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"Pétroliers et gaziers cachotiers ; points de vue en débat ; politique climat de l’Europe ; NégaWatt 2017-2050 toujours là mais le nucléaire relève la tête ; rapport RTE sur le mix électrique ; orientation climat et environnement de l’ONU ; rénovation énergétique en France" par Jacques Hallard

mercredi 27 octobre 2021, par Hallard Jacques


ISIAS Climat Energies Scénario ‘négaWatt 2017-2050’ versus RTE

Pétroliers et gaziers cachotiers ; points de vue en débat ; politique climat de l’Europe ; NégaWatt 2017-2050 toujours là mais le nucléaire relève la tête ; rapport RTE sur le mix électrique ; orientation climat et environnement de l’ONU ; rénovation énergétique en France

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 26/10/2021

Plan du document : Introduction Sommaire
Auteur

negawatt

Source ‘Scénario négaWatt’ qui « confirme la possibilité technique d’une France utilisant 100% d’énergies renouvelables en 2050, tout en atteignant la neutralité carbone ».



Introduction

Voici un autre dossier à usage didactique constitué d’une sélection d’articles divers traitant du vaste et brûlant sujet : ‘Climat et Energies’

Rien n’ai jamais gagné pour le climat si l’on se réfère à cette nouvelle : Climat : la plainte contre le gouvernement déclarée irrecevable - Gouvernance | 20 octobre 2021 | Laurent Radisson | Actu-Environnement.com - « La plainte déposée devant la Cour de justice de la République contre Jean Castex et quatre ministres (Économie, Transition écologique, Logement, Transports) pour inaction contre le changement climatique a été déclarée irrecevable le 11 octobre 2021, révèle l’AFP. Cette plainte avait été déposée en juin dernier par l’eurodéputé Pierre Larrouturou, le réalisateur Cyril Dion et la militante écologiste Camille Étienne. Estimant que l’inaction de ces ministres mettait des milliers de personnes en danger, ils souhaitaient les « mettre face à leurs responsabilités ». Ils avaient pointé, en particulier, les insuffisances du projet de loi ‘Climat et résilience’, encore en discussion au Parlement au moment du dépôt de la plainte, notamment par rapport aux conclusions de la Convention citoyenne pour le climat…. » - Source

Pourtant, l’urgence des mesures, pour tenter d’atténuer les dérèglements climatiques, reste bien là et plus que jamais à l’ordre du jour, en prévision de la COP26  : - Voir «  Ce qu’on a appris sur l’ampleur des changements climatiques depuis la COP25 » – Selon ‘Le meilleur d’Inter’, jeudi 21 octobre 2021 – « À 10 jours de la COP26 de Glasgow, nul ne sait si les dirigeants du monde accepteront de faire plus pour lutter contre le réchauffement climatique. Pourtant, depuis la précédente COP, les catastrophes naturelles et les rapports sur le climat démontrent plus que jamais l’urgence d’agir. - Lire l’articlePhoto : l’année 2021 a été marquée par des incendies géants, en Grèce notamment © AFP / ANGELOS TZORTZINIS - Source]

Les documents constituant ce dossier ont été répartis dans les 7 rubriques notées de A à F ci-après :

  • Les pétroliers et gaziers cachotiers : pendant des décennies, les opérateurs des secteurs pétroliers et gaziers ont délibérément minimisé la menace du changement climatique et l’Agence internationale de l’énergie appelle à ne plus investir dans de nouvelles installations pétrolières ou gazières !
  • De nombreux points de vue se sont exprimés sur ‘climat et énergies’ et nous avons retenu des contributions de syndicats, d’un collectif d’étudiants, d’éminents économistes, une tribune pour l’énergie solaire, un point de vue de Jean-Marc Jancovici exprimé auprès d’étudiants, une alerte d’experts de l’ONU et la contribution très fournie du mouvement ATTAC sur la nécessité d’un service public de l’énergie sous contrôle citoyen.
  • La Politique de l’Europe, concernant le climat et les énergies, est détaillée car elle influe en partie les politiques énergétiques des 27 états membres actuels de l’Union européenne.
  • Le scénario ‘NégaWatt’ est toujours là  : retour et mise à jour des pertinentes contributions bien argumentées qui démontrent un scénario qui trace un futur neutre en carbone en 2050 … sans nucléaire, basé sur la prise en compte des trois piliers simultanément : sobriété, efficacité et renouvelables.
  • Le nucléaire relève la tête  : plusieurs documents sont repris avec des précisions sur la véracité et les détails des déclarations portant sur un approfondissement des techniques et de nouveaux projets dans le secteur du nucléaire.
  • Le bilan prévisionnel « Futurs énergétiques 2050 » par le Réseau de Transport d’Électricité (RTE) en France : il expose six scénarios pour l’avenir du système électrique français à l’horizon 2050 ; il est destiné aux décideurs politiques, aux secteurs industriels concernés et aux populations, militants et citoyens concernés. Avec la réaction de Greenpeace France au rapport de RTE sur le mix électrique.
  • Accès à quelques documents de l’ONU / climat et environnement : le sujet est par nature à traiter aussi au plan international, planétaire et un regard humain est avec l’ONU est indispensable.
    Suggestion de suivre les actualités lors de la COP26 qui s’organise à Glasgow, Écosse – Du 1er au 10/11/2021

Et pour finir, est ajouté un document pratique concernant la rénovation énergétique pour répondre aux enjeux climatiques, économiques et sociaux, telle qu’elle est envisagée et promue en France.

Les titres et les accès aux documents choisis pour ce dossier sont donnés dans le sommaire ci-après

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Sommaire


A. Les pétroliers et gaziers cachotiers

12. Europe - Pacte vert et paquet climat : l’UE vise la neutralité carbone dès 2050 selon ‘vie-publique.fr’- Par La Rédaction de ‘vie-publique.fr’ - Dernière modification : 26 août 2021

14. France : ce scénario qui trace un futur neutre en carbone en 2050…sans nucléaire – Par Marine Godelier - 20 octobre 2021, 7:23 - Document ’latribune.fr’

19. Nucléaire - Bonnes feuilles - Risques d’explosion des factures et coupures d’électricité : les lourdes conséquences de la politique de diminution de la part du nucléaire – Document ‘atlantico.fr’

26. Découvrir RTE, sigle du Réseau de transport d’électricité en France, avec Wikipédia

27. RTE publie six scénarios pour l’avenir du système électrique français à l’horizon 2050 – Document AFP paru le 08 juin 2021 - 12h02

28. Futurs énergétiques 2050 de la France - Le Mercredi 9 juin 2021

29. RTE - Xavier Piechaczyk - Scénarios prospectifs pour atteindre la neutralité carbone en 2050 - CNE 2021- Vidéo 48:18 - 19 octobre 2021 - France Énergie Éolienne

30. Rapport sur la Transition énergétique - ’Futurs énergétiques 2050’ - Consommation et production : les chemins de l’électricité de RTE pour la neutralité carbone - 18.10.2021 – Communiqué de RTE avec vidéo

31. Le gouvernement français s’engage pour un éolien « responsable »- Par Eric De La Chesnais - Publié le 05/10/2021 à 09:47, Mis à jour le 06/10/2021 à 18:18 – Document ‘lefigaro.fr’

32. La réaction de Greenpeace France au rapport de RTE sur le mix électrique : - Publié le 25 octobre 2021 par ‘greenpeace.fr’

33. Nucléaire, énergies renouvelables... Ce qu’il faut retenir du rapport de RTE sur l’avenir de l’électricité en France à l’horizon 2050 - Article rédigé par franceinfo France Télévisions - Publié le 25/10/2021 16:05 - Mis à jour le 25/10/2021 20:59

33bis. Scénarios RTE : face à l’urgence climatique, les énergies renouvelables sont le socle incontournable de la décarbonation de la France - Paris, le 25 octobre 2021 – Communiqué de presse du ‘syndicat-energies-renouvelables.fr’


G. Accès à quelques documents de l’ONU / climat et environnement

34. L’actualité mondiale : un regard humain avec l’ONU - ONU Info Recherche avancée

Actualités à suivre : COP26 à Glasgow, Écosse – Du 1er au 10/11/2021

Addenda pratique - La rénovation énergétique pour répondre aux enjeux climatiques, économiques et sociaux - Par La Rédaction (Vie publique) - Publié le 19 octobre 2021 - société économie

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A.Les pétroliers et gaziers cachotiers


  • Changement climatique : trois questions sur la stratégie de Total et d’autres géants pétroliers, avertis de l’impact de leurs activités depuis des décennies - Article rédigé par Camille Adaoust avec Sandrine Feydel - franceinfo France Télévisions - Document ‘francetvinfo.fr’ - Publié le 20/10/2021 06:01
    Des chercheurs ont révélé mercredi dans une revue scientifique comment le groupe français a usé, depuis les années 1970, d’une stratégie visant à promouvoir ’les incertitudes’ autour des sciences du climat tout en faisant du lobbying contre les politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Photo - Le siège de Total dans le quartier d’affaires de la Défense, à Paris, le 24 septembre 2020. (ANTOINE DE RAIGNIAC / HANS LUCAS / AFP)

’Prise de conscience, préparation, déni, retardement.’ C’est la stratégie employée par le groupe pétrolier français Total – devenu TotalEnergies au printemps – pendant près d’un demi-siècle pour faire face à l’impact de ses activités sur le climat, selon un article publié mercredi 20 octobre dans la revue scientifique Global Environmental Change*. Les trois chercheurs, Christophe Bonneuil, Pierre-Louis Choquet et Benjamin Franta, retracent chronologiquement les premières alertes en interne sur les effets des produits de la compagnie sur le climat, la mise en place d’une stratégie du doute quant aux conclusions des scientifiques ou encore les efforts déployés pour retarder tout contrôle de leurs activités.

Mais Total n’est pas le seul géant du pétrole à avoir agi de la sorte. Des entreprises comme ExxonMobil ou Shell ont également été visées par des révélations ces dernières années. Franceinfo revient sur les dissimulations et les manœuvres de ces mastodontes des énergies fossiles.

Quelles sont les sociétés pétrolières concernées ? 

’Au cours des dernières années, plusieurs études ont dévoilé la stratégie de géants pétroliers (...) qui leur a permis de naviguer à travers les alertes environnementales et les controverses sur le climat’, notent les chercheurs dans leur publication. Le géant américain ExxonMobil a ainsi été épinglé en 2015 dans Inside Climate News*. En 2018, la compagnie néerlandaise Royal Dutch Shell était elle aussi pointée du doigt par le site d’information De Correspondent (en néerlandais). L’article publié mercredi dans Global Environmental Change décrit à son tour ’une preuve directe de la connaissance par Total de savoirs scientifiques sur le changement climatique en 1971’.

Ces trois sociétés figurent parmi les vingt plus grosses entreprises pétrolières, minières et de cimentiers au monde, qui ont contribué, d’après le Climate Accountability Institute*, à 35% des émissions globales de CO2 depuis 1965. 

Que leur est-il reproché ?

Leur jeu d’influence est souvent comparé à celui, documenté, de l’industrie du tabac. Concrètement, il y a eu un ’effort global déployé au cours des cinquante dernières années par l’industrie des combustibles fossiles pour produire de l’ignorance, semer des doutes sur la légitimité des sciences du climat, lutter contre les réglementations et maintenir une légitimité des Majors pétrolières comme actrices de la transition énergétique mondiale’, décrivent les trois auteurs de l’étude parue dans Global Environmental Change.

Chez ExxonMobil, il a ainsi été révélé que des chercheurs en interne prévoyaient précisément, dès 1982, les quantités de dioxyde de carbone qui pollueraient l’atmosphère quarante ans plus tard et l’effet de ces émissions, dues largement aux énergies fossiles, sur les températures globales. ’Ils savaient’, a ainsi lancé l’élue démocrate Alexandria Ocasio-Cortez devant le Congrès américain après avoir interrogé l’un d’entre eux, comme le montre la vidéo ci-dessous (à partir de 1’17’’). Et plutôt que de partager ces recherches, la société américaine s’est lancée dans une vaste ’campagne pour tromper les consommateurs et investisseurs sur l’impact lié au climat de ses produits’, a dénoncé la procureure générale du Massachusetts, Maura Healey. 

Aux Pays-Bas, un ’groupe de travail consacré à l’effet de serre’ interne à Shell en venait aux mêmes conclusions en 1984. ’Les scientifiques s’accordent largement à dire que l’augmentation des gaz à effet de serre est à l’origine du réchauffement climatique’ et les modèles prédisent ’des changements importants du niveau de la mer, des courants océaniques, des régimes de précipitations, des températures régionales et des conditions météorologiques’, écrivaient-ils dans un rapport confidentiel cité par De Correspondent. Mais dix ans plus tard, en 1994, un nouveau document interne discrédite la parole scientifique : ’Toute mesure politique devrait explicitement tenir compte des faiblesses du raisonnement scientifique.’

En France, même histoire. Le magazine interne de Total a publié en 1971 un article sur ’la pollution atmosphérique et le climat’. ’Depuis le XIXe siècle, l’homme brûle en quantité chaque jour croissante des combustibles fossiles, charbons et hydrocarbures. Cette opération aboutit à la libération de quantités énormes de gaz carbonique (...) Cette augmentation de la teneur est assez préoccupante : en effet, le gaz carbonique joue un grand rôle dans l’équilibre thermique de l’atmosphère’, pouvait-on lire, comme rapporté dans l’article de Global Environmental Change. Devant ce constat, les ’entreprises françaises Total et Elf commencent alors à mettre en avant les ’incertitudes’ des sciences du climat chacune dans leur communication (...) et vont développer un lobbying efficace contre les premières tentatives de politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre’, rapportent les chercheurs.

Extrait de complément d’enquête en vidéo

Plus largement, un rapport réalisé par l’ONG britannique InfluenceMap* a révélé que les cinq principaux groupes pétroliers et gaziers ont, depuis la COP21 fin 2015, dépensé un milliard de dollars en lobbying et relations publiques ’contraires’ aux conclusions de l’accord de Paris sur le climat. Malgré leur soutien affiché à la maîtrise du changement climatique, ExxonMobil, Shell, Chevron, BP et Total ont dépensé quelque 200 millions par an pour ’influencer l’agenda climatique’, selon Dylan Tanner, directeur de cette ONG chargée de suivre l’action d’influence des entreprises. Il évoque ’un continuum d’actions’, qu’il s’agisse d’attaquer ou de contrôler les réglementations ou d’orienter les médias. Des conclusions rejetées par Chevron et Shell.

Des procédures en justice sont-elles en cours ?

Les affaires se multiplient, des deux côtés de l’Atlantique. Aux Etats-Unis, le groupe ExxonMobil a été visé par plusieurs procédures. Parmi elles, un juge new-yorkais a débouté fin 2019 l’Etat de New York, qui accusait le géant pétrolier américain d’avoir trompé les investisseurs sur l’impact financier du changement climatique sur son activité, estimant qu’il n’avait pas présenté ’suffisamment de preuves’.

Dans une plainte plus large, l’Etat du Massachusetts accuse Exxon d’avoir trompé non seulement les investisseurs, mais aussi les consommateurs. ’Exxon connaît depuis des décennies l’impact catastrophique sur le climat de la combustion des énergies fossiles, son principal produit’, fait notamment valoir la procureure générale de cet Etat, Maura Healey. ’Contrairement à leurs affirmations, la compréhension d’ExxonMobil du changement climatique a suivi le consensus scientifique sur le [sujet], et ses recherches sur la question ont été publiées dans des revues accessibles au public’s’est défendue la société*. La procédure est toujours en cours.

En mai dernier, un tribunal néerlandais a, de son côté, ordonné à Shell de réduire ses émissions de CO2 de 45% d’ici fin 2030, dans l’affaire appelée ’le peuple contre Shell’ et lancée par un collectif d’ONG, dont Les amis de la Terre et Greenpeace. Le géant pétrolier a fait appel de cette décision. En France, enfin, un collectif de plusieurs villes et ONG parmi lesquelles Bayonne, Grenoble, Nanterre, France nature environnement (FNE) ou l’association Sherpa ont annoncé en janvier 2020 avoir assigné Total en justice pour ’inaction climatique’.

Hors des tribunaux, les dirigeants d’ExxonMobil, BP, Chevron et Shell sont convoqués devant le Congrès américain le 28 octobre pour une audition au sujet de la désinformation sur le changement climatique.

* Tous ces liens renvoient vers des articles ou des contenus en langue anglaise

Source : https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/changement-climatique-trois-questions-sur-la-strategie-de-total-et-d-autres-geants-petroliers-avertis-de-l-impact-de-leurs-activites-depuis-des-decennies_4807073.html

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  • Comment Total a minimisé la menace du changement climatique et freiné les efforts pour se protéger - Ouest-Franceavec AFP. Publié le 20/10/2021 à 07h28
    Trois chercheurs ont étudié les archives du groupe Total et révélé que le géant de l’énergie avait conscience des conséquences climatiques de l’exploitation des énergies fossiles, dès les années 1970.

Photo - The logo of French oil and gas company Total is seen in Rueil-Malmaison, near Paris, France, March 2, 2021. REUTERS/Benoit Tessier | BENOIT TESSIER / REUTERS

Total avait connaissance des conséquences néfastes de ses activités pour le climat dès 1971 mais a entretenu le doute à la fin des années 1980 et cherché ensuite à contrecarrer les efforts pour limiter le recours à ces énergies fossiles, dénonce un article scientifique paru ce mercredi 20 octobre.

Des conséquences « préoccupantes » connues depuis 1971

Christophe Bonneuil, directeur de recherche au CNRS, Pierre-Louis Choquet, sociologue à Sciences Po, et Benjamin Franta, chercheur en histoire à l’université américaine de Stanford, ont étudié les archives du groupe pétrolier, devenu TotalEnergies, ainsi que des revues internes et des interviews, selon cet article paru dans la revue Global Environmental Change.

Une publication dans la revue de Total, en 1971, expliquait que la combustion d’énergies fossiles conduit « à la libération de quantités énormes de gaz carbonique » et à une augmentation de la quantité de gaz carbonique dans l’atmosphère. Une « augmentation […] assez préoccupante  », notait le texte de 1971. Pour autant, le groupe a passé ce sujet sous silence, relèvent les chercheurs.

Une « fabrique de l’ignorance »

Au milieu des années 1980, le géant américain Exxon, via l’Association environnementale de l’industrie pétrolière (IPIECA), prend la tête d’une campagne internationale des groupes pétroliers pour « contester la science climatique et affaiblir les contrôles sur les énergies fossiles  », poursuivent les chercheurs.

Bernard Tramier, directeur de l’environnement chez Elf puis Total de 1983 à 2003, cité dans l’article, raconte avoir été informé de l’importance du réchauffement climatique lors d’une réunion de l’IPIECA en 1984. Deux ans plus tard, il alerte le comité d’exécutif d’Elf, disant : « il est donc évident que l’industrie pétrolière devra une nouvelle fois se préparer à se défendre  ».

« La nouveauté est qu’on pensait que seul Exxon et les groupes américains étaient dans la duplicité. On s’aperçoit que nos champions pétroliers français ont participé à ce phénomène au moins entre 1987 et 1994  », a expliqué Christophe Bonneuil, parlant d’une « fabrique de l’ignorance  ».

Parallèlement Total et Elf ont fait « pression, avec succès, contre les politiques qui visaient à réduire les émissions de gaz à effet de serre  », tout en cherchant à se doter d’une crédibilité environnementale à travers des engagements volontaires, avance l’étude de mercredi.

La stratégie de l’incertitude

À la fin des années 1990, l’approche change. Les experts climat de l’ONU, le Giec, publient leur premier rapport en 1990. Le sommet de la Terre à Rio en 1992 débouche sur l’adoption de la Convention cadre des Nations-unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le protocole de Kyoto est adopté en 1997.

« L’industrie pétrolière française cesse de remettre en cause publiquement les sciences climatiques, mais continue à augmenter ses investissements dans la production pétrolière et gazière  », à insister sur « l’incertitude, minimisant l’urgence (climatique) et à détourner l’attention des énergies fossiles comme cause première du réchauffement  » climatique mondial, poursuivent les chercheurs.

Vers le milieu des années 2000, nouvelle stratégie. Le groupe Total, qui a absorbé Elf en 1999, accueille une conférence sur le changement climatique en septembre 2006. Son PDG de l’époque, Thierry Desmaret, reconnaît la réalité du changement climatique et les conclusions du Giec.

Total « commence à promouvoir une division des rôles entre la science et les affaires, où la science décrit le changement climatique et les entreprises prétendent le résoudre  », revendiquant ainsi sa légitimité à influer sur les politiques publiques et des entreprises et mettant en avant sa « transition énergétique  ».

La reconnaissance

Dans une réponse transmise à l’AFP avant la publication de l’article scientifique, le groupe déclare : « La connaissance qu’avait TotalEnergies du risque climatique n’était en rien différente de la connaissance émanant de publications scientifiques de l’époque.  ».

« Les dirigeants de Total […] reconnaissaient l’existence du changement climatique et le lien avec les activités de l’industrie pétrolière  » et depuis 2015, la société a pour objectif « d’être un acteur majeur de la transition énergétique  », poursuit-il.

Ouest-France : toute l’actualité en direct, l’info en continu

Ouest France - Mémoires de Jacques Callot - Le Bruit du temps - Edition et vente de livres - Le bruit du temps

Source : https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/total/comment-total-a-minimise-la-menace-du-changement-climatique-et-freine-les-efforts-pour-se-proteger-3ff5cae6-3163-11ec-a94b-0a3292b9dbf1

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  • L’Agence internationale de l’énergie appelle à ne plus investir dans de nouvelles installations pétrolières ou gazières- Par Perrine Mouterde - Publié le 18 mai 2021 à 06h57 - Mis à jour le 18 mai 2021 à 11h08 - Article ‘Le Monde’ réservé aux abonnés - Énergies
    Quelques mois avant la COP26, l’organisation livre une feuille de route mondiale pour décarboner le secteur de l’énergie d’ici à 2050 et limiter le réchauffement.

Photo - La centrale solaire installée sur l’ancienne base aérienne de Marville (Meuse), en service depuis le 1er mai 2021. JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Il y a l’horizon, lointain, d’un monde largement décarboné. Et il y a le chemin à parcourir pour essayer d’y parvenir. Pour le secteur de l’énergie, la trajectoire vers l’objectif de « zéro émission nette » en 2050 s’annonce semée d’embûches : elle implique en tout cas d’entamer sans délai une mutation radicale et systémique.

C’est cette « tâche monumentale » que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) décrit dans un rapport crucial publié mardi 18 mai. Rédigé à la demande de la présidence de la conférence mondiale sur le climat (COP26), il doit permettre de préparer les négociations prévues en novembre en Ecosse – le secteur de l’énergie étant aujourd’hui à l’origine des trois quarts des émissions de gaz à effet de serre.

Ces dernières années, de très nombreux Etats se sont engagés à atteindre « zéro émission nette » au cours des prochaines décennies. Mais malgré cet élan, le compte n’y est pas. Même si toutes les promesses étaient tenues, environ 22 milliards de tonnes de CO2 seraient encore émises en 2050. Un résultat incompatible avec le fait de limiter le réchauffement à 1,5 °C – un objectif que l’AIE endosse clairement pour la première fois.

Surtout, la plupart des engagements ne se sont pas traduits par des mesures concrètes. « Il y a un énorme fossé entre la rhétorique et la réalité, constate Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE. Cette année devrait encore être l’une des pires en matière d’émissions de CO2. Nous avons réalisé ce rapport pour montrer aux décideurs que le secteur de l’énergie doit réaliser une transformation totale d’ici à 2050. Car, jusqu’ici, beaucoup d’entre eux l’ont mal compris. »

Pour un déploiement massif des énergies propres

Cette feuille de route de l’AIE, réalisée à partir de modélisations, donne à voir à quoi pourrait ressembler le système énergétique de 2050. Dans ce scénario « zéro émission nette », la demande globale en énergie a diminué de 8 %, malgré les 2 milliards de Terriens supplémentaires. La demande d’électricité, elle, a doublé et la part de renouvelables a été multipliée par huit, passant de 29 % de la production totale d’électricité en 2020 à 90 % trente ans plus tard. Des panneaux photovoltaïques sont installés sur 240 millions de toits, contre 25 millions aujourd’hui.

Les énergies fossiles font partie du passé : le recours au charbon a chuté de 90 %, celui au pétrole de 75 %. La part du nucléaire a doublé, tout en restant inférieure à 10 % de la production globale, et de nouvelles technologies se sont développées : la demande en hydrogène, par exemple, a été multipliée par six. « Les principaux piliers de la décarbonation du système énergétique mondial sont l’efficacité énergétique, les changements de comportement, l’électrification, les renouvelables, l’hydrogène et les carburants à base d’hydrogène, les bioénergies et la capture et le stockage de carbone », résume le rapport.

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Lire aussi Article réservé à nos abonnés « A la COP 26, le monde doit honorer l’accord de Paris »

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Source : https://www.lemonde.fr/energies/article/2021/05/18/l-agence-internationale-de-l-energie-appelle-a-ne-plus-investir-dans-de-nouvelles-installations-petrolieres-ou-gazieres_6080549_1653054.html

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B.Panoplie des points de vue en débat


  • Les argumentaires de syndicalistes - Constitution du Collectif national « Pour un véritable service public de l’énergie ! » - Article publié le 26 janvier 2021
    SUD Energie. Le projet «  Hercule  », inspiré par des banques d’affaires, ne s’inscrit absolument pas dans une logique d’intérêt général mais dans une logique strictement financière.  En témoigne la fluctuation de l’action EDF au gré de l’actualité (au 8 janvier, l’action avait pris 68% en quatre mois et le 25 janvier elle avait dégringolé de 25%). Au-delà d’EDF, le projet Hercule conditionne l’avenir du service public de l’énergie, déjà fortement abîmé par vingt ans de libéralisation. Plutôt que de persister dans cette impasse, il nous paraît indispensable que la gouvernance du secteur énergétique fasse enfin l’objet d’un véritable débat démocratique, incluant l’ensemble des citoyens : que l’on soit usager, membre du personnel, ou élu, l’énergie est notre bien commun ! C’est dans cet objectif que s’est monté un vaste collectif «  Pour un véritable service public de l’énergie !  », rassemblant des organisations associatives, syndicales et politiques. La création de ce collectif est un moment historique dans la mobilisation contre le projet Hercule et pour la reprise en main par les citoyens de l’avenir du service public de l’énergie. Chacun·e d’entre nous peut dès maintenant faire circuler largement cet appel dans son réseau et rejoindre les collectifs locaux qui vont se créer dans les villes et les quartiers.

