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Série ‘Raison et Foi en Méditerranée’ Partie 1 : "Au 12ème siècle, le musulman Averroès et le juif Maïmonide traitaient de la foi et de la raison" par Jacques Hallard

jeudi 27 mai 2021, par Hallard Jacques


ISIAS Sciences et religions Série ‘Raison et Foi en Méditerranée’ Partie 1

Au 12ème siècle, le musulman Averroès et le juif Maïmonide traitaient de la foi et de la raison : un débat sur les approches scientifiques rationnelles et la foi, les croyances religieuses – plus particulièrement sur ce qui est inhérent à l’islam et au judaïsme - dans l’Histoire et de nos jours, avec plusieurs personnalités dont l’islamologue franco-algérien Ghaleb Bencheikh

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 27/05/2021

Série ‘Raison et Foi en Méditerranée’

Partie 1 - Plan du document : Quelques citations Prologue {{}}Préambule {{}}Introduction Sommaire {{}}Rappels d’Histoire Auteur

Ce dossier, constitué dans un but pédagogique, comprend donc successivement ces rubriques : Quelques citations Prologue Préambule, mais on peut passer aussi directement à l’Introduction, au Sommaire {{}}et/ou aux Rappels d’Histoire qui permettent de bien se situer dans le grand courant de l’Histoire du 12ème siècle, avant d’aborder les documents contemporains qui ont été choisis.



Quelques citations préliminaires

Citation d’Avicenne : ’Le temps fait oublier les douleurs, éteint les vengeances, apaise la colère et étouffe la haine ; alors le passé est comme s’il n’eût jamais existé’ - Avicenne (7 août 980 - juin 1037) est un philosophe et médecin persan qui s’intéressa également à l’astronomie, l’alchimie, et la psychologie. Sa pensée philosophique, au carrefour de la pensée orientale et de la pensée occidentale, continue d’être étudiée en Occident. Source

Citation d’Averroès : ’L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l’équation’ – Averroès (1126 - 1198) : Homme de loi, Mathématicien, Médecin, Philosophe, Scientifique, Théologien – Source

Citations de Moïse Maïmonide

« Celui qui frappe ou maudit son prochain, ou le vole, ne reçoit le pardon que lorsqu’il rend à son prochain ce qu’il lui doit et l’apaise. Même s’il lui restitue l’argent qu’il lui doit, il faut encore qu’il demande pardon. Même s’il l’a seulement offensé par des mots, il faut qu’il l’apaise et le supplie jusqu’à ce qu’il soit pardonné » (dans ’Hilkhot Teshuva’. Règles de repentance). Source

« Accepte la vérité de quiconque l’a énoncée ». Maïmonide Médecin, Philosophe, Rabbin, Religieux, Scientifique, Théologien (1138 - 1204). Source

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Prologue

Cette série ‘Raison et Foi en Méditerranée’ a été inspirée au départ par les travaux initiés dans le cadre des ‘Rencontres d’Avérroès’ organisées depuis les années 1990 sous la direction de Thierry Fabre.

L’éccrivain Thierry Fabre, selon Wikipédia, « né le 28 juillet 1960, est un écrivain, journaliste et politologue français qui œuvre à la promotion d’un universalisme méditerranéen. Il est rédacteur en chef de la revue phocéenne La Pensée de midi et fondateur et organisateur des « Rencontres d’Averroès », qui se tiennent chaque année sur le littoral méridional depuis 1994. Il est diplômé de l’IEP de Paris en 1985. Il soutient en 2003 une thèse de doctorat sur travaux en sciences politiques, consacrée à la Méditerranée comme « frontières et passage », sous la direction de Bruno Étienne. Il dirige la collection Bleu chez Actes Sud qui a notamment édité L’Immeuble Yacoubian d’Alaa al-Aswani. Il anime une émission de radio, Au rendez-vous de midi, sur Radio Grenouille (88.8 FM) depuis octobre 2007. Il est également le coordinateur scientifique du réseau d’excellence des centres de recherche en sciences humaines sur la Méditerranée (Ramses) à la Maison méditerranéenne des Sciences de l’homme d’Aix-en-Provence. Depuis 2010, il est directeur du développement culturel et des relations internationales du Mucem, à Marseille ». Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Fabre_(%C3%A9crivain)

Pendant des années, les ’Rencontres d’Averroès’ « ont offert chaque automne à Marseille, un moment de partage de la connaissance, une occasion de rendre accessible à un large public les grandes questions qui traversent le monde méditerranéen ». Il en est résulté une abondante documentation sous forme de brochures et d’enregistrements qui constituent un riche patrimoine intellectuel.

Précisément, la cuvée 1998 des ‘Rencontres d’Averroès’ avait comme thème « La Méditerranée entre la raison et la foi », et la 4ème de couverture de la brochure publiée à cette occasion donnait déjà le ton de ce qui est repris et développé dans ce document, la première partie d’une série justement intitulée ‘Raison et Foi en Méditerranée’ :

« C’est l’histoire d’une séparation d’une opposition entre deux modes de connaissance – la raison et la foi -, et la quête de leurs possibles retrouvailles, entre une rive et l’autre de la Méditerranée. Deux généalogies de la connaissance se sont construites, avec d’un côté le monde gréco-latin ‘rationnel’ et occidental, et de l’autre le monde sémitique, monothéiste et oriental. Deux généalogies distinctes dont la légende veut nous faire croire qu’il s’agirait de deux mondes étrangers. A la rive nord, la raison, et à la rive sud, la foi (…) ».

« Introducteur d’Aristote dans la conscience européenne, Averroès Ibn Rushd témoigne de la profonde interférence entre raison grecque et foi musulmane. Ces deux mondes n’ont pas été séparés, comme l’a prétendu longtemps la légende de l’occident : ils ont été au contraire en profondes interactions ».

« La pensée des deux rives tend justement à appréhender ces interactions, à questionner ces multiples interférences qui ont non seulement fait toute l’Histoire de la Méditerranée, mais qui orientent encore largement son avenir. Ainsi en va-t-il de la relation entre la raison et la foi, qui a été choisie comme thème central de ces Quatrièmes Rencontres d’Averroès, dont ce livre se veut à la fois l’écho et le prolongement ».

Référence : Rencontres d’Averroès – La Méditerranée entre la raison et la foi – Sous la direction de Thierry Fabre – Babel Bleu / Office de la Culture de Marseille – Novembre 1998 – Coédition Actes Sud – Leméac.

D’après l’introduction d’un article de Wikipaédia, « Histoire du bassin méditerranéen : « Le bassin méditerranéen est, avec les bassins de l’Indus, du Gange, du fleuve Jaune et du Yangtsé, l’une des régions plus importantes pour l’histoire du monde. Elle constitue le point de départ de plusieurs grandes civilisations, dont s’est nourrie la civilisation occidentale. Dès que l’homme a su construire des barques, des navires, la Méditerranée s’est transformée en lien entre continents, la navigation permettant de rejoindre deux points plus aisément que la marche, et de transporter des charges bien plus lourdes. Théra est l’un des plus anciens vestiges d’une thalassocratie : la Crète, mais bien d’autres se sont succédé : Phénicie, Carthage, Grèce, Rome, Byzance, les peuples Arabes, les Normands de Sicile, les Génois, les Vénitiens, les Catalans, les Libyens, les Egyptiens, les Ibères, les Mésopotamiens, les Ottomans... l’ont été et en ont fait le tour. Le monde grec avait un « nombril », Delphes, et de là rayonnait vers les extrémités de la Méditerranée qui, pour ses peuples, étaient les « extrémités du monde » : les Colonnes d’Hercule ouvrant sur la « mer Océane », le détroit des Dardanelles ouvrant, par la Propontide et le Bosphore, sur le Pont Euxin, et le Nil ouvrant sur les mystérieuses terres chaudes de l’« Aethiopie ». Toutefois la civilisation méditerranéenne n’a jamais été repliée sur elle-même : à l’Ouest, les Carthaginois connaissaient Tartesse et les « îles à étain » c’est-à-dire l’archipel britannique ; à l’Est, la « route de la soie » aboutissait dans les ports du bassin levantin tandis que partant d’Égypte, la « route des épices et des pierres précieuses » menait jusqu’aux Indes et la « route de l’encens et de l’ivoire » jusqu’à la côte orientale de l’Afrique. Après avoir été un « lac romain » (Mare Internum en latin), la Méditerranée, divisée par les invasions et les rivalités religieuses, devint un enjeu central dans l’affrontement géostratégique des pouvoirs qui la bordèrent, jusqu’à ce que son intérêt soit supplanté par les océans, révélés par les Grandes découvertes… » - Article complet à lire sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_bassin_m%C3%A9diterran%C3%A9en .

Autres sources bibliographiques :

L’histoire de la Méditerranée - Collectif (Auteur) Juillet 2019 - Tome 29 - Paru le 25 juin 2019 - Revue (broché) – 1èrede couverture

Résumé - À l’échelle de la planète, la Méditerranée n’est qu’un confetti. C’est pourtant sur ses rives que les grandes pages de l’Histoire universelle se sont écrites. Passerelle entre l’Orient et l’Occident, la Grande Bleue fut une mer d’aventure, celle des marins et pirates grecs, phéniciens ou étrusques, des conquérants romains et musulmans... Elle a vu s’affronter des empires, connu les bouleversements coloniaux, et reste au coeur de l’actualité avec les drames des migrations. Les meilleurs spécialistes vous embarquent dans une... Voir la suite > communiqué sur https://livre.fnac.com/a13519757/Collectif-L-histoire-de-la-Mediterranee

Histoire de la Méditerranée - Collectif (Auteur) Paru le 2 novembre 2017 Etude (Poche) – 1èrede couverture

Résumé - Histoire de la Méditerranée. Voici une histoire, scientifique et vivante, de la « mer intérieure » et des peuples qui habitent sur ses bords depuis les lointaines origines jusqu’à nos jours, voici un livre qui situe les quatre cents millions d’habitants actuels dans un site habité depuis la préhistoire et qui a été le théâtre de migrations, d’échanges, de conflits, de catastrophes naturelles qui ont fait un mare nostrum bordé de continents parfois à la dérive. Sous la direction de Jean Carpentier et François Lebrun Avec... Voir la suite > communiqué sur https://livre.fnac.com/a11076149/Collectif-Histoire-de-la-Mediterranee

Les Rencontres d’Averroès sont un ’lieu de démocratie vivante’ à Marseille Vidéo 2:37 - 13 octobre 2020 - Gomet’ Media

L’adjoint à la maire de Marseille, en charge de la culture et du patrimoine culturel, Jean-Marc Coppola se confie à Gomet’ sur les attentes autour de cette 27e édition des « Rencontres d’Averroès » au théâtre national de Marseille ‘La Criée’. Dans un contexte sanitaire et culturel particulier en cette année 2020, la tenue de ces tables rondes est source de promesses pour l’avenir.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=YaAbcZ52TtY

Les Rencontres d’Averroès 28e édition - 18–21 novembre 2021 au théâtre de ‘La Criée’ à Marseille & ailleurs…

Retour sur la 27e édition > Écoutez le podcast en 5 épisodes qui donne la parole aux 18 historiens, chercheurs, artistes et écrivains invités de la 27e édition dont la thématique est « Cités à la dérive ? Entre Europe et Méditerranée ». ︎ J’écoute le podcast Averroès – « Notre thématique « Cités à la dérive ? » reprend ses droits et vous transporte dans les villes méditerranéennes. Le temps d’une longue et passionnante dérive sonore, retrouvez les chercheurs, architectes, artistes et écrivains qui auraient dû intervenir sur la scène du théâtre de La Criée (Marseille) en novembre 2020, lors des Rencontres d’Averroès malheureusement annulées. Ces paroles ont été patiemment récoltées, éditorialisées et rassemblées dans un podcast inédit de 5 épisodes.

