droits réservés

C’est un manifeste en faveur d’une sobriété assumée et apaisée que nous propose ici Pierre Rabhi. Partant du constat de l’impasse dans laquelle nous place l’actuelle crise écologique, cet agriculteur d’origine algérienne, expert en agroécologie, écrivain et penseur promeut une éthique de la frugalité et de la tempérance, comme antidote au « règne de l’immodération ».

’Quel est le sentiment – ou l’intuition-, surgi de la profondeur d’une sagesse millénaire, qui donne cet esprit de tempérance qui exprime sa beauté par un ’cela suffit’ ? Et, dans le même temps, fait advenir en nous cette gratitude qui, en s’épanouissant au plus profond de notre être, donne la plénitude de leur valeur à tous les présents de la vie, et à notre présence au monde une légèreté singulière, celle de la sobriété tranquille et heureuse ? ’ (Pierre Rabhi) 

La puissance de la modération

Contre les méfaits et la frustration toujours plus grande qu’engendre la surabondance sans joie dans laquelle les pays développés se sont enlisés, Pierre Rabhi prône la modération comme antidote : ’Face au toujours-plus indéfini qui ruine la planète au profit d’une minorité, la sobriété est un choix conscient inspiré par la raison. Elle est un art et une éthique de vie, source de satisfaction et de bien-être profond. Elle représente un positionnement politique et un acte de résistance en faveur de la terre, du partage et de l’équité’, écrit Pierre Rabhi.

La sobriété heureuse est une posture délibérée pour protester contre la société de surconsommation. Contre l’idéologie du toujours-plus illimité, fondée sur une boulimie consommatrice, Rabhi propose une « modeste prospérité », basée sur l’auto-limitation et la régulation de nos besoins.

La modération, selon Pierre Rabhi, est un principe de vie et une expérience intérieure. L’initiation à la modération est source de joie, nous dit Rabhi, car elle rend plus accessible la satisfaction, abolissant la frustration engendrée par le toujours-plus.

Un retour à la Terre

C’est un retour à la terre que prône Rabhi, ainsi qu’une revalorisation du sacré à l’œuvre dans la nature, non plus considérée comme un vulgaire gisement de ressources à exploiter mais comme une “oasis de vie unique”.

Sans tomber dans le mythe du “bon sauvage” et de la vision passéiste qu’il véhicule, Pierre Rabhi propose un renouvellement de nos modes de pensée. En passant de la logique du profit sans limites à celle du vivant, il est s’agit de « changer de paradigme » par l’avènement d’un nouveau rapport à la nature.

Retrouver notre liberté d’Hommes

Depuis la révolution industrielle, nos vies sont quasi-entièrement dévolues au travail et à l’exigence de productivité, explique Pierre Rabhi. Nous sommes possédés par ce que nous croyons posséder. Pour retrouver notre pleine liberté d’hommes, il est donc impératif de s’engager collectivement pour modérer nos besoins et désirs.

“La modernité -majoritairement urbaine- a édifié une civilisation « hors sol », déconnectée des réalités et des cadences naturelles, ce qui ne fait qu’aggraver la condition humaine et les dommages infligés à la Terre”, dénonce Pierre Rabhi.

Nous ne pourrons nous affranchir de la tyrannie de la finance qu’en faisant en sorte de ne plus en dépendre totalement. Pour atteindre ce but, la sobriété est une nécessité absolue.

Un défi collectif

’Désormais la plus haute, la plus belle performance que devra réaliser l’humanité sera de répondre à ses besoins vitaux avec les moyens les plus simples et les plus sains’.

Dans son ouvrage, Pierre Rabhi invite à un changement collectif inspiré par la quête de simplicité et de cohérence. Il encourage l’émergence et l’incarnation de nouveaux modèles de sociétés fondés sur l’autonomie, l’écologie et l’humanisme.

“La planète Terre est à ce jour la seule oasis de vie que nous connaissons au sein d’un immense désert sidéral. En prendre soin, respecter son intégrité physique et biologique, tirer parti de ses ressources avec modération, y instaurer la paix et la solidarité entre les humains, dans le respect de toute forme de vie, est le projet le plus réaliste, le plus magnifique qui soit” poursuit Pierre Rabhi.

De la mesure en toute chose

Quoi qu’engagé dans l’écologie, Pierre Rabhi conserve de la mesure en toute chose. Il revendique entre autre ne pas adhérer au végétarisme et recommande à chacun de ne se priver en rien, tant que cela n’est pas cohérent avec ses aspirations personnelles.

“Parce que l’alimentation est devenue suspecte, elle entraîne des raidissements mentaux excessifs. J’ai pu entrer dans des restaurants où la radicalité alimentaire était de mise et j’ai vu des gens tristes. Je ne porte pas de jugement, mais j’ai parfois envie de dire : « Bouffez un bifteck et soyez heureux ! » La joie de dîner entre amis ou en famille est essentielle. Beaucoup de gens pensent que je suis végétarien, mais ça n’est pas le cas. Ceux qui font ce choix ne doivent pas le vivre comme une contrainte, mais comme un élément nécessaire à leur bonheur. J’insiste sur un point : garder un état relaxé par rapport à la vie. Et c’est évidemment vrai pour la nourriture”, explique Pierre Rabhi dans une interview donnée au journal Le Figaro.

Malgré son attrait incohérent pour la viande, Rabhi prône encore une fois la mesure en toute chose : “Il est absurde, nous dit-il, de consacrer des hectares à la nourriture animale pour produire massivement des protéines dont nous n’avons pas besoin en grosse quantité. Arrêter cela nous permettra de nous nourrir correctement, sans manque ni excès”.

“Si cette vision de l’alimentation a le mérite de contenter presque tout le monde, elle reste, à l’heure de l’industrie agroalimentaire et d’une démographie humaine galopante, incompatible avec le respect du vivant. Le plaisir de vivre simplement ne peut plus s’affranchir de cette question devenue primordiale pour notre santé, notre environnement et l’exploitation insoutenable du vivant,” tempère Christophe Magdelaine, fondateur du média www.notre-planete.info.

“Je déplore souvent mon impuissance à échapper à une contradiction qui m’amène à polluer l’atmosphère avec ma voiture et les avions que je suis bien obligé d’emprunter pour promouvoir l’écologie et l’agroécologie. Les situations de cohérence entre nos aspirations profondes et nos comportements sont limitées, et nous sommes contraints à composer avec la réalité. Mais il est impératif d’œuvrer pour que les choses évoluent vers la cohérence, et que l’incohérence ne soit plus considérée comme la norme, et encore moins comme une fatalité. Toutes les occasions de nous mettre en cohérence sont à saisir. Il ne faut surtout pas minimiser l’importance et la puissance des petites résolutions qui, loin d’être anodines, contribuent à construire le monde auquel nous sommes de plus en plus nombreux à aspirer”. (Pierre Rabhi)

Gandhi préconisait de ’vivre simplement pour que simplement d’autres puissent vivre’. Pour vous guider sur le chemin de la sobriété heureuse, n’hésitez pas à parcourir notre dossier sur les gestes éco-citoyens !

P. Rabhi est décédé le 4 décembre 2021, à l’âge de 83 ans, des suites d’une hémorragie cérébrale. Les hommages sont très contrastés à cause de ses prises de positions considérées comme homophobes et misogynes, ses liens supposés avec l’anthroposophie et l’utilisation de centaines de stagiaires et bénévoles à la ferme expérimentale du mas de Beaulieu (Lablachère, Ardèche) de l’association « Terre et Humanisme »

A lire sur ce sujet : Un milliard de gestes pour la journée de la Terre 2011

Auteur : Diane Mellot / notre-planete.info - Droits de reproduction du texte Tous droits réservés - Citer cet article : Pierre Rabhi : vers la sobriété heureuse ; 06/12/2021 - www.notre-planete.info - Restez informés

Source : https://www.notre-planete.info/actualites/4625-Pierre-Rabhi-vers-la-sobriete-heureuse

Autour de Pierre Rabhi – Sa Biographie – Photo

https://www.pierrerabhi.org/sites/all/themes/pierrerabhi/images/bio_pierre.png

Paysan, écrivain et penseur français d’origine algérienne, Pierre Rabhi a été l’un des pionniers de l’agriculture écologique en France (1938-2021) 

Déchiré, dans son enfance algérienne, entre une origine musulmane et une éducation à l’occidentale, il fut le témoin de ces populations écartelées entre leurs traditions séculaires et la modernité. Petit employé de banque, puis ouvrier, travailleur immigré confronté au racisme et à l’absurdité de l’univers urbain, il a très tôt quitté ces milieux étouffants et voulu expérimenter d’autres façons de vivre, libre, en accord avec la nature. Il parvint, en compagnie de sa femme, à vivre des ressources d’une petite ferme en Ardèche, réalisant ainsi son rêve de retour à la terre. Fort de cette réussite, il chercha dès lors à transmettre son savoir-faire agronomique et lança en France, en Afrique sahélienne et au Maghreb, de nombreuses initiatives pour contribuer à l’autonomie, la sécurité et la salubrité alimentaires des populations. Ainsi, pendant plus de cinquante ans, il a soutenu le développement de l’agroécologie à travers le monde.

Pierre Rabhi a été à l’origine de nombreuses structures, nées de sa propre initiative ou de ses idées : ainsi l’association Terre & Humanisme, le centre agroécologique Les Amanins et le Mouvement Colibris ou encore le Fonds de Dotation Pierre Rabhi. Il a donné des centaines de conférences, et a publié une trentaine d’ouvrages dont chez Actes Sud “Vers la sobriété heureuse”, « Pierre Rabhi, semeur d’espoirs – entretien avec Olivier Le Naire » mais aussi « L’agroécologie, une éthique de vie », « La Puissance de la modération » aux Editions Hozhoni, et « La Convergence des Consciences » aux Editions du Passeur.

Ses derniers ouvrages sont, dans la collection « Carnets d’Alerte » en collaboration avec Juliette Duquesne « L’eau que nous sommes » et « Vivre mieux sans croissance » (Presses du Châtelet), également « Pierre l’enfant du désert » avec Claire Eggermont, illustré par Marc N’Guessan (Plume de Carotte et Folio Gallimard), enfin paru en octobre 2019 « J’aimerais tant me tromper » avec Denis Lafay, illustré par Pascal Lemaître. Son dernier ouvrage ’La Tristesse de Gaïa’ est paru chez Actes Sud en octobre 2021. 

Pierre Rabhi fut, tout au long de sa vie un homme en marche vers plus de solidarité, plus de fraternité, plus d’humanisme. 

’De ses propres mains, Pierre Rabhi a transmis la Vie au sable du désert... Cet homme très simplement saint, d’un esprit net et clair, dont la beauté poétique du langage révèle une ardente passion, a fécondé des terres poussiéreuses avec sa sueur, par un travail qui rétablit la chaîne de vie que nous interrompons continuellement’. Yehudi Menuhin

Films et ouvrages L’agroécologie Verbatim - Découvrez les projets en se reportant au site suivant : https://www.pierrerabhi.org/

Article de Wikipédia sur Pierre Rabhi

Image dans Infobox.

Photo - Pierre Rabhi en 2009

Fonction
Président

Association des amis de Solan (d)

1995-2021
Biographie
Naissance 29 mai 1938

Kenadsa

Décès

4 décembre 2021

(à 83 ans)
Bron

Nom de naissance

Rabah Rabhi
Nationalité Française
Formation Maison familiale rurale
Activités Essayiste, conférencier, agriculteur, écrivain, écologiste
Autres informations
Membre de Mouvement Colibris

Mouvement

Simplicité volontaire
Influencé par Gustave Thibon, Jiddu Krishnamurti
Site web pierrerabhi.org

Distinctions

Cabri d’or pour le livre Du Sahara aux Cévennes (1984)

Prix des sciences sociales du ministère de l’Agriculture pour l’ouvrage L’Offrande au crépuscule (1989)

Médaille Grand Vermeil de la ville de Paris (2017)

Chevalier de la Légion d’honneur (2017)

Pierre Rabhi, de son nom d’origine Rabah Rabhi, né le 29 mai 1938 à Kenadsa en Algérie et mort le 4 décembre 2021 à Bron1, est un essayiste, romancier, agriculteur, conférencier et écologiste français, fondateur du mouvement Colibris et « figure représentative du mouvement politique et scientifique de l’agroécologie en France2 ». Sa pensée est inspirée par le mouvement anthroposophique3, dont il promeut l’application agricole pseudo-scientifique appelée « biodynamie ». Très populaire pour ses appels à penser l’agriculture autrement et sa défense de la sobriété, il est néanmoins critiqué pour ses prétentions en matière de méthodes agriculturales relevant de la superstition, ainsi que pour une certaine proximité avec des penseurs aux idées conservatrices, et pour une « forme d’écologie non politique, spiritualiste et individualiste »4. ||
Source de l’article complet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Rabhi

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    Rappel - La démarche de l’Association ‘négaWatt’ « Sobriété Efficacité Renouvelables »
    Croissance non contrôlée de notre consommation d’énergie, épuisement des ressources naturelles, inégalités d’accès à l’énergie, dérèglement climatique, risque nucléaire, dépendance énergétique… de nombreux constats qui nous poussent à revoir en profondeur notre modèle énergétique, notre façon de consommer et de produire l’énergie.