Constitution du Collectif national « Pour un véritable service public de l’énergie ! »

Les organisations signataires de ce communiqué s’opposent au projet destructeur « Hercule » de scission du groupe EDF en 3 entités. Le projet « Hercule », inspiré par des banques d’affaires, ne s’inscrit absolument pas dans une logique d’intérêt général mais dans une logique strictement financière.

Logique initiée avec la déréglementation imposée par l’Union européenne et conduite par les gouvernements successifs : la facture des usagers a flambé, les investissements nécessaires sur l’outil productif ne sont plus assurés, la péréquation tarifaire est menacée alors que c’est un élément essentiel à notre démocratie. Nous exigeons que soit effectué le bilan financier, humain, écologique des directives de déréglementation du secteur de l’énergie.

A l’unisson de l’ensemble des fédérations du secteur de l’énergie et des personnels du groupe EDF, ainsi que de plusieurs confédérations, nous demandons au Président de la République de renoncer au projet « Hercule ».

Puisque l’avenir énergétique du pays est intimement lié à celui d’EDF, il nous paraît indispensable que son avenir et sa mobilisation au service des enjeux énergétiques et climatiques du pays fassent l’objet d’un véritable débat social et démocratique avec l’en- semble des citoyens : que l’on soit usager, salarié du secteur ou élu, l’énergie est notre bien commun !

Toutes et tous doivent se mobiliser avec l’ensemble des organisations associatives, syndicales et politiques (aux niveaux national et local) pour la défense et le développement du service public et la promotion de ses valeurs.

Toutes et tous ont vocation à converger pour se mobiliser dans le cadre collectif créé ce jour : le Collectif national « Pour un véritable service public de l’énergie ! ».

Ce collectif a vocation à sensibiliser et mobiliser les usagers, les élus et les salariés du secteur en vue d’établir de fortes convergences.

La nécessaire transition énergétique et l’accès à tous de l’énergie, imposent de structurer les services d’efficacité et de performances énergétiques permettant de gérer collectivement nos ressources dans le seul souci de l’intérêt général et de la réponse aux besoins de nos concitoyens.

Le débat public, que nous demandons a vocation à dépasser le seul cadre du groupe EDF et à intégrer l’ensemble des filières du secteur de l’énergie, au-delà de la seule électricité, en vue de jeter les bases d’un véritable grand service public de l’énergie.

Un service public de l’énergie répondant, notamment :
• aux besoins de l’ensemble des usagers, en premier lieu les plus précaires, et des territoires, y compris les plus fragilisés ; le droit à l’énergie, droit fondamental et essentiel, doit devenir pleinement effectif pour toutes et tous, partout ; l’égalité de traitement des usagers, la péréquation tarifaire et la tarification réglementée doivent être pérennisées.
• aux défis de la précarité énergétique qui touche près de 5,5 millions de ménages (3 500 000 ménages déclarent souffrir du froid dans leur logement),
• aux besoins d’investissements considérables de l’indispensable transition énergétique et écologique,
• à la nécessité d’un développement durable : assurer notre indépendance énergétique, consolider et développer un modèle énergétique pilotable et respectueux de l’environnement, diversifier nos sources d’énergie en investissant dans la recherche et le déploiement d’énergies renouvelables, répondre aux enjeux du réchauffement climatique,
• aux attentes légitimes des personnels du secteur de l’énergie en matière de conditions de travail et d’exigence de qualité du service rendu aux usagers.

Pour atteindre ces objectifs, il faut renoncer aux politiques strictement financières de libéralisation et de privatisation mais, au contraire, faire le choix d’une maitrise publique complète du secteur de l’énergie.

Convergence Services Publics - Droit à l’énergie SOS FUTUR - INDECOSA- CGT - Fédération Nationale Mines Energie (FNME) CGT - Fédération des syndicats SUD Energie - Union des familles laïques (UFAL) - ATTAC - CAP A GAUCHE 19 - Parti communiste français (PCF) - Ensemble ! - Réseau Education Populaire – SUD PTT – Ma Zone Contrôlée – Résistance Sociale – Générations .s – Gauche démocratique & sociale (GDS) – République & Socialisme – Emancipation collective - CV70-Comité de Vigilance pour le Maintien des Services publics de proximité en Haute-Saône – SNUP Habitat - Comité National CGT des Travailleurs Privés d’Emploi et Précaires - Collectif de Défense et Développement des Services Publics en Combrailles – Convergence Nationale Rail – La France insoumise - PEPS (Pour une écologie populaire et sociale) - Coordination des Gilets Jaunes de l’Isère – Stop précarité – Les Économistes Atterrés - Union des syndicats CGT du groupe Caisse des dépôts - Syndicat CGT de l’établissement public Caisse des dépôts et consignations – Confédération Nationale du Logement (CNL) – Syndicat CGT Banque de France - Collectif Ne nous laissons pas tondre – Les Gilets Jaunes du 05 – CGT Fonction Publique – Syndicat National des Certifiés et Agrégés (SNAC) e.i.L Convergence - Fédération des syndicats e.i.L Convergence – Fondation Copernic – DAL (Droit au Logement) – Collectif « Faisons barrage » - Collectif « Changer de cap » - Fédération CGT Banques et Assurances (FSPBA-CGT) – AITEC – FSU - MNLE Réseau Homme & Nature - Union syndicale Solidaires – Parti socialiste – Gauche républicaine et socialiste (GRS) – Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) – Energie 2060 - CGT Enseignement Privé de Paris - RPS FIERS - Syndicat CGT Cheminots du QNEMP (Quart Nord Est Midi-Pyrénées) – Confédération Générale du Travail de la Réunion (CGTR) – Parti Radical de Gauche (PRG) – Association des familles victimes du saturnisme (AFVS) – Génération Ecologie – ENSEMBLE & SOLIDAIRES-UNRPA - GLOBAL LABOUR INSTITUTE PARIS (GLI PARIS) - REACT

Documents à télécharger : Constitution du Collectif national « Pour un véritable service public de l’énergie ! »


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  • Une tribune d’un collectif d’étudiants : « Nous, élèves de la haute fonction publique, demandons à être formés à la transition écologique  » - Publié le 21 juin 2021 à 19h00 - Article complet du journal ‘Le Monde’ réservé aux abonnés - Débats- Éducation- Tribune
    Les objectifs environnementaux exigent une refonte en profondeur de la formation des hauts fonctionnaires délivrée par l’Institut national du service public, dans toutes les disciplines, estime, dans une tribune pour « Le Monde », un collectif de 138 élèves issus de onze écoles de la haute fonction publique.

Tribune. Elèves des écoles de service public concernées par la création de l’Institut national du service public (INSP), nous nous constituons en collectif pour que la transition écologique et solidaire soit placée au centre de cette formation commune et de nos futures carrières.

La transition écologique n’est pas une composante parmi d’autres de l’intérêt général que nous nous engageons à servir. Un environnement sain est l’infrastructure sans laquelle la possibilité même d’une société démocratique et juste est ébranlée : les conséquences des changements climatiques et des pertes de biodiversité compromettent dès à présent, de manière irréversible, notre capacité à assumer demain les missions du service public.

Lire aussi - Article réservé à nos abonnés La réforme de la haute fonction publique entre dans le vif

Ensemble, nous représentons un potentiel de changement qui implique une forte responsabilité vis-à-vis de nos futures équipes, des hommes et des femmes politiques que nous conseillerons et de la société civile. Jamais encore des élèves d’écoles du service public ne s’étaient rassemblés pour demander une réforme en profondeur de la scolarité et des carrières offertes par la fonction publique. Nous le faisons aujourd’hui afin que l’action publique puisse enfin être à la hauteur des exigences qu’imposent les crises environnementales et répondre aux attentes et aux engagements de nos concitoyens sur le sujet capital de la transition écologique.

Insuffisamment compétents

Nous demandons trois changements nécessaires dans nos formations et nos carrières : D’abord, alors même que nous sommes appelés à occuper des postes-clés pour atteindre les objectifs environnementaux de notre pays, nous sommes insuffisamment compétents et trop peu armés pour conduire la transition écologique sur le terrain. Il est crucial que les futurs cadres de la fonction publique soient très solidement formés aux questions techniques, sociales et éthiques de cette transition.

Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « Répondre au défi climatique nécessite de former l’ensemble des agents publics »

Le tronc commun de formation de l’INSP doit consacrer bien davantage de temps aux sujets environnementaux et à leur lien avec la totalité des autres politiques publiques que la vingtaine d’heures prévue à ce jour. La partie théorique de cette formation doit impérativement se nourrir de la multiplicité de nos parcours (ingénieurs, administration, justice…) pour ancrer les échanges entre sciences naturelles et humaines et faire de l’INSP un lieu privilégié du dialogue entre disciplines sur les politiques environnementales, en lien étroit avec la recherche universitaire.

« Les politiques environnementales requièrent un temps long, qui dépasse celui des échéances électorales. En ce sens, la haute fonction publique se doit de réaffirmer son rôle de conseiller et non de courtisan »…

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  • Des économistes s’expriment - Olivier Blanchard et Jean Tirole : ’On peut avoir croissance et diminution des émissions de CO2- L’invité de 8h20 : le grand entretiende ‘France Inter ‘ ; jeudi 24 juin 2021 par Nicolas Demorand , Léa Salamé – Ecoute 25 minutes
    Olivier Blanchard, professeur émérite au MIT, ancien directeur du département de recherche au FMI, Jean Tirole, président honoraire de l’école d’économie de Toulouse (TSE), prix Nobel d’économie 2014, sont les invités de 8h20.

Dans le rapport qu’ils viennent de rendre avec une trentaine d’économistes, Jean Tirole estime qu’’il y a des questions importantes, presque existentielles pour notre avenir. Des questions qui n’ont pas été vraiment traitées, en France comme ailleurs. Quand le président nous a demandé de former une commission indépendante, dont nous avons choisi les membres, nous étions assez enthousiastes !’

Pour Olivier Blanchard, les problèmes évoqués dans le rapport, ’on les avait avant et on les aura après [le Covid], c’est pour ça qu’on y revient maintenant qu’il a moins d’importance. Je crois que le Covid a montré que quelquefois, le monde est exposé à des dangers énormes, et qu’il faut être prêt à réagir. Dans le cas des problèmes que nous évoquons, il y a un peu plus de temps, mais si on ne réagit pas, ce sera catastrophique. C’est ça le message de la crise Covid.’

D’autant que ces problèmes sont moins immédiats donc moins visibles, selon Jean Tirole : ’Si on ne fait rien pendant un ou deux ans, il ne se passe pas grand chose : les inégalités augmentent, le climat se détériore… Et du coup, d’un point de vue politique, c’est assez facile de procrastiner. C’est pour ça qu’au bout de 30 ans, ça commence à devenir très grave ! C’est tout le contraire de la Covid, d’une certaine manière.’

La taxe carbone ’indispensable’, mais avec ’un chèque énergie pour chaque Français’

’La taxe carbone est absolument indispensable, mieux structurée qu’elle n’a été’, assure l’économiste. ’Elle a de gros avantages : elle permet à ceux qui peuvent économiser du carbone de le faire. Il faut réagir de façon beaucoup plus puissante au réchauffement climatique, mais il faut faire attention à combien on dépense. Ça permet aussi de donner des incitations à la recherche et au développement. Et il y a des milliards de décisions qu’on prend, entreprises et consommateurs : si j’ai à choisir entre des tomates qui viennent d’Espagne par la route et des tomates élevées sous serre en Île-de-France, tant qu’il n’y a pas de prix du carbone qui est appliqué, on ne peut pas savoir.’

’Il faut faire mieux : s’inquiéter de ceux qui y perdent, en utilisant la taxe carbone pour compenser les perdants. Il faut mettre une taxe d’ajustement aux frontières, car il ne s’agit pas que nos industries se délocalisent à cause d’un dumping environnemental. Et il faut expliquer aussi.’

Surtout, selon Jean Tirole, ’il ne faut pas d’exemption, ce travers très français. C’est vrai que la taxe carbone est régressive, dans la mesure où les moins aisés vont payer plus en fonction de leurs revenus : mais il suffit de faire un chèque énergie pour chaque Français, pour que les catégories les moins aisées y gagnent.’

’On peut avoir croissance et diminution des émissions de CO2’, estime de son côté Olivier Blanchard. ’C’est ce qui s’est passé depuis un certain nombre d’années, donc il n’y a pas à sacrifier la croissance pour éviter le réchauffement climatique, on peut avoir les deux. C’est juste une croissance un peu différente. Car arrêter la croissance serait terriblement coûteux en termes d’inégalités, par exemple !’

’Il faut compenser le milieu familial’

Sur les inégalités sociales et l’ascenseur social “en panne”, ’on n’est pas à l’arrêt, mais on n’avance pas suffisamment. Quand on regarde les statistiques standard d’inégalités, en France elles sont plutôt meilleures qu’aux États-Unis. Mais en France, il y a un problème d’accès au bon boulot, de mobilité sociale. C’est manifestement la cause principale derrière cette réaction négative.’

Jean Tirole constate également que ’la principale inégalité en France, c’est que quand on est dans une famille défavorisée, on a très peu de chances d’accéder à des bons boulots. Il y a le problème de l’école, des réformes sont en cours et c’est une très bonne chose, en commençant par les plus jeunes car c’est là qu’on a le plus d’impact. Il faut compenser le milieu familial, développer Internet, avoir des classes plus petites… Les recettes ne sont pas très nouvelles !’

’Les enseignants sont mal payés, et il y a un problème de recrutement d’enseignants scientifiques, on a beaucoup de mal à avoir des profs de math et de sciences, alors que beaucoup d’emplois de qualité nécessitent des connaissances scientifiques.’

’Une redistribution entre les gosses riches et les gosses pauvres’

Sur la taxation des successions, autre proposition clé du rapport, Olivier Blanchard l’assure : “C’est probablement quelque chose qu’il faut considérer, qu’il faut faire. On va un peu dans la même direction que Thomas Piketty : on voudrait qu’il y ait plus d’égalité des chances. Sur l’aspect capital financier, il y a des gens qui partent dans la vie en ayant une cuillère d’argent dans la bouche, et puis d’autres qui partent avec rien. On se dit qu’on peut peut-être redistribuer. L’impôt sur les successions tel qu’il existe aujourd’hui n’est pas idéal, il n’est pas adapté : il est basé sur ce que les gens donnent plus que ce que sur les gens reçoivent. L’idée qu’il devrait y avoir une redistribution entre les gosses riches et les gosses pauvres est une chose qu’il faut explorer.’

’C’est un sujet très consensuel entre les économistes, qui peuvent avoir des idées différentes sur la taxation du capital en général’, reconnait Jean Tirole. ’Sur la question de l’héritage, c’est de l’égalité des chances. Le rapport ne dit pas de taxer plus, parce que les taux sont déjà élevés, mais il y a aujourd’hui beaucoup d’échappatoires et c’est problématique.’

Légende du visuel principal : Commerces fermés dans les rues de Paris, avril 2021 © AFP / Hervé Chatel / Hans Lucas

Les invités : Jean Tirole Économiste et Olivier Blanchard Ex Économiste en chef du FMI, chercheur au Peterson institute - Contact : Twitter0145247000Contact

Thèmes associés : InfoÉconomiepauvretéEnvironnementtaxe carbone

(Ré)écouter - L’invité de 8h20 : le grand entretien - Voir plus

Jean-Marc Jancovici : ’Pour le moment, c’est clair que nous ne sommes pas au niveau’

Entendu sur France Inter ... – La Manif Pour Tous – La Manif Pour Tous

Source : https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-24-juin-2021

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  • Climat : à un mois de la COP26, la pression s’accroît sur les Etats - Par Audrey Garric - Publié le 04 octobre 2021 à 02h49 - Mis à jour le 04 octobre 2021 à 10h24 - Article ‘Le Monde’ réservé aux abonnés
    Une réunion de préparation s’est tenue la semaine dernière à Milan. Malgré quelques avancées, de nombreux pays, dont l’Inde ou la Chine, tardent à présenter des plans climat visant à se conformer aux engagements pris à Paris en 2015.

Photo - La militante écologiste Greta Thunberg lors d’une grève pour le climat organisée par des étudiants, à Milan (Italie), le 1er octobre 2021. FLAVIO LO SCALZO / REUTERS

Un nouvel élan, mais encore beaucoup de travail. Voilà ce qui est ressorti des trois jours de préparation à la cruciale conférence mondiale sur le climat qui se tiendra à Glasgow (Ecosse) en novembre. Les ministres et représentants d’une cinquantaine de pays – Etats-Unis, Chine, Inde, France, Japon mais aussi des pays en développement ou des îles – ont participé à Milan, en Italie, du jeudi 30 septembre au samedi 2 octobre, à la « pré-COP26 », un tour de chauffe censé mettre à plat les sujets sensibles qui seront au cœur de la COP26 dans un mois.

« Tout le monde a compris que Glasgow marquera une étape critique pour établir l’ambition de cette décennie décisive », a commenté Alok Sharma, le président britannique de la COP26, lors de la conférence de presse finale samedi. Se félicitant de discussions « très constructives », avec un « vrai sens de l’urgence », il a noté un « consensus sur le fait que nous devons faire davantage pour qu’il soit possible de limiter le réchauffement à 1,5 °C  ».

« Ces trois journées ont montré un bon état d’esprit, avec moins de récriminations qu’auparavant, constate également un négociateur d’un pays occidental. Mais il faut être honnête, même si l’on garde l’espoir que de nouveaux engagements seront bientôt pris, il sera très difficile d’obtenir, d’ici à la COP26, des plans climat qui nous mettent sur une trajectoire de 1,5 °C. »

Selon la dernière évaluation des Nations unies (ONU), les engagements actuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre, pris de manière volontaire par les Etats, mènent la planète vers un réchauffement « catastrophique » de 2,7 °C d’ici à la fin du siècle, loin de l’objectif de l’accord de Paris de le limiter bien en deçà de 2 °C, et si possible à 1,5 °C.

Ce traité international scellé en 2015 prévoit que les Etats soumettent de nouveaux plans – des « contributions déterminées au niveau national » (NDC en anglais) – plus ambitieux tous les cinq ans jusqu’à atteindre la neutralité carbone au maximum en 2050. La première échéance de cette relève de l’ambition doit avoir lieu à la COP26, du 31 octobre au 12 novembre, une conférence repoussée d’un an en raison de la pandémie de Covid-19. Or, au 31 juillet, une date butoir fixée par l’ONU, seulement 113 parties avaient soumis de nouvelles NDC sur les 191 à avoir ratifié l’accord de Paris. Il restait donc 78 pays, pesant pour la moitié des émissions mondiales (essentiellement la Chine, l’Inde, la Turquie et l’Arabie saoudite), qui n’avaient pas livré de nouveaux engagements…

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Lire aussi Article réservé à nos abonnés Le monde sur le chemin « catastrophique » de 2,7 °C de réchauffement climatique

Source : https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/04/climat-a-un-mois-de-la-cop26-la-pression-s-accroit-sur-les-etats_6096992_3244.html

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  • Une tribune sur l’énergie solaire : « La France interdit aux collectivités d’apporter leur soutien à des projets aux retombées économiques réelles » - Publié le 10 octobre 2021 à 11h00 - Article ‘Le Monde’ réservé aux abonnés - Tribune
    Collectif - Plus de 300 acteurs économiques et représentants politiques réunis autour de l’association Energie Partagée voir Énergie Partagée ,protestent, dans une tribune au « Monde », contre le contenu restrictif d’un arrêté gouvernemental qui définit les conditions aux projets de toiture photovoltaïque.

Par l’adoption d’un arrêté censé doper les installations de production d’énergie photovoltaïque, la France vient de porter le coup de grâce aux centaines d’initiatives collectives de production d’énergie solaire, portées par des groupes d’habitants et de collectivités. Cet arrêté transcrit de façon restrictive une disposition européenne et interdit le cumul des aides de l’Etat (le tarif garanti d’achat de l’électricité), d’une part, et des collectivités locales, d’autre part (souvent des subventions régionales).

Pourtant, la combinaison des subventions locales et du tarif d’achat est vitale pour les projets solaires citoyens, installation sur de petites toitures de bâtiments publics impliquant des normes de sécurité (écoles, gymnases, etc.) supplémentaires. Ces aides complémentaires sont d’autant plus indispensables dans la moitié nord de la France et les territoires de montagne : l’équilibre économique des projets y est plus difficile à atteindre du fait du moindre ensoleillement, ce qui pénalise les collectivités souhaitant contribuer directement à une transition énergétique locale, mobilisatrice et durable.

Ces installations solaires, développées et financées par des citoyens, des collectivités et des acteurs locaux, ne génèrent pas uniquement une électricité verte, mais aussi des actions pédagogiques sur la transition énergétique, une meilleure compréhension et appropriation locale des énergies renouvelables, un soutien à l’économie locale… autant de retombées positives pour les territoires qui expliquent la volonté croissante de collectivités, toujours plus nombreuses, de soutenir ces démarches.

Un mécanisme de modulation du tarif d’achat photovoltaïque

Avec ce texte, la France interdit aux collectivités d’apporter leur soutien à ces projets territoriaux aux retombées économiques, sociales et démocratiques bien réelles. Cela alors que la communauté scientifique exhorte les acteurs nationaux, mais également locaux, à combiner leurs efforts pour lutter contre le changement climatique et accélérer le développement des énergies renouvelables.

Cela alors que la ministre de la transition écologique Barbara Pompili déplorait récemment qu’il y ait encore « trop peu de projets citoyens », impliquant les acteurs locaux, et promettait des moyens pour accompagner les territoires le long de cette nécessaire transition énergétique. Cela alors que le premier ministre, Jean Castex, affirmait le 28 août à Saint-Nazaire que les projets de production d’électricité solaire photovoltaïque « constituent l’axe prioritaire de notre stratégie en matière d’énergies renouvelables électriques ».

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Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Patrick Artus : « Ce qui pose problème dans la transition énergétique, c’est la compétitivité-coût »

Lire aussi - Article réservé à nos abonnés La deuxième vie des panneaux photovoltaïques

Source : https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/10/energie-solaire-la-france-interdit-aux-collectivites-d-apporter-leur-soutien-a-des-projets-aux-retombees-economiques-reelles_6097809_3232.html

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Source : https://www.youtube.com/watch?v=LCZQZMpfAWE

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    Climat : les prévisions de production d’énergies fossiles sont toujours incompatibles avec l’objectif de +1,5°C, alerte l’ONU - Article rédigé par franceinfo avec AFP - France Télévisions - Publié le 20/10/2021 07:26 Mis à jour le 20/10/2021 08:31
    L’accord sur le climat de 2015 vise à limiter le réchauffement de la planète à moins +2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, si possible à +1,5 °C. Les plans des pays producteurs d’énergies fossiles n’atteignent pas ces objectifs.

Photo - Une centrale électrique au charbon à Nantong, dans la province du Jiangsu (est de la Chine), le 12 décembre 2018. (MAXPPP)

Un nouveau rappel à l’ordre. Malgré les engagements à réduire les émissions de gaz à effet de serre, les plans de production de charbon, de pétrole et de gaz sont ’en dangereux décalage’ avec les objectifs de l’Accord de Paris, selon un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) publié mercredi 20 octobre, à deux semaines de la conférence climat COP26.

L’accord sur le climat de 2015 vise à limiter le réchauffement bien en deçà de +2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, si possible à +1,5 °C. Un des leviers d’action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre est la sortie des énergies fossiles, particulièrement polluantes. Pour espérer rester sous +1,5 °C, ’la production mondiale d’énergies fossiles doit commencer à baisser immédiatement et fortement’, souligne le rapport réalisé par le PNUE et plusieurs instituts de recherche.

Des prévisions de production deux fois supérieures à la limite

Or, les pays ’prévoient toujours une augmentation de la production de pétrole et de gaz, et seulement une baisse modeste de la production de charbon d’ici 2040’, a expliqué Ploy Achakulwisut, chercheuse au ‘Stockholm Environment Institute’ (SEI) et auteure principale du rapport. Résultat, ’les plans de production des gouvernements conduiraient à une augmentation d’environ 240% du charbon, de 57% du pétrole et de 71% du gaz en 2030 par rapport à ce qui serait compatible avec une limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C’, a-t-elle insisté.

Au total, si on considère les énergies fossiles dans leur ensemble, les prévisions de production pour 2030 sont plus de deux fois supérieures (110%) à celle compatible avec une limitation du réchauffement à +1,5 °C, et 45 % de plus que ce qui serait compatible avec un réchauffement à +2 °C.

Source : https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/climat-les-previsions-de-production-d-energies-fossiles-sont-toujours-incompatibles-avec-l-objectif-de-1-5-c-alerte-l-onu_4814317.html

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    La nécessité d’un service public de l’énergie sous contrôle citoyen - jeudi 23 septembre 2021, par Anne Debregeas * - Document ATTAC Numéro 29 - Automne 2021 > Dossier : L’Energie dans la transition écologique
    La crise climatique sans précédent que nous connaissons nous impose de revoir en profondeur nos modes de vie ainsi que l’ensemble de notre modèle de développement. À l’échelle mondiale, l’accord de Paris fixe un objectif de neutralité carbone en 2050 qui implique une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre (GES) ainsi qu’une compensation des émissions résiduelles par des puits de carbone (forêts, océans, techniques de restauration du climat, et de capture et stockage du carbone).

Sommaire :

•Un défi gigantesque : atteindre la neutralité carbone en 2050

•Depuis vingt ans, un seul objectif : casser le service public

oLa casse du monopole

oUn système absurde

•Quelles réponses pour le service public de demain

oVraies critiques et fausses solutions

oImpliquer les citoyens dans les choix énergétiques essentiels

oSortir l’énergie du marché

oReconstruire un service public au service de l’intérêt général, pour gérer ce bien commun

Un défi gigantesque : atteindre la neutralité carbone en 2050

Cet objectif de neutralité carbone a été décliné dans les feuilles de route européenne (Green Deal) et française (Stratégie nationale bas-carbone - SNBC).

