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"Les fondements de la démarche scientifique et la distinction difficile entre les sciences et les pseudosciences" par Jacques Hallard
vendredi 19 mars 2021, par
Les fondements de la démarche scientifique et la distinction difficile entre les sciences et les pseudosciences
Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 14/03/2021
Plan du document : Schémas de cadrage {{}}Préambule Page d‘humour Introduction Sommaire {{}}Auteur
Schémas de cadrage pour la démarche scientifique (synthèses)
Fichier:Modèle de démarche DiPHTeRIC.jpg — Wikipédia
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Mod%C3%A8le_de_d%C3%A9marche_DiPHTeRIC.jpg
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En psychologie et en économie, le cadrage est la façon de présenter une décision.
Cadrage (décision)
En psychologie du raisonnement et de la décision ainsi qu’en psychologie sociale, le cadrage est l’action de présenter un « cadre cognitif » comme approprié pour réfléchir sur un sujet. Ce cadrage peut avoir un effet sur le raisonnement et conduire à des choix différents, en fonction de la façon dont le problème a été formulé.
La notion de cadrage a été explorée notamment par Tversky et Kahneman1. Ils présentent ainsi une expérience durant laquelle des étudiants doivent imaginer qu’une épidémie s’est déclenchée dans leur pays et indiquer quelle politique leur semble la plus raisonnable. Un groupe d’étudiants doit choisir entre sauver 200 personnes sur 600 à coup sûr et une chance sur trois de sauver les 600 personnes. Un autre groupe de participants se voit proposer le même choix mais avec une formulation différente (choisir entre laisser 400 personnes mourir ou deux chances sur trois de voir 600 personnes mourir).
Bien que l’espérance mathématique soit la même dans les quatre cas et que les deux solutions soient équivalentes, la décision diffère selon la formulation. Quand il s’agit de « sauver » des vies, les participants adoptent une attitude d’aversion au risque et choisissent la première solution (sauver 200 personnes) tandis que s’il s’agit de laisser « mourir » les malades, ils préfèrent avoir une chance sur trois de les sauver toutes en prenant le risque de laisser 600 personnes mourir2…. » Article complet sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cadrage_(d%C3%A9cision)
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Page d‘humour et citations
Humour (images) : sciences et histoire | l’Immunité.fr
La science dite avec humour – Espace Sciences Rias
Citations autour de la science
La science, c’est ce que le père enseigne à son fils. La technologie, c’est ce que le fils enseigne à son papa. Michel Serres - Académicien, Artiste, Auteur d’ouvrages philosophiques, écrivain, Enseignant, Essayiste, Historien, Historien des sciences, Philosophe, Professeur de philosophie, Scientifique (1930 - 2019)
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. François Rabelais - Artiste, écrivain (1483 - 1553)
La science est une chose merveilleuse... tant qu’il ne faut pas en vivre ! Albert Einstein - Mathématicien, Physicien, Scientifique (1879 - 1955)
Connaître autrui n’est que science ; se connaître soi-même, c’est intelligence. Proverbe Chinois
Ce n’est pas de vivre selon la science qui procure le bonheur ; ni même de réunir toutes les sciences à la fois, mais de posséder la seule science du bien et du mal. Platon Philosophe
Source des citations : https://citation-celebre.leparisien.fr/citation/science
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Ce dossier à but didactique propose de faire un point sur la démarche scientifique de base et de souligner l’existence d’un domaine complexe en marge de la science dite ‘officielle’, qui est qualifié de ‘pseudoscience’ par certains.
Des débats politiques actuels ont mis en relief la nécessité de rappeler le fonctionnement des instances scientifiques ‘officielles’, et notamment – comme l’a exprimé Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur en France, qu’il est nécessaire « dans notre société et dans l’université, de garder un pluralisme de pensée et de préserver la liberté académique ».
Les documents sélectionnés dans cette contribution comprennent successivement : un exposé sur l’animation pédagogique pour les sciences, destiné aux classes enfantines et primaires du Canton francophone du Valais en Suisse ; des vidéos et textes émanant du CEA et de l’ENS qui décrivent dans le détail l’essentiel sur la démarche scientifique généralement pratiquée de nos jours ; l’accès à une étude universitaire en PDF qui envisage la formation de l’esprit scientifique en privilégiant l’initiative des élèves dans une démarche s’appuyant sur l’épistémologie et l’histoire des sciences….
Rappel / épistémologie :
1. Étude critique des sciences, destinée à déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée (théorie de la connaissance).
2. Théorie de la connaissance ; « étude de la constitution des connaissances valables » (Piaget).
Rappel / histoire des sciences :
« L’histoire des sciences est l’étude de l’évolution de la connaissance scientifique. La science, en tant que corpus de connaissances, mais également comme manière d’aborder et de comprendre le monde, s’est constituée de façon progressive depuis quelques millénaires. C’est aux époques protohistoriques qu’ont commencé à se développer les spéculations intellectuelles visant à élucider les mystères de l’univers. L’histoire des sciences en tant que discipline étudie le mouvement progressif de transformation de ces spéculations et l’accumulation des connaissances qui l’accompagne. L’épistémologie le fait de manière similaire… » - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_sciences
Ensuite, dans le domaine des sciences humaines et sociales, des conseils pratiques sont donnés aux étudiants universitaires pour réaliser des recherches et des travaux de qualité, en appliquant une méthode scientifique rigoureuse, avec un ensemble d’opérations permettant d’obtenir des résultats valides et reproductibles.
Puis sont donnés des extraits de l’incontournable document Wikipédia consacré à la méthode scientifique qui « désigne l’ensemble des canons guidant ou devant guider le processus de production des connaissances scientifiques, qu’il s’agisse d’observations, d’expériences, de raisonnements, ou de calculs théoriques. Très souvent, le terme de « méthode » engage l’idée implicite de son unicité, tant auprès du grand public que de certains chercheurs, qui de surcroît la confondent parfois avec la seule méthode hypothético-déductive… »
Par ailleurs, le principe de la démarche scientifique est parfois mis en défaut selon certains média et « une certaine presse féminine serait un terreau fertile pour ce que l’on appelle les pseudosciences » (selon Victor Garcia) ; ce terme de ‘pseudoscience’ est définit dans ce dossier d’après les sources Wikipédia et ‘Psychomédia’ et le Pr. Henri Broch de ‘Sophia Antipolis’ y consacrait déjà, dans un article de 2008, une étude intitulée « Pseudosciences, parapsychologie et acquisition des connaissances ».
Des mouvements qualifiés de rationalistes ont milité au cours de dernières décennies pour une science véritable et pourtant, pour Sylvain Laurens par exemple, « Il est dommage qu’un certain rationalisme ne s’interroge plus sur ce qu’est la science ».
Un demi-siècle de combats contre les pseudosciences a marqué l’action militante, comme par exemple celle de l‘AFIS [voir Association française pour l’information scientifique]. Une approche philosophique a été exprimée par Jérôme Lamy en matière scientifique comme une politique de la raison [voir https://www.monde-diplomatique.fr/2019/07/LAMY/60031]. Et d’autres militants, prônant une mise en garde contre le charlatanisme, recommandent de « savoir distinguer la science de la pseudoscience… »
Pourtant, dans un document diffusé récemment par ‘theconversation.com’, il semble qu’il ne soit pas si simple de différencier les sciences et les pseudosciences !
Finalement, dans un addenda, est signalée la parution de l’ouvrage intitulé « La Raison ou les dieux », du professeur de philosophie Pierre Bouretz : il « s’intéresse spécifiquement aux Grecs de l’Antiquité tardive pour brouiller les frontières convenues entre la pensée rationnelle et les pratiques religieuses »…
Une autre voie pour tenter de cerner comment une pensée rationnelle et des approches objectives peuvent servir les pratiques expérimentales et scientifiques, sans négliger d’autres domaines dans lesquels la réflexion humaine s’applique depuis forte longtemps d’une manière alors qualifiée d’irrationnelle ?
Les accès et les détails d’une vingtaine de documents choisis pour constituer ce dossier sont indiqués dans le sommaire ci-dessous.
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- Point de vue d’une politique - Entretien avec Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur en France : ’Je n’ai qu’une boussole : faire en sorte que la liberté académique soit préservée’ Le 04/03/2021 – Dans le cade de l’émission de France Culture L’Invité(e) des Matins par Guillaume Erner
- Exposé pédagogique sur la démarche scientifique – Document ‘animation.hepvs.ch/sciences-de-la-nature’
- Comment ça marche la démarche scientifique ? Vidéo 4:32 - CEA Recherche - 27 septembre 2018
- C’est quoi la méthode scientifique ? Vidéo 14 :01 - 28 janvier 2019 - Par Le Début
- Découvrir et comprendre - L’essentiel sur la démarche scientifique - Publié le 19 septembre 2018 – Document ‘cea.fr’
- Accès à « La Démarche scientifique – ENS » ... - PDF
- Former l’esprit scientifique en privilégiant l’initiative des élèves dans une démarche s’appuyant sur l’épistémologie et l’histoire des sciences Par Jean-Yves CARIOU et al - [PDF] Résumé de la thèse
- Méthode scientifique en Sciences Humaines - Vendredi 05 mars 2021- Document ‘introgeo.weebly.com’
- Extraits et accès au document complet de Wikipédia sur la Méthode scientifique
- La presse féminine, terreau fertile pour les pseudosciences Par Victor Garcia - Publié le 27/01/2021 à 06:30, mis à jour à 11:07 - Article réservé aux abonnés – Document ‘lexpress.fr’
- Introduction à la notion de Pseudoscience d’après Wikipédia
- Livre – Définition : Pseudoscience - Document ‘Psychomédia’
- Pseudosciences, parapsychologie et acquisition des connaissances - Pr. Henri Broch Sophia Antipolis 2008 – Document diffusé par ‘sites.unice.fr-
- Livre de Sylvain Laurens, « Militer pour la science. Les mouvements rationalistes en France » (1930-2005) par Jérôme Michalon
- Entretien avec Sylvain Laurens : « Il est dommage qu’un certain rationalisme ne s’interroge plus sur ce qu’est la science » - Propos recueillis par David Larousserie - Publié le 25 janvier 2020 à 19h00
- Un demi-siècle de combats contre les pseudo-sciences - Publié en ligne le 11 mars 2019 –Document ‘afis.org’
- Philosophie - La politique de la raison par Jérôme Lamy – Juillet 2019 - Document ‘monde-diplomatique.fr’
- Savoir distinguer la science de la pseudoscience d’après ‘charlatans.info/pseudoscience’
- Introduction d’un article Wikipédia sur le Charlatanisme
- Différencier science et pseudoscience : pas si simple - 21 septembre 2020, 21:17 CEST – Auteur : Olivier Sartenaer (photo) - Document ‘theconversation.com’
- ADDENDA sur le livre « La Raison ou les dieux », du professeur de philosophie Pierre Bouretz
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- Point de vue d’une politique - Entretien avec Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur en France : ’Je n’ai qu’une boussole : faire en sorte que la liberté académique soit préservée’ Le 04/03/2021 – Dans le cade de l’émission de France Cullture L’Invité(e) des Matins par Guillaume Erner
Depuis ses propos sur l’’islamo-gauchisme’, la ministre de l’Enseignement supérieur est sous le feu des critiques. Cette femme membre du gouvernement, jusqu’ici discrète, est même accusée d’être trop peu présente pour gérer le dossier de la précarité étudiante en pleine pandémie.
Photo - Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, à Poitiers le 23 février 2021. • Crédits : GUILLAUME SOUVANT - AFP
La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation, peu connue du grand public jusqu’à présent, a provoqué un tollé en évoquant, dimanche 14 février 2021 sur la chaîne de télévision CNews, l’’islamo-gauchisme’ qui ’gangrène’, selon elle, ’la société dans son ensemble’ et l’université en particulier.
Regrettez-vous vos propos ?
Non, je ne regrette pas mes propos, parce que je sais qui je suis, et je sais pourquoi ils ont été tenus. Et je sais que l’immense majorité de mes collègues savent aussi pourquoi ils ont été tenus. Ensuite, les polémiques, les procès d’intention, les attaques… Alors ça fait partie de ce que j’ai accepté en devenant une femme politique publique.
Frédérique Vidal : ’Je ne renie aucun des mots que j’ai pu écrire ou prononcer. Je crois que ce qui est important, c’est que l’on soit capable, dans notre société et dans l’université, de garder un pluralisme de pensée et de préserver la liberté académique’ pic.twitter.com/4MCVTVwnB5
— France Culture (@franceculture) March 4, 2021
« Je n’ai qu’une boussole, c’est faire en sorte que la liberté académique soit préservée dans les établissements d’enseignement supérieur ».
Où est-elle menacée ?
Cette liberté académique, elle est menacée à partir du moment où l’on interdit des colloques, où l’on interdit à des collègues de s’exprimer.
De quels colloques parlez-vous ?
Il y en a eu de multiples. L’empêchement de Mme Agacinski, que l’on ne puisse pas accueillir un ancien président de la République du fait qu’il y ait envahissement par des groupuscules parfois extérieurs à l’université.
Ces empêchements ont-ils été organisés au nom de ’l’islamo-gauchisme’ ?
Au nom d’une pensée unique, c’est-à-dire on n’a pas le droit aujourd’hui, (en tout cas, c’est ce qui semble être rapporté par ces faits et c’est ce que je veux objectiver), de porter des regards différents sur des sujets comme les études post-coloniales, la décolonisation, la racialisation, etc…
En tant que ministre de la Recherche, je veux avoir un état des lieux de ce qui se fait aujourd’hui en termes de recherche sur un certain nombre de sujets que les chercheurs eux-mêmes vont proposer de manière à ce que l’on puisse vérifier qu’il y ait pluralité d’idées aujourd’hui dans les universités.
Et si le résultat ne vous satisfait pas, que ferez-vous ?
Cela voudra dire qu’il faudra qu’on finance probablement mieux les recherches de manière à ce qu’on puisse avoir ce débat contradictoire. L’objectif, c’est de vérifier que toutes les recherches sur tous les sujets et sur tous les courants de pensée soient correctement financées. (...) J’ai porté une loi pour la recherche qui lutte contre la paupérisation de la recherche, avec une augmentation de 10 % de tous les financements de base des laboratoires, jusqu’à 25 %d’augmentation de ces financements dans les deux prochaines années. C’est ce qui permet aussi à tous les courants d’être financés. A partir du moment où l’on a paupérisation de la recherche, à partir du moment où on a moins de moyens on voit qu’il y a parfois concentration sur certains courants qui sont plus, j’allais dire, à la mode. On a eu le même sujet avec les sciences économiques, les sciences économiques orthodoxes et hétérodoxes. On m’a même demandé pendant la loi de programmation de la recherche de créer une nouvelle section CNU consacrée à une partie des sciences économiques. Il me semble qu’on ne doit pas partitionner les choses. On doit garder des disciplines et au sein des disciplines, on doit garder la capacité à porter tous les courants de pensées.
Enregistrement À RÉÉCOUTER 46 min L’Invité(e) des Matins Islamo-gauchisme : entre opportunisme politique et débat scientifique. Avec Alain Policar et Sylvain Bourmeau.
Madame la Ministre, vous êtes aussi une chercheuse. Vous savez bien que ce sont généralement les pairs qui jugent de cela, qui décident des études, des recherches et qui aussi les évaluent. Ça n’est pas au ministère, a priori, de le faire.