Bibliographie du podcast > Voir la bibliographie sélective des auteurs invités et des textes lu - Source

Conférence de Jean-Baptiste Brenet sur Averroès (ou Ibn Rochd de Cordoue (en arabe  : ابن رشد, Ibn Rushd ?) , « le fauteur de troubles » Vidéo 1:32:52 - 21 juin 2020 - Cité des sciences et de l’industrie

Conférence de Jean-Baptiste Brenet, médiéviste, professeur de philosophie à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, auteur de Averroès l’inquiétant (2015, éd. Les Belles Lettres) ; Averroès et l’espace potentiel (2017, éd. Verdier). Abù l-Walìd Muhammad ibn Ahmad Ibn Rušd, ou Averroès (1126 -1198), est à la fois l’héritier des grandes figures de la pensée gréco-arabe et l’une des sources majeures des cultures médiévales juives et latines. Mais pour la scolastique, et durant des siècles en Europe, il est aussi le père insensé d’une théorie dégradante et antireligieuse sur l’homme, le scandaleux négateur de cette proposition cruciale : ’l’Homme pense’. Jeudi 9 mars 2017 à l’auditorium de la Cité des sciences et de l’industrie. Crédits : EPPDCSI

Source : https://www.youtube.com/watch?v=bNqQaoCJ2rI

« Le dialogue entre science et religion n’est pas récent au sein de la pensée musulmane et dans le judaïsme, c’est un débat qui a émergé très tôt, déjà durant la période du califat abbasside ». Le califat abbasside est traité en annexe de ce dossier

Question d’actualité : « JH2021-05-10T13:36:00J

Comment respecter les deux domaines des sciences et des religions, tout en les faisant dialoguer et en les mettant l’un et l’autre en perspective ? ».

« Jamais la problématique islamique n’a été posée avec autant d’acuité. Avec le surgissement de la violence, elle est au centre d’enjeux nationaux et internationaux. Dans le tumulte actuel, le traitement du fait islamique avec discernement et lucidité relève d’un besoin impérieux. Comprendre, telle est la mission de l’émission de ‘France Culture’ (« L’esprit d’ouverture ») ‘Questions d’islam’. L’islam y est abordé dans ses dimensions historique, culturelle, sociale, théologique et mystique. Ghaleb Bencheikh, islamologue, de formation scientifique et philosophique, est l’auteur de nombreux ouvrages ayant trait à la laïcité et au fait islamique. Il donne des conférences dans des colloques nationaux et internationaux. Il anime aussi l’émission « islam » sur ‘France 2’  ».

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Préambule (pour l’islam/Islam)

Islam avec ou sans majuscule ? 20 janvier 2016

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« Islam » © Mohammed Abou Aziz, 2016

L’édition française a pris l’habitude d’écrire avec une initiale minuscule les noms de religions et de courants de pensée ainsi que leurs adeptes, mais avec une initiale majuscule ceux des peuples et des pays ainsi que leurs membres ou habitants.

Selon les règles typographiques généralement suivies par l’Imprimerie nationale, l’université et la presse, on écrit donc islam avec un /i/ minuscule lorsqu’il s’agit de la religion islamique, mais on use de la graphie Islam avec un /I/ majuscule quand il s’agit des sociétés.

Laissons de côté la langue arabe qui ne connaît pas l’usage des majuscules. Parmi les langues d’Europe, l’allemand n’éclaire pas davantage notre propos dans la mesure où tous les substantifs reçoivent une initiale majuscule. Mais considérons la langue anglaise : celle-ci confère aux religions et courants de pensée comme aux peuples et aux pays, une initiale majuscule, comme cela était la règle en français au XVIIIe siècle, ainsi qu’on peut s’en rendre compte dans la 4e édition du Dictionnaire de l’Académie datée de 1798. Quant aux langues latines, l’italien et l’espagnol, tous ces noms sont employés avec une initiale minuscule.

Le français a pris une attitude intermédiaire entre ces deux extrêmes. Il réserve une minuscule aux religions et, partant, aux courants de pensée, tandis que les peuples et les pays sont honorés d’une majuscule. Il s’agit bien au départ d’une valorisation : celle de l’élévation au pinacle de la Nation aux dépens de la Religion, dans la droite ligne des charges des Lumières et de la Révolution contre l’Église. Le résultat est que, dès le début du XIXe siècle, tous les dictionnaires entérinent cet usage, par ailleurs confirmé en 1835 par la 5e édition du Dictionnaire de l’Académie. Ce qui n’exclut nullement que l’on puisse, dans la littérature, assortir les noms de courants de pensée d’une majuscule comme élément intentionnel. Cela prouve bien que, mise en balance avec la minuscule initiale, la majuscule possède une connotation positive et la minuscule une connotation péjorative. Nous avons bien là un choix idéologique.

La graphie « canonique »

Selon l’orthographe que l’on peut qualifier de « canonique », parce que sacralisée en quelque sorte par l’Imprimerie nationale, on devrait écrire christianisme et chrétienté avec un /c/ minuscule. Seulement, dès qu’il s’agit de l’Islam, la règle s’est heurtée à une incertitude grave du fait que le même mot est employé indistinctement pour la religion et les sociétés qui s’en prévalent, comme le pendant commun des deux termes précédents dans la religion du Christ et dans les sociétés où celle-ci est influente, même si le rapport religion/société est très différent dans les unes et les autres. La langue française tente d’échapper à cette indétermination, source de confusion, en écrivant Islam — avec /I/ majuscule donc —, quand il s’agit de l’« ensemble des peuples qui professent », selon le Trésor de la langue française, étendant même cet emploi à « la civilisation qui les caractérise ». L’intention est louable mais n’est pas sans effet pervers, car elle perturbe l’imaginaire collectif français. Si l’on met en effet en rapport chrétienté et Islam en termes de populations ou de civilisations, comment distinguer que, hors du cercle des initiés, l’usage de la majuscule est, dans le second de ces termes, une simple convention graphique et non une intention appréciative de la notion ? Peut-on imaginer qu’un chrétien ou un athée, fiers de cette identité, voire un simple partisan de la laïcité, ne ressente pas quelque trouble en appliquant cette règle qui fait involontairement deux poids deux mesures entre sociétés et civilisations ?

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Autre problème, et de taille. Les dictionnaires donnent volontiers l’illustration suivante de la graphie canonique : on parlera d’un « juif pratiquant » quand il s’agit d’une « personne qui pratique la religion judaïque », mais une personne appartenant à la communauté israélite, au peuple juif s’écrit avec une majuscule, selon le Larousse. Qui peut trouver claire cette distinction entre juif comme « pratiquant » et Juif comme membre de la « communauté israélite » ? N’y a-t-il pas là une manifestation de l’ethnicisation du judaïsme ? Plus généralement, est-on vraiment obligé de trancher la question de savoir si les Juifs sont un peuple ou les pratiquants d’une religion, débat qui traverse les sociétés des deux rives de la Méditerranée chaque fois que l’on fait référence au judaïsme ?

Il en est de même des Arméniens et aujourd’hui des Assyriens en Irak. Mettre une majuscule dans tous les cas n’est pas une conduite habile pour esquiver ces questions, mais peut-on les trancher d’un artifice orthographique qui dispense de l’affronter dans leur complexité historique et anthropologique ? Et faut-il, comme le fait le Larousse, écrire musulmans avec une minuscule pour parler des « fidèles de l’islam », sans nommer autrement les membres de ce que, par symétrie avec la « communauté israélite », il devrait nommer « communauté musulmane » ? Et cela au moment où l’ethnicisation des populations de cultures musulmanes, arabes ou subsahariennes, gagne du terrain dans la société française sous l’étiquette de musulmans sans majuscule.

Un besoin de précision

L’orthographe est une convention. Or toute convention a un sens et présente des avantages et des inconvénients. En l’occurrence la graphie canonique trébuche sur des réalités que l’on ne peut résoudre par un biais orthographique. Ces raisons pourraient nous incliner à refuser la discrimination que provoque la graphie orthodoxe entre les mots concernant religions, sociétés et civilisations. Cela ne serait pas déroger au beau principe de la laïcité que de faire, à l’instar de nos voisins britanniques, un même usage de la majuscule pour les notions de religions, de sociétés et de civilisations, avec pour résultat heureux de maintenir la balance égale entre elles sur l’agora d’un monde contemporain où les problèmes ne peuvent se réduire à ceux qui ont poussé il y a deux siècles la société française à figer leur approche dans ses règles orthographiques qui présentent aujourd’hui de graves inconvénients. Le même résultat serait obtenu en suivant l’usage de nos voisins latins. Et après tout, il existe une liberté d’intention propre à la littérature et à l’essai politique, sociologique ou anthropologique qui autorise de s’en affranchir des règles communes pour une bonne cause. Mais il est vrai que cela pourrait dérouter le lecteur. Nous suivrons donc la graphie commune. Mais nous nous efforcerons, pour éviter toute équivoque, de réserver le mot islam à la religion islamique. Et tâcherons, lorsqu’il s’agit des sociétés ou de la civilisation, de préférer à ce terme des expressions plus explicites comme « pays, peuples et sociétés où cette religion est prépondérante », ou encore de « civilisation islamique ».

Religion > Sociétés > Mots d’islam > Roland Laffitte > Islam Langue arabe

Roland Laffitte - Chercheur indépendant et essayiste, président de la Société d’études linguistiques et étymologiques françaises et arabes (Selefa) qui… (suite)

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Introduction

Le questionnement sur les sciences et les religions, plus précisément le débat entre le raisonnement objectif et la rationalité, d’une part, et les croyances et la foi en sens religieux, d’autre part, fait l’objet de ce dossier, après avoir déjà été abordé sur ISIAS ; voir par exemple : ’De l’Âge d’Or de la civilisation islamique au monde musulman contemporain en Francophonie - Compléments sur la foi et la raison ’ par Jacques Hallard ; dimanche 26 mai 2019 par Hallard Jacques - français

Le raisonnement objectif, qui est à la base des approches scientifiques, a été traité ici : ’Les fondements de la démarche scientifique et la distinction difficile entre les sciences et les pseudosciences’ par Jacques Hallard , vendredi 19 mars 2021 par Hallard Jacques - français

Certains aspects de la religion musulmane ou islam (écrit avec un i minuscule !) ont été présentés dans ce dossier : ’Rétrospective et mises à jour concernant l’islam et la notion de laïcité avec notamment des contributions de l’islamologue franco-algérien Ghaleb Bencheikh et les positions officielles françaises’ par Jacques Hallard ; jeudi 12 novembre 2020 par Hallard Jacques - français

Le présent dossier, constitué avec une visée didactique, constitue la Partie 1 de la Série ‘Raison et Foi en Méditerranée’.

Des vidéos et des textes écrits rapportent plus particulièrement les contributions historiques, exprimées au cours du 12ème siècle par le musulman Averroès et le juif Maïmonide qui traitaient tous deux – entre antres sujets - de la foi et de la raison. Il est fait appel à d’éminentes personnalités, notamment :

Ajoutée, une contribution de Luc Ferry « professeur de philosophie, essayiste et homme politique français, né le 3 janvier 1951 à Colombes… » ; sa contribtion intitulée « Dieu et la science » a été introduite dans un addenda de ce dossier centré sur ‘sciences et religions’ ; cet intervenant, qui est facile et passionnant à suivre – bien qu’un peu prolixe ! – en profite pour délivrer dans sa conclusion une critique violente ou diatribe acérée à l’encontre du gouvernement du moment en France…

Des rappels d’Histoire ont été joints en annexes, afin de bien situer dans le temps les évènements concernant les deux protagonistes du 12ème siècle que sont le musulman Averroès (ou Ibn Rochd de Cordoue en arabe : ابن رشد, Ibn Rushd), d’une part, et le juif Moïse Maïmonide, d’autre part (aussi désigné par Moshe ben Maïmon, hébreu  : הרב משה בן מימון HaRav Moshé ben Maïmon ; arabe : أبو عمران موسى بن ميمون بن عبد الله القرطبي اليهودي

Ainsi sont rapportés l’Histoire du Califat abbasside (750–1517) - (ar) الخلافة العباسية / al-ḵilāfa al-ʿabbāsiyya, ainsi que plusieurs documents qui concernent l’histoire et la géographie de la cité de Cordoue en Al-Andalus (l’Espagne musulmane du Moyen-âge) et son califat omeyade (929-1031).