L’énergie tient un rôle central dans les émissions de GES. Sa transformation en profondeur, décisive, sollicite deux leviers : la réduction drastique de sa consommation, qui doit être divisée par deux d’ici 2050 (par rapport à 2015) et la décarbonation totale de sa production. Il s’agit donc, d’ici 2050, de se passer totalement de pétrole, de charbon, de gaz naturel…, soit des sources d’énergie qui alimentent aujourd’hui 80 % de l’énergie consommée dans le monde, les trois quarts de celle consommée en Europe. En France, cette part tombe à 50 % en raison du parc nucléaire important.

Graphique* Énergie renouvelable : Hydroélectricité (2 %), éolien, solaire, géothermie, etc…

Énergie primaire = Énergie disponible dans l’environnement (listée ci-dessus). Elle diffère de l’énergie finale, consommée par les utilisateurs après d’éventuelles transformations (par exemple l’électricité).

La transition énergétique n’est donc pas un vain mot, on peut même parler de révolution énergétique. En 2050, toute l’énergie devra provenir de sources renouvelables (éolien et solaire essentiellement), de la biomasse et éventuellement du nucléaire si l’on choisit de poursuivre dans cette voie.

Les industries pétrolières et gazières devront se réinventer : on voit ainsi Total, devenu TotalEnergies, investir le champ de l’électricité tout comme d’autres pétroliers ; les gaziers font de même et se positionnent sur les gaz de synthèse, produits à partir de biomasse ou d’électrolyse de l’eau (hydrogène).

Le secteur électrique est au contraire appelé à se développer, malgré les nécessaires efforts d’efficacité et de sobriété énergétique, en raison d’une électrification d’usages aujourd’hui alimentés par le pétrole ou le gaz, dans les transports et l’industrie notamment. En parallèle, il doit opérer une transformation profonde, dans les pays qui utilisent encore une part importante de production électrique carbonée (charbon et gaz essentiellement), mais également en France puisque dans tous les scénarios prospectifs aujourd’hui à l’étude, la part du nucléaire diminue fortement (pour atteindre entre 0 et 50 % selon les scénarios contre 70 % aujourd’hui).

Graphique - Source : RTE, d’après SNBC

En parallèle, les énergies renouvelables – éolien et solaire principalement – sont appelées à un fort développement, ainsi que les moyens de flexibilité [2] nécessaires pour compenser l’intermittence de cette production. Les réseaux doivent également s’adapter à ces évolutions.

Si la décision est prise de sortir du nucléaire, cette évolution sera radicale puisqu’on devra remplacer environ 80 % des filières de production actuelle (70 % de nucléaire et 8 % de gaz). Si l’option nucléaire est conservée, ces changements seront néanmoins importants. Dans tous les cas, le parc, vieillissant, devra être entièrement remplacé dans les prochaines décennies.

L’urgence climatique impose d’agir vite. Les investissements à faire dans le secteur électrique se compteront en dizaines de milliards d’euros annuels. À cela s’ajoutent les investissements, eux aussi massifs, nécessaires pour développer les autres énergies (notamment la biomasse pour le transport et le chauffage), transformer l’industrie, isoler les bâtiments, etc. Finalement, les experts s’accordent sur un chiffre d’environ 70 Mds €/an pour la transition énergétique, contre 20 Mds actuellement dépensés [3].

Les enjeux auxquels nous devons faire face ont donc des similarités avec les besoins de reconstruction d’après-guerre. Or, depuis des décennies, les gouvernements successifs, sous la houlette de l’Union européenne, se sont appliqués à détruire les outils industriels dont nous disposions pour faire face à ces défis, au nom du marché et de la concurrence.

Depuis vingt ans, un seul objectif : casser le service public

La casse du monopole

La mise en place du monopole public d’EDF-GDF, issu de la nationalisation de centaines d’entreprises privées, a accompagné le développement du système électrique et gazier à partir de 1946. Dans le secteur électrique, en quelques décennies, l’entreprise publique a développé de grands parcs de production – charbon, puis hydraulique et nucléaire – ainsi qu’un réseau permettant à chaque foyer d’accéder à une électricité de qualité (très peu de coupures), à un prix parmi le plus faibles d’Europe et égal pour tous.

Des critiques virulentes ont été adressées à EDF par des citoyens et associations sur le volet démocratique et « technocratique », en lien avec le développement du « tout nucléaire » et « tout électrique », nous y revenons plus loin.

En revanche, sur le plan technique, économique et social, le succès de l’entreprise publique était reconnu, y compris par les partisans de la libéralisation outre-manche, et EDF était régulièrement élue « entreprise préférée des Français ».

Pourtant, cinquante ans après sa création, le service public de l’énergie est tombé sous le coup d’une directive européenne imposant son ouverture à la concurrence, tout comme les autres services publics de réseau (transports et communications).

À partir de 2000, cette directive européenne est transposée dans le droit français, par étapes : le secteur des entreprises fortement consommatrices d’électricité (les électro-intensives) est d’abord ouvert à la concurrence, puis les entreprises de plus en plus petites, et enfin les clients particuliers depuis 2007.

EDF est séparée de GDF, puis la gestion des réseaux, restée en monopole, est séparée de l’activité de production et de vente. Cette gestion est aujourd’hui confiée à RTE pour les lignes à haute tension (réseau de transport) et à Enedis pour la moyenne et basse tension (réseau de distribution). EDF change de statut pour devenir une société de droit privé (société anonyme) : elle se soumet aux mêmes modes de gestion que n’importe quelle multinationale, cherchant à devenir « une entreprise comme les autres ». Progressivement, elle développe son activité internationale avec l’objectif – aujourd’hui presque atteint – d’atteindre 50 % de son chiffre d’affaires à l’étranger.

Parallèlement, des concurrents émergent dans un secteur qui ne s’y prête pourtant pas. Il est en effet tout aussi absurde de vouloir mettre en concurrence des centrales que des réseaux. Dans un cas comme dans l’autre, une planification fine des investissements et du fonctionnement est nécessaire pour garantir à chaque instant l’équilibre parfait entre la production injectée sur le réseau et la consommation prélevée (le moindre déséquilibre peut provoquer très rapidement des coupures de courant, sur des zones très étendues). Chaque centrale joue donc un rôle complémentaire et non concurrent. De plus pour la production comme pour le réseau, les coûts sont essentiellement fixes, c’est-à-dire indépendants de la quantité d’électricité produite, et composés en grande partie d’investissements de très long terme : construire plus de centrales que nécessaire pour pouvoir ensuite faire jouer la concurrence et laisser la « meilleure » produire serait une gabegie économique et écologique qu’aucun pays ne peut se permettre.

Les concurrents se sont donc développés sur une activité tout à fait annexe, la fourniture, qui consiste à démarcher les clients, acheter aux producteurs de l’électricité, la faire acheminer automatiquement par le réseau (aucune intervention humaine possible, pas même le choix des centrales qui alimenteront les clients), et facturer. En clair, une activité purement commerciale et financière, aussi utile que d’apposer son logo sur la facture. Cette activité n’existait pas du temps du monopole public, EDF se contentant d’appliquer une grille tarifaire unique, très simple, à tous ses clients (tarif bleu pour les particuliers, vert et jaune pour les entreprises), dans le seul but de recouvrer les coûts de production, de garantir l’égalité de traitement entre usagers et dans une moindre mesure, d’inciter certains à déplacer leur consommation aux heures creuses (option heures pleines – heures creuses du tarif bleu).

Aujourd’hui, les fournisseurs dits « alternatifs » sont une cinquantaine : des électriciens étrangers (ENI, Vattenfall, Iberdrola, etc.), des pétroliers (ENI, TotalEnergies), des gaziers (Engie, ex GDF), des start-ups, des enseignes de la grande Distribution (Carrefour, Cdiscount,…) et des SCOPs militantes (Enercoop en particulier).

En parallèle, des acteurs privés ont pris pied dans la production, non pas sous la forme d’une concurrence avec une rémunération par un prix de marché, mais par une délégation de service public, à l’image des autoroutes ou de la distribution d’eau. Certains ont récupéré des centrales existantes, hydroélectriques notamment. D’autres développent de nouvelles centrales, essentiellement éoliennes et photovoltaïques, en échange d’un tarif d’achat garanti par l’État de toute leur production sur la durée d’amortissement de leur installation. Suivant les époques et la taille des installations, ce tarif d’achat garanti est soit fixé par l’État, soit défini aux enchères par appel d’offre.

Un système absurde

Pour permettre la venue de ces nouveaux producteurs et fournisseurs, un marché de l’électricité a été mis en place, dont les prix sont excessivement volatils et décorrélés du coût de production de l’électricité, ce qui pose des difficultés à la fois pour les producteurs et les consommateurs.

Finalement, le système électrique est devenu bien plus complexe, donc fragile et coûteux. Notamment, dans un secteur si capitalistique, c’est-à-dire qui nécessite des investissements lourds et de très long terme, les conditions de financement (ou coût du capital, rémunérant les banques et actionnaires pour leur investissement) jouent un rôle essentiel. Ainsi, la Cour des comptes anglaise indiquait, dans un rapport de 2017, que les coûts de production de la centrale nucléaire d’Hinckley Point étaient estimés à 30 €/MWh pour une rémunération des investissements de 2 % (taux facilement accessible pour un acteur public)…, mais de 100 €/MWh lorsqu’elle monte à 9 % (taux régulièrement demandé par un acteur privé). Nos simulations, à partir de données publiques sur les coûts des futures centrales nucléaires, éoliennes ou solaires, montrent que les coûts de production doublent lorsque la rémunération des investisseurs passe de 2 % à 9 %. Dans ces conditions, faire appel à des investisseurs privés pour développer les centrales de demain revient à accepter une explosion des coûts de production, donc des factures. Mais c’est aussi accepter de livrer à des oligopoles privés, comme TotalEnergies, Engie, EDF SA ou des énergéticiens européens, voire chinois, un secteur hautement stratégique puisqu’il gère un bien de première nécessité, essentiel à l’économie et capital pour la transition énergétique. Souhaite-t-on reproduire dans le secteur énergétique la situation du numérique avec les GAFAM ou du médicament ?

Nous avons dressé le bilan détaillé de vingt ans de libéralisation, que gouvernements et commission européenne refusent obstinément de réaliser malgré les demandes répétées de nombreux acteurs (cf. Rapport SUD-Energie ainsi qu’un ensemble de documentations, émissions, articles, présentations ici). Ce bilan est sans appel : augmentation des coûts, bien sûr, et des factures (+60 % depuis 2007, dont une partie directement liée aux marchés), mise en difficulté des producteurs, perte d’égalité de traitement, confrontation des usagers devenus clients à des pratiques commerciales agressives et trompeuses, etc. L’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement, cadre de vie), deuxième en France, multiplie les critiques, parle de « témoignages absolument choquants » de la part de clients victimes de « harcèlement, intimidation, procédés trompeurs ». Il s’agit de pratiques massives, dénoncées également par le médiateur de l’énergie. La CLCV, qui dit avoir suivi la libéralisation d’autres secteurs, a publié en début d’année un Plaidoyer pour un retour au monopole.

Si cette ouverture des marchés est néfaste à court terme pour l’usager et le service public, elle l’est également, à plus long terme, pour la transition énergétique. Car ce système complexe et opaque empêche de réaliser les très lourds investissements nécessaires à cette transition. Seule la puissance publique peut assumer efficacement de tels investissements.

Le projet Hercule de réorganisation d’EDF est caractéristique de l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui le secteur électrique. Depuis plus de trois ans, le gouvernement et la direction d’EDF négocient avec la Commission européenne, en toute opacité, un projet visant à corriger une situation que chacun s’accorde à trouver intenable et qui consiste à imposer à EDF de vendre à ses concurrents un quart de sa production nucléaire en dessous de son coût de production [4]. L’entreprise, en difficulté financière pour de multiples raisons, dit ne plus avoir les moyens de faire les investissements nécessaires au système électrique. Enfin, la France est sous le coup d’une mise en demeure de l’Union européenne exigeant une mise en concurrence de ses barrages hydroélectriques, alors que grâce à un travail militant important (voir ici), les députés de tous bords comme les élus locaux sont aujourd’hui convaincus de l’aberration et des risques à confier à des acteurs privés, français ou étrangers, la gestion de ces ouvrages essentiels à l’équilibre du système électrique, stockant une ressource en eau utile pour de multiples usages et appelée à se raréfier, et potentiellement très dangereux (la rupture d’un barrage peut être dramatique).

Mais « en échange » d’une révision de la rémunération du nucléaire et de la mise à l’abri de la concurrence des barrages, l’Union Européenne imposerait – d’après l’État – un découpage d’EDF conduisant à une nationalisation des filières historiques (nucléaire, hydraulique et thermique) et une privatisation plus large des autres activités, dont la production renouvelable et le réseau de distribution. Il s’agirait donc de continuer à démanteler EDF et de livrer au privé les parties les plus rentables. Finalement, aucun accord n’a eu lieu à ce jour, trois ans de « palabre » hors de tout contrôle démocratique n’ont abouti à rien alors que l’urgence climatique impose d’agir maintenant.

Quelles réponses pour le service public de demain

Vraies critiques et fausses solutions

Les critiques concernant l’absence de contrôle démocratique sur la politique énergétique du pays doivent être entendues. EDF est aujourd’hui intimement associée au programme électronucléaire, même s’il a par le passé développé un parc thermique, puis un grand parc hydroélectrique et un réseau de qualité. Et même si le programme nucléaire relevait d’une décision politique (le Plan Messmer), en réponse à la crise pétrolière de 1973, dans l’objectif de rompre une dépendance jugée trop forte aux importations de pétrole et de gaz et à la variabilité des prix de ces commodités. (Il est au passage désespérant de constater qu’aujourd’hui des mécanismes de marché absurdes font dépendre le prix de l’électricité du cours mondial de ces commodités, qui pourtant n’entrent que pour une part infime dans les coûts de production de l’électricité).

Il est indiscutable que la direction d’EDF se rêve aujourd’hui en champion de l’industrie nucléaire et « pousse » cette filière de manière très partiale, dans un objectif bien éloigné du service public.

La lutte pour la sortie du nucléaire et pour la reconquête démocratique du secteur de l’énergie devient alors, pour certains mouvements écologistes, intrinsèquement liée à la lutte contre EDF… et donc contre le retour à un monopole public. Pourtant, si un gouvernement élu décidait de nommer à la tête d’EDF une direction ayant pour feuille de route d’aller vers le 100 % renouvelable, EDF ne rimerait plus avec nucléaire.

Pour ces mouvements écologistes, le contrôle démocratique sur la politique énergétique passe souvent par des solutions très locales : des projets citoyens, reposant si possible sur des structures coopératives, pour développer et gérer des petites installations de production éolienne ou solaire ; des communautés d’énergie locales s’échangeant de l’énergie, éventuellement en circuit fermé (on parle alors d’autoconsommation individuelle ou collective). Pour certains, la libéralisation a permis l’émergence de telles structures locales. La coopérative Enercoop est souvent mise en avant comme symbole de cette évolution jugée positive et l’Allemagne est souvent portée en exemple de l’implication citoyenne accompagnant le développement du renouvelable.

Mais à y regarder de plus près, Enercoop fait figure d’exception dans sa démarche militante visant l’émergence de projets renouvelables et l’accompagnement des usagers dans la maîtrise de leur consommation. Cette coopérative s’est développée sur les ruines du service public et parmi leurs salariés, certains affirment clairement qu’ils essaient de faire au mieux dans un marché qu’ils n’ont pas choisi et préféreraient revenir à un système public. Par ailleurs, Enercoop propose à ses clients de participer au financement de solutions renouvelables en payant leur électricité sensiblement plus cher que le marché (autour de 17 % de plus) : ce modèle ne peut jouer qu’un rôle marginal dans la transition énergétique, tant les sommes à investir sont élevées [5]. Le développement à grande échelle des renouvelables nécessite des garanties de retour sur investissement. En France comme dans les autres pays, cette filière se développe essentiellement par des mécanismes de subvention comme les tarifs d’achat garantis.

Quant à l’Allemagne, elle peut certes se prévaloir de formes de décentralisation bien plus développées qu’en France et d’une implication citoyenne importante dans les projets renouvelables [6]. Mais la situation est loin d’être idéale et l’implication démocratique a bien peu à voir avec la libéralisation. Le modèle allemand est historiquement plus décentralisé qu’en France, la production et la distribution reposant dans de nombreuses communes sur des entreprises publiques locales, les StadtWerke. La libéralisation s’est accompagnée d’une phase de concentration et de privatisation : beaucoup de ces StadtWerke ont été rachetées par de grands groupes privés constitués en oligopole. Les « Big Four » : E.ON, EnBW, RWE et Vattenfall, totalisaient 82 % de la production en 2015. Cette part diminue progressivement. Le groupe privé E.On détient également environ la moitié des réseaux de distribution [7]. Les réseaux de transport sont, quant à eux, aux mains de quatre opérateurs privés ou étrangers [8], posant des problèmes de contrôle de ces infrastructures stratégiques. Le pays connait aujourd’hui un mouvement inverse de remunicipalisation de ces services publics. Marché ne rime donc pas forcément avec local, ni public avec centralisé.

L’absence d’acteur intégré pose des difficultés : les réseaux, détenus et exploités par plusieurs gestionnaires, connaissent des retards de développement entraînant des congestions ; les tarifs de ces réseaux sont parmi les plus chers en Europe et critiqués pour leur opacité [9]. La péréquation tarifaire n’existe pas : les usagers des campagnes peuvent payer plus cher que les zones urbaines, les régions de l’est, moins favorisées, d’avantage que celles du sud. La Cour des comptes allemande critique une gestion jugée inefficace, très bureaucratisée et sans véritable pilote de la transition énergétique. Les mécanismes sont complexes, parfois contre productifs comme l’incitation à l’autoconsommation [10].

Aucun pays n’a donc trouvé la solution idéale et résumer l’implication citoyenne à des projets locaux conduit à se focaliser sur une partie très limitée des décisions. Pendant ce temps, les choix structurants sur la politique énergétique et son organisation continuent à être pris sans véritable contrôle démocratique.

Impliquer les citoyens dans les choix énergétiques essentiels

L’électricité, qui représentera la plus grande part de l’énergie consommée demain, est soumise à des caractéristiques techniques (nécessité de garantir l’équilibre permanent entre production et consommation sur le réseau) qui impliquent des formes de centralisation et de planification de long terme.

Certes, le développement des énergies renouvelables permet de nouvelles formes de décentralisation. Mais celles-ci restent limitées : même avec une énergie 100 % renouvelable, la solidarité entre régions demeure décisive. Par exemple, les éoliennes off-shore ou les barrages hydroélectriques, dont les propriétés de stockage et de flexibilité sont précieuses, doivent bénéficier à l’ensemble du système électrique, alors que seules certaines régions en disposent [11]. Plus généralement, le foisonnement permis par le réseau permet d’utiliser la complémentarité de chaque source et de limiter largement les capacités nécessaires au « passage de la pointe » de consommation [12].

Les investissements, tout comme les programmes de production en temps réel, sont mieux optimisés s’ils sont définis de manière centralisée. Les velléités de certains de s’orienter vers des réseaux locaux, soutenues parfois par les textes européens, représentent un gâchis écologique et économique.

Cette nécessaire planification des investissements repose sur des scénarios de long terme : il faut préciser quelles sont les hypothèses d’évolution de la consommation, quelle est la part de chaque filière de production, quel moyen de flexibilité on mobilise pour compenser les aléas de production et de consommation, quels investissements doivent être faits sur le réseau. Puis des modèles simulent la production et la consommation heure par heure, suivant différentes hypothèses météorologiques, pour vérifier que l’équilibre global du système est bien garanti en prenant en compte les aléas climatiques.

RTE sortira prochainement de tels scénarios décrivant le système électrique jusqu’en 2050, voire 2060 : certains intègrent une part de nucléaire, d’autres reposent sur une production 100 % renouvelable.

Les hypothèses qui sous-tendent ces scénarios ont fait l’objet d’une large concertation, avec les acteurs impliqués dans le domaine : industriels et syndicats professionnels de l’énergie, ONG, directions techniques de l’État, organisations syndicales du secteur, etc. Ces scénarios seront accompagnés d’une analyse de leurs impacts technico-industriels (risques notamment), écologiques (CO2, utilisation des matières premières et de l’eau, emprise au sol, biodiversité, etc.), économique (coût de chaque scénario) et sociétal (implication en termes d’acceptabilité, de modification des modes de vie, etc.).

L’exercice doit permettre d’éclairer la politique énergétique en décrivant toutes les implications des différents mix possibles. Le choix du scénario retenu sera décisif : s’il porte sur un scénario avec nucléaire, il faudra relancer la filière et construire des centrales dans les toutes prochaines années : quel que soit le niveau d’implication des citoyens dans des projets renouvelables locaux, ceux-ci resteront limités [13]. Si au contraire, le choix porte vers un scénario 100 % renouvelable, alors des moyens seront à engager pour développer massivement le solaire, l’éolien, l’hydrogène.

Nous pensons que ce choix du scénario énergétique peut et doit être démocratique, car il aura des implications fortes et durables pour tous les citoyens. Certes, le sujet est complexe, les lobbies sur ce sujet sont particulièrement armés et les expériences passées n’incitent pas à l’optimisme : les conclusions de la convention citoyenne et de nombreux débats publics ont été largement ignorées par les décideurs. Mais pour une raison essentielle selon nous : la concertation n’a pas été suivie d’un vote.

En revanche, elles ont souvent été riches et ont montré que même sur des sujets complexes comme l’énergie, des citoyens non experts, s’ils ont accès à une information contradictoire, sont en mesure de faire des propositions et des choix. Si les citoyens sont consultés, s’ils ont l’impression que leur voix sera prise en compte, alors ils s’intéresseront au sujet, comme ils l’ont fait en 2005 pour le Traité constitutionnel européen, malgré le caractère ardu du sujet. Impliquer les citoyens dans la politique énergétique permettrait en outre de redynamiser une démocratie en berne, mais également de faciliter l’acceptation de la politique énergétique et des efforts qu’elle impliquera, quel que soit le scénario : si chacun participe à la décision et prend conscience qu’il n’existe pas de solution indolore, les efforts demandés seront plus acceptables.

Les conditions de cette décision démocratique devront être précisées : ce pourrait être, par exemple, un vote sur les scénarios préalablement synthétisés par une convention citoyenne. Ce vote devrait bien sur être précédé d’un large débat public, contradictoire, où chaque partie pourrait confronter ses analyses des scénarios RTE, enrichis par ceux proposés par d’autres acteurs [14].

Un vote sans débat n’aurait pas de sens. Mais inversement, un débat sans perspective de vote a peu de chance de se tenir, et encore moins d’intéresser les citoyens. Sans vote, il est à craindre que la large concertation qui a eu lieu autour des scénarios RTE se soldera, comme de nombreuses concertations par le passé, par une décision unilatérale du chef du gouvernement.

Le sujet est complexe, des votes ultérieurs devront venir compléter ce choix initial du scénario énergétique. De même, une déclinaison locale est également nécessaire pour préciser, dans chaque région et même à une maille plus locale, le poids relatif de chaque filière, les décisions d’implantation, etc. Il existe déjà des schémas régionaux (SRADDET [15]) et locaux (PCAET) qui font l’objet de concertation. Là encore, aller jusqu’au vote pourrait favoriser une réelle implication citoyenne.

D’autres formes d’implication, au travers de coopératives et projets citoyens, peuvent également être envisagées, mais elles doivent éviter d’exclure les populations qui ne peuvent pas s’impliquer financièrement. Surtout, elles ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt et servir d’alibi pour détourner le regard des grandes décisions.

Dans tous les cas, les conditions du contrôle citoyen sur ce secteur essentiel doivent être débattues.

Sortir l’énergie du marché

Parallèlement au choix du scénario énergétique, l’organisation du secteur électrique doit elle aussi, et de manière urgente, être remise sur la table, après avoir été préemptée par l’Union européenne, avec la bénédiction des gouvernements successifs. Comme nous l’avons vu, le service public a été patiemment détricoté au profit de grands groupes privés et d’une idéologie de la concurrence, sans aucun bilan, sans débat, sans vote, en toute opacité, dans un déni total de démocratie.

En décembre dernier, alors qu’il était question de faire voter le Parlement, en urgence et sans débat éclairé, sur le projet de réorganisation d’EDF (projet Hercule), des députés socialistes ont menacé de demander un référendum d’initiative partagée (RIP) sur le démantèlement d’EDF, comme cela avait été fait pour Aéroports de Paris (ADP). Cette idée pourrait être reprise, dans un cadre plus large : là encore, il pourrait être organisé un vote citoyen sur l’organisation du secteur de l’énergie, et en particulier sur l’opportunité de sortir du marché ce secteur si stratégique.

Reconstruire un service public au service de l’intérêt général, pour gérer ce bien commun

De nombreux représentants politiques, potentiels candidats à l’élection présidentielle [16] , mais aussi des économistes reconnus [17], sociologues, historiens de l’énergie, essayistes, journalistes, représentants d’ONG, associations de consommateurs ont signé une tribune collective dans ce sens en mai dernier (publiée par Le Monde et relayée parMediapart) : constatant collectivement l’échec de l’ouverture des marchés, ils se prononcent pour la reconstruction d’un véritable service public de l’énergie ne se limitant pas à l’électricité et intégrant la question de la maîtrise de la consommation, quitte à déroger aux règles européennes. Comme le soutiennent les signataires de la tribune, « La transition énergétique doit être financée par des fonds publics, bien moins coûteux à long terme que le recours aux capitaux privés […]. Le contrôle citoyen sur ce secteur stratégique doit être garanti à tous les niveaux de décision par des structures décisionnaires élues, transparentes, informées par des sources diverses et potentiellement contradictoires. Le choix du mix énergétique et celui des formes de décentralisation de ce service public devront, eux aussi, faire l’objet de débats démocratiques. ». Il est également nécessaire de revenir à une grille tarifaire garantissant une stabilité des prix, une équité de traitement et l’accès à tous à l’énergie, qui pourrait passer par la gratuité des usages de base et des prix plus élevés pour les surconsommations. Les objectifs sociaux, d’aménagement du territoire et écologiques liés à l’énergie sont incompatibles avec des prix de marché.