Partant du principe que l’énergie la moins polluante est celle qu’on ne consomme/produit pas, négaWatt propose de repenser notre vision de l’énergie en s’appuyant sur une démarche en trois étapes.

Une approche de bon sens : sobriété, efficacité énergétique et énergies renouvelables

https://negawatt.org/IMG/png/triptyque_negawatt_detail.png

Si vous souhaitez utiliser le schéma de la démarche négaWatt ci-dessus, veuillez nous contacter à contact(a)negawatt.org. L’ajout de la mention © Association négaWatt - www.negawatt.org est indispensable.

La sobriété énergétique : un retour à la bougie ?

L’idée n’est pas de « revenir à la bougie » mais de réduire à la source la quantité d’énergie nécessaire pour un même service, c’est-à-dire mieux utiliser l’énergie à qualité de vie constante.

Plusieurs exemples peuvent illustrer la notion de sobriété :

  • En milieu urbain, a-t-on besoin d’un véhicule de 1200 kg pour transporter une personne de 80 kg sur 5 km, le tout à une moyenne de 25 km/h ? Ce même véhicule étant également capable de transporter 5 personnes sur 800 km à 150 km/h, ne faudrait-il pas utiliser de nouveaux modes de transport en ville ?
  • Les écrans des télévisions que l’on achète aujourd’hui ont une surface en moyenne 4 fois plus grande que ceux que l’on trouvait il y a 15 ans ; a-t-on besoin d’un écran qui avoisine le mètre carré dans son salon ?
  • Est-ce normal d’être en T-shirt toute l’année ? Aujourd’hui on relève fréquemment des températures supérieures à 21°C dans les logements ou les bureaux, et ce en plein hiver. Est-ce bien raisonnable ?
    Ces exemples nous montrent que tout autour de nous, dans notre quotidien, existe un gisement d’économie d’énergie, appelé négawatt [1]. Ce gisement de négaWatt est bien plus important que les autres gisements d’énergie ; il faut donc l’utiliser en priorité !

’Produire des négaWatts’ c’est donc rompre avec nos (mauvaises) habitudes en préférant la sobriété énergétique au gaspillage. C’est rechercher la meilleure utilisation possible de l’énergie, plutôt que de continuer à en consommer toujours plus. La sobriété énergétique n’est pas un retour en arrière, c’est simplement une utilisation plus intelligente de l’énergie.

En savoir plus sur la sobriété énergétique

Approche philosophique de la transition énergétique

Sylvain Lavelle, enseignant-chercheur en philosophie, propose une approche philosophique de la transition énergétique dans Un nouveau récit pour une transition juste (2015).

« Les conditions d’un changement en faveur d’une transition efficace et juste en Europe mobilisent plusieurs registres. La transition énergétique, surtout si elle doit opérer selon des principes de justice sociale, est un changement polymorphe. Il s’agit tout d’abord d’un changement d’oïkos, soit une vision nouvelle des rapports de l’espèce humaine à son milieu et à ses ressources, où gestion de la planète se conjugue avec interdépendance des nations. Il s’agit aussi d’un changement de tekhnè, qui ne se réduit pas à une somme d’inventions industrielles, même révolutionnaires, mais passe par la production d’un nouveau système socio-technique, dans lequel les innovations sont également sociétales. Il s’agit, par ailleurs, d’un changement d’ethos, qui ne se limite pas à une somme de résolutions morales, mais suppose un nouveau système socio-éthique, lequel est sommé de se traduire dans une modification des habitudes de vie de tout un chacun. C’est, enfin, un changement de muthos, autrement dit, la production d’un nouveau récit du changement susceptible de donner sens à l’action individuelle et collective. »

Pour aller plus loin : Le scénario négaWatt 2017-2050

[1] Due à Amory LOVINS, fondateur du Rocky Mountain Institute, cette notion de ’production de négawatt’ est une conception analogue à la production de kiloWatt électrique. Elle commence à recevoir dans certains pays une traduction économique concrète : pour vendre du négawatt, des sociétés proposent à leur client de réaliser des économies d’électricité qui seront ensuite facturées comme s’il s’agissait de l’énergie produite par une nouvelle centrale. Les négawatts ne concernent cependant pas que l’électricité, mais s’appliquent à toutes les formes d’énergie.

Association négaWatt

Association négaWatt Association négaWatt

Source : https://negawatt.org/sobriete-efficacite

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Atteindre la neutralité carbone en 2050 ne sera possible qu’à condition que le monde réussisse à ‘décorréler’ l’évolution du produit intérieur brut des émissions de CO₂. Si l’Union européenne peut y parvenir, nombre d’Etats en sont encore loin.

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Peut-on continuer à produire et à consommer plus sans polluer la planète ? Peut-être, à condition de parvenir à dissocier la croissance économique des émissions de dioxyde de carbone (CO2) : tel est l’un des leviers sur lesquels l’Union européenne (UE), entre autres, mise aujourd’hui pour atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle. Dans le Green Deal (« pacte vert »), élaboré en 2021, elle affiche clairement son ambition d’être « le premier continent neutre pour le climat », en décorrélant l’évolution du produit intérieur brut (PIB) « de l’utilisation des ressources ».

Alors que, au cours des derniers siècles, la prospérité globale s’est fondée sur un recours exponentiel aux ressources naturelles, le pari est audacieux, mais pas impossible. Depuis plusieurs décennies, la croissance des émissions de gaz à effet de serre est en effet moins rapide que la croissance du PIB. Il faudra néanmoins aller beaucoup plus loin. « L’objectif est d’obtenir un découplage absolu : les prélèvements sur la nature et la pollution doivent baisser », rappellent Alain Grandjean, économiste et associé fondateur de Carbone 4, cabinet spécialiste de ces questions, et Marion Cohen, cofondatrice avec lui du site TheOtherEconomy.com, dans un article publié en mars.

Quelques pays ou régions du monde sont parvenus à ce découplage absolu dans un passé récent. Au sein de l’UE, en particulier, les émissions de CO2 ont atteint un pic à la fin des années 1970. Grâce aux progrès technologiques, aux efforts déployés pour diminuer l’intensité énergétique de l’appareil productif, mais aussi en raison du poids croissant des services dans l’économie, elles ont, depuis, diminué d’environ 25 %, tandis que les Etats membres ont continué à prospérer. Mais, là encore, ce résultat est à relativiser fortement. Car les gaz à effet de serre ne connaissent pas les frontières. Pour qu’il y ait un effet tangible sur le climat, le découplage doit s’opérer au niveau mondial.

Situation préoccupante en Inde

Or nous en sommes loin. « On est dans une phase de ralentissement, mais on ne voit pas à l’heure actuelle d’inversion du lien entre PIB et CO2 », constate Patrice Geoffron, professeur à l’université Paris-Dauphine-PSL. La crise due au Covid-19 s’est bien traduite par une diminution des émissions de 5,9 % à l’échelle mondiale, selon le chiffre cité par le Haut Conseil pour le climat dans son rapport 2021, mais au prix d’une baisse du PIB d’environ 3,4 %. « Il n’y a jamais eu de période où les émissions ont baissé alors que la croissance restait positive », confirme M. Geoffron….

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Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le défi de la sobriété pour répondre à l’urgence climatique

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  • Le défi de la sobriété pour répondre à l’urgence climatique - ParBéatrice Madeline,Perrine Mouterde etAdrien Pécout Publié le 30 mai 2022 à 05h18 - Mis à jour le 10 juin 2022 à 12h22 – Document ‘Le Monde’ « Réservé à nos abonnés »
    Décryptages « Surconsommation : l’impasse » (1/5). La réduction des émissions de gaz à effet de serre se heurte au maintien de nos modes de vie.

Ce 10 février 2022, le chef de l’Etat n’est pas encore officiellement candidat à sa propre succession. A deux mois du premier tour de la présidentielle, il est venu présenter, à Belfort, sa vision de l’avenir énergétique de la France.

Au fil de ce discours, il fera des annonces majeures sur la relance de la filière nucléaire ou sur les objectifs de développement des énergies renouvelables. Mais le tout premier chantier ne concerne ni l’atome ni les éoliennes : il s’agit d’abord, déclare-t-il, de « gagner en sobriété », pour « baisser de 40 % nos consommations d’énergie » d’ici à 2050. Le mot est lâché : « sobriété ». Il sera dorénavant présenté comme l’un des piliers du programme énergétique du président.

En reprenant le mot à son compte, Emmanuel Macron envoie un signal à un électorat de gauche et aux écologistes. Mais, plus largement, cet emprunt révèle la façon dont cette notion ancienne a fini par s’imposer dans le débat public. De la « sobriété heureuse » de Pierre Rabhi (1938-2021) à la première encyclique papale sur l’écologie, en 2015, des travaux de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à ceux des climatologues du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la sobriété semble de plus en plus incontournable, tout en restant éminemment clivante. Synonyme, pour les uns, de levier puissant et enthousiasmant pour inventer un modèle plus respectueux de l’environnement, elle fait figure de repoussoir absolu pour les autres, qui craignent la fin du progrès et de la croissance. Souhaitée ou redoutée, elle interroge, en tout cas, les fondements et l’organisation mêmes de notre société.

Ce questionnement n’est pas neuf. Dès le XIXe siècle, la révolution industrielle et l’essor du capitalisme donnent une dimension politique au concept. « Dans les années 1970, après la publication du rapport du Club de Rome [association internationale de réflexion sur les problématiques de développement durable] est apparue l’idée que notre croissance exponentielle et notre désir de richesse insatiable pourraient conduire à notre perte », rappelle le cercle de réflexion La Fabrique écologique. Diffusée en France par le penseur André Gorz (1923-2007), cette idée se retrouve d’abord dans la notion de « décroissance », à la fois pour l’écologie et contre le capitalisme. Mais, petit à petit, le terme de « sobriété », moins connoté politiquement, gagne du terrain.

S’il n’en existe pas de définition précise et partagée, celle-ci implique une modération dans la production et la consommation de biens et de services et l’abandon de pratiques ou d’usages excessifs ou superflus. « Ce terme peut prêter à confusion, remarque Eloi Laurent, chercheur à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Il suggère que nous avons bien vécu et qu’il faudrait maintenant vivre de façon réduite. Or, il s’agit du contraire : nous devons apprendre à vivre mieux, pas à vivre moins. Apprendre à vivre avec la biosphère, pas contre elle….. »

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Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Face à l’urgence climatique, le camp de l’adaptation et celui de la rupture »

Lire aussi Article réservé à nos abonnés « La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les “gilets jaunes” hier ou les Ukrainiens aujourd’hui »

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  • « La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les “gilets jaunes” hier ou les Ukrainiens aujourd’hui » - Propos recueillis par Claire Legros - Publié le 17 mars 2022 à 05h13 - Article réservé aux abonnés - DébatsGuerre en Ukraine
    Le politiste Bruno Villalba considère, dans un entretien au « Monde », que la guerre en Ukraine agit comme un « révélateur » du lien entre nos modes de vie et leurs conséquences sur les équilibres planétaires.

Le politiste Bruno Villalba.

Le politiste Bruno Villalba. YANN LEGENDRE

Bruno Villalba est professeur de science politique à l’école AgroParisTech, membre du laboratoire de recherches Printemps, où il travaille sur les effets des contraintes écologiques sur l’organisation de la démocratie. Il a dirigé (avec Luc Semal) Sobriété énergétique. Contraintes matérielles, équité sociale, perspectives institutionnelles (Quæ, 2018).

Comment analysez-vous les appels à modérer la température des logements, au nom du refus de financer la guerre de la Russie en Ukraine ?

Cette réaction traduit une prise de conscience bienvenue que notre mode de vie contribue à financer les bombes qui pleuvent sur les Ukrainiens. Cette guerre agit comme un révélateur du lien tangible entre nos actes quotidiens – la température de nos appartements, la vitesse de nos déplacements, notre niveau de consommation – et leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre ou, ailleurs, le réchauffement climatique.

Mais cette prise de conscience doit être nuancée. Si nous sommes prêts collectivement à faire un effort de solidarité, très vite se pose la question du pouvoir d’achat, qui reste en tête des motivations des intentions de vote à la présidentielle. La stabilité du prix de l’essence à la pompe demeure aussi une priorité pour nos gouvernants.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Election présidentielle 2022 : le pouvoir d’achat hante la campagne

Tout cela témoigne d’une forme de dissociation entre le constat et les actes. Il est regrettable que la plupart des appels à baisser la température de nos chauffages négligent la notion de justice sociale. Tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique qui s’annonce.