Mais je n’ai jamais parlé d’évaluer quoi que ce soit. Une enquête, ça revient à faire de la biblio. Cela revient à regarder quels sont les sujets de recherche qui sont les plus financés, qui sont les plus présents dans les laboratoires et de regarder comment est-ce que l’on fait pour que les sciences humaines et sociales, aujourd’hui, retrouvent toute leur place dans notre société parce qu’elles sont absolument essentielles. Quand je rajoute 700 contrats doctoraux, parce que dans les sciences humaines et sociales, il n’y a que 40 % des doctorants financés, je donne la possibilité aux jeunes qui souhaitent s’engager dans des doctorants et aux professeurs et aux chercheurs qui vont les encadrer de pouvoir financer des thèses sur tous les sujets.
Parmi les critiques adressées à vos propos, Madame la Ministre, il y a l’idée qu’aujourd’hui, il y a une grande détresse des étudiants et que ce serait une manière d’allumer un contre-feu. Que faites-vous pour venir en aide à ces étudiants qui, aujourd’hui, sont dans la détresse ?
Ça aussi, je l’ai toujours dit et je crois que l’ensemble des chefs d’établissement peuvent en témoigner. Je me bats tous les jours pour les étudiants. Je me bats tous les jours pour qu’ils puissent revenir en cours. Ils y sont en réalité. C’est chaque étudiant pour l’équivalent d’une journée par semaine. Une journée par semaine, on le sait bien, ça peut être beaucoup plus que 20 % d’un programme. Leur permettre de revenir sur l’équivalent d’une journée par semaine, c’est leur permettre de retrouver le lien, de retrouver leurs professeurs, de retrouver les autres étudiants. C’est leur permettre de reprendre une vie universitaire avec non seulement la capacité à recevoir des enseignements en présentiel, mais aussi la capacité à nouer du lien.
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Intervenante : Frédérique Vidal ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France.
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Tags : Enseignement supérieur Recherche scientifique – Découvertes Précarité – Pauvreté Universités Débats d’actualité Sciences humaines et sociales Frédérique Vidal Société
L’équipe – Production : Guillaume Erner – Réalisation : Vivien Demeyère - Production déléguée : Pauline Chanu - Avec la collaboration de : Elodie Piel, Léa Capuano, Marie-Lys de Saint Salvy, Jules Crétois
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Exposé pédagogique sur la démarche scientifique – Document ‘animation.hepvs.ch/sciences-de-la-nature’
Bienvenue sur le site de l’animation pédagogique pour les sciences - Enfantine, primaire et CO - Canton du Valais Suisse
« Le but des enseignants devrait être de fabriquer des emmerdeurs. » Albert Jacquard
« L’esprit vraiment scientifique : le doute, la liberté d’esprit et d’initiative, la non-soumission à l’autorité des croyances. » Claude Bernard
1. Faire des expériences…
Faire des expériences, c’est bien… mais « surtout ne pas confondre expérience et manipulation ! Faire la vaisselle c’est une manipulation, pas une expérience… (sauf pour certains !) »1
La démarche scientifique se limite-t-elle à faire des expériences ? Il est utile de distinguer trois types de démarches souvent confondues : expérimentales, scientifiques et d’investigation.
La démarche scientifique est une suite d’actions visant à comprendre le réel. Pour répondre à une question, issue de l’observation du réel, des hypothèses sont testées puis infirmées ou confirmées ; de cette confirmation naît alors une théorie ou un modèle. L’expérimentation est un des moyens de tester une hypothèse, au même titre que l’observation ou la documentation. La démarche expérimentale est donc une manière d’effectuer une étape d’une démarche scientifique. C’est la manière prônée dans l’enseignement des sciences et formalisée sous le sigle figé de OHERIC (fig. 1).
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Figure 1 : OHERIC
Cette démarche hypothético-déductive fut présentée par le médecin français Claude Bernard dans son ouvrage Introduction à l’étude de la médecine expérimentale en 1865, avec l’étape supplémentaire de la pose du problème à résoudre. Cariou propose en 2003 un sigle plus complet : DiPHTeRIC2 (fig. 2).
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Figure 2 : DiPHTeRIC
Aucune démarche scientifique réelle ne fonctionne linéairement selon l’un ou l’autre sigle, mais l’esprit effectue des va-et-vient entre les étapes. Il s’en suit que ces sigles sont maintenant décriés en didactique des sciences, avec des raisons très valables (« OHERIC ne répond plus », « Haro sur OHERIC ! »1). Il reste que dans la réalité, les élèves confondent souvent expérience et résultat, résultat et conclusion, hypothèse et problème,… Quelques balises, à l’instar de O, H, E, R , I ou C, peuvent être des points de repère utiles à l’élève qui navigue à vue dès qu’il est lancé sur l’océan de la recherche.
Une animation présente aux élèves ce qu’est la démarche scientifique à l’exemple des découvertes de Becquerel sur la radioactivité : http://www.cea.fr/var/cea/storage/static/fr/jeunes/animation/LaDemarche/anim.html. Plusieurs critères définissent la réalisation d’une véritable démarche scientifique : utilisation de faits comme base d’étude, utilisation d’échantillons témoin, répétabilité de l’expérience, pas de liaison à un dogme, réfutabilité,…
La démarche d’investigation repose sur le questionnement au sujet d’une situation problématique et les modes de recherche peuvent être variés : expérimentations, observations (par exemple en biologie ou en astronomie), documents ou modélisation.
L’expérimentation trouve sa place dans les deux types de démarche, tout en ayant des limites : éthique, séparation difficile des variables, impossibilité dans le cadre scolaire (vivant, astronomie,…)
La réalisation de démarches scientifiques par les élèves développe des savoirs, c’est ce que veut avant tout l’enseignant de sciences ; mais elle implique tout autant des savoir-faire et des savoir-être.
Elle permet de développer toutes les capacités transversales définies dans le PER :
collaboration : les démarches et les expériences sont souvent réalisées en groupes, au sein desquels les avis sont (souvent !) divergents ;
communication : elle est nécessaire au bon fonctionnement du groupe et se trouve valorisée dans la phase de communication des résultats, qui, même si elle intervient en dernier, n’en est pas moins inhérente au métier de chercheur ;
stratégies d’apprentissage : elle sont (ou doivent être !) développées dans les différentes étapes de la démarche ainsi que dans les allers-retours entre les étapes ;
pensée créatrice : même s’il n’y a rien d’artistique, quelle dose de créativité faut-il au moment de mettre au point le protocole de recherche ? …
démarche réflexive : la confrontation des résultats à ses hypothèses de départ implique cette démarche.
D’autres diront que la démarche scientifique développe la persévérance, la curiosité, l’esprit critique, la rigueur, le respect de la vie et du matériel… donc il n’y a plus qu’à se lancer ! Et en plus, cela motive les élèves et les rend actifs, quoi de mieux ! Oui, mais… Richoux et Beaufils ont analysé des travaux pratiques de physique pour arriver à la « conclusion […] que la transposition se caractérise par un expérimental réduit à de l’instrumental, et du quantitatif réduit au numérique. »3 Pour éviter que les élèves fassent des expériences comme ils cuisinent, en suivant la recette, il s’agit de faire remonter cette démarche des mains, ou des yeux, jusqu’à la tête ! Donc de l’apprendre…et de l’enseigner.
Enseigner la démarche scientifique vise à développer l’esprit scientifique ; l’enseignant est aussi un passeur de savoirs scientifique, d’une culture scientifique ; or il est impossible de faire les deux à la fois ! Il est impossible aussi de faire toute la démarche tout le temps, mieux vaut alors de ne la réaliser que rarement mais vraiment. De plus, on ne peut pas tout déduire d’expériences et de démarches scientifiques, d’où un apport magistral encore nécessaire.
L’enseignement de la démarche scientifique peut se faire en mêlant trois aspects : l’enseignement par les étapes, l’immersion dans une démarche réelle du niveau des élèves et l’étude de démarches réalisées, à l’instar de travaux de l’histoire des sciences.
Avant de réaliser une démarche scientifique complète, les élèves doivent avoir le temps d’en découvrir et d’en acquérir les différentes composantes. C’est ce que propose le document ci-dessous, en suivant pour une raison de simplification le schéma OHERIC : chacune des étapes est présentée successivement, mais l’ordre de réalisation avec les élèves importe peu ; il vaut mieux adapter ce que chaque étape a de particulier au suivi du programme sans s’en tenir à l’ordre défini par le slogan. Pour chaque étape quelques suggestions d’activités sont proposées, avant tout en lien avec des séquences du programme valaisan de 2003 et les manuels Sciences 7e-8e-9e. Les activités sont reliées de préférence aux programmes de 7e et de 8e, en espérant qu’en 9e, les élèves aient déjà acquis les bases d’une démarche scientifique ! Les chapitres choisis sont de préférence adaptés au rythme de l’apprentissage de la démarche au cours de l’année, par exemple les résultats sont travaillés sur les chapitres 6 et 7 et pas sur le chapitre 1. Quand toutes les étapes auront été découvertes voire entraînées, quelques activités de compréhension globale de la démarche sont proposées, avant de lancer les élèves dans la réalisation d’une démarche scientifique complète, avec toutes les satisfactions qu’ils en tireront, et vous avec eux…
Références :
1 Cariou J.-Y., 2007, Un projet pour faire vivre des démarches expérimentales, Delagrave
2 Cariou J.-Y. , 2003, La formation de l’esprit scientifique – trois axes théoriques, un outil pratique : DiPHTeRIC, URL : http://svt.paris.iufm.fr/IMG/pdf/doc-37.pdf
3 Richoux H. et Beaufils D., 2006, Conception de travaux pratiques par les enseignants : analyse de quelques exemples de physique en termes de transposition didactique, Didaskalia n°27
HEP-VS - Av. du Simplon 13 - 1890 St-Maurice Suisse - tél. +41 27 606 96 00 - st-maurice@hepvs.ch
PH-VS - Simplonstrasse 33 - 3900 Brig - tél. +41 27 606 96 50 - brig@phvs.ch
Les sites de l’animation pédagogique http://animation.hepvs.ch/sites/
Accès à l’article complet : https://animation.hepvs.ch/sciences-de-la-nature/index.php/cycle-3/la-demarche-scientifique
Comment ça marche la démarche scientifique ? Vidéo 4:32 - CEA Recherche - 27 septembre 2018
Pour comprendre et expliquer le réel en physique, chimie, sciences de la vie et de la Terre, les scientifiques utilisent une méthode appelée la démarche scientifique. Quels sont ses grands principes ? Découvrez les grandes étapes de la démarche scientifique via l’exemple du passage de la théorie du géocentrisme à l’héliocentrisme. Une animation-vidéo co-réalisée avec L’Esprit Sorcier. Pour en savoir plus sur la démarche scientifique, consultez notre fiche pédagogique : http://www.cea.fr/comprendre/Pages/ph...
Source : https://www.youtube.com/watch?v=59wYmEoccF8
C’est quoi la méthode scientifique ? Vidéo 14 :01 - 28 janvier 2019 - Par Le Début
Description brève de ce qu’est la méthode scientifique au travers de la méthode hypothético-déductive. Certains points ont été survolés par soucis de concision, si vous souhaitez approfondir, je vous encourage à consulter les sources que j’ai utilisées ! Sources : https://www.franceculture.fr/emission... https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9... https://www.podcastscience.fm/dossier... https://www.educavox.fr/accueil/debat... https://philosciences.com/legal/14-vo... http://www.implications-philosophique... http://alphasociologie.blogspot.com/2... https://www.memoireonline.com/02/12/5... L’expérience sur le champagne : https://www.science-et-vie.com/questi... Le seuil de significativité statistique : http://www.pifo.uvsq.fr/epideao/esp/c... Les vidéos de la chaîne Hygiène Mentale : https://youtu.be/ATtd-rTMXxI https://youtu.be/pyj6ysoUBNw Sur les limites de la réplication et le problèmes plus généraux autours de la science en général : https://lejournal.cnrs.fr/articles/la... Sur le protocole expérimental : http://www.zetetique.fr/protocole-exp... Musiques : Unrest - ELPHNT Frequency - Silent Partner Pixelated Autumn Leaves - Jeremy Blake Ravines - ELPHNT Vidéo de Richard Dawkins : https://youtu.be/0OtFSDKrq88 Générique : Serge Michel de la chaîne Mr Tea (qui traite de linguistique et histoire anglaise) : https://www.youtube.com/channel/UCO_R... Merci à Carole pour son patient travail de relecture ! Licence de paternité Creative Commons (réutilisation autorisée) Source : https://www.youtube.com/watch?v=GGBWkcmkQF8
Découvrir et comprendre - L’essentiel sur la démarche scientifique - Publié le 19 septembre 2018 – Document ‘cea.fr’https://www.cea.fr/comprendre/PublishingImages/vignettes/l-essentiel-sur/essentiel-sur-demarche-scie.jpg© CEA/L’Esprit Sorcier
Pour comprendre et expliquer le réel en physique, chimie, sciences de la vie et de la Terre, les scientifiques utilisent une méthode appelée la démarche scientifique. Quels sont ses grands principes ? Quels outils sont utilisés pour mettre en place des raisonnements logiques ? Découvrez l’essentiel sur la démarche scientifique.
Qu’est-ce que la démarche scientifique ?
La démarche scientifique est la méthode utilisée par les scientifiques pour parvenir à comprendre et à expliquer le monde qui nous entoure. De façon simplificatrice, elle se déroule en plusieurs étapes : à partir de l’observation d’un phénomène et de la formulation d’une problématique, différentes hypothèses vont être émises, testées puis infirmées ou confirmées ; à partir de cette confirmation se construit un modèle ou théorie. L’observation et l’expérimentation sont des moyens pour tester les différentes hypothèses émises.
Vidéo Qu’est-ce que la démarche scientifique ?
https://www.cea.fr/multimedia/PublishingImages/vignettes/videos/demarche-scientifique.jpg
L’évolution de la démarche scientifique au fil du temps
De l’Antiquité à nos jours, les moyens d’investigation sur le monde ont évolué pour aboutir à une démarche dont les fondements sont communs à toutes les sciences de la nature (physique, chimie, sciences de la vie et de la Terre).
Dès l’Antiquité, Hippocrate, médecin grec, apporte de la nouveauté dans son traité « Le pronostic », qui détaille, pour la première fois, un protocole pour diagnostiquer les patients. Ce texte est l’une des premières démarches scientifiques.
Le XVIIe siècle est l’âge d’or des instruments et désormais l’expérience est au cœur de la pratique scientifique : on parle de Révolution scientifique. En plus des observations, les hypothèses peuvent aussi être testées par l’expérience. Par ailleurs, l’invention d’instruments tels que le microscope donne la possibilité aux scientifiques d’observer des éléments jusqu’alors invisibles à l’œil nu, comme les cellules, découvertes par Robert Hooke en 1665.
A partir du XXe siècle, la science se fait de manière collective. Les études scientifiques sont soumises au jugement des « pairs », c’est-à-dire à d’autres scientifiques et toutes les expériences doivent être détaillées pour être reproductibles par d’autres équipes. En contrepartie, la publication dans des revues internationales, et sur Internet dès les années 1990, permet aux chercheurs du monde entier d’accroître la notoriété de leurs idées et facilite l’accès aux sciences pour le grand public. Mais avec l’arrivée de l’informatique, il n’y a pas que la communication qui change, la méthode scientifique aussi se transforme. Il devient plus simple de trier de grands nombres de données et de construire des études statistiques. Il faut cependant faire attention à sélectionner les critères pertinents, car les progrès technologiques apportent aux chercheurs d’immenses quantités d’informations, appelées big data.
Vidéo L’histoire de la démarche scientifique
https://www.cea.fr/multimedia/PublishingImages/vignettes/videos/histoire-demarche-scientifique.jpg
Voir dans la médiathèque - Les différentes étapes de la démarche scientifique - Observation et formulation d’une problématique
A la base de toute démarche scientifique, il y a au départ une observation d’un phénomène et la formulation d’une problématique.
