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"Les énergies renouvelables coûtent moins cher" par le Dr. Mae-Wan Ho

Traduction et compléments de Jacques Hallard

mercredi 19 janvier 2011, par Ho Dr Mae-Wan

ISIS Energies renouvelables
Les énergies renouvelables coûtent moins cher
Renewable Energies Cost Less
Les énergies renouvelables sont non seulement plus propres, mais elles sont aussi moins coûteuses, surtout dans le long terme,
D’après Dr. Mae-Wan Ho

Rapport ISIS 19/01/2011
L’article original en anglais, avec toutes les references, s’intitule Renewable Energies Cost Less : il est accessible sur le site www.i-sis.org.uk/renewableEnergiesCostLess.php?printing=yes
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Coup de pouce de la Californie pour les énergies renouvelables

Le nouveau gouverneur de Californie Jerry Brown a appelé à un renforcement d’une production de 12.000 MW d’électricité distribuée à partir d’une capacité totale installée de 20.000 MW d’électricité provenant d’énergies renouvelables d’ici 2020. Le total des nouvelles capacités de production à partir des énergies renouvelables, de 20.000 MW, pourraient générer [une puissance nominale de] 30-40 TWh par an, soit environ 10-13 pour cent de la consommation, et plus de la moitié de cette quantité proviendrait des installations de distribution à petite échelle.

Brown a déclaré sur son blog [1] : « Mon objectif est que d’ici 2020, la Californie arrive à produire 20.000 mégawatts (MW) d’électricité supplémentaire à partir des énergies renouvelables, et aussi d’accélérer le développement de la capacité de stockage de l’énergie.

La Californie peut faire cela en développant de façon ‘agressive’, déterminée, les énergies renouvelables à tous les niveaux : de petits systèmes locaux sur des zones d’activités et résidentielles, des systèmes énergétiques de taille intermédiaire proches des besoins actuels des consommateurs et des lignes de distribution, ainsi que de grands systèmes fonctionnant à partir de l’énergie solaire, de l’éolien et de la géothermie. Dans le même temps, la Californie devrait prendre des mesures audacieuses pour améliorer l’efficacité énergétique ».

Significativement, le plan prévoit 12.000 MW, soit 60 pour cent "de production d’électricité localisée". Ce sont des "systèmes d’énergie de petite taille, localisés sur place, à proximité des lieux de consommation et qui peuvent être construits rapidement (sans installation de nouvelles lignes de distribution) et généralement sans aucun impact négatif sur l’environnement".

Le gouverneur Brown prévoit des systèmes solaires allant jusqu’à 2 MW installés sur les toits des hangars, des parkings, des écoles et d’autres bâtiments commerciaux, répartis dans tout l’État de Californie ; des projets exploitant l’énergie solaire, de 20 MW qui seront construits sur des propriétés publiques et privées, comme par exemple, la création de la California Solar Highway, les ‘autoroutes solaires californiennes’ avec des panneaux solaires placés tout le long des voies de circulation dans l’état de la Californie.

Il a aussi déclaré que la California Public Utilities Commission (CPUC), ou le pouvoir législatif, devrait mettre en place « un système de paiements soigneusement calibrés pour l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables (communément appelé tarifs de rachat) » pour des projets de production électrique distribuée jusqu’à 20 MW. « Maintenir les taux globaux doit faire partie de la conception ».

Ce projet ambitieux serait de créer un demi-million de nouveaux emplois dans la recherche, le développement, la fabrication, la construction, l’installation et l’entretien au cours de la prochaine décennie.
Le gouverneur Brown va de l’avant avec un programme global d’énergies renouvelables, mais qui n’est pas tout à fait à l’échelle que son prédécesseur Arnold Schwarzeneger avait tracé. Il est instructif d’examiner le détail des coûts de la mise en œuvre des énergies renouvelables qui a été effectué pendant le mandat de l’ancien gouverneur.

L’écologisation de la Californie

Dans les dernières années, la Californie s’est impliquée dans le marché des énergies renouvelables, principalement soutenu par des législations clés, qui avaient des objectifs « ambitieux mais réalisables » [2] de 20 pour cent de sources d’énergie renouvelables en 2010 et 33 pour cent d’ici 2020, avec 30.000 MW de capacités à partir de l’énergie solaire photovoltaïque, installées dans une dizaine d’années, et une réduction de 11 pour cent des émissions de gaz à effet de serre en 2010.