Nombreux sont ceux qui dénoncent une « sobriété subie », parce qu’ils vivent aujourd’hui dans la précarité. Que leur répondez-vous ?

La justice sociale est une question centrale quand on parle de sobriété, comme on l’a vu lors du mouvement des « gilets jaunes ». Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. Faire peser des politiques d’économie d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte sur le plan de la mobilité, de la consommation ou de l’énergie n’est pas tenable.

A l’inverse, l’idée, largement partagée dans la classe politique, que la productivité pourrait résoudre les inégalités sociales est un leurre, car elle se heurte aux limites planétaires. Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce que le stock de ressources est fini. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle de la planète. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.

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Lire aussi Article réservé à nos abonnés Guerre en Ukraine : « L’impérialisme carbure encore et toujours aux énergies fossiles »

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  • Crise alimentaire – Géopolitique – « Le retour du monde d’avant, en pire » - Gilles Paris Editorialiste au « Monde » - Publié le 15 juin 2022 à 00h41 - Mis à jour le 15 juin 2022 à 08h57 - Article complet ‘Le Monde’ réservé aux abonnés
    « Comme le modèle qu’elle entend corriger, la démondialisation ne va pas sans effets tout aussi pervers, ni conséquences non désirées »

« Face à la menace d’une crise alimentaire, les risques de sauve-qui-peut généralisé ne sont pas négligeables …

 Chronique ‘Le Monde’ –

La perspective d’une crise alimentaire provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine, après deux ans de pandémie de Covid-19, pourrait plonger le monde dans une vague protectionniste, s’inquiète dans sa chronique Gilles Paris, éditorialiste au « Monde ».

Il est devenu banal de déplorer que « le monde d’après » volontariste et optimiste évoqué pendant la pandémie de Covid-19 ressemble à s’y méprendre au « monde d’avant ». A l’aune de la catastrophe provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine, on ne peut que constater que ce ne sera sans doute pas le cas : il risque d’être bien pire. En témoigne la bombe à retardement que constitue le blocus russe interdisant l’exportation de céréales ukrainiennes. Ces dernières sont vitales pour de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Leur immobilisation génère en outre des tensions sur les cours mondiaux, sans parler de celles sur les engrais provoquées par la guerre.

Depuis des semaines désormais, les cris d’alarme résonnent dans le vide. Le président russe, Vladimir Poutine, esquive et professe une bonne volonté que dément sa détermination à faire la guerre, coûte que coûte. Au point que, pour l’historien Timothy Snyder, l’auteur du livre Terres de sang (Gallimard, 2012) consacré aux crimes de masse perpétrés par l’Allemagne nazie et la Russie stalinienne en Europe orientale, le doute n’est pas permis : « Vladimir Poutine se prépare à affamer une grande partie du monde en développement, prochaine étape de sa guerre en Europe », écrit-il, en redoutant un bégaiement de l’histoire en matière de recours à l’arme alimentaire et à la famine comme levier d’anéantissement et de coercition.

Face à une telle menace, les risques de sauve-qui-peut généralisé ne sont pas négligeables. La décision de l’Inde de stopper mi-mai les exportations de blé a été analysée comme telle, même si les autorités indiennes l’ont relativisée en indiquant que leur pays n’avait jamais été considéré, à juste titre, comme un grand exportateur de cette céréale compte tenu du poids de sa population, qui absorbe la quasi-totalité de la production nationale. Leur décision a été justifiée par les aléas climatiques, une vague de chaleur exceptionnelle, qui va peser sur les rendements.

L’usure d’un modèle

Un mois plus tôt, l’Indonésie avait créé une première alerte en interdisant l’exportation d’huile de palme, en arguant cette fois-ci de pénuries intérieures susceptibles d’entraîner des tensions sociales. Ces exportations ont repris au cours du mois de mai. Depuis, l’Inde a également décidé de restreindre ses exportations de sucre dont elle est la deuxième exportatrice mondiale. La Malaisie a pris la même mesure à propos des exportations de poulets, au grand dam de ses voisins.

Cette série de décisions dans le domaine de l’alimentation alimente le spectre d’un mécanisme destructeur qui ne serait pas sans évoquer la vague de repliements protectionnistes enclenchée par la crise économique de 1929. Au lieu d’en limiter les effets, elle les avait au contraire décuplés…

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Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Crise alimentaire : les pistes pour atténuer le choc

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les scénarios noirs du blé ukrainien, otage de la guerre

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La nourriture a toujours été un sujet compliqué, notamment parce que nous ne pouvons pas vivre sans elle. Tout au long de l’histoire de l’humanité, la chasse à la nourriture a alimenté la migration, la guerre et l’exploration. L’évolution des goûts alimentaires peut changer l’histoire. Les Européens sont venus sur les Amériques en essayant de briser le monopole de l’Empire ottoman sur le commerce des épices. Et la demande des Européens pour le sucre au 17ème siècle a déclenché le développement des plantations de sucre des Caraïbes et le commerce transatlantique des esclaves.

Dans ce numéro de ‘Science News’, nous examinons l’avenir de l’alimentation sous l’angle du changement climatique. Actuellement, un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’origine humaine sont liées à l’alimentation. Et l’accent est de plus en plus mis sur la façon de réduire l’empreinte climatique des aliments.

L’agriculture est une grande opportunité. En Inde, les expériences d’agriculture intelligente face au climat comprennent la plantation d’arbres qui stimulent les nutriments du sol et empêchent le carbone de pénétrer dans l’atmosphère. L’écrivain indépendant Sibi Arasu s’est entretenu avec Pravinbhai Parmar, un agriculteur de l’État du Gujarat qui est passé de l’utilisation de carburant diesel à l’électricité à partir de panneaux solaires pour pomper l’eau d’irrigation. Il n’a plus à payer pour le diesel et a des revenus de la vente d’électricité excédentaire. Partout dans le monde, les gens identifient des aliments qui peuvent prospérer malgré des conditions météorologiques de plus en plus volatiles, comme le millet et les arachides ‘bambara’, rapporte notre stagiaire Anna Gibbs.

Mais comme vous pouvez l’imaginer, le calcul sur l’alimentation et le climat se complique rapidement. Six économies contribuent à plus de la moitié des gaz à effet de serre liés à l’alimentation sur Terre, selon un rapport de la pigiste Betsy Ladyzhets. Mais les sources de ces émissions varient considérablement. La Chine et l’Inde sont des émetteurs élevés en grande partie en raison de leur grande population, tandis que le bulldozer des forêts pour défricher des terres pour l’agriculture est un facteur important au Brésil et en Indonésie. Et en Europe et aux États-Unis, c’est notre penchant pour les repas riches en viande et notre dépendance à l’agriculture à l’échelle industrielle, qui dépend des combustibles fossiles et des produits chimiques.

Tous les efforts pour un système alimentaire plus vert ne nécessitent pas de changer les habitudes de pays entiers, de continents ou d’industries mondiales. Les personnes comme moi qui apprécient un bon hamburger de temps en temps seront encouragées d’apprendre que manger sans viande un jour par semaine réduit la production de gaz à effet de serre. D’autres changements, comme manger végétalien pour deux repas sur trois par jour, peuvent avoir un impact encore plus important. Donc, je pourrais avoir mon hamburger occasionnel et aider la planète, aussi.

J’ai grandi dans le Midwest. Chaque automne, ma famille approvisionnait le congélateur avec un côté de bœuf et un côté de porc pour nous aider à traverser l’hiver. Mais nous avons aussi cultivé des légumes et les avons mis à côté. Au fil des ans, je me suis retrouvée à apprécier davantage les légumes et à avoir moins envie de viande, et je suis sûre que je ne suis pas la seule.

Étant donné que la nourriture est étroitement liée à la culture, à la famille et à l’identité, les chercheurs s’intéressent vivement à la façon dont les préférences alimentaires, culturelles et personnelles peuvent changer, comme le rapporte l’écrivain en sciences sociales Sujata Gupta. Parfois, c’est aussi simple que d’être plus inclusif : pour beaucoup, “flexitarien” semble beaucoup moins restrictif que “végétarien’.

Une version de cet article paraît dans le numéro du 7 mai 2022 de ‘Science News’.

About Nancy Shute E-mailmailto:editors@sciencenews.orgTwitterhttps://twitter.com/nancyshute- Nancy Shute is editor in chief of Science News Media Group. Previously, she was an editor at NPR and US News & World Report, and a contributor to National Geographic and Scientific American. She is a past president of the National Asso –

Nancy Shute est rédactrice en chef de ‘Science News Media Group’. Auparavant, elle a été rédactrice en chef de ‘NPR’ et ‘US News & World Report’, et elle a contribué à ‘National Geographic’ et ‘Scientific American’. Elle est ancienne présidente de la ‘National Association Science Writers’ …

Editor in Chief : E-mail editors@sciencenews.org- Twitter @nancyshute

Source : https://www.sciencenews.org/article/changing-climate-means-changes-on-plate

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NB. Nancy Shute a rejoint l’équipe en février 2018 en tant que rédactrice en chef de ‘Science News’. Shute est journaliste scientifique dans la presse écrite, numérique et audiovisuelle, conférencière et formatrice en rédaction scientifique et en journalisme multimédia. Elle est une ancienne présidente de l’Association nationale of ‘Science Writers’, la plus grande et la plus ancienne organisation de rédaction scientifique des États-Unis. Avant de rejoindre S’cience News’, Shute était co-animatrice du blog sur la santé de NPR, Shots, et a contribué à la couverture de l’actualité et aux reportages radio pour ‘All Things Considered’ et ‘Morning Edition’ de NPR. Elle a également écrit pour des publications nationales, dont National Geographic et Scientific American. Alors qu’elle était rédactrice en chef adjointe de ‘U.S. News’ & ‘World Report’, Shute a dirigé la couverture primée du magazine sur la science et la technologie. En tant que rédactrice principale pour ‘U.S. News’, elle a dirigé des enquêtes de groupe et des projets de reportage, et l’auteur de dizaines d’histoires de couverture. Shute forme des journalistes et des scientifiques dans l’utilisation des médias sociaux et les technologies des nouveaux médias. Elle a enseigné la rédaction scientifique dans les programmes universitaires avancés de l’Université Johns Hopkins. De plus, Shute a été rédactrice scientifique en résidence à l’Université du Wisconsin et conférencière invitée dans de grandes universités, dont Columbia, NYU, l’Université du Maryland, Georgetown et l’Université de Californie à Santa Cruz.

Source : https://www.sciencenews.org/author/nancy-shute

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    Le remplacement de certaines viandes par des protéines microbiennes pourrait aider à lutter contre le changement climatique : le remplacement de seulement 20% pourrait réduire les taux de déforestation de plus de moitié d’ici 2050 - Traduction du 24 juin 2022 par Jacques Hallard d’un article de Carolyn Gramling en date du 05/O5/2022, publiée par ‘sciencenews.org’ sous le titre « Replacing some meat with microbial protein could help fight climate change » - Référence : https://www.sciencenews.org/article/meat-microbial-protein-climate-change-deforestation-fungi-algae

    cows grazing on a patch of cleared rainforest

Photo – Cette parcelle de forêt amazonienne en Colombie a été défrichée pour permettre aux vaches de paître. Échanger une partie de la viande de notre alimentation contre des protéines microbiennes pourrait réduire la déforestation, suggère une nouvelle étude. RAUL ARBOLEDA/AFP / Getty Images

Les ’vendredis des champignons’ pourraient sauver beaucoup d’arbres et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Manger un cinquième de viande rouge en moins et grignoter à la place des protéines microbiennes dérivées de champignons ou d’algues pourrait réduire de moitié la déforestation annuelle d’ici 2050, rapportent des chercheurs le 5 mai dans Nature.

L’élevage de bovins et d’autres ruminants contribue au méthane et au protoxyde d’azote dans l’atmosphère, tandis que le défrichement des forêts pour les pâturages ajoute du dioxyde de carbone (SN : 4/4/22 ; SN : 7/13/21). La chasse est donc lancée pour des substituts respectueux de l’environnement, tels que les hamburgers cultivés en laboratoire et l’élevage de grillons (SN : 20/9/18 ; SN : 2/5/19).

Une autre alternative est la protéine microbienne, fabriquée à partir de cellules cultivées en laboratoire et nourries avec du glucose. Les spores fongiques fermentées, par exemple, produisent une substance dense et pâteuse appelée mycoprotéine, tandis que les algues fermentées produisent de la spiruline, un complément alimentaire.

Les aliments de culture cellulaire nécessitent du sucre provenant des terres cultivées, mais des études montrent que la mycoprotéine produit moins d’émissions de gaz à effet de serre et utilise moins de terres et d’eau que l’élevage de bétail, explique Florian Humpenöder, modélisateur climatique à l’Institut de recherche sur l’impact climatique de Potsdam en Allemagne. Cependant, une comparaison complète des impacts environnementaux futurs des aliments nécessite également de tenir compte des changements dans la population, le mode de vie, les habitudes alimentaires et la technologie, dit-il.