Par exemple, depuis l’Antiquité, certains savants sont convaincus que la Terre est immobile au centre de l’Univers et que le Soleil tourne autour d’elle : c’est l’hypothèse du géocentrisme. Elle est émise car à l’époque, toutes les observations se faisaient à l’œil nu. Vu depuis la Terre, le Soleil peut donner l’impression de tourner autour de nous car il se lève sur l’horizon Est et se couche sur l’horizon Ouest. Cependant, ce n’était qu’une intuition car à ce stade, aucune véritable démarche scientifique n’est engagée.
Plus tard, quand les astronomes ont observé le mouvement des planètes, ils ont vu que le déplacement de certaines planètes forme parfois une boucle dans le ciel, ce qui est incompatible avec un mouvement strictement circulaire autour de la Terre. Le problème fut résolu en complexifiant le modèle : une planète se déplace sur un cercle dont le centre se déplace sur un cercle. C’est la théorie des épicycles.
Les hypothèses et la construction d’un modèle
Une nouvelle hypothèse fut émise par Nicolas Copernic au XVe siècle. Selon lui, le Soleil est au centre de l’Univers et toutes les planètes, dont la Terre, tournent autour de lui. On appelle cette hypothèse « l’héliocentrisme ». Ce modèle rend naturellement compte des rétrogradations planétaires mais possède quand même des épicycles pour décrire leurs mouvements avec plus de précisions.
Durant l’hiver 1609-1610, Galilée pointe sa lunette vers le ciel et découvre les phases de Vénus et des satellites qui tournent autour de la planète Jupiter. Ses observations l’incitent à invalider l’hypothèse géocentrique et à adhérer à l’héliocentrisme.
Petit à petit, cette méthode est devenue générale. Une hypothèse reste considérée comme valide tant qu’aucune observation ou expérience ne vient montrer qu’elle est fausse. Plus elle résiste à l’épreuve du temps, plus elle s’impose comme une description correcte du monde. Cependant, il suffit d’une seule observation contraire pour que l’hypothèse s’effondre, et dans ce cas, c’est définitif. Il faut alors changer d’hypothèse.
Reste que l’héliocentrisme de Copernic s’est d’abord imposé par la qualité des éphémérides planétaires qui en étaient tirées plus que par la force de son hypothèse, certes plus pratique que l’hypothèse géocentrique mais pas confirmée directement. Pour cela, il fallut encore attendre quelques années, le temps que la qualité des instruments d’observation progresse.
L’observation et l’expérimentation
Si la Terre est animée d’un mouvement autour du Soleil alors on devrait constater un effet de parallaxe, c’est-à-dire de variation des positions relatives des étoiles au fil de l’année. L’absence d’une parallaxe mesurable était utilisée contre l’héliocentrisme. C’est en cherchant à mesurer la parallaxe des étoiles que l’astronome anglais James Bradley découvrit en 1727 un autre effet, l’aberration des étoiles, dont il montra qu’elle ne pouvait provenir que de la révolution de la Terre autour du Soleil. La première mesure de parallaxe, due à l’astronome Friedrich Bessel en 1838, vient clore le débat.
Le mouvement de rotation de la Terre ne fut prouvé que plus tard. En 1851 le physicien Léon Foucault mène une expérience publique spectaculaire : un grand pendule est accroché à la voûte du Panthéon de Paris et la lente révolution de son plan d’oscillation révèle la rotation de la Terre sur elle-même.
On trouve là une autre caractéristique de la démarche scientifique. Une fois le modèle mis au point en s’appuyant sur des observations qui le justifient, il faut en tirer des prédictions, c’est-à-dire des conséquences encore non observées du modèle. Cela permet de mener de nouvelles observations ou de bâtir de nouvelles expériences pour aller tester ces prédictions. Si elles sont fausses, le modèle qui leur a donné naissance est inadéquat et doit être réformé ou oublié. Si elles sont justes, le modèle en sort renforcé car il est à la fois descriptif et prédictif.
Vidéo La découverte de la radioactivité
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Voir dans la médiathèque - La communication
Aujourd’hui, la « revue par les pairs » permet de contrôler la démarche scientifique d’une nouvelle découverte, par un collège de scientifiques indépendants. Si les observations et expérimentations vont dans le même sens et qu’elles ne se contredisent pas, la proposition est déclarée apte à être publiée dans une revue scientifique.
Quels outils pour décrypter la science ?
La démarche scientifique repose sur la construction d’un raisonnement logique et argumenté. Elle utilise les bases de la logique formelle : l’induction et la déduction.
Vidéo Quels outils pour décrypter la science ?
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L’induction
L’induction cherche à établir une loi générale en se fondant sur l’observation d’un ensemble de faits particuliers (échantillon). L’induction est par exemple utilisée en biologie. Ainsi, pour étudier des cellules dans un organisme, il est impossible de les observer toutes, car elles sont trop nombreuses. Les scientifiques en étudient un échantillon restreint, puis généralisent leurs observations à l’ensemble des cellules. Les scientifiques établissent alors des hypothèses et des modèles dont il faudra tester les prédictions par des observations et des expériences ultérieures.
La déduction
La déduction relie des propositions, dites prémisses, à une proposition, dite conclusion, en s’assurant que si les prémisses sont vraies, la conclusion l’est aussi.
Exemple classique de déduction : tous les hommes sont mortels, or Socrate est un homme donc Socrate est mortel.
La déduction est beaucoup utilisée en physique ou mathématiques, lors de la démonstration d’une loi ou d’un théorème.
Raisonnement du Modus Ponens et du Modus Tollens
Le Modus Ponens et le Modus Tollens sont utilisés par les scientifiques dans leurs raisonnements.
Le Modus Ponens est, en logique, le raisonnement qui affirme que si une proposition A implique une proposition B, alors si A est vraie, B est vraie.
Mais si une implication est vraie alors sa contraposée l’est également (même valeur de vérité selon les règles de la logique formelle). Cela signifie que « la négation de B implique la négation de A » (contraposée de « A implique B »).
Le Modus Tollens est le raisonnement suivant : si une proposition A implique une proposition B, constater que B est fausse permet d’affirmer que A est fausse.
Un exemple : On sait que tous les poissons respirent sous l’eau. Or le saumon est un poisson donc il respire sous l’eau (Modus Ponens). La proposition initiale peut être énoncée sous une autre proposition équivalente (contraposée) : si « je ne peux pas respirer sous l’eau, alors je ne suis pas un poisson ». Cela permet de construire le raisonnement suivant : tous les poissons respirent sous l’eau, or je ne respire pas sous l’eau, donc je ne suis pas un poisson (Modus Tollens).
Ces outils de logique formelle permettent de vérifier la cohérence logique d’un argument et de détecter les argumentations fautives. Grâce à ces outils et en gardant un bon esprit critique et en vérifiant l’origine des informations diffusées, on peut donc plus facilement repérer un discours non scientifique ou pseudo-scientifique.
Animation Quiz sur la démarche scientifique
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Voir aussi :
Les Savanturiers n°12 - Philosophie et sciences ou philosophie des sciences ? - mai 2015
Vidéo d’Etienne Klein - Qu’est-ce qu’une expérience de pensée ?
Autres fiches ’L’essentiel sur...’ (15 documents)
Notions clés :
- Une hypothèse est considérée comme valide aussi longtemps qu’aucune observation ou expérience ne vient montrer qu’elle est fausse.
- La démarche scientifique consiste à tester les hypothèses pour démontrer si elles sont fausses ou non et à conserver uniquement celles qui sont cohérentes avec toutes les observations et les expériences.
- La fausseté d’une hypothèse est certaine alors que sa validité scientifique est temporaire et soumise à l’évolution des connaissances.
Mots clés : Contraposée | Modus Tollens | observation | Foucault | Copernic | géocentrisme | problématique | démarche expérimentale | hypothèse | logique formelle | Modus Ponens | héliocentrisme | démarche scientifique | expérimentation
Source : https://www.cea.fr/comprendre/Pages/physique-chimie/essentiel-sur-demarche-scientifique.aspx
Accès à « La Démarche scientifique – ENS » https://www.phys.ens.fr › IMG › pdf › dissertation_la_... - PDF - La démarche scientifique est la méthode qui guide la production de connaissances scientifiques et permet d’améliorer la compréhension du monde. Site : https://www.phys.ens.fr/IMG/pdf/dissertation_la_demarche_scientifique.pdf
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Former l’esprit scientifique en privilégiant l’initiative des élèves dans une démarche s’appuyant sur l’épistémologie et l’histoire des sciences Par Jean-Yves CARIOU et al. - [PDF] RÉSUMÉ DE LA THESE - Les images peuvent être soumises à des droits d’auteur.
A lire sur ce site : https://cortecs.org/wp-content/uploads/2014/01/CorteX_Cariou_resume_these.pdf
Méthode scientifique en Sciences Humaines - Vendredi 05 mars 2021- Document ‘introgeo.weebly.com’
Lors de vos études collégiales et universitaires, vous allez devoir faire plusieurs recherches et travaux. Afin que ceux-ci soient de qualité, il vous faudra appliquer une méthode scientifique, soit un ensemble d’opérations afin d’obtenir des résultats valides et reproductibles.Avant toute chose, vous aurez à établir la problématique de votre travail, soit le problème que vous devez résoudre. Ensuite, vous devrez appliquer rigoureusement les étapes suivantes :
- État de la question : faire la recension des écrits pour déterminer les connaissances scientifiques accumulées sur le sujet de la recherche.
- Formulation d’une hypothèse : faire une proposition théorique que vous avancez en réponse provisoire à une question de recherche que vous allez tenter de vérifier. Celle-ci doit être plausible, vérifiable, claire et précise.
- Opérationnalisation : c’est l’étape la plus délicate. Il vous faudra traduire les termes de l’hypothèse (concept abstrait) en indicateurs mesurables.
- Méthode d’investigation : choisir de quelle façon recueillir les données et élaborer un instrument de mesure (questionnaire, grille d’observation, etc.) afin de vérifier votre hypothèse. Vous pourrez recourir à plusieurs de ces méthodes (enquête, expérience, recherche documentaire, étude de cas, entrevue, observation, analyse de contenu, histoire de vie, etc.).
- Collecte des données : vous recueillez l’information selon la méthode choisie.
- Traitement des données : vous traitez et organisez les données afin de leur donner une présentation compréhensible par les lecteurs (graphiques, tableaux, etc.).
- Analyse/Interprétation des résultats : maintenant, vous pouvez commencer à tirer des conclusions. Attention, il vous faudra dégager les informations pertinentes des tableaux (graphiques ou autres), prêter un sens aux différentes mesures calculées (à partir des données) dans le but de vérifier si les résultats confirment ou infirment vos hypothèses de départ.
- La diffusion des résultats : vous faites connaître votre travail et les résultats obtenus (remise d’un travail de session, d’un travail pratique, d’un oral, etc.). C’est à cette étape que les scientifiques publient leurs résultats ainsi que la démarche qu’ils ont suivi. Ainsi, d’autres chercheurs pourront tenter de reproduire la recherche et ils pourront ainsi approuver les résultats ou bien les contester.
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Extraits et accès au document complet de Wikipédia sur la Méthode scientifique
Reproduction - > René Descartes, philosophe, mathématicien et physicien français, acteur de la révolution scientifique, considéré comme le fondateur de la philosophie moderne.
La méthode scientifique désigne l’ensemble des canons guidant ou devant guider le processus de production des connaissances scientifiques, qu’il s’agisse d’observations, d’expériences, de raisonnements, ou de calculs théoriques. Très souvent, le terme de « méthode » engage l’idée implicite de son unicité, tant auprès du grand public que de certains chercheurs, qui de surcroît la confondent parfois avec la seule méthode hypothético-déductive. L’étude des pratiques des chercheurs révèle cependant une si grande diversité de démarches et de disciplines scientifiques que l’idée d’une unité de la méthode est rendue très problématique.
Ce constat ne doit cependant pas être entendu comme une forme d’anarchisme épistémologique. Si la question de l’unité de la méthode est problématique (et ce problème sera abordé plus en détail ci-dessous), cela ne remet pas en question l’existence d’une pluralité de canons méthodologiques qui s’imposent aux chercheurs dans leurs pratiques scientifiques.
Sommaire
- 1 Découverte et théorie
- 2 Évolution de la notion
- 3 Contextes de justification et de découverte
- 4 Méthodes dans le contexte de justification
- 5 Méthodes dans le contexte de découverte
- 6 Complémentarité entre méthodes analytiques et synthétiques
- 7 Méthodes spécifiques
- 8 Question d’unité
- 9 Universalité
- 10 Notes et références
- 11 Annexes
- 11.1 Bibliographie
- 11.2 Articles connexes
Découverte et théorie
Cette brève introduction situe le processus de base de la méthode scientifique au cours du passage d’une théorie vers une autre1. Ce scénario est détaillé dans la Structure des révolutions scientifiques de Thomas Kuhn.
Dans le cadre d’une théorie établie, un chercheur peut observer une anomalie ou explorer de nouvelles conditions expérimentales, par exemple en employant d’autres instruments. Il réalise ses propres expériences et les répète d’abord pour les valider lui-même, puis pour les documenter et les publier. Chacune de ces publications scientifiques constitue un constat élémentaire. C’est la méthode expérimentale, le début d’une découverte scientifique.
La méthode scientifique
Lorsque plusieurs chercheurs ont répété des expériences sur un même phénomène avec diverses variations (de conditions expérimentales, d’instruments de mesures, de types de preuves…) ces constats élémentaires se confirment mutuellement sans qu’il n’y ait de limite précise ni de moment particulier qui les valident, c’est l’appréciation de plusieurs chercheurs qui conduit à un consensus progressif. Les expériences et constats élémentaires forment alors un corps confirmé de preuves de l’existence du phénomène.
À la suite de cette découverte scientifique, ou parallèlement, les chercheurs tentent d’expliquer le phénomène par des hypothèses. Une hypothèse, pour être scientifiquement admissible, doit être réfutable, c’est-à-dire doit permettre des expérimentations qui la corroborent (la confirment) ou la réfutent (l’infirment)2.
Ce sont les preuves répétées et confirmées par d’autres chercheurs, diverses et variées, qui confortent une hypothèse. C’est son acceptation par de nombreux chercheurs qui conduit à un consensus sur l’explication du phénomène. L’acceptation de l’hypothèse peut se manifester par la citation de travaux précédents qui servent souvent de repères de validation. Elle devient ainsi la nouvelle théorie consensuelle sur le phénomène considéré et enrichit ou remplace une théorie précédemment admise (ou plusieurs, ou en partie).
Des anomalies apparaîtront peu à peu et un nouveau cycle commencera.
Évolution de la notion
La méthode scientifique, c’est-à-dire la façon d’accéder à la connaissance, est l’objet de l’attention des philosophes depuis l’Antiquité. Il s’agit, le plus souvent, de décider de la bonne méthode scientifique, qui devient dès lors une notion normative.
Il convient de distinguer ces réflexions philosophiques des pratiques effectives des scientifiques. Cependant, les unes ne sont pas toujours sans influence sur les autres. Les canons édictés par Aristote furent ainsi pendant des siècles au cœur de la démarche « scientifique » (si l’on accepte l’anachronisme que soulignent ces guillemets, les démarches scientifiques et philosophiques étant regroupées à cette époque sous l’appellation « Philosophie de la Nature »).
