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"Les 100 ans d’Edgar Morin sociologue, philosophe, ancien résistant, humaniste engagé, initiateur de la pensée complexe et de ‘Terre-Patrie’, penseur transdisciplinaire et indiscipliné, incroyant radical, médiatologue, ancien directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS)" par Jacques Hallard

jeudi 15 juillet 2021, par Hallard Jacques



ISIAS Actualités

Les 100 ans d’Edgar Morin sociologue, philosophe, ancien résistant, humaniste engagé, initiateur de la pensée complexe et de ‘Terre-Patrie’, penseur transdisciplinaire et indiscipliné, incroyant radical, médiatologue, ancien directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

Le titre de ce dossier est composé d’expressions de divers auteurs ayant qualifié Edgar Morin.

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 13/07/2021

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Image dans Infobox.

Edgar Morin photographié en 2011. Donc à 90 ans ! Source


Entrée en matière

Verbatim : « La vie est à la foi cadeau et fardeau » - « La connaissance est toujours un risque d’erreurs et d’illusions. Il faut montrer les pièges et ce qu’est l’être humain » - « La jeunesse est actrice de la transformation »

Citations choisies :

« Connaître et penser, ce n’est pas arriver à une vérité absolument certaine, c’est dialoguer avec l’incertitude ».

« Connaître l’humain, c’est non pas le retrancher de l’Univers, mais l’y situer. Toute connaissance [...] doit contextualiser son objet pour être pertinente. « Qui sommes-nous ? » est inséparable d’un « Où sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-nous ? »

« Ce que signifie « une tête bien pleine » est clair : c’est une tête où le savoir est accumulé, empilé, et ne dispose pas d’un principe de sélection et d’organisation qui lui donne sens. « Une tête bien faite » signifie que, plutôt que d’accumuler le savoir, il est beaucoup plus important de disposer à la fois, d’une aptitude générale à poser et traiter des problèmes, et de principes organisateurs qui permettent de relier les savoirs et de leur donner sens ».

« Une intelligence incapable d’envisager le contexte (global) et le complexe planétaire, rend aveugle, inconscient et irresponsable ».

« Nous devons comprendre que tout ce qui émancipe techniquement et matériellement peut en même temps asservir ».

« Nous avons une communauté de destin. Mais on est dans une telle angoisse qu’au lieu de prendre conscience de cette communauté, on se referme sur sa propre identité, ethnique, religieuse, ou nationale ».

« Je demande aux jeunes de lutter contre toutes les forces de haine ou de mépris ».

« Aujourd’hui, c’est la Terre qui est menacée. Ce n’est pas seulement le monde animal et végétal. C’est nous-mêmes, avec les pollutions, l’agriculture industrialisée. Nous avons mille menaces avec des conflits, les fanatismes, les refermetures sur soi. Il y a des causes absolument magnifiques pour les jeunes, la défense de la Terre, la défense de l’humanité, c’est-à-dire l’humanisme. On voit bien, aussi bien la petite Greta Thunberg que d’autres jeunes, qu’ils sentent ceci. Moi, je pense que nous avons besoin, toujours, de nous mobiliser pour une chose commune, pour une communauté. On ne peut pas se réaliser en étant enfermé dans son propre égoïsme, dans sa propre carrière. On doit aussi participer à l’humanité et c’est une des raisons, je crois, qui m’a maintenu alerte jusqu’à mon âge ».

« Qu’on me permette cette confidence sur la relation entre le livre et le vivre : Je n’ai cessé d’être emporté par le vivre, mais les livres ont été omniprésents dans mon vivre et ont agi sur lui. Le livre a toujours stimulé, éclairé, guidé mon vivre, et réciproquement mon vivre, demeuré à jamais interrogateur, n’a cessé d’en appeler au livre ».

« La philosophie n’est pas une discipline, c’est une puissance d’interrogation et de réflexion qui porte non seulement sur les connaissances et sur la condition humaine, mais aussi sur les grands problèmes de la vie. Dans ce sens, le philosophe devrait partout stimuler l’aptitude critique et autocritique, ferments irremplaçables de lucidité, et partout encourager à la compréhension humaine, tâche fondamentale de la culture ».

« Cette pandémie [COVID-19] est une sorte de répétition générale de ce que pourrait être un État, tel qu’il existe déjà en Chine, de la surveillance et de la soumission généralisée ».

« Aujourd’hui, il y a plus de dangers. Ils sont multiples. Vous avez le danger nucléaire. Vous avez le danger économique, celui de la domination de l’argent un peu partout. Vous avez les crises de la démocratie, comme il y en a eu à l’époque, et qui aujourd’hui sont aussi graves. Donc, il y a des traits semblables, mais aussi des traits très différents. Surtout, il y a l’absence de conscience lucide que l’on marche vers l’abîme. Ce que je dis n’est pas fataliste.

Je cite souvent la parole du poète Hölderlin qui dit que « là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve ». Donc, je pense quand même qu’il y a encore espoir ».

Edgar Morin a fêté ses 100 ans à l’Élysée, ce jeudi 8 juillet 2021

« La République française vous exprime sa reconnaissance et son amitié et vous souhaite un très bel anniversaire », a déclaré le chef de l’État en ouvrant la cérémonie organisée pour le philosophe et sociologue né le 8 juillet 1921 à Paris.

« Voilà 100 ans que vous êtes venu au monde. Vous êtes un homme siècle », a déclaré Emmanuel Macron en débutant son discours dans lequel il a relaté les grandes étapes de sa riche vie : sa naissance, la perte de sa mère lorsqu’il était enfant, la Résistance, l’engagement politique au sein du PCF, les années de recherche sociologique… ».

« Vous êtes un penseur universel », à « la curiosité tout azimut », qui « a édifié une pensée complexe de toutes les disciplines de l’esprit », a-t-il résumé. « Vous avez toujours été au bon endroit au bon moment » pour devenir « un citoyen du monde » qui « a enjambé toutes les frontières ».

Bien que « viscéralement français, vous avez toujours soutenu le dialogue entre les peuples et les cultures », a ajouté Emmanuel Macron, en insistant aussi sur le caractère joyeux d’Edgar Morin.

« Vous êtes un apôtre du gai savoir » qui « aime manger, boire, chanter, danser… » et qui n’a « jamais » exprimé « la moindre trace de ressentiment ou de cynisme ». « Les passions tristes, vous les avez chassées de votre existence », a-t-il insisté en saluant son « sourire qui irradie ».

« J’ai passé ma vie à être étudiant », a raconté Edgar Morin en entamant son allocution, dans laquelle il est revenu sur « les leçons de son existence », « cette recherche de vérité » qui n’a abouti à aucune théorie fermée ».

« J’ai passé ma vie à penser ce que c’est d’être vivant », a résumé celui qui se dit « humaniste avant tout » et se présente comme « un braconnier du savoir ».
Sources :

Edgar Morin reçu à l’Élysée le jour de ses 100 ans, Emmanuel Macron salue « un homme siècle » Ouest-France & AFP

Nous n’avons pas la conscience lucide que nous marchons vers l’abîme, alerte le philosophe Edgar Morin, qui fête ses 100 ans - Grand Entretien France Info Culture

tribune publiée dans le journalLe Monde

© 2001- 2021 Frédéric Jézégou & Dicocitations SAS – Source : https://www.dicocitations.com/auteur/3159/Edgar_Morin.php

Edgar Morin ‘paraphilosophe’ : « Ce qu’il y a de plus philosophique en moi, c’est l’obsession sur la connaissance. Cette source permanente d’erreurs, d’illusions, d’à peu près, c’est peut-être ça qui est mon noyau philosophique… ». Source

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Introduction

Le présent dossier est un pot-pourri (mélange hétéroclite de choses diverses), une sélection éclectique de documents qui reflètent certains aspects de l’évènement concernant le centenaire d’Edgar Morin.

La bonne vingtaine de documents écrits et/ou sonores – et beaucoup d’accès possibles sur Internet –, qui ont été choisis, figurent dans le sommaire ci-après.

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Sommaire

1.Bon anniversaire, Edgar – Note de Michel Rocard –(Il y a 10 ans, déjà !) Paru dans Hermès, La Revue 2011/2 (n° 60), pages 19 à 21 – Document ‘cairn.info’

2.Cérémonie du centième anniversaire d’Edgar Morin Vidéo 56:50 – Paris Elysée Présidence de la République Française - 08 juillet 2021 - Élysée

3.Introduction de l’article Wikipédia sur Edgar Morin

4.Edgar Morin, le patron - Enregistrement et texte – Document ‘latribune.fr’ Opinions Tribunes

5.Lettre à Edgar Morin - ce que vos yeux ont vu - Billet de blog 8 juillet 2021- Rapporté du ‘blogs.mediapart.fr’ – Auteure Sarah Roubato , photo, écrivain

6.« Leçons d’un siècle de vie » ou cent ans de sollicitude Par Nicolas Truong - Publié le 07 juillet 2021 à 05h45 - Mis à jour le 07 juillet 2021 à 06h40 – Document ‘lemonde.fr’

7.Edgar Morin : « Cette pensée humaine capable de créer les plus formidables machines est incapable de créer la moindre libellule » - Publié le 07 juillet 2021 à 01h59 - Mis à jour le 08 juillet 2021 à 10h24 – Document ‘lemonde.fr/idees’

8.A propos du concept de ‘Terre-Patrie’ énoncé par Edgar Morin – Document France Culture - Livre ‘Terre-Patrie’ D’Edgar Morin Seuil, 2010

9.Terre nourricière - Une campagne pour promouvoir la conscience planétaire - Traduction du 11 juillet 2021 par Jacques Hallard de l’article intitulé « Homeland Earth - A Campaign to Promote Planetary Awareness » - Document autrichien ‘aspr.ac.at’ - Avec l’accès à une vidéo 6:58 de l’Appel d’Edgar Morin en français pour la Campagne pour promouvoir la conscience planétaire

10.Le défi de la complexité - Edgar Morin, à l’Université de la Suisse italienne (USI) Vidéo 1:01:59 - 20 juin 2014 - USI Events

11. Edgar Morin ou l’éloge de la pensée complexe - 04.09.2018, par Francis Lecompte – Document ‘lejournal.cnrs.fr’

12.Edgar Morin et La Méthode - Visiteurs du soir (1981) Vidéo 27:02 - 08 juillet 2021 - Les archives de la RTS (Radio Télévision Suisse)

13.Tout savoir avec Wikipédia sur l’œuvre majeure d’Edgar Morin en 6 volumes : « La Méthode »

14.Edgar Morin - Pour une refondation de la pensée politique Vidéo 1:06:20 - 10 avril 2018 - UnivNantes

15.Entretien ‘Clique’ x Edgar Morin Vidéo 53:26 - 04 juillet 2019 - Clique TV

16.Edgar MORIN : ’Les combats et les erreurs de ma vie’ Vidéo 17:42 - 05 mars 2020 - L’invité TV5 Monde est une chaîne du service public français.

17.Livre Hors-série ‘Le Monde’ : « Edgar Morin, un humaniste planétaire » - Par Nicolas Truong - Publié le 24 juin 2021 à 09h00 - Mis à jour le 29 juin 2021 à 11h20 – Document ‘lemonde.fr’

18.Débat autour d’Edgar Morin : ’C’est quoi être jeune ?’ Vidéo 1:18:07 - 24 novembre 2016 - TVLaTribune – Addenda Nicolas Truong

19.Livre – De Jean-Michel Blanquer et Edgar Morin : « Quelle ECOLE voulons-nous ? est de la passion du savoir à l’école du futur - Publié le 18/02/2020 à 10:22 - Jean-Luc Favre – Document ‘actualitte.com’ – Avec une vidéo 17:42

20.Interview d’Edgar Morin avec ‘Humanisme et mindfulness’, sur la démocratie participative et la méditation de pleine conscience- Vidéo 21:48 - 07 novembre 2015 - Open Mindfulness

21. Définition de la Pleine conscience selon une introduction de Wikipédia

22.Livre – ‘Humanisme et Mindfulness’ - Collectif (Auteur) Une éducation pour le XXIème siècle Paru le 8 février 2020 Essai (broché) – Communiqué FNAC

23.Articles concernant Edgar Morin et postés antérieurement sur le site ISIAS

En reconnaissance à Edgar Morin

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  • Bon anniversaire, Edgar – Note de Michel Rocard –(Il y a 10 ans, déjà !) Paru dans Hermès, La Revue 2011/2 (n° 60), pages 19 à 21 – Document ‘cairn.info’
    1J’ignore si la cosmogonie personnelle d’Edgar Morin laisse place à un concept comme celui de la bénédiction. Mais je trouve qu’afficher 90 ans et célébrer 60 ans de carrière au CNRS avec la cervelle toujours en ébullition ressemble beaucoup à une bénédiction.

2Je ne sais plus très bien dans quelles conditions nous nous sommes rencontrés. Cela doit remonter au début des années 1960. À l’époque, cela s’agitait beaucoup dans les milieux intellectuels parisiens. La dénonciation de la guerre d’Algérie restait un devoir et un souci permanent, servi par d’innombrables groupes, comités et lieux de rencontre. Mais d’autres structures moins liées à l’actualité s’essayaient à repenser la politique, la démocratie, l’organisation sociale. Nous nous sommes peut-être retrouvés au Club Saint-Just ou au Groupe des Dix, bref nous fîmes connaissance au début de ma vie professionnelle et dans la première partie de la sienne.

3Dès les premières rencontres, dès les premières conversations, Edgar exerçait sa sagacité critique à mettre en pièce tout discours monolithique, à faire apparaître la contradiction qu’il y a toujours à discuter les affaires des hommes avec une approche intellectuellement unidimensionnelle. C’était souvent amusant, toujours roboratif. Il nous arrivait parfois de nous demander où il voulait aller… Il ne le savait pas toujours. L’impératif de La Méthode exigeait d’ouvrir de nouveaux champs de réflexion collatéraux au sujet de départ, mais c’était loin de permettre en chaque occasion la mobilisation de savoirs constitués.

4Je ne suis guère sûr qu’Edgar ne m’ait jamais pris pour un type sérieux. Lui était et demeure un homme du vrai savoir, de l’approfondissement constant. Moi, j’étais un politique dans l’âme et dans la tête bien avant de l’être dans les fonctions, un habitué puis un professionnel des décisions rapides et, de ce fait, souvent superficielles. C’est peut-être la raison pour laquelle j’ai – tout au long – été si sensible à son message.

5Très vite et dans bien des domaines, le message d’Edgar Morin se résumait à ceci : telle décision politique n’est pas bonne, car elle s’inspire de motifs exclusivement uni-disciplinaires (tantôt juridiques, tantôt économiques et tantôt stratégiques) et oublie les autres composantes du problème, qui, elles, relevaient d’autres disciplines – sociologie, histoire, ethnologie –, ou même tout simplement d’autres cultures.

6Ce questionnement m’a paru essentiel dès l’origine. Je n’ai pas plus que d’autres deviné comment le processus intellectuel qui s’engageait ainsi allait aboutir à cette formulation finale majestueuse qu’est la pensée complexe, ou plus exactement la mise en évidence du concept majeur de complexité. Mais j’ai bénéficié en de multiples occasions de l’élargissement de perspectives que son évocation appelait immanquablement et de l’incommensurable enrichissement des analyses et des conclusions qu’il permettait.

7Menant une vie plutôt active et cela en dehors des chemins balisés de l’université, je n’ai pas accompagné intellectuellement, de manière précise, la démarche d’Edgar qui l’a conduit à conquérir et à maîtriser des savoirs dans un peu toutes les sciences humaines. Je me suis largement contenté de butiner dans ses productions, toujours avec plaisir et parfois avec émerveillement.

8Cette relative ignorance, dont j’ai honte et dont je m’excuse, me laisse tout de même un niveau de complicité suffisant pour que je me pose quelques questions. La plus évidente est celle-ci : pourquoi la revue Hermès a-t-elle choisi de consacrer ce numéro spécial à la place centrale de la communication dans l’œuvre d’Edgar Morin ? Institutionnellement, ce caractère central est une évidence.

Non seulement Edgar a été longtemps directeur de la revue Communications, mais il y a fort abondamment contribué lui-même. Méthodologiquement, j’en suis moins sûr. La grande quête d’Edgar porte sur la qualité de la connaissance que l’être humain peut avoir de lui-même et du monde. Elle dénonce mais surtout décrypte et cherche à expliquer les limites, les impuissances et les brutalités que provoquent les cloisonnements et les bornes trop restrictives de cette connaissance. Dès lors, le cœur de cette pensée d’Edgar est la complexité, avec la diversité comme point de départ, l’interdisciplinarité comme champ nécessaire d’investigation, la dialogique comme mode d’interrelation entre informations partielles.