Enfin figurent des documents et des éléments historiques critiques sur Al-Andalus et le mythe d’une Espagne musulmane tolérante et multiculturelle, qui ont été mis en ligne le samedi 4 janvier 2020 par ‘agoravox.fr/tribune-libre’ et dont l’auteur est dénommé Jonas…

Les détails et les accès aux documents sélectionnés figurent dans le sommaire ci-après

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JH2021-05-23T12:25:00J

Sommaire

Annexes - Rappels d’Histoire

Introduction d’un article de Wikipédia sur l’Histoire du Califat abbasside (750–1517) - (ar)الخلافة العباسية/al-ilāfa al-ʿabbāsiyya

L’histoire de Cordoue en Al-Andalus (l’Espagne du Moyen-âge) et son califat omeyade (929-1031)

Etudes critiques sur Al-Andalus et le mythe d’une Espagne musulmane tolérante et multiculturelle Par Jonas (son site) - samedi 4 janvier 2020 – Document publié par ‘agoravox.fr/tribune-libre’

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  • Autour de Maïmonide et Averroès. Judaïsme et Islam en dialogue Vidéo 1:21:50 - 23 août 2016 - Andrea Cirla
    Par G. Bencheikh, théologien, et Y. Boissiere, rabbin du MJLF. Amitié judéo-musulmane de France (www.ajmf.org), Paris - juin 2010. Maïmonide et Averroès naquirent tous deux dans la Cordoue musulmane : Maïmonide en 1135 et Averroès en 1126. L’un et l’autre sont les philosophes les plus représentatifs - et les plus connus - du Judaïsme et de l’Islam. Ils connaissaient leurs œuvres respectives (Maïmonide recommande de lire Aristote avec les commentaires d’Averroès) et on aimerait saisir en quoi ils se rencontrent et par où ils se séparent.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=5z8hmVsiB30

Dans le même esprit :

Foi et raison, relire Maïmonide – Les Lumières du Moyen Âge Vidéo 1:17:06 - 02 septembre 2016 - Andrea Cirla - Pierre Bouretz, philosophe, et Nicolas Weill, journaliste ; Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (http://www.mahj.org/fr), Paris - janvier 2016.

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  • Islam – Au 12ème siècle, le musulman Averroès et le juif Maïmonide traitent de la foi et de la raison – Vidéo 29:30 - 10 septembre 2017 - ddk94
    Naissance d’une Théologie rationnelle ?

Épisode 2 : https://youtu.be/ZuYHxGqJEcw​ - Emission du 10 septembre 2017 - L’émission ’Islam’ de Abderrahim Hafidi propose un parallèle entre deux grands Hommes, deux géants de la pensée universelle, l’un Musulman et l’autre Juif, Averroes et Maimonide. invités : Maurice Ruben Hayoun et Ali Ben Makhlouf – Emission ‘France 2’

Source : https://www.youtube.com/watch?v=M6ECuozjOk8

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  • Présentation de Ghaleb Bencheikh et de Mohammed Arkoun

    Ghaleb Bencheikh : Le communautarisme sape l’islam en France - Reforme.net

Ghaleb Bencheikh : 29 janvier 2020 (Mise à jour le 29/01) - Par Claire Bernole – In « Le communautarisme sape l’islam en France ». Source : https://www.reforme.net/religion/islam/2020/01/29/ghaleb-bencheikh-le-communautarisme-sape-lislam-en-france/

[Selon Wikipédia, « Ghaleb Bencheikh el Hocine (en arabe : غالب بن الشيخ الحسين), né le 27 août 1960 à Djeddah (Arabie saoudite), est un islamologue franco-algérien, réputé proche de l’islam libéral. Prônant la « refondation de la pensée théologique islamique », Ghaleb Bencheikh a été élu en décembre 2018 président de la Fondation de l’islam de France (FIF).

Biographie

Ghaleb Bencheikh est le fils du cheikh Abbas Bencheikh el Hocine, recteur de la Grande mosquée de Paris de 1982 à 1989, et le frère du chercheur Soheib Bencheikh1. Il naît le 27 août 1960 à Djeddah, en Arabie saoudite, où son père représente le GPRA avant d’y devenir l’ambassadeur d’Algérie ; sa famille vit ensuite au Caire puis revient à Alger2.

Il suit des études de physique à l’Université Pierre-et-Marie-Curie et y obtient en 1990 un doctorat en présentant une thèse intitulée « Influence de la gravité sur un écoulement isobare monodimensionnel instationnaire avec apport de chaleur », sous la direction de Roger Prud’homme, chercheur du CNRS3,4.

Issu d’une famille de soufis algériens, Ghaleb Bencheikh estime que le soufisme constitue le cœur même de l’islam5. Il est président de la branche française de la Conférence mondiale des religions pour la paix, et est régulièrement l’invité de colloques et de congrès en France et à l’étranger. Vice-président des Artisans de paix et membre du comité de parrainage de la Coordination pour l’éducation à la non-violence et à la paix, il a été pendant cinq ans le vice-président de la Fraternité d’Abraham6. Il a également été administrateur de Démocratie et spiritualité, et président de C3D (Citoyenneté, devoirs, droits, dignité)7.

Prônant une « refondation de la pensée théologique islamique »8, Ghaleb Bencheikh est considéré comme proche de l’islam libéral9,10,11. Il souligne notamment que « théologiquement, rien ne s’oppose à l’imamat des femmes »8 et apporte son soutien à une association qui organise la prière mixte, hommes et femmes mélangés, et dirigée par deux femmes imams12,13. Il est auteur d’ouvrages et d’essais ayant trait à l’islam, à la laïcité et au dialogue avec les autres religions.

Il a animé entre 2000 et 2019 l’émission Islam sur France 2, dans le cadre du programme Les Chemins de la foi, le dimanche matin. Il produit également sur France Culture l’émission hebdomadaire Cultures d’islam, devenue depuis la mi-mai 2016 Questions d’islam, dont il est devenu l’animateur, succédant à Abdelwahab Meddeb puis Abdennour Bidar14,15,16.

Le 13 décembre 2018, Ghaleb Bencheikh est élu président de la Fondation de l’islam de France, par dix voix contre une (celle du représentant du Conseil français du culte musulman)17, sur les onze voix du conseil d’administration18, succédant ainsi à Jean-Pierre Chevènement4,19,20.

Il est membre du conseil des sages de la laïcité21, organe créé en janvier 2018 au sein du ministère de l’Éducation nationale22. En novembre 2020, Martine Gozlan du magazine Marianne23 lui reproche des propos sur la « haine contre les musulmans » en France, ainsi qu’un discours critique à l’encontre de Hassen Chalghoumi lors d’un entretien sur le site algérien TSA24. Faisant dire à Ghaleb Bencheikh le contraire de ce qu’il a toujours dit publiquement, cet article a donné lieu à un ’droit de réponse’25, mis en ligne le 22 avril 2021. - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ghaleb_Bencheikh

Mohammed Arkoun,islamologue

20 octobre 2020 – « 10e anniversaire de la disparition du penseur Mohammed Arkoun : Un visionnaire et un grand humaniste » - Cette année, c’est la célébration du 10e anniversaire - le 14 octobre 2010 - de la disparition du penseur, intellectuel, le professeur et le visionnaire algérien Mohammed Arkoun. Une sommité internationalement reconnue. Ce réformateur de la pensée islamique, enseigna à la Sorbonne (Paris-III) et développa une discipline « L’islamologie appliquée ». Mohammed Arkoun est considéré comme l’islamologue contemporain le plus important et éclairé Il prônait une refondation humaniste et scientifique de l’islam. Source : https://www.elwatan.com/edition/culture/un-visionnaire-et-un-grand-humaniste-20-10-2020

[Selon Wikipédia « Mohammed Arkoun (arabe : محمد أركون, en berbère : ⵎⵓⵃⴰⵎⴻⴷ ⴰⵔⴽⵓⵏ), né le 1er février 1928 à Taourirt-Mimoun dans la commune actuelle de Aït Yenni, en Kabylie (Algérie), mort le 14 septembre 2010 à Paris, est un intellectuel algérien qui s’inscrit dans la tradition des Lumières françaises, historien, islamologue et philosophe.

Il est internationalement reconnu, comme l’illustre par exemple les Gifford Lectures qu’il donna en 2001, intitulée « Inauguration d’une critique de la raison islamique ». Il fut, entre autres, professeur émérite d’histoire de la pensée islamique à (Paris III), et enseigna l’« islamologie appliquée », discipline qu’il a développée, dans diverses universités européennes et américaines, en référence à l’anthropologie appliquée de Roger Bastide. Parmi ses sujets de prédilection, l’impensé dans l’islam classique et contemporain.

Mohammed Arkoun, humaniste, laïque, était un militant actif du dialogue entre les religions, les peuples et les hommes. Spécialiste de l’islam, il plaidait pour un islam repensé dans le monde contemporain. Il y a consacré de très nombreux ouvrages dont La Pensée arabe (Paris, 1975), Lectures du Coran (Paris, 1982), Penser l’islam aujourd’hui (Alger, 1993), ou encore The Unthought in Contemporary Islamic Thought (Londres, 2002)1.

Extrait : La dialectique des puissances et des résidus selon Mohammed Arkoun

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4a/Mohammed_Arkoun_Dialectique_Puissances_R%C3%A9sidus.jpg/500px-Mohammed_Arkoun_Dialectique_Puissances_R%C3%A9sidus.jpg

La dialectique des puissances et des résidus, expression empruntée à Henri Lefebvre, est exposée dans Humanisme et Islam : Combats et propositions31. Elle identifie selon Mohammed Arkoun « les déploiements de la dialectique continue de quatre puissances à vocation hégémonique cherchant à réduire à l’état de résidus, voire à éliminer quatre forces directement antagonistes qui luttent pour la survie ». Les quatre puissances sont la formation étatique, l’écriture, les cultures savantes et l’orthodoxie, auxquelles correspondent les quatre résidus que sont les sociétés segmentaires, l’oralité, les cultures populaires, les hérésies. Pour Mohammed Arkoun, « une double dialectique se déploie simultanément et travaille l’espace social global », d’une part entre les quatre puissances et entre les quatre résidus, et d’autre part entre chaque puissance et chaque résidu correspondant. Dans ce cadre, l’analyse permet de « mettre en application les trois opérations méthodologiques et épistémologiques exprimées par les verbes transgresser, déplacer, dépasser ».

L’islamologie appliquée analyse les problèmes politiques liés au post-colonialisme. M. Arkoun considérait que les hommes politiques refusaient alors de prendre en compte la réalité de l’histoire de l’Islam et de la culture arabe, ainsi que les particularités culturelles, sociales et anthropologiques des pays du Maghreb32. Cette discipline analyse les contradictions d’une histoire ainsi que les différences entre le monde musulman et le monde occidental et les différents discours qu’ils expriment…

Article complet à lire sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohammed_Arkoun

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Titre Al-Alaq - Artiste Abdul Basset Abdul Samad - Album مجود Concédé sous licence à YouTube par Injaz Digital (au nom de Injaz Digital) ; PEDL et 5 sociétés de gestion des droits musicaux –

Titre Solo de luth - Artiste Nassima - Album The Sufi Spirit, the Spirit of Love - Concédé sous licence à YouTube par [Merlin] IDOL Distribution (au nom de l’Institut du monde arabe)

Titre Vocalise, Op.34, No.14 Artiste : ’Berliner Philharmoniker Concédé sous licence à YouTube par UMG (au nom de Universal Music) ; Public Domain Compositions, UNIAO BRASILEIRA DE EDITORAS DE MUSICA - UBEM, UMPG Publishing, LatinAutor - Warner Chappell, Polaris Hub AB, LatinAutorPerf et 6 sociétés de gestion des droits musicaux

Source : https://www.youtube.com/watch?v=PNE16eBf_Zk

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Le dialogue entre science et religion n’est pas récent au sein de la pensée musulmane, c’est un débat qui a très tôt émergé durant la période du califat abbasside. Au cours des siècles, les réflexions d’Avicenne, Averroès et Al-Ghazâlî irrigueront le dialogue entre la raison et la foi.

Illustration  : astrolabe perse datant du 11e siècle • Crédits : Universal History Archive-Universal Images - Getty

Le débat entre la science et la religion, corollaire de la ‘disputatio’ classique, opposant la raison et la foi, est toujours d’actualité en ces temps incertains. La quête du bonheur de l’humanité va de pair avec les conquêtes positives de la science et de ses ressources inventives, il n’en demeure pas moins que la science ne peut pas apaiser les angoisses métaphysiques ni répondre à la lancinante question du télos de la vie et de son devenir. Les grandes spiritualités sont en matière de sens une référence. Elles peuvent rasséréner le mal-être intérieur. Mais il faudra se battre sur un double front : contre les prétentions concordistes irrecevables des créationnistes et contre les extrapolations scientistes arrogantes avec leurs affirmations apodictiques. L’astrophysicien Abd-al-Haqq Guiderdoni abordera ce débat dans les contextes islamiques.

Comment respecter les deux domaines tout en les faisant dialoguer et en les mettant l’un et l’autre en perspective ?

Abd-al-Haqq Guiderdoni est astrophysicien, directeur de recherche au CNRS, directeur de l’Institut des Hautes Etudes Islamiques. A dirigé l’ouvrage collectif Science et religion en Islam. Des musulmans parlent de la science, paru aux éditions Albouraq en 2012.