Aristote
Aristote (384 av. J.-C., 322 av. J.-C.) est le premier à réfléchir sur l’élaboration d’une méthode scientifique : « Nous estimons posséder la science d’une chose d’une manière absolue, écrit-il, quand nous croyons que nous connaissons la cause par laquelle la chose est, que nous savons que cette cause est celle de la chose, et qu’en outre il n’est pas possible que la chose soit autre qu’elle n’est » (Seconds Analytiques I, 2, 71b, 9-11). S’il privilégie l’idée d’une science déductive, il reconnaît une place à l’induction : « Ce qui ne veut pas dire que par l’observation répétée de cet événement, nous ne puissions, en poursuivant l’universel, arriver à une démonstration, car c’est d’une pluralité de cas particuliers que se dégage l’universel. » (Seconds Analytiques I, 31, 88a, 4).
Alhazen
Ibn Al Haytham (965-1039), plus connu en Occident sous son nom latinisé Alhazen, considéré comme le père moderne de l’optique, de la physique expérimentale et de la méthode scientifique3,4,5,6. Il peut être vu comme le premier physicien théorique4.
Roger Bacon
Une traduction latine d’une partie des travaux de Alhazen, Kitab al-Manazir (livre d’optique)7, a exercé une grande influence sur la science occidentale.
Notamment Roger Bacon (1220-1294), un savant anglais réputé, qui a repris et cité ses travaux8.
René Descartes
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Reproduction - Discours de la méthode, par René Descartes.
En 1637, Descartes publia le Discours de la méthode qui contient son explication de la méthode scientifique, c’est-à-dire, une démarche à suivre par étapes afin de parvenir à une vérité. En interprétant sa démarche, elle peut être divisée en quatre étapes :
- Objet évident (sujet de l’étude ; problème à résoudre & hypothèses)
- Diviser le plus possible
- Recomposer
- Réviser (vue globale ; confirmer ou réfuter les hypothèses)
Il croyait que toutes les connaissances qu’il avait acquises lors de son éducation n’étaient pas toutes claires, sûres et utiles. Il prétendait donc que sa méthode permettait d’arriver à des connaissances ayant ces caractéristiques. Autrement dit, arriver à une vérité absolue (expliquer un phénomène, comprendre son fonctionnement, etc.).
Raisonnement bayesien
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Conventionnalisme
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Le conventionnalisme est une doctrine stipulant une séparation fondamentale entre les données de l’intuition et des sens, et les constructions intellectuelles permettant de fonder les théories scientifiques ou mathématiques.
Cette notion a été créée d’abord par Henri Poincaré (1854-1912), puis développée par Pierre Duhem et Édouard Le Roy, sous des formes assez différentes, à la frontière du XIXe et du XXe siècle (bien qu’aucun de ces auteurs n’ait employé le terme de « conventionnalisme »). Elle trouve son origine profonde dans la séparation kantienne entre intuition et concept.
Vérificationnisme
Article détaillé : Théorie vérificationniste de la signification.
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Réfutationnisme Article détaillé : Réfutabilité.
Photo portrait de Karl Popper (1902-1994)
Le réfutationnisme (ou falsificationisme, ou faillibilisme) est présenté par Karl Popper (1902-1994) dans son livre La Logique de la découverte scientifique. Il y critique l’inductivisme et le vérificationnisme, qui selon lui ne sont valides ni d’un point de vue logique ni d’un point de vue épistémologique pour produire des connaissances scientifiques fiables9.
Selon Popper, plutôt que de rechercher des propositions vérifiables, le scientifique doit produire des énoncés réfutables. C’est cette réfutabilité qui doit constituer le critère de démarcation entre une hypothèse scientifique et une pseudo-hypothèse. C’est en s’appuyant sur un tel critère que Popper critique le marxisme et la psychanalyse, qui selon lui ne répondent pas à cette exigence de réfutabilité, ces théories reposant sur des hypothèses ad hoc qui les immuniseraient contre toute critique10.
C’est sur cette base que Popper développe sa méthode critique, qui consiste à éprouver de toutes les manières possibles les systèmes théoriques. Dans son ouvrage Le Réalisme et la Science 1975-86, Popper soutient « qu’il n’existe pas » de « méthode scientifique » dans le sens où une telle méthode permettrait d’aboutir à la certitude. Il n’y a donc pas, selon Popper, de méthode qui offre la possibilité de découvrir, sans coup férir, les lois scientifiques. Par conséquent, il argumente sur le fait que la méthode scientifique peut être comprise selon trois sens : (1) il n’existe pas de méthode pour découvrir les théories scientifiques ; (2) il n’existe pas de méthode pour décider si une hypothèse scientifique est vraie c’est-à-dire pas de méthode de vérification ; (3) il n’existe pas de méthode pour déterminer si une hypothèse est probable, ou probablement vraie11. La seule voie possible reste donc, toujours selon Popper, celle des « conjectures et des réfutations » contrôlées lesquelles ne peuvent aboutir qu’à des résultats, (des réfutations ou des corroborations), qui ne sont jamais certains, définitifs ou absolus, mais toujours susceptibles d’être remis en question par de nouveaux tests.
Pour Karl Popper, s’il est possible de mettre en évidence « La Logique de la découverte scientifique » (K. Popper), cette dernière ne peut constituer un ensemble de « prescriptions », mais seulement des indications, lesquelles ne peuvent garantir, (selon une logique démontrée par Popper dans ce livre), la découverte « à coup sûr » de théories scientifiques. Il ne peut exister de « méthode de la pensée réussie » ou qui permettrait de résoudre avec certitude un problème toujours insoluble en totalité comme celui de l’heuristique. Ce problème reste toujours logiquement « ouvert » pour Karl Popper.
En outre, c’est en démontrant la totale impossibilité d’accès à une quelconque certitude dans le domaine des Sciences de la Nature, (que ce soit à l’issue de réfutations ou de corroborations scientifiques), qu’il devient également impossible d’avoir accès à la Vérité (au sens de la vérité certaine), et qu’il est en conséquence justifiable de rejeter non seulement le positivisme logique avec sa méthode inductive d’où est inféré le « vérificationnisme », (lui-même démontré comme non valide par Karl Popper dans l’ouvrage pré-cité, Le Réalisme et la Science), mais aussi le « falsificationisme naïf », lequel consiste à croire qu’il existerait une méthode permettant de réfuter (falsifier) les théories avec certitude, chose qu’a toujours récusée Karl Popper au profit d’un « falisficationnisme méthodologique ».
Il démontre également dans La Logique de la découverte scientifique, pourquoi la probabilité ne peut, en aucun cas, constituer un critère de démarcation entre science et métaphysique (lequel pourrait fonder la méthode scientifique), arguant notamment du fait qu’une théorie jugée probable dans un très grand nombre de cas déjà observés, voit sa probabilité égale à zéro si on la compare à l’infinité des cas non encore observés12.
Pour Popper, la « méthode scientifique » réside essentiellement dans l’usage de ce qu’il appelle le « rationalisme critique » : « C’est, selon moi, dans cette forme de critique que réside ce qu’on appelle « la méthode scientifique ». Les théories scientifiques se distinguent des mythes uniquement par ceci qu’elles sont critiquables et modifiables, à la lumière de la critique. Mais elles ne peuvent être vérifiées ni rendues probables11. »
La méthode critique est pour Popper transdisciplinaire et commune à toutes les sciences si elles souhaitent démarquer leurs théories du niveau des mythes ou des superstitions. C’est encore par cette transdisciplinarité dans l’usage du rationalisme critique que Popper justifie sa thèse de « l’unité de la méthode scientifique », laquelle serait fondamentalement la même dans toutes les sciences, comme il le soutient dans son livre, Misère de l’historicisme13,14.
Pluralisme scientifique
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Dans Scientific pluralism, Stephen Kellert, Helen Longino et Kenneth Waters expliquent que le pluralisme scientifique est une nouvelle approche qui se définit tout d’abord comme un scepticisme, ou un agnosticisme, à l’égard du monisme scientifique (auquel adhérait, par exemple, le Cercle de Vienne), qui soutient que :
- le but de la science est d’établir une description unique, complète et exhaustive du monde naturel qui serait fondée sur un ensemble unique de principes ;
- la nature du monde est telle que, tout au moins en principe, l’on peut le décrire et l’expliquer au moyen de cette description ;
- il existe, au moins en principe, des méthodes de recherche qui permettent de produire cette description ;
- les méthodes de recherche doivent être évaluées à l’aune de leur capacité à produire une telle description ;
- les théories et les modèles scientifiques doivent être évalués en grande partie en fonction de leur capacité à fournir une telle description. (p. x)15.
Qu’il n’y ait pas (nécessairement) une seule méthode scientifique et une seule théorie pour accéder à un ensemble unique de principes ne signifie pas qu’il y ait, contrairement à ce que le relativisme radical avance, autant d’approches et de vérités qu’il y a de points de vue. Le pluralisme scientifique considère qu’il y a des contraintes qui limitent le nombre de schémas de classification et d’explication. (p. xiii).
Les travaux comparatifs de l’anthropologue des sciences Karin Knorr Cetina dans deux laboratoires appartenant à des disciplines très différentes l’ont conduit à définir le concept de cultures épistémiques pour caractériser ces différences16.
Dans d’autres domaines, l’école de Stanford, incluant Peter Galison, John Dupré, Ian Hacking ou Nancy Cartwright, réunit sociologues, historiens et philosophes autour de l’idée de la disunity de la science17.
Contextes de justification et de découverte
Hans Reichenbach, qui était proche du positivisme logique, distinguait entre contexte de justification et contexte de découverte. Le contexte de découverte se rapporte à la démarche qui aboutit à proposer un résultat théorique, tandis que le contexte de justification concerne la vérification de la vérité d’une théorie ou d’une hypothèse donnée, indépendamment de la façon dont elle a été obtenue.
Reichenbach écrit qu’il « n’existe pas de règles logiques en termes desquelles une ’machine à découverte’ pourrait être construite, qui se charge de la fonction créative du génie »18, signifiant ainsi que seul le contexte de justification peut être justiciable d’une analyse méthodologique, tandis que le contexte de découverte reste hors de portée d’une telle investigation.
Le philosophe des sciences Dominique Lecourt ajoute ainsi « qu’il n’y a pas de méthode scientifique, du moins considérée abstraitement comme un ensemble de règles fixes et universelles régissant l’ensemble de l’activité scientifique » (Lecourt, 1999, article « méthode »[réf. non conforme]).
Cette question de l’unité profonde de la méthode, et donc de la science, est encore aujourd’hui l’objet de discussions. Mais chacun s’accorde à reconnaître, tant parmi les analystes que les acteurs de la science, qu’il n’existe aucune « recette » générale que suivraient ou devraient suivre les chercheurs pour produire de nouvelles connaissances.
On peut cependant repérer dans l’activité scientifique différentes méthodes applicables selon les situations, tant dans le contexte de justification que dans le contexte de découverte.
Il faut également souligner que la distinction même entre contexte de découverte et contexte de justification est l’objet de critiques. Il offre cependant un cadre conceptuel permettant de penser la méthode scientifique…
…/…
Méthodes spécifiques
Aux méthodes générales décrites plus haut s’ajoutent des méthodes plus spécifiques qui s’appliquent à des disciplines particulières.
Méthode du double aveugle
Face à la maladie, certains guérissent spontanément, d’autres réagissent plus ou moins aux médicaments, et par ailleurs, le fait même de prendre un traitement sans effet peut parfois avoir des effets (bénéfiques ou négatifs) (effet placebo). Les études dites « randomisées en double aveugle » en médecine, psychologie ou sciences sociales..., permettent ainsi d’éviter certains biais.
Méthode de la réplication
Notamment dans les domaines émergents complexes des effets biologiques et écologiques, notamment à faibles doses, et/ou quand il y a des enjeux industriels et/ou réglementaires à la clé (ex : normes concernant la radioactivité, les OGM, les radiofréquences les additifs...), ou quand le sujet est controversé (ex : certains vaccins, exposition à certaines radiofréquence, etc.), de nombreux résultats d’études, parfois inattendus ou contre-intuitifs, ne seront acceptés comme « valides » par la communauté scientifique qu’après que l’étude qui les a mis en évidence ait été répliquée une fois, voire plusieurs fois, et par des laboratoire différents. C’est pourquoi les « bonnes » publications scientifiques contiennent (parfois en annexe) une description précise de leurs protocoles, des conditions et des matériels utilisés. Obtenir un résultat identique est une condition nécessaire mais pas suffisante de validation, car lors de la réplication un biais discret et non-identifié peut lui aussi être simplement reproduit. Il peut être utile de répliquer une étude en faisant varier certains paramètres (par exemple un même agent peut s’avérer toxique pour le rat mais pas pour la souris, ou uniquement pour le foetus, ou uniquement pour les mâles, ou uniquement lorsqu’il est combiné avec un autre élément, etc.).
Double évaluation de validité
Dans les années 1950, Donald Campbell a proposé les concepts de validité interne et validité externe pour estimer le degré de confiance à accorder au résultat d’une expérience scientifique en sciences sociales 28,29.
Histoire et approche idiographique
Par essence, le fait historique est « passé » et « singulier » : la roue peut avoir été inventée plusieurs fois et à plusieurs endroits, mais à chaque fois dans un contexte singulier ; et il semble qu’il n’y ait qu’une seule Révolution russe, qu’une seule Égypte antique. L’analyse de ces événements singuliers repose donc sur une approche idiographique. Des auteurs, dont Karl Marx et Carl Hempel, ont cependant tenté de développer une approche nomothétique de l’Histoire, en soutenant qu’il existe des « lois de l’Histoire ». Cette conception de l’Histoire fut notamment critiquée par Karl Popper dans « Misère de l’historicisme ».
Voir aussi les articles sur la consilience, Darwin puis la mise en forme des idées de la théorie de l’évolution pour un autre exemple de science de type historique30. Elle est également critiquée et rejetée comme science, un moment donné, par Popper comme le montre son article.
Ceci montre que les sciences de types historiques bien qu’aussi puissantes que les autres méthodes scientifiques sont tout autant très mal comprises, mal maîtrisées et souvent rejetées par beaucoup de spécialistes. Ces derniers préfèrent les méthodes stéréotypes telle que la physique ou autres sciences expérimentales. Or, ils ne font souvent que confirmer (et psychologiquement valider) les résultats de la méthode de type historique. Ce fut également le cas pour Alfred Wegener et sa théorie de la dérive des continents confirmée par la physique et ainsi reconnue par tous après 40 ans de vive polémique, allant des simples perturbations des cours par les professeurs « contre la dérive » au tir de carabine dans la porte de bureau vide du collègue31 ; bien que les sources diverses et multiples tout aussi scientifiques qui ont été apportées pendant toute cette période l’avaient validées bien avant la preuve par la physique.
Sciences sociales
Deux grands courants de méthodologie viennent rendre compte de la réalité en sciences sociales. Les méthodes qualitatives et les méthodes quantitatives. Ces méthodes d’analyses peuvent être utilisées seules ou indépendamment l’une de l’autre, en complémentarité, elles peuvent apporter chacune des éléments de réponses différents ou peuvent encore être utilisées conjointement pour analyser deux fois un même aspect et ainsi le valider. Selon Gilles Gaston Granger, dans « Modèles qualitatifs, modèles quantitatifs dans la connaissance scientifique »32 les méthodes qualitatives, habituellement perçues comme excluant la scientificité, ont apporté significativement aux sciences contemporaines en permettant de rendre compte des structures qui peuvent être observées et ces formes, bien que mesurables, sont d’abord de l’ordre de l’évaluation qualitative :
« L’évolution de la prise de conscience de la nature profonde de la pensée scientifique pourrait être symbolisée très schématiquement, par trois devises, dont chacune réinterprète d’une certaine manière et rectifie la précédente. On a d’abord proclamé qu’il n’y avait de science que l’universel ; puis qu’il n’y avait de science que du mesurable. Nous devrions dire aujourd’hui : il n’y a de sens que le structurable. Profession de foi qui ne récuse nullement les deux précédentes, mais les relativise, et donne un nouveau sens à l’universel et au mesurable33. »
Ainsi, il convient de reconnaître l’apport de ces méthodologies en sciences sociales. Il est d’ailleurs possible de faire des expériences en analyse des réseaux sociaux. L’étude du petit monde représente l’expérience la plus popularisée du genre.