9À partir de cette structuration de la réflexion, on a vu Edgar Morin se colleter avec la sociologie, la biologie, l’anthropologie comme avec le cinéma et la peinture. Je ressens la place de la communication dans son travail plutôt comme instrumentale que comme fondamentale. Il cherchait davantage dans la communication les outils nécessaires pour briser ou vaincre les obstacles à l’accueil de la diversité et à une vraie pratique de l’interdisciplinarité, qu’il n’y voyait un espace majeur de la pensée complexe. Ce n’est bien sûr qu’une hypothèse, mais je ressens fortement les choses ainsi.

10Je ne voudrais en rien laisser croire, à travers ces quelques remarques, que je perçois Edgar Morin comme un pur théoricien confiné dans le monde de la pensée et quelque peu éloigné des contraintes de la quotidienneté. Tout au contraire, il a d’abord le rire facile et la convivialité joviale. Mais surtout rien ne lui échappe du sens profond de chaque aspect de l’actualité. Il faut sans doute voir là, la clé de ses très anciens mais douloureux démêlés avec le parti communiste. De la même façon, la véhémence de sa protestation contre la guerre d’Algérie démentait radicalement toute perception de sa pensée comme spéculative et éthérée.

11Je me souviendrai longtemps de l’amicale visite qu’il m’avait faite à l’Hôtel Matignon peu après ma nomination comme Premier ministre pour me féliciter. L’essentiel de son message peut se résumer ainsi : « Si tu tiens à convaincre contre l’évidence que la politique sert encore à quelque chose, débrouille-toi au moins pour créer vite une Agence mondiale de l’Environnement, et pour installer partout en France des maisons de la solidarité… » Je comprenais que, faute d’y parvenir, je restais à ses yeux sinon un minable, du moins un inutile… Il y a une grande intransigeance chez Edgar.

12De fait, ces deux idées étaient excellentes. On notera au passage que le philosophe de la complexité ne se réfugiait guère dans l’abstraction reposante d’un projet de société – seul concept assez vaste pour servir de support à celui de la complexité. Non. Les idées sont simples, pratiques, elles confinent à la matérialité. La complexité nécessaire du processus qui a conduit à leur élaboration disparaît, digérée qu’elle est dans la robuste évidence où devraient siéger aussi bien l’Agence mondiale de l’Environnement que les maisons de la solidarité.

13Bref ces deux idées s’imposaient. Naturellement, vexé moi-même de n’avoir pensé ni à l’une, ni à l’autre, je ne tiens pas le choc dans la conversation avec mon vieux copain, et celle-ci se termine avec des remerciements timides de ma part pour l’honneur qu’il m’a fait d’avoir bien voulu me donner ses instructions… D’accord, on blaguait, mais enfin… à moitié. Aussi bien chacune de ces deux idées avait tant de force qu’il n’était pas question de simplement les ignorer.

14Bien avant d’être tuée dans l’œuf pour des raisons budgétaires, l’idée des maisons de la solidarité avait besoin d’être formalisée, détaillée, enrichie, précisée. Il y eut fallu l’imagination et l’enthousiasme d’un créateur puissant et le soutien actif de multiples réseaux sociaux ou culturels. Mais comment faire naître un lieu de création de lien social entre chômeurs, étrangers déracinés, jeunes en déshérence, animateurs associatifs, responsables syndicaux et élus municipaux ?

On peut esquisser quelques traits de cet « Objet de Pratique Sociale Non identifié ». Mais chacun m’accordera sans doute que l’espoir de voir naître un tel projet dans un processus délibératif d’accouchement engendré conjointement par la Direction générale de la Cohésion sociale, la Direction générale de la Sécurité sociale et l’Agence nationale pour l’Emploi, un hypothétique regroupement de missions locales pour l’insertion des jeunes et naturellement un membre de mon cabinet… confinait à la nullité. L’invention sociale a besoin d’étapes de formalisation un peu plus clairement définies. Bref, je n’ai pu donner une forme concrète à cette belle intuition.

15En revanche, l’idée d’une Agence mondiale de l’Environnement s’avérait beaucoup plus concrète, précise, et immanquablement plus convaincante. Elle parlait plus directement à l’esprit et répondait à un besoin pratique incontestable et très largement exprimé. Malheureusement, il fallait pour prendre une telle décision l’accord de quatre-vingts à cent nations… Le processus préparatoire à la création d’un tel consensus devait bien sûr prendre un peu de temps. Mais au moins était-il clair.

16C’est donc aussi pour répondre à cette injonction d’Edgar que j’ai fini par suggérer au Président de la République de compléter la série des manifestations commémoratives destinées à célébrer le deux centième anniversaire de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen par l’ouverture d’une campagne d’information destinée à fonder la création sur proposition de la France d’un nouveau « Droit de l’Homme », le droit à un environnement salubre. Et c’est dans cet esprit que j’ai pu convier vingt-trois autres nations à signer ensemble en mars 1990, l’Appel dit de La Haye, qui est un appel de vingt-quatre nations au reste du monde aux fins de mettre en œuvre au sein de l’Organisation des Nations Unies des mécanismes capables de permettre des décisions obligatoires dans la lutte contre le risque de changement climatique.

17La création d’une agence des Nations Unies pour l’Environnement est à l’évidence l’un des outils nécessaires pour préserver la planète des dangers écologiques qui menacent. Sa création est d’ailleurs devenue un objectif explicitement recherché par de nombreuses nations, dont la France.

18Le lancement de cette procédure doit donc quelque chose à Edgar Morin. Malheureusement, elle n’est pas encore près d’aboutir. Il faut savoir gré au Président Sarkozy d’avoir pris le relais dans la défense de cette idée. C’est un des points, beaucoup trop rares, où il défend un élément de la politique de civilisation… Cette création finira pourtant bien par se faire. Edgar est assez spécialiste des processus initiaux et des chocs déclencheurs.

19Plus largement, je ressens son message comme une interdiction d’isolement, comme un devoir de multi-écoute et de multidisciplinarité. On peut le traduire en une obligation de communication. Bref, il est l’un de ceux qui ont le plus fermement contribué à élargir le champ couvert par l’impératif Kantien dans l’art de faire œuvre de civilisation.

Mis en ligne sur Cairn.info le 23/11/2013

https://doi.org/10.3917/herm.060.0019

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  • Cérémonie du centième anniversaire d’Edgar Morin Vidéo 56:50 – Paris Elysée Présidence de la République Française - 08 juillet 2021 - Élysée
    Le Président de la République Emmanuel Macron a reçu le sociologue et philosophe Edgar Morin à l’occasion de son centième anniversaire, pour un entretien suivi d’une réception. 00:00 - Discours du Président de la République Emmanuel Macron 15:48 - Prise de parole de Clément Hervieu-Léger 20:19 - Prise de parole de Catherine Bréchignac 28:18 - Prise de parole de Jordi Savall 40:15 - Prise de parole de Laure Adler 47:11 - Conclusion par Edgar Morin - Pour suivre la Présidence de la République : Facebook : https://www.facebook.com/elysee.fr Twitter : https://twitter.com/elysee Instagram : https://www.instagram.com/elysee LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/pr-s...

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Source : https://www.youtube.com/watch?v=Wmav5ZsY-Bo

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  • Introduction de l’article Wikipédia sur Edgar Morin
    « Edgar Nahoum, dit Edgar Morin, né le 8 juillet 1921 à Paris, est un sociologue et philosophe français. À partir des années 1950, il occupe une place en vue dans la sociologie française. Sociologue de la ’pensée complexe’ il définit sa façon de penser comme « constructiviste » en précisant : « c’est-à-dire que je parle de la collaboration du monde extérieur et de notre esprit pour construire la réalité ». Il est également connu pour son engagement politique communiste puis socialiste … »

Article complet pour tout découvrir concernant cet illustre personnage sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Edgar_Morin

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  • « Edgar Morin, le patron » - Enregistrement et texte – Document ‘latribune.fr’ OpinionsTribunes
    Cela a du sens - Le 8 juillet 2021 sont célébrés les cent ans du sociologue et philosophe Edgar Morin. Sa pensée et sa voix, ses travaux et ses engagements illuminent la conscience des hommes et l’exigence d’humanité. Ils éclairent aussi l’entreprise : sur ses fourvoiements et ses agissements, sur ses raisons d’être et de faire, sur ses responsabilités et ses devoirs. L’entreprise destructrice de civilisation peut être réparatrice et réconcilier tous ceux - hommes, air, eau, terre, espèces animales et végétales, ressources naturelles - qu’elle a désunis et martyrisés. A condition d’écouter Edgar « Nahoum » recenser les trésors - de la complexité à la diversité, de l’incertitude à la solidarité - et décortiquer les poisons du « mauvais » et dystopique capitalisme - tyrannie du chiffre, consumérisme, cupidité, injustices. Il appelle à « changer de civilisation », et à cette quête cardinale toutes les entreprises sont convoquées. Charge à elles de choisir leur camp : celui des ténèbres ou celui de la lumière. Lettre au « boss ».

Écoutez cet article – Powered by ETX Daily Up 00:00/11:18 - Denis Lafay - 06 Juillet 2021, 7:56 - Photo (Crédits : David Bordes) – Ecouter à partir de la source : https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/edgar-morin-le-patron-888376.html

Mon cher Edgar,

Ce 8 juillet 2021, tu fêtes et nous célébrons ton siècle de vie, cent années de plusieurs vies, au cours desquelles tu as semé, combattu, résisté, infusé, conceptualisé, bâti, essaimé au profit de nos consciences, plus précisément afin que nos consciences s’éveillent ou se réveillent, coagulent, fraternisent, s’humanisent et humanisent. Il est impressionnant que ta pensée ait à ce point irrigué les âmes sur la planète entière. Elle a en effet traversé les époques, déjoué les murailles culturelles, dompté les obstacles communicationnels, contourné les herses politiques. Pour cela, elle a creusé un sillon universaliste, dans lequel paysan colombien, sociologue éthiopien, médecin indien, artiste chilien, prisonnier chinois, ouvrier français ont récolté un trésor : la force pour résister, les ferments pour entreprendre, les raisons d’espérer.

Cette pensée, cette voix, sont-elles parvenues jusqu’aux acteurs de l’économie et de l’entreprise ? Il n’est d’aucun doute, si l’on s’en tient à la femme et à l’homme qui te lisent et t’écoutent ; mais l’évidence se dissipe lorsque cette femme ou cet homme endossent leur uniforme de banquier d’affaires, de fabricant d’armes, de spéculateur, d’analyste financier, ou plus simplement de patron ou de manager. Soit qu’ils ne saisissent pas l’interprétation « professionnelle » qu’ils pourraient faire de tes travaux, soit qu’ils ne veulent ou ne peuvent pas l’envisager. Et pourtant, quelles leçons ! Voilà pourquoi, par cette tribune, il m’est heureux de porter auprès de la communauté des décideurs quelques-uns des enseignements de ton cheminement intellectuel et éthique.

Les trésors de la complexité

Tu es le penseur de la complexité. La complexité appréciée comme une réalité et un trésor. La réalité de ce que chacun de nous est, la réalité de chaque item composant l’organisation de la vie - oscillant de l’amour à l’éducation, du travail aux amitiés, de l’art aux relations sociales, de la politique à la spiritualité. Et un trésor  : elle met en lumière la singularité et l’insubordination, la diversité et la subversion productrices de créativité ; elle libère l’émotion, l’exigence, l’empathie et l’émancipation qui pavent l’accomplissement de soi ; elle est un gisement inépuisable d’opportunités, d’explorations insensées, de surprises bouleversantes.

La complexité est donc une réalité et un trésor. Les décideurs, aux rênes des entreprises ou des systèmes économiques, ont depuis longtemps admis cette réalité, mais pourquoi la plupart d’entre eux s’emploient-ils à en nier ou à en anéantir les trésors  ? Les tyrannies de la simplification, de l’uniformisation, de l’immédiateté commandent les ‘process’, et elles constituent un redoutable poison pour la reconnaissance de la complexité. La complexité de soi et la complexité du monde sont consubstantielles et insécables : esquiver l’une c’est se soustraire à l’autre. Et au final, pour ce qui concerne l’entreprise, c’est éluder ses (nouvelles) responsabilités.

Les vertus de l’incertitude

Mesure-t-on bien, dans les entreprises, les dégâts que provoquent sur la « qualité » des métiers et des fonctions exercés, les organisations absconses et rigides ? L’entrelacs des « divisions », « départements », « services », « business units » et autres « matrices » - fonctionnelles, métiers, géographiques - ? Les méandres obscurs, « politiques » et incompris, des lieux de décision ? Considérer la complexité, c’est abolir les silos, c’est démanteler les cloisons, c’est favoriser toutes les formes d’hybridation, c’est cultiver la transdisciplinarité, c’est contenir les excès d’hyperspécialisation : c’est donc adopter une organisation qui ne fossilise plus l’initiative et la « co » (-llaboration, -élaboration, -opétition, -construction, -innovation, etc…).

Edgar, tu as développé une éthique, lumineuse, celle de l’incertitude, qui fait écho à l’exigence ci-dessus. Toute existence est incertitude, l’incertitude peut être formidable richesse, l’incertitude est nourricière - pour entreprendre et créer - ; or y’a-t-il plus redouté dans l’entreprise, en premier lieu par les détenteurs de capitaux, que l’incertitude, qui questionne la relation au risque, au doute, à l’échec ?

Les richesses de la diversité

Aborder son organisation dans le sens de cette transdisciplinarité, de ce décloisonnement, de cette incertitude féconde, de ce « co » clé de voûte, somme l’entreprise d’admettre qu’elle grandit si elle est un espace de débats d’idées, de diversité des expériences, de confrontation des convictions, et bien sûr de variété des profils. Un panorama qui soit aussi le reflet de la société à laquelle elle s’adresse - pour recruter, innover, produire, vendre.

L’endogamie des origines sociales et éducationnelles est un venin qui ronge la tête et le corps de toute organisation, administration publique comme entreprise privée. Ainsi, en droite de ligne de tes recommandations, Edgar, sont convoqués l’architecture et le fonctionnement de la gouvernance, dans le sens d’un partage des pouvoirs propice à l’éclosion et à la diffusion d’une diversité - là encore - de savoirs et d’expertises.

Les périls du chiffre

Espérer réenchanter l’humanité des hommes réclame, dis-tu, de combattre la dictature du chiffre. Qui oserait te contredire ? Absolument tout est quantifications, classements, hiérarchie, bilans, tableaux de bord, ‘reportings’. Et maintenant, sous le joug de l’’uberisation’, notations. Normal, finalement, puisque tout de l’époque est marchandisation. Ainsi, quoi qu’il fasse dans son existence de travailleur, de consommateur, de sportif, de créateur, l’individu est réduit à des chiffres. Et cela débute dès l’école primaire. Or, comment considérer l’individu dans son individuation, dans ce qui fait sa « raison d’être » et ses « raisons de faire », s’il est perpétuellement estimé par des nombres ?

Avec la loi Pacte, les entreprises ont commencé - sur une large échelle de cynisme et de véracité, d’opportunisme et d’authenticité - de s’intéresser, enfin (!), à leur propre « raison d’être », celle qui est susceptible d’aider le corps social et l’ensemble des parties prenantes à conférer une « raison de faire » à ce qui est inventé, fabriqué, commercialisé ; le sens que je et nous prospectons, le sens susceptible de réunir les personnes physiques et la personne morale, sont à cette condition. Mais une condition elle-même soumise à une condition : l’entreprise doit (se) penser en se déligotant des menottes du chiffre. Encelluler la contribution des salariés dans des tableaux Excel et de sordides contingences mathématiques et algorithmiques, inféoder la politique managériale à de froids schémas d’évaluation quantifiés, subordonner la « valeur » d’un collaborateur à des numéros, c’est déshumaniser l’individu. C’est donc renoncer à faire de l’entreprise un espace d’épanouissement individuel et d’accomplissement collectif.

[Complément - La loi PACTE : pour la croissance et la transformation des entreprises - 11/09/2019 – « Le plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE) vise à lever les obstacles à la croissance des entreprises, à toutes les étapes de leur développement : de leur création jusqu’à leur transmission, en passant par leur financement. La loi PACTE a également pour objectif de mieux partager la valeur créée par les entreprises avec les salariés. Elle permet aussi aux entreprises de mieux prendre en considération les enjeux sociaux et environnement dans leur stratégie. La loi PACTE a été promulguée le 22 mai 2019.