Humpenöder et ses collègues ont donc intégré les changements socio-économiques projetés dans des simulations informatiques de l’utilisation des terres et de la déforestation de 2020 à 2050. Ensuite, ils ont simulé quatre scénarios, en remplaçant les protéines microbiennes par 0%, 20%, 50% ou 80% du régime alimentaire mondial à base de viande rouge d’ici 2050.

Scénarios de régime microbien

Échanger de la viande dans notre alimentation contre des protéines dérivées de microbes pourrait réduire les taux de déforestation au cours des trois prochaines décennies. Si aucun changement n’est apporté (ligne rouge), environ 8 millions d’hectares de forêt pourraient être perdus par an au profit des pâturages. Le remplacement de 20% (en bleu) de la viande par des protéines microbiennes pourrait réduire cette perte de plus de moitié d’ici 2050. La substitution de quantités encore plus importantes (vert, violet) pourrait réduire encore plus la perte de forêt.

Taux de déforestation si la viande est remplacée par des protéines microbiennes, 2020-2050

F. Humpenöder et al / Nature 2022

L’équipe a constaté qu’une petite substitution a grandement contribué : à peine 20% de substitution de protéines microbiennes ont réduit les taux annuels de déforestation — et les émissions de CO2 associées — de 56% de 2020 à 2050.

Manger plus de protéines microbiennes pourrait faire partie d’un portefeuille de stratégies pour faire face aux crises du climat et de la biodiversité — aux côtés de mesures pour protéger les forêts et décarboner la production d’électricité, dit Humpenöder.

Une version de cet article paraît dans le numéro du 18 juin 2022 de ‘Science News’.

Citations

F. Humpenöder et al. Projected environmental benefits of replacing beef with microbial protein. Nature. Vol. 605, May 5, 2022, p. 90. doi : 10.1038/s41586-022-04629-w.

Carolyn Gramling

About Carolyn Gramling E-mailTwitter- Carolyn Gramling is the earth & climate writer. She has bachelor’s degrees in geology and European history and a Ph.D. in marine geochemistry from MIT and the Woods Hole Oceanographic Institution.

Carolyn Gramling est la rédactrice pour la Terre et le climat. Elle est titulaire d’une licence en géologie et en histoire européenne et d’un doctorat en géochimie marine du MIT et de la Woods Hole Oceanographic Institution.

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    Dans quelle mesure la consommation de viande affecte-t-elle les émissions de gaz à effet de serre des pays ? – Traduction du 24 juin 2022 par Jacques Hallard d’un article de Betsy Ladyzhets en date du 05.05/2022, publié par ‘sciencenews.org’ sous le titre « How much does eating meat affect nations’ greenhouse gas emissions ? » - New data show the climate costs of the eating habits of different countries » - Référence : https://www.sciencenews.org/article/food-emissions-data-diet-carbon-greenhouse-gas-climate-agriculture

    a customer surveys the meat section in a grocery store

Photo – Les nombreuses étapes de la culture des aliments et de leur acheminement à l’épicerie et dans votre assiette contribuent, à divers niveaux, aux émissions de gaz à effet de serre. Mario Tama/Getty Images Plus

La nourriture que nous mangeons est responsable d’un tiers étonnant des émissions mondiales de gaz à effet de serre causées par les activités humaines, selon deux études approfondies publiées en 2021.

“Quand les gens parlent de systèmes alimentaires, ils pensent toujours à la vache sur le terrain”, explique le statisticien Francesco Tubiello, auteur principal de l’un des rapports, paru dans les Lettres de recherche environnementale de juin dernier. Certes, les vaches sont une source majeure de méthane qui, comme les autres gaz à effet de serre, emprisonne la chaleur dans l’atmosphère. Mais le méthane, le dioxyde de carbone et d’autres gaz qui réchauffent la planète sont libérés de plusieurs autres sources le long de la chaîne de production alimentaire.

Avant 2021, des scientifiques comme Tubiello, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, savaient bien que l’agriculture et les changements connexes dans l’utilisation des terres représentaient environ 20% des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Ces changements d’utilisation des terres comprennent l’abattage des forêts pour faire place au pâturage du bétail et le pompage des eaux souterraines pour inonder les champs au profit de l’agriculture.

Mais de nouvelles techniques de modélisation utilisées par Tubiello et ses collègues, ainsi qu’une étude d’un groupe de la Commission européenne avec laquelle Tubiello a travaillé, ont mis en lumière un autre grand moteur des émissions : la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Toutes les étapes qui amènent les aliments de la ferme à nos assiettes jusqu’à la décharge — transport, transformation, cuisson et déchets alimentaires — font passer les émissions liées aux aliments de 20% à 33%.

Pour ralentir le changement climatique, les aliments que nous mangeons méritent une attention particulière, tout comme la combustion de combustibles fossiles, explique Amos Tai, spécialiste de l’environnement à l’Université chinoise de Hong Kong. Le tableau plus complet des émissions liées à l’alimentation démontre que le monde doit apporter des changements radicaux au système alimentaire si nous voulons atteindre les objectifs internationaux de réduction du réchauffement climatique.

Changement des pays en développement

Les scientifiques ont acquis une meilleure compréhension des émissions mondiales liées à l’homme ces dernières années grâce à des bases de données comme EDGAR, ou Base de données sur les émissions pour la recherche atmosphérique mondiale, développée par l’Union européenne. La base de données couvre les activités humaines de tous les pays, de la production d’énergie aux déchets d’enfouissement, de 1970 à nos jours. EDGAR utilise une méthodologie unifiée pour calculer les émissions de tous les secteurs économiques, explique Monica Crippa, responsable scientifique au Centre commun de recherche de la Commission européenne.

Crippa et ses collègues, avec l’aide de Tubiello, ont créé une base de données complémentaire sur les émissions liées au système alimentaire appelée EDGAR–FOOD. En utilisant cette base de données, les chercheurs sont arrivés à la même estimation d’un tiers que le groupe de Tubiello.

Les calculs de l’équipe de Crippa, publiés dans Nature Food en mars 2021, divisent les émissions du système alimentaire en quatre grandes catégories : les terres (y compris l’agriculture et les changements connexes d’utilisation des terres), l’énergie (utilisée pour la production, la transformation, l’emballage et le transport de marchandises), l’industrie (y compris la production de produits chimiques utilisés dans l’agriculture et les matériaux utilisés pour emballer les aliments) et les déchets (provenant d’aliments inutilisés).

Selon Crippa, le secteur des terres est le principal responsable des émissions du système alimentaire, représentant environ 70% du total mondial. Mais l’image est différente selon les nations. Les États-Unis et d’autres pays développés dépendent de mégafarms hautement centralisés pour une grande partie de leur production alimentaire ; ainsi, les catégories de l’énergie, de l’industrie et des déchets représentent plus de la moitié des émissions du système alimentaire de ces pays.

Dans les pays en développement, l’agriculture et l’évolution de l’utilisation des terres y contribuent beaucoup plus. Les émissions dans les pays historiquement moins développés ont également augmenté au cours des 30 dernières années, car ces pays ont réduit les zones sauvages pour faire place à l’agriculture industrielle et ont commencé à manger plus de viande, un autre contributeur majeur aux émissions avec des impacts dans les quatre catégories.

En conséquence, l’agriculture et les changements de paysage connexes ont entraîné une augmentation importante des émissions du système alimentaire dans les pays en développement au cours des dernières décennies, alors que les émissions dans les pays développés n’ont pas augmenté.

À mesure que l’agriculture industrialisée se développe, les émissions augmentent

Les émissions de gaz à effet de serre liées à l’alimentation des pays en développement ont augmenté à mesure que ces pays ont commencé à manger plus de viande et à produire de la nourriture dans de grandes fermes industrialisées. Ce changement entraîne une augmentation globale des émissions liées à l’alimentation. Dans les pays développés, les émissions sont restées relativement stables.

Émissions de gaz à effet de serre du système alimentaire mondial, 1990-2018

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont mesurées en gigatonnes métriques d’équivalents CO2.

Un graphique linéaire montre comment les émissions de gaz à effet de serre totales du système alimentaire mondial, des pays développés et des pays en développement ont évolué de 1990 à 2018. Data : M. Crippa et al/Nature Food 2021 • Visualization : Betsy Ladyzhets

Par exemple, les émissions alimentaires de la Chine ont augmenté de près de 50% de 1990 à 2018, en grande partie en raison d’une augmentation de la consommation de viande, selon la base de données EDGAR-FOOD. En 1980, le Chinois moyen mangeait environ 30 grammes de viande par jour, dit Tai. En 2010, la personne moyenne en Chine mangeait presque cinq fois plus, soit un peu moins de 150 grammes de viande par jour.

Les économies les plus émettrices

Ces dernières années, selon Crippa, six économies, les principaux émetteurs, ont été responsables de plus de la moitié des émissions alimentaires mondiales totales. Ces économies, dans l’ordre, sont la Chine, le Brésil, les États-Unis, l’Inde, l’Indonésie et l’Union européenne. Les immenses populations de la Chine et de l’Inde contribuent à leur nombre élevé. Le Brésil et l’Indonésie figurent sur la liste car de vastes étendues de leurs forêts tropicales ont été abattues pour faire de la place à l’agriculture. Lorsque ces arbres tombent, de grandes quantités de carbone s’écoulent dans l’atmosphère (SN : 7/3/21 & 7/17/21, p. 24).

Les États-Unis et l’Union européenne figurent sur la liste en raison de la forte consommation de viande. Aux États-Unis, la viande et d’autres produits d’origine animale contribuent à la grande majorité des émissions liées aux aliments, explique Richard Waite, chercheur au programme alimentaire du World Resources Institute à Washington, D. C.

Le gaspillage est également un énorme problème aux États-Unis : plus d’un tiers des aliments produits ne sont jamais consommés, selon un rapport de 2021 de l’Agence américaine de protection de l’environnement. Lorsque les aliments ne sont pas consommés, les ressources utilisées pour les produire, les transporter et les emballer sont gaspillées. De plus, les aliments non consommés vont dans des décharges, qui produisent du méthane, du dioxyde de carbone et d’autres gaz à mesure que les aliments se décomposent.

Six grosses parts du gâteau

Le système alimentaire mondial produit environ 17 gigatonnes métriques d’émissions de gaz à effet de serre chaque année, mesurées en tonnes d’équivalents CO2 — une unité standardisée qui permet des comparaisons entre différents gaz. Les émissions de la Chine, du Brésil, des États-Unis, de l’Inde, de l’Indonésie et de l’Union européenne représentent ensemble 52% de ce total.

Six pays émettent la moitié des gaz à effet de serre du système alimentaire mondial

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont mesurées en gigatonnes métriques d’équivalents CO2.

La consommation de viande entraîne des émissions

Les défenseurs du climat qui souhaitent réduire les émissions alimentaires se concentrent souvent sur la consommation de viande, car les produits animaux entraînent des émissions beaucoup plus importantes que les plantes. La production animale utilise plus de terres que la production végétale, et “la production de viande est très inefficace”, dit Tai.

“Si nous mangeons 100 calories de céréales, comme le maïs ou le soja, nous obtenons ces 100 calories”, explique-t-il. Toute l’énergie de la nourriture est livrée directement à la personne qui la mange. Mais si les 100 calories de céréales sont plutôt données à une vache ou à un porc, lorsque l’animal est tué et transformé pour se nourrir, seulement un dixième de l’énergie de ces 100 calories de céréales va à la personne qui mange l’animal.

La production de méthane à partir de “la vache au champ ’ est un autre facteur de consommation de viande : les vaches libèrent ce gaz via leur fumier, leurs rots et leurs flatulences. Le méthane emprisonne plus de chaleur par tonne émise que le dioxyde de carbone, dit Tubiello. Les émissions des exploitations bovines peuvent donc avoir un impact démesuré (SN : 28/11/15, p. 22). Ces émissions de bétail représentent environ un tiers des émissions mondiales de méthane, selon un rapport des Nations Unies de 2021.

Passer des viandes aux plantes

Les résidents des États-Unis devraient réfléchir à la manière dont ils peuvent passer à ce que Brent Kim appelle des régimes “avant-gardistes”. ’Avant-gardiste ne veut pas dire végétalien. Cela signifie réduire la consommation de produits d’origine animale et augmenter la part des aliments végétaux dans l’assiette”, explique Kim, responsable de programme au Johns Hopkins Center for a Livable Future.

Kim et ses collègues ont estimé les émissions alimentaires par régime alimentaire et groupe alimentaire pour 140 pays et territoires, en utilisant un cadre de modélisation similaire à EDGAR-FOOD. Cependant, le cadre ne comprend que les émissions liées à la production alimentaire (c.-à-d. l’agriculture et l’utilisation des terres), et non la transformation, le transport et d’autres éléments du système alimentaire incorporés dans EDGAR-FOOD.