Pour aller plus loin :

Bibliographie :

Science et religion en islam : des musulmans parlent de la science contemporaine Bruno Guiderdoni Albouraq, 2012

À découvrir :

La science n’a pas toujours été l’ennemie de la religion

Quel rôle joue la science en démocratie ?

Ce que le Covid fait à la science

Tags : Islam – Religion musulmane Idées Sciences

L’équipe – Production : Ghaleb Bencheikh – Réalisation : Franck Lilin - Avec la collaboration de Daphné Abgrall / Radio France

À réécouter aussi - 53 minutes - Questions d’islam > Le néo mutazilisme

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Source : https://www.franceculture.fr/emissions/questions-dislam

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  • Information - Appréhender l’islam dans toutes ses dimensions - Emissions de France Culture : Questions d’islam Par Ghaleb Bencheikh, le dimanche de 7h05 à 8h – « Une émission essentielle pour appréhender l’islam dans toutes ses dimensions. SÉRIE Savoirs
    Jamais la problématique islamique n’a été posée avec autant d’acuité. Avec le surgissement de la violence, elle est au centre d’enjeux nationaux et internationaux. Dans le tumulte actuel, le traitement du fait islamique avec discernement et lucidité relève d’un besoin impérieux. Comprendre, telle est la mission de ‘Questions d’islam’. L’islam est abordé dans ses dimensions historique, culturelle, sociale, théologique et mystique.

Ghaleb Bencheikh, islamologue, de formation scientifique et philosophique, est l’auteur de nombreux ouvrages ayant trait à la laïcité et au fait islamique. Il donne des conférences dans des colloques nationaux et internationaux. Il anime l’émission « islam » sur France 2.

Générique : Shrewd Woman, plage 1 de l’album ’Journey to the centre of an egg’ composé par Rabih Abou-Khalil (Enja Records 2005). Musiciens : Rabih Abou-Khalil (oud), Joachim Kühn (piano, alto saxophone), Jarrod Cagwin (drums, percussion), Wolfgang Reisinger (additional percussion).

SÉRIE Grand entretien avec Tareq Oubrou (2 épisodes) : voir ci-après

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  • Épisode 1 : Tareq Oubrou : ’La liberté c’est également le fait de penser contre soi même, ses préjugés’ - Le 09/05/2021 - À retrouver dans l’émission de France Culture Questions d’islam par Ghaleb Bencheikh
    Le théologien Tareq Oubrou, grand imam de Bordeaux est un penseur libre, il cisèle des concepts sémantiques épistémologiques pour une pensée adaptée à notre temps et pour entrer de plain pied dans la modernité.

Portrait de Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux, dans son bureau en décembre 2013 • Crédits : MEHDI FEDOUACH - AFP

Le recteur Tareq Oubrou, grand imam de Bordeaux se livre à un grand entretien à l’émission en deux temps. Cette première partie est consacrée aux thèmes fondamentaux relatifs à la refondation de la pensée théologique islamique, à la foi « sculptée » par la raison, au caractère créé ou incréé du coran et à la maîtrise des savoirs religieux et profane.

Le théologien Tareq Oubrou est un penseur libre, il a forgé toute une sémantique « proximale » pour une théologie d’acculturation. Il plaide pour une pratique discrète, pour le primat de l’éducation à une éthique.

« Je pense que la liberté est en quelque sorte proportionnelle au savoir, à la quantité et à la qualité du savoir qu’on a. Et donc, on n’est jamais totalement libre tant qu’on affronte notre ignorance. C’est un combat contre l’ignorance pour s’affranchir justement des déterminismes des acquis. Et donc, cela exige également le fait de penser contre soi même, d’avoir le courage de penser contre cette conception, ses préjugés ». 

La pause musicale : ’Bêdawîtî’, Cemîl Qoçgirî & Manuel Lohnes, label Ahenk Müzik - ’Sans’, Kulku, label Cloud Valley Music

Bibliographie :

Livre : Appel à la réconciliation ! Foi musulmane et valeurs de la République françaiseTareq Oubrou Plon, 2019 – 1ère de couverture

Intervenant : Tareq Oubrou Imam, recteur de la grande mosquée de Bordeaux

À découvrir :

La Libre Pensée et le féminisme

La Libre Pensée - Crimes des Églises : L’affaire ’Preynat-Barbarin’

Mystagogie du Grand Carême

Tags : Islam – Religion musulmane Tareq Oubrou Idées Théologie Religion et spiritualité

L’équipe – Production : Ghaleb Bencheikh - Réalisation : Franck Lilin - Avec la collaboration de Daphné Abgrall

Radio France

Ecouter l’enregitrement de 55 minutes sur ce site : https://www.franceculture.fr/emissions/questions-dislam/grand-entretien-avec-tareq-oubrou-12-tareq-oubrou-la-liberte-cest-egalement-le-fait-de-penser-contre

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  • Épisode 2 - Tareq Oubrou : ’Les certitudes sont mortelles pour la foi’ Le 16/05/2021 - À retrouver dans l’émission de France Culture Questions d’islam par Ghaleb Bencheikh
    Dans ce second entretien, il sera question des considérations pratiques concernant la France, la République, la laïcité, les questions d’identité. Tareq Oubrou propose quelques solutions de sortie de crise.

Photo : Tareq Oubrou, imam et recteur de la grande mosquée de Bordeaux• Crédits : JOËL SAGET - AFP

Le recteur Tareq Oubrou, grand imam de Bordeaux se livre à un grand entretien à l’émission en deux temps. La première partie était consacrée aux thèmes fondamentaux relatifs à la refondation de la pensée théologique islamique, à la foi « sculptée » par la raison, au caractère créé ou incréé du coran et à la maîtrise des savoirs religieux et profane.

Cette seconde partie traite questions telles que les notions de repli identitaire, de victimisation mais également des questions pratiques telles que l’observance excessive du hallal, de l’obsession névrotique de la norme canonique et d’une orthopraxie revendicative.

Une identité par nature est une ipséité, c’est un rapport avec soi même, mais également le produit d’une altérité. On se construit avec les autres. L’identité d’un jeune n’est pas l’identité d’un adulte. Aujourd’hui, il y a une crispation identitaire, au lieu que l’islam soit une religion de partage, beaucoup de nos coreligionnaires s’asphyxient derrière un bouclier identitaire et de protection parce qu’il y a une peur, une crainte, une incertitude mais une ignorance également.

Pour Tareq Oubrou, il faut réintroduire le doute car le doute est inhérent au savoir :

Les certitudes sont graves pour la foi parce que lorsqu’une certitude s’effondre, la foi disparaît avec, alors que les convictions peuvent changer, on peut les faire évoluer. Donc, il faut construire sa foi sur des convictions, quitte à les reformuler autrement fonction du savoir. (...) Je pense que l’ignorance est le premier ennemi de l’identité et le premier ennemi du musulman. (...) Abraham doute à cet égard là, il est notre modèle du croyant qui doute pour avoir des preuves pour nourrir sa foi.

Une théologie active d’espérance plutôt qu’une théologie de victimisation 

Le théologien Tareq Oubrou est un penseur libre, il a forgé toute une sémantique « proximale » pour une théologie d’acculturation. Il plaide pour une pratique discrète, pour le primat de l’éducation à une éthique d’altérité et pour la fin de tout discours victimaire qui incite au fanatisme. 

Je pense que le musulman doit rester digne. La victimisation n’est pas une pratique religieuse, non. Il y a une dignité. On affronte la réalité avec intelligence. On essaie de changer son destin par soi même, d’exister, d’exercer son libre arbitre. 

Nos jeunes ont besoin d’espérance, ils ont besoin d’un discours de responsabilisation et pas de culpabilisation et de victimisation. Ils ont besoin d’un discours qui leur ouvre des horizons et de ne pas leur créer des ennemis imaginaires. Le complotisme est devenu vraiment une pratique dont les discours religieux, ce qui est catastrophique pour la religion, pour la foi. Il faut une innocence dans le rapport au monde. 

Pour aller plus loin : Tareq Oubrou : « Aux laïcs la gestion administrative de l’islam de France, aux religieux la question religieuse » Tribune publiée dansLe Mondedu 1 décembre 2020.

La pause musicale : ’Sin País’, Ali Khattab, label Nesma Music - ’Interzone Deuxième Jour’, Serge Teyssot-Gay & Khaled Aljaramani, label Barclay

Voir tous les épisodes

Dans la même série Voir l’univers Savoirs

Intervenant : Tareq Oubrou Imam, recteur de la grande mosquée de Bordeaux

À découvrir :

La mauvaise foi

Des identités remarquables

La foi dans les épreuves

Tags : Islam – Religion musulmane Tareq Oubrou Théologie Religion et spiritualité

L’équipe – Production : Ghaleb Bencheikh – Réalisation : Franck Lilin - Avec la collaboration de Daphné Abgrall - Radio France

Ecouter l’enregistrement de 58 minutes sur le site suivant : https://www.franceculture.fr/emissions/questions-dislam/grand-entretien-avec-tareq-oubrou-22-tareq-oubrou-les-certitudes-sont-mortelles-pour-la-foi

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En final >
Addenda - Contribution de Luc FERRY (professeur de philosophie, essayiste et homme politique français) intitulée « Dieu et la science » Vidéo : 1:23:06 - 21 avril 2015 - Christian Mrasilevici

Les grands débats de ‘Sciences et Avenir’ (Sciences et Avenir, l’actualité des sciences)en collaboration avec ‘La Recherche’ (La Recherche (magazine) — Wikipédia)le 10 avril 2015 au Collège des Bernardins (Collège des Bernardins, lieu de rencontres, de culture, ...)à Paris : « Dieu et la Science » Abonnez-vous à notre chaîne : https://www.youtube.com/user/christia...

Source : https://www.youtube.com/watch?v =-JxlJ70jz2w

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Annexes - Rappels d’Histoire



  • Introduction d’un article de Wikipédia sur l’Histoire du Califat abbasside (750–1517) - (ar) الخلافة العباسية / al-ilāfa al-ʿabbāsiyya

DrapeauL’étendard noir des abbassides

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Description de cette image, également commentée ci-après

Le califat abbasside dans sa plus grande extension, à la fin du VIIIe siècle

Informations générales
Statut Califat
Capitale Koufa (750–752)

Al-Anbar (752–762)

Bagdad (762–796)

Raqqa (796–809)

Bagdad (809–836)

Samarra (836–892)

Bagdad (892–1258)

Pas de capitale (1258–1261)

Le Caire (1261–1517)

Langue Arabe classique
Religion Islam sunnite
Monnaie Dinar et Dirham
Histoire et événements
750 Bataille du Grand Zab contre les Omeyyades : fondation de la dynastie
756 Détachement de l’Espagne sous contrôle omeyyade
800 Accord avec les Aghlabides en Afrique du Nord
869 - 883 Révolte des Zanj
IXe siècle Indépendance de facto des Tahirides, des Saffarides, des Samanides et des Toulounides
Xe siècle Indépendance de facto des Fatimides, des Ikhchidides et des Bouyides
10 février 1258 Les Mongols s’emparent de Bagdad : fin du Califat abbasside (la dynastie survit)
Califes
(1er) 750-754 Abû al-Abbâs
(Der) 1517 Al-Mutawakkil III

Entités précédentes : Califat omeyyade de Damas Dabwaïhides

Entités suivantes : Tahirides Saffarides Samanides Toulounides Califat fatimide Ikhchidides Bouyides Empire mongol

Le califat abbasside1 (arabe : الخلافة العباسية / al-ilāfa al-ʿabbāsiyya) est un califat sunnite qui gouverna le monde musulman de 750 à 1258.

La dynastie des Abbassides est fondée par As-Saffah, issu d’un oncle de Mahomet, Al-Abbâs. Elle arrive au pouvoir à l’issue d’une véritable révolution menée contre les Omeyyades, apparentés de manière plus éloignée au prophète de l’islam. Ils veulent un État plus profondément musulman, où les Iraniens convertis à l’islam auront une part égale à celle des Arabes. Après plus de trois ans de guerre, le général abbasside Abû Muslim triomphe des Omeyyades en 750 à la bataille du Grand Zab.

Sous les Abbassides, le centre de gravité de l’islam se déplace de la Syrie vers l’Irak où une nouvelle capitale est fondée en 762 : Bagdad2. La civilisation arabo-musulmane est à son apogée, dans un empire qui s’étend de l’Ifriqiya aux rives de l’Indus. La dynastie abbasside donne naissance à d’illustres califes comme Al-Mânsur, Al-Ma’mūn ou encore le légendaire Harun ar-Rachid qui étendent la religion musulmane, la langue arabe ainsi qu’une conscience universaliste de l’islam qui caractérise tout le monde médiéval musulman.