Les objectifs de service public pourraient être définis démocratiquement et contrôlés, par exemple via des contrats de service public, sur la base d’indicateurs clairs.

Enfin, comme le propose la tribune, « Bien loin de la politique expansionniste d’EDF par ailleurs fort coûteuse qui a accompagné la libéralisation, les échanges avec les autres pays doivent se recentrer sur une coopération sans but lucratif, respectant les services publics et l’intérêt des citoyens de chaque pays, dans un souci de réciprocité. » Il n’est pas acceptable qu’EDF participe à la privatisation des services publics des autres pays. En revanche, pour limiter la catastrophe climatique, il est essentiel que les pays en développement puissent accéder à l’énergie sans « passer par la case » des énergies carbonées : aider ces pays à y parvenir, sans ingérence dans leurs décisions, est de la responsabilité de nos pays.

Il est temps que ce bien commun stratégique qu’est l’énergie cesse d’être considéré comme une marchandise, qu’il soit géré dans l’intérêt général et sous contrôle démocratique, dans le souci premier de répondre aux enjeux climatiques et écologiques, tout en garantissant l’accès à tous à l’énergie.

Au-delà de l’énergie, l’avenir des services publics doit devenir un enjeu majeur pour la campagne présidentielle et législative qui démarre. Ils ne sont pas un coût, mais notre richesse collective, le pilier d’une société solidaire, comme nous l’a durement rappelé la crise sanitaire.

Anne Debregeas est porte-parole de la Fédération SUD-Énergie, Ingénieure de recherche à EDF en économie et fonctionnement du système électrique.

Notes

[1] Ces chiffres peuvent varier à la marge, notamment en fonction des apports hydrauliques.

[2] Stockage hydraulique, hydrogène de synthèse, véhicules électriques connectés au réseau, éventuellement batteries, pilotage de la consommation.

[3] Cf. Olivier Sidler, tribune du 24/02/2019 dans Connaissance des Energies -Transition énergétique : quel coût et quelles mesures prioritaires.

[4] Mécanisme de l’ARENH –(Accès régulé à l’électricité nucléaire historique).

[5] Enercoop dispose actuellement d’environ un millième de la production en France.

[6] La réalité du caractère citoyen fait cependant l’objet de débats, comme ici.

[7] Les Statwerke en détiennent environ un tiers, le reste étant possédé par les autres grands producteurs.

[8] L’un d’eux, Tennet, est partiellement détenu par le gouvernement des Pays-Bas. Un autre, 50Hertz, a fait l’objet d’une tentative d’achat par le gouvernement chinois.

[9] Globalement, l’électricité est chère pour les particuliers en Allemagne et la production énergétique reste très carbonée : la sortie du charbon n’est prévue qu’en 2035, un Allemand émet environ 80 % de plus de GES qu’un Français.

[10] Ainsi, aujourd’hui, la moitié des installations de panneaux photovoltaïques s’accompagne de stockage individuel pour viser l’autoconsommation, avec un coût économique et écologique inutile.

[11] Les barrages hydroélectriques sont concentrés sur une moitié de la France.

[12] À titre d’exemple, le foisonnement du réseau permet de diviser par quatre environ la pointe de consommation, c’est-à-dire les capacités qui seraient nécessaires si chacun devait répondre à sa propre consommation sans compter sur les autres.

[13] Même si tous les scénarios prévoient une part d’énergies renouvelables d’au moins 50 %.

[14] Scénarios de l’agence pour la transition énergétique (ADEME), l’association négaWatt, des chercheurs du Cired, EDF, Engie, etc.

[15] Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires.

[16] Dont Jean-Luc Mélenchon, Eric Piolle, Sandrine Rousseau, Arnaud Montebourg, Benoit Hamon.

[17] Dont Thomas Piketty, Alain Grandjean, Lucas Chancel, Dominique Finon, Raphaël Boroumand.

À propos de l’auteur/trice - Anne Debregeas est porte-parole de la Fédération SUD-Énergie, Ingénieure de recherche à EDF en économie et fonctionnement du système électrique.

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C.La Politique de l’Europe concernant le climat


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    Europe - Pacte vert et paquet climat : l’UE vise la neutralité carbone dès 2050 selon ‘vie-publique.fr’- Par La Rédaction de ‘vie-publique.fr’ - Dernière modification : 26 août 2021
    Être le premier continent à atteindre la neutralité climatique, c’est la stratégie de l’Union européenne. Lancé en 2019, le pacte vert pour l’Europe engage les États vers la réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre. L’objectif est de les réduire de 55% en 2030 par rapport à leur niveau de 1990.

Contenu :

•Le pacte vert : un ’traité de paix avec la nature ?’

•Le pacte vert : la nouvelle stratégie de croissance de l’UE

•Le paquet climat européen : ambitions, chiffres et arbitrages

En 2019, la Commission européenne présentait le pacte vert pour l’Europe (Green Deal), une feuille de route pour rendre l’Europe neutre sur le plan climatique d’ici 2050.

En 2021, la Commission a dévoilé un paquet climat avec l’objectif de transformer l’ambition de neutralité climatique en action politique concrète(nouvelle fenêtre). Il s’agit d’un ensemble de textes nommé ’Paré pour 55’ ( ’Fit for 55’) en référence à l’objectif de l’Union européenne (UE) de réduire ses émissions carbone de 55% d’ici 2030. Ces textes ont été publiés le 14 juillet 2021.

Le pacte vert : un ’traité de paix avec la nature ?’

Le 11 décembre 2019, la Commission européenne a rendu public le pacte vert pour l’Europe. Il est le cadre de toutes les nouvelles législations proposées par la Commission européenne à partir de 2020.

Climat : une ambition revue à la hausse

L’UE a relevé son ambition climatique dès septembre 2020. La nouvelle cible d’une baisse de 55% des émissions par rapport à 1990 remplace le précédent objectif européen, qui prévoyait une baisse de 40% d’ici 2030. L’accord a été entériné entre le Parlement européen et le Conseil de l’UE le 24 avril 2021.

L’ensemble du dispositif, actions et politiques (nouvelle fenêtre) est conçu pour permettre :

  • la fin des émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2050 ;
  • la mise en place d’une ’ligne de conduite’ pour sortir de la pandémie de Covid-19. Un tiers des 1800 milliards d’euros d’investissements du plan de relance NextGenerationEU et lebudget septennal de l’UE serviront à financer les nouveaux dispositifs ;
  • la mise en place d’un mécanisme de ’transition juste’ pour accompagner les territoires dans la transition écologique, en particulier les régions dépendantes des industries fossiles ;
  • l’élaboration d’un droit climatique européen ;
  • la croissance économique par la promotion de l’utilisation efficiente des ressources en passant à une économie propre et circulaire. L’ensemble des secteurs économiques sont concernés : transports, énergie, bâtiment, agriculture, environnement, transports, industrie, finance durable ;
  • des investissements massifs, une taxe carbone aux frontières de l’UE, la protection et la promotion de la biodiversité ;
  • des sociétés où chaque citoyen trouve sa place.
    Le pacte vert : la nouvelle stratégie de croissance de l’UE

Le pacte vert se décline dans des stratégies sectorielles. Une série de stratégies et de plans a ainsi été présentée depuis 2019.

Lancée le 10 mars 2020, lastratégie a été mise à jour en mai 2021 pour tirer les conséquences de la crise sanitaire.

La stratégie industrielle pour l’Europe repose sur des alliances (associant UE, États membres et/ou industrie) à l’image des dix partenariats qui sont déjàinstitutionnalisés(nouvelle fenêtre), comme l’Alliance pour les batteries(nouvelle fenêtre) lancée en 2017. Le 14 juin 2021, onze nouveaux partenariats ont été lancés pour la période 2021-2030. 22 milliards d’euros sont engagés au total.

Sept partenariats ont trait à la transition écologique : neutralité des industries de transformation (Processes4Planet), fabrication d’acier à faible intensité carbone, transport routier à émissions nulles (2ZERO), développement d’une chaîne de valeur industrielle compétitive pour les batteries, transport par voie d’eau à émissions nulles, environnement bâti durable centré sur les personnes (Built4People), mais aussi développement d’une primauté européenne en matière de fabrication durable basée sur l’économie circulaire, la transformation numérique et une production neutre en carbone (Made in Europe).

  • Un plan d’action pour l’économie circulaire
    Le 11 mars 2020, la Commission a publié un plan d’action en faveur de l’économie circulaire.(nouvelle fenêtre) Destiné notamment à ’faire en sorte que les produits durables deviennent la norme en UE’, ce plan met l’accent sur les secteurs les plus utilisateurs de ressources (matériel électronique et TIC, batteries et véhicules, emballages, matières plastiques, textiles, construction et bâtiment, produits alimentaires). Il est également garant d’une réduction de la production de déchets.
  • La stratégie pour la biodiversité à l’horizon 2030 et la stratégie ’De la ferme à la table’
    Le 20 mai 2020, devant l’urgence environnementale, la Commission a présenté la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030ainsi que le dispositif ’De la ferme à la table(nouvelle fenêtre)’. Cette dernière décline pour l’agriculture et l’alimentation les objectifs du pacte vert pour l’Europe.
  • Les stratégies pour l’intégration des systèmes énergétiques et pour l’hydrogène
    La Commission veut transformer profondément le système énergétique européen. Publiée le 8 juillet 2020, sa stratégie pour l’intégration des systèmes énergétiques (nouvelle fenêtre)vise une utilisation plus efficace et circulaire des ressources, alors que sa stratégie pour l’hydrogène (nouvelle fenêtre)souligne le rôle que cette énergie jouera dans la décarbonisation et l’indépendance énergétique de l’UE. Des objectifs ont été fixés en matière d’hydrogène renouvelable (passer à 6 GW d’électrolyseurs pour hydrogène d’ici 2024 et jusqu’à 40 en 2030).

D’autres stratégies ont été présentées depuis l’automne 2020 :

Le paquet climat européen : ambitions, chiffres et arbitrages

L’Union européenne est considérée comme le lieu adéquat pour donner corps à l’accord de Paris de 2015. La force normative que revêtent les outils communautaires permettent de décliner un cadrage structurant pour la lutte climatique.

La Commission européenne a présenté le 14 juillet 2021 un corpus de treize propositions législatives(nouvelle fenêtre) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit ’du paquet climat le plus important jamais proposé par une entité politique dans le monde’. L’objectif est de transformer en profondeur le système économique pour qu’à l’horizon 2050 les États membres soient neutres en carbone, avec un objectif intermédiaire en 2030 de réduction des émissions de GES de l’UE de 55% par rapport à leur niveau de 1990.

Le paquet législatif ’Paré pour 55’ fait de l’UE la première grande économie au monde à commencer à transformer l’ambition de neutralité climatique en action politique concrète. Pour y parvenir, et emmener 450 millions citoyens dans cette conversion, elle a ouvert de nombreux chantiers. Les directives et règlements vont progressivement refaçonner l’automobile, l’aviation, le transport maritime, les énergies renouvelables, l’agriculture, l’industrie, la gestion forestière et des sols... par les mesures suivantes :

  • la refonte du marché européen du carbone mis en place en 2005 par une révision du système d’échange de quotas d’émission de l’Union. SEQE-EU, le système communautaire d’échange de quotas d’émission, fixe un prix à l’émission de chaque tonne de carbone pour environ 10 000 installations affiliées aux industries hautement polluantes (secteur de l’électricité, industrie manufacturière, compagnies aériennes) et couvre environ 40% des émissions totales de gaz à effet de serre de l’Union ;
  • la mise en place d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Ce mécanisme s’inscrit en complément du SEQE et vise à renchérir le coût des importations de pays moins regardants sur le plan environnemental ;
  • la révision de la directive sur les énergies renouvelables et de la directive sur la taxation de l’énergie ;
  • l’actualisation du règlement dit de ’répartition de l’effort’(nouvelle fenêtre) avec, pour chaque État, des objectifs renforcés de réduction des émissions pour les bâtiments, le transport routier et le transport maritime intérieur, l’agriculture, les déchets et les petites industries ;
  • la nouvelle stratégie européenne pour les forêts. La Commission ambitionne la plantation de trois milliards d’arbres à travers l’Europe d’ici 2030 ;
  • la réduction de l’empreinte environnementale de l’aviation et du transport maritime en favorisant les carburants durables. L’instauration d’une taxe sur le kérosène sur les vols intra-européens est prévue ;
  • l’obligation pour le secteur public de rénover 3% de ses bâtiments chaque année ;
  • la révision du règlement fixant des normes de CO2 pour les nouvelles voitures. Cette révision annonce la fin des véhicules essence et diesel d’ici 2035.
    La hausse du prix du carbone, condition nécessaire à un autre modèle, aura des répercussions sociales que l’UE entend compenser par la création d’un fonds social pour le climat. Il doit aider les citoyens à financer les’ investissements dans la rénovation, de nouveaux systèmes de chauffage et de refroidissement et une mobilité plus propre’. Ce fonds sera alimenté par un montant équivalant à 25% des recettes du système d’échange de quotas d’émission applicable au carburant pour le transport routier et les bâtiments, soit 72,2 milliards d’euros pour la période 2025-2032. Avec une contribution égale des États membres, le fonds sera doté de 144,4 milliards d’euros.

Panorama des lois - Loi du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets

Vie publique : au coeur du débat public

Vie-publique.fr — Wikipédia

Source : https://www.vie-publique.fr/loi/278460-loi-22-aout-2021-climat-et-resilience-convention-citoyenne-climat

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Constructeurs automobiles européens et compagnies ...https://www.lemonde.fr › Climat › Économie-14 juil. 2021 — Bruxelles présente douze propositions de loi pour le climat. En réduisant à zéro les émissions automobiles à partir de 2035, la proposition ...

_ Climat : l’Europe à l’avant-gardehttps://www.lemonde.fr › Débats › Climat -15 juil. 2021 — Présenté mercredi 14 juillet par la Commission européenne à Bruxelles, ... Bruxelles présente douze propositions de loi pour le climat.

Paquet climat européen : « On entre dans le dur du pacte vert »https://www.lemonde.fr › Planète › Union européenne-16 juil. 2021 — Bruxelles présente douze propositions de loi pour le climat. La mesure la plus controversée du paquet réside dans la proposition de création ...

Une nouvelle stratégie européenne pour protéger les forêtshttps://www.lemonde.fr › Planète › Biodiversité -16 juil. 2021 — Le texte, présenté vendredi, prône la défense d’écosystèmes sains et ... Bruxelles présente douze propositions de loi pour le climat.

L’intense lobbying de l’agro-industrie contre « Farm to Fork ...https://www.lemonde.fr › ... › Agriculture & Alimentation -12 oct. 2021 — Selon des documents internes consultés par « Le Monde », la fédération ... Bruxelles présente douze propositions de loi pour le climat.

L’Europe se divise sur l’élargissement du marché du carbone

https://www.lemonde.fr › Économie › Industrie- 20 octobre 2021 - Bruxelles présente douze propositions de loi pour le climat. Pour ces secteurs, argue Bruxelles, la réglementation et la définition de ...

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D.Le scénario ‘NégaWatt’ est toujours là

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    France : ce scénario qui trace un futur neutre en carbone en 2050…sans nucléaire – Par Marine Godelier - 20 octobre 2021, 7:23 - Document ’latribune.fr’
    Un avenir énergétique décarboné grâce aux énergies renouvelables, sans devoir recourir à l’atome : l’association négaWatt présente ce mercredi son scénario pour la France de 2050, dans l’espoir d’influer sur le débat public quelques mois avant l’élection présidentielle. Elle incite notamment à s’attaquer au gaspillage énergétique, avec une division par deux de la consommation d’énergie finale d’ici à 30 ans.

Photo d’éoliennes - L’association prône une relance industrielle « vertueuse » combinant filières d’avenir (éolien offshore, batteries, électrolyseurs...) et optimisation des ressources (recyclage, matières biosourcées, écoconception...). (Crédits : Dennis Scwhartz)

Le ton tranche avec le cap pris par Emmanuel Macron, qui avance peu à peu ses pions pour relancer le débat pour un futur énergétique où l’atome aurait toute sa place. En témoigne son éloge la semaine dernière des SMR, ces petits réacteurs nucléaires innovants, qui recevront 1 milliard d’euros dans le cadre de France 2030. Une première étape clé avant la décision pour le moins attendue sur les EPR. Loin d’y renoncer malgré les déboires de Flamanville, le chef de l’Etat souhaite officialiser avant Noël la construction de six de ces réacteurs de troisième génération, selon les informations du Figaro.

Un virage pro-nucléaire loin d’être partagé par tous. Pour prouver qu’un avenir neutre en carbone est possible sans recourir à l’atome, le réseau d’experts négaWatt publie ce mercredi les grandes lignes de son scénario pour un mix énergétique «  100% renouvelable  », qui se veut «  une feuille de route pour le quinquennat  ». Le scénario complet sera présenté le 26 octobre, au lendemain de la présentation de ceux de RTE, le gestionnaire du réseau électrique, très attendus par les pouvoirs publics. Or le nucléaire, « actuel ou nouveau », est « intrinsèquement non renouvelable », fait valoir son porte-parole, Yves Marignac, qui demande une «  fermeture maîtrisée et responsable du parc actuel, en fermant les anciens réacteurs entre leurs 40ème et 50ème années ». L’EPR de Flamanville, en chantier depuis 2004, doit donc être abandonné, et la décision d’en construire de nouveaux écartée, estime l’association.

« Avec 11 ans de retard, 530% de surcoût et des problèmes de conformité en cascade, la décision d’un démarrage à Flamanville n’est pas viable. Elle conduirait non seulement à générer le risque associé au fonctionnement d’un réacteur, c’est-à-dire l’accumulation de combustible usé et un niveau réel de sûreté dégradé, mais aussi à des pertes économiques, à cause de sa non-rentabilité assurée et du coût du démantèlement », avance Yves Marignac.

Développement de l’éolien offshore

En comparaison, l’éolien et le photovoltaïque sont « plus rapides, plus fiables et moins coûteux à construire  », assure négaWatt. Dans son scénario, l’éolien deviendrait la première source d’énergie en 2050, notamment grâce à la production en mer (environ 3.000 unités), avec le développement d’infrastructures flottantes. Sur terre, le parc serait multiplié par 2,1 par rapport à 2020, pour atteindre un total d’environ 19.000 éoliennes, « loin derrière les 30.000 déjà implantées en Allemagne », rappelle l’association. Résultat : en France, les géants à pales disposeraient d’une puissance installée de 99 GW (contre environ 17 GW aujourd’hui), et fourniraient pas moins de 304 TWh d’électricité par an. Alors que le développement de l’éolien fait débat en France, l’association par la voix d’un porte-parole, Marc Jedliczka, son assure que « ce n’est pas une invasion comme certains veulent le faire croire. » « On voit même que les riverains sont plus favorables encore à leur développement », commente-t-il, en s’appuyant sur un récent sondage de l’Ademe mené par Harris Interactive.

Le photovoltaïque viendrait après, grâce à sa « modularité exceptionnelle » et sa «  grande diversité d’applications  ». Concrètement, les panneaux solaires se développeraient à la fois sur des grandes friches industrielles ou des terrains délaissés impropres à l’agriculture, que sur des bâtiments ou les toits de maisons individuelles. Permettant d’offrir 140 GW de puissance d’ici à 30 ans (contre 11 GW aujourd’hui), et 185 TWh par an.

La biomasse trouverait aussi toute sa place, le bois utilisé pour l’énergie augmentant de près de moitié. Cependant, il n’y aurait pas de sylviculture dédiée, mais uniquement l’utilisation de « résidus des filières de production de bois-matériaux, des industries de transformation, ou de la consommation  ».

Enfin, le gaz ne serait pas exclu. Car il permettrait de pallier à l’intermittence des énergies renouvelables, et de lisser la consommation. Mais celui-ci serait uniquement « vert », c’est-à-dire produit par méthanisation à partir de résidus de cultures, de déjections d’élevage, de biodéchets et de couverts végétaux. « On estime le potentiel de biogaz agricole à 140 TWh  », précise Christian Couturier, membre de l’association et directeur de Solagro. Un objectif inférieur à celui de Stratégie nationale bas carbone (SNBC), qui estime le potentiel de production de biomasse agricole proche de 250 TWh à l’horizon 2050, afin de ne pas recourir massivement aux cultures dédiées.

Diviser par deux la consommation d’énergie

Surtout, pour y parvenir, le réseau d’experts entend s’attaquer au gaspillage énergétique, « à rebours des injonctions à produire et consommer toujours davantage, au mépris des limites planétaires ». In fine, la consommation d’énergie finale se trouverait divisée par deux en 2050 par rapport à aujourd’hui. Et ce, en s’attaquant à différents secteurs très polluants. « On pourrait réduire nettement les besoins énergétiques en rénovant efficacement les bâtiments  », fait ainsi valoir le directeur de négaWatt, Stéphane Chatelin. Et passer de 30.000 à 800.000 rénovations thermiques globales par an d’ici 2030, en réalisant des travaux globaux plutôt que « par morceaux ».

Quant aux transports, qui restent le premier poste d’émissions de gaz à effet de serre en France, l’électrification ne serait pas l’alpha et l’oméga, estime-t-il. Car si la voiture électrique doit être encouragée (et complétée par de l’hybride biogaz pour éviter trop de recours au lithium), il faut d’abord réduire le trafic routier. L’association identifie ainsi plusieurs leviers : s’attaquer aux déplacements contraints, inciter au report modal vers d’autres transports, et promouvoir le covoiturage courte distance, par exemple. Et pointe deux mesures « prioritaires » : un investissement massif dans des alternatives au transport routier motorisé, et la mise en place d’une redevance kilométrique sur le fret.

Lire aussi En misant sur les petits réacteurs, Macron espère relancer le nucléaire français...à l’étranger

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Source : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/france-ce-scenario-qui-trace-un-futur-neutre-en-carbone-en-2050-sans-nucleaire-894720.html

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  • {{}}Rappel - Scénario négaWatt 2017-2050 - Un scénario de transition énergétique pour la France
    Photo d’éoliennes - Le scénario ‘NégaWatt’ est un exercice prospectif : le futur qu’il explore ne constitue en rien une prédiction mais représente un chemin possible. Il trace la voie d’un avenir énergétique souhaitable et soutenable, et décrit des solutions pour l’atteindre.

Cinq ans après le précédent exercice, le scénario négaWatt 2017-2050 est venu confirmer la possibilité technique d’une France utilisant 100% d’énergies renouvelables en 2050, tout en atteignant la neutralité carbone.

Agenda > Assistez à une présentation du scénario négaWatt près de chez vous.

Découvrir

Découvrir les points-clés de ce scénario de transition énergétique pour la France :

Comprendre

Comprendre les grandes lignes du scénario négaWatt par secteur de consommation et de production d’énergie, mais aussi ses principaux impacts socio-économiques et environnementaux :

Approfondir

Approfondir la méthodologie, les hypothèses et les différents choix qui ont orienté la construction du scénario négaWatt :

  • Synthèse du scénario négaWatt : présentation détaillée de la méthodologie du scénario et de ses résultats - pdf 48 pages
  • Hypothèses et résultats du scénario négaWatt : 83 tableaux - pdf 49 pages
  • Graphiques dynamiques - outil en ligne : présentation de l’évolution de la consommation et de la production d’énergie dans le scénario négaWatt, secteur par secteur et filière par filière ainsi que les émissions de gaz à effet de serre associées, année par année jusqu’en 2050.
    Toutes les vidéos - Plusieurs vidéos de présentation du scénario négaWatt sont accessibles librement. Durée : de 3 min à 2h50 pour la première présentation officielle du scénario.

Visionnez les vidéos - négaWatt dévoile un scénario ’réaliste’

« La France peut atteindre d’ici 2050 un modèle énergétique durable, avec une électricité 100 % renouvelable et une plus grande efficacité dans toutes les consommations d’énergie [...]. » - Le Figaro - 25 janvier 2017 Consultez la revue de presse

L’Association négaWatt regroupe des professionnels de l’énergie et des citoyens. Son action et ses propositions ont pour objectif le développement d’une politique énergétique fondée sur la sobriété et l’efficacité énergétique et sur un recours plus affirmé aux énergies renouvelables.

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    Sobriété, efficacité et renouvelables - Le scénario de ‘NégaWatt’ pour atteindre la neutralité carbone - Par Perrine Mouterde - Publié à 06h00, mis à jour 21/10/2021 à 07h38 - Article ‘Le Monde’ réservé aux abonnés
    Photo - Des éoliennes près d’Allonnes (Sarthe), le 20 juillet 2021. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Pas de construction de nouveau réacteur nucléaire, une consommation d’énergie divisée par deux, une production électrique 100 % issue des énergies renouvelables… La cinquième édition du scénario de l’association négaWatt contribuera sans aucun doute à nourrir le débat, de plus en plus vif dans le contexte de la campagne présidentielle, sur les contours de la transition énergétique. Si l’association, pilotée par des experts indépendants, ne publiera son rapport détaillé que le 26 octobre, elle en dévoile les grandes lignes, mercredi 20 octobre.

« Nous sommes dans un contexte préoccupant, entre l’urgence écologique et sociétale d’un côté et le constat d’une action qui n’est toujours pas au rendez-vous de l’autre, explique Yves Marignac, porte-parole de négaWatt. L’idée est bien de dessiner un objectif commun et de tracer une trajectoire concrète pour l’atteindre. »

Depuis sa création, en 2001, l’association s’appuie sur les mêmes fondamentaux, à commencer par la sobriété, une notion souvent occultée du débat sur l’énergie, qui vise à prioriser les besoins essentiels dans les usages individuels et collectifs. Il s’agit, par exemple, d’éliminer les gaspillages, de contenir l’étalement urbain, de préférer le vélo à la voiture… Mais en aucune façon de « revenir à la bougie ».