La production de l’alimentation d’un résident américain moyen génère plus de 2 000 kilogrammes d’émissions de gaz à effet de serre par an, ont rapporté les chercheurs dans 2020 dans Global Environmental Change. Le groupe a mesuré les émissions en termes d ’” équivalents CO2’, une unité normalisée permettant des comparaisons directes entre le CO2 et d’autres gaz à effet de serre comme le méthane.

Le bilan de la production alimentaire s’alourdit avec la déforestation et une alimentation riche en viande

La nourriture produite pour l’alimentation d’une personne moyenne dans un pays développé entraîne plus d’émissions de gaz à effet de serre que la nourriture produite pour l’alimentation moyenne dans un pays en développement. Ces émissions liées à la production alimentaire représentent la plus grande part des émissions liées aux aliments, mais n’incluent pas la transformation, le transport, la vente au détail ou les déchets. La déforestation pour la production alimentaire a entraîné des émissions élevées en Australie, au Brésil, en Argentine et dans plusieurs autres pays d’Amérique du Sud.

Passer sans viande un jour par semaine ramène ce chiffre à environ 1 600 kilogrammes d’équivalents CO2 par an et par personne. Devenir végétalien — un régime sans viande, produits laitiers ou autres produits d’origine animale — le réduit de 87% à moins de 300. Aller même aux deux tiers végétalien offre une baisse importante à 740 kilogrammes d’équivalents CO2.

La modélisation de Kim propose également une option de ’chaîne alimentaire basse’, qui ramène les émissions à environ 300 kilogrammes d’équivalents CO2 par an et par personne. Manger bas sur la chaîne alimentaire combine une alimentation principalement à base de plantes avec des produits d’origine animale provenant de sources plus respectueuses du climat qui ne perturbent pas les systèmes écologiques. Les exemples incluent les insectes, les petits poissons comme les sardines, les huîtres et autres mollusques.

Émissions de gaz à effet de serre causées par l’alimentation d’une personne moyenne, par pays

Les chiffres reflètent les émissions annuelles estimées de gaz à effet de serre (GES) par habitant en kilogrammes (kg) d’équivalents de dioxyde de carbone. Les données ne sont pas disponibles pour les pays en gris.

Une carte mondiale montrant les émissions de gaz à effet de serre produites par l’alimentation d’une personne moyenne dans chaque pays.

Se priver de viande un jour par semaine ramène ce chiffre à environ 1 600 kilogrammes d’équivalent CO2 par an et par personne. -tiers végétalien offre une baisse considérable à 740 kilogrammes d’équivalents CO2.

La modélisation de Kim propose également une option de « chaîne alimentaire basse », qui réduit les émissions à environ 300 kilogrammes d’équivalents CO2 par an et par personne. -des sources respectueuses de l’environnement qui ne perturbent pas les systèmes écologiques, par exemple les insectes, les petits poissons comme les sardines, les huîtres et autres mollusques.

Tai convient que tout le monde n’a pas besoin de devenir végétarien ou végétalien pour sauver la planète, car la viande peut avoir une valeur culturelle et nutritionnelle importante.Si vous voulez « commencer par le plus gros pollueur », dit-il, concentrez-vous sur la réduction de la consommation de bœuf.

Mais suffisamment de personnes doivent apporter ces changements pour ’envoyer un signal au marché » que les consommateurs veulent plus d’options à base de plantes, dit Tubiello. Les décideurs politiques aux niveaux fédéral, étatique et local peuvent également encourager des pratiques agricoles respectueuses du climat, réduire gaspillage alimentaire dans les opérations gouvernementales et prendre d’autres mesures pour réduire les ressources utilisées dans la production alimentaire, dit Waite.

Le choix alimentaire modifie l’empreinte climatique

Manger moins de produits d’origine animale entraîne une réduction importante des émissions de gaz à effet de serre liées au régime alimentaire d’un résident américain.

Émissions de gaz à effet de serre par habitant du système alimentaire de divers régimes américains

Les chiffres montrent les émissions estimées de gaz à effet de serre (GES) pour une année de chaque régime alimentaire et groupe d’aliments

Data : B. Kim et al/Global Environmental Change 2020 • Visualization : Betsy Ladyzhets

Les régimes sont définis comme suit : typique est le régime américain moyen ; un jour sans viande signifie ne pas manger de viande un jour par semaine ; faible teneur en viande rouge signifie ne pas consommer plus de 450 grammes de viande rouge cuite par semaine ; pas de produits laitiers signifie ne pas avoir de viande lait ou autres produits laitiers ; lacto/ovo végétarien signifie ne pas manger de viande mais manger des produits laitiers et des œufs ; pescatarien signifie manger du poisson, mais pas d’autre viande ; pas de viande rouge signifie ne pas manger de bœuf, de porc, de mouton ou de chèvre ; 2/3 végétalien signifie manger végétalien deux repas sur trois par jour ; chaîne alimentaire basse signifie manger des aliments à base de plantes et consommer des insectes et des mollusques qui ne perturbent pas les paysages écologiques ; et végétalien signifie ne manger aucun produit animal.

Par exemple, le World Resources Institute, où travaille Waite, fait partie d’une initiative appelée ‘Cool Food Pledge,’ dans laquelle des entreprises, des universités et des gouvernements municipaux se sont engagés à réduire les impacts climatiques des aliments qu’ils servent. la nourriture qu’ils achètent chaque année pour s’assurer qu’ils progressent vers leurs objectifs, dit Waite.

Les pays développés comme les États-Unis - qui sont de gros consommateurs de viande depuis des décennies - peuvent avoir un impact important en modifiant leurs choix alimentaires. En effet, un article publié dans ‘Nature Food’ en janvier montre que si les populations de 54 pays à revenu élevé passaient à un régime axé sur les plantes, les émissions annuelles de la production agricole de ces pays pourraient chuter de plus de 60 %.

A version of this article appears in the May 7, 2022 issue of Science News.

Une version de cet article et parue dans le numéro du 7 mai 2022 de ‘Science News’.

Citations

M. Crippa et al. Food systems are responsible for a third of global anthropogenic GHG emissions. Nature Food. Published online March 8, 2021. doi : 10.1038/s43016-021-00225-9.

 F. Tubiello et al. Greenhouse gas emissions from food systems : building the evidence base. Environmental Research Letters. Published online June 8, 2021. doi : 10.1088/1748-9326/ac018e.

B.F. Kim et al. Country-specific dietary shifts to mitigate climate and water crises. Global Environmental Change. May 2020. doi : 10.1016/j.gloenvcha.2019.05.010.

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Betsy Ladyzhets est une rédactrice scientifique indépendante et journaliste des données, basée à Brooklyn, dans l’État de New York.

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    Un nouveau rapport du WWF : « Plutôt que la nourrir, l’Europe dévore la planète » - 20. mai 2022 — Communiqué de presse WWF
    Contrairement au cliché largement répandu et repris par certains responsables politiques selon lequel l’agriculture européenne nourrirait le monde, l’Europe contribue négativement aux équilibres alimentaires mondiaux. En cause ? Notre surconsommation de protéines animales. Dans son dernier rapport “l’Europe dévore la planète”, le WWF met en évidence ces nombreux déséquilibres et défaillances du système alimentaire européen et souligne les pistes à suivre pour le transformer.

En surconsommant des protéines animales, l’Europe détruit la planète

25 millions - En 2020-21, l’Union européenne a utilisé plus de 25 millions de tonnes de farine de soja importé pour l’alimentation animale alors que notre production est inférieure à 1 million de tonnes.

Loin de nourrir le monde, l’Europe consomme en fait plus que sa part. En surconsommant des produits animaux (viande et produits laitiers), nous sommes dépendants des importations pour 11 % des calories et 26 % des protéines dont nous nous nourrissons. Nos importations de soja, pour l’alimentation du bétail, sont notamment en cause.

En 2020-21, l’Union européenne a utilisé plus de 25 millions de tonnes de farine de soja importé pour l’alimentation animale alors que notre production est inférieure à 1 million de tonnes. Pour soutenir notre surproduction de protéines animales, nous sommes aussi dépendants d’engrais. Le rapport rappelle que 85 % du potassium et 68 % du phosphate sont importés, notamment de Russie et de Biélorussie. 

Enfin, la production d’alimentation pour le bétail est aussi à l’origine d’un accaparement des terres : 63 % des terres arables de l’UE sont aujourd’hui associées à la production animale et sur les 65 MT de maïs produites en UE, 50 sont utilisées pour nourrir les animaux. 

Ce modèle de consommation insoutenable contribue à une destruction massive d’écosystèmes naturels dont les effets sont dévastateurs pour le climat, la biodiversité et les droits humains. Pour preuve : les importations de l’UE sont à l’origine de la destruction de 3,5 millions d’hectares de forêts entre 2005 et 2017, en faisant le deuxième importateur de produits agricoles associés à la déforestation tropicale. L’agriculture intensive européenne conduit également à des pollutions nombreuses et majeures, en particulier dans les zones intensives en élevage. Enfin, produire pour nourrir les animaux plutôt que les humains revient à gaspiller des terres et fragilise notre système alimentaire, comme le montrent les instabilités actuelles. 

https://www.wwf.fr/sites/default/files/styles/large_16_10/public/2022-05/agriculture-min.jpg?h=06ef7e71&itok=3wkz_DEs

Photo de bovins à l’étable

Pour contribuer positivement à l’alimentation du monde, l’Europe doit faire évoluer ses régimes alimentaires

Notre rapport constate que, si la production alimentaire actuelle est suffisante pour nourrir la population mondiale actuelle et les 10 milliards prévus en 2050, il est indispensable d’enclencher la transformation de notre système alimentaire. Dans le cadre du Green deal et de la stratégie “De la ferme à la table”, la Commission européenne consulte actuellement sur un projet de nouveau cadre législatif sur les systèmes alimentaires durables.

Alors que les citoyens européens demandent d’accéder à une alimentation plus durable*, cette législation doit nous permettre de nous assurer que nos assiettes futures seront alignées avec nos engagements environnementaux. Et d’activer tous les leviers nécessaires pour accompagner cette transition : des prix des denrées alimentaires à la commande publique en passant par la publicité et l’affichage environnemental. Enfin, la PAC, le cœur de notre politique agricole, devra également être profondément transformée lors de sa prochaine révision pour répondre aux attentes fixées par cette nouvelle législation.

Pas de planification écologique sans transformation du système agricole, la France doit agir dès maintenant !

Le WWF France appelle le Président de la République à revoir plusieurs points centraux afin que la transformation de notre modèle agricole soit au cœur de la planification écologique annoncée.

Véronique Andrieux, Directrice Générale du WWF France

“ Le Plan Stratégique National, qui oriente les 45 milliards d’euros que la France recevra de la PAC lors du prochain quinquennat, doit être arbitré par le Président dans les prochains jours. Sa version actuelle nous place sur une trajectoire incompatible avec celles de nos engagements sur le climat, la biodiversité et la protection des ressources naturelles. Rediriger le PSN pour mieux accompagner la transition agro écologique nous permettrait de réduire notre dépendance aux importations et notre empreinte désastreuse sur la planète. Alors que le PSN révisé devrait être soumis début juin par le gouvernement français à la Commission, le WWF France appelle le Président de la République à revoir plusieurs points centraux afin que la transformation de notre modèle agricole soit au cœur de la planification écologique annoncée.” 

Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France

*. Dans une enquête menée auprès de plus de 11 000 adultes dans neuf pays européens dans le cadre du projet Eat4Change du WWF#, trois personnes sur cinq (61 %) ont déclaré qu’elles essayaient de choisir des aliments moins nocifs pour l’environnement.

Télécharger le rapport > Rapport — L’Europe dévore la planète PDF - 2.55 Mo

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    Comment les changements d’occupation et d’usage des sols interagissent avec le climat ? - Publié le 26 avril 2022 - Document CEA - Photo - honzakrej - Fotolia
    Les terres émergées sont une composante essentielle du système Terre. Elles sont l’endroit où nous vivons et nous approvisionnons majoritairement, en nourriture, en eau et en énergie. Mais elles jouent également un rôle important dans le changement climatique d’origine anthropique, à la fois en tant que moteur de ces changements et système qui y réagit. Explications par Nathalie de Noblet-Ducoudré, directrice de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (IPSL-LSCE, unité mixte CEA/CNRS/UVSQ).

Quelles sont les interactions entre les terres émergées et les variations climatiques ?