La majorité des économistes contemporains admet que les méthodes utilisées en économie doivent s’approcher autant que possible des méthodes des sciences physiques. Les économistes de l’École Autrichienne soutiennent au contraire que l’économie doit, comme les mathématiques et la logique, être construite par pure dérivation logique à partir d’axiomes irréfutables.
Question d’unité
Dans les sciences humaines (économie, ethnologie, psychologie, etc.), la démarche expérimentale est délicate, l’aspect prédictif de la méthode appliquée aux phénomènes humains étant souvent mis en défaut.
Face à cette difficulté deux attitudes opposées ont vu le jour :
- L’émergence des sciences humaines et sociales à partir de la fin du XIXe siècle et au XXe siècle a conduit à remettre en question le modèle vieillot de la méthode scientifique, qui définit de façon réductrice la notion de science.
- Pour d’autres auteurs, comme Michel Foucault dans Les mots et les choses, il faut au contraire se méfier de la tautologie qui consiste à définir une discipline comme scientifique parce que son nom contient le mot science. Il serait donc souhaitable, qu’à l’instar de la philosophie, ces disciplines s’assument en tant que démarche rationnelle d’étude du réel sans expérimentation possible…
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La presse féminine, terreau fertile pour les pseudosciences Par Victor Garcia - Publié le 27/01/2021 à 06:30, mis à jour à 11:07 - Article réservé aux abonnés – Document ‘lexpress.fr’
La défiance contre la pratique médicale et la science a éclaté au grand jour pendant la pandémie, mais l’engouement pour les médecines alternatives, notamment, avait préparé le terrain.
Photo - En cette période de pandémie, les huiles essentielles sont particulièrement à la mode. Pourtant, aucune preuve ne montre qu’elles pourraient aider à lutter contre le Covid-19. Getty Images/iStockphoto
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Si le ’n’importe quoi médical’ a pu prospérer aussi spectaculairement pendant la pandémie de Covid-19, c’est que l’ambiance anti-science était propice à son développement. Une ambiance ’médecines alternatives’ et ’parasciences’ que la presse féminine, notamment, a beaucoup contribué à promouvoir au cours des dernières décennies. ’Concernant leur traitement du Covid-19 en particulier, il faut reconnaître que ces magazines se sont montrés globalement prudents : nous nous attendions à bien pire compte tenu de ce qu’ils publient d’habitude, constate Cyril Vidal, chirurgien-dentiste et président du collectif FakeMed, qui lutte contre les fausses médecines. Néanmoins, on a tout de même pu lire des articles qui abordent la question de matière détournée, en promouvant des substances censées ’renforcer l’immunité contre les virus en général’, ce qui n’a aucun sens. En effet soit vous êtes en bonne santé et votre système immunitaire n’a pas de problème, soit vous êtes immunodéprimés ou déficients, et dans ce cas il vous faut des soins adaptés.’
Et si l’homéopathie s’est montrée discrète - le laboratoire Boiron a déclaré dès le début de la pandémie que ses molécules ne constituaient pas un ’remède miracle’ au Covid-19 -, les huiles essentielles ont connu plus de faveurs. Femme actuelle n’a par exemple pas hésité à faire la promotion des ’huiles essentielles vraiment efficaces durant l’épidémie de Covid-19’ : celles qui assainiraient l’atmosphère, qui tiendraient à distance l’infection, voire lutteraient contre les premiers symptômes. ’Cela n’a jamais été démontré, corrige Cyril Vidal. Sans compter que leur usage régulier peut être risqué.’ L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé rappelle en effet qu’un avis médical est nécessaire en cas d’utilisation de ces huiles chez la femme enceinte ou les enfants, et que des rapports de pharmacovigilance font état de cas de brûlures cutanées, oculaires et respiratoires, entraînant des difficultés à respirer, des nausées, etc…
Le ’naturel’ contre le ’chimique’
Au-delà du traitement du Covid-19, la presse féminine est coutumière des articles incitant leurs lectrices à recourir à des techniques ’naturelles’, en opposition à ce qui serait ’chimique’, donc aux médicaments, et à vanter les bienfaits des médecines alternatives. ’C’est ce que nous appelons en sociologie l’heuristique de naturalité, soit la tendance à croire - à tort - que tout ce qui est naturel serait meilleur que ce qui est artificiel, détaille Jocelyn Raude, enseignant-chercheur en psychologie sociale et maître de conférences à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP). Ce phénomène, en progression depuis 20 ans, a commencé par l’alimentation et s’étend désormais à la santé.’
De fait, les titres féminins font depuis des années la part belle à la naturopathie, l’acupuncture, l’auriculothérapie, la sylvothérapie - le fait d’enlacer des arbres - et autres ’médecines naturelles’, leur prêtant des bénéfices dont la majorité n’a jamais été prouvée. ’Ces magazines mettent le bien-être et la santé sur le même niveau et les traitent comme des produits marketing lambda, remarque le Dr Jérémy Descoux, cardiologue et ancien président du collectif FakeMed. Or, les critères d’exigence pour les médicaments et les pratiques de soin conventionnelles sont très élevés : si un produit a une prétention d’efficacité et d’innocuité, il faut des éléments pour le démontrer scientifiquement.’
’Voilà des années que ces journaux font la promotion des médecines alternatives, comme le fait que la ’détox’ serait bonne pour le corps, voire miraculeuse. Cela constitue un terreau fertile pour des croyances plus dangereuses, dénonce de son côté le collectif l’Extracteur, engagé contre ce type de dérives. Le magazine FémininBio en est un parfait exemple : ici un aliment miracle, là une cure de jus ou encore un article expliquant comment ’utiliser son pouvoir vibratoire pour sa santé’ avec, systématiquement, une prétention de soin, voire de guérison. Être abreuvé par ce genre d’informations, c’est une porte ouverte aux charlatans oeuvrant sur YouTube.’ Le collectif, créé au printemps 2020, s’étonne de cette vision du monde où les femmes devraient se ’reprendre en main’, parce que ’dépossédées de la santé par les médecins’. Un discours qui, selon ses membres, fonctionne particulièrement sur les personnes atteintes de maladies chroniques, ou désespérées parce qu’elles ne trouvent pas de traitement adapté à leurs symptômes. ’Tout cela contribue à une défiance envers le corps médical et la science’, estime le groupe.
S’affranchir de la science avec la preuve par l’exemple
L’analyse fonctionne également en sens inverse. Jocelyn Raude rappelle que les grandes victoires de la médecine moderne - notamment contre les maladies infectieuses - se trouvent essentiellement derrière nous. ’Aujourd’hui, les maladies qui retiennent le plus d’attention sont bien souvent dégénératives et neurodégénératives, en lien avec le vieillissement, et dans ce domaine, la médecine obtient globalement de modestes victoires : une limitation des risques ou un frein de la maladie, avec des médicaments et traitements parfois toxiques, comme la chimiothérapie, analyse-t-il. On observe donc un désenchantement pour la médecine et les médicaments, et des patients se tournent vers des marchands d’espoirs qui, eux, ont un récit basé sur l’expérience personnelle. On se retrouve alors avec, par exemple, des cancérologues qui ont un discours scientifique très prudent, ne promettant pas d’efficacité miracle, face à des vendeurs d’espoirs’. La preuve par l’exemple est d’autant plus commode qu’il permet de s’affranchir de preuves scientifiques - difficiles à obtenir - et de toutes formes de responsabilités. L’un des traitements favoris de la presse féminine consiste d’ailleurs à donner la parole à une personne ayant pratiqué une médecine alternative et témoignant de son effet bénéfique.
Mais Cyril Vidal, Jérémy Descoux et le collectif l’Extracteur s’inquiètent également de la promotion de traitements dits alternatifs sur les réseaux sociaux. ’Nous avons constaté une montée en puissance de ce phénomène aux Etats-Unis, relève le Dr. Descoux. En France, c’est plus rare, mais les laboratoires Boiron ont déjà mené une campagne pro homéopathie en 2019 en faisant appel à des comptes Instagram très suivis, souvent de jeunes mères de famille’.
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Là encore, ce sont les femmes qui sont ciblées, à la fois comme promotrices potentielles et comme consommatrices de ces produits. ’L’image de la mère qui s’occupe des enfants, et donc de leur bonne forme générale, reste très présente. Et si les moeurs évoluent, ce sont effectivement elles qui gèrent souvent le suivi médical de la famille, analyse Cyril Vidal. Donc on leur applique une technique marketing classique en les visant. Sauf que la santé, ce n’est pas un produit comme les autres ; si vous vous trompez, les conséquences peuvent être lourdes. Cela rejoint le combat contre la désinformation... qui semble sans fin.’
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Introduction à la notion de Pseudoscience d’après Wikipédia
Photo - Dans le domaine de la pseudoscience : Instrument du début du XXe siècle conçu par Franciszek Rychnowski afin de mesurer les radiations d’une « énergie cosmique ».
La pseudoscience1 ou pseudo-science2 (du grec ancien : ψευδἡς : « faux, trompeur3, mensonge4 » et du latin : scientia : « savoir ») est une discipline qui est présentée sous des apparences scientifiques ou « faussement attribué[e] à la science », mais qui n’en a pas la démarche, ni la reconnaissance. Elle se situe en opposition à la science.
Le terme de « pseudoscience » est souvent utilisé pour dénoncer la tromperie autour de certaines connaissances, c’est-à-dire ceux qui les présentent utilisent, sciemment ou non, des termes et des démarches qui semblent scientifiques ou logiques dans le but de s’attribuer le crédit que la science possède. Ils utilisent parfois un langage et des axiomes scientifiques, mais ne respectent pas les critères de la méthode scientifique, tels les principes intangibles de réfutabilité, de non-contradiction et de reproductibilité.
La pseudoscience se rapproche de la para-science (« auprès de, à côté de la science ») dont le terme est perçu comme étant moins péjoratif, et exprimant l’idée de proximité ou de contiguïté avec la science. Les disciplines ou connaissances dites para-scientifiques sont, au mieux, trop peu étayées pour être considérées comme parties intégrantes de la science. Jusqu’à preuve du contraire (reconnaissance par les institutions scientifiques), les thèses se réclamant de la para-science sont donc à placer en pseudoscience.
Sommaire
- 1 Sémantique
- 2 Origines de l’expression
- 3 À la recherche de critères
- 4 Stratégies pour paraître scientifique
- 5 Système de régulation de la science
- 6 Quelques doctrines considérées comme pseudoscientifiques
- 7 Critère de réfutabilité de Karl Popper
- 8 Réactions aux pseudo-sciences
- 9 Notes et références
- 10 Voir aussi
- 10.1 Bibliographie
- 10.2 Articles connexes
- 10.3 Liens externes
Source de l’article complet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pseudoscience
Livre – Définition : Pseudoscience Psychomédia - Publié le 16 janvier 2015 - Lexique : Psychologie et santé- Terme : Pseudoscience
La pseudosciences désigne des activités et des croyances prétendues scientifiques par leurs partisans, et qui peuvent sembler l’être à première vue, mais ne le sont pas. Elles sont le plus souvent basées sur des croyances irrationnelles qu’aucune science ne pourrait démontrer.
Pour plus d’informations sur les pseudosciences, voyez les liens plus bas.
Voyez également :
- Homéopathie, reiki et autres : cesser les études médicales inutiles, dommageables et coûteuses
- Lorsque des croyances sont menacées, le recours à des arguments non vérifiables augmente
- Un livre pour mieux repérer les pseudosciences (incluant psychanalyse et homéopathie)
Dernières actualités concernant : Pseudosciences
Source : http://www.psychomedia.qc.ca/lexique/definition/pseudoscience
Pseudosciences, parapsychologie et acquisition des connaissances - Pr. Henri BROCH Université de Nice-Sophia Antipolis - Extrait (p. 37-42) de l’ouvrage ’L’Art du Doute’, éd. Book-e-Book, Sophia Antipolis 2008 – Document diffusé par ‘sites.unice.fr-
Il y a évidemment plusieurs modes d’acquisition de connaissances à l’intérieur du champ scientifique ; ainsi l’observation peut être directe ou indirecte (à l’aide d’instruments de mesure), et souvent cette dernière porte en elle plus de possibilités et apporte souvent des connaissances plus profondes que l’observation directe.
Mais à chaque étape, on peut trouver ces différentes manières combinées de diverses façons dans les recherches et c’est ce qui en fait toute la richesse et la variété.
De même, chaque observation, chaque opération, est sujette à erreur mais - et c’est le point fondamental qui différencie nettement la science et sa méthode des autres domaines de connaissance24 et de leur démarche - toute erreur peut être corrigée. Ce qui nous montre que l’on peut connaître le monde, l’univers qui nous entoure, même si cela se fait et se fera encore de manière partielle, même si cela se fait et se fera encore graduellement dans le temps et, ce, même si cela se fait de manière imparfaite dans l’espace ou dans le temps.
La science n’est pas le meilleur mode d’acquisition de connaissances et de compréhension du monde ; la science n’est pas non plus le moins mauvais mode que nous puissions avoir. La science est tout simplement le seul mode de connaissance permettant de comprendre l’univers qui nous entoure. Des domaines, il en existe certes beaucoup mais magie, religion et pseudo-sciences ne sont pas des moyens de connaissance. La science est en fait tout simplement le seul domaine qui intègre un processus auto-correctif de découverte.
Une pseudoscience n’est pas simplement une ’non-science’ c’est-à-dire un domaine de connaissance qui ne correspondrait pas à des critères25 de scientificité reconnus, un domaine hors du champ scientifique ; c’est en fait un domaine qui, bien que a-scientifique est... présenté comme scientifique.
Il s’agit donc ici d’une fraude à l’appellation et, de la même façon que l’on n’accepterait pas que l’on nous présente un vin frisant la piquette comme un grand cru, il faut dénoncer de telles fraudes. Ce que l’astrophysicien Evry Schatzman a formulé clairement : si la malhonnêteté intellectuelle n’est pas un délit, il n’est ni interdit ni diffamatoire de la dénoncer.
En élargissant encore le propos, il faut signaler que la religion, la magie et les pseudosciences sont, si on désire leur accorder tout de même le statut de modes de connaissance, nettement moins efficaces et de portée nettement moins universelle que la science et la technologie puisqu’elles n’intègrent pas directement en elles-mêmes la recherche et ne possèdent pas de mécanismes auto-correctifs.
C’est d’ailleurs ce manque spécifique qui explique que religion, magie et pseudosciences n’ont que peu - pour ne pas dire en rien - modelé le monde actuel, le monde physique, dans lequel nous vivons26 ; monde qui doit, par contre, beaucoup à la science et la technologie.
- Si les épidémies de peste ont désormais presque disparu, on ne peut que difficilement supposer que les prières et les aspersions d’eau bénite y soient pour grand’ chose...
_ - La multiplication magiques des billets de banque réussie par le marabout local (en France et au XXIe siècle !) qui enferme du papier journal dans une marmite afin que la magie et les poudres de perlimpinpin opèrent n’a jamais mis en grand péril les banques. Alors qu’une simple manipulation subtile, par un jeune ’trader’ de la Société Générale, des possibilités que l’informatique nous a apportées...