« Réduire de 30 % la consommation d’électricité dans un bâtiment en éteignant les machines à café, la climatisation ou les écrans quand il n’y a personne dans les bureaux, ça ne diminue pas le confort de vie, assure Stéphane Chatelin, le directeur de négaWatt. Et nous insistons sur les aspects collectifs : pour inciter à prendre le vélo, il faut des pistes cyclables, des parkings… Il y a des politiques publiques de la sobriété à mettre en œuvre. »

Priorité à la rénovation énergétique performante

Afin de diminuer la quantité d’énergie nécessaire à la satisfaction d’un même besoin, négaWatt mise aussi sur l’efficacité. Ces leviers sont ensuite déclinés par secteurs d’activité. Pour le bâtiment, les experts proposent de privilégier la réhabilitation de bâtiments existants plutôt que les constructions neuves, ou de généraliser les systèmes de chauffage les plus performants. Surtout, ils appellent, une nouvelle fois, à faire de la rénovation énergétique performante une priorité, pour espérer atteindre l’objectif inscrit dans la loi de rénover l’ensemble du parc à un niveau basse consommation d’ici à 2050.

Augmentation du taux de remplissage des camions, généralisation des véhicules électriques et hybrides, baisse de la production d’acier, de ciment et de plastique, accroissement du nombre de produits durables et réparables, forte hausse des taux de recyclage, diminution de 50 % de la quantité de protéines animales consommées, développement de l’agriculture biologique… Grâce à l’ensemble de ces mesures, la consommation d’énergie pourrait avoir diminué de 53 % à l’horizon 2050. Si cette décrue peut sembler importante, elle correspond, en réalité, à l’objectif inscrit dans la stratégie nationale bas carbone décidée par le gouvernement, qui consiste à « réduire de moitié les consommations d’énergie dans tous les secteurs d’activité ».

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Accès pour les abonnés sur : https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/20/sobriete-efficacite-et-renouvelables-le-scenario-de-negawatt-pour-atteindre-la-neutralite-carbone_6099152_3234.html

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    Visioconférence 2:06:15 - Présentation du scénario ’NégaWatt’ 2017-2050 - Zoom sur le nucléaire - 17 janvier 2020 - Association négaWatt
    Visioconférence proposée le 04/11/2019, aux contributeurs de la campagne de financement participatif organisée par l’Association négaWatt en faveur de son projet de scénario européen de transition énergétique. Intervenant : Yves Marignac, porte-parole de l’Association négaWatt - En savoir plus le scénario négaWatt France 2017-2050 : https://www.negawatt.org/Scenario-neg... - En savoir plus sur le projet de scénario européen : https://www.negawatt.org/Scenario-eur... - Soutenir l’action et les travaux de l’Association négaWatt : http://bit.ly/soutenir-negawatt

Source : https://www.youtube.com/watch?v=oy4t0LyOfgA

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L’association Négawatt donnera mardi 26 octobre 2021 sa version de la transition énergétique. L’atteinte de la neutralité carbone en 2050 passera d’abord par la maîtrise de la demande. Et si l’électrification des usages est une tendance de fond, elle ne sera que partielle. Selon les modélisations de l’association, elle ne s’accompagnera pas obligatoirement de nouvelles capacités de production nucléaire.

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La foire aux scénarios de transition énergétique est ouverte. Sont entre autres attendus celui de l’Ademe. Et surtout ceux de l’opérateur du réseau de transport RTE (le gestionnaire du réseau français de transports d’électricité haute tension) sur lesquels l’exécutif pourrait s’appuyer pour annoncer sa volonté de construire six nouveaux réacteurs nucléaires. Est-ce une nécessitée pour accompagner l’essor de la demande en électricité ? Non, selon l’association Négawatt qui a tiré en premier. Elle publiera mardi 26 octobre son nouveau scénario de sobriété, d’efficacité énergétique et de production d’énergie 100 % renouvelable d’ici 2050… en insistant sur une tendance qui semblait faire consensus il y a quelques mois, mais qui passe désormais souvent au second plan : la baisse de la consommation.

Interroger les usages

« On sent chez certains un renoncement et chez d’autres l’illusion de solutions faciles », regrette Yves Marignac, porte-parole de l’association. Les discours sur une décarbonation de l’économie qui passerait avant tout par l’électrification des usages a le vent en poupe. « Or ce n’est ni possible, ni suffisant », estime Stéphane Chatelin, directeur de Négawatt.

En matière de transport par exemple, un simple changement de motorisation poserait de multiples problèmes, comme le manque de cobalt ou de lithium. Ou comme le maintien d’une mauvaise qualité de l’air (qui n’est pas liée uniquement aux émissions à l’échappement). Tablant sur une réduction des déplacements contraints (domicile-travail), une relocalisation de la production de marchandises, une augmentation des taux d’occupation des voitures et de remplissage des poids lourds, le scénario de Négawatt estime lui qu’en 2050, les véhicules 100 % électriques ne dépasseront pas 60 % du parc.

De même, la sobriété (qui réinterroge l’usage) et l’efficacité (qui vise à lutter contre le gaspillage) seront en première ligne dans l’agriculture ou le bâtiment. En matière de rénovation, le scénario de Négawatt correspond peu ou prou à celui de la stratégie nationale bas-carbone. Il invite en revanche à aller plus vite. « Le prochain quinquennat sera un peu celui de la dernière chance, prévient Charline Dufournet, chargée de plaidoyer de l’association. On voit bien que ces sept années de politiques inadéquates rendent désormais complexe l’atteinte du BBC 2050 (bâtiment basse consommation, Ndlr). Dès l’année prochaine, on a un besoin d’une politique de rénovation complète et performante ». Pour passer de 33 000 rénovations BBC à 800 000, Négawatt estime qu’il faudra en particulier redéfinir les définitions de la loi Climat et résilience votée il y a quelques mois. Et imposer la rénovation lors des ravalements ou des mutations de biens immobiliers.

À lire aussi : L’association négaWatt épingle les Sraddet

L’électricité oui, mais pas partout

Le scénario fait la part belle au biogaz et au bois. « Aujourd’hui, les prélèvements en forêt ont plutôt tendance à diminuer. On envisage un retour à des chiffres connus il y a une dizaine d’années, mais sans augmentation significative », souligne Christian Couturier, président de Négawatt.

En maison individuelle, la demande devrait plafonner du fait d’une baisse de la demande liée à la rénovation. Elle va en revanche augmenter dans le collectif via les réseaux de chaleur, et dans l’industrie. Pour autant, ce travail prospectif célèbre lui aussi le rôle croissant que jouera l’électricité. « Elle aura une part prépondérante dans la consommation finale totale : 44 % en 2050 contre 25 % aujourd’hui », prédit Marc Jedliczka, porte-parole de Négawatt et directeur général d’Hespul.

Côté mix, l’association reste fidèle à sa ligne et mise sur une option 100 % renouvelable, avec de l’éolien terrestre et en mer, du photovoltaïque et de l’hydraulique. Exit en revanche l’idée de nouveau nucléaire, tandis que l’ensemble du parc existant pourra être mis à l’arrêt d’ici 2045 (contre 2035 dans la version 2017 du scénario). « Il y a aussi une décision à prendre sur l’EPR de Flamanville », souligne Yves Marignac. Avec « onze ans de retard et 530 % de surcoûts », il est temps selon lui d’arrêter les frais. « La décision d’un démarrage n’est pas viable. La seule option possible est l’abandon ».

Pour atteindre l’ensemble de ces objectifs, « on a besoin d’une plus grande cohérence entre les mesures de court terme et les besoins de long terme, insiste Charline Dufournet. On a aussi besoin d’engager une réelle territorialisation des politiques énergie-climat. En s’assurant de leur cohérence et de l’intégration avec les enjeux nationaux. Et en renforçant les moyens des collectivités ».

Ma Gazette - Thèmes abordés : Energie - air - climat - La Gazette des Communes

Revue de Presse – GOUTAL, ALIBERT &amp ; ASSOCIES

Source : https://www.lagazettedescommunes.com/770079/a-contre-courant-le-nouveau-scenario-negawatt-trace-un-chemin-pour-la-sobriete/

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E.Le nucléaire relève la tête

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    Nucléaire - Bonnes feuilles - Risques d’explosion des factures et coupures d’électricité : les lourdes conséquences de la politique de diminution de la part du nucléaire – Document ‘atlantico.fr’
    Livre - Fabien Bouglé publie « Nucléaire : les vérités cachées, Face à l’illusion des énergies renouvelables » aux éditions du Rocher. Électricité propre et décarbonée, le nucléaire est une solution stratégique pour lutter contre les modifications climatiques. Alors que cette source d’électricité avait mauvaise réputation depuis la catastrophe de Tchernobyl, et que les impasses des énergies dites renouvelables sont de plus en plus évidentes, les mentalités changent, jusque parmi les écologistes. Extrait 2/2. Fabien Bouglé

< Risques d’explosion des factures et coupures d’électricité : les lourdes conséquences de la politique de diminution de la part du nucléaire avec Fabien Bouglé >

La politique de diminution de la part du nucléaire‚ associée à son remplacement par des énergies renouvelables intermittentes subventionnées‚ conduit mécaniquement à une augmentation des factures d’électricité des consommateurs et des entreprises. En 2012, un rapport de la commission d’enquête du Sénat avait évalué que la facture d’électricité des ménages allait augmenter de 50 % d’ici 2020. Il tient compte du fait que l’électricité renouvelable était subventionnée à l’époque à hauteur de 82 euros le mégawattheure pour le terrestre, à plus de 220 euros le mégawattheure pour l’éolien marin et entre 229 et 371 euros le mégawattheure pour le photovoltaïque.

En effet, EDF se trouve dans l’obligation de racheter cette électricité à son producteur à un prix subventionné alors qu’elle revend cette électricité au prix de marché autrement appelé « prix spot ». En 2012, le prix spot moyen de base était de 46,90 euros le mégawattheure. La différence entre le « prix spot » et le prix subventionné versé au producteur d’électricité renouvelable est répercutée sur la facture d’électricité des Français‚ en particulier sur la CSPE (contribution au service public de l’électricité). En plus de cette obligation de rachat de l’électricité dite « renouvelable », EDF s’est vue contrainte par la loi dite « ARENH » (Accès régulé à l’énergie nucléaire historique) de vendre à ses concurrents aux alentours de 25 % de sa production du parc nucléaire historique au prix de 42 euros le mégawattheure.

D’un côté, on appauvrit EDF en l’obligeant à acheter très cher de l’électricité intermittente à un prix subventionné nettement supérieur au prix de marché, et de l’autre côté on l’oblige à vendre à prix cassé son électricité à des concurrents s’appropriant la marge d’EDF. De facto, EDF est prise en tenaille entre ces deux obligations et est contrainte de répercuter ce double mécanisme sur la facture des consommateurs et des entreprises. De fait‚ ces contraintes consistent tout simplement à détourner les marges bénéficiaires d’EDF, soit au profit de producteurs d’électricité renouvelable, soit de concurrents, au détriment des utilisateurs français. Disons-le clairement, derrière le prétexte de la dénucléarisation de notre pays sous couvert de transition écologique, c’est en réalité un gigantesque détournement de fonds public au profit des concurrents d’EDF qui est organisé. On a en quelque sorte privatisé les bénéfices d’EDF, tout en contribuant à nationaliser son endettement, qui reste public et devient intenable pour les Français.

Depuis des années déjà‚ les syndicats de salariés de l’entreprise publique s’inquiétaient de la situation de quasi-faillite d’EDF, pressurée par ce double mécanisme. Greenpeace‚ de son côté se frotte les mains, n’hésitant pas à attribuer cette faillite au grand carénage et espérant secrètement l’éclatement d’EDF.

Mais cette situation a aussi eu pour conséquence directe l’augmentation ininterrompue de la facture d’électricité des ménages et des entreprises. Le graphique publié par l’INSEE (voir page XX) montre parfaitement comment l’augmentation du coût de l’électricité a débuté en 2001, l’année où le ministre de l’Écologie, Yves Cochet, fixe justement les conditions de tarifs de rachat subventionnés des éoliennes. Comme ce prix de rachat subventionné est garanti jusqu’à 15 ans, tous les ans‚ les subventions des nouvelles installations viennent se surajouter à celles des anciennes installations. La Cour des comptes a d’ailleurs souligné‚ en 2018, dans un rapport au Sénat, que l’ensemble des subventions pour les éoliennes ou les panneaux photovoltaïques‚ allait peser jusqu’à 121 milliards d’euros pour les contrats signés avant 2017.

Les associations de consommateurs se sont alarmées en 2020‚ en estimant que depuis 10 ans les factures d’électricité avaient flambé. En 2021, l’association UFC-Que choisir devait ainsi dénoncer une augmentation de 50 % de la facture d’électricité du tarif réglementé de vente de l’énergie (TRV). L’association précise ainsi qu’un « ménage moyen chauffé à l’électricité au TRV aura vu passer sa facture d’électricité de 1019 euros à 1522 euros entre 2010 et 2020 ».

Les responsables de cette dérive sont bien l’obligation d’EDF de vendre à ses concurrents son électricité à prix décoté‚ mais aussi les taxes comme la CSPE (contribution au service public de l’électricité) ou le TURP (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité). Les augmentations de ces taxes sont liées au développement des énergies renouvelables puisqu’elles servent soit à subventionner les éoliennes soit à modifier le réseau électrique pour accueillir les nouvelles installations ad hoc.

En juillet 2021, les observateurs envisageaient une surchauffe de la facture d’électricité et une augmentation de 6 % au début de l’année 2022. Cette situation est inéluctable et se reproduira chaque année si rien n’est fait pour enrayer ce cercle vicieux. Cette politique a également pour conséquence de déstabiliser le réseau électrique.

Vers des coupures d’électricité à grande échelle

En effet, la diminution du nombre de centrales électriques nucléaires et leur remplacement par des énergies renouvelables conduisent au remplacement d’une source d’électricité fiable, robuste et constante par une électricité intermittente, aléatoire et non maîtrisée.

Et surtout totalement dépendante des caprices du vent et du bon vouloir du soleil.

Dans les centrales nucléaires, lorsque les techniciens vont placer les crayons dans la piscine du circuit primaire, la réaction en chaîne provoquée par le combustible à base d’uranium notamment va durer jusqu’à une année. Cela explique que les centrales nucléaires disposent (en France) d’un facteur de charge de 70 %‚ dans la mesure où elles fonctionnent sur le temps long. Les 30 % de non-production d’électricité globale correspondant en réalité à l’arrêt pour la maintenance de certains réacteurs nucléaires. Par exemple, si on prend un réacteur nucléaire en particulier, celui de Fessenheim no 1 a eu un facteur de charge de 80,5 % en 2019 et 91,3 % en 2018.

À titre de comparaison, le facteur de charge de l’ensemble des panneaux photovoltaïques installés en France a été de 14 % en 2019 selon le bilan de RTE. Il est donc de parfaite mauvaise foi de dire que les réacteurs nucléaires seraient intermittents comme le sont les éoliennes ou les panneaux photovoltaïques. Les centrales nucléaires ne produisent pas d’électricité lorsqu’elles sont à l’arrêt volontairement ou de manière programmée, tandis que les énergies dites renouvelables‚ vraiment intermittentes‚ dépendent totalement des conditions climatiques‚ changeantes par essence, aléatoires et non maîtrisables.

Le souhait de remplacer une électricité d’origine nucléaire par de l’électricité intermittente est particulièrement néfaste sur la stabilité du réseau électrique, et en particulier sur le réseau français. Dans un livre d’anticipation publié en 2017, La France dans le noir, Hervé Machenaud, qui a été l’ancien directeur de la production d’EDF et qui a quitté ses fonctions en novembre 2016, explique comment la politique actuelle allait conduire à une déstabilisation complète du réseau électrique national et européen‚ et à une multiplication des coupures d’électricité à grande échelle‚ au détriment des entreprises et des consommateurs.

Cette alerte était basée également sur des cas concrets de coupures massives intervenues dans des pays qui avaient fortement investi dans les énergies intermittentes à la place de centrales nucléaires. Le 7 juillet 2016, le sud de l’Australie, dont l’électricité provient entre 49 et 100 % de turbines éoliennes, a connu une énorme tempête qui a conduit à une panne géante et généralisée des centrales éoliennes de la région. 850000 foyers et entreprises ont été privés d’électricité‚ parfois pendant plusieurs jours. Cette coupure gigantesque avait fortement inquiété les Australiens et les opérateurs d’éoliennes avaient d’ailleurs été lourdement condamnés par les tribunaux. Un rapport parlementaire australien publié depuis lors envisage sérieusement‚ d’ailleurs‚ la possibilité de lever son moratoire sur l’électricité nucléaire afin d’envisager l’utilisation des technologies nouvelles.

Malheureusement, l’Australie n’est pas un exemple isolé et l’actualité nous dévoile de plus en plus de nouveaux cas. Ainsi‚ à l’été 2020, la Californie a connu une vague de forte chaleur qui a provoqué une importante demande d’électricité liée à l’usage des climatiseurs. Comme elle avait fait le pari des énergies renouvelables solaires et éoliennes, la faiblesse du vent en particulier l’été et l’absence de soleil la nuit a conduit à une importante coupure d’électricité dans des États-Unis considérés comme un des états leaders en matière d’énergie dite « verte ».

Quelques mois plus tard, en plein hiver, ce fut au tour du Texas, qui avait accéléré la mise en place d’installations d’éoliennes et de panneaux solaires au détriment de centrales nucléaires, de connaître une coupure d’électricité géante, due pour partie au gel des pales d’éoliennes. Tout le système électrique de l’État a été paralysé et les consommateurs ont subi une explosion du prix de l’électricité. Ce sont 4 millions de Texans qui ont été privés d’électricité avec des températures extérieures qui pouvaient atteindre jusqu’à -20 °C.

Dans un rapport de 2020, l’Agence internationale de l’Énergie (IAE) a lancé l’alerte sur la nécessité de moderniser les réseaux afin qu’ils soient plus robustes et sécurisés‚ en particulier en raison de la progression notable des énergies renouvelables comme sources d’électricité. On le voit, la dénucléarisation d’un pays comme la France au profit de sources intermittentes d’électricité serait une réelle régression. À cet égard, il faut souligner que le seul arrêt des 2 réacteurs nucléaires de Fessenheim en 2020‚ ajouté à l’arrêt de certaines centrales pour maintenance‚ a créé une véritable déstabilisation du réseau français d’électricité. Pour la première fois depuis de nombreuses années, l’hypothèse d’une coupure massive d’électricité a été évoquée par RTE (Réseau de transport de l’électricité) à l’hiver 2020-2021, ce qui a suscité l’attention de différents représentants politiques‚ dont certains membres du Sénat‚ qui s’est saisi de la question.

Ironie du sort, face à cette crainte bien réelle d’une immense coupure, EDF et RTE ont annoncé cette année-là la nécessité de la réouverture de centrales au charbon en France. Un comble lorsqu’on connaît leur impact en termes d’émissions de CO2 ! Cette situation illustre en soi la situation dans laquelle la France pourrait se retrouver si elle continuait à envisager de fermer de 17 à 25 réacteurs nucléaires supplémentaires d’ici 2035. Déstabilisation du réseau, coupures d’électricité régulières, précarité énergétique, explosion des factures, seraient autant de conséquences désastreuses pour les Français.

La population, habituée à ne pas se poser de question sur l’approvisionnement en électricité et certaine de la qualité de son service public, pourrait amèrement regretter cette politique. Il est vrai que grâce à la politique énergétique du général de Gaulle et de ses successeurs, nos concitoyens n’ont jamais été amenés à se poser la question de la remise en cause de la qualité de leur réseau électrique‚ tant ils sont habitués à une distribution optimum de leur électricité. Les citoyens doivent se saisir de cette question primordiale et vitale‚ tant pour le confort de vie de chacun que pour la qualité de notre compétitivité industrielle. Malheureusement, elle a été largement récupérée et instrumentalisée par des ONG ou des partis politiques, usant de fausses informations et instrumentalisant les peurs.

A lire aussi : L’excellent bilan carbone de l’électricité nucléaire

Extrait du livre de Fabien Bouglé, « Nucléaire : les vérités cachées, Face à l’illusion des énergies renouvelables », publié aux éditions du Rocher - Lien vers la boutique : cliquez ICI et ICI1èrede couverture

Mots-Clés : France, Allemagne, nucléaire, EDF, europe, environnement, énergie, soleil, Economie, panneaux solaires, centrale nucléaire, vérité, énergies renouvelables, Texas, données, prix du gaz, prix de l’électricité, Crise énergétique, coupures d’électricité, factures, panneaux photovoltaïques, Fabien Bouglé, factures d’électricité, vent

Thématiques - Economie Consommation

Fabien Bouglé - Fabien Bouglé est un lanceur d’alerte écologiste français. Depuis 10 ans, il dénonce le désastre écologique et financier des éoliennes. Entre 2011 et 2016, il est en lien avec le service central de prévention de la corruption du ministère de la Justice français qui dévoile le scandale de la corruption dans l’industrie éolienne. Il contribue à rendre public en 2018, le prix exorbitant de rachat de l’électricité des éoliennes en mer. A la suite de ces révélations, ce tarif a été renégocié à la baisse par le gouvernement français. Auteur de nombreuses tribunes sur les éoliennes, il a été auditionné par la commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables de l’Assemblée nationale organisée en 2019. Chef d’entreprise dans le secteur financier et culturel, Fabien Bouglé est également élu municipal.

Il est l’auteur de ’Eoliennes : la face noire de la transition écologique’ publié aux éditions du Rocher. Voir la bio »

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    CheckNews - Un rapport affirme-t-il que la baisse de la part du nucléaire à 50 % nécessitera la construction de vingt centrales à gaz ? - Par Cédric Mathiot, publié le 12 octobre 2021 à 15h06 – Document ‘liberation.fr’
    C’est ce qu’affirme dans plusieurs interviews Fabien Bouglé, auteur de plusieurs ouvrages contre les énergies renouvelables et en faveur du nucléaire. Il s’appuie sur un extrait tronqué d’un rapport de 2020, auquel il fait dire ce qu’il ne dit pas.

Photo - Landivisiau (Finistère), le 20 mars 2021 : le chantier de la centrale au gaz naturel, qui devrait être la dernière centrale thermique construite en métropole. (ANDBZ/ABACA)

Question posée le 08/10/2021

Bonjour,

Vous nous interrogez sur une déclaration de Fabien Bouglé, opposant résolu aux éoliennes, et auteur d’un récent livre défendant le nucléaire face aux énergies renouvelables (1). Dans une interview au Figaro Vox datée du 5 octobre, le militant déclare ainsi : « L’objectif des derniers gouvernements est de baisser la part du nucléaire à 50 %. […] Cette politique de baisse du nucléaire remplacé par les éoliennes est une trahison d’Etat. Le rapport du ministère de l’Ecologie “Stratégie nationale bas-carbone – Mars 2020” (page 120) dévoile que la baisse du nucléaire et le remplacement par les énergies renouvelables contraindraient notre pays à ouvrir vingt centrales aux gaz d’ici 2027 avec une augmentation notable des émissions de gaz à effet de serre. »

Une déclaration que l’on retrouve notamment dans une interview du même Fabien Bouglé, il y a trois semaines, auprès de Paris Normandie.

Une phrase utilisée hors contexte

Le rapport « Stratégie nationale bas-carbone » (SNBC), évoqué par Fabien Bouglé, décrit la feuille de route de la France pour conduire la politique d’atténuation du changement climatique. Le passage cité par le militant est bien un extrait d’une note de bas de page, page 120, d’une version datée de mars 2020 de la stratégie nationale bas-carbone. Mais le passage cité est quelque peu tronqué, et utilisé hors contexte.

Evoquant l’objectif d’une baisse à 50 % de la part d’électricité par le nucléaire à l’horizon 2035, le rapport envoie à une note que voici in extenso  : « Le gouvernement a pris acte des études menées par RTE qui montrent que la réduction de la part du nucléaire à 50 % à l’échéance de 2025, telle que prévue dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte, soulève d’importantes difficultés de mise en œuvre au regard de nos engagements en matière climatique. Malgré le développement volontariste des énergies renouvelables entrepris par le gouvernement, et du fait de la faible maturité à court terme des solutions de stockage, la France serait en effet contrainte de construire jusqu’à une vingtaine de nouvelles centrales à gaz dans les sept prochaines années pour assurer la sécurité d’approvisionnement lors des pointes de consommation, conduisant à une augmentation forte et durable de nos émissions de gaz à effet de serre. L’objectif de réduire la part du nucléaire à 50 % est confirmé par la loi énergie-climat à 2035, date compatible avec nos engagements en matière climatique. »

Il y a bien eu une mise en garde face à l’objectif d’une réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 %, mais elle concernait donc le scénario d’une réduction en 2025, tel que prévu avant 2017. Et c’est justement au regard des difficultés, explique la note, que le gouvernement a repoussé l’échéance à 2035. Cette dernière date étant, elle, jugée « compatible avec nos engagements en matière climatique », lit-on à la suite.

L’objectif 2025 abandonné

L’objectif d’une diminution de la part du nucléaire à 50 % en 2025, bien que figurant parmi les promesses de campagne d’Emmanuel Macron, avait en effet été abandonné très tôt après la présidentielle. Une décision annoncée par Nicolas Hulot dès novembre 2017, et donc justifiée par les études de RTE, figurant dans son bilan prévisionnel de 2017. L’étude d’impact du Projet de loi relatif à l’énergie et au climat, qui a donc décalé l’objectif de dix ans, explicite ainsi ce choix : « Réduire à 50 % la part de nucléaire dès 2025 aurait nécessité de construire de nouvelles centrales au gaz, en contradiction avec nos objectifs climatiques. Il est donc proposé de porter ce délai à 2035 permettant d’engager une transition réaliste et pilotée. »

En somme, contrairement à ce que suggère Fabien Bouglé, ce n’est pas l’objectif du passage de la part du nucléaire à 50 %, en lui-même, qui nécessite – selon le gouvernement – le recours à des centrales à gaz, mais la date qui avait été initialement fixée pour atteindre cet objectif. Ce qui n’est pas du tout pareil.