L’étude des paléoclimats a mis en évidence que la distribution des écosystèmes terrestres n’est pas seulement un traceur passif des variations du climat mais rétroagit également sur celui-ci. Ainsi, la dernière glaciation, il y a 115 000 ans, a eu besoin du concours de la végétation pour se produire [1]. Du fait d’un ensoleillement moindre pendant l’été et plus fort pendant l’hiver dans l’hémisphère Nord, en réponse à l’évolution de la Terre sur son orbite autour du Soleil, une déforestation boréale naturelle s’en est suivie. Elle a accru le rafraîchissement des étés, l’a étendu aux saisons intermédiaires et favorisé la pérennisation de la neige puis la formation des calottes de glace qui se sont développées jusqu’au dernier maximum glaciaire il y a 21 000 ans.

Illustration de la manière dont, il y a 115 000 ans, la configuration orbitale de notre Terre a, petit à petit, conduit à la pér

Cliquer 2 fois ici pour agrandir le schéma - Illustration de la manière dont, il y a 115.000 ans, la configuration orbitale de notre Terre a, petit à petit, conduit à la pérennisation de la neige dans certaines zones boréales et à la fabrique des calottes de glace. © CEA

Et quel est l’impact de l’activité humaine sur ces écosystèmes, et plus particulièrement sur les sols ?

Depuis que l’humanité est sédentaire, elle a défriché et cultivé la terre de plus en plus intensément, en interdisant par conséquent à la végétation naturelle de s’adapter au climat. Aujourd’hui, l’homme occupe ou exploite plus de 70 % des terres émergées non englacées : la moitié est dédiée aux activités agricoles et pastorales, 1 % aux infrastructures et 22 % aux plantations forestières [2]. Le quart restant est donc libre d’influence humaine directe mais subit les effets du changement climatique. L’occupation des sols (ville, forêt, champ cultivé…) et leur usage (irrigation, culture d’hiver ou de printemps…) affectent le climat à deux échelles : 

  • à l’échelle mondiale, via leur effet sur les émissions nettes de CO2 
  • et à l’échelle régionale, via leurs échanges continus d’eau, de chaleur, d’aérosols et de composés organiques volatiles avec l’atmosphère[3].
    L’évolution de ces usages a été intégrée aux modèles de climat utilisés pour les 5e et 6e exercices du GIEC, à partir de reconstitutions des zones agricoles et prairiales pour le passé et de scénarios prospectifs pour l’avenir. Au sein de ces modèles, des modèles spécifiques de surface, par exemple ORCHIDEE dans celui de l’Institut Pierre-Simon Laplace(IPSL)[4], simulent comment les changements de végétation perturbent les échanges entre terres émergées et atmosphère.

Quels sont les effets de l’occupation des sols sur l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES) ?

Si les activités industrielles sont le facteur dominant de l’augmentation des GES dans l’atmosphère, l’ensemble de celles liées à l’usage des terres, notamment la déforestation, contribuent à environ 23 % de ces émissions (CO2 anthropique, méthane relâché par les ruminants et la riziculture, protoxyde d’azote issu de l’élevage et des épandages agricoles). Ce sont ainsi, chaque année, environ 12 milliards de tonnes d’équivalent CO2 qui sont émis, contribuant au réchauffement climatique en cours depuis la fin du 19e siècle.

Si les écosystèmes terrestres jouent aujourd’hui un rôle de puits de carbone en stockant 29 % de nos émissions mondiales annuelles de CO2, ce « service » risque de s’émousser dans le cas où la température du globe continuerait de grimper. Au-delà de 2°C de réchauffement, en effet, l’augmentation des températures extrêmes, la plus grande récurrence des sécheresses et d’occurrence des feux conduira à une diminution significative de cette fonction.

Illustration des différentes formes d’occupation des sols ainsi que l’ensemble des flux échangés entre ces surfaces et l’atmosph

Illustration des différentes formes d’occupation des sols ainsi que l’ensemble des flux échangés entre ces surfaces et l’atmosphère.

es flux de CO2 émis sont très vite mélangés dans l’atmosphère et contribuent au réchauffement mondial. Ces échanges peuvent être des composés biogéniques (BVOC), gazeux (CO2, CH4, N2O, H2O), minéraux ou particulaires (poussières, carbone suie) dont certains sont calorifères (évaporation, condensation, chaleur sensible). Ils affectent l’atmosphère - sa composition chimique, son contenu en aérosols, la formation des nuages et des pluies tout comme la vitesse et la direction des vents qui sont affectés par la rugosité de la surface qui peut les ralentir. © CEA

En quoi une meilleure occupation locale des sols est-elle une solution pour atténuer les événements extrêmes ?

La manifestation locale/régionale du réchauffement climatique peut être atténuée ou accentuée par des changements d’occupation ou d’usage des sols, tout comme l’impact de ce réchauffement (humidification/assèchement, verdissement/brunissement) peut conduire à amplifier/réduire le processus initial (plus/moins de pluie, plus/moins chaud). Dans les régions boréales, par exemple, le réchauffement se manifeste déjà par une augmentation de la durée de la saison de croissance et la fonte du pergélisol. En hiver, il est accru par la diminution de l’albédo alors qu’en été, il est atténué par une évapotranspiration plus importante. Sous les tropiques, là où une augmentation des précipitations est projetée, la croissance de la végétation et de l’évapotranspiration modèreront le réchauffement régional. Mais si les précipitations tendent à diminuer, le réchauffement local et la baisse pluviométrique seront alors accentués.

De façon générale, une surface végétalisée ou un sol qui s’humidifie, par la pluie ou l’irrigation, atténue la sensation de chaleur en période de canicule tandis qu’une végétation flétrissante ou un sol asséché par un excès de chaleur rendent cet événement encore plus chaud. Les effets de l’urbanisation en sont un bon exemple. Au pic de la canicule d’août 2003, il faisait 10°C de plus la nuit dans Paris que dans les campagnes voisines !

Toute déforestation, destruction de marais et tourbières, toute pratique culturale ne permettant pas de stocker du carbone implique une poursuite de son relargage et impacte le climat global comme celui ressenti sur nos lieux de vie. L’aménagement du territoire peut ainsi être un outil de modulation des effets climatiques locaux.

Un article extrait de Clefs n°74 sur le système Terre

Références

[1] M. Kageyama, S. Charbit, C. Ritz, M. Khodri, G. Ramstein, « Quantifying ice-sheet feedbacks during the last glacial inception », Geophys. Res. Lett., 31, 1–4, doi:10.1029/2004GL021339. (2004).

 [2] A. Arneth, F. Denton, F. Agus, A. Elbehri, K. Erb, B. Osman Elasha, M. Rahimi, M. Rounsevell, A. Spence, R. Valentini, « Framing and Context » In : Climate Change and Land : an IPCC special report on climate change, desertification, land degradation, sustainable land management, food security, and greenhouse gas fluxes in terrestrial ecosystems , [P.R. Shukla, J. Skea, E. Calvo Buendia, V. Masson-Delmotte, H.-O. Pörtner, D.C. Roberts, P. Zhai, R. Slade, S. Connors, R. van Diemen, M. Ferrat, E. Haughey, S. Luz, S. Neogi, M. Pathak, J. Petzold, J. Portugal Pereira, P. Vyas, E. Huntley, K. Kissick, M. Belkacemi, J. Malley, (eds.)]. (2019).

[3] G. Jia, E. Shevliakova, P. Artaxo, N. De Noblet-Ducoudré, R. Houghton, J. House, K. Kitajima, C. Lennard, A. Popp, A. Sirin, R. Sukumar, L. Verchot, « Land-climate interactions »In : Climate Change and Land : an IPCC special report on climate change, desertification, land degradation, sustainable land management, food security, and greenhouse gas fluxes in terrestrial ecosystems , [P.R. Shukla, J. Skea, E. Calvo Buendia, V. Masson-Delmotte, H.-O. Pörtner, D.C. Roberts, P. Zhai, R. Slade, S. Connors, R. van Diemen, M. Ferrat, E. Haughey, S. Luz, S. Neogi, M. Pathak, J. Petzold, J. Portugal Pereira, P. Vyas, E. Huntley, K. Kissick, M. Belkacemi, J. Malley, (eds.)]. (2019).

[4] O. Boucher, J. Servonnat, A. L. Albright, O. Aumont, Y. Balkanski, V. Bastrikov, S. Bekki, R. Bonnet, S. Bony, L. Bopp, P. Braconnot, P. Brockmann, P. Cadule, A. Caubel, F. Cheruy, F. Codron, A. Cozic, D. Cugnet, F. D’Andrea, N. Vuichard

« Presentation and evaluation of the IPSL-CM6A-LR climate model »,. Journal of Advances in Modeling Earth Systems. 12. 10.1029/2019MS002010 (2020).

Voir aussi :

Sur le même thème

Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives — Wikipédia

Source : https://www.cea.fr/presse/Pages/actualites-communiques/actualites-communiques-energies.aspx

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Photo - © Dusan Kostic - Adobe Stock/M. Hartmann/CEA

​Alors que la malnutrition touche actuellement des centaines de millions de personnes dans le monde, le dérèglement climatique et ses conséquences sur les cultures compromettent plus encore l’accès à une alimentation en quantité suffisante et de qualité. Quels sont les leviers pour garantir la sécurité alimentaire avec de bons rendements agricoles tout en réduisant les impacts du changement climatique ? Le point avec Christine Hatté, géochimiste et géochronologue, et Thierry Heulin, expert en écologie microbienne des sols.

Christine Hatté (CEA) est directrice de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (IPSL-LSCE, unité mixte CEA/CNRS/UVSQ).

Thierry Heulin (CNRS) est directeur de recherche à l’Institut de biosciences et biotechnologies (BIAM, unité mixte CEA/CNRS/Aix-Marseille Université).

Que recouvre la notion de sécurité alimentaire ?

Thierry Heulin : On définit la sécurité alimentaire comme le fait que la production agricole doit a minima couvrir les besoins en alimentation de la population, aussi bien de façon quantitative que qualitative. L’offre et la demande sont à peu près à l’équilibre dans la plupart des pays riches, sauf dans des cas particuliers comme avec la guerre en Ukraine où l’offre risque d’être en dessous de la demande pour le blé, les protéagineux et les oléagineux. L’écart offre/demande est plus important dans les pays pauvres et à revenus intermédiaires. Les difficultés d’accès à une nourriture saine et de qualité sont également plus grandes pour les populations les plus vulnérables. La sécurité alimentaire peut être compromise par plusieurs facteurs, dont les conflits comme évoqué précédemment mais aussi les crises et fluctuations économiques ainsi que le changement climatique. Assurer la sécurité alimentaire au niveau mondial est l’un des 17 objectifs de développement durable que les états se sont engagés en 2015 à atteindre d’ici à 2030.

Comment le dérèglement climatique affecte-t-il la production agricole et donc la sécurité alimentaire ?

Thierry Heulin : Le changement climatique, notamment la hausse des températures, a surtout des conséquences sur le cycle de l’eau et sur l’alimentation hydrique, qu’elle soit humaine ou végétale. L’augmentation du niveau de la mer, qui est aussi un effet du changement climatique, crée des zones de salinisation : l’eau de mer rentre dans les terres et pénètre progressivement dans les nappes phréatiques, qui sont nos réserves en eau douce. Le pourtour méditerranéen (Tunisie, Algérie, Egypte...) est particulièrement concerné par cette situation tout comme le Bengladesh.

Christine Hatté : Les événements climatiques extrêmes (orages de grêlons, sécheresses, précipitations...) ont également un impact désastreux sur les sols et les cultures. Le manque d’eau peut être catastrophique mais de même son excès, dû à de fortes pluies, qui peut induire une érosion plus intense des sols. On peut avoir un accroissement du lessivage, c’est-à-dire un transport des particules minérales et de la matière organique associée porteuse des nutriments du sol et des pesticides éventuellement utilisés, vers les nappes phréatiques. Avec deux conséquences : un appauvrissement de ces sols et la pollution des eaux. 

Thierry Heulin : Le réchauffement climatique a comme autre conséquence le déplacement de « ravageurs » (insectes, champignons, micro-organismes...) dans des régions dont ils étaient absents par le passé et où les cultures n’ont pas eu le temps de s’adapter. C’est le cas, par exemple, de la chenille légionnaire qui dévaste le maïs et le sorgho en Afrique, en Asie et en Amérique du Nord. Avec le réchauffement climatique, les prévisions actuelles laissent penser que cette chenille va aussi s’introduire en Europe dans quelques années et provoquer des dégâts majeurs. Si leur déplacement se fait via les humains et leurs marchandises, leur installation a ensuite lieu parce que le climat change. Les moyens de lutter contre ces ravageurs sont limités. Les insecticides chimiques sont progressivement interdits, ce qui est une bonne chose. Mais les molécules alternatives sont peu nombreuses. On peut utiliser le Bt, un insecticide à base de protéine cristal produite par la bactérie Bacillus thuringiensis, avec le risque que les ravageurs s’y adaptent.

Comment combiner sécurité alimentaire et lutte contre le dérèglement climatique ?