Paradoxalement, c’est aussi sous leur direction que commence le lent déclin de la civilisation arabo-musulmane. L’empire gigantesque conquis sous les premiers califes et ensuite sous les Omeyyades a arrêté son expansion ; en Espagne puis en Égypte et en Tunisie, des souverains locaux arrachent leur indépendance et réclament le titre et la dignité califales, tandis que les dynasties iraniennes (Bouyides) et les tribus turques fraîchement converties à l’islam (Seldjoukides) prennent de plus en plus d’importance au sein de l’empire. Malgré ces difficultés, la fructification culturelle et le contrôle territorial (réduit) des Abbassides perdurent jusqu’au sac de Bagdad par les Mongols de Houlagou Khan en 1258. À la suite de cet événement, le califat abbasside est de facto aboli pendant trois ans, avant d’être restauré par le sultan mamelouk Baybars en 1261. Mais cette restauration est surtout symbolique : les califes abbassides qui siègent au Caire (la capitale du sultanat mamelouk) n’exercent aucune charge politique (à l’exception d’Al-Mustain pendant quelques mois en 1412) bien qu’ils continuent de revendiquer une autorité religieuse jusqu’en 1517, année de la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman… »

Note de Wikipédia - Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » (novembre 2016). Vous pouvez améliorer la vérifiabilité en associant ces informations à des références à l’aide d’appels de notes.

Source de l’article complet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Califat_abbasside ].



L’histoire de Cordoue en Al-Andalus (l’Espagne du Moyen-âge) et son califat omeyade (929-1031)

Les Omeyyades d’Espagne, Omeyyades d’Andalousie ou Omeyyades de Cordoue sont d’abord à la tête d’un émirat en 756 dans al-Andalus puis fondent une dynastie califale en 929. Ils sont une branche des Omeyyades marwanides qui ont régné à Damas sur l’Empire arabe. Le dernier calife de cette dynastie qui régna à Cordoue, Hicham III, fut déposé en 1031…. – Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Omeyyades_de_Cordoue

Autres sources d’information utile :

Plan de Cordoue au XIIe sièclehttps://inshea.fr › content › plan-de-cordoue-au-xiie-siè...- « 03 juillet 2014 — Plan de Cordoue au XIIe siècle. Niveau scolaire : 5e. Discipline : Histoire. Histoire. Le plan comporte une échelle et une orientation.

Cordoue — Wikipédia https://fr.wikipedia.org › wiki › Cordoue

L’histoire de Cordoue d’après un document pédagogique de ‘colleges.ac-rouen.fr’

La ville de Cordoue, qui est l’une des huit provinces d’Andalousie est le chef-lieu de la province de Cordoue. Le nom « Andalousie » est en réalité dérivé du mot arabe « Al Andalus » qui est la marque même de l’influence musulmane qu’a connue cette région du VIIIe au XVe siècle.Ville de diversité, de connaissances ainsi que de tolérance, Cordoue s’est distinguée au cours des années par ses savants, ses philosophes, ses écoles ainsi que ses merveilleux monuments telle la grande Mosquée-Cathédrale.

La Colonie Romaine :La présence romaine était essentiellement à l’intérieur de la péninsule ibérique. En revanche, pendant le IIIème siècle avant J.C, l’invasion romaine eut pour conséquence un conflit entre le Grand Empire et Carthage pour pouvoir ainsi obtenir le contrôle du bassin méditerranéen occidental. C’est à cette époque que la péninsule fut reconnue comme entité à part entière dans le « circuit » politique international existant et devient donc un objectif stratégique convoité par sa position géographique privilégiée entre l’Atlantique et la Méditerranée ainsi que par les richesses agricoles et minières de ses régions méridionales.La pénétration ainsi que la conquête romaine couvrirent la longue période allant de 218 à 19 av. J.C. Plusieurs dates sont particulièrement importantes à cette époque :-209 avant J.C. : Déclin de l’armée d’Hannibal en Italie et début de la grande conquête romaine de l’Espagne. Rome annexe le pays et le divise en deux provinces : Hispanie Citérieur et Hispanie Ultérieure.-De 143 à 139 av. J.C. : Viriatus et les Lusitaniens combattent les légions romaines.-En 133 avant J.C. : Les Habitants de Numance préfèrent mourir dans les flammes de leur ville plutôt que de se rendre à Scipion Emilien.-En 27 avant J.C. : Les Romains divise la péninsule en trois provinces : la Tarraconaise, la Bétique et la Lusitaine. La présence romaine en Hispanie durera sept siècles pendant lesquels les frontières premières entre la péninsule et les autres pays européens seront délimités. Toutefois, les Romains ne légueront pas seulement une administration territoriale mais aussi un héritage à caractère socioculturel, linguistique, religieux et judiciaire- dont l’assimilation donnera définitivement sa place à la péninsule au sein des mondes gréco-latins d’abord et judéo-chrétiens ensuite.-En 98 av. J.C. : Début du règne de Trajan, premier empereur romain d’origine espagnole.
L’Espagne Barbare :-En 264 après J.C. : Les Francs et les Suèves envahissent le pays et occupent temporairement Tarragone.-En 411 après J.C : Les tribus barbares signent une alliance avec Rome qui les autorisent à établir des colonies militaires dans l’Empire.- De 568 à 586 : Le roi wisigoth Léovigild expulse les fonctionnaires impériaux et tente d’unifier la péninsule. C’est la fin de l’Empire romain en Espagne.
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Cordoue musulmane :- 711 : Arrivée des Maures. Cordoue est prise après un siège de trois mois.- 756 : Cordoue devient la capitale de l’Espagne maure, avec Abd-el-Rahmane fondateur de la dynastie des Omeyyades d’Espagne. Cordoue va être ensuite pendant 250 ans l’un des centres économiques et intellectuels les plus grands au monde. Cordoue adopte la loi de l’islam et l’arabe comme langue officielleLa Mosquée-Cathédrale :Après la grande Mosquée de La Mecque, celle de Cordoue est certainement le monument le plus célèbre et le plus extraordinaire de l’architecture islamique.A l’origine, le monument était une mosquée érigée par Abdel Rahmane I sur l’emplacement d’une basilique chrétienne, construite à partir de 786. La Grande Mosquée eut plusieurs agrandissements, d’abord sous Abdel Rahmane II, puis sous El Hakam II et enfin par Al Mansur. Suite à la reconquête chrétienne de Cordoue en 1236, une cathédrale fût bâtie à l’intérieur de la mosquée au XVIe siècle en 1523.De ses évolutions architecturales résulte un monument unique au monde. Son architecture variée mélange des styles hispano-musulman, gothique et baroque nous laisse souvent ébahis devant ce magnifique monument.Averroès : Averroès, connu sous le nom d’Ibn Ruchd, né à Cordoue en 1126 et mort à Marrakech en 1198, fut un très grand philosophe arabe. Il a notamment enseigné la médecine, les mathématiques, la théologie (étude des différentes croyances). Il devient par la suite philosophe médiéval islamique, médecin, juriste malékite, ainsi que théologien.
Cordoue juive : Maimonide, un très grand penseur Maimonide : Maimonide né en 1135 et mort en 1204, fut un philosophe juif espagnol, un des hommes les plus connus du judaïsme médiéval. Son vrai nom était Mosheh ben Maymon, et son nom arabe était Abu Imran Musa ibn Maymun ibn Ubayd Allah. Ses œuvres furent écrites en arabe ainsi qu’en hébreu. Après la prise de Cordoue, sa ville natale, par les Almohades qui rompirent avec la tolérance musulmane antérieure et persécutèrent juifs et chrétiens, la famille de Maimonide décida en 1160 d’émigrer à Fès puis, en 1165, en Palestine avant de s’installer au Caire. Maimonide y devint grand rabbin et médecin à la cour du sultan ayyubide Saladin Ier.

Source : http://colleges.ac-rouen.fr/dunant-evreux/html/andalousie/html/hist-cordoue.htm

La ville de Cordoue à l’époque musulmane selon un document ‘vikidia.org’

Appelée la cité des sciences, Cordoue était l’une des plus grandes villes du monde musulman au Moyen Âge. Grand centre de science et de culture, la ville a joué un rôle-clé dans la Renaissance intellectuelle de l’Europe médiévale.

Conquête arabe et berbère

Article à lireArticle à lire : Espagne musulmane

En 711, les soldats Arabes de la dynastie de califes des Omeyyades ont conquis la Péninsule Ibérique, alors royaume Wisigoth. La conquête a pris 7 ans. Al-Andalus, est devenue un califat en 929, et les Omeyyades ont choisi comme capitale la ville de Cordoue.

Ville prospère

Cordoue était une ville riche et prospère. Sous les Omeyyades, les habitants avaient une vie de bonne qualité. Grand centre de commerce entre l’Europe et l’Afrique, Cordoue connectait l’Andalousie avec le reste de l’empire. La ville était entourée de campagne où se trouvait une agriculture irriguée par des roues à eau.

Population

Les natifs de Cordoue étaient en majorité des catholiques. Ils parlaient une variante de latin très proche de l’espagnol. Au 10ème siècle, 50% de la population était musulmane, et 70% au 11ème siècle. La ville était une des plus grandes villes du monde des 10ème et 11ème siècles, avec une population estimée par les historiens entre 150 000 et 400 000 habitants.

Vie des dhimmis

Les habitants non musulmans avaient le statut de dhimmi. Les dhimmi devaient payer une taxe appelée la Jizya et sont exemptés de payer la Zakat que paient les musulmans. Ils ne recevaient pas toujours le même salaire pour les mêmes travaux que les musulmans, n’avaient pas les mêmes droits qu’eux. Les dhimmis pouvaient néanmoins garder leur religion, leurs lieux de prière et afficher leur appartenance au Christianisme sans subir de pression. Ils pouvaient aussi avoir les mêmes occupations que les musulmans.

Culture et science

De nombreux scientifiques vivaient en Cordoue à l’âge d’or, et donc la ville s’est développée très rapidement. Des scientifiques sont allés à Cordoue seulement pour bénéficier de ses centres de recherche. Des scientifiques, comme Abas Ibn Fernas, le premier homme à planer avec une aile qu’il avait fabriquée, ont vécu à Cordoue.

Culturellement, Cordoue était aussi une ville animée. Averroès, l’Aristote de l’Islam, n’était pas seulement un scientifique, mais aussi un philosophe, musicien et mathématicien. Beaucoup d’autres artistes et auteurs ont vécu à Cordoue. La ville avait une des plus grandes bibliothèques du temps avec au moins 400 000 livres.

Liste des savants :

https://download.vikidia.org/vikidia/fr/images/thumb/9/90/Mosque_of_Cordoba.jpg/200px-Mosque_of_Cordoba.jpg

Intérieur de la grande mosquée de Cordoue.

Le chef d’œuvre de Cordoue est la grande mosquée. Avec une surface de 24.000 mètres carrés, elle était une des plus grandes mosquées de son temps. Elle fut construite en 786 sur les ruines d’un temple romain par Abd Al-Rahman I, mais la construction s’est seulement terminée en 976, sous le règne du calife andalou Al Mansûr. Plusieurs agrandissements furent accomplis par Abd Al-Rahman II et Al Hakam II. La mosquée a 19 nefs et 850 colonnes de granite. Le minaret avait 267 marches.

Mihrab - Construit par Al Hakam II en 961, le mihrab est le joyau de la mosquée. Formé par des arcs encadrant des façades couvertes de mosaïques. Construit complètement en marbre, il est décoré par des textes du coran en or sur un fond bleu. Après la conquête chrétienne de Cordoue, une cathédrale a été construite au milieu de la mosquée en 1523.

Reconquista et chute de Cordoue -

Article à lireArticle à lire : Reconquista

En 1032, le califat de l’Al Andalus a sombré dans une guerre civile pour le contrôle du pouvoir qui l’a affaibli. Les chrétiens ont saisi cette opportunité pour l’occuper en partie en 1086. Yusuf Bin Tashfin a repris aux chrétiens une bonne partie des territoires perdus en 1099. En 1236, Cordoue fut conquise pour la dernière fois par les chrétiens. Cette date marque la fin de l’âge d’Or de la Cordoue musulmane.