Interdiction d’installations thermiques fossiles

Le gouvernement entend aujourd’hui atteindre son objectif sans recours accru au gaz. Ce qui est d’ailleurs écrit noir sur blanc dans la PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie). « La loi Energie climat a fixé donc comme objectif à cette diversification progressive du mix électrique l’atteinte de 50 % d’électricité d’origine nucléaire dans le mix en 2035. Une telle évolution est cohérente avec nos engagements climatiques : elle sera réalisée sans nouveau projet de centrales thermiques à combustibles fossiles, elle ne conduira pas à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre de notre production électrique et est compatible avec la mise à l’arrêt de l’ensemble de nos centrales à charbon d’ici à 2022. »

Pour rappel, le gouvernement a d’ailleurs été actée l’interdiction de toute nouvelle grande installation thermique fossile en France, hors la centrale à cycle combiné au gaz naturel de Landivisiau, dans le Finistère. Cette dernière, dont la mise en service est prévue pour 2022, devait donc être la dernière grande installation thermique fossile dans l’hexagone. La France disposera alors de quinze centrales à gaz, en comptant Landivisiau.

Selon RTE, l’objectif d’un nucléaire à 50 % du mix énergétique en 2035 sans recours accru au gaz est envisageable. Comme en témoigne les scenarios évoqués dans le bilan prévisionnel de 2021, qui se projette à l’horizon 2030. On y lit (page 39) : « La production thermique se contracte quant à elle significativement à l’horizon 2030, et passe ainsi de 37 TWh en 2019 à moins de 25nTWh en 2030. A cet horizon, la production thermique représentera moins de 5% du mix électrique. Ces moyens thermiques pilotables deviendront essentiellement des moyens de back-up utiles pour compenser la variabilité de la production éolienne. » Le rapport prévoit en effet (page 44) un maintien en service de l’ensemble des capacités existantes au gaz, afin de conserver la sécurité d’approvisionnement. Cordialement.

(1) Nucléaire : les vérités cachées, face à l’illusion des énergies renouvelables. Editions du Rocher.

Libération - Actualité en direct, infos en France et dans le monde

Libération (journal) — Wikipédia

Source : https://www.liberation.fr/checknews/est-il-vrai-quun-rapport-affirme-que-la-baisse-de-la-part-du-nucleaire-a-50-necessitera-la-construction-de-vingt-centrales-a-gaz-20211012_64AFD3YR7BHWNC44YNGHTHAMUY/

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  • Désintox - Non, réduire le nucléaire à 50% de la production d’électricité française ne conduira pas à construire plus d’une vingtaine de centrales à gaz d’ici 2025. Publié le 15/10/2021 11:32 - Article rédigé par Désintox - Arte- France Télévisions – Document ‘francetvinfo.fr
    En 2035, le nucléaire ne devra plus représenter que 50% de la production d’électricité en France. Un objectif, fixé par la loi, qui pourrait nous conduire à devoir construire une vingtaine de centrales à gaz. C’est ce que prétend Fabien Bouglé, militant pro-nucléaire.

Selon le militant pro-nucléaire Fabien Bouglé, c’est écrit noir sur blanc dans un rapport du gouvernement. Dans le Figaro Vox, il affirme : « Le rapport du Ministère de l’Écologie “Stratégie national bas carbone de mars 2020” dévoile que la baisse du nucléaire et le remplacement par les énergies renouvelables contraindraient notre pays à ouvrir 20 centrales aux gaz d’ici 2027 avec une augmentation notable des émissions de gaz à effet de serre ».

Le rapport évoqué par Fabien Bouglé est la feuille de route de la France pour conduire la politique d’atténuation du changement climatique. L’extrait cité existe bien dans une note de bas de page mais il a été un peu transformé.

Le passage précise que RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, avait averti que l’objectif d’une réduction de la part du nucléaire à 50% de la production d’énergie en 2025 pourrait nécessiter la construction de 20 centrales à gaz. Mais la note explique que c’est en raison de cette mise en garde que le gouvernement a décidé de repousser cet objectif de 2025 à 2035. Une date que le rapport juge « compatible avec nos engagements en matière climatique ».

En résumé, ce n’est pas l’objectif d’une réduction de la part du nucléaire à 50% en lui-même, qui nécessite le recours à des centrales à gaz. Mais la date qui avait été initialement fixée pour atteindre cet objectif. Et qui a été abandonnée.

Retrouvez Désintox du lundi au jeudi, dans l’émission 28 Minutes sur Arte, présentée par Elisabeth Quin.
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Sandrine Rousseau dit-elle vrai sur le prix de l’EPR de Flamanville ?

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franceinfo junior. Éolienne ou nucléaire : les questions des enfants sur la stratégie énergétique de la France

Nucléaire : les réacteurs de poche seraient l’avenir

France 2030 : 30 milliards d’euros distribués par Emmanuel Macron

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Source : https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/desintox-non-reduire-le-nucleaire-a-50-de-la-production-d-electricite-francaise-ne-conduira-pas-a-construire-plus-d-une-vingtaine-de-centrales-a-gaz-d-ici-2025_4808543.html

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    À propos de Fabien Bouglé selon ‘atlantico.fr’
    Fabien Bouglé est un lanceur d’alerte écologiste français. Depuis 10 ans, il dénonce le désastre écologique et financier des éoliennes. Entre 2011 et 2016, il est en lien avec le service central de prévention de la corruption du ministère de la Justice français qui dévoile le scandale de la corruption dans l’industrie éolienne. Il contribue à rendre public en 2018, le prix exorbitant de rachat de l’électricité des éoliennes en mer. A la suite de ces révélations, ce tarif a été renégocié à la baisse par le gouvernement français. Auteur de nombreuses tribunes sur les éoliennes, il a été auditionné par la commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables de l’Assemblée nationale organisée en 2019. Chef d’entreprise dans le secteur financier et culturel, Fabien Bouglé est également élu municipal. Il est l’auteur de ’Eoliennes : la face noire de la transition écologique’ publié aux éditions du Rocher.

Ses contributions > à lire sur ce site : https://atlantico.fr/author/fabien-bougl-3580381

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    France - Le président Macron veut investir 1 milliard d’euros dans le nucléaire et développer des ’mini’ réacteurs SMR (Small Modular Reactor)- Europe 1avec AFP 11h28, le 12 octobre 2021, modifié à 11h35, le 12 octobre 2021 – Document ‘europe1.fr’
    Photo - Emmanuel Macron veut renforcer le nucléaire et sécuriser cette activité stratégique © STEPHANE MAHE / POOL / AFP

Comme le révélait ‘Europe 1’ le 4 octobre dernier, Emmanuel Macron compte développer les SMR, des petits réacteurs modulaires de nouvelle génération pour venir en appui dans les centrales nucléaires classiques. Le chef de l’État va donc débloquer une enveloppe d’un milliard d’euros pour mettre au point des ’technologies de ruptures’, dont ces ’mini’ réacteurs. 

Lors de la présentation de son plan ’France 2030’ mardi, Emmanuel Macron a annoncé qu’il comptait investir un milliard d’euros dans la filière du nucléaire d’ici à... 2030. Mais ce n’est pas tout. Comme le révélait Europe 1 le 4 octobre dernier, le chef de l’État compte également développer des SMR (Small Modular Reactor), des petits réacteurs modulaires nouvelle génération qui viendront en appoint dans les centrales classiques. ’L’objectif numéro un, c’est de faire émerger en France d’ici 2030 des réacteurs nucléaires de petite taille innovant avec une meilleure gestion des déchets’, a-t-il notamment déclaré. 


Des mini réacteurs qui n’existent pour l’instant... que sur le papier

À six mois de l’élection présidentielle, et alors que, selon nos informations, la précarité énergétique touche de plus en plus de Français, le nucléaire est en passe de devenir l’un des thèmes forts de la campagne. Le président a donc mis la pression sur EDF, leader de l’énergie. Mais à ce stade, ces mini réacteurs n’existent que sur le papier et le groupe n’est pas en mesure de dire avant 2022 s’il est capable d’en produire. Emmanuel Macron compte bien assumer haut et fort sa volonté de relancer la filière nucléaire.

En coulisses, tout s’organise pour lui redonner de la grandeur : les acteurs se sont engagés en faveur de la création d’une Université des Métiers du Nucléaire et une trentaine d’entreprises du secteur bénéficient du plan France Relance, un fonds de soutien aux investissements qui doit permettre de les accompagner dans leur projet.


Sécuriser une activité stratégique

Le gouvernement a aussi demandé à EDF de racheter à l’Américain General Electric l’usine de turbines Arabelle, installée dans les centrales nucléaires à Belfort. Une manière aussi de sécuriser cette activité stratégique. S’il a fermé Fessenheim et maintenu l’engagement de réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique, Emmanuel Macron, qui jusqu’ici renvoyait toute décision sur de nouveaux réacteurs au prochain quinquennat, veut désormais aller plus vite pour couper l’herbe sous le pied de la droite.

Source : https://www.europe1.fr/politique/macron-veut-investir-1-milliard-deuros-dans-le-nucleaire-et-developper-des-minis-reacteurs-4071126

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    Sciences - Les mini-réacteurs nucléaires (SMR) vont-ils conquérir le monde ? - (Lire la bio) Céline Deluzarche Journaliste - Publié le 12/10/2021 - Modifié le 14/10/2021 – Document ‘futura-sciences.com’
    Emmanuel Macron l’a confirmé lors de l’annonce de son plan France 2030 : la France va investir un milliard d’euros dans le développement de petits réacteurs modulaires (PRM) ou Small modular reactor (SMR). Moins chers à construire, plus sûrs, facilement intégrables au réseau, ces mini-réacteurs sont la parfaite alternative décarbonée aux centrales à charbon ou à gaz qui vont devoir fermer dans les prochaines années. La France, qui dispose de son propre projet baptisé Nuward, peut-elle sortir gagnante ?

Cela vous intéressera aussi : [EN VIDÉO] Tchernobyl : exploration en drone du réacteur nucléaire 5 Le drone Elios 2 de Flyability a permis aux chercheurs d’inspecter le réacteur 5 du site de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, afin de déterminer s’il y avait de l’uranium. C’est la première fois que le réacteur est étudié depuis la catastrophe d’avril 1986. © Flyability 

La course au gigantisme semble bel et bien terminée dans l’industrie nucléaire. La tendance est aujourd’hui aux « Small modular reactor » (SMR), des petits réacteurs modulaires (PRM) d’une puissance de 50 à 250 MW, soit 10 fois moins puissants qu’une centrale classique — l’EPR de Flamanvile actuellement en construction aura une puissance de 1.650 MW.

De nombreux projets sont ainsi en cours de développement dans le monde. La start-up NuScale Power, soutenue par des investisseurs privés et par le Département de l’énergie des États-Unis, a ainsi reçu l’approbation de son design par l’Autorité de sûreté américaine (NRC) en 2020. La Russie, qui vient de mettre à flot sa première centrale flottante avec deux réacteurs de 35 MW, travaille également à un concept à terre. La Corée du Sud, la Chine ou même Rolls-Royce planchent aussi sur des petits réacteurs modulaires (PRM).

Voir aussi : Les SMR, des petits réacteurs nucléaires modulaires comme alternative aux gaz à effet de serre

En France, le mini-réacteur nucléaire bénéficie du soutien d’Emmanuel Macron, qui a annoncé un investissement d’un milliard d’euros dans le nucléaire dans le plan France 2030. La France dispose de son propre projet, baptisé Nuward. Ce petit réacteur de 2 x 170 MW est le fruit d’une collaboration entre le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), EDF, Naval Group et TechnicAtome.

Voir l’illustration - Nuward, le projet de SMR développé par le CEA, EDF et Naval Group et TechnicAtome. © Nuward Consortium 

Remplacer les centrales à charbon

Alors que de nombreux projets sont à l’étude pour le nucléaire du futur, dont les réacteurs à fusion ou au thorium, les PRM ont l’avantage de fonctionner sur un concept éprouvé : l’eau pressurisée. « Globalement, un SMR [petits réacteurs modulaires, ndlrest une centrale nucléaire classique miniature, résume Jean-Michel Ruggieri, responsable du programme SMR au CEA. Ces mini-réacteurs présentent de nombreux avantages : ils peuvent être assemblés en usine, ce qui diminue le coût et la durée de fabrication, s’intègrent facilement au réseau et produisent une énergie décarbonée et facilement pilotable  ».

Zéro rejet radioactif même en cas d’accident grave

Selon l’expert, ces petits réacteurs modulaires seraient parfaitement adaptés pour le remplacement des centrales à charbon ou à gaz, qui ont une puissance similaire (autour de 250 à 400 MW). De plus, comme la puissance est plus faible, il y a moins de chaleur à évacuer en cas d’accident, ce qui fait que l’on peut utiliser des systèmes de sûreté reposant sur la convection naturelle passive, « c’est-à-dire que l’on n’a pas besoin de pompe fonctionnant à l’électricité pour refroidir la centrale », explique Jean-Michel Ruggieri. Or, c’est justement la panne du système de refroidissement qui avait notamment causé l’accident de Fukushima. Pas besoin non plus d’une énorme enceinte en béton comme pour l’EPR : une simple couverture métallique suffit à garantir un « zéro rejet radioactif » même en cas d’accident grave, certifie Jean-Michel Ruggieri.

L’Akademik Lomonosov est une centrale nucléaire flottante russe de 70 MW développée par Rosatom. © Rosatom

Production de chaleur ou d’hydrogène

Ces mini-réacteurs répondent à une vraie demande, met en avant EDF. « Au fur et à mesure que les pays vont fermer leurs centrales à charbon, ils vont devoir les remplacer par une énergie propre et fiable  », appuie Jean-Michel Ruggieri. Les éoliennes ou les panneaux solaires, qui sont des énergies intermittentes, doivent en effet impérativement être complétées par des centrales facilement pilotables, que l’on peut mettre en route rapidement en cas d’absence de vent ou de soleil. Les SMR (ou PRM) peuvent en outre apporter de l’électricité dans les régions isolées ou peu connectées au réseau. Le Canada, notamment, dispose d’un véritable plan de déploiement de SMR car il n’a pas un réseau interconnecté comme en France. Au-delà de l’électricité, les SMR peuvent également répondre à des besoins spécifiques pour l’industrie, la production de chaleur, le dessalement de l’eau de mer ou encore la fabrication d’hydrogène. Certains envisagent même des SMR pour alimenter des fermes à bitcoin !

Pas avant 2035

Même s’il s’agit d’une technologie éprouvée, les SMR doivent passer par toute une phase de certification pour valider leur design ou leurs systèmes de sécurité. Ce qui prend, au bas mot, 8 à 10 ans. Certains projets semblent toutefois plus avancés que d’autres. En juin, la Commission nationale de développement et de réforme (NDRC) a officiellement approuvé la construction d’un petit réacteur modulaire (SMR) ACP100 de démonstration à la centrale nucléaire de Changjiang dans la province de Hainan, en Chine. Le projet français Nuward ne sera lui pas disponible avant 2030 ou 2035, reconnaît Jean-Michel Ruggieri. Mais, pour l’expert, pas question de parler de retard. « Le timing est au contraire parfait, car on arrivera juste au moment où les centrales au charbon arrivent en fin de vie  ». La France ne devrait toutefois pas être la première concernée, compte tenu de sa filière nucléaire déjà bien développée. Mais Nuward vise plusieurs pays en Europe, comme la République tchèque, l’Estonie, la Pologne ou encore la Finlande. Des pays du Golfe, comme la Jordanie, seraient également très intéressés.

NuScale développe des mini-réacteurs de 75 mW pouvant être combinés jusqu’à 12 dans une centrale. © NuScale

Une énergie compétitive

Reste la question du coût. Comme la centrale est moins grosse et que le design est simplifié, la construction est évidemment beaucoup moins chère. Selon la taille et la technologie, les estimations varient entre 100 millions et 1,5 milliard d’euros, contre 24 à 26 milliards pour le projet Hinkley Point en Angleterre par exemple. NuScale avance, de son côté, des coûts d’exploitation et d’entretien inférieurs à ceux des 25 % principales grandes centrales nucléaires américaines. Mais, selon Jean-Michel Ruggieri, la différence ne devrait pas être significative.

« L’histoire du nucléaire a plutôt été d’augmenter la taille des réacteurs pour réduire le coût du kilowattheure. On tente donc de compenser la taille plus petite en cherchant une conception très modulaire et en maximisant la part qui pourrait être faite en usine  », explique dans les Échos Bernard Salha, qui dirige la R&D d’EDF.

L’avenir du nucléaire se joue pourtant peut-être sur ces fameux SMR. Car, malgré les progrès de la fusion sur le réacteur expérimental ITER, rien ne dit que cette technologie va un jour aboutir sur des réacteurs commercialisables.

Définitions associées :

Signification de ’chaleur’

L’Énergie, c’est quoi ?

Qu’est-ce que Iter ?

Un gaz : qu’est-ce que c’est ?

Définition simple de ’hydrogène’

Futura, Explorer le monde

https://www.offremedia.com/sites/default/files/vignette/article/nl1437-logo-futura.jpg

Source : https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/energie-mini-reacteurs-nucleaires-smr-vont-ils-conquerir-monde-94111/

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    Voici à quoi va servir le ‘Fonds France Nucléaire’ d’EDF et de l’État – Par Aurélie Barbaux – Le22 Octobre 2021 \ 11h30 – Document ‘usinenouvelle.com’ Réservé aux abonnés
    Le ‘Fonds France Nucléaire’, financé à part égale par EDF et l’État via le plan France Relance, est sur les rails. Il débute avec 100 millions d’euros.

Photo - © abarbaux - EDF a besoin d’entreprises plus solides pour mener à bien la prolongation à 50 ans des plus vieux réacteurs (ici Tricastin1). Le dernier numéro

À défaut d’annoncer la construction de six nouveaux réacteurs EPR, dont la décision est toujours officiellement liée au démarrage de celui de Flamanville (Manche), le gouvernement multiplie les preuves de soutien à la filière nucléaire. Emmanuel Macron a annoncé qu’un milliard d’euros du plan France 2030 sera consacré au développement d’un petit réacteur nucléaire (SMR) pour 2030 et de plusieurs familles de technologies avancées, permettant notamment une meilleure gestion des déchets. Cette manne viendra s’ajouter aux 470 millions d’euros prévus pour la filière nucléaire dans le plan France Relance.

Dans cette enveloppe de relance, 50 millions d’euros étaient déjà fléchés vers le projet de SMR français Nuward, développé par EDF, le CEA, TechnicAtome et Naval Group. 120 millions d’euros étaient aussi prévus pour la modernisation de l’outil industriel de la filière nucléaire et les innovations visant à lever les verrous technologiques, ainsi que 27 millions d’euros pour le soutien aux compétences et la formation professionnelle.

Suite à deux appels à projets, pas moins de 90 projets de modernisation de l’outil industriel, d’innovation, surtout numérique, et parfois de relocalisation, seront soutenus par l’État à hauteur de 110,5 millions d’euros. Ils représentent un montant total d’investissement pour l’industrie de près de 366 millions d’euros.

200 millions d’euros

Une enveloppe de 100 millions d’euros était également prévue pour alimenter un fonds d’investissement. Celui-ci a été lancé le 21 octobre. EDF et l’État ont annoncé avoir souscrit chacun 50 millions d’euros dans le nouveau « Fonds France Nucléaire », avec pour cible un investissement total de 200 millions d’euros à horizon 2023. Suite à un appel d’offres, c’est la société de gestion indépendante Sigefi Private Equity, filiale du groupe Siparex, qui a été choisie pour le gérer. Notamment « parce que nous avons déjà travaillé avec des entreprises de la filière nucléaire et nous sommes très présents localement », explique Pierre Bordeaux Montrieux, Partner chez Siparex.

Sur les quelque 3 000 entreprises de la filière nucléaire française, mais ne travaillant souvent qu’à 20 % pour le nucléaire, le fonds investira dans celle « possédant un savoir-faire important pour l’industrie nucléaire nationale », explique EDF dans un communiqué. Siparex en a déjà identifié « environ 400 » dans les domaines d’activité visés qui sont « principalement la robinetterie, la ventilation, la chaudronnerie et l’ingénierie », explique Romain Boisson de Chazournes, partner chez Siparex.

Consolider la filière

Le fonds ne prendra que des participations minoritaires mais occupera des places dans les organes de gouvernance, pour les aider à grandir par croissance organique ou par des acquisitions. L’objectif du fonds étant de voir les PME et ETI françaises grandir et de renforcer. EDF, chef de file de la filière depuis l’implosion d’Areva en 2015, souhaite en effet consolider une filière fragilisée par le manque de perspectives à long terme, qui hésite à investir et qui manque cruellement d’attractivité. « EDF, Orano, Framatome ou le « CEA veulent travailler avec des entreprises plus fortes », explique Pierre Bordeaux Montrieux, partner chez Siparex.

Et ce, pas uniquement dans la perspective de la construction de nouveaux réacteurs, mais également pour poursuivre le grand carénage, c’est-à-dire les visites décennales des 56 réacteurs du parc actuel et leur prolongation à 50 ans, ainsi que pour le développement de nouvelles technologies, comme l’a précisé Jean-Bernard Levy dans un message sur Twitter.

Le ’Fonds France Nucléaire’, outil commun de l’Etat et EDF, accompagnera les PME et ETI de la filière pour un #nucléaire toujours plus compétitif. Le grand carénage et d’éventuelles nouvelles centrales nécessitent un renforcement des compétences et des investissements industriels https://t.co/mMqUyfUWbI

— Jean-Bernard Lévy (@J_B_Levy) October 21, 2021

L’Usine Nouvelle : l’actualité économique, les infos

Presse - Omni

Source : https://www.usinenouvelle.com/article/voici-a-quoi-va-servir-le-fonds-france-nucleaire-d-edf-et-de-l-etat.N1152442

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F.Le bilan prévisionnel « Futurs énergétiques 2050 » par le Réseau de Transport d’Électricité (RTE)

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    Découvrir RTE, sigle du Réseau de transport d’électricité en France, avec Wikipédia
    RTE (entreprise) - Ne doit pas être confondu avec Enedis, autre filiale d’EDF s’occupant de la distribution d’électricité - Pour le réseau de transport de gaz, voir GRTgaz et Teréga.
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logo de RTE (entreprise)

Création 1er juillet 2000
Dates clés 1er septembre 2005 : transformation en S.A.
Forme juridique Société anonyme
Siège social Immeuble Window, La Défense

Drapeau de France France

Direction Xavier Piechaczyk, président du directoire depuis le 1er septembre 2020 en remplacement de François Brottes.
Actionnaires EDF : 50,1 %

Caisse des dépôts et consignations : 29,9 %

CNP Assurances : 20 %

Activité Transport d’électricité

Gestion du système électrique

Société mère EDF
Sociétés sœurs Enedis
Filiales RTE international, Arteria, Airtelis, Cirtéus, RTE Immo, INELFE (50 %), EPEX SPOT (49 %), HGRT (34 %), Coreso (17 %), Protys (12 %), JAO (5 %)
Effectif 8 878 (2018)
SIREN 444619258 [archive]1
TVA européenne FR19444619258 [archive]
Site web rte-france.com [archive]
Capitalisation Entreprise non cotée
Fonds propres 7 000 118 100 € (2018)
Dette 10 241 191 500 € (2018)
Chiffre d’affaires 4 763 334 500 € (2018)
Résultat net 514 456 900 € (2018)2

RTE, sigle du Réseau de transport d’électricité, est le gestionnaire de réseau de transport français responsable du réseau public de transport d’électricité haute tension en France métropolitaine. Sa mission fondamentale est d’assurer à tous ses clients l’accès à une alimentation électrique économique, sûre et propre. RTE connecte ses clients par une infrastructure adaptée et leur fournit tous les outils et services qui leur permettent d’en tirer parti pour répondre à leurs besoins. À cet effet, RTE exploite, maintient et développe le réseau à haute et très haute tension. Il est le garant du bon fonctionnement et de la sûreté du système électrique. RTE achemine l’électricité entre les fournisseurs d’électricité (français et européens) et les consommateurs, qu’ils soient distributeurs d’électricité ou industriels directement raccordés au réseau de transport. Plus de 105 000 km de lignes comprises entre 63 000 et 400 000 volts et 50 lignes transfrontalières connectent le réseau français à 33 pays européens, offrant ainsi des opportunités d’échanges d’électricité essentiels pour l’optimisation économique du système électrique.

NB. Les lignes à basse et moyenne tension françaises ne sont pas du ressort de RTE. Elles sont essentiellement exploitées par Enedis (anciennement ERDF, filiale de distribution électrique d’EDF), mais aussi par d’autres entreprises locales de distribution (ELD) comme Électricité de Strasbourg, l’Usine d’électricité de Metz, ou encore Gascogne Energies Services à Aire-sur-l’Adour dans les Landes…

Source de l’article complet : https://fr.wikipedia.org/wiki/RTE_(entreprise)

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    RTE publie six scénarios pour l’avenir du système électrique français à l’horizon 2050 – Document AFP paru le 08 juin 2021 - 12h02
    RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension français, publie mardi six scénarios pour l’avenir du système électrique national à l’horizon 2050, qui impliquent tous une forte hausse des énergies renouvelables, à commencer par le solaire.

RTE s’est lancé en 2019 dans cette vaste étude avec pour horizon 2050, date à laquelle la France vise la neutralité carbone. Après avoir reçu de nombreuses contributions (d’entreprises, ONG, syndicats, etc.) dans le cadre d’une consultation publique, la société a dévoilé mardi le ’cadrage’ retenu. Il en ressort six scénarios pour le mix de production, qui doivent maintenant faire l’objet d’évaluations avant publication des principaux résultats de l’étude à l’automne.

Un premier scénario (M0) prévoit un système s’appuyant à 100% sur les renouvelables en 2050, avec une sortie complète du nucléaire d’ici là. Cela suppose un rythme d’installation des énergies renouvelables poussé à son maximum, notamment pour le solaire. La faisabilité technique de ce scénario avait déjà fait l’objet d’un rapport conjoint avec l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié fin janvier. Les deux entités concluaient à sa faisabilité, à condition de remplir une série de conditions techniques strictes et cumulatives.

À l’autre bout du spectre, un autre scénario (N03) retenu par RTE imagine que le nucléaire représentera encore 50% du système électrique en 2050, à parité avec les renouvelables. Il s’appuie sur ce que la filière, à commencer par EDF, s’estime capable de faire : la construction d’environ 14 réacteurs EPR ainsi que quelques petits réacteurs modulaires (SMR). Il suppose aussi de prolonger une partie du parc nucléaire actuel. Mais même ce scénario suppose un développement très volontariste du solaire et de l’éolien.