Comprendre la Loi Pacte avec Bruno Le Maire > https://www.economie.gouv.fr/loi-pacte-croissance-transformation-entreprises - Source : https://www.economie.gouv.fr/loi-pacte-croissance-transformation-entreprises ]

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Lame de fond

Bien d’autres champs encore que tu explores depuis huit décennies - et j’y inclus l’action de « résistance » que tu as ensemencée dans les maquis de la Seconde Guerre mondiale et qui jamais depuis n’a fané ni même ne s’est affadie - mériteraient d’être traités à l’aune de l’économie et de l’entreprise. Je peux citer, pêle-mêle, l’évolution du capitalisme et du libéralisme, la justice sociale, les ferments de la solidarité, l’enseignement émancipateur, les conditions du Progrès, etc. L’espace me manque, cher Edgar. Je retiendrai au final celui, peut-être quintessentiel, des responsabilités, j’oserai même : des devoirs, des entreprises.

Le paléoanthropologue Pascal Picq, l’un de tes innombrables admirateurs ou disciples, le rappelle : le temps de la dichotomie entre les « affaires humaines » d’un côté et la « nature » de l’autre, le temps de l’étanchéité des responsabilités lorsque la cause de l’environnement était déléguée au « politique », est révolu. Cette réalité s’impose à toute la société, et notamment aux entreprises. Il faut s’en réjouir, car seule son adoption peut espérer freiner voire endiguer le dépérissement de la planète du vivant.

Une lame de fond a commencé de prendre forme, et la crise holistique du Covid-19 - sanitaire, économique, sociale, (géo)politique - la stimule formidablement. Clients, salariés, prestataires, institutions publiques, État et même, dans une moindre mesure - c’est-à-dire dans une mesure toujours empoisonnée de cynisme et de répression - l’aréopage des investisseurs et du marché financier, inoculent dans cette lame de fond une force irréversible, à laquelle ses contempteurs et ses adversaires auront de plus en plus de difficultés à résister.

L’entreprise, pyromane et pompier

Dans la course contre-la-montre que se livrent d’un côté les entreprises réactionnaires de l’autre l’embrasement du climat et la désagrégation de la biodiversité et de l’ensemble des espèce vivantes (dont humaines), rien n’indique qu’il soit possible de « gagner » cette lutte et d’effacer le spectre dystopique sans recourir à un tsunami systémique. La révolution des consciences peut-elle s’épargner une révolution politique ? Je l’ignore. Mais j’ai une certitude : l’entreprise pyromane peut se révéler l’entreprise ‘pompier’.

Elle est coupable de la décomposition civilisationnelle lorsque l’avidité, la soif d’extraire, de conquérir, d’asservir, de rentabiliser, d’aliéner l’envahissent. Mais elle est aussi celle qui peut panser les plaies, qui peut réconcilier les « partenaires » - outre l’homme : les ressources naturelles, l’air, l’eau, la terre, les espèces animales et végétales - aujourd’hui désunis. Partout dans le monde des signaux clignotent en ce sens, il s’agit maintenant qu’ils forment un même faisceau. Espérer la « Terre patrie » qui t’est si chère, Edgar, est à cette condition. « Il est l’heure de changer de civilisation », avons-nous titré l’un de nos lumineux dialogues. L’entreprise a toute sa part dans cette quête.

Merci, cher Ami, de mettre depuis cent ans ton intelligence et ton humanité au service de tous, pour que chacun apprenne à consacrer sa propre intelligence à humaniser la communauté des vivants. Puissent les décideurs et dirigeants d’entreprises s’en inspirer.

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  • Lettre à Edgar Morin - ce que vos yeux ont vu - Billet de blog 8 juillet 2021- Rapporté du ‘blogs.mediapart.fr’ – Auteure sarah roubato , photo, écrivain, abonnée de Médiapart - Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
    Une jeune anthropologue écrivain lève la tête vers un sociologue philosophe centenaire qui a creusé quelques kilomètres sous les apparences pour chercher un chemin vers un autre monde. Elle lui tire la manche et lui demande : “Et maintenant ? Qu’est-ce qu’on fait ?”

Cher Monsieur Morin, 

Encore une. Combien de lettres aujourd’hui, combien d’hommages et combien de rétrospectives ? Pour quelqu’un dont l’anniversaire se passe au début des vacances d’été, vous vous en sortez bien ! Ce doit être un jour bien étrange, ce jour comme les autres que la mathématique humaine décrète comme extraordinaire. Comme disait mon grand-père : “Quand on te dit que tu as vingt ans, en réalité tu rentres dans ta vingt-et-unième année.” Voici donc un an que votre centième année a commencé. 

Aujourd’hui il y aura beaucoup de rétrospectives, de chroniques, de reportages et d’émissions sur vous. Des monuments au vivant que vous êtes, pétri d’histoire mais résolument dans chaque époque que vous traversez. Moi qui ne suis qu’une voix isolée, je vous écris comme de l’autre côté de la chaîne. Une jeune anthropologue écrivain ‘pisteure’ de possibles lève la tête vers un sociologue philosophe centenaire qui a creusé quelques kilomètres sous les apparences pour chercher un chemin vers un autre monde. Elle lui tire la manche et lui demande : “Et maintenant ? Qu’est-ce qu’on fait ? Vous savez, quand on écrit une lettre, le destinataire est un miroir qu’on tend à soi-même et à son époque. J’ai peut-être juste besoin de vous pour tendre un moment ce miroir centenaire sur nous. Pour entrevoir un instant ce que vos yeux qui ont tout vu nous permettent de voir. 

Ils ont vu les catastrophes sous la forme d’armées qui marchent et qui roulent, qui écrasent et qui conquièrent. Et puis la catastrophe invisible, qui plane au-dessus du monde, entre deux super puissances qui se regardent en chiens de faïence, ou de porcelaine. Aujourd’hui la menace n’a pas de visage, pas de nom et pas de frontière. L’agonie du vivant même plus dans le spectacle des ouragans des tsunamis des incendies, ou de la terre éventrée. Elle se loge dans une motte de terre où il n’y a plus de vers, dans le recoin du pare-brise où aucun insecte ne vient cogner, dans le silence d’un printemps endeuillé du chant des oiseaux. Dans les particules de plastiques, dans les flocons des sommets de moins en moins enneigées des montagnes, et dans les nanoparticules dans l’air. Cette catastrophe nous n’en sommes pas seulement les victimes. Nous en sommes aussi les bénéficiaires, les outils et les commanditaires. C’est un rapport à la vie, à nos besoins, au savoir, à tout ce que nous faisons, qui nourrit la courbe des profits des marchés.

Ils ont vu la résistance en action, qui ne se mettait pas en scène. Qui ne cherchait pas le buzz les partages et les commentaires. Une résistance des petites mains et des décideurs, des ordres à donner à transmettre et à exécuter. Chacun un maillon d’une chaîne où on risquait sa peau. Nous ‘likons’, nous partageons, nous marchons, nous bloquons, et chacun rentre chez soi.

Ils ont vu l’espérance et l’héroïsme pour défendre une certaine idée du monde, ou pour sauver sa peau. Nous avons l’espérance que nous méritons : diffuse et changeante, le temps d’un cortège et de marches qui s’arrêtent dès les vacances ou dès les premières vagues de froid, vite manipulée, vite devenue un spectacle de foire médiatique. Des contre-forces émergent, mais elles sont disparates, chacune dans leur coin, chacune dans le je fais ma part. J’ai peur que ce monde ci n’attende pas. La destruction est une vieille fille, elle a de l’expérience, elle travaille bien plus vite que la création.

Ils ont vu arriver les images dans les foyers, et d’un point de rendez-vous, devenir les tentacules qui nous arrachent à ce qui nous entoure. Votre monde se touchait et s’écoutait autant qu’il se regardait. Le nôtre glisse et se ‘pixelise’. Toute profession aujourd’hui, pour exister, doit passer par l’image. 

Ont-ils vu s’abîmer 

… la diversité ? Vous êtes né dans un monde moins métissé, moins hybride, avec des frontières plus lisses entre peuples et communautés, où chaque individu trouvait un cadre assez stable à son identité. Vous avez vu les cadres éclater et les mouvements s’accélérer. Et pourtant par d’autres aspects, le monde où vous avez grandi et mûri me semble bien plus diversifié que celui où je devrai vieillir. Le siècle que vous avez traversé a été celui d’une course vers l’abondance et la vitesse. Une course qui uniformise les machines que nous utilisons, les vieux quartiers de nos villes touristiques, les musiques qu’on nous diffuse. Genres littéraires sur les rayons des libraires et offres artistiques sont réduits comme les variétés de céréales de fruits et de légumes dans nos assiettes. La monoculture de la pensée s’est étendue comme celle de toutes nos cultures. Je me demande à quoi ressemblera une mémoire centenaire en 2021. Elle qui n’aura jamais connu un monde sans écran, sans immédiateté et sans vitesse folle. 

...la relation  ? Les humains savent-ils encore se parler ? Certains craignent le transhumanisme. Il me semble que pour beaucoup de choses déjà, nous agissons comme des algorithmes. Quand ceux qui travaillent pour nous nourrir, pour notre santé, notre éducation, notre protection, doivent être des agents de performance économique. Quand nos gouvernants ne sont plus que des gestionnaires. Quand les amitiés s’éteignent d’un clic et que la fin des collaborations se signe dans un message resté sans réponse. C’est une nouvelle sorte de misère, pour ceux qui ont un toit, un travail, des amis de la famille, la santé en apparence, qui sortent le weekend et vont en vacances deux fois par an. Elle ne s’évalue pas en P.I.B ni en euros gagnés par jour, ni en accès à l’éducation aux soins médicaux ou à l’information. On ne peut en nommer que les symptômes : ‘burn-out’, ‘bore-out’, dépression, stress, hyperactivité… 

...la complexité ? Vous avez connu le monde bipolaire. Où il fallait être dans un camp ou dans l’autre, pro ou anti. Ce monde ne s’est pas effondré avec la chute d’un mur. À longueur de journées et d’émissions, on nous présente les clashs, les coups de gueule, les duels. Pour nous dire qu’on ne peut être que progressiste ou réactionnaire, optimiste ou pessimiste, europhile ou nationaliste, pour l’ouverture ou pour le repli. Même le juste combat des femmes pour leurs droits prend de plus en plus la forme d’un combat contre les hommes. Pensée binaire au pays des lumières. 

...la fraternité ? C’est un mot qui doit résonner autrement à vos oreilles. Un état partagé où chacun se sent responsable des autres, conscient que chaque chose qu’il fait et qu’il ne fait pas agit sur l’ensemble. Aujourd’hui dans les mouvements sociaux, les projets bénévoles ou rémunérés, les équipes de rédaction ou d’action, chacun est interchangeable. “Qui s’en occupe ? Toi, lui ? Finalement c’est elle ? On verra selon qui est là. Désolé, je dois quitter…” Et je me demande ce que deviendra une société où on ne peut plus rire de tout. Si je ne peux pas rire de toi, mon autre, mon concitoyen, mon voisin, si pour certains je dois m’autocensurer, comment ferons-nous société ? Car c’est en riant de tout que nous faisons un nous. 

Je parle peut-être déjà comme un vieux grincheux. Mais je sais que pour dégager d’autres chemins possibles, il faut d’abord voir et retirer les pierres qui les bloquent. 

Diversité, relation, complexité… c’est un langage pour ceux qui marchent en diagonale. Je sais que vous êtes un penseur du lien et des transversales. C’est sans doute pour ça que votre pensée résonne pour moi, qui ai été pétrie de plusieurs langues et plusieurs cultures, et pour qui traverser les disciplines est une seconde nature. Pas pour s’éparpiller, mais pour tracer une diagonale de sens à travers la diversité de l’expérience humaine.

À 19 ans j’ai quitté la France pour pouvoir vivre pleinement cette possibilité. Depuis que je suis revenue, je me demande sérieusement si notre pays est capable de l’accueillir. De réinventer des récits, des modes de rencontres, de nouvelles formes d’expression et de gestion, qui nous permettent de creuser à nouveau la relation, de ‘regoûter’ à la diversité et de rétablir la complexité c’est-à-dire la nature des choses. Car le vol d’un oiseau, la forme d’une fleur ou le cri d’une baleine sont complexes, et pourtant un enfant n’a besoin de rien pour les comprendre. 

Cher Monsieur Morin, nous voici à nouveau dans une période de grande incertitude. J’ai peur que le monde qui vous a vu grandir ait fabriqué un être humain de moins en moins capable d’accepter l’incertitude, d’y naviguer, de s’adapter, de bifurquer. Préfèrent la certitude de leur souffrance à l’incertitude d’un changement nécessaire. 

Vous qui avez passé votre vie à les chercher et les soupeser, dites-moi : les mots peuvent-ils encore quelque chose ? S’il faut encore raconter le monde, montrer les forces de changement à l’œuvre, dévoiler les possibles et exprimer les potentiels, comment le faire dans les cent prochaines années ? Que sera la presse ? Qui encore se fera payer pour écrire ? Analyser, dénoncer, discourir, donner à voir, expliquer, proposer, appeler à repenser la politique, à remodeler notre rapport au vivant, à refonder nos sociétés sur de nouvelles bases… les essais et les discours ne manquent pas.

Ce qu’il manque, est-ce que ce n’est pas de créer des contextes où des mots émergent des pratiques, de l’analyse germe une expérimentation ? Il y a tant de ponts à lancer par-dessus nos habitudes, tant de nouveaux espaces à inventer… si on nous en laissait seulement la chance. Tant de possibles et tant de barrages. À la fin de chaque journée, je ressens toujours la même courbature. Je fais le grand écart, entre enthousiasme et désespérance. J’ai l’espoir qui boite encore pour les cent prochaines années.

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Source : https://blogs.mediapart.fr/sarah-roubato/blog/080721/lettre-edgar-morin-ce-que-vos-yeux-ont-vu

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  • « Leçons d’un siècle de vie » ou cent ans de sollicitude Par Nicolas Truong - Publié le 07 juillet 2021 à 05h45 - Mis à jour le 07 juillet 2021 à 06h40 – Document ‘lemonde.fr’ - Article réservé aux abonnés - OpinionsLivres
    Dans son nouveau livre, le sociologue et philosophe Edgar Morin revient sur des éléments marquants de son existence, son identité multiple, sa singularité et ses failles.

Edgar Morin fête ses 100 ans. Le 8 juillet 2021, cet « enfant de la Terre-patrie » aura vécu un siècle de vie. Pacifiste et résistant, communiste et antistalinien, bricoleur du savoir et architecte de La Méthode (Le Seuil, 1977-2004), il sait que le « dialogique » qui, à rebours de la dialectique, associe les contraires sans chercher à dépasser les contradictions, est ancré au plus profond de son être et s’incarne au cœur de sa chair. « Vivre de mort, mourir de vie »  : Edgar Morin a fait de ce fragment d’Héraclite une des maximes de sa vie. A la question « Qui suis-je ? », il répond : « Un post-marrane, c’est-à-dire un fils de Montaigne (d’ascendance juive) et du Spinoza “anathémisé” par la synagogue. »

Article réservé à nos abonnés - Lire aussi Edgar Morin : « Cette pensée humaine capable de créer les plus formidables machines est incapable de créer la moindre libellule »

Dans Leçons d’un siècle de vie (Denoël, 160 pages, 17 euros), le sociologue de la complexité revient sur son identité (multiple, qu’il considère à présent comme « une richesse ») et sa singularité. Celle d’un autodidacte qui avait 17 ans lors de la Nuit de cristal, en 1938, et qui endura « l’antisémitisme extrêmement violent de la presse de droite, puis celui de Vichy ». Celle d’un jeune résistant qui « prit conscience » de sa circoncision lorsqu’il recourra, un jour sous l’Occupation, à la prostitution. Celle d’un juif d’origine sépharade qui n’a « jamais contesté le droit à l’existence de l’Etat israélien » mais qui s’oppose à « l’action répressive » de l’armée israélienne sur les Palestiniens. Celle d’un ovni dans le champ disciplinaire de la sociologie, qui lui valut de faire face à « l’incompréhension » et au « discrédit ». Celle d’un homme qui a parfois failli. Car Edgar Morin fait preuve d’une rare sincérité dans cette nouvelle confession d’un enfant du siècle. Et n’occulte ni les moments glorieux de son histoire, ni les « erreurs » ou les rendez-vous manqués de son existence : « Les aventures de ma vie, mes passions amoureuses et intellectuelles, jointes à mes négligences, m’ont privé de cette chose superbe qu’est une famille unie. »

Intellectuel critique

On l’aura compris, Edgar Morin ne se réduit pas à cette seule figure débonnaire de sage centenaire auxquelles ses nombreuses célébrations méritées laisseraient penser. Prophétique, il reste un intellectuel critique : « Je considère que je fais plus honneur à l’identité juive par mon œuvre universaliste que ceux qui injurient ou calomnient au nom d’une identité close et exclusive », écrit-il. Comme Martin Buber, d’ailleurs, il aurait préféré « une nation commune aux Juifs et aux Arabes » plutôt que cette guerre sans fin qui oppose Israéliens et Palestiniens. Et peut-être vit-il avec Sabah Abouessalam, sociologue d’origine marocaine maintes fois citée, cette utopie d’une maison commune où l’amour partagé permet aux identités de s’entremêler.