Source : https://fr.vikidia.org/wiki/Cordoue_%C3%A0_l%27%C3%A9poque_musulmane

Ouvrage – Vivre à Cordoue au Moyen Âge - Chapitre 3 : En toile de fond, Cordoue aux Xe-XIe siècles – Extraits des pages 65-80 / ‘books.openedition.org’ - Texte Notes - Presses universitaires de Rennes - Texte intégral :

  • 1 Voir les travaux, fondamentaux, de Castejón 1929, Lévi-Provençal 1953, p. 356-395, Garcia Gómez 19 (...)
  • 2 Zanón Bayón 1989.
  • 3 Garcia Gómez 1947.
  • 4 Les murailles sont restaurées sous Muhammad b. Gahwar (1043-1069/435-461), puis après la conquête (...)
    1 Les Ahkām d’Ibn Sahl se déroulent sur une scène familière à bien des égards, la ville de Cordoue aux Xe et XIe siècles : de ce décor, il faut rappeler les éléments essentiels, le paysage constituant le fond du tableau de la vie humaine, pour reprendre une image chère aux voyageurs.

Bien connu pour l’époque califale 1, puis pour les temps almohades 2, le paysage cordouan se dessine en revanche avec moins de netteté pour le XIe siècle 3 : la ville subit plusieurs sièges et mises à sac, depuis la destruction d’al-Madïna al-Zāhira en février 1009/ ǧumādā II 399 par Muḥammad II al-Mahdï jusqu’à l’attaque menée par les Almoravides en mars 1091/ṣafar 484 ; mais pour évaluer l’ampleur des destructions et l’impact des affrontements sur l’urbanisme, nos sources se réduisent à quelques mentions textuelles relatives à des restaurations de murailles4, à l’indication d’Ibn I :Iazm (m. 1064/456) selon laquelle Cordoue se trouverait dévastée et déserte, à l’exception de la médina et d’une partie du faubourg oriental, et à la notice d’Ibn Bassam (m. 1148/543) sur la destruction des ’palais des Banū Umayya’ à l’époque d’Ibn al-Saqqā’ (m. 1063/455), le gouverneur des Banū

  • 5 Garcia Gómez 1947, p. 284-285 remarque qu’il peut s’agir aussi bien des palais de Madïnat
    2 Gahwar 5. Il faut donc s’introduire dans le cadre de vie de ces Cordouans qu’évoque Ibn Sahl, aussi bien la capitale émirale de la fin du IXe siècle et du premier quart du Xe siècle, que celle du second XIe siècle ; cela implique de revenir sur l’expansion de la ville qui se joue précisément entre ces deux périodes, mais cela suppose que soient signalés les points de repère urbain, éléments familiers du décor des Akām et, enfin, que soient présentés les espaces du voisinage, donnée essentielle d’une enquête organisée autour des solidarités entre citadins.

De la muraille et au-delà : espaces et territoires de la ville

Les points de repère urbain : le palais, la mosquée des Omeyyades, le souk

« …Capitale des Omeyyades, Cordoue suscite le développement d’une cour et d’une administration de fonctionnaires qui gravite autour d’elle et, pour subvenir aux besoins de ces hommes au pouvoir mais aussi de la population nombreuse qu’elle attire, Cordoue se convertit en une cité commerçante active. Au Xe siècle, le souk principal et la qaysāriyya 62 … »

Les espaces du voisinage

« … Certes, il n’existe pas, dans la Cordoue califale, de règlements municipaux comme ceux qui apparaissent à la fin de la période médiévale, en 1498 98 : mais faut-il conclure à l’absence de réglementation sanitaire ou plutôt estimer qu’il existe un mode de régulation des pollutions urbaines relevant d’un autre mode de contrôle des activités de la ville ? On retrouve là, nous semble-t-il, une difficulté d’appréciation du système urbain similaire à celle qui s’est longtemps posée autour de l’anarchie des rues ou de l’absence d’organisation municipale. Cordoue ne dispose, à l’exception de la léproserie située sur la rive gauche du Guadalquivir 99, d’aucun centre de caractère hospitalier : plutôt, là aussi, que de se contenter d’un constat négatif, il faudrait plus utilement s’interroger sur le sort réservé aux malades dans la Cordoue des Xe-XIe siècles…. »

Source : https://books.openedition.org/pur/17021?lang=fr

Petite Histoire de Cordoue Document ‘http://mctran.free.fr’

Ai 11ème siècle, Cordoue se trouvait à la tête de la plus riche des deux provinces de l’Espagne…

{{}} Ier S. av. J.-C. -

Ve S. ap. J.-C.

{{}} Cordoue est une colonie romaine. Peu de vestiges témoignent de cette époque, on peut cependant toujours voir un pont et les restes d’un temple. Cordoue se trouvait à la tête de la plus riche des deux provinces de l’Espagne romaine : la Bétique.
 
572 Occupation par les Wisigoths. A cette époque, Cordoue devient une simple métropole provinciale, car c’est Tolède qui est la capitale de l’Espagne unifiée.
 
711 Conquête de la péninsule ibérique par les Maures. Cordoue est prise après un siège de trois mois. Un nouveau destin s’offre à elle.
 
716 La nouvelle provine d’Al-Andalous (Andalousie) est créée et son gouvernement s’installe à Cordoue.
 
756 Abd al-Rahman Ier (fondateur de la dynastie omeyyade, descendant des califes de Damas) fait de Cordoue un émirat, capitale de l’Espagne maure.

Cordoue va être ensuite pendant 250 ans l’un des centres économiques et intellectuels les plus grands au monde. Cordoue adopte la loi de l’Islam et l’arabe comme langue officielle.

 
785 - 987 Construction de la Grande Mosquée de Cordoue
 
929 Abd al-Rahman III établit le califat de Cordoue (apogée de la prospérité de la ville)
 
XIe Siècle L’homogénie musulmane en Espagne commence à se désintégrer et Cordoue est au début de son déclin. Cordoue reste à la tête d’une des multiples unités provinciales créées à la chute du califat. Elle a perdu sa primauté politique et économique, et redevient une capitale provinciale.
 
XIIe Siècle Cordoue résiste la reconquête chrétienne. Elle vit cependant en paix dans la soumission à un pouvoir étranger. Deux philosophes se distinguent à Cordoue : le philosophe musulman Averroès et le penseur juif Maïmonide
 
1236 Cordoue est conquise par Ferdinand III de Castille et rattachée à l’Espagne catholique (incorporation dans le royaume de Castille). Grâce à la tolérance des rois chrétiens, Cordoue abrite à l’époque toujours des musulmans et des juifs, même si de nombreux musulmans émigrent ou sont convertis. De nombreux monuments mudéjars (édifices chrétiens fidèles pour l’essentiel aux formes et techniques de l’art musulman) sont bâtis dans la ville et la région. Dès la reconquête, la Mosquée est devenue Cathédrale.
 
1492 Les Juifs sont expulsés d’Espagne. Grenade enfin prise, l’Islam espagnol est terminé. Dans cette Espagne chrétienne et unifiée, Cordoue reste la capitale provinciale d’un riche pays agricole. Le style mudéjar se propage souvent dans les palais et les maisons. 
 
1523 Début des travaux pour construire la Cathédrale Sainte à l’intérieur de la Mosquée sous Charles Quint
 
1808 Guerres Napoléoniennes : Cordoue est mise à sac par les Français

Vous avez envie de vous envoler pour quelques minutes vers une destination ensoleillée ? Je vous conseille d’aller visiter mes pages sur Cordoue, ville située dans l’Andalousie en Espagne. Lynda Lemay – Source : http://mctran.free.fr

Autre document pédagogique sur Cordoue > consulter ce document PDF 5H1.3. En quoi Cordoue est-elle un centre religieux et culturel _http://lewebpedagogique.com › files › 2011/09 – Accès :https://lewebpedagogique.com/bardakci/files/2011/09/5H1.3.-En-quoi-Cordoue-est-elle-un-centre-religieux-et-culturel-_-.pdf

L’introduction Wikipédia au Califat de Cordoue (929–1031] - Ne doit pas être confondu avec Califat omeyyade de Damas.

Califat de Cordoue - (ar) خلافة قرطبة / ḵilāfat qurṭuba - (es) Califato de Córdoba

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Description de cette image, également commentée ci-après

Le califat de Cordoue vers l’an 1000.

Informations générales :
Statut Monarchie théocratique
Capitale Cordoue
Langue Arabe andalou, Berbère, Mozarabe
Religion Islam (sunnite), Catholicisme Romain, Judaïsme
Démographie
Population 7 000 000

(1000)

Densité 14/km2
Superficie
Superficie 500 000 km2

(1000)

Histoire et événements
16 janvier 929 Fondation par Abd al-Rahman III
932 Prise de Tolède
Années 960 Apogée du califat
985 Destruction de Barcelone
997 Prise de Saint-Jacques-de-Compostelle
1031 Éclatement du califat en 23 taïfas
Calife
(1er) 929-961 Abd al-Rahman III
(Der) 1027-1031 Hicham III

Entités précédentes :

En janvier 929, l’Émir de Cordoue Abd-ar-Rahman III s’est proclamé calife de Cordoue1. Il était membre de la dynastie des Omeyyades, qui détenait le titre d’émir de Cordoue depuis 756.

Le califat s’est désintégré au cours d’une guerre civile (la fitna d’al-Andalus) entre les descendants du dernier calife, Hicham II, et les successeurs de son Hadjib (fonctionnaire de la cour), Al-Mansur. En 1031, après des années de luttes intestines, il s’est fracturé en un certain nombre de taïfa (royaumes) musulmans indépendants2.

Détails à retrouver sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Califat_de_Cordoue


Etudes critiques sur Al-Andalus et le mythe d’une Espagne musulmane tolérante et multiculturelle Par Jonas (son site) - samedi 4 janvier 2020 – Document publié par ‘agoravox.fr/tribune-libre’

« Haut du formulaire

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Pour justifier l’avènement d’une ère post-nationaliste, un monde merveilleux, multiculturel et multiethnique mondialisé, les Musulmans vivant en Europe et la gauche progressiste font l’apologie de l’Islam, la religion de paix et tolérance, afin de faire vivre un mythe qui n’a en réalité jamais existé : Al-Andalus, l’Espagne du Moyen-âge où Chrétiens, Musulmans et Juifs vivaient en paix et en harmonie entre le VIII et le XVème siècle. Pour ces progressistes, des conquérants musulmans pacifiques seraient venus apporter richesse, science et bonheur aux populations chrétiennes prétendument arriérées ».

La réalité, au regard des chroniques d’époque et des faits historiques est tout autre.
Les conquérants jihadistes musulmans qui ont occupé l’Espagne de 711 à 1492, ont provoqué pendant des siècles guerres entre factions rivales de chefs militaires arabes et berbères pour la conquête du pouvoir, des conflits ethniques et religieux, la destruction de villages, pillages d’Églises et de Synagogues, la persécution et la réduction en esclavage de populations locales chrétiennes et juives.

Statue - Pelayo, premier roi des Asturies et héritier d’une dynastie wisigothique, va initier la résistance contre l’envahisseur musulman. Son armée chrétienne se distinguera en particulier lors dela bataille de Covadonga en 722, dans le nord de l’Espagne, en battant les soldats Omeyyades venus de Cordoue. Il représente le symbole et le début de ce qui sera appelé la ’Reconquista’, la reprise de l’Espagne aux Musulmans.

https://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L500xH464/qyAak-044de.png

La dynastie Omeyyade du califat de Cordoue qui succède aux premières conquêtes réalisées par les musulmans Abbassides, fut une campagne militaire dévastatrice de l’Espagne du sud vers le nord. Avec entre autres les califes Abd al-Rahmān I, Abd al-Rahmān III, et Almanzor de 750 à 1031.
Reproduction - L’ouvrage de l’historien Simon Barton, ’Conquerors, brides, and concubines : Interfaith relations ans social power in medieval iberia’, démontre l’importance de l’appropriation des femmes du camp ennemi, ce qui permet aux assaillants de consolider leur autorité et leur domination sur les populations opprimées.