’Tous les scénarios supposent un effort substantiel du pays sur toutes les technologies d’ENR (énergies renouvelables, NDLR), sans exception’, souligne-t-on chez RTE. Entre ces deux scénarios, quatre autres scénarios intermédiaires panachent plus ou moins nucléaire et renouvelables. Tous feront l’objet, d’ici à l’automne, d’évaluations sur trois autres critères : économique, environnemental et sociétal.

Côté consommation, RTE a retenu une hypothèse d’environ 645 térawattheures par an dans le « cadre de référence » à l’horizon 2050, en nette hausse par rapport à aujourd’hui (460 TWh en 2020). L’avenir suppose en effet un recours plus important à l’électricité au détriment des énergies fossiles, par exemple pour la mobilité, ainsi que pour la production d’hydrogène. RTE a cependant retenu plusieurs variantes (sobriété, réindustrialisation forte, plus d’hydrogène...) en fonction desquelles la consommation pourrait aller de 550 à 770 TWh.

Accéder à la synthèse « Futurs énergétiques 2050 » de RTE

Tous droits de reproduction et de représentation réservés – © Agence France-Presse

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    Futurs énergétiques 2050 de la France - Le Mercredi 9 juin 2021
    Photo - Crédits : Hugues-Marie Duclos / Terra

À la demande du Gouvernement, le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité (RTE) réalise une étude sur des scénarios de mix de production à l’étude permettant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, intitulée « Futurs énergétiques 2050 ».
RTE en a publié, mardi 8 juin, les résultats de la phase I relative au cadrage et la caractérisation des scénarios. Le rapport dresse le bilan de la consultation publique menée sur les projets de scénarios de production d’électricité étudiés et présente les six scénarios retenus à l’issue.

Deux grandes phases

Lancée mi-2019, l’étude comporte deux grandes phases. La première, dédiée au cadrage de l’étude et à la caractérisation des scénarios, s’est déroulée en 2019 et 2020, avec 6 réunions plénières et plus de 30 groupes de travail. La seconde phase, en cours, porte sur les échanges autour des résultats et la finalisation de l’étude.

Étapes 2021

27 janvier 2021 : publication du rapport RTE-AIE sur la faisabilité technique d’un système à haute proportion en énergies renouvelables.

27 janvier-5 mars 2021 : lancement de la consultation publique sur les scénarios.

8 juin 2021 : synthèse des enseignements de la consultation publique et finalisation de la phase de cadrage.

Automne 2021 : publication des principaux résultats de l’étude « Futurs énergétiques 2050 ».

Consultation publique

La consultation publique organisée du 27 janvier au 5 mars 2021 a permis d’évaluer les scénarios envisagés de production et de consommation électrique qui seront plus précisément décrits selon quatre axes :

  • technique,
  • économique,
  • environnemental,
  • sociétal.
    Il a également été décidé qu’un conseil scientifique fournira un avis indépendant sur les travaux réalisés dans la phase II de l’étude.

4.000 contributions reçues lors de la consultation publique

Six scénarios

À la suite de la consultation publique, le cadre d’étude a évolué pour retenir 6 scénarios de mix électrique :

  • trois scénarios prévoyant à terme un système 100 % énergies renouvelables et une sortie du nucléaire en 2050 ou en 2060 ;
  • trois scénarios « énergies renouvelables + nucléaire ».
    L’étude comprend également un volet dédié à l’estimation de la consommation d’électricité à long terme, déclinée selon différentes hypothèses.

La seconde phase de l’étude « Futurs énergétiques 2050 » doit s’achever à l’automne 2021 avec la publication des principaux résultats.

En savoir +

Futurs énergétiques 2050. Bilan de la Phase I. Synthèse et enseignements issus de la consultation publique

Sur le même thème :

Briefing presse sur le projet de loi mettant fin à la recherche et à l’exploitation des hydrocarbures

Première assemblée de l’Alliance solaire internationale

Ministère de la Transition écologique : Accueil -Actualités Presse Ministère Politiques publiques Mentions légales FAQ Contact Accessibilité : en conformité partielle Service Acceo - Flux RSS - Ministère de la Transition écologique (Ouvrir dans une nouvelle fenêtre)

Ministère de l&#39 ;Écologie (France) — Wikipédia

Source : https://www.ecologie.gouv.fr/futurs-energetiques-2050-france

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    RTE - Xavier Piechaczyk - Scénarios prospectifs pour atteindre la neutralité carbone en 2050 - CNE 2021- Vidéo 48:18 - 19 octobre 2021 - France Énergie Éolienne
    Présentation par Xavier Piechaczyk, Président du directoire de RTE, de la méthodologie et des enjeux des scénarios de mix de production à l’étude permettant d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 : ’Futurs énergétique 2050’ Quelle place pour l’éolien et les énergies renouvelables ? Quels défis devons-nous relever ? Retrouvez toutes les informations sur l’éolien en France sur https://fee.asso.fr

Source : https://www.youtube.com/watch?v=_lMUJYpX_zI

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    Rapport sur la Transition énergétique - ’Futurs énergétiques 2050’ - Consommation et production : les chemins de l’électricité de RTE pour la neutralité carbone - 18.10.2021 – Communiqué de RTE avec vidéo
    RTE publie les principaux enseignements de son étude prospective « Futurs Energétiques 2050 ». Elle analyse les évolutions de la consommation et compare les six scénarios de systèmes électriques qui garantissent la sécurité d’approvisionnement, pour que la France dispose d’une électricité bas-carbone en 2050. Ce travail est inédit dans son ampleur et par le niveau de concertation qu’il a nécessité.

Retrouvez des principaux enseignements de l’étude présentés par Xavier Piechaczyk, Président du Directoire et Thomas Veyrenc, Directeur Exécutif en charge du pôle Stratégie, Prospective et Evaluation, à l’occasion d’une conférence de presse le lundi 25 octobre 2021 à 10h30.

Le direct de la conférence de presse est accessible au lien Youtube ci-dessous :

Illustration de l’annonce

NB1 : Si vous visionnez le direct de la conférence de presse depuis un pc professionnel, il est possible que le pare-feu de votre entreprise bloque la retransmission. Vous pouvez y accéder en basculant sur un pc personnel ou en passant sur votre téléphone mobile en 4G.

NB2 : le rapport complet sera disponible en fin de journée

Photo : Xavier Piechaczyk Président du Directoire

La France doit simultanément faire face à deux défis : d’une part produire davantage d’électricité en remplacement du pétrole et du gaz fossile et, d’autre part renouveler les moyens de production nucléaire qui vont progressivement atteindre leur limite d’exploitation d’ici 2060. La question est alors : avec quelles technologies produire cette électricité totalement décarbonée ? Energies renouvelables et/ou nouveau nucléaire et dans quelles proportions ? L’étude « Futurs énergétiques 2050 » de RTE a vocation à documenter et analyser les options de mix électriques, leurs avantages, leurs inconvénients, leurs impacts et leurs conséquences. C’est essentiel pour éclairer le débat public.

Les enseignements de l’étude 

Atteindre la neutralité carbone implique une transformation de l’économie et des modes de vie, et une restructuration du système permettant à l’électricité de remplacer les énergies fossiles comme principale énergie du pays.

Sur la consommation 

1) Agir sur la consommation grâce à l’efficacité énergétique, voire la sobriété est indispensable pour atteindre les objectifs climatiques ;

2) La consommation d’énergie va baisser mais celle d’électricité va augmenter pour se substituer aux énergies fossiles ;

3) Accélérer la réindustrialisation du pays, en électrifiant les procédés, augmente la consommation d’électricité mais réduit l’empreinte carbone de la France ;

Sur la transformation du mix électrique

4) Atteindre la neutralité carbone est impossible sans un développement significatif des énergies renouvelables ;

5) Se passer de nouveaux réacteurs nucléaires implique des rythmes de développement des énergies renouvelables plus rapides que ceux des pays européens les plus dynamiques ;

Sur l’économie 

6) Construire de nouveaux réacteurs nucléaires est pertinent du point de vue économique, a fortiori quand cela permet de conserver un parc d’une quarantaine de GW en 2050 (nucléaire existant et nouveau nucléaire) ;

7) Les énergies renouvelables électriques sont devenues des solutions compétitives. Cela est d’autant plus marqué dans le cas de grands parcs solaires et éoliens à terre et en mer :

8) Les moyens de pilotage dont le système a besoin pour garantir la sécurité d’approvisionnement sont très différents selon les scénarios. Il y a un intérêt économique à accroître le pilotage de la consommation, à développer des inter-connexions et du stockage hydraulique, ainsi qu’à installer des batteries pour accompagner le solaire. Au-delà, le besoin de construire de nouvelles centrales thermiques assises sur des stocks de gaz décarbonés (dont l’hydrogène) est important si la relance du nucléaire est minimale et il devient massif – donc coûteux - si l’on tend vers 100% renouvelables ;

9) Dans tous les scénarios, les réseaux électriques doivent être rapidement redimensionnés pour rendre possible la transition énergétique ;

Sur la technologie 

10) Créer un « système hydrogène bas-carbone » performant est un atout pour décarboner certains secteurs difficiles à électrifier, et une nécessité dans les scénarios à très fort développement en renouvelables pour stocker l’énergie ;

11) Les scénarios à très hautes parts d’énergies renouvelables, ou celui nécessitant la prolongation des réacteurs nucléaires existants au-delà de 60 ans, impliquent des paris technologiques lourds pour être au rendez-vous de la neutralité carbone en 2050 ; 

12) La transformation du système électrique doit intégrer dès à présent les conséquences probables du changement climatique, notamment sur les ressources en eau, les vagues de chaleur ou les régimes de vent ;

Sur l’espace et l’environnement 

13) Le développement des énergies renouvelables soulève un enjeu d’occupation de l’espace et de limitation des usages. Il peut s’intensifier sans exercer de pression excessive sur l’artificialisation des sols, mais doit se poursuivre dans chaque territoire en s’attachant à la préservation du cadre de vie ;

14) Même en intégrant le bilan carbone complet des infrastructures sur l’ensemble de leur cycle de vie, l’électricité en France restera très largement décarbonée et contribuera fortement à l’atteinte de la neutralité carbone en se substituant aux énergies fossiles ;

15) L’économie de la transition énergétique peut générer des tensions sur l’approvisionnement en ressources minérales, particulièrement pour certains métaux, qu’il sera nécessaire d’anticiper ;

Généraux 

16) Pour 2050, le système électrique de la neutralité carbone peut être atteint à un coût maîtrisable pour la France ;

17) Pour 2030 : développer les énergies renouvelables matures le plus rapidement possible et prolonger les réacteurs nucléaires existants dans une logique de maximisation de la production bas-carbone augmente les chances d’atteindre la cible du nouveau paquet européen « -55% net » ;

18) Quel que soit le scénario choisi, il y a urgence à se mobiliser.

Futurs énergétiques 2050 - les publications disponibles :

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Source : https://www.rte-france.com/actualites/futurs-energetiques-neutralite-carbone-2050-principaux-enseignements

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    Le gouvernement français s’engage pour un éolien « responsable »- Par Eric De La Chesnais - Publié le 05/10/2021 à 09:47, Mis à jour le 06/10/2021 à 18:18 – Document ‘lefigaro.fr’
    L’an dernier, l’éolien a assuré 7,9% de la production électrique nationale (contre 6,3% en 2019), ce qui en fait la 3e source derrière le nucléaire. Francois / stock.adobe.com

Consciente de leur impopularité croissante, la ministre de la Transition écologique veut maîtriser les projets.

Recyclage des éoliennes, bridage sonore, réduction de l’impact lumineux. Telles sont trois des dix mesures annoncées ce mardi par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui veut assurer « un développement maîtrisé et responsable de l’éolien ». Le gouvernement se devait de réagir face à la montée croissante des anti-éoliens. Même si l’image des éoliennes reste positive au sein de l’opinion publique (63%) selon le dernier sondage Odoxa-Backbone Consulting, réalisé pour Le Figaro fin septembre, leur cote de popularité a baissé de 17 points en deux ans.

À lire aussi Crise de l’énergie : le livre choc qui réhabilite le nucléaire face à l’éolien

Par ailleurs, toujours d’après cette enquête, les Français sont désormais majoritaires (53 %) à ne pas vouloir de mâts à côté de chez eux. « Je sais bien que l’installation de nouveaux parcs d’éoliennes ne se fait pas toujours sans critiques, voire contestations locales, a reconnu la ministre devant des industriels de la filière. Il faudrait être aveugle et sourd pour les ignorer. »

Contrôle du bruit

Désireux d’apporter une réponse aux nombreuses inquiétudes des riverains quant au démantèlement des parcs arrivant en fin de vie, le plan prévoit également « une excavation complète des fondations » et l’installation de « pales 100% recyclables ». « C’est une mesure intéressante. Jusque-là les pouvoirs publics avaient omis ce point », commente Fabien Bouglé (1), porte-parole du collectif Touche pas à nos îles, opposé à l’implantation de parcs éoliens au large d’Yeu et Noirmoutier. « Il aurait fallu aller plus loin ; c’est-à-dire obliger des promoteurs à provisionner dans leurs comptes le vrai coût du recyclage de l’éolien. Lorsque l’éolien ne sera plus subventionné, ces sociétés, dont la plupart sont capitalisées, feront faillite et c’est le contribuable qui paiera le recyclage », estime-t-il.

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Pour lutter contre les nuisances sonores, grief souvent mis en avant par les voisins de mâts tournant à plein régime, le gouvernement prévoit « un contrôle systématique du bruit à partir du 1er janvier 2022 ». Dans les cas où les seuils autorisés par la loi sont dépassés, « le plan de bridage peut aller jusqu’à la mise à l’arrêt du parc ». « C’est de la poudre aux yeux, c’est le promoteur qui a la main sur les sociétés qui font ces mesures, comme on peut le constater à Échauffour », déplore Jean-Louis Butré, président de la Fédération environnement durable.

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Pour réduire l’impact lumineux la nuit, « l’orientation des lumières vers le ciel sera généralisée à compter de fin 2021 ». « Les interventions pour équiper l’ensemble des 9000 mâts français débuteront dès cette fin d’année, assure Barbara Pompili. C’est indispensable pour la sécurité aérienne, mais il est clair que cet effet “guirlande de Noël” peut s’avérer insupportable lorsqu’on n’a plus jamais accès à la nuit noire. »

Le plan prévoit aussi la création d’un médiateur de l’éolien, la création d’un fond de sauvegarde du patrimoine financé par les industriels et une cartographie de zones propices à l’éolien. « Ce sont des mesures sans grande portée », assure Jean-Louis Butré.

(1) Auteur du livre «  Éoliennes. La Face noire de la transition écologique » (Éditions du Rocher).

L’installation de nouveaux mâts marque le pas en 2020

La France a vu s’installer 477 nouvelles éoliennes en 2020, selon le rapport publié lundi par France énergie éolienne (FEE). Cela représente une puissance supplémentaire de 1,3 gigawatt (GW, soit environ autant qu’un réacteur nucléaire). Au total, le pays compte environ 18 GW à mi-2021. Mais ce rythme d’installation reste insuffisant pour tenir les objectifs du pays fixés dans la programmation pluriannuelle de l’énergie.

L’an dernier, l’éolien a assuré 7,9 % de la production électrique nationale (contre 6,3 % en 2019), ce qui en fait la troisième source derrière le nucléaire (67 %) et l’hydroélectricité. « Les énergies renouvelables ne sont pas une option, plaide Nicolas Wolff, président de la FEE. Il ne faut pas opposer éolien et nucléaire, nous avons besoin de toutes les énergies bas carbone pour électrifier les usages émetteurs de CO2. En dix ans, nous aurons besoin de 20% d’électricité en plus. »

La rédaction vous conseille

Le Figaro - Actualité en direct et informations en continu

Dispositif Lefigaro.fr pour le 1er débat de la primaire - L&#39 ;ADN

Source : https://www.lefigaro.fr/flash-eco/eolien-en-france-croissance-insuffisante-par-rapport-aux-objectifs-20211005

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    La réaction de Greenpeace France au rapport de RTE sur le mix électrique - Publié le 25 octobre 2021 par ‘greenpeace.fr’
    Nucléaire

Le gestionnaire du Réseau de Transport d’Électricité (RTE) a rendu public ce matin son bilan prévisionnel « Futurs énergétiques 2050 » portant sur les différentes options qui s’offrent à la France pour faire évoluer son mix électrique dans la perspective d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Très attendu, ce rapport présente plusieurs scénarios visant à éclairer les décisions politiques, dont trois qui démontrent que le 100% renouvelable est possible.
Pour ‘Greenpeace France’, cela prouve non seulement que le nucléaire n’est pas un mal nécessaire, mais aussi que, quelle que soit l’option retenue, les énergies renouvelables devront être développées massivement pour répondre à l’urgence climatique.

Aujourd’hui, le seul EPR français coûte au minimum 19 milliards d’euros et son temps de construction est d’au moins 15 ans : d’énormes incertitudes demeurent donc sur la faisabilité industrielle de construction de nouveaux EPR ainsi que sur le coût et le financement du nucléaire. Le choix du nucléaire ne s’impose ni par son coût ni par sa fiabilité : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit, auquel les citoyennes et les citoyens doivent prendre part.

Un débat démocratique essentiel

‘Greenpeace France’ réclame un véritable débat démocratique sur ce choix de société, qui replace enfin les citoyens et citoyennes au centre des décisions politiques concernant la transition énergétique.

« Il n’est plus possible que la transition énergétique se décide en petit comité entre Bercy, l’Elysée et les géants du nucléaire. Les citoyens et citoyennes doivent devenir de véritables acteurs de la transition énergétique, ils ne sont pas des pions à qui on impose des décisions », commente Nicolas Nace, chargé de campagne Transition énergétique à Greenpeace France.

La transition doit se recentrer sur une approche à la fois pragmatique et démocratique. Le fiasco international de l’EPR a montré que le nucléaire n’est pas une solution fiable pour la transition énergétique ou la lutte contre le changement climatique. Par ailleurs, les énergies renouvelables offrent la possibilité d’impliquer les citoyens et citoyennes.

Des coûts aux ordres de grandeur comparables

RTE a privilégié un financement des nouvelles centrales nucléaires porté à bout de bras par l’Etat : il devra prendre les risques financiers et bénéficier d’un contexte législatif européen favorable. En prenant en compte l’incertitude liée à ces hypothèses, les différents scénarios relèvent des mêmes ordres de grandeur en termes de coûts : il n’y a pas véritablement d’avantage économique du nucléaire.

Par ailleurs, le scénario le moins cher développé par RTE implique la construction de 14 EPR, une impossibilité industrielle car elle implique le démarrage de deux EPR tous les 5 ans. «  A l’heure où on se demande si l’industrie nucléaire est encore capable de construire un seul réacteur, parier sur 14 EPR reviendrait à condamner la transition énergétique et la lutte contre les changements climatiques au même fiasco que l’EPR de Flamanville », constate Nicolas Nace.

«  Miser sur un scénario 100% renouvelable et sobre pour les décennies à venir est un choix raisonnable et bénéfique pour l’intérêt général. De fait, cela permettrait à la fois de rompre avec l’opacité, le centralisme et les risques inhérents au nucléaire, mais de limiter les coûts de l’électricité avec une politique de sobriété ambitieuse. Dans une période où nos sociétés sont menacées par de multiples crises – de l’urgence climatique à la hausse des tarifs de l’énergie -, sur une planète aux ressources finies, nous n’avons d’autre choix que d’investir massivement dans les énergies renouvelables et d’adopter une trajectoire de sobriété », conclut Nicolas Nace.

Mots clefs : #énergies renouvelables #EPR #Flamanville #Nucléaire

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Fichier:Greenpeace logo.svg — Wikipédia

Source : https://www.greenpeace.fr/espace-presse/rapport-de-rte-sur-le-mix-electrique-reaction-de-greenpeace-france/

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    Nucléaire, énergies renouvelables... Ce qu’il faut retenir du rapport de RTE sur l’avenir de l’électricité en France à l’horizon 2050 - Article rédigé par franceinfo France Télévisions - Publié le 25/10/2021 16:05 - Mis à jour le 25/10/2021 20:59
    Le gestionnaire du Réseau de transport électrique français a dévoilé lundi six scénarios pour atteindre la neutralité carbone dans la production d’électricité d’ici à trente ans. Ce document, intitulé ’Futurs énergétiques 2050’, doit servir de base au gouvernement. 

Photo - Un parc éolien en Occitanie, le 15 septembre 2021. (THOMAS BARON / HANS LUCAS / AFP)

Deux ans de travaux, 40 réunions techniques, 9 groupes de travail pour répondre à une question : comment sortir complètement des énergies fossiles d’ici 2050 ? C’est le sens de l’épais rapport que RTE a posé sur le bureau du gouvernement, lundi 25 octobre. Le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité propose six scénarios pour faire évoluer notre système de production électrique pour les trente années à venir, et ainsi lutter contre le dérèglement climatique. Franceinfo vous résume ce qu’il faut en retenir.

Six scénarios pragmatiques pour une neutralité carbone en 2050

A l’intérieur de ce rapport, intitulé ’Futurs énergétiques 2050’, on trouve six scénarios possibles pour la future production électrique du pays, avec une part de nucléaire et/ou d’énergies renouvelables variable selon les cas. Cela va du 100% renouvelables en 2050 à un développement ’volontariste’ du nucléaire. 

Les trois premiers scénarios font la part belle aux énergies renouvelables. Le premier (100% d’énergies renouvelables en 2050) suppose une sortie totale du nucléaire avec un rythme de développement du photovoltaïque, de l’éolien et des énergies marines ’poussés à leur maximum’.

Les deuxième et troisième options, toujours sans construction de nouveaux EPR, conservent une part de nucléaire provenant des réacteurs déjà existants. 

A l’inverse, les trois autres scénarios penchent plutôt vers la création de nouveaux réacteurs de nouvelle génération (EPR2), associés dans tous les cas à une progression des énergies renouvelables. Deux d’entre eux imaginent une part minoritaire mais significative du nucléaire dans le bouquet français en 2050, avec respectivement 8 EPR ou 14 nouveaux EPR lancés.

Un dernier scénario imagine enfin 14 EPR ainsi que des petits réacteurs, et la prolongation d’une partie du parc existant au-delà de soixante ans, permettant d’avoir encore 50% de nucléaire en 2050.

Tous ces cas de figure répondent à deux conditions préalables : assurer la sécurité d’approvisionnement du système électrique français et atteindre la neutralité carbone en 2050. ’Chaque scénario simule l’équilibre entre consommation et production à chaque heure de chaque jour et de chaque année pendant trente ans, tout en prenant en compte les critères météorologiques’, rapporte Le Monde.

Précision importante : RTE ne prend pas partie pour une option plutôt qu’une autre. Il se contente de présenter ’leurs avantages, leurs inconvénients, leurs impacts et leurs conséquences’  pour l’environnement et pour la société, souligne Xavier Piechaczyk, le président du directoire. Autrement dit, l’entreprise décrit pour chaque scénario sa faisabilité technique et économique. ’Tous ces chemins sont possibles, même si certains sont plus difficiles ou incertains’, se permet-il simplement de juger.

Les énergies renouvelables doivent significativement être développées (mais elles coûtent cher)

Les auteurs du rapport l’écrivent noir sur blanc : atteindre la neutralité carbone ’est impossible sans un développement significatif des énergies renouvelables’. En clair, même le scénario de développement le plus massif du nucléaire ne pourra pas se faire sans un essor important des renouvelables. Dans trente ans, la filière nucléaire ne sera pas en mesure de proposer une capacité de production supérieure à 50 gigawatts. Pour s’en sortir, il faudra alors multiplier par sept la capacité solaire et par 2,5 l’éolien. ’Si nous voulons être à l’heure des objectifs climatiques en 2030 puis 2050, à un coût maîtrisé et sans prendre le risque d’être exposé à des technologies encore peu matures, nucléaire et énergies renouvelables devront s’entendre dans les prochaines années’, défend Xavier Piechaczyk dans les colonnes de L’Express.

Une nuance toute de même : même si les coûts des renouvelables ont fortement baissé, les experts de RTE mettent en garde sur le ’coût complet’ de chaque énergie. Ils rappellent notamment que le solaire ou l’éolien nécessitent des investissements plus importants pour les réseaux électriques (car ils sont plus éparpillés) et pour la flexibilité (car ils ne produisent pas en permanence), avec le besoin, par exemple, de davantage de stockage et de centrales thermiques d’appoint à hydrogène ou biométhane.

Le nucléaire reste malgré tout indispensable

Le rapport devrait conforter les partisans de l’atome. Se passer totalement du nucléaire ajouterait ’une contrainte très forte sur l’atteinte de la neutralité carbone’ (page 29 du rapport). Surtout, et c’est une nouveauté, le rapport conclut que le nucléaire reste une voie moins onéreuse que de compter sur les seules énergies renouvelables pour atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle, comme la France s’y est engagée aux côtés de dizaines de pays. Ainsi, ’construire de nouveaux réacteurs nucléaires est pertinent’ du point de vue économique, peut-on lire dans le texte de 600 pages. 

’Les scénarios comprenant de nouveaux réacteurs nucléaires apparaissent plus compétitifs.’

Les experts de RTE dans leur rapport ’Futurs énergétiques 2050’

L’écart est de l’ordre de 10 milliards d’euros par an entre un scénario avec de nouveaux réacteurs nucléaires (14 EPR) et un autre sans ces derniers, posant le postulat du développement de grands parcs renouvelables. Le fossé se creuse même à quelque 20 milliards par an si l’on compare cette option nucléaire à une autre faisant le pari d’un développement ’diffus’ des renouvelables, avec notamment un fort recours au solaire installé sur les toitures. 

Il y a urgence à agir

Quel que soit le scénario privilégié par le gouvernement, quel que soit le ratio nucléaire-renouvelables choisi, une chose est en revanche certaine, répètent les auteurs du rapport : ’il y a urgence à se mobiliser’. ’La crise climatique nécessite d’aller beaucoup plus vite durant la prochaine décennie que pendant celle qui précède, tout en garantissant une adhésion de la société aux objectifs et aux mesures engagées et en ne se limitant pas à transférer les émissions hors de France’, peut-on lire (page 60)

Le patron de RTE va même plus loin, toujours dans L’Express  : ’Il y a urgence à décarboner nos usages, il y a urgence à électrifier l’économie car cela sert la décarbonation. Il y a aussi urgence à prendre les orientations sur notre futur mix électrique. Car plus tôt ces orientations seront prises, plus vite nous serons en ordre de marche vers nos objectifs climatiques.’