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Source : https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/07/07/lecons-d-un-siecle-de-vie-ou-cent-ans-de-sollicitude_6087294_3232.html

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  • Edgar Morin : « Cette pensée humaine capable de créer les plus formidables machines est incapable de créer la moindre libellule » - Publié le 07 juillet 2021 à 01h59 - Mis à jour le 08 juillet 2021 à 10h24 – Document ‘lemonde.fr/idees’ - Article réservé aux abonnés - OpinionsVie des idées- Tribune
    Dans un texte écrit pour « Le Monde », le sociologue et philosophe revient sur le siècle écoulé, durant lequel s’est accrue « de façon inouïe la puissance humaine, en même temps que, de façon non moins inouïe, l’impuissance humaine ».

Gravure du portrait d’Edgar Morin par Yann Legendre

Avant de considérer la crise que nous vivons depuis 2020 puis d’en supputer les suites, essayons de la situer dans la phase extraordinaire de l’aventure humaine qui a commencé il y a soixante-quinze années et a connu des imprévus eux-mêmes extraordinaires. C’est une période où s’accroît de façon inouïe la puissance humaine, en même temps que, de façon non moins inouïe, l’impuissance humaine.

En 1945, la bombe sur Hiroshima annonce la possibilité d’anéantissement de presque toute l’espèce humaine, possibilité qu’accroît par la suite la multiplication des armes nucléaires, notamment dans des Etats hostiles les uns aux autres. En cas de guerre nucléaire mondiale ne subsisteraient que quelques îlots de survivants. Ce déchaînement de puissance nous réduit à l’impuissance.

En 1972, le rapport Meadows avertit l’humanité du processus de dégradation de la planète tant dans sa biosphère que dans sa sociosphère. Les cinquante années suivantes voient son aggravation continue. La conscience de cette menace se fait très lentement et demeure insuffisante, tandis que les ravages se poursuivent dans l’atmosphère, les rivières, les océans, les terres stérilisées par l’agriculture industrialisée, l’alimentation, les villes polluées, la vie humaine.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Dennis Meadows : « La démocratie a échoué à traiter le problème environnemental »

A partir de 1980, le mouvement transhumaniste, né en Californie, se répand dans les élites de la technique et de l’économie. Il prévoit une métahumanité dotée de l’immortalité et une métasociété harmonieusement réglée par l’intelligence artificielle. Animé par la conscience des possibilités de nouveaux pouvoirs technoscientifiques qui permettent de concevoir le prolongement de la vie humaine et un homme augmenté dans ses pouvoirs, le transhumanisme reprend et développe le mythe occidental de maîtrise illimitée du monde extérieur et l’utopie d’une société rendue harmonieuse par l’usage managérial de l’intelligence artificielle éliminant les désordres, donc les libertés. Il annonce, en fait, une métamorphose de l’humanité tant individuelle que sociale en une post-humanité ou surhumanité.

Globalisation

En 1989-1990 s’opère l’invasion du capitalisme en ex-Union soviétique et en Chine communiste, en même temps que la diffusion mondiale des moyens de communication immédiate. Cette mondialisation ou globalisation crée une communauté de destin pour les humains de tous continents, face aux périls communs (nucléaires, écologiques, économiques). Cette communauté de destin permet d’entrevoir la possibilité d’une métamorphose non pas transhumaniste mais panhumaniste, allant dans le sens non pas d’un homme augmenté mais d’un homme amélioré dans une Terre-patrie qui engloberait sans nullement supprimer nos patries nationales – cela à la condition préliminaire qu’apparaisse une nouvelle pensée politique humaniste…

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Source : https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/07/07/edgar-morin-cette-pensee-humaine-capable-de-creer-les-plus-formidables-machines-est-incapable-de-creer-la-moindre-libellule_6087278_3232.html

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  • A propos du concept de ‘Terre-Patrie’ énoncé par Edgar Morin – Document France Culture - Livre ‘Terre-Patrie’ d’Edgar Morin Seuil, 2010
    1èrede couverture

Description - Nous voici, minuscules et humains, sur la minuscule pellicule entourant la minuscule planète perdue dans le ‘gigantissime’ univers. Cette planète est en même temps un monde foisonnant, le nôtre.

Au moment où les sociétés éparses sur le globe sont devenues interdépendantes, la prise de conscience de la communauté de destin terrestre doit s’imposer. Nous sommes solidaires dans et de cette planète. C’est notre ‘Terre-Patrie’. Edgar Morin 

Des œuvres d’Edgar Morin :

Livre - Mes philosophes Edgar Morin Pluriel, 2018 – 1èrede couverture

Livre La Méthode Edgar Morin Seuil, 2008 – 1èrede couverture

La dernière publication sur ‘Terre-Patrie’ :

Enregistement de 58 minutes - Le 01/03/2019 – Dans la SÉRIE Profession philosophe (82 épisodes)

Épisode 24 : Edgar Morin, paraphilosophe - À retrouver dans l’émission Les Chemins de la philosophie par Adèle Van Reeth

Photo d’Edgar Morin - Portrait d’Edgar Morin, penseur de la complexité, philosophe qui se considère comme un philosophe ’à l’état sauvage’. Edgar Morin à Paris le 31 janvier 2012 • Crédits : Christophe Morin - IP3 PRESS - Maxppp

Les Chemins de la philosophie du vendredi vous emmènent chaque semaine à la rencontre de ceux qui ont fait de la philosophie leur métier. La philosophie est-elle une vocation ? Comment viennent les idées ? Comment se fabrique un concept ? À quoi ressemble l’atelier du philosophe ? Et quel rôle le philosophe doit-il jouer dans la cité ?

L’invité du jour : Edgar Morin, philosophe et sociologue

À écouter aussi en 59 minutes - Les Chemins de la philosophie - Edgar Morin, l’homme complexe (1/5) > https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/profession-philosophe-edgar-morin-paraphilosophe

Texte résumé : Un ’paraphilosophe’

Je me considère comme « paraphilosophe » comme il y a des parapharmacies. Un philosophe à l’état sauvage, pas tout à fait officiel comme les bonnes pharmacies. Et je me considère aussi comme à la fois philosophe, anthropologue, sociologue… C’est-à-dire que pour moi la philosophie n’est jamais détachée du type d’objet auquel elle se voue et qui nécessite d’être regardé. [...] Ce qu’il y a de plus philosophique en moi c’est l’obsession sur la connaissance. Cette source permanente d’erreurs, d’illusions, d’à peu près, c’est peut-être ça qui est mon noyau philosophique

La pensée complexe 

La complexité est un défi permanent à la connaissance si on prend le mot de complexité dans le sens du mot « complexus » en latin qui signifie « ce qui est tissé ensemble ». Dans la réalité de nos vies, du monde, il y a des interactions sans cesse, tout est ‘relationné’.

Ma maxime favorite est de Blaise Pascal qui dit « Toute chose étant causée et causante, toute chose étant aidée et aidante, tout étant lié par un lien imperceptible qui les relie toutes les unes aux autres. Je tiens pour impossible de connaitre le tout si je ne connais les parties, et de ne connaitre les parties si je ne connais le tout. »

C’est un défi à la connaissance et d’ailleurs on ne peut jamais connaitre tout. La pensée complexe reconnait qu’on n’a jamais la totalité et qu’on trouve toujours un résidu d’incertitude. Mais c’est une façon de dépasser la pensée unilatérale, cloisonnée, disciplinaire. 

À écouter aussi 25 minutes L’Invité(e) des Matins (2ème partie) - Osez la pensée complexe ! Avec Edgar Morin (deuxième partie)

Autocritique 

Le mot ’Autocritique’ a un aspect je dirais philosophique et ’paraphilosophique’. Parce que si beaucoup d’anciens communistes témoignent comment on les a trompés, moi je n’ai jamais dit que personne ne m’a trompé. Mais pourquoi je me suis trompé ? J’examine la façon dont je me suis converti et j’examine aussi le lent processus de ‘déconversion’. C’est aussi une réflexion sur la façon dont la connaissance peut se croire rationnelle et en fait, en profondeur, elle est religieuse, elle est mystique. Ce livre a donc un aspect philosophique par sa réflexivité et par cette résolution que je me suis donné après l’avoir écrit : celle de ne jamais tomber dans la pensée unilatérale, de me révolter toujours contre la réduction d’autrui à ce qu’il a de plus bas, ou faussement, a des trahisons ou des vilenies, ce qui est de plus en plus courant dans notre monde politique. Ça m’a donc donné un élan pour penser d’une façon meilleure. 

Recommencer à proposer une pensée politique

Ce que je fais est tellement loin des préoccupations des politiques actuels qui sont au jour le jour, avec une politique réduite à l’économie, ou qui n’ont pas le temps de lire etc. Malheureusement, je fais un travail qui a un sens politique mais sans aucun retentissement. Je souhaiterais que mon travail soit pris en compte non pas par les politiques eux-mêmes mais par des gens qui souhaitent une autre voix politique. Actuellement, je pense qu’il y a un travail de recommencement à zéro pour refaire une pensée politique. Il faut repenser à partir de toutes nos nouvelles connaissances sur l’homme, sur l’histoire, sur la vie, sur le monde. Il faut recommencer à proposer une vision et une pensée d’action. C’est ce que j’essaye de faire, mais là, j’ai prêché dans le désert. Et je continue à prêcher dans le désert, ce qui ne me décourage pas d’ailleurs ! 

À lire aussi : Conférences L’HUMAIN PAR EDGAR MORIN

À lire aussi : Conférences L’INDIVIDU PAR EDGAR MORIN

Sons diffusés : 

  • Cornélius Castoriadis sur la question de l’éducation à la politique, dans l’émission Là-bas si j’y suis par Daniel Mermet, le 25 novembre 1996
  • Edgar Morin, dans l’émission Un certain regard, ORTF, en avril 1973
  • L’Opéra de Quat’sous, Chant de Barbara, comédie en musique de Bertholt Brecht et Kurt Weill, 1931 
  • Extrait du film Le Chemin de la Vie, de Nikolaï Ekk, 1931
  • Extrait du film Marius, de Marcel Pagnol et Alexander Korda, 1931
  • Allegro ma non troppo de la Neuvième Symphonie, de Beethoven, par John Elliott Gardiner et l’Orchestre Révolutionnaire et Romantique
  • Chez les Yéyé de Serge Gainsbourg, 1964
    Voir tous les épisodes- Dans la même série Voir l’univers Savoirs

Chroniques 10H55 5 min Le Journal de la philo{{}}De quoi le blanc est-il la couleur ?

Bibliographie :

Livre - 1èrede couverture - Pour résister à la régression Edgar Morin Editions de l’Aube, 2018

Livre - 1èrede couverture - Connaissance, ignorance, mystère Edgar Morin Fayard, 2017

Intervenant : Edgar Morin, philosophe et sociologue > accès à ses ouvres antérieures

À découvrir aussi :

Profession philosophe (51/74) : Heinz Wismann, philosophe entre les langues

Profession philosophe (46/74) : Gaspard Koenig, philosophe des libertés

Profession philosophe (40/62) : Bruno Latour, philosophe des modes d’existence

Tags : Edgar Morin Philosophie

L’équipe - Production : Adèle Van Reeth : Production déléguée - Géraldine Mosna-Savoye - Réalisation : Nicolas Berger, Thomas Beau - Avec la collaboration de : Isis Jourda, Anaïs Ysebaert, Colomba Grossi, Matthieu Tarpin

Pour s’instruire encore davantage :

Les Chemins de la philosophie >

Nicolas Hulot et Frédéric Lenoir, pour un monde en quête de sens

Edgar Morin, ses conseils aux jeunes : ’Il faut risquer sa vie’

Maison de la Radio

logo france culture

Source : https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/profession-philosophe-edgar-morin-paraphilosophe

Autre source : https://www.franceculture.fr/oeuvre/terre-patrie

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  • Terre nourricière - Une campagne pour promouvoir la conscience planétaire - Traduction du 11 juillet 2021 par Jacques Hallard de l’article intitulé « Homeland Earth - A Campaign to Promote Planetary Awareness » - Document autrichien ‘aspr.ac.at’
    Avec l’accès à une vidéo 6:58 de l’Appel d’Edgar Morin en français pour la Campagne pour promouvoir la conscience planétaire sur le site : https://www.aspr.ac.at/en/education-training/aspr-campaigns/homeland-earth#/

La poussée de la mondialisation de ces dernières décennies a, pour le moins, relié de manière complexe tous les peuples de tous les continents et de toutes les nations et les a amenés à une relation indissoluble les uns avec les autres. Ainsi, que nous le voulions ou non, une communauté terrestre de destin a vu le jour.

C’est ce que révèle la ‘polycrise’ mondiale qui nous affecte tous, même si c’est de manière différente : le changement climatique radical et provoqué par l’homme, l’extinction des espèces déclenchée par nos pratiques économiques et notre mode de vie, la menace d’auto-extinction par une frappe nucléaire, les guerres à motivation nationaliste ou la pandémie mondiale de Covid-19. Ce sont tous des problèmes qui ne peuvent être résolus qu’ensemble, et à l’échelle planétaire : ‘La Terre-Patrie’.

Mais de nombreuses personnes et nations n’ont pas conscience de cette communauté terrestre de destin. Surtout en temps de crise, chaque nation se replie sur elle-même et cherche son salut dans des efforts nationaux solitaires.

Ce dont nous avons besoin, en revanche, c’est d’une opinion publique mondiale qui représente une conscience planétaire et qui soit suffisamment forte pour influencer les politiques des États et des organismes internationaux dans ce sens. Ce sentiment d’appartenance à notre Terre-Patrie n’est pas en contradiction avec les particularités et les affiliations locales et nationales. Cependant, nous devons aussi développer la conscience que nous sommes des citoyens de la ‘Terre-Patrie’ et agir en conséquence. C’est l’idée de notre campagne internationale ’Terre nourricière’.

Texte original conservé pour utiliser le cas échéant les liens hypertextes :

Homeland Earth - A Campaign to Promote Planetary Awareness

At the latest, the globalisation push of the last decades has connected all people on all continents and of all nations in a complex way and brought them into an indissoluble relationship with each other. Thus, whether we like it or not, an earthly community of destiny has come into being. This is made apparent by the global polycrisis that affects us all, albeit in different ways : drastic and man-made climate change, the extinction of species triggered by our economic and lifestyle practices, the threat of self-extinction from a nuclear strike, nationalistically motivated wars or the global Covid-19 pandemic. These are all problems that can only be solved together, and on a planetary scale : Homeland Earth.

But many people and nations lack awareness of this earthly community of destiny. Especially in times of crisis, every nation retreats into itself and seeks its salvation in national solo efforts.

What we need, on the other hand, is a worldwide public opinion that represents a planetary awareness and is strong enough to influence the policies of states and international bodies in this direction. This sense of belonging to our Homeland Earth is not in contradiction to local and national particularities and affiliations. However, we must also develop the awareness that we are citizens of Homeland Earth and act accordingly. This is the idea of our international campaign ’Homeland Earth’.

Campaign coordination - Silvia Polster - E-Mail : ipt(at)aspr.ac.at - Phone : +43 3355 2498 506

Plus d’informations

Le concept de ’Terre Patrie’ a été développé par le philosophe français Edgar Morin, qui fêtera son 100e anniversaire le 8 juillet 2021, dans son livre Terre Patrie (1993). Avec cette campagne, nous rendons également hommage à l’œuvre de ce grand penseur de l’avenir de l’humanité. Dans cette vidéo, Morin appelle personnellement à notre campagne. Vous trouverez ci-dessous l’appel à la campagne en différentes langues, une courte biographie d’Edgar Morin, ainsi que le manifeste Terre Patrie.

More Information
The concept of ’Homeland Earth’ was developed by the French philosopher Edgar Morin, who celebrates his 100th birthday on 8 July 2021, in his book Terre Patrie (1993). With this campaign, we are also honouring the life’s work of this great thinker on the future of humanity. In this video, Morin personally calls for our campaign. Below you will find the appeal for the campaign in different languages ; a short biography of Edgar Morin, as well as the manifesto Homeland Earth.