Le premier conquérant musulman en Espagne, le chef Berbère Tariq Ibn Ziyad, exhorte son armée, dès son arrivée sur les côtes, en 711, par l’appât du gain des femmes, en ces termes : ’Vous avez entendu dire qu’il y avait dans ce pays de nombreuses ravissantes jeunes filles grecques, aux formes gracieuses drapées dans de somptueuses robes luisant de perles, de coraux, et d’or le plus pur, et elles vivent dans des palais royaux. Le Commandeur des vrais croyants, Al-walid, fils d’Abdal-Malik, vous a choisi pour cette attaque parmi tous ses guerriers arabes, et il vous promet que vous deviendrez ses camarades en obtenant le rang de rois de ce pays.’
L’historien Al Maqqari - ’Le souffle des parfums’

« Dhikr Bilad Al-Andalus », est un document arabe du XIVème siècle, un catalogue qui relate une multitude de campagnes militaires menées par le calife Almanzor en Espagne, et donne une place importante aux nombreuses femmes et enfants capturés par le hajib (chef religieux vérifiant la bonne application de la charia).
Lors de la mise à sac et de la prise de Barcelone en 985, le document relate que plus de 70 000 femmes et enfants furent mis en captivité et réduits en esclavage. A Zamora, en 981, plus de 40 000 femmes. A Pampelune, 18 000 femmes. De véritables razzia organisées, visant à noyauter et décimer des familles entières parmi les populations chrétiennes.
« Conquerors, Brides, and Concubines : Interfaith Relations and Social Power in Medieval Iberia » de Simon Barton – p35

Livre Reproduction - Dans son ouvrage (livre en anglais), l’universitaire espagnol Darío Fernández-Morera, documents historiques à l’appui, démonte le mythe de l’existence d’une Espagne tolérante, fraternelle dans laquelle Musulmans, Chrétiens et Juifs auraient vécu pacifiquement pendant des siècles sous la bienveillance des lois islamiques :
« Dans la jurisprudence malékite, une esclave sexuelle achetée sur une place de marché, ou capturée dans un raid guerrier, ayant des rapports sexuels avec son maître, devient son esclave sexuelle, une « jariya » (ou djariya, une concubine).’

’Sous la dynastie Omeyyade, Al-Andalus est devenu un centre de commerce et d’échanges d’esclaves : jeunes femmes esclaves sexuelles, même quelquefois âgée de 11 ans, enfants mâles castrés pour devenir des eunuques dans les harems, enfants mâles capturés et entraînés dans des campements pour devenir des esclaves guerriers, hommes utilisés comme serviteurs ou travailleurs pour tout usage concevable, les êtres humains de tout âge et race étaient achetés et vendus.

Le prix d’un esclave dépendait de son âge, de son sexe, de sa race, et de ses capacités. Les esclaves blanches, en particulier les blondes, souvent capturées dans des raids menés sur les terres chrétiennes, étaient les plus recherchées. En 912, pendant le règne de l’âge d’or du Califat Omeyyade de Cordoue, le prix d’un esclave mâle noir était de 200 dirhams (pièces) d’argent. Une fille noire de Nubie était vendue pour 300 dinars d’or. Une femme blanche sans éducation coûtait 1.000 dinars d’or. Une femme blanche capable de chanter, valait 14.000 dinars.

La cour du Calife Abd-Al-Rahman III comptait 3 750 esclaves, un harem de 6 300 femmes, et son armée incluait 13 750 esclaves guerriers. »
Darío Fernández-Morera, « Le mythe du paradis andalou » p158-159

Reproduction -Tableau  : huile sur toile de Giulio Rosati (1858-1917) « choisissant sa favorite » – Un riche marchand Musulman choisissant sa favorite dans son harem

Reproduction - Tableau - Martyre de San Pelayo - Juan Soreda (1532) - Église de San Pelayo à Olivares de Duero - Le calife Abd-Al-Rahman III était « amoureux » d’un enfant chrétien capturé nommé Pelayo : refusant de se convertir à l’Islam et les avances sexuelles du Calife, Pelayo a alors été torturé, martyrisé et tué. Il est depuis des siècles fêté comme saint martyre de l’Église catholique (le 26 juin dans le calendrier).

L’historien andalou Ibn Hayyan relate également, dans son monumental ouvrage Kitab al-Muktabys du XIème siècle, la cruauté de Abd Al Raman III envers ses femmes esclaves : ’Abd Al Raman III était sujet à d’épisodes particulièrement violent envers les femmes de son harem, soumettant une infortunée concubine ayant rejeté ses avances dans son palais à Madinat al-Zahra à des abus cruels, ordonnant à ses eunuques de la maintenir pendant qu’il lui brûlait le visage avec une chandelle.’

Suite à la campagne dévastatrice menée par le calife Almanzor sur la province de León en 988, la nonne Flora raconte dans un document conservé aux archives du monastère de Santiago daté du 28 décembre 1023, comment toutes les nonnes du monastère Sainte-Christine furent capturées et emmenées de force, Flora ayant pu s’échapper. On voit dans sa manière de relater les faits à l’époque, que la conquête islamique n’avait rien de véritablement pacifique : « Sur le compte des péchés des Chrétiens, le peuple sarrazin, graine des ismaélites, a envahi toutes les provinces de l’Occident en ordre de bataille pour dévorer la terre, et frapper partout avec l’épée, afin de ramener des captifs ; le serpent leur a donné la victoire. Et ils ont abattu les villes, détruit les murs, nous ont foulé aux pieds, ils ont rasé les cités, décapité les hommes, et il n’y a pas une ville, un village, ou un château ayant survécu à cette dévastation. »
archives « El monasterio de Santiago de León » vol. VI p238, documents regroupés par María del Pilar Yáñez Cifuentes (repris aussi par Simon Barton dans « Conquerors, Brides, and Concubines : Interfaith Relations and Social Power in Medieval Iberia » p36)
Ce qui s’est passé au monastère de Santiago de León, a été répliqué à Saint-Jacques de Compostelle, Astorga, Zamora, Pampelune, Barcelone,... pendant les campagne de Almanzor sur les deux dernières décennies du dixième siècle.
A Zamora en 981, Almanzor brûle les Églises et détruit les monastères. https://ultreia.pagesperso-orange.f...

Photo Statue - Statue du calife de Cordoue Almanzor (937-1002), véritable persécuteur des Chrétiens, à Calatañazor, ville où il fut vaincu par les forces réunies des rois de Navarre et de Léon, et du comte de Castille

L’idéologie islamique est profondément axée sur la conquête et l’asservissement des peuples de gré, (conversion ou soumission au statut de « dhimmi », une protection offerte contre un tribut, sous différents pactes) … ou de force (exécution, persécution). Après s’être rendues aux autorités musulmanes, pour rester en vie et ne pas risquer d’être persécutées, les populations chrétiennes et juives devaient signer un pacte de soumission. Le plus célèbre d’entre eux est le « pacte d’umar » imposé par un des premiers califes de l’Islam après la mort du Prophète Mohamed, qui servira de modèle aux différents califats d’Al-Andalus et jusqu’au milieu du XIXème siècle dans le monde musulman.

Typiquement, quelques exemples de conditions que devaient respecter les minorités religieuses chrétiennes et juives (dhimmis) soumises à ce pacte :

  • Nous ne construirons plus dans nos villes et dans leurs environs, ni couvents, ni églises, ni cellules de moines, ni ermitages. Nous ne réparerons point, ni de jour ni de nuit, ceux de ces édifices qui tomberaient en ruine, ou qui seraient situés dans les quartiers musulmans. 
  • Nous tiendrons nos portes grandes ouvertes aux passants et aux voyageurs. Nous donnerons l’hospitalité à tous les Musulmans qui passeront chez nous et les hébergerons durant trois jours. 
  • Nous ne donnerons asile, ni dans nos églises ni dans nos demeures, à aucun espion. 
  • Nous ne cacherons rien aux Musulmans qui soit de nature à leur nuire. 
  • Nous n’enseignerons pas le Coran à nos enfants. 
  • Nous ne manifesterons pas publiquement notre culte et ne le prêcherons pas.
  • Nous n’empêcherons aucun de nos parents d’embrasser l’Islam, si telle est sa volonté. 
  • Nous serons pleins de respect envers les Musulmans. Nous nous lèverons de nos sièges lorsqu’ils voudront s’asseoir. 
  • Nous ne chercherons point à leur ressembler, sous le rapport des vêtements, par la calotte, le turban ou les chaussures, ou par la manière de peigner nos cheveux. 
  • Nous ne ferons point usage de leur parler ; nous ne prendrons pas leurs noms. 
  • Nous ne monterons point sur des selles
  •  Nous ne ceindrons pas l’épée. Nous ne détiendrons aucune espèce d’arme et n’en porterons point sur nous. 
  • Nous ne ferons point graver nos cachets en caractères arabes. 
  • Nous ne vendrons point de boissons fermentées. 
  • Nous nous tondrons le devant de la tête.
    Exemple de la condition de dhimmis des Chrétiens dans l’Espagne musulmane Omeyyade sous Abd-Al-Rahman II, en 850 à Cordoue, le prêtre Perfectus est décapité pour avoir, dans un débat avec des Musulmans, blasphémé contre le Prophète Mohamed. Plusieurs Chrétiens sont par la suite massacrés.

Le magistrat de Séville Ibn Abdun pendant la période Almoravides (vers 1100), décrit les droits du dhimmi, Chrétiens et Juifs, dans son traité ’Risala fi-l-qada wa-l-muhtasib’, extraits : ’Le son des cloches doit être interdit en territoire musulman et réservé uniquement pour le pays des Infidèles’ :
’Il est interdit de vendre un manteau ayant appartenu à un lépreux, un Juif ou un Chrétien, à moins que l’acheteur n’ait été informé de son origine’
’Il est interdit de les croiser en les saluant ’La Paix soit sur vous’. En effet, ’Satan les a dominés, et leur a fait oublier la promesse divine. Ils sont du parti de Satan, sûrement, ils seront les perdants !’ (Coran 58:20)
’Un signe distinctif doit leur être imposé afin qu’ils soient reconnus, et qu’il soit pour eux une forme de disgrâce.’
Robert Spencer - ’The history of Jihad, from Muhammad to Isis’ p128-129

Les lois islamiques de la charia appliquée en Al-Andalus peuvent être analysées succinctement, en étudiant quelques extraits de droits musulman de l’ouvrage ’Bidayat al-Mujtahid wa-Nihayat al Muqtasid’ du célèbre savant et juriste Ibn Rushd de Cordoue, plus connu sous le nom de Averroès (1126-1198) : « Selon la majorité des savants, la nature obligatoire du Jihad est fondée sur le verset (coranique) [2 :216] : « Il vous est prescrit de combattre, bien que vous y répugnez ». C’est une obligation collective et non personnelle, soit une obligation, sauf quand elle ne peut être menée à bien par un nombre minimum d’individus, elle est annulée pour la préservation des musulmans, fondé sur [9 :122] »

’Les savants s’accordent sur le sort des polythéistes qui doivent être combattus. Cela est fondé sur [8 :39] « Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de persécution et que la religion reviennent à Dieu totalement »

’Le dommage infligé à l’ennemi consiste à s’en prendre à ses biens, à le blesser ou à violer sa liberté personnelle, ou à le réduire en esclavage. Cela peut être infligé, selon le Consensus des savants (ijma’) à tous les polythéistes : hommes, femmes, jeunes et vieux, les notables ou personnes non importantes. L’opinion varie seulement sur les moines, qui doivent être laissés en paix et non captifs, et indemnes. Ils appuient cette opinion sur les mots du Prophète : « Laisse les en paix et aussi ce en quoi ils se sont consacré », et la pratique de Abu Bakr, etc...

’La plupart des savants s’accordent sur le sort des captifs, plusieurs options s’ouvrent à l’Imam [tête de l’Etat islamique, le calife, dans le sens des écrits d’Averroès]. Il peut leur pardonner, les réduire en esclavage, les tuer, les relâcher contre une rançon ou comme dhimmi, dans ce dernier cas le captif doit s’acquitter d’une taxe (jizya). (…) l’interprétation obvie du Coran [47 :4] « quand vous rencontrez les mécréants, frappez leurs cous, puis quand vous les avez largement massacrés, serrez bien leurs chaînes », l’Imam est le seul habilité à relâcher les captifs. ’

On voit que les textes de lois coraniques de Al-Andalus diffèrent peu de ceux employés par Daech, l’État Islamique, au Moyen-Orient actuellement.

Reproduction - Extrait de la fresque ’Le triomphe de Saint Thomas d’Aquin’ de Andrea da Firenze (1365-1367) dans la chapelle Santa Maria Novella à Florence, montrant Averroès sous les pieds de Thomas d’Aquin, symbolisant la réfutation de sa philosophie par le célèbre docteur angélique.

En dehors de son métier de juriste, Averroès faisait également de la philosophie et étudiait des traductions d’Aristote en langue arabe dont il a fait des études et des commentaires. Quand les autorités l’apprirent, il fut considéré comme hérétique, ses ouvrages furent brûlés et Averroès du s’enfuir d’Al-Andalus pour l’Afrique.
Sa pensée a été abandonnée par les Musulmans, tout ce qui reste de ce savant a été préservé et restauré par des Chrétiens et des Juifs dans le monde européen.