’Si on ne les prend pas maintenant, on aura probablement du mal à être au rendez-vous de la neutralité carbone à horizon 2050, ou encore de la réduction des émissions de 55% d’ici 2030, que prévoit l’Union européenne.’ - Xavier Piechaczyk, patron du directoire de RTE à ’L’Express’

En plein débat sur le pouvoir d’achat, cette conclusion aura évidemment une résonnance particulière. RTE conclut que ’le système électrique de la neutralité carbone peut être atteint à un coût maîtrisable pour la France’. Concrètement, il se traduirait par une augmentation de l’ordre de 15% pour un mégawattheure (MWh) électrique. 

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Source : https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/nucleaire-energies-renouvelables-ce-qu-il-faut-retenir-du-rapport-de-rte-sur-l-avenir-de-l-electricite-en-france-a-l-horizon-2050_4820945.html

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33bis.
Scénarios RTE : face à l’urgence climatique, les énergies renouvelables sont le socle incontournable de la décarbonation de la France - Paris, le 25 octobre 2021 – Communiqué de presse du ‘syndicat-energies-renouvelables.fr’

Le gestionnaire de réseaux de transport français, RTE, a présenté ce matin ses scénarios « Futurs énergétiques 2050 » avec un message très clair : pour décarboner notre système énergétique tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement, les énergies renouvelables devront couvrir au minimum 50 % de notre consommation
d’électricité en 2050.

En démontrant que les énergies renouvelables électriques constitueront le socle de notre futur système énergétique, les scénarios présentés par RTE actent un changement de paradigme majeur, dans lequel les énergies renouvelables joueront un rôle essentiel pour réduire la dépendance de notre pays aux énergies fossiles.

Alors que les énergies fossiles représentent encore 63 % de notre consommation d’énergie globale, un usage accru de l’électricité permettra de les substituer et ainsi de protéger le pouvoir d’achat des Français. Parce qu’elles permettent de produire à un prix connu à l’avance, les énergies renouvelables protégeront également nos entreprises et notre tissu industriel contre la volatilité des prix des énergies fossiles. Les scénarios de RTE montrent d’ailleurs qu’une plus forte industrialisation de notre pays impliquera nécessairement d’utiliser une part encore plus importante d’énergies renouvelables.

Pour Jean-Louis Bal, Président du SER : “Le travail colossal réalisé par RTE montre de façon incontestable que nous sommes face à une urgence absolue si nous voulons atteindre la neutralité carbone en 2050. Notre filière industrielle est d’ores et déjà mobilisée pour y répondre, et appelle désormais le Président de la République à tout mettre en œuvre pour engager dès à présent une accélération majeure du développement des énergies renouvelables, électriques et thermiques, afin de placer notre pays sur la bonne trajectoire. Le premier rendez-vous à ne pas rater est l’étape
intermédiaire de 2030, date à laquelle, comme le prévoit la loi, 40% de notre production électrique devra provenir d’énergies renouvelables. Débattre d’objectifs à 2050 est vain si nous ne sommes pas capables d’atteindre ceux fixés
pour 2030 ».

Contacts presse : Gilles CORMAN : Gilles.corman@enr.fr - 06 73 88 71 18 - Julie CHAOUAT : jchaouat@lebureaudecom.fr - 06 84 38 12 21

Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) regroupe plus de 400 adhérents, représentant un secteur générant plus de 150.000 emplois. Elle est l’organisation professionnelle qui rassemble les industriels de l’ensemble des filières énergies renouvelables : bois-énergie, biocarburants, éolien, énergies marines, gaz renouvelables, géothermie et pompes à chaleur, hydroélectricité, solaire et valorisation énergétique des déchets. Le SER a pour mission de défendre les droits et les intérêts de ses membres et de resserrer les liens qui les unissent, notamment pour développer la filière industrielle des énergies renouvelables en France et promouvoir la création d’emplois et de valeur ajoutée sur le territoire national.

Syndicat des énergies renouvelables : Accueil

Accueil - Syndicat des énergies renouvelables

Source : https://www.syndicat-energies-renouvelables.fr/wp-content/uploads/presse/cp-scenarios-2050_vdef.pdf

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G. Accès à quelques documents de l’ONU / climat et environnement

34.
L’actualité mondiale : un regard humain avec l’ONU - ONU Info Haut du formulaire

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Recherche avancée

La hausse des concentrations de gaz à effet de serre compromet la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris, selon l’OMM

25 octobre 2021 Climat et environnement

Une fois encore, la quantité de gaz à effet de serre qui piègent la chaleur dans l’atmosphère a atteint un sommet l’an dernier et le taux d’augmentation annuel a dépassé la moyenne de la période 2011-2020. La tendance s’est poursuivie en 2021, d’après le Bulletin sur les gaz à effet de serre que publie l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Le transport durable est la clé du virage vers l’énergie verte, selon le chef de l’ONU

14 octobre 2021 Climat et environnement

Alors que le transport mondial est à la croisée des chemins, des dirigeants gouvernementaux, des experts de l’industrie et des groupes de la société civile sont réunis à Beijing, en Chine, pour une conférence visant à tracer la voie vers un avenir plus durable pour le secteur et une plus grande action climatique en général.

Les infrastructures sont responsables de 79% de toutes les émissions de gaz à effet de serre (PNUE/UNOPS)

13 octobre 2021 Climat et environnement

Un nouveau rapport, publié en amont de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) de 2021, appelle à un changement radical dans la façon dont les gouvernements planifient, fournissent et gèrent les infrastructures.

Le chef de l’ONU appelle à une action audacieuse pour mettre fin à la « guerre suicidaire contre la nature »

12 octobre 2021 Climat et environnement

Avec plus d’un million d’espèces menacées d’extinction, les pays doivent s’efforcer maintenant d’assurer un avenir durable aux personnes et à la planète, a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, aux dirigeants participant à la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité, qui s’est ouverte lundi à Kunming, en Chine.

Climat : l’OMS et les personnels de santé appellent à l’action pour assurer une reprise post Covid-19 durable

11 octobre 2021 Santé

Les pays doivent prendre des engagements nationaux ambitieux en matière de climat s’ils veulent assurer une reprise saine et écologique après la pandémie de Covid-19, alerte lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Un mois avant la Conférence sur le climat à Glasgow, Guterres appelle à restaurer l’esprit de Paris

30 septembre 2021 Climat et environnement

A un mois de la Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP26, à Glasgow, au Royaume-Uni, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a encouragé les Etats membres à restaurer l’esprit qui avait permis d’obtenir la signature de l’Accord de Paris en 2015.

Climat : le chef de l’ONU encourage les jeunes réunis en sommet à Milan à faire entendre leur voix

28 septembre 2021 Climat et environnement

A un mois de la Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP26, à Glasgow, en Ecosse, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a encouragé les jeunes à faire entendre leur voix et demander des comptes aux dirigeants du monde.

La Semaine africaine du climat a pour objectif de créer un élan régional avant la COP 26

27 septembre 2021 Climat et environnement

Les sessions thématiques virtuelles de la Semaine africaine du climat 2021 ont démarré lundi avec des appels à l’action lancés par les principales voix de la région. 

« L’adolescence de l’humanité touche à sa fin », déclare le Premier ministre britannique

23 septembre 2021 À l’ONU

Dans son discours prononcé mercredi soir lors du débat de haut niveau à l’Assemblée générale des Nations Unies, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a déclaré qu’il était temps pour l’humanité de grandir et d’assumer la responsabilité des dommages que nous infligeons à la planète.

Il faut intensifier les efforts pour éviter les effets dévastateurs du changement climatique - Guterres

23 septembre 2021 Climat et environnement

Attirant l’attention sur le récent rapport « profondément alarmant » du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré jeudi qu’« une action climatique beaucoup plus audacieuse est nécessaire » pour maintenir la paix et la sécurité internationales.

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Actualités à suivre : COP26 à Glasgow, Écosse – Du 1er au 10/11/2021

Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC – COP 26) - Date de l’événement : 01 novembre 2021 - 09:00 - Lieu : Glasgow, Écosse - Photo - Glasgow Stock Image

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Parmi les événements parallèles figure un dialogue sur la stratégie « de la ferme à la table ». Celui-ci a pour but de réunir des représentants de diverses communautés agricoles, villes, États et régions, et d’offrir un espace pour un dialogue constructif sur l’alimentation et le changement climatique, améliorer la compréhension mutuelle des ambitions et circonstances de chacun, et créer de nouveaux liens et partenariats. Des efforts sont également déployés pour obtenir une déclaration de haut niveau sur la nécessité d’instaurer des politiques alimentaires intégrées pour faire face à l’urgence climatique.

Nations Unies https://www.un.org › fr -La campagne Agissons (ActNow) est un appel des Nations Unies à une action citoyenne contre les changements climatiques et pour la durabilité.

20ème Session de l&#39 ;Instance permanente sur les questions autochtones, 19-30 Avril 2021 | NATIONS UNIES - Peuples Autochtones

Source : https://www.un.org/fr/un-climate-change-conference-cop-26

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Addenda pratique - La rénovation énergétique pour répondre aux enjeux climatiques, économiques et sociaux Par La Rédaction (Vie publique) - Publié le 19 octobre 2021 - société économie

La rénovation énergétique des bâtiments constitue un des leviers pour tendre vers un modèle de développement en adéquation avec les objectifs de neutralité carbone. Elle répond à un triple enjeu : lutter contre le changement climatique, favoriser la reprise économique et faire reculer la précarité énergétique

Quels dispositifs pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments ?

La décarbonisation du secteur des bâtiments est un prérequis pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, un objectif défini dans la stratégie à long terme de l’Union européenne (nouvelle fenêtre).

Face aux 4,8 millions de passoires thermiques dénombrées en France, l’impératif de rénovation énergétique des bâtiments s’intensifie et impose l’amplification de l’action des pouvoirs publics.

Les objectifs de la rénovation énergétique

La rénovation énergétique désigne l’ensemble des travaux visant à diminuer la consommation énergétique d’un bâtiment. Soutenue par l’État via différents dispositifs, elle répond à des enjeux environnementaux, économiques et sociaux. 

Lutter contre le changement climatique

Le secteur du bâtiment est responsable de 17% des émissions de gaz à effet de serre en France en 2019. De tous les secteurs économiques, c’est le plus gros consommateur d’énergie (nouvelle fenêtre) (45%), juste devant le secteur des transports (44%). La rénovation énergétique joue donc un rôle central dans la lutte contre le dérèglement climatique.

La France s’est engagée, avec la loi de transition énergétique pour une croissance verte de 2015, à diminuer de 40% ses émissions de gaz à effet de serre et de 30% sa consommation d’énergies fossiles à l’horizon 2030. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Pour atteindre ces objectifs, la loi prévoit que l’ensemble du parc immobilier français atteigne un niveau de performance énergétique conforme aux normes ’bâtiment basse consommation’ (BBC) à l’horizon 2050, grâce à la rénovation de 500 000 logements chaque année. 

En 2019, la loi énergie-climat, qui inscrit ’l’urgence écologique et climatique’ dans le code de l’énergie, fixe de nouveaux objectifs plus ambitieux, dont l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050. Cette loi impose désormais des mesures en vue de lutter contre les logements très énergivores, qualifiés de ’passoires thermiques’.

Issue des travaux de la Convention citoyenne pour le climat, la loi Climat et résilience, promulguée le 22 août 2021, introduit la notion de ’rénovation performante’ dans le code de la construction et de l’habitation afin d’orienter les aides de l’État vers des rénovations plus efficaces. Elle crée également de nouvelles obligations de rénovation contre les passoires thermiques.

Malgré une baisse continue des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du bâtiment depuis 2015, le Haut Conseil pour le climat souligne la nécessité d’accélérer la rénovation énergétique pour respecter les objectifs que la France s’est fixée dans le cadre de sa stratégie bas carbone (SNBC) (nouvelle fenêtre). Il s’agit de concentrer les investissements prévus dans le cadre du plan de relance sur ’les rénovations performantes, complètes et compatibles BBC’.

Le plan de relance (nouvelle fenêtre), décidé par le Gouvernement à la suite de la crise du Covid-19, prévoit une enveloppe de 6,7 milliards d’euros dédiée à la rénovation énergétique des bâtiments sur la période 2021-2022 :

  • 2 milliards d’euros pour la rénovation des logements privés avec ’MaPrimeRénov’ ;
  • 4 milliards d’euros pour la rénovation des bâtiments publics (écoles, universités, bâtiments administratifs...) ;
  • 500 millions d’euros pour la rénovation du parc locatif social ;
  • 200 millions d’euros pour la rénovation des bâtiments tertiaires des TPE (Très petites entreprises) et PME (Petites et moyennes entreprises).
    La rénovation énergétique des bâtiments est aussi un levier important pour l’économie. Le gouvernement prévoit jusqu’à 55 000 créations d’emploi sur deux ans grâce à cet investissement.

Une ’vague’ de rénovation européenne

La Commission européenne a exposé sa stratégie pour ’une vague de rénovations’ (nouvelle fenêtre) afin d’améliorer la performance énergétique des bâtiments. Cette stratégie a trois orientations principales :

  • l’amélioration de la qualité de vie des citoyens ;
  • la réduction des émissions de gaz à effet de serre en Europe ;
  • la réutilisation et le recyclage des matériaux.
    La vague de rénovations fixe d’ici à 2030 la rénovation de 35 millions de bâtiments et la création de 160 000 emplois verts dans le secteur de la construction. L’UE vise la réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre des bâtiments. L’action d’efficacité énergétique européenne ambitionne de rendre l’Europe neutre pour le climat en 2050.

Supprimer les passoires thermiques...

La suppression des passoires thermiques et l’amélioration de l’habitat sont des objectifs prioritaires des politiques publiques à l’échelle nationale et européenne.

Le terme ’passoire thermique’ est employé pour désigner un logement avec une consommation énergétique excessive. Sur les 29 millions de résidences principales au 1er janvier 2018, environ 4,8 millions de logements (nouvelle fenêtre) seraient très énergivores, c’est-à-dire classés F ou G au diagnostic de performance énergétique (nouvelle fenêtre) (DPE). Cela équivaut à 17% du parc de logements en France.

Un décret de janvier 2021 (nouvelle fenêtre), en application de la loi énergie-climat de 2019, a introduit un seuil énergétique dans la définition du logement ’décent’. À compter du 1er janvier 2023, les logements dont la consommation énergétique, estimée par le DPE, dépassera les 450 kWh par mètre carré et par an seront considérés comme impropres à la location. Le ministère de la transition écologique estime que 90 000 logements sont concernés (nouvelle fenêtre) (dont environ 20 000 dans le parc social).

L’objectif est que l’ensemble des logements F et G soient rénovés d’ici 2028, conformément aux préconisations de la C onvention citoyenne pour le climat(nouvelle fenêtre). Dans ce but, la loi Climat et résilience de 2021 a introduit de nouvelles mesures pour lutter contre les passoires thermiques : 

  • interdiction de la location pour les logements classés G à partir de 2025, pour les logements classés F à partir de 2028, pour les logements classés E à partir de 2034 ; 
  • gel du loyer des passoires énergétiques dès 2023 : les propriétaires de logements classés F et G seront obligés de réaliser des travaux de rénovation énergétique s’ils souhaitent augmenter le loyer de leur logement lors du renouvellement du bail ou de la mise en location ;
  • obligation de réaliser un audit énergétique pour la vente des logements classés F et G dès 2022. À partir de 2025, cette obligation sera étendue aux logements classés E ;
  • obligation pour les copropriétaires de réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE) à l’échelle de l’immeuble et un plan pluriannuel de travaux (PPT) sur dix ans. Ce plan vise à éviter les reports de travaux en copropriété et la dégradation des bâtis existants.
    Ces mesures doivent permettre de protéger les locataires contre des factures d’énergie trop élevées tout en laissant le temps nécessaire aux propriétaires pour rénover les logements qu’ils louent.

Un DPE plus fiable, plus lisible et opposable

Créé en 2006, le diagnostic de performance énergétique (DPE) est un document qui permet d’informer les futurs locataires ou acheteurs sur la performance énergétique d’un logement. Ce diagnostic a fait l’objet d’une refonte au 1er juillet 2021 prévue par la loi ELAN de 2018 et devient un outil clé dans la lutte contre les passoires thermiques.

La loi Climat et Résilience donne une valeur législative à la nouvelle étiquette du DPE et consacre son rôle central dans l’évaluation de la performance d’un logement. Ce nouveau DPE se veut : 

  • plus lisible : il ne propose plus qu’une seule étiquette pour classer la performance d’un logement de A à G (A correspondant à la meilleure performance, G à la plus mauvaise) déterminée en fonction de deux facteurs : la consommation d’énergie primaire et les émissions de gaz à effet de serre (GES). C’est la plus mauvaise des deux performances qui est retenue pour classer le logement ; 
  • plus fiable : tous les logements sont soumis à la même méthode de calcul pour estimer leur classe énergétique. Elle s’appuie sur les caractéristiques du bâti (qualité de l’isolation, performance du système de chauffage...) sans prendre en compte les habitudes du foyer. Auparavant, la méthode dite ’sur facture’ permettait d’évaluer la consommation énergétique de certains logements sur la base des factures des anciens occupants ; 
  • opposable : au même titre que les autres diagnostics du bâtiment, comme la présence d’amiante ou de plomb, le DPE devient opposable en cas de vente, c’est-à-dire qu’un acquéreur pourra se retourner contre le vendeur si l’étiquette attribuée au logement est erronée.
    ... pour lutter contre la précarité énergétique

La lutte contre les passoires énergétiques revêt également un enjeu de justice sociale car les ménages qui les occupent sont les plus susceptibles de se trouver en situation de précarité énergétique.

La rénovation des bâtiments est la principale réponse apportée pour lutter contre le phénomène de précarité énergétiqueLa loi du 12 juillet 2010 (nouvelle fenêtre), dite loi Grenelle 2, définit la précarité énergétique comme le fait d’éprouver dans son logement ’des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat’.

Cette loi a créé, en mars 2011, l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) pour assurer le suivi et l’analyse de ce phénomène en France et contribuer à l’orientation des politiques publiques. L’ONPE a mis en place trois indicateurs pour mesurer la précarité énergétique des ménages :

  • le taux d’effort énergétique calculé en fonction des dépenses d’énergie et des revenus du ménage : on considère qu’il y a situation de précarité énergétique lorsque les dépenses énergétiques représentent au moins 10% du revenu du ménage ;
  • l’indicateur bas revenu dépenses élevées : les ménages sont considérés en situation de précarité énergétique si leurs revenus sont faibles (inférieurs au seuil de pauvreté) et leurs dépenses énergétiques élevées (supérieures à la médiane nationale) ;
  • le ressenti du froid est basé sur la sensation de froid exprimé par les ménages pour des raisons diverses : l’isolation, le niveau des installations de chauffage, les pannes des installations, les coupures d’énergie liées à des impayés, etc.
    La précarité énergétique touche 26% des locataires du parc privé (1,5 million de ménages) et 36% des locataires du parc social (1,54 millions de ménages), selon l’ONPE (nouvelle fenêtre). Dans les deux situations, la plus forte représentation des ménages en précarité énergétique vit dans des logements construits avant 1974, date de la première réglementation thermique.

Pour les ménages du parc privé en précarité énergétique, les chômeurs sont deux fois plus nombreux et les revenus sont deux à trois fois inférieurs par rapport à l’ensemble des ménages locataires du parc privé. La difficulté de paiement des factures liées au logement se répercute sur les autres dépenses essentielles comme l’alimentation et l’éducation, nécessitant parfois le recours à l’emprunt.

Quels dispositifs pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments ?

La réglementation thermique des bâtiments

La réglementation thermique (RT) a été instaurée à la suite des chocs pétroliers de 1973 et 1979. Face à l’augmentation du prix du pétrole, la France prend conscience de l’importance de réduire ses consommations d’énergie. Plusieurs réglementations thermiques successives ont ainsi été mises en place (RT1974, RT1982, RT1988...), mais elles ne concernaient que les constructions neuves.

Depuis 2007, la réglementation thermique des bâtiments existants (RT existant) encadre les travaux de rénovation entrepris sur des bâtiments résidentiels ou tertiaires existants et fixe les performances énergétiques à respecter. Elle est définie dans l’arrêté du 3 mai 2007 (nouvelle fenêtre), modifié par l’arrêté du 22 mars 2017 (nouvelle fenêtre)

Les mesures réglementaires sont différentes selon l’importance des travaux prévus par le maître d’ouvrage. Il existe trois types de réglementations(nouvelle fenêtre)  :

  • la première, la réglementation thermique existant globale, définit un objectif de performance globale pour le bâtiment rénové. Elle s’applique aux bâtiments d’une surface supérieure à 1000m2 qui font l’objet de travaux de rénovation importants  ;
  • la seconde, appelée réglementation thermique par éléments, définit un objectif de performance minimal pour certains éléments remplacés ou installés (pose d’une isolation ou d’une fenêtre, changement de chaudière…). Elle s’applique aux bâtiments existants de moins de 1000m2 qui font l’objet de travaux légers  ;
  • la troisième, la réglementation travaux embarqués, renvoie à l’obligation de réaliser une isolation thermique dans le cadre de certains travaux de rénovation importants. Un décret de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (nouvelle fenêtre) précise les cas où l’isolation est obligatoire, comme le ravalement d’une façade, la réfection d’une toiture ou encore la transformation de garages ou de combles en pièces habitables. 
    Les aides pour réaliser des économies d’énergie

Le marché de la rénovation énergétique est fortement soutenu par les aides financières (nouvelle fenêtre) de l’État (Ma prime rénov’, CEE, chèque énergie...) qui contribuent à l’atteinte de l’objectif de 500 000 logements rénovés par an. 

En 2019, 3,1 millions de ménages, soit 20% des ménages résidant dans une maison
individuelle en France, ont terminé au moins un geste de rénovation en 2019, selon le ministère de la transition écologique (nouvelle fenêtre). Les dépenses totales de ces travaux se montent à 27,8 milliards d’euros

  • Ma prime rénov’ 
    L’aide Ma prime rénov’ (nouvelle fenêtre), entrée en vigueur le 1er janvier 2020, sert à financer tous les travaux qui ont pour objectif de réaliser des économies d’énergie (isolation, chauffage, ventilation). Avec cette aide, le plan de relance prévoit d’investir 2 milliards d’euros pour la rénovation du parc privé. 

Depuis le 1er janvier 2021, le gouvernement a ouvert le dispositif à l’ensemble des propriétaires sans conditions de revenus, qu’ils soient occupants ou bailleurs, ainsi qu’aux copropriétaires. Selon l’Agence nationale de l’habitat (Anah), plus de 380 000 demandes ont été déposées, 297 000 ont été acceptées et plus de 862 millions d’euros de primes ont été versées pour des travaux de rénovation énergétique au 1er juillet 2021.

  • Les Certificats d’économies d’énergie
    Le dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE) (nouvelle fenêtre) a été instauré par la loi POPE (nouvelle fenêtre) (Programmation fixant les Orientations de la Politique Energétique) en 2005. Il impose aux fournisseurs d’énergie des quotas d’économies d’énergie à réaliser, sous peine de devoir verser des pénalités financières à l’État. Ils peuvent obtenir ces certificats d’économies d’énergie par différents moyens :
  • soit en encourageant les particuliers à faire des économies d’énergie par le versement d’une prime énergie pour financer leurs travaux de rénovation énergétique (dont le montant varie selon les travaux entrepris et le niveau de ressources du foyer) ;
  • soit en réalisant des économies d’énergie dans leurs propres bâtiments et installations ;
  • soit achetant des certificats auprès d’autres acteurs, tels que les collectivités publiques ou les bailleurs sociaux.
    Dans le cadre du dispositif, il existe depuis 2017 la prime ’Coup de pouce’ qui permet à tous les particuliers, sans conditions de ressources, de réaliser un remplacement de chauffage ou des travaux d’isolation. Cette prime est cumulable avec d’autres aides et disponible jusqu’au 31 décembre 2021.

Depuis la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (nouvelle fenêtre) de 2015, les ménages modestes bénéficient des CEE précarité énergétique (PE), une aide dont le montant est supérieur aux CEE classiques. 

Des dispositifs à 1 euro qui ont atteint leurs limites

En 2018, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes(nouvelle fenêtre) (DGCCRF) a observé un niveau particulièrement élevé de pratiques frauduleuses dans le secteur de la rénovation énergétique (démarchage abusif, défaut d’information sur les tarifs, devis incompréhensibles, crédits camouflés, non-respect du des droits des consommateurs...).

Sur 469 établissements contrôlés plus de la moitié présentaient des anomalies (56%). 1770 plaintes de consommateurs ont été recensées. Ce chiffre est en hausse de plus de 20% par rapport à 2017 et touche plus particulièrement les bénéficiaires d’offres de travaux avec des restes à charge très faibles, dits ’à 1 euro’, promus dans le cadre du dispositif des CEE.

Un arrêté du 13 avril 2021 (nouvelle fenêtre) a fait évoluer le dispositif des CEE et modifié les aides ’Coup de pouce’ pour mettre fin aux offres à 1 euro dès juillet 2021. L’objectif est d’aller vers des opérations à plus fort gain énergétique, en privilégiant des rénovations globales (qui consiste à réaliser tous les travaux énergétiques en une fois), plutôt que des rénovations partielles (qui repose sur des gestes individuels comme le changement de fenêtres ou de chaudière). 

Pour lutter contre les fraudes en matière de rénovation énergétique (nouvelle fenêtre), le ministère de la transition écologique et solidaire a également revu le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), accordé aux entreprises réalisant les travaux, qui conditionne l’accès aux aides à la rénovation énergétique pour les particuliers. 

Mots-clés : ville - territoires logement énergie - transports consommation d’énergie

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Source : La rénovation énergétique des bâtiments, réponse aux enjeux climatiques

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