La California Energy Commission a préparé un Rapport sur la politique énergétique intégrée en 2007. L’entreprise privée KEMA Inc, a été commisionnée en 2009 pour mener à bien une analyse détaillée des coûts, y compris l’installation, l’exploitation, la transmission, la maintenance, la durée de vie, le facteur de capacité (rapport entre la puissance réelle livrée par rapport à la capacité nominale), l’élimination des déchets et le déclassement (pour le nucléaire), comme une mise à jour du Rapport de 2007. Les coûts instantanés ont été calculés sur la base du dollar de 2009, et il prévoit également son évolution au cours de la prochaine période de 20 ans. Les coûts par unité d’énergie ou de puissance ont été élaborés pour 15 sources d’énergie renouvelables, ainsi que l’utilité de la gazéification intégrée du charbon, le ‘cycle combiné’ (IGCC) et l’électricité à partir de l’énergie nucléaire.

La plupart des options énergétiques ne présentent pas ou peu d’amélioration attendue au cours de la prochaine période de 20 ans, sauf pour les deux technologies renouvelables qui sont importantes pour la Californie – l’éolien et l’énergie solaire - qui montrent une baisse des coûts importants. Le solaire photovoltaïque, qui a vu la réduction substantielle des coûts depuis 2007, devrait montrer la plus grande amélioration parmi l’ensemble, ce qui porte son coût en capital au niveau de la gamme des centrales au gaz à cycle combiné, vers la fin de la période d’étude [3].

Le coût unitaire de chaque option est fonction des hypothèses complexes et imprévisibles des financements, les coûts opérationnels en fonctionnement, et surtout des crédits d’impôt. Les installations peuvent être financées par des investisseurs privés ou marchands, appartenir à des investisseurs, ou aux services publics.

Les usines appartenant à des investisseurs sont généralement moins chères que les installations commerciales, en raison des coûts de financement moins élevés. Cependant, certaines usines gérées par des sociétés marchandes et faisant appel à des énergies renouvelables, telles que les unités solaires, peuvent être moins coûteuses, en raison de l’effet du financement de la trésorerie avec des avantages fiscaux. Les usines équipées par les services publics sont généralement les moins coûteuses en raison des plus faibles coûts de financement et des exonérations fiscales. Toutefois, lorsque les avantages fiscaux sont importants, un établissement de nature commerciale, ou une usine financée par un investisseur, peuvent coûter moins cher.

Cette estimation tombe sur la partie basse de la fourchette d’autres estimations qui atteignent des valeurs aussi élevées que 10.553 $ /kW (voir [4] The Real Cost of Nuclear Power, SiS 47) *.
* La version en français s’intitule "Le vrai coût de l’énergie nucléaire " par le Prof. Peter Saunders, traduction, définitions et compléments de Jacques Hallard ; elle est accessible sur le site http://yonne.lautre.net/spip.php?article4289&lang=fr

Une loi de 1976 interdit la construction de nouvelles centrales nucléaires en Californie jusqu’à ce que le gouvernement fédéral approuve une technologie pour l’élimination des déchets de haute activité et / ou le traitement des combustibles usés [5]. Jusque-là, l’interdiction nucléaire reste en place. L’Etat de Californie a judicieusement exclu l’option nucléaire.

Une autre option manquant dans le portefeuille concerne les biocarburants. Les agences californiennes du Département américain de l’Agriculture ont tenu douze réunions publiques sur les biocarburants en Octobre 2010 pour solliciter les commentaires du public sur la façon dont les organismes ministériels de l’agriculture (USDA) peuvent venir en aide aux opérateurs économiques industriels dans le secteur des industries des biocarburants en Californie [6].