Les Juifs vivant dans l’Espagne musulmane ne furent pas plus épargnés par leur statut de dhimmi. Par exemple, le 30 décembre 1066, une foule musulmane prend d’assaut le palais royal de Grenade, crucifie le vizir juif, Joseph ibn Nagrela, et massacre la plus grande partie de la population juive de la ville.« 1500 familles juives, représentant environ 4000 personnes disparaissent en un jour ».

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Le calife Almanzor restant sans descendance directe, le califat Omeyyade tombe en 1009, s’ensuit divers conflits mettant en prise Arabes et Berbères pour la prise du pouvoir, le califat de Cordoue est alors découpé en taïfas entre diverses factions islamiques rivales vers 1031 jusqu’en 1086.

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Au XIème siècle, la résistance des Chrétiens s’organise à partir des royaumes du nord, la ’reconquista’, la reconquête militaire des territoires espagnols du nord vers le sud prend véritablement forme.

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Véritable soldats fanatiques du Jihad, venus pallier les divisions entre Musulmans désorganisés et affaiblis, les almoravides conquierent les taïfas et réunifient Al-Andalus sous leur bannière. En 1090, Youssef ibn Tachfine, émir Almoravides s’empare de Cordoue, d’Almeria, de Séville. La domination des Almoravides en Espagne s’étend de 1086 à 1147.
Illustration – Statue - Face à Youssef ibn Tachfine qui veut convertir de force tous les Chrétiens et les Juifs à l’Islam, les Chrétiens opposeront entre autres, un mercenaire qui deviendra champion de la cause chrétienne, Rodrigo Díaz de Vivar, surnommé El Cid Campeador (statue de la Plaza del Mío Cid à Burgos) qui stoppera l’avancée des jihadistes Almoravides, notamment par la prise de Valence.

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La ’Reconquista’ chrétienne va être freinée sur la période d’unification de Al-Andalus par des islamistes de la dynastie berbère Almohades, en effet, profitant de l’affaiblissement de la dynastie Almoravide et l’assassinat de leur dernier chef, Abu Yusuf Yaqub al-Mansur et son père Abu Yaqub Yusuf conquièrent une partie de la péninsule et stabilisent leur pouvoir en étendant leur autorité entre 1147 et 1212 sur Al-Andalus.

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Mais l’alliance des royaumes chrétiens face à la menace islamiste devient irrésistible.
Dès la première moitié du XIIIème siècle, l’Espagne est quasiment reconquise, et pendant plus de 250 ans, seule subsistera le royaume islamique de Grenade, jusqu’à la prise définitive de la ville en 1492 par les Chrétiens.
Reproduction d’un tableau - Horace Vernet - La bataille de Las Navas de Tolosa - 16 juillet 1212 entre les Espagnols et les Maures (1817). La bataille de La Navas de Tolosa à l’initiative du roi Alphonse VIII de Castille, fut une grande victoire d’une coalition de royaumes chrétiens contre l’empire musulman almohades, et un tournant décisif pour la domination chrétienne sur l’Islam en Espagne.

Festivités traditionnelles annuelles de « Las Cantaderas » dans la province de León au nord-ouest de l’Espagne. Selon la tradition populaire, cette fête commémore la victoire chrétienne à la bataille de Clavijo et l’affranchissement du légendaire tribut des « cent demoiselles » (doncellas) que les rois asturo-léonais remettaient chaque année aux califes musulmans comme esclaves pour les harems des califes musulmans de Cordoue, dont celui de Abd-Al-Rahman I (756-788)

« Moros y Cristianos », fêtes nationales célébrées depuis des siècles dans plusieurs provinces espagnoles (sur la vidéo à Elda, province d’Alicante, du 28 mai au 1er juin 2015) commémorant la victoire des Chrétiens sur les Musulmans, la « Reconquista » de leur territoire contre les califats islamiques.

Après la reconquête de leur territoire, et pour ne plus risquer de subir les lois islamiques de la charia, les Chrétiens imposent la conversion des Musulmans au Christianisme, ces derniers seront appelés Morisques.
Les Morisques, malgré leur conversion, ont continué à pratiquer l’Islam en secret pour une grande partie d’entre eux, restant ainsi fortement communautarisés et imprégnés de leur identité islamique.

A un tel niveau, que des révoltes de Morisques éclatent pour reprendre le pouvoir, la plus spectaculaire étant la révolte de Alpujarras qui dura quatre ans, de 1568 à 1571 dans le Royaume de Grenade, sous le règne de Philippe II d’Espagne.

Ouvrage - ’Jihad’, l’ouvrage de Paul Fregosi, relate entre autres les périples du Morisque Fernando de Córdoba y Válor, qui se renommera Muhammad Ibn Umaiya, se prétendant descendant du Calife de Cordoue, il mènera le Jihad islamique contre Philippe II afin de rétablir le Califat dans les montagnes de Alpujarras à l’aide d’une armée de 40 000 hommes, de Turcs et de corsaires venant d’Alger. Terreur, pillages, razzia, viols et meurtres de Chrétiens sont alors perpétrés de manière sporadique dans les villages de la région de Grenade.

Reproduction d’un tableau - Emmenés par l’infant Don Juan d’Autriche, les Espagnols réprimeront ces révoltes dans le sang, les Morisques seront dispersés, avant d’être définitivement expulsés d’Espagne quelques années plus tard, en 1609.

Reproduction d’un tableau - Les Morisques expulsés d’Espagne en 1609 - Embarquement des Morisques au port du Grao à Valence - Pere Oromig (1612-1613)

Al-Andalus fut finalement une entreprise vouée à l’échec en Europe, mais qui a réussi dans les pays musulmans. En effet, en Afrique, les Chrétiens et les Juifs subissent une extinction inexorable, par l’interdiction de construction de nouveaux lieux de culte, les brimades et les persécutions. Au Maroc, les Chrétiens ne représentent plus qu’une population de 8 000 personnes, et il n’y a plus que 4 000 Juifs. 99,9% de la population marocaine est musulmane, autant dire que la présence du Christianisme et du Judaïsme est maintenant anecdotique. Tout comme en Algérie, où la communauté chrétienne est devenue pratiquement inexistante (0,2% de la population algérienne), le simple fait de posséder une Bible peut être passible de poursuites judiciaires.

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Quelques commentaires libre expession :

Étirév 4 janvier 2020 18:12

La civilisation avait commencé en Orient, où les femmes avaient régné longtemps. Elle revenait en Occident de différentes manières, par les Arabes, par les Juifs, par les Cathares, par tous les hérétiques, par les idées rapportées d’Orient lors des Croisades.
La civilisation arabe prit un grand développement de 500 à 800. Les sciences arabes étaient protégées par le khalife El-Mansour, en attendant Haroun Ar-Rashid au 8ème siècle, El-Mamoun, El-Motassem. Il convient de parler également de l’influence de la civilisation islamique et non spécialement arabe. Car la plupart de ceux qui ont exercé cette influence en Occident n’étaient pas de race arabe, et si leur langue était l’arabe, c’était seulement une conséquence de leur adoption de la religion islamique.
On vit s’élever des écoles nombreuses à Damas, Baghdad, Alexandrie, Tripoli, Cordoue et Grenade. L’industrie, le commerce, l’agriculture suivirent le progrès des sciences et s’étendaient partout, en Syrie, en Egypte, dans le Nord de l’Afrique et le Midi de l’Espagne. Ces progrès seraient venus vers le Nord s’ils n’avaient été arrêtés à Poitiers par Charles Martel.

En 756, une dynastie de khalifes s’établit à Cordoue, fondée par Abdérame, de la famille des Ommayades (elle dura jusqu’en 1031). Parmi les femmes intellectuelles de l’Orient qui émigrèrent en Espagne avec eux, il faut citer Valadata, fille du roi Mohammed, Aïshah de Cordoue, Sophia de Séville, et Bent Achali, fille du fameux poète Ahmed. Ces femmes transportèrent en Andalousie les rites des anciennes sociétés secrètes, qui depuis se sont perpétués en Espagne. C’est à leur influence que l’on doit en partie l’exquise éducation du peuple espagnol, qui, pendant la domination arabe, réagit contre la brutalité que le régime masculiniste des Suèves et l’infiltration romaine avaient essayé d’introduire.
L’Espagne de cette époque avait aussi de grandes femmes parmi les Chrétiennes. On cite Alfasula et les deux sœurs de saint Isidore, Théodora et Florentine.

Au XIIIème siècle, l’influence de la civilisation arabe surtout se faisait sentir. Elle avait déjà sa littérature, ses arts, sa poésie, et surtout sa brillante architecture. Les Arabes avaient fondé des écoles en Egypte, au Maroc, en Syrie, en Perse, en Andalousie ; ils avaient une philosophie qui se développait et qui s’inspirait de la philosophie indienne et de la philosophie grecque. C’est ce mouvement qui, remontant vers le Nord, vint apporter aux écoles de Paris le germe de toutes les grandes idées nées et cultivées autrefois en Orient.

C’est ainsi que les écrits d’Aristote, [voir Les œuvres d’Aristote  : « des textes du philosophe grec Aristote. Ils se composent d’ouvrages perdus, d’ouvrages conservés mais aussi d’ouvrages qui lui ont un temps été attribués avant que les chercheurs s’aperçoivent qu’il s’agit de pseudo-Aristote »], connus et enseignés depuis longtemps dans les écoles de Cordoue et de Séville, furent introduits en France en 1215 par un Espagnol nommé Maurice. C’est à la civilisation arabe que la France doit ses arts, ses sciences, ses mathématiques, son architecture, c’est-à-dire tout ce que l’Église laissa passer.

Arabes, Islamisme et Ismaélisme, Mohamed et les Touareg [non activé sur Internet le 26 mai 2021 JH]


La colonisation musulmane en Espagne qui a duré 7 siècles serait un exemple et un bienfait pour l’humanité, et la colonisation française en Algérie, qui n’a duré que 130 ans serait une horreur et un crime contre l’humanité.

Position absurde si on a étudié un tant soit peu l’histoire de ces deux colonisations. Merci donc pour cette mise au point et au plaisir de vous lire sur d’autre articles de cette qualité.

njama 5 janvier 2020 12:36

 La fulgurante conquête des musulmans sur la péninsule ibérique peut s’expliquer par le fait que l’arianisme (religion des Wisigoths d’Hispanie et de Septimanie) qui n’admettait pas la divinité de Jésus était somme toute beaucoup plus compatible au plan de la doctrine théologique et religieuse avec la révèlation coranique que le dogme nicéen introduit tardivement en 589 dans le Royaume par Récadère Ier suite au IIIème Concile de Tollède.

[...] Et en tant que religion, il est beaucoup plus facile d’accepter l’existence d’un Dieu unique, sans dogmes, que d’accepter la croyance chrétienne d’un Dieu unique qui découlerait de trois personnes. C’était aussi beaucoup plus facile que de croire en une mère de Dieu qui, jusqu’à je ne sais quand, était en péché originel et qui un jour a été déclarée « immaculée » par un concile. Autre dogme, celui de l’Eucharistie qui dit que le fils de Dieu se transforme en pain et que lorsque tu manges ce pain, tu manges sa chair… Tout cela est plus difficile à accepter qu’un seul Dieu créateur, et que nous sommes tous égaux devant lui, etc. Il est plus facile de comprendre l’islam. Je ne suis pas en train de dire que c’est une religion facile.’

Source : Interview de Dolors Bramon arabiste et historienne spécialiste de l’époque médiévale par Alex Ansfruns Journaliste à Investig’Action
http://www.investigaction.net/fr/dolors-bramon-nous-sommes-tres-mal-eduques-aux-questions-de-lislam/

zak5 7 janvier 2020 05:29

« Faut pas oublier une chose, c’est que la conquête de l’Espagne par les « musulmans » s’est faites pendant la dynastie des Omeyyades qui était une dynastie très peu musulmane (elle porte le nom de la famille ennemie N°1 du prophète de l’islam). Ensuite il y a eu des mouvements de piétistes (que l’on appelle maintenant révolutionnaires) et le calife était obligé de composer avec ces fanatiques musulmans quand ils devenaient trop populaires. Il y a eu ainsi des successions de périodes dans l’Espagne dites musulmane qui peut faire croire tout et son contraire. Enfin, cette Histoire nous apprend que les ‘muzs’ qui vivent en occident et qui continuent à emmerder le monde avec leur caprices religieux ne subiront pas le sort des juifs pendant la seconde guerre mondiale (on croirait presque qu’ils en rêvent), ils seront tout simplement expulsés dans leur vaste monde musulman »…

[Ces propos n’engagent que leurs auteurs ! (JH)] - FAIRE UN DON - Auteur de l’article : Jonas Voir ses articles

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