Thierry Heulin : Le carbone, principal constituant de la matière organique des sols, joue un rôle majeur dans le maintien et l’amélioration de leur fertilité et de leur qualité, ainsi que dans la fourniture de nombreux services écosystémiques. Or, près de la moitié des sols agricoles sont dégradés, et la perte de la production végétale qui en résulte pourrait atteindre 1,2 milliard de dollars par an au niveau mondial1. Par ailleurs, les stocks mondiaux de carbone organique dans les sols sont deux à trois fois plus élevés que dans l’atmosphère : de petites variations de ces stocks sont donc susceptibles d’avoir un impact majeur sur la concentration en CO2 atmosphérique et, par conséquent, accentuer ou diminuer le réchauffement climatique actuel.

En se fondant sur les résultats de la recherche scientifique, dont celle menée au CEA, la séquestration de carbone dans les sols permettrait d’accroître la sécurité alimentaire et d’atténuer le changement climatique. C’est tout l’enjeu de l’initiative internationale « 4‰ – Les sols pour la sécurité alimentaire et le climat », lancée lors de la COP21 à Paris en 2015, qui promeut des pratiques agronomiques favorables au stockage et à la séquestration du carbone. Selon le dernier rapport du GIEC paru en avril dernier, environ 21 à 37 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) sont attribuables au système alimentaire. Cette initiative permet ainsi au monde agricole de ne pas être seulement à l’origine du problème mais de faire également partie des solutions pour lutter contre le changement climatique. 

Présentation de l’initiative 4 pour 1000

Présentation de l’initiative 4 pour 1000 © Ministère de l’agriculture et de l’alimentation

Christine Hatté : Un des points forts de cette initiative est l’évaluation intégrée des actions concrètes proposées. Il faut prendre en compte non seulement l’augmentation du carbone des sols et des rendements agricoles mais aussi l’émission de gaz à effet de serre tout au long du processus (intrants chimiques utilisés et motorisation sur le champ, transport des ressources…), la préservation des ressources en eau, la limitation de la pollution, le partage des bénéfices économiques, le bien-être des acteurs et l’acceptation sociétale. La notion de durée, de pérennité des solutions est un autre axe important.

Thierry Heulin : Le CEA contribue activement à cette initiative en travaillant sur plusieurs thématiques autour du stockage de carbone : la recherche fondamentale sur la photosynthèse avec des pistes d’amélioration génétique pour accroître son efficacité, les méthodologies de sélection de variétés végétales ou encore l’évaluation des pratiques agronomiques par la simulation numérique. Le tout sur deux échelles de temps :

  • le court-terme pour une évaluation intégrée immédiate (quelle sélection variétale pour quel retour pour le climat et la sécurité alimentaire ? quelle pérennité du stock de carbone ? quel retour effectif sur le long-terme ?)
  • le long-terme dans le but d’améliorer l’efficacité d’assimilation du carbone atmosphérique par les plantes cultivées et de l’architecture racinaire pour une meilleure allocation du carbone assimilé vers les racines, et de rendre la rhizodéposition de carbone dans les sols plus efficace.

    Diagramme des implications CEA contribuant à l’initiative 4 pour 1000

Diagramme des implications CEA contribuant à l’initiative 4 pour 1000 © CEA

Un stockage de carbone optimal avec le mil

Pour garantir la sécurité alimentaire et permettre aux agriculteurs de vivre de leur métier, les cultures doivent avoir de bons rendements. D’où un choix de plantes, comme le maïs, dont le rendement est très élevé mais très gourmand en eau. Comment trouver alors le « bon » compromis entre rendement et économies en eau ? En sélectionnant des variétés de plantes qui assurent la sécurité alimentaire avec un bon rendement tout en permettant de stocker davantage de carbone dans les sols, pour que ceux-ci soient plus fertiles et contribuent à contrebalancer le réchauffement climatique. C’est la preuve de concept obtenue pour le mil.2 

Initiée par le CEA en collaboration avec l’IRD, une étude sur les stratégies de mitigation du CO2atmosphérique a révélé une variabilité génétique sur les potentialités de différentes lignées de mil, céréale cultivée en Inde et en Afrique, à déposer du carbone dans le sol. En adjoignant à ce ‘phénotypage’ l’analyse des mesures isotopiques du carbone (13C et 14C) de la matière organique du sol, elle a mis en lumière, pour les décideurs et les acteurs, les lignées à privilégier parce que combinant exsudation abondante et ‘priming effect’* restreint pour un accroissement durable du stock de carbone dans les sols.

* Sur-
minéralisation de la matière organique du sol après un apport de matière organique fraîche, riche en énergie.

Champs de mil

Photo - Champs de mil

Christine Hatté : Le CEA a réalisé, à partir d’un ensemble de 14 sites agricoles, une étude3 qui a permis d’évaluer, par une modélisation intégrée du cycle du carbone, qu’il faudrait augmenter de 54% l’apport de matière organique au sol à l’échelle de l’Europe pour atteindre un accroissement de 4‰ annuellement. Cependant, en pratique, cet objectif semble difficile à atteindre : d’une part, le réchauffement actuel conduit à une perte accrue de carbone des sols, la compensation pourrait devenir nettement supérieure, d’autre part, les sols qui peuvent stocker le plus sont déjà riches en carbone et ont ainsi une capacité limitée pour absorber du carbone supplémentaire. Une politique volontariste permettrait de ralentir voire de renverser la tendance à l’appauvrissement de certains sols agricoles et ainsi contre-balancer en partie le déstockage.

4‰ - Ce chiffre trouve son origine dans un article de 19994 qui fait le rapport entre les émissions de carbone d’origine fossile (8,9 GtC / an) et le stock de carbone contenus dans les sols (1500-2400 GtC). En augmentant les stocks des sols de 0,4 % par an, on compenserait l’accroissement de la teneur en carbone de l’atmosphère qui résulte de la combustion des fuels fossiles. La valeur de 4‰ est un objectif moyen, à moduler selon le type et l’usage des sols.

>> En savoir plus

Quels sont les autres leviers possibles à activer ?

Christine Hatté : Des parcours agronomiques vertueux ont été mis en place par certains groupes de l’industrie agroalimentaire. Avec des rotations de parcelles pour éviter d’épuiser les sols et optimiser le rendement. Avec également la mise en place de couverts végétaux, soit des plantes semées en inter-culture pour protéger et enrichir les sols en matière organique. Il y a aussi des démarches à entreprendre sur les outils et équipements agricoles, en utilisant par exemple des systèmes de désherbage mécanique qui permettent de s’affranchir des pesticides.

Pour réduire l’impact environnemental de la production agricole, nous pouvons aussi faire évoluer nos habitudes et comportements alimentaires. Par exemple, en réduisant notre consommation de viande et en sélectionnant son origine pour favoriser les exploitations vertueuses locales dont le bilan carbone peut être bénéfique au climat, rien de tel pour les sols qu’une vache en prairie. Privilégier les filières transparentes et reconnaître le rôle indispensable des acteurs du secteur agricole est le prérequis pour assurer la sécurité alimentaire et le climat.

Les conséquences de l’insécurité alimentaire

D’après un rapport publié conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) sur l’année 2020 :

  • un dixième environ de la population mondiale était sous-alimentée, particulièrement en Asie (418 millions de personnes), en Afrique (282 millions de personnes) et, dans une moindre mesure, en Amérique Latine et dans les Caraïbes (60 millions).
  • 30 % de la population mondiale n’avait pas accès tout au long de l’année à une alimentation adéquate. Selon ce même rapport, la pandémie de Covid-19 a provoqué une hausse de la malnutrition et renforcé les difficultés d’accès à la nourriture.
    Source : Organisation Mondiale de la Santé

Cet article est extrait et adapté de la revue Clefs n°74 sur Le système Terre

1 FAO (2006) Land Degradation Assessment in Drylands (LADA). Food and Agriculture.

2 Sitor Ndour P. M., Hatté C., Achouak W., Heulin T., Cournac L. (2022) Rhizodeposition efficiency of pearl millet genotypes assessed on short growing period by carbon isotopes (δ13C and F14C). Soil, 8, 49-57. doi : 10.5194/soil-2021-108

3 Bruni E., Guenet B., Huang Y., Clivot H., Virto I., Farina R., Kätterer T., Ciais P., Martin M., Chenu C. (2021) Additional carbon inputs to reach a 4 per 1000 objective in Europe : feasibility and projected impacts of climate change based on Century simulations of long-term arable experiments, Biogeosciences, 18, 3981–4004. doi : 10.5194/bg-18-3981-2021

4 J. Balesdent, D. Arrouays, Usage des terres et stockage de carbone dans les sols du territoire français. Une estimation des flux nets annuels pour la période 1900-1999. Compte-rendu de l’Académie de l’Agriculture 85, 265-277 (1999)

Voir aussi :

Sur le même thème

Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives — Wikipédia

Source : https://www.cea.fr/presse/Pages/actualites-communiques/environnement/securite-alimentaire.aspx

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    Psychosociologie - Faire connaissance avec Séverine Millet, ancienne avocate (Droits de l’homme, droit humanitaire et droit de l’environnement), fondatrice de l’association ‘Nature Humaine’ – En forme de communiqué.
    En septembre prochain débute la deuxième session de la formation « Mieux accompagner les changements de comportements » proposée par la MNEI et l’association Nature Humaine - Entretien avec la formatrice Séverine MILLET, fondatrice de l’association

Séverine, quelle est ton histoire ? Ton parcours ?

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Photo - Ancienne avocate Droits de l’homme, droit humanitaire et droit de l’environnement.

En travaillant sur les grands crimes de guerre, je me suis très vite interrogée sur la dynamique humaine de l’action et de l’inaction dans des contextes de guerre.
J’ai aussi beaucoup réfléchi à l’origine et à la racine de mon engagement dans ces « métiers de sens » et mon besoin d’être utile et de participer au changement du monde, de la société. J’ai vu que mon engagement, mon militantisme était fondé sur un fort sentiment de culpabilité face à la souffrance, un sentiment d’injustice, et aussi d’impuissance face à tout ce qu’il y a à faire. Tristesse, colère, indignation constante. Tout cela était mon moteur… et m’usait à la longue car je ne me sentais jamais rassasiée par mon action et il y avait tant à faire (j’ai commencé à militer dans une ONG droit des femmes à 17 ans) !

En explorant la racine de l’engagement et de mes motivations, j’ai peu à peu lâché l’émotionnel pour trouver une motivation à l’action plus centrée sur mes besoins et mes élans créatifs. J’ai redéfini ma propre capacité à agir (et donc mon niveau de responsabilité) et c’est sur cette base que je réalise mes actions.

Je sens désormais que mon action militante est fondée sur des bases solides et pérennes, et je suis donc plus du tout sujet au découragement face au dépit de voir que finalement les choses ne changent pas vraiment. Je suis toujours indignée, triste aussi de voir les dégâts irrémédiables, mais je prends ma part de responsabilité, je fais ce que je peux et je suis sereine avec ça.

Chaque fois que j’agis, je détermine clairement mes objectifs, les résultats attendus, les moyens disponibles, les besoins de mes « publics » et je fais tout ça avec eux afin que l’action soit toujours adaptée à leur réalité, leurs résistances, leur contexte, leurs besoins. C’est une grande joie d’agir ainsi. Je me suis formée à l’accompagnement (coaching systémique et écoute active et apathique) pour vraiment accompagner mes publics.

Qu’est-ce qui t’as amenée à créer ‘Nature Humaine’ ?

Faire le lien entre les connaissances sur le changement des sciences humaines (sociologie et psychologie) et les métiers de l’environnement.

Apporter des réponses à des questions comme : « pourquoi on change peu alors qu’on connait les enjeux environnementaux, les risques pour nous humains et les moyens de changer ? »

J’ai d’abord vulgarisé beaucoup les travaux existants via la lettre Nature Humaine (disponible gratuitement sur le site), puis je me suis formée à l’accompagnement et désormais je forme et accompagne les métiers de l’environnement sur la question du changement des comportements face aux enjeux environnementaux.

Dans quel objectif a été montée la formation « Mieux accompagner les changements de comportements » proposée en partenariat avec la MNEI ?