Un projet de Bioenergy Action Plan, un Plan d’action sur les bioénergies, a été établi pour 2011 [7] par la California Energy Commission en Décembre 2010, représentant une mise à jour du Plan d’action de 2006 pour les bioénergies. Il identifie les actions que les organismes d’État entreprendront pour appliquer le décret S-06-06, qui engage l’Etat de Californie à générer plus de 20 pour cent issus de la puissance obtenue à partir des énergies renouvelables avec des organismes vivants (‘puissance d’origine biologique’), soit de l’électricité à partir de la biomasse, en 2010 et 2020, et la production de 20 pour cent à partir de ces biocarburants (carburants à base de biomasse pour les transports) en 2010, 40 pour cent en 2020 et 75 pour cent d’ici 2050.

J’ai déjà écrit à plusieurs reprises sur la non-durabilité des biocarburants obtenus à partir de plantes ‘énergétiques’ (voir le dernier rapport [8,9] Biofuels Waste Energy to Produce *, et Scientists Expose Devastating False Carbon Accounting for Biofuels **, SiS 49)
* La version en français s’intitule "Les biocarburants, c’est de l’énergie gaspillée !" par le Dr. Mae-Wan Ho, traduction, définitions et compléments de Jacques Hallard ; elle est accessible sur le site http://yonne.lautre.net/spip.php?article4695

** La version en français s’intitule "Pour les biocarburants, des scientifiquesexposent les effets dévastateurs des prises en compte erronées relatives au carbone" par le Dr Mae-Wan Ho, traduction, définitions et compléments de Jacques Hallard ; elle est accessible sur le site http://yonne.lautre.net/spip.php?article4690

Le rôle incontestable des biocarburants se résume à une précipitation des crises alimentaires, en soustrayant des terres cultivables qui sont normalement destinées à la production alimentaire, d’une part, et en augmentant le nombre des paysans sans terre, d’autre part [10] Biofuels and World Hunger, SiS 49) *.
* La version en français s’intitule "Les biocarburants et la faim dans le monde" par le Dr. Mae-Wan Ho, traduction, définitions et compléments de Jacques Hallard ; elle est accessible sur le site http://yonne.lautre.net/spip.php?article4596&lang=fr

Afin de compléter le tableau, nous voudrions, pour le moins, rappeler ce que coûte la production de l’éthanol de maïs, le biocarburant le plus courant aux États-Unis.

Le coût de l’éthanol de maïs est évidemment lié au coût du maïs-grain, qui est très volatile, depuis que les spéculateurs, les grands hedge funds et les banques d’investissement sont entrés sur le marché des produits agricoles et des denrées alimentaires (voir [11] Financing World Hunger, SiS 46) *.
* La version en français s’intitule "Le financement de la faim dans le monde" par le Dr. Mae-Wan Ho et le Professeur Peter Saunders, traduction, définitions et compléments de Jacques Hallard ; elle est accessible sur le site http://yonne.lautre.net/spip.php?article4222&lang=fr
Un compte rendu réaliste du cycle de vie publié en 2009, établit le coût de production d’un litre d’éthanol de maïs à 1,05 $ US [12], ce qui équivaut à 176 $ par MWh, et qui rend cette filière beaucoup moins rentable économiquement que celle de la biomasse (voir Fig. 1). En outre, elle utilise 46 pour cent de plus d’énergie fossile pour être produite, que l’énergie qu’elle fournit.

Pourtant, les subventions pour l’éthanol de maïs totalisent plus de 6 milliards de dollars US par an, ce qui signifie qu’il est subventionné à 60 fois par litre d’essence. Les biocarburants peuvent être renouvelables, mais ils se sont pas du tout durables, et en aucun cas ils ne sont ‘verts’, sur le plan écologique (voir [13] Green Energies - 100% Renewable by 2050, ISIS publication)*.
* La version en français s’intitule "Le pouvoir aux populations : 100% d’énergies renouvelables d’ici 2050" par le Dr. Mae-Wan Ho, traduction, définitions et compléments de Jacques Hallard ; elle est accessible sur le site http://yonne.lautre.net/spip.php?article3756&lang=fr
Aux Etats-Unis, la Californie devrait prendre l’initiative et faire les bons choix qui s’imposent.
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Définitions et compléments en français

Traduction, définitions et compléments :

Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant.
Relecture et corrections : Christiane Hallard-Lauffenburger, professeur des écoles
honoraire.
Adresse : 19 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France
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Fichier : ISIS Energies renouvelables Renewable Energies Cost Less French version.4