_ - Si l’on peut voir et entendre à très grande distance un journaliste nous présenter en direct quelques informations fortes, ce n’est pas vraiment grâce au développement de nos extraordinaires pouvoirs-psi mis en évidence et sublimés par les longues et savantes recherches des parapsychologues et autres métapsychistes depuis près de deux siècles (ils n’ont, contrairement à leurs allégations, strictement rien trouvé). Par contre, les ondes hertziennes et la télévision, et en nettement moins de temps,...
Si un domaine ’a-scientifique’ ne pose aucun problème puisque un tel secteur de l’activité humaine ne relève pas des champs de recherche, les pseudosciences sont, comme l’a montré un collègue physicien27, potentiellement destructrices pour l’homme parce que :
- Elles présentent de simples spéculations, des données non contrôlées ou même inventées (et quelquefois délétères), comme des résultats de recherches scientifiques.
_ - Elles corrompent de ce fait l’approche scientifique et la méthodologie qui caractérise cette approche ; elles corrompent l’esprit de la science.
_ - Elles ’contaminent’ parfois des domaines scientifiques, en particulier les domaines jeunes, émergents, qui ne disposent pas encore d’une base de fondations suffisamment établies.
_ - Elles sont accessibles (et pour cause, elles doivent ’se vendre’) à des millions de personnes puisqu’elles ne demandent strictement aucun travail, faisant ainsi percevoir les sciences véritables comme ’élitistes’ puisque nécessitant un travail et une formation spécifique.
_ - Elles reçoivent le support de groupes de pression puissants (il suffit de penser à quelque secte bien établie pour se rendre compte de cette puissance) et un accueil chaleureux de la part de certains médias dits de masse qui ont un intérêt commun : que l’esprit critique de leurs adeptes ou auditeurs ne se développe pas.
Si la parapsychologie traite souvent - au premier degré - d’entités désincarnées comme les fantômes, les esprits ou le corps astral (ce qui en clair signifie qu’il s’agit aussi, sur ce domaine précis, d’une ’discipline’ sans sujet matériel), elle prétend également se consacrer à l’étude de prétendues aptitudes humaines dites paranormales, les fameux ’pouvoirs-psi’ et autres pouvoirs de PES (perception extra-sensorielle).
Et pourtant, il faudrait tout de même se rappeler que :
_ - La voyance (la ’précognition’) viole le principe de causalité qui implique très simplement qu’un effet ne peut se produire avant sa cause (le point le plus charmant est de constater que certains voyants, gourous ou parapsychologues n’hésitent pas à invoquer Ste Mécanique Quantique qui, selon eux, rendrait obsolète la causalité ! Quelques cours de physique seraient peut-être les bienvenus...).
_ - Sans même parler du fait qu’elle viole assez souvent le principe de conservation de l’énergie28, la psychokinèse viole aussi le postulat que l’esprit ne peut agir directement, sans intermédiaire, sur la matière29.
Mais, direz-vous, ce n’est qu’un postulat. Certes, mais raisonnons un peu et imaginons que ce postulat soit faux et, qu’en conséquence, l’hypothèse suivante ’l’esprit peut agir effectivement, directement et sans aucun support, sur la matière’ soit vraie. Alors, une des conséquences est qu’aucun expérimentateur - pas même un parapsychologue bien sûr - ne peut se fier à ses propres lectures sur ses propres instruments... puisqu’il peut interagir avec ! Et donc qu’aucune preuve - qu’elle soit dans le sens positif ou négatif, peu importe - de quelque pouvoir-psi que ce soit ne peut être apportée.
Après ces quelques réflexions générales sur la nature du raisonnement scientifique, la structure de son cheminement ’induction-déduction-rétroaction’ et ce qui différencie les domaines scientifiques des domaines a-scientifiques ou pseudo-scientifiques, il est temps de partager quelques données plus concrètes et plus divertissantes.
_ (...)
[Les données concrètes et divertissantes dont il est question forment les pages 42 à 57 de l’ouvrage ’L’Art du doute’ de Henri Broch dont est extrait le présent article ; ces données couvrent des sujets comme : la voyante Maud KRISTEN et le parapsychologue Yves LIGNON dans le reportage TV ’Capricorne Ascendant Sceptique’ diffusé sur Planète Future, le miracle de l’hostie sanglante de Bolsena au XIIIe siècle en Italie,...]
H.B.
Références :
24) Ces domaines constituent les ’champs cognitifs’ : secteurs de l’activité humaine qui visent à recueillir, diffuser ou utiliser des connaissances d’un certain type ; que ces connaissances soient vraies ou fausses, peu importe.
25) Cf. H. Broch ’Sciences, pseudosciences et Zététique’, article du Dictionnaire Encyclopédique Quillet Actuel 1994, pp. 184-190.
26) Je ne parle pas de comment nous y vivons car dans le ’comment’ interviennent évidemment des caractéristiques subjectives et, pour beaucoup d’êtres humains sur notre planète, en large partie religieuses.
27) Cf. Mario Bunge, ’Understanding the world’, Treatise on Basic Philosophy vol. 6, Ed. Reidel, Dordrecht 1983.
28) Essayez de déplacer à distance par le seul pouvoir de concentration de votre esprit - votre cerveau, un ’objet’ d’une puissance d’une dizaine de watts - par exemple un objet ayant une masse de 100 kg et de le soulever de 30 cm en une demi seconde...
29) Matière autre que celle de son propre corps évidemment ; il n’y a rien de paranormal à ce que nous puissions par notre ’pensée’ donner, par exemple, l’ordre à un muscle de se contracter et ainsi de lever notre bras.
Note : le présent texte est un extrait (pages 37 à 42) de l’ouvrage de Henri Broch ’L’Art du Douteou Comment s’affranchir du prêt-à-penser’, éditions Book-e-Book, Sophia Antipolis 2008. Pour plus d’information : contact@book-e-book.com - © éditions Book-e-Book, Sophia Antipolis 2008. infos - Université Côte d’Azur
Licence Française en Management de l’Université Nice Côte d’Azur - L’Europe de Com
Source : http://sites.unice.fr/site/broch/articles/HB_Acquisition_connaissances.html
Livre de Sylvain Laurens, « Militer pour la science. Les mouvements rationalistes en France » (1930-2005) par Jérôme Michalon
https://doi.org/10.4000/lectures.35258 - Publication commentée | Texte | Citation | Rédacteur
Pour citer cet article > Référence électronique : Jérôme Michalon, « Sylvain Laurens, Militer pour la science. Les mouvements rationalistes en France (1930-2005) », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, mis en ligne le 14 juin 2019, consulté le 08 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/lectures/35258 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lectures.35258
Sylvain Laurens, Militer pour la science. Les mouvements rationalistes en France (1930-2005), Paris, EHESS, coll. « En temps & lieux », 2019, 244 p., ISBN : 9782713227691. Informations - Vous pouvez commander cet ouvrage sur le site de notre partenaire Decitre - Droits d’auteur : © Lectures - Toute reproduction interdite sans autorisation explicite de la rédaction / Any replication is submitted to the authorization of the editors
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Entretien avec Sylvain Laurens : « Il est dommage qu’un certain rationalisme ne s’interroge plus sur ce qu’est la science » - Propos recueillis par David Larousserie - Publié le 25 janvier 2020 à 19h00 - Mis à jour le 28 janvier 2020 à 10h09 - Article réservé aux abonnés
Dans son livre « Militer pour la science », le sociologue analyse l’évolution du mouvement rationaliste depuis les années 1930, soulignant l’inflexion de certains courants vers la défense de l’innovation industrielle.
Sylvain Laurens est maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Son livre, Militer pour la science (Ed. de l’EHESS, 2019), retrace soixante-dix ans du mouvement rationaliste en France, dont l’évolution est aussi le miroir des transformations du monde de la recherche.
L’un des intérêts de votre livre est d’exposer qu’il y a eu plusieurs manières de défendre la science. Quelles en ont été les grandes étapes ?
Dans les années 1930, avec la création de l’Union rationaliste [UR], défendre la science ne consiste plus seulement à se définir par rapport aux Eglises ou aux croyances, comme antérieurement avec le mouvement de la libre-pensée. Un groupe de savants mène un combat pour que la science gagne son autonomie vis-à-vis du pouvoir économique et militaire, la science ayant été souvent associée aux horreurs de la première guerre mondiale (armes chimiques, sonars…). Les chercheurs estiment alors nécessaire de réfléchir à la manière de faire de la science et à leur position dans la société.
Comment définiriez-vous cela plus précisément ?
Cet engagement passe par la croyance que la science est utile à la société, retrouvant les idées plus anciennes associant positivement la science et le progrès. Il implique de défendre les principes de la raison dans l’espace public, autrement que par la seule vulgarisation ou la transmission des découvertes au grand public. Ces militants veulent porter eux-mêmes le discours sur leur métier.
Cela débouche sur la nécessité de construire un espace autonome pour la science, vis-à-vis de l’administration et de la politique, ce qui aboutira à la création d’une mutuelle pour chercheurs, d’un secrétariat à la recherche ou du CNRS, en 1939. Finalement, cette attitude ne sépare pas l’activité scientifique et l’envie de rendre service à la société. C’est donc aussi un humanisme politique. Il durera jusque dans les années 1950.
Comment évolue-t-il ?
Au départ, l’Union rationaliste, constituée de l’avant-garde de la science française, considérait que la science dépassait les clivages politiques. Elle rassemblait des savants d’origines variées, socialistes, communistes, libres-penseurs… Après la seconde guerre mondiale, le Parti communiste français [PCF] structurera l’association, sans toutefois en faire totalement un satellite. Le combat rationaliste a déjà un peu changé de sens par rapport à l’avant-guerre, mais reste dans l’épistémologie engagée. On y discute du nucléaire, du pacifisme et surtout de la responsabilité du savant face à ses productions.
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Un demi-siècle de combats contre les pseudo-sciences - Publié en ligne le 11 mars 2019 –Document ‘afis.org’ - AFIS - Croyance - Placebo - Pseudoscience – Extraits de présentation :
L’année 2018 est l’année des cinquante ans de l’Association française pour l’information scientifique. Fondée en 1968, elle plonge en réalité ses racines dans le travail de Michel Rouzé initié plusieurs années auparavant. Michel Rouzé : de la revue Diagrammes à l’Afis
Michel Rouzé, de son véritable nom Miecsejslaw Kokoczynski, est né à Paris en 1910. Après une formation en lettres classiques, il se tourne vers le journalisme militant. Membre des Étudiants socialistes, il adhère à la SFIO en 1934 puis au Parti socialiste ouvrier paysan de Marceau Pivert en 1938. À 27 ans, il est rédacteur en chef du journal Oran républicain, qu’il avait contribué à créer 1. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier et incarcéré à Troyes, mais réussit à se faire libérer en 1942 grâce à de faux papiers. Il rejoint alors la lutte clandestine qui le mène à Alger où, en 1943, il est chargé de relancer la publication du journal Alger républicain. De retour en France en 1948, il devient rédacteur en 2 chef-adjoint du quotidien d’inspiration communiste Ce soir que dirige Louis Aragon. Mais en 1953 Michel Rouzé « sent le soufre, et perd son poste de rédacteur en chef-adjoint » 3. Restant un temps membre du PCF auquel il avait adhéré, il s’en éloignera ensuite définitivement. Il va également s’éloigner du journalisme d’opinion pour évoluer vers la vulgarisation scientifique en créant la revue Diagrammes en 1957.
Diagrammes se présente sous la forme d’un mensuel de 90 pages, sans publicité. Chaque numéro est consacré à un grand thème, les dix dernières pages étant réservées à l’actualité scientifique. Quand Diagrammes cesse de paraître, Michel Rouzé crée l’Afis (alors Agence française d’information scientifique) et édite la revue qui s’appellera plus tard Science et pseudo-sciences et dont le premier numéro sortira en novembre 1968.
En même temps que son activité éditoriale à Diagrammes, Michel Rouzé fait partie d’un petit groupe autour de Victor Leduc qui, en 1966, fonde la revue Raison Présente, proche de l’Union rationaliste dont Rouzé était membre. Il y anime pendant trente ans une rubrique régulière intitulée « Autour de la science » où il « traitait avec compétence de l’actualité scientifique et […] faisait écho à des problèmes comme la défense de la recherche fondamentale, le décalage dramatique entre le progrès des connaissances et celui de l’organisation et des valeurs sociales ou l’éthique face aux nouvelles techniques médicales », sans oublier bien sûr « la dénonciation des supercheries à prétention scientifique dont il s’était fait le censeur vigilant » [1].
Ajoutons que, dans les années 1960 et 1970, Michel Rouzé a animé des émissions scientifiques à l’ORTF (la radio-télévision de l’époque) et présenté l’émission Regards sur la Science sur France Culture, qu’il a régulièrement collaboré à la revue Science & Vie et que, très attaché à l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI), il en fut longtemps le trésorier…..
Les pseudo-sciences
Les sujets relatifs aux pseudo-sciences sont plutôt rares dans les premiers numéros. Certes, le numéro 1 de novembre 1968 s’ouvre sur un long texte portant sur les soucoupes volantes, mais les articles traitant de l’irrationnel et des pseudo-sciences sont loin de constituer l’essentiel du contenu des Cahiers. C’est en mai 1972 qu’un très long éditorial dénonce les « fausses sciences et para-sciences ». Cela va marquer une inflexion majeure dans le contenu de la revue. Si les premiers numéros des Cahiers de l’agence française d’information scientifique étaient dans la droite lignée de la revue Diagrammes, à partir de 1972, les pseudo-sciences, en relation avec l’audience croissante d’un mouvement antiscience, prennent une place particulière 4.
Ce nouveau combat est envisagé avec, pour toile de fond, « la remise en cause des valeurs de base de la société industrielle auxquelles on associe, à tort ou à raison, le rationalisme et la science ». Michel Rouzé s’inscrit pleinement dans le courant qui appelle de ses vœux un « changement des structures sociales ». Mais pour lui, sans la science et la technologie, « les grandes mutations ne seront pas possibles, il leur faut à la fois un haut niveau économique et une approche des problèmes humains dans un esprit qui est celui de la connaissance rationnelle ». Et d’ajouter que ceux qui s’en prennent à la science « se trompent gravement de cible » parce que « l’esprit scientifique, en dernière analyse, est celui du libre examen et du refus de l’oppression » et « parce que la connaissance rationnelle des phénomènes, y compris la connaissance des lois qui régissent les actions humaines, est nécessaire à qui ne désespère pas d’un monde plus humain ».
Dans cet article que l’on pourrait qualifier de fondateur, Michel Rouzé passe en revue les principaux éléments de sa critique des pseudosciences. Il tente une définition de ce qu’il appelle « fausse science » et évoque « les facteurs psychosociologiques qui doivent être pris en compte » dans l’analyse. Il décrit l’histoire qui, au siècle des Lumières, a conduit au « divorce de droit » entre science et magie, mais pas au « divorce de fait » et rappelle que ce siècle des Lumières fut aussi « celui des illuminés ». Les faux savoirs ont perduré, et leur résurgence est, dans une large mesure, « une illusion d’optique ». Michel Rouzé dénonce également « la formidable résonance que prête aux fausses sciences l’essor des mass média comme la radio et la télévision, avec leurs énormes possibilités d’exploitation commerciale » 5.
À partir de cette date, les articles et dossiers sur les pseudo-sciences se succéderont pour occuper dans les années 1990 la place centrale de ce qui est alors devenu Science et pseudosciences. Ainsi, la revue sera très active pour dénoncer le mythe de la « mémoire de l’eau » propagée par un scientifique français, Jacques Benvéniste, convaincu d’avoir mis en évidence une caractéristique de l’eau qui lui fait garder le souvenir de molécules avec lesquelles elle a été en contact. L’expérience, menée en 1988 et financée par le laboratoire homéopathique Boiron, a été largement médiatisée (le 29 juin 1988, le journal Le Monde affirmait en première page : « Une découverte française pourrait bouleverser les fondements de la physique : la mémoire de l’eau »). Cette prétendue mémoire de l’eau qui, finalement, n’a jamais pu être mise en évidence, sert depuis lors de caution scientifique à la plausibilité de l’homéopathie et a été reprise sous une version encore plus improbable par le prix Nobel Luc Montagnier (un « prix Nobel qui s’égare » [3]).