Le principe de la formation est que les métiers de l’environnement appréhendent et accompagnent mieux le changement chez leurs propres publics sur le terrain. Cela leur permet de mieux adapter leurs stratégies d’action à leur public en tenant mieux compte des résistances, motivations réelles, attentes et besoins, ainsi que de leur contexte. Photo

5 journées réparties sur 3 mois pour :

  • trouver une posture professionnelle plus accompagnante, plus puissante, plus adaptée à vos publics et plus confortable et satisfaisante pour vous
  • mieux comprendre, appréhender et accompagner le changement des comportements
  • mieux comprendre et accompagner vos publics
  • résoudre vos problématiques professionnelles liées au changement des comportements
  • explorer les connaissances de la psycho-sociologie du changement et la notion de besoins
  • explorer de nombreuses stratégies pour mieux tenir compte des résistances,
  • savoir diagnostiquer résistances et besoins et adapter vos stratégies à ce diagnostic
  • découvrir l’écoute active comme outil d’accompagnement et de diagnostic
  • créer des outils et méthodes d’accompagnement adaptés à votre métier et à vos objectifs.
    Quels retours peux-tu nous faire sur la première session de 2014 ? - Photo

Intense, passionnant, exigeant. J’ai vu certains participants changer complètement de regard sur leur métier et sur leurs publics et changer de posture. Découvrir une meilleure écoute, mieux comprendre son public et comment il fonctionne, trouver des outils opérationnels pour mieux travailler peut apporter un profond soulagement professionnel et personnel. Ces personnes sont souvent personnellement impliquées dans leur métier, ce qui ajoute une dimension émotionnelle pas toujours bien vécue. Ici, on prend simplement conscience de ça et on essaie de voir comment être bien et puissant au travail sans pour autant être malheureux parce que les résultats ne sont pas à la hauteur des enjeux. On devient plus pertinent.

Qu’as-tu à dire à nos prochains stagiaires ? - Cette formation est une belle exploration au cœur de la mécanique du changement, et un vrai temps pour revisiter son métier, ses attentes, sa posture, son bien-être au travail. Un temps de réflexion et de résolution de ses problématiques professionnelles, un temps pour créer de nouvelles bases et de nouvelles façons de faire.

>> Renseignements et inscriptions à la formation <<

MNEI https://www.mnei.fr - Maison de la Nature et de l’Environnement de l’Isère

 

https://www.mnei.fr/wp-content/uploads/2021/09/logo-mange-sauvage-accueil-bouton.jpg

Source : https://www.mnei.fr/index.php/formation-mieux-accompagner-les-changements-de-comportements/

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    Climat – Ecologie – Psychologie - Faut-il déclencher la PEUR ou cultiver l’EMERVEILLEMENT pour obtenir l’ENGAGEMENT ? – 13 octobre 2021 – Point de vue de Séverine Millet - www.nature-humaine.fr – « La part de l’humain dans le changement écologique, climatique et sociétal » - « Depuis 2006, ‘Nature Humaine’ propose de mettre la dimension humaine du changement et le facteur humain comme clé majeure de la réussite des démarches RSE, environnementales et climatiques ». Source (Communiqué)
    Avant l’été, une personne a posté sur Linkedin une demande tout à fait intéressante : que proposer à un groupe de dirigeants pour créer en eux un choc suffisant pour qu’ils s’intéressent à la question climatique et écologique et s’engagent ?

Me prêtant au jeu des nombreuses réponses, j’ai proposé que, dès lors qu’un choc émotionnel est, entre autre, lié à un sentiment de perte, il fallait réfléchir à mettre ces personnes face à une perte en cours ou à venir qui pourrait les concerner suffisamment pour les mettre en mouvement.

Nombreux sont ceux qui changent et agissent suite à un choc dit négatif (suite à une perte ou à la peur de perdre quelque chose de précieux par exemple). Ainsi, mon engagement dans l’humanitaire et les droits humains dès l’adolescence date clairement de ce jour où, âgée de 11 ou 12 ans, mon professeur d’histoire m’a révélé l’existence du génocide juif. Jeune adulte, j’ai travaillé sur le génocide Rwandais et les crimes de guerre en Yougoslavie. Mais j’ai pu voir assez vite que le sentiment d’injustice qui portait alors mon action, n’était pas satisfaisant, pas suffisant pour pallier au sentiment d’usure que toute personne engagée dans des enjeux immenses rencontre un jour où l’autre.

De même, si mon engagement dans l’écologie est très liée à la tristesse et au sentiment d’urgence ressentis du fait des informations sur la perte en biodiversité et les risques climatiques que ma mère biologiste me donnait enfant, ma conviction et ma persévérance sur ces questions depuis 20 ans sont clairement liées à autre chose. Car on ne peut agir longtemps sur la base d’un choc émotionnel, on ne peut agir longtemps ni même efficacement sur la base d’une émotion douloureuse.

Ce qui me permet de persévérer, de trouver toute la force, la créativité nécessaires, c’est l’émerveillement. Ce lien intime et profond que je ressens pour la nature. Au sentiment de sa préciosité, de son irremplaçabilité. Et cela m’est venu d’une part par le contact direct avec la nature, puis par le développement de ma capacité à l’émerveillement. Ou plutôt les retrouvailles avec cette capacité innée.

L’émerveillement me semble être une autre sorte de choc beaucoup plus intéressant que celui recherché plus haut. Un choc positif, déclenchant une émotion transcendante, pérenne, dès lors beaucoup plus intéressante que le fait de déclencher la peur qui elle sera non seulement temporaire mais aussi traumatisante, et souvent mauvaise conseillère.

L’émerveillement semble appartenir aux enfants. Il m’est revenu pour ma part à l’âge adulte par le contact de plus en plus direct avec le moment présent. L’enfant s’émerveille naturellement, parce que son esprit n’a pas encore la capacité de décortiquer la réalité présente sous ses yeux : il ne la commente pas, il ne la juge pas, ne la compare pas. Il regarde les choses de façon totalement directe, sans le filtre déformant du mental, sans une histoire psychologique interposée sur le moment présent. Cette capacité est entièrement présente chez l’adulte, elle est juste voilée par trop de commentaires sur la réalité : « j’aime », « je n’aime pas », « je veux », « je dois », « il faut », qui obscurcissent la beauté du monde, la voile de morale et d’injonctions et limite notre perception pour l’enfermer dans une idée étroite du monde.

Ainsi, « le monde ne mourra jamais par manque de merveilles mais uniquement par manque d’émerveillement » (Gilbert Keith Chesterton – écrivain anglais).

Je m’intéresse beaucoup aux conditions positives de la motivation, c’est à dire celles qui permettent à la motivation quelle que soit sa nature, de se déployer et de soutenir l’engagement tout au long du processus de changement, ceci malgré les aléas. Or, les études en sciences humaines et sociales (et je pense tout particulièrement aux travaux des psychologues Deci et Ryan qui ont exploré le sujet pendant plusieurs décennies) nous montrent l’importance cruciale d’émotions telle que la joie et le plaisir dans la puissance de la motivation.

Par contre, une émotion dite négative, comme la colère, la peur, le sentiment d’injustice, la culpabilité, si elle peut être un déclencheur du changement, reste ce qu’on appelle une « motivation socialement introjectée » qui équivaut à une contrainte issue de l’extérieur que l’on s’impose à soi-même. Retirez la peur, la colère, et l’action cessera si rien ne vient remplacer ce moteur qui bien souvent se transforme en tyran épuisant.

Après 20 ans sur le terrain, je ne vois pas vraiment les effets positifs de la peur, d’une part parce que notre cerveau est trop outillé pour inhiber ce type d’émotions difficiles à gérer et pour s’habituer même au pire (par simple soucis de survie). C’est pourquoi si la peur peut être une entrée en la matière, elle n’est en rien une motivation, un moteur durable. Et d’autre part, parce que la peur n’est pas bonne conseillère, car elle est un outil biologique d’alerte, d’urgence et n’invite pas au temps long de la réflexion. Donc pourquoi pas la peur, si on se sent de manipuler ça, mais pas seul : avec un accompagnement qui permette de la digérer, de l’intégrer et de la transformer en matière concrète et désirable. Et avec la construction d’une vraie vraie motivation forte, un vrai sens à l’action, pour prendre le relai sur la peur.

Alors s’il est vrai qu’un choc négatif peut déclencher le mouvement vers le changement, le fait de permettre à chacun mais aussi à des dirigeants et des décideurs de connaitre un choc positif, d’être saisis par la beauté, la fragilité, la grâce du vivant me semble totalement pertinente et même d’une extrême importance. Cela peut passer par une expérience de nature forte, par le fait de retrouver notre capacité d’émerveillement, mais aussi par le fait de rencontrer les croyances et les représentations culturelles et individuelles qui voilent notre attachement profond et viscéral avec notre propre environnement vital et avec sa beauté.

Redéployer notre capacité à regarder vraiment le monde, non plus tel que nous croyons qu’il est, ni tel que nous voulons qu’il soit, mais tel qu’il est, devient alors un enjeu de transition en soi. Est-ce que cela peut tout changer ? Une seule solution ne suffit jamais. Le changement est trop complexe pour se suffire d’une unique solution. Mais la notion d’émerveillement crée une rupture dans un monde qui s’émerveille peu de ce qu’il a et en meurt. Il s’agirait donc d’une rupture culturelle, et une rupture culturelle, voilà qui est puissant. 

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Actualités - Dérèglement climatique : le coût de l’adaptation pour la France évalué pour la première fois - Par Audrey Garric - Publié le 23/06/2022 à 22h00, mis à jour le 24/06/2022 à 10h49 - Article Complet ‘Le Monde’ réservé aux abonnés – Photo

L’Institut de l’économie pour le climat liste dix-huit mesures incontournables, représentant un budget additionnel de 2,3 milliards d’euros par an, pour « rattraper les retards accumulés ».

Lors de la canicule, des personnes se protègent du soleil sous la pergola installée par la municipalité place de la Victoire, à Bordeaux, le 16 juin 2022.

Photo - Lors de la canicule, des personnes se protègent du soleil sous la pergola installée par la municipalité place de la Victoire, à Bordeaux, le 16 juin 2022. UGO AMEZ POUR « LE MONDE »

La crise climatique n’offre plus de répit. Fin juin, une partie de la France est touchée par de violents orages de grêle et des précipitations intenses. La semaine précédente, elle suffoquait sous une vague de chaleur exceptionnelle par son intensité et sa précocité. Début juin, d’autres intempéries avaient frappé les trois quarts du territoire, entraînant près de 1 milliard d’euros de dommages.

Alors que les conséquences du dérèglement climatique vont continuer de s’aggraver, il est urgent de s’adapter à un climat qui change, c’est-à-dire de prévenir et de minimiser ses effets délétères. La France n’est pourtant pas prête et n’y consacre pas suffisamment de financements, avertit l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE).

[Addenda « I4CE - Institute for Climate Economics ou Institut de l’économie pour le climat est un institut voué à la recherche sur l’économie du climat et fondé en juillet 2015 par la Caisse des dépôts et l’Agence française de développement. Le Think Tank rassemble l’équipe de recherche de CDC Climat1. Il fournit une analyse et une expertise sur les questions économiques liées aux politiques climatiques et énergétiques en France et dans le monde. I4CE2 a été créé pour soutenir les décideurs publics mais aussi privés afin de mieux comprendre, anticiper et faciliter l’utilisation d’instruments économiques et financiers afin de promouvoir la transition vers une économie faiblement carbonée et adaptée aux changements climatiques… » - A lire en totalité sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/I4CE_-_Institute_for_Climate_Economics ].

Image dans Infobox.

Suite de l’article rapporté

Le think tank publie, jeudi 23 juin 2022, la première évaluation des besoins financiers publics pour l’adaptation au changement climatique en France, fruit d’un an de travaux. « Sans cette connaissance des besoins, il est difficile de mettre en place une politique coordonnée et efficace », explique Vivian Dépoues, chef de projet adaptation à l’I4CE, l’un des auteurs du rapport. Or, aujourd’hui, l’adaptation en France, qui reste un « sujet secondaire », est surtout, selon lui, réactive, partielle et souffre de nombreux angles morts. « On n’anticipe pas et on manque de vision stratégique », assure-t-il. L’expert en veut pour preuve l’annonce, par le gouvernement, d’un fonds de renaturation des villes de 500 millions d’euros en pleine canicule le 14 juin 2022, ou le déblocage en urgence d’un plan de soutien d’un milliard d’euros pour aider les agriculteurs touchés par un gel intense au printemps 2021.

L’I4CE liste dix-huit mesures incontournables, représentant un budget additionnel d’au moins 2,3 milliards d’euros par an, qui peuvent être prises immédiatement pour préparer la France au changement climatique ou renforcer des mesures d’adaptation déjà en place, afin de « rattraper les retards accumulés ». Parmi ces propositions, le think tank appelle, par exemple, à relever les budgets alloués à la sécurité civile pour faire face à une saison des incendies plus longue et touchant davantage de départements, de même qu’à augmenter les crédits de la politique de santé, des agences de l’eau ou du Fonds de prévention des risques naturels majeurs.

Pérenniser une enveloppe annuelle

Il propose aussi de pérenniser une enveloppe annuelle pour repenser les villes afin de lutter contre les îlots de chaleur urbains, qui les transforment en fournaises, de construire des bâtiments adaptés à des vagues de chaleur plus longues (en commençant par ceux d’enseignement et de recherche), de réduire les vulnérabilités sur les réseaux et les infrastructures de transports, d’eau et d’énergie, d’agir pour rendre les forêts résilientes ou encore d’accompagner de manière durable la diversification des économies de montagne pour répondre à la diminution de l’enneigement…

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Collecte des documents et agencement, traductions, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 25/06/2022

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