Join this Campaign
Join this campaign to raise planetary awareness by
•  signing the appeal for this campaign and, if possible, translating it into your language ;
•  spreading the manifesto of the campaign ’Homeland Earth’ (Manifesto for Planetary Solidarity) ; you are also welcome to comment on it and develop it further ;
•  create a passport cover ’Citizen of Homeland Earth’ and use it to document your planetary attitude ;
•  invite friends, relatives, acquaintances, colleagues, pupils, etc. to create passport covers together ; and
•  send the created passport covers to local politicians and make them aware of the campaign ;
•  declare yourself as a citizen of Homeland Earth in your FB profile (frame for Facebook) and post your individually designed passport cover with #homelandearth in the social media ;
•  participate in ASPR events related to the campaign ;
•  sign up for ASPR News (input field at the bottom of the page) to be informed about future ASPR activities ;
•  follow us on Facebook und Twitter ;
•  hold information events on Homeland Earth (we will gladly support you with information material) ;
•  create your very own local ’Homeland Earth’ initiative and report back to us (e.g. planting trees, designing and displaying posters, a Homeland Earth photo competition, etc…).

Homepage – ASPR - https://www.aspr.ac.at- The Austrian Study Centre for Peace and Conflict Resolution (ASPR) was founded in 1982 by Dr Gerald Mader and other like-minded people.

Le Centre d’études autrichien pour la paix et la résolution des conflits (ASPR) a été fondé en 1982 par le Dr Gerald Mader et d’autres personnes partageant les mêmes idées.

Homepage - ASPR

Source : https://www.aspr.ac.at/en/education-training/aspr-campaigns/homeland-earth#/

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  • {{}}
    Le défi de la complexité - Edgar Morin, à l’Université de la Suisse italienne (USI) Vidéo 1:01:59 - 20 juin 2014 - USI Events
    Informations et inscription sur http://www.usievents.com Dire que c’est complexe est un incapacité de comprendre ou d’expliquer. Lorsque l’on utilise le mot complexe nous employons un mot bouche-trou puisqu’il nous permet d’éviter ou d’expliquer ce qui a cessé d’être simple finalement. Complexus est tiré du latin et veut dire : ce qui est tissé ensemble. Complexité est un mot problème, non un mot solution. Notre éducation nous a appris à séparer et cloisonner les savoirs, non à les relier. Comment répondre au défi des complexités qui se multiplient ? Et Qu’est-ce que la « pensée complexe » ? Edgar Morin répond simplement : c’est est une tentative pour aider les gens à comprendre ce qu’ils appellent complexe. Elle nous éclaire sur la connaissance qui est un phénomène, dont nous avons besoin pour prendre des décisions, affronter la vie dans tous les domaines. Car le plus grand risque, dans la vie, c’est de se tromper dans ses choix. C’est pourquoi la pensée complexe elle, lutte contre l’erreur et l’illusion Aujourd’hui elle est alors utile dans le management, aux dirigeants qui ne peuvent plus négliger la radicalité et le caractère durable des crises que nous rencontrons : écologique, économique, social ou encore politique. Suivez USI sur Twitter : https://twitter.com/USIEvents Retrouvez USI sur LinkedIn : http://linkd.in/13Ls21Y Abonnez-vous à notre chaine : http://bit.ly/19sPpSp

Source : https://www.youtube.com/watch?v=6UT57Jm371w

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  • Edgar Morin ou l’éloge de la pensée complexe - 04.09.2018, par Francis Lecompte – Document ‘lejournal.cnrs.fr’
    Photo - Edgar Morin reste un défenseur inébranlable de la laïcité et affirme son point de vue d’« incroyant radical ». Basso Cannarsa/Opale/Leemage

De la chanson aux mésaventures des partis politiques en passant par la mondialisation ou la laïcité, Edgar Morin est un curieux-de-tout. Mais ce qui le caractérise plus encore, c’est sa forme de pensée, dans laquelle tout est tissé ensemble. Rencontre avec le père de la pensée complexe, dans cet entretien paru en mai dans la revue « Carnets de science ».

La version longue de cet entretien a été publiée dans le numéro 4 de la revue Carnets de science.

Le temps lui a façonné une allure de vieux sage, mais Edgar Morin reste plus que jamais l’anthropologue de notre société contemporaine. Auteur d’une œuvre monumentale, La Méthode, publiée sur près de trente années, il ne se lasse pas d’expliquer encore et toujours en quoi la pensée complexe qu’il y a construite est le meilleur instrument pour comprendre le monde dans toute sa diversité. Directeur émérite de recherche au CNRS, Edgar Morin est aussi un président actif du conseil scientifique de l’Institut des sciences de la communication (ISCC)1. Dans son bureau du 13e arrondissement de Paris, il raconte avec une bonne dose d’autodérision ses relations avec le monde de la recherche, parfois dérouté par ce penseur matérialiste, qui cultive volontiers la contradiction et le mystère.

Sociologue, philosophe, tout simplement penseur… Comment faut-il vous présenter  ?
Edgar Morin : On me considère souvent comme un sociologue, mais en réalité, je réfléchis et je travaille sur le caractère trinitaire de l’humain : individu/société/espèce. C’est de l’anthropologie, au sens ancien du terme : la mise en relation de toutes les connaissances sur l’humain, ce qui m’a conduit à la transdisciplinarité. Je l’ai compris en travaillant à mon premier livre important, publié en 1951, L’Homme et la Mort. À cette époque, la Bibliothèque nationale recensait en tout et pour tout quatre ouvrages sur ce sujet, tous religieux. Mais pour comprendre les attitudes des hommes face à la mort, il y a bien sûr l’étude des religions, mais aussi la biologie, l’histoire, et même la préhistoire, l’étude des civilisations, la psychologie, la psychanalyse, pratiquement toutes les sciences humaines, sans oublier la littérature et la poésie, qui en parlent beaucoup. Du reste, tout grand ou important problème est invisible depuis une discipline close et nécessite une approche transdisciplinaire.

C’est cette approche transdisciplinaire qui sera à la source de votre grande œuvre ­philosophique, La Méthode  ?
E. M : En effet, c’est pour moi le premier principe : rompre avec la recherche ou la thèse enfermant son objet. Le moindre sujet, même d’apparence minuscule, ne peut être connu que dans et par son contexte. Ces dernières années, j’ai eu la satisfaction de le constater en présidant le jury du Prix de la recherche, organisé par le journal Le Monde. Je me souviens d’une thèse consacrée aux attachés ministériels, qui décrivait comment ceux-ci procédaient pour identifier les dossiers urgents. Au début, ils utilisaient un tampon U, qui est devenu TU, pour « très urgent », puis TTU, etc. Mise dans le contexte, l’anecdote ouvrait sur une réflexion très intéressante sur la pression chronométrique accrue dans notre civilisation.

Photo - Auteur d’une oeuvre monumentale, « La Méthode », publiée sur près de trente années, Edgar Morin ne se lasse pas d’expliquer encore et toujours en quoi la pensée complexe qu’il y a construite est le meilleur instrument pour comprendre le monde dans toute sa diversité. Catherine GUGELMANN/Opale/Leemage

Sommes-nous là dans cette pensée complexe que vous défendez inlassablement  ?
E. M : Oui, c’est ce que j’ai toujours cherché à percevoir et concevoir : le complexus dans son originel de tissu commun. J’ai toujours essayé de reconstituer ce tissu commun, parce que mon constat fondamental, c’est que toutes nos connaissances sont compartimentées, séparées les unes des autres, alors qu’elles devraient être liées. Le grand problème auquel je me suis attaqué avec La Méthode, c’est donc celui de la compartimentation de nos savoirs. Mais il ne suffisait pas de rassembler tous ces éléments, il fallait surtout trouver les instruments conceptuels pour les relier.

Cela m’a obligé à poser un certain nombre de principes pour mieux comprendre la complexité, comme celui que j’appelle le principe dialogique, c’est-à-dire l’idée que des thèmes peuvent être à la fois complémentaires et antagonistes. J’ai donné l’exemple de la culture européenne, une unité formée par l’antagonisme complémentaire de deux cultures concurrentes, l’une judéo-­chrétienne et l’autre gréco-romaine. Ensemble elles forment une unité complexe, la culture européenne, mais dans laquelle leur dualité reste intacte. Dans la complexité, j’étudie aussi le rapport entre le tout et les parties. Je montre que le système n’est pas seulement la somme des parties, son organisation produit des qualités qui n’existent pas dans ses éléments. C’est le cas de l’organisation du vivant : elle est faite uniquement d’éléments moléculaires physico-chimiques, mais elle a des propriétés que n’ont pas séparément les molécules : l’auto­reproduction, l’autoréparation, la cognition, la dépendance à l’égard de l’environnement, ne serait-ce que pour se nourrir, afin d’assurer l’autonomie. Vous êtes donc amené à concevoir ensemble autonomie et dépendance.

Mais vous dites aussi que le tout peut être moins que la somme des parties. N’est-ce pas contradictoire  ?
E. M : En effet, dans certaines organisations, on voit que le système peut inhiber des qualités propres à ses éléments. Pour comprendre l’apparente contradiction d’un tout qui est à la fois plus et moins que la somme de ses parties, je revendique l’héritage du philosophe grec Héraclite, du VIe siècle avant J.-C. : quand on arrive à une contradiction, ce n’est pas nécessairement un signe d’erreur, mais c’est le signe qu’on a touché un problème de fond. Je crois que ces contradictions doivent donc être affirmées, reconnues et non pas esquivées. Ce fut le cas, fort heureusement, en physique quantique. Cela devrait l’être aussi en astrophysique, puisqu’on nous dit que l’Univers est sorti du vide. Manifestement il y a une contradiction dans les termes.

Héraclite est célèbre pour sa conception d’un monde en perpétuel changement. En va-t-il de même pour la complexité  ?
E. M : L’écriture de La Méthode a nécessité un travail de recherche et de documentation assez considérable, que je n’ai pu réaliser que sur une période de temps relativement longue.

Plus on avance dans la connaissance, plus on découvre une nouvelle ignorance.
C’est ce qu’illustre magnifiquement l’essor des sciences modernes.

Et c’est vrai que lorsqu’on travaille dans la pensée complexe, on ne peut pas se contenter d’une méthode de travail classique, où l’on déroule son plan. Ici, la stratégie peut se modifier à tout moment, parce qu’en cours de route, on découvre d’autres informations, le hasard vous donne de nouvelles idées. En cours de rédaction, j’ai beaucoup évolué : certains points secondaires sont devenus importants, j’ai modifié la première partie, « La nature de la nature », après l’avoir fait relire à un mathématicien… Et si j’avais à la remanier aujourd’hui, j’accorderais sans doute plus d’importance à la révolution conceptuelle entraînée par l’astrophysique.

L’année dernière, j’ai d’ailleurs publié un autre livre, Connaissance, ignorance, mystère, pour montrer que la pensée complexe n’est pas la pensée finale et totale de l’Univers. Elle en est la meilleure approximation. J’ai toujours eu cette idée, que certains penseurs avançaient déjà dans l’Antiquité, que plus on avance dans la connaissance, plus on découvre une nouvelle ignorance. C’est ce qu’illustre magnifiquement l’essor des sciences modernes.

Cette idée vous range-t-elle du côté des philosophes sceptiques, pour qui aucune vérité ne peut jamais être atteinte  ?
E. M : Certainement pas ! Je n’ai pas écrit 6 volumes et 2 500 pages qui composent La Méthode pour aboutir au scepticisme ! Avoir la connaissance des aléas, ce n’est pas du scepticisme et penser que plus on connaît, plus on va vers l’ignorance, cela ne dévalue en rien cette connaissance qui nous a conduits à une telle ignorance. Elle a au contraire le mérite de nous avoir rapprochés du mystère de la réalité. Le fait est que la connaissance complexe ne pourra jamais éliminer l’incertitude. Jamais nous n’aurons une connaissance exhaustive de tout ! C’est un peu ce qui se passe avec la théorie du chaos : dans beaucoup de systèmes déterministes, certains processus sont imprédictibles et incontrôlables.

Vos travaux ont donc fait largement appel à des scientifiques. Est-ce qu’à l’inverse, la recherche s’inspire des réflexions d’Edgar Morin  ?
E. M : Mes livres sont diffusés, ils sont traduits, mais je crois que leurs idées de base ne sont pas entrées – peut-être pas encore entrées – dans le système éducatif. D’ailleurs, je suis très frappé de voir que beaucoup d’auteurs qui m’ont énormément aidé à formuler La Méthode sont restés marginaux, quelque part entre les sciences de la nature et les sciences humaines. Je pense à des chercheurs des années 1940-1950 comme les mathématiciens Claude Shannon, le père de la théorie de l’information, et Norbert Wiener, aux sources de la cybernétique, von ­Foerster, von Neumann, Ashby et d’autres : ils m’ont apporté les éléments pour former une théorie de l’organisation complexe, mais ils demeurent peu connus tant dans les sciences de la nature que dans les sciences humaines.

Comment l’expliquez-vous  ?
E. M : À cause de la compartimentation : on considérait ces chercheurs uniquement comme de purs mathématiciens ou de purs ingénieurs, et non comme des penseurs de l’organisation. Pour en revenir à La Méthode, je pense que ce travail reste méconnu, parce que les modes de connaissance et les modes de pensée dominants, pas ­seulement dans les sciences, mais aussi dans la vie quotidienne ou dans la politique, restent ­fondés sur la disjonction, c’est-à-dire la compartimentation en secteurs clos. Notre façon de ­penser reste binaire, y compris chez les ­scientifiques. C’est cela qui explique que mon apport soit, non enraciné, mais dispersé. Je dis souvent que je suis comme un arbre dont le vent emporte les graines qui retombent parfois dans des déserts où, quelquefois, germeront très loin d’ici…

Titulaire d’une licence de droit et d’histoire-­géo, vous êtes d’une certaine manière autodidacte. N’est-ce pas l’une des raisons de votre relative marginalité  ?
E. M : J’ai fait aussi des études de philosophie, d’économie, de sciences politiques, mais surtout je me suis fait ma propre culture en travaillant sur des problèmes complexes, donc transdisciplinaires. C’est vrai que pour un monde mandarinal, ou pour le spécialiste classique, je reste une sorte d’ovni, bien que tous les matériaux composant cet ovni viennent de notre culture et non de l’espace !

De même que l’esprit humain crée des dieux qui finissent par prendre sur les hommes un pouvoir inouï, de même les idées produites par l’esprit humain prennent leur autonomie et peuvent finir par nous dominer.

J’ai pourtant fait carrière au CNRS. J’ai été élu maître de recherche sans avoir écrit de thèse de doctorat, puisqu’on a bien voulu considérer que mon livre sur L’Homme et la Mort en avait les qualités. Ensuite, j’ai grimpé les échelons, tout en bénéficiant d’une très grande liberté. Ce qui m’a permis très vite d’obéir à mes curiosités. J’ai étudié le cinéma qui était considéré alors comme une matière indigne de recherche (mes écrits de l’époque viennent d’être republiés). Toute ma vie, j’ai pu ainsi me laisser porter par mon élan et par les hasards. En outre, certains dirigeants du CNRS ont été très compréhensifs à mon égard.

La grande chance que j’ai eue aussi, c’est de pouvoir publier et intéresser des lecteurs dans tous les domaines de la science et de la pensée. La Méthode n’a jamais été inscrite au cœur de l’enseignement universitaire ou de la recherche, mais elle existe.

Ne mérite-t-elle pas une version plus accessible pour le grand public  ?
E. M : Quand j’arrivai au terme de la rédaction de La Méthode, je me suis dit qu’il fallait lui donner une dimension pédagogique. J’avais ­l’intention d’écrire un livre qui se serait appelé « Manuel », destiné aux écoliers, aux enseignants, aux citoyens… Mais j’ai été appelé à ce moment-là à participer à une commission de réformes de ­programmes de l’enseignement secondaire. En 1999, j’ai prolongé cette réflexion dans un livre qui s’appelle La Tête bien faite puis, demandé par l’Unesco, Les 7 Savoirs nécessaires à l’éducation du futur où je propose, sur un plan international, des thèmes à introduire dans l’enseignement, comme la connaissance de la connaissance, ­l’erreur et l’illusion, la compréhension d’autrui, la réalité humaine. Nulle part, on ne nous enseigne le problème le plus important : quest-ce que cest que lhumain  ?