C’est l’Afis et sa revue qui, en 2001, vont alerter sur la soutenance annoncée d’une thèse de sociologie par l’astrologue Élizabeth Teissier. Il ne s’agissait pas d’interdire à qui que ce soit de prétendre au grade de docteur en sociologie, mais de dénoncer le contenu d’un travail qui ne respectait aucun des critères académiques et relevait en réalité d’un mauvais plaidoyer en faveur de « preuves irréfutables » de la « science des astres ». Pour ce faire, l’Afis a pris l’initiative de soumettre le texte intégral de la thèse, pour analyse (qui a été publiée par Science et pseudosciences [4]), à un groupe d’experts de diverses disciplines, sociologues, physiciens, astrophysiciens, philosophes… Les arguments produits, mais aussi le simple esprit critique, auraient dû suffire aux membres du jury pour identifier la réalité scientifique. Plus profondément, cette soutenance a révélé une crise toujours présente dans le monde de la sociologie universitaire [5].
Les pseudo-sciences fournissent également un matériau très pédagogique permettant d’expliciter la démarche scientifique et la manière dont l’esprit critique doit s’exercer. En science, il faut d’abord questionner la réalité : « assurons-nous bien du fait avant que de nous inquiéter de la cause » recommandait déjà Fontenelle en 1686 [6]. L’établissement des faits ne relève pas de l’opinion, de l’impression ou de la conviction, mais de l’expérience rigoureuse. C’est ainsi que la médecine scientifique a affiné ses procédures pour empêcher la subjectivité de chacun des protagonistes d’interférer dans cette mise à jour des faits : ce sont les « essais cliniques randomisés en double aveugle contre placebo » [7]. La production scientifique se construit ensuite par accumulation de preuves, par confirmations et réfutations. La quasi-totalité des pseudo-sciences ne passe pas cette première étape : inutile alors de chercher des explications à des faits non établis. Soulignons par ailleurs que leurs allégations, souvent, sont en contradiction avec des théories scientifiques bien établies. Avec l’homéopathie, c’est toute la chimie actuelle qui se trouverait invalidée, incapable d’expliquer un effet en l’absence des molécules censées le produire ; avec l’astrologie, c’est le ciel connu des astronomes qui se trouve remis en cause. Bien entendu, si les faits allégués étaient établis, la science devrait les expliquer, quitte à remettre en cause tout ou partie de nos connaissances acquises. Mais on en est loin.
En appeler à l’esprit critique et rappeler les connaissances scientifiques sur un sujet donné (l’homéopathie, l’astrologie, la psychanalyse, la voyance) n’implique aucun jugement de valeur sur la pratique personnelle de chacun et ne suggère pas non plus une quelconque demande d’interdiction. Cette attitude a toujours été constante dans les propos de l’Afis et de sa revue. Mais dès lors que la promotion de ces croyances a des conséquences négatives en dehors de la sphère privée, il importe de les analyser et les dénoncer…..
Source ce l’article complet : https://www.afis.org/Un-demi-siecle-de-combats-contre-les-pseudo-sciences
Consulter pour actualiser … > Afis Science - Association française pour l’information ... https://www.pseudo-sciences.org
Philosophie - La politique de la raison par Jérôme Lamy - > Juillet 2019, page 26– Document ‘monde-diplomatique.fr’
Livre : 1èrede couverture « Militer pour la science »
Inaugurant ses leçons au Collège de France, le sociologue Pierre Bourdieu avançait que « la science sociale peut rendre raison du progrès paradoxal d’une raison de part en part historique et pourtant irréductible à l’histoire (1) ». Deux ouvrages récents explorent cette tension fondatrice. Sylvain Laurens a composé, dans un livre très novateur, une sociologie historique des « mouvements rationalistes en France » des années 1930 à nos jours (2). Chaque époque a formé le contexte spécifique d’une expression possible de la rationalité. L’entre-deux-guerres constitue le moment d’émergence de l’Union rationaliste (UR), héritière des combats intellectuels dreyfusards, très vite confrontée à la « montée du fascisme ». Dans la période d’après-guerre, et bien que l’UR ne soit pas organiquement liée au Parti communiste français (PCF), elle n’en constitue pas moins une position de repli pour de nombreux savants en dissidence de l’orthodoxie du parti. La crise engendrée par le soutien obligé aux thèses irrationnelles du biologiste stalinien Trofim Lyssenko, qui cherchait à concilier théorie génétique et science prolétaire, ouvre un front d’opposition durable aux tentatives d’arraisonnement de la raison par les intérêts politiques.
L’UR devient, dans les années 1950, un « lieu neutre rationaliste » offrant des possibilités d’expression aux savants communisants en quasi-rupture avec le PCF souhaitant maintenir leur autonomie — la revue Raison présente est fondée en 1966. La lutte contre les pseudo-sciences va s’imposer comme le plus petit dénominateur commun, et, à ces fins, le journaliste Michel Rouzé crée et alimente l’Agence française pour l’information scientifique (AFIS) en 1968. Peu à peu, cependant, le mouvement rationaliste (notamment dans sa composante relevant de la zététique (3)) s’organise autour de la défense de l’« innovation industrielle ». Pour la période 1990-2005, Sylvain Laurens parle à juste titre du « triomphe d’une épistémologie de marché » qui signale à la fois une transformation forte de la sociologie des militants (désormais plus proches du monde de l’ingénierie) et une forme de dépolitisation.
Livre 1èrede couverture « Concepts er réalités »
Si la raison est l’enjeu de reconfigurations militantes, c’est aussi parce qu’elle est prise dans des débats épistémologiques particulièrement vifs au sein de la discipline philosophique. Ferhat Taylan consacre un bref et stimulant ouvrage, véritable cartographie des positions, au lignage de l’épistémologie historique qui, d’Émile Meyerson à Michel Foucault, n’a cessé d’interroger la formation des concepts et les processus de rationalisation (4). Deux grandes options ont organisé les discussions autour de la possibilité d’historiciser les concepts scientifiques. La première relie Meyerson (1859-1933), Hélène Metzger (1889-1944) et Foucault (1926-1984) ; elle se concentre sur une « anthropologie générale de la connaissance » qui suppose une certaine continuité entre la rationalité savante et la rationalité ordinaire. La seconde, autour de Jean Cavaillès (1903-1944), Gaston Bachelard (1884-1962) et Georges Canguilhem (1904-1995), vise plutôt une « histoire des concepts scientifiques » en traçant les points de « rupture avec la connaissance commune ». L’articulation au politique s’opère d’une manière très originale chez Canguilhem, qui considère l’émergence historique d’un concept comme la nécessité simultanément politique et scientifique de comprendre et d’expliquer une portion spécifique du réel. Chez Foucault, ce sont les « rationalités pratiques » qui permettent à la fois d’interroger l’économie de la preuve (le vrai et le faux) et les manières concrètes d’opérer dans le monde.
La vitalité éditoriale autour de la rationalité — qu’il s’agisse des pratiques militantes ou des réflexions philosophiques — signale l’intérêt contemporain pour une question politiquement et scientifiquement cruciale.
Jérôme Lamy
(1) Pierre Bourdieu, Leçon sur la leçon, Paris, Éditions de Minuit, 1982.
(2) Sylvain Laurens, Militer pour la science. Les mouvements rationalistes en France (1930-2005), Éditions de l’EHESS, Paris, 2019, 244 pages, 21 euros.
(3) La zététique est l’étude rationnelle des phénomènes présentés comme paranormaux, et des pseudosciences. Elle se réclame du scepticisme scientifique.
(4) Ferhat Taylan, Concepts et rationalités. Héritages de l’épistémologie historique, de Meyerson à Foucault, Éditions Matériologiques, Paris, 2018, 158 pages, 17 euros.
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Source : https://www.monde-diplomatique.fr/2019/07/LAMY/60031
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’La connaissance consiste à comprendre la preuve qui établit le fait,
non dans la croyance que c’est un fait’ - C. Spraling
Introduction
Le prestige et l’influence de la science en ce siècle est telle que très peu de domaines, hormis la religion ou les arts, ne peuvent se permettre de paraître ouvertement comme non scientifique. C’est pourquoi, beaucoup d’efforts sont faits, chez ceux auxquels il manque les caractéristiques essentielles d’une science, pour masquer ces défauts dans le but de rehausser leurs statuts économique, social et politique. Tandis que ces pseudosciences s’agitent à vouloir ressembler aux sciences véritables, un examen minutieux de leurs contenus, méthodes et attitudes révèlent en fait qu’il s’agit de pures parodies.
Les fondements de la plupart des pseudosciences sont décelables en ce qu’ils proviennent d’anciennes croyances magiques, mais leurs dévots sous-évaluent cet état de faits en même temps qu’ils essayent d’adopter les apparences extérieures de la rigueur scientifique. Une analyse des perspectives et des pratiques de ces ’poseurs’ scientifiques permet d’exposer une vision mystique du monde dans un jargon résonnant scientifique. Les pseudosciences se caractérisent par leurs ’découvertes’ non reproductibles prétendument causées par des forces non mesurables et indécelables par les méthodes scientifiques conventionnelles. Les échecs répétés des critiques à valider leurs déclarations sont fréquemment expédiées par l’assertion auto-validante et circulaire selon laquelle des résultats ne sont obtenus que par ceux qui partagent des croyances pseudoscientifiques identiques et leurs compétences secrètes. Avant de considérer quelques exemples et critères afin de distinguer les pseudosciences de la véritable science, quelques définitions s’imposent.
LA SCIENCE :
La science est la connaissance systématisée fruit de l’observation et de l’expérimentation. Ainsi, cela ne concerne que les phénomènes pouvant être examinés empiriquement. Contrairement à l’opinion populaire, il ne s’agit pas d’un fourre-tout de faits immuables, mais plutôt d’un moyen de poser des questions et d’évaluer les différentes réponses possibles. L’objectif est de décrire la composition de l’univers physique et les principes sous-jacents qui en gouvernent les activités. Dans ce processus, les scientifiques tentent de s’accorder sur un ensemble limité de constituants se combinant produisant la complexité naturelle du monde et d’en faire ressortir un ensemble de lois, décrivant les interactions parmi tous ces composants.
Les observations scientifiques sont ensuite exécutées sous des conditions contrôlées, dans le but de minimiser l’impact des biais et des attentes personnelles des chercheurs tout autant que pour se protéger des influences aléatoires de l’environnement. L’accessibilité au public des méthodes et des découvertes, ainsi que les évaluations sceptiques des résultats, sont une des exigences primordiales dans la communauté scientifique. Des expériences uniques, menées une seule fois, ne permettent pratiquement jamais d’instaurer un débat scientifique significatif, c’est la quantité de preuves au sein des chercheurs dans un domaine donné (qui doivent être capables de reproduire les découvertes des autres) qui détermine l’acceptation de tout phénomène donné
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En respectant cet examen discipliné du monde naturel, les scientifiques tentent de partir d’observations particulières pour formuler des lois générales. En établissant ces relations légitimes, et en détenant un corps de données fiables et valables, ils les organisent en des théories testables afin d’expliquer les faits et, si possible, de prédire de nouveaux phénomènes qui ne seraient pas apparus comme évidents sans cela. En élargissant leurs théories, les scientifiques espèrent étendre leur possibilité d’exploration afin de couvrir d’autres phénomènes dans le domaine considéré.
Le paléontologiste Stephen J. Gould définit une loi scientifique ou ’naturelle’ comme ’une généralisation confirmée de façon si écrasante par l’observation, qu’il serait pervers d’en différer l’assentiment provisoire’, notons l’insertion par Gould du mot ’provisoire’. En cela, il semblait accentuer sur le fait que tandis que les lois couramment acceptées sont les hypothèses les mieux confirmées que nous ayons pour le moment, elles sont toujours sujettes à révision si des outils ou des méthodes plus perfectionnés permettent de provoquer de nouvelles découvertes. La même révision est tout aussi applicable aux théories scientifiques. C’est cet aspect ’auto-correcteur’ qui distingue peut-être le plus les sciences des doctrines religieuses et des pseudosciences. Ces dernières sont plus enclines à conserver religieusement (c’est le mot !) leurs explications dans des dogmes stagnants immunisés à toute révision qui serait provoquée par de nouvelles découvertes. Les sciences actives sont constamment dans un état de changements possibles (et modifiables).
LA PSEUDOSCIENCE :
Les pseudosciences sont les domaines qui essayent de s’approprier le prestige des sciences reconnues, d’en copier les attributs et protocoles visibles, mais sans respecter les standards de pratique et de vérification des domaines véritables auxquels ils cherchent à ressembler ou qu’ils tentent de copier. Les pseudosciences ne donnent pas d’importance au débat ni à la critique et ne font rarement preuve d’un ferment intellectuel et ne présentent pas de progrès véritables. Leurs explications sont habituellement contredites par la connaissance scientifique établie et leurs propres découvertes supportent rarement un examen minutieux venant des critiques. Les principes ou lois scientifiques connus, que les pseudosciences ou les déclarations paranormales violent régulièrement, sont les lois de la thermodynamique (notamment l’entropie), les lois de la conservation de l’énergie, ceux de la causalité, les dernières données en ce qui concerne les neurosciences, la psychologie, etc... A l’inverse, ils évoqueront des pouvoirs extraordinaires, des capacités nouvelles ou des éléments indétectables et inconnus.
LA TECHNOLOGIE :
Les technologies sont les processus qui utilisent la connaissance, tirant son origine de la recherche, sous une forme appliquée, voire commerciale. Par exemple, la médecine est une application de la science biologique, l’ingénierie mécanique utilise les principes de la physique mécanique pour créer des machines utiles, des structures, etc., l’empreinte génétique identifie les individus en ayant recours aux principes de la diversité génétique, elle-même découverte de la biologie moléculaire, et la psychologie comportementale utilise la connaissance des mécanismes cognitifs découverts en psychologie expérimentale.
Beaucoup des détracteurs, qui déclarent détester la science, sont en fait plutôt hostiles à l’utilisation de technologies particulières nuisibles pour les individus et l’environnement. Tandis que les scientifiques ne peuvent pas toujours prévoir ni contrôler les applications potentielles de la connaissance qu’ils produisent, ni être aussi vigilants ou écoutés comme ils aimeraient l’être (ou devraient l’être) lorsqu’ils s’opposent à certaines utilisations dangereuses fruit de leur fondamentaux. Peu de pseudosciences sont réellement devenues de véritables pseudo-technologies, i.e. des entreprises commerciales exploitées par des colporteurs qui trompent les consommateurs en leur faisant croire que leurs produits sont issus de la connaissance scientifique. Souvent, les recherches que ces charlatans citent, et auxquelles il se réfèrent pour cautionner leur camelote, sont valides en elles-mêmes mais leurs rapports aux articles vendus est dénaturé et surévalué dans le but de passer outre la résistance de l’acheteur. D’un point de vue général, toute ’recherche’ les soutenant, faite par ces distributeurs ou leurs associés, montre qu’elle est en fait sérieusement défectueuse.