Vous êtes très présent dans le débat public. N’est-ce pas la meilleure façon de prolonger votre travail philosophique, dans la mesure où les idées et l’action sont des éléments importants de la pensée complexe  ?
E. M : Oui, il y a tout le monde des idées, ce que j’ai appelé la noosphère. Les idées sont à la fois des choses qui nous font connaître le monde ou, au contraire, nous empêchent de bien le connaître. Parce que, de même que l’esprit humain crée des dieux qui finissent par prendre sur les hommes un pouvoir inouï, de même les idées produites par l’esprit humain prennent leur autonomie et peuvent finir par nous dominer. À travers les idéologies, nous pouvons devenir les esclaves des idées que nous avons nous-mêmes élaborées.

Quant à l’action, elle ramène au principe d’incertitude de la pensée complexe : dans mon Éthique (6e volume de La Méthode, ndlr), ­j’explique que toute décision doit être consciente du fait qu’elle est un pari. Toute action, dès qu’elle entre dans un milieu donné, va subir des rétro­actions et les perturbations du milieu, elle risque de se détourner de son sens. C’est pourquoi il faut la contrôler par une stratégie adéquate, qui intègre en permanence les nouvelles informations arrivées en cours de route et par les hasards.

Photo - Jean Rouch et Edgar Morin sur le tournage du film « Chronique d’un été », qu’ils ont réalisé ensemble. Celui-ci sort en 1961 et obtient le prix de la Critique au Festival de Cannes. Argos Films

Comment exprimez-vous cette stratégie dans le débat politique  ?
E. M : En me demandant : la voie vers laquelle nous allons est-elle la bonne ? N’est-elle pas dangereuse ? Avons-nous la capacité de la modifier ? Mais de telles questions se posent pour moi au sujet de la mondialisation, par exemple, pas au niveau des partis politiques. Certes, je continue à affirmer des positions politiques en restant de gauche, mais c’est ma gauche à moi, pas celle des partis officiels. J’ai été un communiste de guerre, mais j’ai rompu cet engagement dès 1950 et, depuis, je n’ai appartenu à aucun parti. Je revendique l’union de différents héritages : l’héritage libertaire, qui est la reconnaissance de l’individu et de son épanouissement, celui du socialisme, qui veut améliorer la société, et celui du communisme, qui prône la vie en communauté. Plus récemment, je me suis aussi approprié vigoureusement l’héritage écologique.

On a fêté cette année les cinquante ans de Mai 68, que vous avez suivi de près. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette période  ?
E. M : Mai 68 a été l’expression d’aspirations juvéniles, très significatives sur l’état de notre civilisation. J’avais étudié pas mal ces mouvements de la jeunesse, notamment à Berkeley en ­Californie, et cette insatisfaction d’enfants de familles aisées, qui cherchaient beaucoup plus la communauté, la fraternité, la réalisation de soi. En France, ce mouvement a été bien sûr animé par des libertaires, comme Daniel Cohn-Bendit, mais il a été rapidement parasité, puis rattrapé par des groupuscules trotskystes ou maoïstes, qui ont dit à ces jeunes : c’est nous qui allons réaliser vos aspirations. Le mouvement a donc explosé comme une belle fusée et il est retombé. Qu’en est-il resté ? En réalité, c’est très curieux : tout a changé et rien n’a changé.

Ce qui a changé, ça a été la prise de conscience que le sous-sol de notre civilisation était miné, ça a été la fin de l’euphorie des années dites des « Trente Glorieuses » ; il y a eu un changement dans les mœurs ; ça a été la reconnaissance de l’homosexualité ou le développement du mouvement féministe. Celui-ci est assez révélateur : j’avais fait faire à ce moment-là une étude sur la presse féminine, qui montrait comment celle-ci était euphorique jusqu’en 1968. Elle disait aux lectrices : soyez belle, faites de bons petits plats pour votre mari, etc. Après Mai 68, elle est devenue problématique, c’est-à-dire qu’elle disait aux femmes : vous vieillissez, les enfants s’en vont, votre mari se détourne pour une maîtresse plus jeune… ? Résistez, soyez fortes… On est passé ainsi de l’euphorie d’une civilisation triomphante à une inquiétude latente.

Et sur le plan des idées, qu’en reste-t-il  ?
E. M : Un courant marxiste assez sommaire a émergé après Mai 68, mais il s’est effondré dès 1977 à partir du moment où il n’y a plus eu aucune espérance pour l’URSS, aucune espérance pour la Chine et sa Bande des Quatre ou le Viêt Nam, idéalisé, mais devenu l’envahisseur du ­Cambodge, puis le Cambodge lui-même sous la coupe de Pol Pot et sa folie génocidaire. Beaucoup d’autres événements sont arrivés ensuite, depuis le dépérissement du structuralisme. Mai 68 a été un événement important, mais avant tout sur le plan symbolique, en révélant des aspirations, qui entre-temps se sont exprimées ailleurs. Le changement, c’est aussi la crise économique de 1973, qui nous a fait passer d’une société de plein emploi à une société de chômage.

Certaines de vos positions publiques, sur la laïcité par exemple, vous ont exposé aux polémiques et aux malentendus…
E. M : Quoi qu’on ait pu dire ici et là, j’ai toujours été et je reste un défenseur de la laïcité. Dans les débats avec Tariq Ramadan, j’ai toujours tenu à affirmer mon point de vue d’incroyant radical et dans les échanges avec François Hollande, je proposais de qualifier la France de République une, indivisible, laïque et multiculturelle : le débat portait sur la notion de multiculturalisme, pas sur celle de laïcité. Vis-à-vis de la religion, j’ai la même position que sur les idées : une fois que les esprits humains ont créé des dieux, il se passe cette chose fabuleuse que ces dieux prennent un pouvoir immense sur ceux qui les ont créés. Pour ma part, comme je l’ai expliqué dans Mes démons, ma foi est une foi dans la fraternité, dans l’amour, tout en sachant que l’amour et la fraternité peuvent ne pas gagner. Ce qui a pour conséquences existentielles de vivre à la fois dans la mesure et la démesure, dans l’espoir et le désespoir, dans l’horreur et l’émerveillement.

A lire aussi sur notre site :
Edgar Morin : ’Nous devons vivre avec l’incertitude’
A 100 ans, Edgar Morin poursuit sa voie

Pour aller plus loin :
Le Cinéma, un art de la complexité, écrits et inédits 1952-1962, Edgar Morin, textes réunis, édités et présentés par Monique Peyriere et Chiara Simonigh, Nouveau Monde Éditions, 2018, 624 pages, 24 €.
Connaissance, ignorance, mystère, Edgar Morin, Fayard, coll. « Essais », 2017, 192 pages, 17 €.
Les 7 Savoirs nécessaires à l’éducation du futur, Edgar Morin, Points, coll. « Points Essais », 2015, 160 pages, 7,50 €.
Edgar Morin, aux risques d’une pensée libre, ­Dominique Wolton (dir.), CNRS éditions, Hermès La Revue n° 60, 2011, 320 pages, 25 €
La Méthode I et II (coffret 2 tomes et 6 volumes), Edgar Morin, Seuil, coll. « Opus », 2008, 2 512 pages, 59,80 €.
Mes démons, Edgar Morin, Stock, coll. « Un ordre d’idées », 2008, 330 pages, 24 €. 
La Tête bien faite, Edgar Morin, Seuil, coll. « L’histoire immédiate », 1999, 153 pages, 15,20 €.
L’Homme et la Mort, Edgar Morin, coll. « Points Essais », édition revue et augmentée, Seuil, 1976, 372 pages, 9,80 €.

Notes

Auteur : Francis Lecompte ; il est journaliste.

En savoir plus sur l’auteur

Fichier:Centre national de la recherche scientifique.svg — Wikipédia

© 2021, CNRS – Source : https://lejournal.cnrs.fr/articles/edgar-morin-ou-leloge-de-la-pensee-complexe

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  • Edgar Morin et La Méthode - Visiteurs du soir (1981) Vidéo 27:02 - 08 juillet 2021 - Les archives de la RTS (Radio Télévision Suisse)
    Entretien avec le sociologue français Edgar Morin qui présente son livre majeur intitulé La Méthode, qui propose une méthodologie permettant d’embrasser la connaissance de la complexité du monde. Comprenant six volumes au total, la Méthode est une oeuvre transdisciplinaire qui se déroule de façon cyclique et s’appliquant à de nombreuses notions, comme la biologie, l’information ou la connaissance. Abonnez-vous aux archives de la Radio Télévision Suisse : Site : http://rtsarchives.ch Facebook : https://facebook.com/lesarchivesdelaRTS Instagram : https://instagram.com/rtsarchives Les archives RTS sont disponibles à la vente pour les professionnels de l’audiovisuel, des médias et des institutions. Contact : b2b@rts.ch Retrouvez la Radio Télévision Suisse : YouTube : https://youtube.com/RTS Site : http://rts.ch

Source ; https://www.youtube.com/watch?v=h_aOgc-npkk

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  • Tout savoir avec Wikipédia sur l’œuvre majeure d’Edgar Morin en 6 volumes : « La Méthode »
    La Méthode (Edgar Morin) - Pour les articles homonymes, voir Méthode.

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La Méthode est l’œuvre majeure d’Edgar Morin. Cette somme est constituée de six volumes, qualifiée par son auteur d’encyclopédique au sens étymologique1 : la méthode y est déroulée de façon cyclique, s’appliquant à de nombreuses notions dont certaines sont reprises ci-après. Il convient de noter que les quatre premiers volumes n’ont pas été écrits à la suite les uns des autres. Il n’est pas nécessaire de s’attacher à les lire dans l’ordre.

Sommaire

•1 Livres

o1.1 La nature de la nature

o1.2 La vie de la vie

o1.3 La connaissance de la connaissance

o1.4 Les idées

o1.5 L’humanité de l’humanité, L’Identité humaine

o1.6 L’Éthique

•2 Quelques notions abordées dans la Méthode

o2.1 Connaissance

o2.2 Langage

o2.3 Logique

o2.4 Information

o2.5 Causalité complexe

o2.6 Autres notions

•3 Bibliographie

•4 Notes et références

•5 Voir aussi

o5.1 Bibliographie autour de La Méthode

o5.2 Liens externes

Livres

La nature de la nature

Article détaillé : La Nature de la nature.

Le premier volume, intitulé La Nature de la nature, présente la méthode en adoptant un point de vue physique où sont traités les concepts d’ordre et de désordre, de système, d’information etc.

La vie de la vie

Le second, intitulé La vie de la vie, aborde le vivant, la biologie.

La connaissance de la connaissance

Le troisième volume de La Méthode est intitulé La connaissance de la connaissance. Il s’intéresse à la genèse au fil du temps de celle-ci en abordant cette connaissance du point-de-vue anthropologique plutôt que purement épistémologique. Ce tome s’organise à partir d’une interrogation via différents outils de la connaissance humaine, logique, raison, principe d’universalité, principe de vérité, philosophie, science, etc. pour y développer les bases d’une épistémologie complexe. Cette approche de la complexité du phénomène de connaissance se veut « multidimensionnelle », rappelant que la connaissance possède à la fois des aspects de compétence (aptitude à produire de la connaissance), de cognition), et qu’un savoir résulte des activités précédentes. L’ensemble des connaissances que nous produisons sont liées à nos « processus énergétiques, électriques, chimiques, physiologiques, cérébraux, existentiels, psychologiques, culturels, linguistiques, logiques, idéels, individuels, collectifs, personnels, trans-personnels et impersonnels, qui s’engrènent les uns dans les autres. » La connaissance se voit pour cette raison qualifiée de phénomène « multidimensionnel », c’est-à-dire comportant des aspects physique, biologique, psychologique et social.

Edgar Morin prend acte que l’organisation de notre connaissance est pour l’instant disjointe, et pour des raisons pratiques morcelée en disciplines séparées. La brisure entre philosophie et science en est vue comme une cause primordiale (évoquant le dualisme esprit/cerveau), disjonction qui s’est poursuivie dans la séparation et le cloisonnement disciplinaire des sciences naturelles (physique/biologique) et des sciences humaines (linguistique, psychologie, sociologie, anthropologie). Ce morcellement nécessaire à l’analyse détaillée a fortement stérilisé la relation des savoirs liés à la possibilité d’une connaissance de la connaissance, et nous conduit vers ce que l’épistémologue Georges Gusdorf nommait une « pathologie du savoir ». Il résume ainsi dans son avant-propos que le but de ce livre est « de considérer, à partir de ces acquis et des problèmes qu’ils posent, les possibilités et les limites de la connaissance humaine. »2

C’est dans ce volume qu’Edgar Morin mettra notamment à jour certaines de ses notions comme la computation, le principe hologrammatique, la dialogique ou l’Arkhe-Esprit. On n’a pas observé par la suite de conséquence opérationnelle de ces travaux dans quelque domaine que ce soit.[réf. nécessaire]

Les idées

Les troisième et quatrième volumes pourraient être regroupés[Selon qui ?] en un seul puisqu’ils abordent le thème de la connaissance. Néanmoins le quatrième tome de La Méthode : Les idées, leur habitat, leur vie, leurs mœurs, leur organisation, d’après les mots d’Edgar Morin, « pourrait aussi en être le premier ». En effet, « il constitue l’introduction la plus aisée à « la connaissance de la connaissance » et de façon inséparable au problème et à la nécessité d’une pensée complexe ». Il complète l’œuvre épistémologique du troisième tome en abordant la connaissance du point de vue collectif ou sociétal (« l’organisation des idées »), puis au niveau de la « vie des idées », qu’il appelle la noologie. Il traite en particulier dans un dernier chapitre des notions philosophiques de langage, de logique et de paradigme, auxquelles il applique sa méthode.

Dans une note de lecture3, Jean-Louis Le Moigne souligne l’importance du dernier chapitre de ce tome 4 qu’Edgar Morin consacre à « La Paradigmatologie » : « Encore un néologisme nouveau dira-t-on ? Sans doute, mais il me semble si fécond pour nous permettre d’entendre la richesse de l’univers pensable sans commencer par l’appauvrir en la simplifiant ». Jean-Louis Le Moigne cite pour conclure Edgar Morin : « Nous en sommes au préliminaire dans la constitution d’un paradigme de complexité lui-même nécessaire à la constitution d’une paradigmatologie. Il s’agit non de la tâche individuelle d’un penseur mais de l’œuvre historique d’une convergence de pensées. »

L’humanité de l’humanité, L’Identité humaine

Le cinquième volume L’humanité de l’humanité, L’Identité humaine est consacré à la question de l’identité ainsi qu’à la question de la trinité humaine : Individu - Société - Espèce.

L’Éthique

La Méthode se termine par un sixième tome intitulé L’Éthique qui se consacre à cette notion philosophique et prône une éthique de la compréhension

[biologie| [1].

Quelques notions abordées dans la Méthode

Tout au long de son œuvre, Edgar Morin a employé sa méthode pour traiter de concepts clés de la philosophie comme la connaissance

, le langage, la logique, l’information, la causalité.

Connaissance

Pour Morin, il n’y a « pas de connaissance sans connaissance de la connaissance » (La Méthode, tome 3). L’observateur doit s’inclure dans toute observation.

La cognition comporte la computation (La Méthode, tome 3). Edgar Morin propose une connaissance de type computique — une computation étant, écrit Morin, une opération sur/via signes/symboles/formes dont l’ensemble constitue traduction/construction/solution — qui prend la forme d’un « complexe organisateur/producteur de caractère cognitif comportant une instance informationnelle, une instance symbolique, une instance mémorielle et une instance logicielle » (René Barbier4).

Toute connaissance (et conscience) qui ne peut concevoir l’individualité, la subjectivité, qui ne peut inclure l’observateur dans son observation, est infirme pour penser tous problèmes, surtout les problèmes éthiques. Elle peut être efficace pour la domination des objets matériels, le contrôle des énergies et les manipulations sur le vivant. Mais elle est devenue myope pour appréhender les réalités humaines et elle devient une menace pour l’avenir humain.5

Pour répondre aux critiques l’accusant de relativisme ou de nihilisme, il avance : Le fond du nihilisme contemporain, je le surmonte en disant que s’il n’existe pas de fondement de certitude à partir duquel on puisse développer une connaissance vraie, alors on peut développer une connaissance comme une symphonie. On ne peut pas parler de la connaissance comme d’une architecture avec une pierre de base sur laquelle on construirait une connaissance vraie, mais on peut lancer des thèmes qui vont s’entre-nouer d’eux-mêmes6.

S’il n’y a pas de fondement à la connaissance, Morin identifie, à la suite de Humberto Maturana, une source originelle dans le computo de l’être cellulaire, qui est lui-même « indissociable de la qualité d’être vivant et d’individu-sujet » (René Barbier, idem).

Langage

Il est donc sensé de penser que c’est le langage qui a créé l’homme, et non l’homme le langage, mais à condition d’ajouter que l’hominien a créé le langage7.

Le langage est en nous et nous sommes dans le langage. Nous faisons le langage qui nous fait. Nous sommes, dans et par le langage, ouverts par les mots, enfermés dans les mots, ouverts sur autrui (communication), fermés sur autrui (mensonge, erreur), ouverts sur les idées, enfermés dans les idées, ouverts sur le monde, fermés au monde.8

Logique

A contrario du positivisme logique et du Cercle de Vienne, pour Edgar Morin (La Méthode, tome 4), il faut abandonner tout espoir de fonder la raison sur la seule logique et il faut reconnaître ce qu’il appelle un principe d’incertitude logique.

En effet, explique Edgar Morin, pour commencer, la logique rencontre la contradiction au niveau le plus basique, comme l’illustre le paradoxe du Crétois, mis en évidence dès l’Antiquité par le Crétois Épiménide, qui déclare que tous les Crétois sont des menteurs. Ensuite, le théorème d’incomplétude de Gödel montre que la logique ne peut « trouver en elle-même un fondement absolument certain », tandis que la physique quantique – avec la reconnaissance paradoxale du comportement à la fois ondulatoire et corpusculaire de toute particule (dualité onde-corpuscule) – conduit à penser que « certains aspects de la réalité microphysique n’obéissent pas à la logique déductive-identitaire ».

Ainsi, Edgar Morin souligne que la pensée perdrait « la créativité, l’invention et la complexité » si la logique pouvait l’asservir.

Mais il ne propose pas pour autant de bannir la logique, il adopte une position nuancée :

L’usage de la logique est nécessaire à l’intelligibilité, le dépassement de la logique est nécessaire à l’intelligence. La référence à la logique est nécessaire à la vérification. Le dépassement de la logique est nécessaire à la vérité9.

Et si la logique ne peut fonder la raison, c’est que la vraie rationalité reconnait ses limites et est capable de les traiter (méta-point de vue), donc de les dépasser d’une certaine manière tout en reconnaissant un au-delà irrationalisable.

La logique classique fonctionne pour tout ce qui est compartimenté et isolé.

Information

Edgar Morin confirme les deux idées fondamentales de la théorie de l’information de Shannon :

  • La notion d’information ne peut être dissociée du support physique portant cette information : l’information a une réalité physique.
  • Le sens de l’information est indépendant de la théorie de l’information et est porté par la sphère anthropo-sociale.
    Selon ses propres mots (La Méthode 1) :

« L’information doit toujours être portée, échangée et payée physiquement.(...) L’information s’enracine dans la physis, mais sans qu’on puisse la réduire aux maîtres-concepts de la physique classique, masse et énergie. (...) Les traits les plus remarquables et les plus étranges de l’information ne peuvent se comprendre physiquement qu’en passant par l’idée de l’organisation. »10

Par exemple, « Le sens [d’une information] fonctionne en dehors de la théorie [de l’information de Shannon] » (La Méthode 1, 3.2.I). En fait, « La théorie de l’information [de Shannon] occulte le méta-système anthropo-social qu’elle suppose et dans lequel elle prend son sens. » (ib.)

Mais surtout, « Pour concevoir l’information dans sa plénitude physique, il ne faut pas seulement considérer ses interactions avec énergie et entropie ; il ne faut pas seulement considérer ensemble néguentropie et information, il faut aussi considérer ensemble information, néguentropie et organisation, en englobant l’information dans la néguentropie et la néguentropie dans l’information. » (ib. p. 307)

« La réalité physique de l’information n’est pas isolable concrètement. Je veux dire qu’il n’y a pas, à notre connaissance et sur notre planète, d’information extra-biologique. L’information est toujours liée aux êtres organisés néguentropiquement que sont les vivants et les êtres métabiotiques qui se nourrissent de vie (sociétés, idées). De plus, le concept d’information a un caractère anthropomorphe qui me semble non éliminable. »11

Et enfin, « La notion d’information est nécessairement associée à la notion de redondance et de bruit. » (La Méthode 1, 3.2.I)

Causalité complexe

Edgar Morin reprend les différentes formes de la causalité et annonce l’émergence de la causalité complexe. Il évoque la causalité circulaire comme une causalité, à la fois, auto-générée et générative. « La causalité circulaire, c’est à dire rétroactive et récursive, constitue la transformation permanente d’états généralement improbables en états localement et temporairement probables »12.

Autres notions

Dans plusieurs tomes de La Méthode, Edgar Morin invite à se méfier de la « ruse de la raison » et à anticiper l’« écologie de l’action ».

Bibliographie

Notes et références

 « Le terme encyclopédie ne doit plus être pris dans le sens accumulatif et alphabébête où il s’est dégrédé. Il doit être pris dans son sens originaire agkuklios paidea, apprentissage mettant le savoir en cycle ; effectivement, il s’agit d’en-cyclo-péder, c’est-à-dire d’apprendre à articuler les points de vue disjoints du savoir en un cycle actif. » (Morin 2008, p. Introduction générale, p. 40-41).

  Dans les années 2010, le deep learning constituera un premier essai de synthèse de connaissances éparses donnant des résultats pratiques, mais n’utilisera guère les travaux de Morin.

  voir le site du Mouvement pour la Pensée Complexe [archive]

  Dans le texte Morin et la connaissance [archive].

  Éthique (La méthode 6), Seuil, 2004, p. 65.

  « Le complexus, qui est tissé ensemble » in La Complexité, vertiges et promesses, Le Pommier/Poche, 2006, p. 25.

  Le Paradigme perdu, Points no 109, p. 86.

  La Méthode, tome 4, Points no 303, p. 172.

  La Méthode, tome 4, Points no 303, p. 207.

  La Méthode, tome 1, p. 307.

  La Méthode, tome 1, p. 316.

  •  Edgar Morin, La Méthode : La nature de la Nature, t. 1, Paris, Seuil, 1977, 414 p. (ISBN 978-2-02-005771-4), p. 259.
    Voir aussi

Bibliographie autour de La Méthode

  • Daniel Bougnoux, Jean-Louis Le Moigne, Serge Proulx (dir), Colloque de Cerisy. Arguments pour une méthode, autour d’Edgar Morin, 1990, Éditions du Seuil.
  • Robin Fortin, Comprendre la complexité, Introduction à La Méthode d’Edgar Morin, 2004, L’Harmattan.
  • Marius Mukungu Kakangu, Vocabulaire de la complexité, Post-scriptum à La Méthode d’Edgar Morin, 2007, L’Harmattan.
  • Robin Fortin, Penser avec Edgar Morin, Lire La Méthode, 2008, Les Presses de l’Université Laval.
  • Ali Aït Abdelmalek, (Préface d’E. Morin), Edgar Morin, sociologue de la complexité, 2010, Ed. Apogée (Rennes)
    Référence : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_M%C3%A9thode_(Edgar_Morin)

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    Edgar Morin - Pour une refondation de la pensée politique Vidéo 1:06:20 - 10 avril 2018 - UnivNantes
    Toute pensée politique doit se fonder sur une conception du monde, une conception de l’homme, une conception de l’histoire, une conception de la société, un diagnostic sur le contemporain, une tentative pour envisager le futur. Or, la connaissance morcelée, compartimentée, réductrice, manichéenne conduit à des aveuglements, générant du vide, fragilisant et détruisant les fondements d’une pensée politique humaniste.

Edgar Morin nous invite à reconstruire ces bases sur des principes qui se nourrissent des acquis essentiels des sciences contemporaines et de la pensée complexe. Ainsi, dans une réflexion remplie de lucidité et d’espérance, Edgar Morin ausculte la civilisation contemporaine, nous livre un diagnostic et esquisse les voies pour une revitalisation et une refondation politique.

Edgar Morin est philosophe et sociologue, penseur transdisciplinaire et ’indiscipliné’. Il est docteur honoris causa de vingt-quatre universités à travers le monde et auteur de près d’une centaine d’ouvrages dont beaucoup ont été traduits en 28 langues et diffusés dans 42 pays. Constituée en six volumes écrits de 1977 à 2004 et qu’il n’est pas nécessaire de lire dans l’ordre, La Méthode est l’œuvre majeure d’Edgar Morin. Parmi ses ouvrages les plus récents on citera Le temps est devenu de changer de civilisation (dialogue avec Denis Lafay), Ed. L’Aube, 2017 et Connaissance, ignorance mystère, Ed. Fayard, 2017. - Abonnez-vous à la chaîne pour retrouver toutes nos vidéos : https://www.youtube.com/UnivNantes/?s... Retrouvez les conférences de l’Université de Nantes sur France Culture : https://www.franceculture.fr/conferen... Suivez l’Université de Nantes sur les réseaux sociaux : FACEBOOK : https://www.facebook.com/univnantes/ TWITTER : https://twitter.com/UnivNantes INSTAGRAM : https://www.instagram.com/univnantes/ - Licence - Licence de paternité Creative Commons (réutilisation autorisée)

Source : https://www.youtube.com/watch?v=NySdWxT0B2Y

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    Entretien ‘Clique’ x Edgar Morin Vidéo 53:26 - 04 juillet 2019 - Clique TV
    Le célèbre sociologue et philosophe français Edgar Morin s’assoit avec Mouloud Achour à Montpellier pour évoquer son passé de résistant, nous parler de la politique de M. Macron, faire une analyse de notre société actuelle et donner des clefs pour être heureux. Son recueil l’Unité de l’homme, œuvre rassemblant ses cinq premiers livres, a récemment été publié chez Robert Laffont.

Un entretien exclusif de près d’une heure à voir jeudi à 21h, vendredi à 23h et dimanche à 22h. Clique c’est une galerie de portraits d’acteurs du quotidien et de sujets qui dessinent les contours du monde de demain. Chaque semaine, une nouvelle vidéo ! Abonnez-vous à la chaîne Clique : http://bit.ly/10UoT5i Toutes les vidéos sur http://bit.ly/1cY7eJq Clique, le site : http://www.clique.tv Clique sur Twitter : https://twitter.com/cliquetv Clique sur Facebook : https://www.facebook.com/Cliquetv Clique sur Instagram : https://www.instagram.com/cliquetv * Subscribe to Clique’s channel : http://bit.ly/10UoT5i All the videos : http://bit.ly/1cY7eJq Clique website : http://www.clique.tv Follow us on Twitter : https://twitter.com/cliquetv Follow us on Facebook : https://www.facebook.com/Cliquetv Follow us on Instagram : https://www.instagram.com/cliquetv

Source : https://www.youtube.com/watch?v=lqG4_Z_gPLE

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    Edgar MORIN : ’Les combats et les erreurs de ma vie’ Vidéo 17:42 - 05 mars 2020 - L’invité TV5 Monde est une chaîne du service public français. #EdgarMorin #Philosophie #Morin > de nombreuses vidéos à consulter !
    Tous les jours, à 18h50 (heure de Paris), Patrick Simonin reçoit les personnalités qui font l’actualité sur TV5MONDE. #EdgarMorin #Philosophie #Morin Retrouvez toutes les émissions sur http://www.tv5monde.com/linvite L’Invité est sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/LInvite-1667... Twitter : https://twitter.com/PatrickSimonin L’Invité sur TV5MONDE, c’est tous les jours : France / Belgique / Suisse : 18H50 heure de Paris. Europe : 18h30 heure de Paris. Afrique : 17h50 heure de Dakar. Maghreb/Orient : 20h20 heure de Beyrouth. Asie : 08h20 heure de Bangkok Pacifique : 12h20 heure de Tokyo. Etats Unis : 13h45 heure de New York. Amérique Latine : 14h45 heure de Buenos Aires.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=wOqRc9i0a0w

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    Livre Hors-série ‘Le Monde’ : « Edgar Morin, un humaniste planétaire » - Par Nicolas Truong - Publié le 24 juin 2021 à 09h00 - Mis à jour le 29 juin 2021 à 11h20 – Document ‘lemonde.fr’
    Le hors-série « Edgar Morin, le philosophe indiscipliné » déroule le fil de la vie et des travaux de l’écrivain, plébiscité à travers le monde. « Edgar Morin, le philosophe indiscipliné », un hors-série du « Monde », 124 pages, 8,90 euros. En vente en kiosque et sur Lemonde.fr

Il aura 100 ans le 8 juillet et il a parcouru tous les domaines du savoir, vécu intimement les extases de l’histoire. Théoricien de la connaissance et héros de la Résistance, dissident du stalinisme et infatigable promoteur du « principe espérance », anthropologue de la mort et sociologue du temps présent, Edgar Morin est un touche-à-tout universel.

Né en 1921, il est un enfant du siècle. Résistant, notamment dans le réseau de François Mitterrand, il s’est opposé aux carcans de l’esprit et à certaines formes d’engagement. Contre une raison réduite au calcul, une science sans conscience, une séparation des connaissances universitaires, il propose de relier les savoirs, d’enseigner la transdisciplinarité, de réformer notre pensée.

A rebours d’une certaine militance qui l’a conduit lui-même à certaines erreurs et errances, il forge une éthique de l’incertitude et plaide pour une politique, une métamorphose, une symbiose des civilisations. Solidaire des humiliés et des offensés, il sait pour cela prendre des coups et connaît le prix qu’il faut payer afin de rester fidèle à ses idées.

D’auteur minoré à savant respecté

Un mot lui est accroché, celui de « complexité ». Car Edgar Morin est l’artisan d’une pensée capable de lier la connaissance des parties à celle du tout. Aujourd’hui, de nombreux ouvrages, colloques et cursus d’universités lui sont consacrés, en particulier à l’étranger où ce penseur de l’ère planétaire est très largement plébiscité. En France, Edgar Morin est pourtant longtemps resté un auteur minoré, avant d’être un savant respecté et parfois même une caution recherchée.

Comme l’illustrent les textes, débats, entretiens, documents et notions présentés dans le hors-série du Monde « Edgar Morin, le philosophe indiscipliné », il a saisi son époque avec sagacité, su capter l’essence des événements, les inscrire dans la longue durée. En témoigne notamment un commentaire de La Marseillaise, « un hymne d’éveil et de résistance qui a valu pour les résistances qui ont suivi, qui vaut pour celles que nécessite notre temps, et qui vaudra pour les résistances futures », écrit-il. Ou une interview accordée au Monde après « l’horreur de la criminelle décapitation » de Samuel Paty dans laquelle il analyse l’opposition entre « la France identitaire et la France humaniste ».

Du phénomène « yé-yé » à l’impératif écologique, il offre des repères pour nos temps déboussolés. Il montre aussi que l’homme est pétri de contradictions et, entre raison et déraison, qu’il lui est possible d’inventer un autre destin, d’emprunter d’autres chemins. Fidèle à son adolescence et marqué par ses blessures d’enfance, Edgar Morin demeure avant tout un intellectuel rimbaldien. Pensée complexe ou « Terre-patrie », ce braconnier du savoir déploie une philosophie comme un antidote aux œillères de l’esprit, une perpétuelle invitation à « changer la vie ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Edgar Morin : « J’ai gardé mes inspirations adolescentes tout en perdant mes illusions »

« Edgar Morin, le philosophe indiscipliné », un hors-série du « Monde », 124 pages, 8,90 euros. En vente en kiosque et sur Lemonde.fr - Nicolas Truong

Le Monde - Toute l’actualité en continu

La république des livres - Comment Mrs Woolf faisait passer le temps - Le Bruit du temps - Edition et vente de livres - Le bruit du temps

Source : https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/06/24/hors-serie-le-monde-edgar-morin-un-humaniste-planetaire_6085466_3246.html

Addenda – Note de Wikipédia sur Nicolas Truong

Nicolas Truong, né en 1967 à Paris, est un journaliste français qui dirige la section « Idées - Débats » du Monde1. Responsable du «  Théâtre des idées » au festival d’Avignon entre 2004 et 20132. Toujours dans le cadre du festival d’Avignon, aux « Ateliers de la pensée », il animera, de 2014 à 2019, les « controverses du Monde »3,4. Entre 2010 et 2012, Il a également animé ’Les Idées de la cité’ à l’Abbaye Royale de Fontevraud.

En 2012, Il met en scène, notamment au festival d’Avignon, le « Projet Luciole »5 ,6,7, adaptation théâtrale de textes issus de la pensée critique, puis en 2016, le spectacle théâtral « Interview »8,9,10.

Depuis juillet 2017, il s’intéresse plus particulièrement aux signaux annonciateurs des risques pluriels d’effondrement de la civilisation industrielle, aux multiples dégâts du vivant déjà constatés et aux manières de réagir de divers mouvements tentant de résister et/ou s’adapter 11. Il intervient le 25 octobre 2020 au festival Philosophia de Saint Emilion sur le thème du monde d’après12.

Nicolas Truong dialogue le 13 juillet 2021 avec Edgar Morin dans la cour d’honneur du palais des papes dans le cadre de la 75ème édition du festival d’Avignon et du centenaire du philosophe Edgar Morin.13 – Article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Truong

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    Débat autour d’Edgar Morin : ’C’est quoi être jeune ?’ Vidéo 1:18:07 - 24 novembre 2016 - TVLaTribune
    [#ForumCnamLT] TOUT CHANGER ! - Forum Cnam La Tribune

La jeunesse est actrice de la transformation. Démonstration, et dialogue de ses représentants avec Edgar Morin, sociologue et philosophe. Et Léna Geitner (Ronalpia), Arnaud Mourot (Ashoka), Kevin Allec (Ayni). Animé par Claude Costechareyre.

© Cnam La Tribune / Acteurs de l’économie. Novembre 2016.

#ForumCnamLT – Source : https://www.youtube.com/watch?v=FMNKM_Fx4NE

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    Livre – De Jean-Michel Blanquer et Edgar Morin : « Quelle ECOLE voulons-nous ? est de la passion du savoir à l’école du futur - Publié le 18/02/2020 à 10:22 - Jean-Luc Favre– Document ‘actualitte.com’ – Avec une vidéo 17:42
    Ouvrage : 1èrede couverture

Essai – Revendications, contestations, polémiques, controverses, grèves, manifestations, etc. L’école en France est le sujet qui fâche et déclenche les passions les plus vives et les plus inassouvies par défaut – artéfact délicat de la politique française, souvent intraitable, auquel les gouvernants des quatre dernières décennies se sont heurtés non sans laisser quelques séquelles derrière eux et souvent de vifs regrets. Pauvres ministres !

Car nul ne sort indemne de ce sempiternel débat, chacun souhaitant apporter sa pierre à un édifice colossal, avec grosso modo la charge de 12 393 400 élèves scolarisés, 61 860 établissements scolaires et plus de 870 900 enseignants. En clair une véritable « usine à gaz », mais qui pourtant donne régulièrement des signes de fatigue au sein d’une société mutante et accélérée qui néglige parfois de bien former et formater les esprits d’aujourd’hui et de demain. L’institution éducative française a-t-elle vieilli à ce point ?

Et existe-t-il des réponses et des solutions propres à faire réagir, mais plus encore instituer de nouvelles règles répondant aux enjeux du futur. Suivant un tel raisonnement, il n’en fallait pas moins pour que deux éminentes personnalités tentent d’apporter leurs réflexions, en essayant d’abord de comprendre, puis formuler des idées qui se veulent avant tout ‘clarifiantes’, sans pour autant faire figure de dogmatisme outrancier.

Edgar Morin et Jean-Michel Blanquer viennent de publier un livre d’entretiens intitulé Quelle école voulons-nous  ?, et qui d’ores et déjà ne fait pas l’unanimité dans les rangs concernés. Il fallait tout de même un peu s’y attendre !

Personnalités opposées et complémentaires

L’un Edgar Morin, né en 1921, actuellement âgé de 99 ans, presque centenaire, philosophe, sociologue, médiatologue, l’un des intellectuels français parmi les plus importants du XXe siècle. Auteur d’une œuvre considérable reconnue dans le monde entier. C’est le penseur de la complexité par excellence qui implique des fondamentaux en devenir au sein d’un système ouvert sans cesse renouvelé et réfractaire aux cloisonnements de toutes sortes, une dynamique exponentielle en quelque sorte qui interroge la réalité, les réalités, de fond en comble, mais plus encore ses finalités justifiables.

Classé à gauche. L’autre Jean-Michel Blanquer, né en 1964, âgé de 55 ans, homme politique et haut fonctionnaire. Ancien recteur d’Académie, directeur général de l’enseignement scolaire auprès de l’ancien ministre Luc Chatel, et ministre de l’Éducation nationale depuis 2017, dans le gouvernement Édouard Philippe. Plutôt classé de droite modérée sans pour autant s’afficher clairement, prudence oblige…

Avec un écart d’âge qui les séparent tous deux de quarante-trois ans, presque un demi-siècle à tel point que l’on peut légitimement se demander ce que ces deux hommes font ensemble et quelles sont leurs communes motivations ? On sait toutefois que le second, admirateur du premier, a créé alors qu’il était directeur de l’ESSEC, Une Chaire Edgar Morin de la complexité et qu’ils se côtoient respectueusement depuis une bonne vingtaine d’années. Raison suffisante pour écrire un livre à deux voix sur un sujet aussi brûlant. Vraisemblablement, si l’on en croit les propos de leur éditrice parisienne.

Fonder de nouvelles bases  !

Héloïse Lhétéré qui a conduit ces entretiens en collaboration avec Jean-François Dortier, l’écrit elle-même dans sa préface qui se veut éloquente et précise : «  L’école particulièrement en France est saturée dattentes contradictoires  : elle devrait préserver les enfants de la violence et des rumeurs du monde, mais aussi les aider à sy insérer  ; permettre à l’individu de s’épanouir et de bien vivre, tout en lui inculquant le sens de l’effort et de la discipline  ; corriger les inégalités sociales et sélectionner une élite efficace, instruire et éduquer, transmettre les humanités dhier et modeler la société de demain. Quelle école voulons-nous  ? Comment articuler les idéaux multiples  ? Quelles priorités assigner aujourdhui à cette vieille institution et comment la réformer  ? »

Vaste programme en effet qui résume bien les inquiétudes des uns et des autres, enseignants, parents, élèves, personnel éducatif, administration. Toute la question est effectivement de savoir si la France est en mesure de proposer un modèle juste et pérenne qui ne soit pas le fourre-tout des aspirations communes. Or toutes les politiques antérieures qui ont été menées par les différents gouvernements successifs, n’ont semble-t-il jamais trouvé le bon équilibre. Preuve en est d’une certaine débandade dans toutes les sphères de l’éducation nationale qui oblitère et altère le champ des possibles.

Des solutions qui se font attendre  ?

L’école Républicaine à la Française répond pourtant à de vraies attentes qui ne soient pas réductibles à l’offre et à la demande. L’école n’est pas seulement un réservoir d’intentions porté par des programmes sans cesse réévalués permettant de rester dans le bain afin que les millions d’élèves qui chaque année franchissent la porte de l’école puissent trouver là les bases nécessaires pour affronter leur avenir.

Dans ce sens Edgar Morin et Jean-Michel Blanquer se veulent particulièrement explicites. Il faut que le modèle colle à la réalité ! «  L’éducation ne sert à rien, si elle ne sert dabord ouvrir à lattente du monde, rendre attentif aux choses, aux événements, aux êtres, aux pulsations de la vie, devenir autonome, comprendre l’attente humaine, accepter l’incertitude consubstantielle au projet démocratique  ». Une école de la vie en somme qui tienne compte non seulement des aspirations personnelles, mais aussi de sa vocation avant tout citoyenne.

Et peut-être le piège se situe-t-il précisément dans la juxtaposition des contraires. Surtout ne pas tout mélanger !

Si Blanquer se revendique volontiers du siècle des Lumières cela ne signifie aucunement que ces idéaux-là soient encore applicables, aussi bien que Morin faisant preuve d’un certain romantisme, lorsqu’il propose d’intégrer plus de transdisciplinarité dans les enseignements afin de valoriser les humanités, en conciliant trois missions fondamentales, anthropologique, civique et nationale fait ici œuvre de sociologue non d’enseignant.

«  Toute éducation est dabord une éducation à la liberté  », rétorque alors Jean-Michel Blanquer, une apostrophe qui implique forcément un nouveau pacte républicain, mais lequel ? Et tant qu’à faire échelonné dans la durée à l’aide d’une politique audacieuse et visionnaire. Mais est-ce vraiment possible ? « Si vous ne craignez point d’attraper la fièvre/Et si dans le non-sens votre âme fut pétrie/Suivez, donc insensé, suivez le cours d’Algèbre/Et si vous le pouvez, de la géométrie  ».

Edgard Morin, Jean-Michel Blanquer ; interview par Héloïse Lhérété et François Dortier – Quelle école voulons-nous ? La passion du savoir – Science humaines éditions/ Odile Jacob – 9782361064938 – 9,90 €

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Source : https://actualitte.com/article/8974/chroniques/blanquer-et-morin-de-la-passion-du-savoir-a-l-ecole-du-futur

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    Interview d’Edgar Morin avec ‘Humanisme et mindfulness’, sur la démocratie participative et la méditation de pleine conscience- Vidéo 21:48 - 07 novembre 2015 - Open Mindfulness
    ‘Humanisme et mindfulness’ : 11, 12, 13 septembre 2015 Edgar Morin : Philosophe, sociologue, ancien résistant, humaniste engagé, initiateur de la pensée complexe, Edgar Morin est un des grands visionnaires de notre époque. Directeur de recherche émérite au CNRS, Edgar Morin est docteur honoris causa de plusieurs universités à travers le monde. Son travail exerce une forte influence sur la réflexion contemporaine, notamment dans le monde méditerranéen, en Amérique latine, jusqu’en Chine, en Corée, et au Japon. Il a créé et préside l’Association pour la pensée complexe (APC).

Source : https://www.youtube.com/watch?v=uX2Xr8N5a6Q

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    Définition de la ‘Pleine conscience’ selon une introduction de Wikipédia
    La pleine conscience est une expression désignant une attitude d’attention, de présence et de conscience vigilante, qui peut être interne (sensations, pensées, émotions, actions, motivations, etc.) ou externe (au monde environnant, bruits, objets, événements, etc…).

C’est une notion indienne ancienne, samma-sati en pali, samyak-smriti en sanskrit, l’« attention juste1 ». Associée à l’enseignement de Siddhartha Gautama, elle joue un rôle important dans le bouddhisme où la pleine conscience est une étape nécessaire vers la libération (bodhi ou éveil spirituel) ; il s’agit d’un des membres du noble sentier octuple.

L’appellation « pleine conscience » est la traduction française de mindfulness en anglais, désignation de Jon Kabat-Zinn pour distinguer l’état recherché dans une pratique thérapeutique d’une forme de méditation ayant pour but la réduction du stress (MBSR) ou la prévention de rechutes dépressives (MBCT). Il est parfois jugé que le mot conscience est réducteur, ainsi en français on parle aussi de « pleine présence », de « présence attentive ».

Les publications scientifiques sur le sujet sont de qualité inégale, pouvant reposer sur des biais méthodologiques ou des conflits d’intérêt, mais l’analyse systématique de recherches correctement conduites montre des effets faibles à modérés sur le stress psychologique (anxiété, dépression, douleur), tandis que sur d’autres troubles, aucun effet significatif n’est démontré. Il existe un certain nombre d’effets indésirables qui peuvent apparaître lors de cette pratique. Certains affirment par ailleurs que bien que proclamée laïque, la pleine conscience reste rattachée au bouddhisme, et qu’il y a des risques d’instrumentalisation par différentes structures telles que des entreprises, des armées, ou encore des groupes sectaires…

Lore l’article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pleine_conscience

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    Livre – ‘Humanisme et Mindfulness’ – Auteurs : collectif – « Une éducation pour le XXIème siècle » - Paru le 8 février 2020 Essai (broché) – Communiqué FNAC
    1èrede couverture - Résumé :

Le colloque ’Humanisme et Mindfulness’, dont ce livre rend compte, est l’aboutissement d’une recherche pour le bien de notre monde et de ses habitants. Il s’inscrit dans la suite des rencontres ’Ecologie et Spiritualité’ et ’Economie et Spiritualité’ qui l’ont précédé. Il est apparu au fil de ces colloques que les questions d’ordre écologique et économique ont leur origine et leur solution dans nos esprits et nos comportements, elles sont fondamentalement produites par notre mentalité humaine et notre relation à notre monde.

Aussi est-ce dans la transformation de nos habitudes et de notre mentalité, de notre relation au monde et à nous-mêmes, que nous pouvons espérer transformer les réalités économiques et écologiques. Cette transformation intérieure et relationnelle est ce que nous entendons par ’humanisme global’ ou ’humanisme intégral’, qui est somme toute un ’humanisme naturel’.

L’expérience pleine de l’instant présent se découvre dans une pratique, l’entraînement à la pleine présence, que l’on nomme ‘mindfulness’ en anglais. Aujourd’hui, des recherches scientifiques ont démontré l’utilité de l’esprit méditatif généré par ces pratiques pour harmoniser le corps et l’esprit, la santé, la vie affective, les relations avec autrui, ces qualités sont aussi utiles dans les relations professionnelles, et nécessairement dans le domaine de l’éducation.

Relever le défi humain et écologique contemporain passe par notre changement de mentalité, il faut savoir traiter les questions fondamentales de la vie individuelle, collective, sociale, que l’éducation doit assumer. Les organisateurs de ce colloque ont réuni un cercle de grands humanistes et d’éminents spécialistes des sciences contemplatives et de la neuro-phénoménologie. Cet ouvrage est la somme de leurs contributions.

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Editeur : Dervy-Livres - Date de parution ; 08/02/2020 – Format : 16cm x 24cm – Poids : 0,5650kg – EAN 979-1024205526 – ISBN 1024205525 - Nombre de pages : 342 – Format : 24,10 x 16,20 x 2,90 cm - Poids du produit : 0,56 Kg

Source : https://static.fnac-static.com/multimedia/Images/FR/NR/fd/56/af/11491069/1540-1/tsp20210113111214/Humanisme-et-Mindfulne.jpg

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« Humanisons le transhumanisme ! » par Edgar Morin mercredi 9 novembre 2016 par isias - français

’Edgar Morin, cinq fois 20 ans – Entretien avec un homme qui n’a plus vingt ans, mais dont la pensée n’a pas vieilli.’ jeudi 11 février 2021 par France Culture - français

https://isias.lautre.net/IMG/jpg/bb.jpg

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En reconnaissance à Edgar Morin dont le mode de pensée et l’un de ses nombreux ouvrages* avaient grandement influencé la rédaction de « Méthodes et techniques de l’amélioration des plantes », par Jacques Hallard : tomes I (175 pages) et II (143 pages) ; texte manuscrit sur feuilles blanches, et pour une partie sur des transparents pouvant être projetés en cas de besoin pour un travail collectif ; présentation matérielle conçue et réalisée par Christiane, Anne, Françoise et Frédérique Hallard à La Ménitré 49, le 26 juin 1981 ; tirage limité en diffusion restreinte pour la société ‘Graines d’Elite Clause’ à Brétigny-sur-Orge 91 - Voir également les transformations historiques locales : ZAC Clause - Bois Badeau - D’hier à aujourd’hui - Ville de Brétigny-sur-Orge - 29 juin 2020. La société Clause est devenue ‘HM Clause’au cours de restructurations d’entreprises successives :voir Vilmorin & Cie, anciennement Vilmorin Clause & Cie et Vilmorin SA, (un producteur français de semences).

*Livre d’Edgar Morin : « La Nature de la nature » est le premier volume de l’œuvre d’Edgar Morin, La Méthode, paru en 1977. Il y déploie les fondements d’une pensée complexe en l’abordant sous un aspect physique. Son ambition est de permettre une interpénétration des disciplines par circularité capable d’engendrer un renouveau des idées. L’œuvre, partant d’un constat d’échec et de dangerosité de la simplification fondatrice de la science classique, est articulée autour des concepts d’organisation, d’information et de boucle. D’origine physique, ces concepts sont introduits en biologie et en anthropologie car Edgar Morin cherche à inclure la production du savoir dans un processus physique, faisant de l’observateur un élément des phénomènes observés. Le cœur de l’ouvrage est l’introduction de la complexité dans tous les domaines de pensée comme dans tout l’Univers. La pensée est conforme à l’Univers, elle est parsemée de rapports complexes qu’Edgar Morin définit comme des rapports à la fois complémentaires, concurrents et antagoniques. Penser de manière complexe, c’est articuler ces rapports comme ils le sont dans l’Univers. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nature_de_la_nature

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Collecte et agencement des articles, traduction, compléments avec intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 13/07/2021

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Actualités Les 100 ans d’Edgar Morin.7.docx

Mis en ligne par le co-rédacteur Pascal Paquin du site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti, géré par Yonne Lautre : https://yonnelautre.fr - Pour s’inscrire à nos lettres d’info > https://yonnelautre.fr/spip.php?breve103

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