Les vendeurs de pilules ou lotions miracles contre la chute des cheveux, ou les escrocs du régime voire de la santé, sont les spécialistes des déclarations comme quoi leurs produits sont issus des dernières découvertes scientifiques du moment. Le but étant, bien entendu, que cette affiliation injustifiée apaise le scepticisme du client. Cette sorte de ’somnifère’ est souvent nécessaire parce que sinon les arguments de ventes contiendraient plutôt des promesses extravagantes qu’aucun expert digne de ce nom n’oserait faire, déclarations que tout un chacun un tant soi peu raisonnable recevrait d’une manière plus suspecte. Même si les résultats promis seront loin d’être au rendez-vous, et les conclusions tirées à partir de recherches sont travesties et complètement erronées, le prospect est si séduit que l’espoir d’un résultat dépassera facilement toute capacité de raisonnement.
Les pseudo-scientifiques utilisent habituellement un certain nombre de stratagèmes rhétoriques pour plaider leur cause. Ces manoeuvres de vendeurs sont bien connues des psychologues sociaux spécialisés dans les techniques de persuasion. La fausse science prospère sur le marché en vendant de faux espoirs, habituellement en exploitant la croyance naïve que quelqu’un, quelque part, aurait compris comment tout obtenir pour rien. Les manipulateurs ingénieux prospèrent sur l’assertion confortable, mais douteuse, que toutes les contraintes et limites physiques sur l’accomplissement de l’être humain ne sont que des conventions, uniquement applicables aux personnes si peu imaginatives qu’elles y croient encore. Des déclarations de cet acabit auront de grandes chances de ressortir toutes les fois que des techniques prouvées empiriquement n’offrent pas de chemin rapide et facile vers une fin ardemment désirée. Les consommateurs potentiels doivent toujours garder à l’esprit que si quelque-chose semble trop beau pour être vrai, et bien ça l’est probablement….
A lire :
- Pseudosciences & postmodernisme Alan Sokal.
- La Souris truquée. Enquête sur la fraude scientifique. William Broad, Nicholas Wade.
- L’imposture scientifique en 10 leçons. Michel de Pracontal.
- Why People Believe Weird Things : Pseudoscience, Superstition, and Other Confusion. Michael Shermer.
- Philosophie, mythologie et pseudo-science : Wittgenstein lecteur de Freud. Jacques Bouveresse.
- Racisme, science et pseudo-science de science et pseudo-science, Colloque Racisme
- Toutes les nouvelles de la Pseudoscience.
Scepticisme et esprit critique en Santé, médecine, paranormal ...
Les Charlatans - Signé Local
Source : https://www.charlatans.info/pseudoscience/
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Introduction d’un article Wikipédia sur le Charlatanisme
Illustration - Pietro Longhi, Le Charlatan, 1757.
Le charlatanisme est la promotion de pratiques médicales frauduleuses ou ignorantes. En France, le charlatanisme est défini dans le code de déontologie médicale comme le fait pour un médecin de « proposer à des malades des remèdes illusoires ou insuffisamment éprouvés en les présentant comme salutaires ou sans danger1. »
Un charlatan est une personne « prétendant de manière frauduleuse ou par ignorance disposer de compétences médicales » ou « une personne qui prétend, professionnellement ou publiquement, posséder des compétences, des connaissances, des qualifications qu’elle ne possède pas2 ». Ce peut être un vendeur de poudre de perlimpinpin. De manière plus générale, le charlatan pratique l’imposture, ou un jeu de dupes envers autrui, grâce à des trucages, des déformations de la réalité (par exemple via l’exploitation de biais cognitifs), ou des falsifications, en vue de gagner sa confiance, généralement pour obtenir de l’argent ou tout autre avantage.
Les éléments communs du charlatanisme comprennent des diagnostics douteux, ainsi que des traitements non testés, à l’efficacité non avérée, ou réfutés, en particulier pour les maladies graves telles que le cancer. Le charlatanisme est souvent décrit comme une fraude dans le domaine médical avec la caractéristique saillante d’une promotion agressive3.
Outre les problèmes éthiques liés aux avantages prometteurs qui ne peuvent raisonnablement s’obtenir, le charlatanisme comprend également le risque que les patients choisissent de renoncer à des traitements susceptibles de les guérir, au profit de traitements inefficaces administrés par le charlatan4,5,6. Ces renoncements impliquent des retards de soins qui peuvent aller jusqu’à causer la mort des patients 7.
Source de l’article complet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlatanisme
Différencier science et pseudoscience : pas si simple ! - 21 septembre 2020, 21:17 CEST – Auteur : Olivier Sartenaer* (photo) - Document ‘theconversation.com’
* Chercheur en communication et vulgarisation scientifiques (FNRS-ULB) / Chargé de cours en épistémologie (UC Louvain), Université catholique de Louvain –
Déclaration d’intérêts : Olivier Sartenaer a reçu un financement du Fonds ISDT Wernaers (géré par le FNRS) dans le cadre de sa bourse bisannuelle de spécialisation en communication et vulgarisation scientifiques.
Partenaires :
AUF (Agence Universitaire de la Francophonie)AUF (Agence Universitaire de la Francophonie) apporte un financement en tant que membre adhérent de The Conversation FR. Voir les partenaires de The Conversation France
Photo - Chimistes observant des solutions photoluminescentes. Science in HD / Unsplash
S’il est un enjeu crucial pour l’épanouissement de nos démocraties, c’est bien celui de la lutte contre la désinformation. Dans le contexte particulier de problématiques de nature scientifique – comme le coronavirus, la vaccination ou le réchauffement climatique –, une telle lutte ne peut prendre corps qu’au départ d’un prérequis essentiel : il importe que chacun soit en mesure d’opérer une distinction entre énoncés scientifiques (aux degrés de fiabilité divers) et énoncés pseudoscientifiques (ou, plus généralement, non scientifiques).
Une telle faculté ne peut toutefois pas s’exercer « à vide », dans la mesure où il serait douteux que les êtres humains soient dotés d’une boussole mentale innée pour jauger du degré de scientificité des énoncés qu’ils rencontrent. Débusquer la pseudoscience exige a minima une idée préalable quant à la nature de ces traits qui seraient caractéristiques de la science. Sans aller jusqu’à devoir répondre à l’épineuse question « qu’est-ce que la science ? », il est évident que toute identification d’infox pseudoscientifiques se doit d’être articulée à un ensemble de critères de scientificité plus ou moins formels.
Mais quels sont ces critères ? Fort à propos, l’épistémologie – cette branche de la philosophie dédiée à l’analyse des déterminants d’une connaissance fiable – se révèle ici un réservoir de ressources utiles. La distinction entre sciences et pseudosciences y a en effet été abordée de longue date, et continue d’ailleurs de mobiliser les énergies. Cela étant, les travaux des épistémologues ne diffusent que rarement en dehors de certains cercles d’initiés, si ce n’est de manière distordue ou caricaturale (souvent sous la forme d’une dogmatisation de travaux – tels ceux de Popper ou Kuhn – présentés comme indépassables).
La présente contribution entend remédier à ce problème. Il y est question de présenter, critiquer et dépasser les compréhensions folkloriques de ce qui permettrait d’opérer une séparation entre sciences et pseudosciences.
Un point de départ hasardeux : la certitude
On pourrait certes retracer l’histoire de la démarcation entre science et non-science à la naissance même de la pensée philosophique. On peut toutefois se contenter ici d’évoquer, à titre de point de départ, le critère envisagé par les fondateurs de la science moderne (tels Descartes, Galilée, Newton ou Leibniz). En substance, sont à leurs yeux scientifiques ces énoncés qui se révèlent certains. En creux, toute affirmation incertaine, qu’elle soit religieuse, morale ou politique, ressortit au registre de la simple opinion.
Illustration - Sculpture représentant Galilée. PxHere, CC BY
Si le contexte historique au sein duquel un tel critère a été initialement envisagé rend la raison d’être de ce critère fort compréhensible, il n’en demeure pas moins que l’association opérée entre science et certitude, relève du non-sens épistémologique. Dès le XIXe siècle – en capitalisant sur des travaux plus anciens, dont ceux de Hume –, le fait qu’aucune affirmation ne puisse en réalité prétendre à la certitude est reconnu et intégré aux épistémologies ultérieures, alors qualifiées de « faillibilistes ». À l’aune de celles-ci, la certitude est, au mieux, un idéal régulateur. La connaissance infaillible, à tout jamais à l’abri de la révision, relève du fantasme.
Si le faillibilisme de la connaissance est établi, il rend néanmoins mal à l’aise, dans la mesure où il pose un défi de taille pour la science. Si la certitude ne constitue pas cette frontière entre science et opinion, qu’est-ce qui pourrait remplir ce rôle ? C’est à ce stade précoce de la réflexion que s’insinue déjà le spectre de deux menaces dont on prend aujourd’hui la mesure des possibles dérives, à savoir le scepticisme radical d’un « puisque la certitude n’existe pas, rien ne peut être connu ! », et le relativisme stérile d’un « puisque la certitude n’existe pas, tout n’est qu’opinion (et toutes les opinions se valent) ! »
Une alternative « hype » mais inefficace : la méthode
Dissoudre ces menaces requiert de penser la spécificité de la science d’une manière autre que par le biais de la certitude. Dès le XIXe siècle, une première proposition est avancée, notamment par des savants comme Comte, Helmholtz ou Mach : ce qui fait la science, c’est sa méthode. Plus spécifiquement, la méthode scientifique serait cette démarche qui délivre les connaissances, certes non certaines, mais les plus fiables qui soient.
Cette approche, aujourd’hui encore attractive dans certains cercles (par exemple chez les zététiciens), fut cependant contestée dès les débuts du XXe siècle, au point qu’il est aujourd’hui généralement admis qu’il n’existe pas de méthode universelle et anhistorique qui serait caractéristique de la science seule, une réalité épistémologique qui peine étrangement à être intégrée dans les cursus scientifiques.
Un changement de perspective avorté : la testabilité
Face à ce nouvel échec, c’est le célèbre mouvement néopositiviste né à Vienne – depuis Schlick et Carnap jusqu’aux prémisses d’une dissidence avec Popper – qui s’approprie et reconfigure la question de la démarcation.
En lieu et place de la certitude – inaccessible – ou de la méthode – vague ou indéfinissable –, la scientificité de la science se fonde alors essentiellement sur sa testabilité (empirique), qu’elle soit conçue d’abord comme vérifiabilité ou, plus tard, comme falsifiabilité. Mais ici encore, l’entreprise rate sa cible. Au-delà de verdicts erronés portés sur des cas non litigieux – par exemple des énoncés astrologiques jugés scientifiques, car empiriquement testables –, le défaut majeur du revirement néopositiviste fut certainement de déconnecter la scientificité des énoncés de ce qui devrait en toute logique précisément leur conférer cette scientificité, à savoir leur justification (ce qui concourt à rendre ces énoncés fiables).
D’une cacophonie de critères à la disqualification du problème
Le néopositivisme tombé, la seconde moitié du XXe siècle fut riche en propositions diverses pour (enfin) répondre au problème de la démarcation. Un énoncé sera par exemple considéré comme scientifique aussitôt qu’il sera correctement testé (et non seulement testable), reproductible, fécond ou qu’il ajoutera une connaissance dans un processus de progrès cumulatif. Toutes ces approches, et de nombreuses autres qu’il n’est pas loisible de recenser ici, se heurtent en réalité à un problème commun : elles qualifient irrémédiablement certains énoncés non scientifiques tout en en disqualifiant certains autres pourtant assurément scientifiques.
Face à une véritable cacophonie de critères en bataille, une attitude déflationniste ne manqua pas d’apparaître vers la fin du XXe siècle, convergeant à considérer toute la problématique de la démarcation comme un pseudo-problème. Les échecs successifs à mettre le doigt sur ce qui distinguerait la science des pseudosciences ne seraient-ils pas le signe qu’il n’y aurait en réalité rien à trouver sur lequel mettre le doigt ?
Vers une démarcation lucide
À l’heure des ‘infodémies’ et des ravages humains qu’elles suscitent, il serait moralement hasardeux de renoncer ainsi à séparer la science de ses ersatz. Cela étant, ne pas intégrer le constat d’échec des générations passées à solutionner le problème de la démarcation serait faire preuve d’un manque criant d’humilité épistémologique. Comment donc sortir de cette impasse ? Comme souvent en philosophie : en faisant un pas en arrière afin de reconsidérer la manière dont le problème a été initialement posé.
Précisément, il est une approche contemporaine qui, opérant un tel pas, enjoint à considérer que la frontière entre sciences et pseudosciences ne doit pas être conçue sur le modèle jusque-là recherché, à savoir celui d’une séparation nette, appelant à une solution au problème de la démarcation qui aurait la forme de l’identification de critères nécessaires et suffisants pour qualifier, sans ambiguïté aucune, tout énoncé de scientifique ou de non scientifique. Plutôt, il est ici question de reconnaître une certaine « zone grise » entre la science mûre (p. ex. l’astronomie) et la pseudoscience avérée (p. ex. la radiesthésie), zone où se côtoient et se confondent certaines pratiques scientifiques encore immatures ou « en gestation » (comme certaines branches des sciences forensiques ou psychologiques ?)
Mais comment opérer une démarcation utile dans ce contexte ? Non plus à l’aune de critères absolus et décontextualisés – sous la forme de péremptoires « ce qui fait la science, c’est X » –, mais plutôt au regard d’une check-list de marqueurs de scientificité face à laquelle chaque pratique envisagée se verrait assignée un score en vertu d’une pondération préétablie. Et c’est là toute la force de l’approche : elle autorise à jeter un regard positif sur l’histoire – certes de prime abord déprimante – des tentatives avortées de démarcation. Si celles-ci échouaient en effet à établir une distinction nette entre science et non-science, elles furent aussi de brillantes réussites au regard de l’objectif, plus modeste, d’identifier de bons indicateurs (ni isolément nécessaires ni conjointement suffisants) de scientificité. À cet égard, si l’astronomie se voit considérée comme une science, et la radiesthésie une pseudoscience, ce sera ici en vertu du fait que la première, mais pas la seconde, obtiendrait un score de scientificité important (mais non nécessairement maximal) au regard d’une liste de marqueurs comprenant certainement la falsifiabilité, la reproductibilité, l’aspect cumulatif, la fécondité, etc.
La frontière entre sciences et pseudosciences n’est certes pas une ligne claire et fixe. Mais elle n’est pas non plus inexistante ou seulement « subjective ». Bien que parfois floue et fuyante, n’autorisant pas toujours à cataloguer sans ambiguïté certains cas limites inévitables dans une entreprise scientifique riche, dynamique et diversifiée, elle s’articule à des marqueurs robustes que des générations d’épistémologues se sont donné pour mission d’identifier. De cet héritage reste à faire bon usage.
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Source : https://theconversation.com/differencier-science-et-pseudoscience-pas-si-simple-142736
ADDENDA sur le livre « La Raison ou les dieux », du professeur de philosophie Pierre Bouretz
Livre de Pierre Bouretz : La raison ou les dieux - Publié le 13 février 2021 par Thibaut Gress - Collection NRF Essais, Gallimard - Parution : 11-02-2021 - Enregistrer au format pdf
Dans son précédent ouvrage, ‘Lumières du Moyen Âge ‘ (2015), Pierre Bouretz rouvrait à nouveaux frais un dossier capital pour l’histoire occidentale : les relations entre philosophie et théologie.
‘La raison ou les dieux’ s’ancre dans l’Antiquité tardive « néoplatonicienne », souvent décrite à grands traits comme celle d’un retour à Platon, d’une « divinisation » de celui-ci et d’un tournant « théologique » du rationalisme grec. Est-ce à dire que ce moment fut celui d’un choix entre la raison et les dieux ?
Platon déjà voyait chez les Barbares des formes de sagesses supérieures à celle des Grecs. Plutarque pouvait sans embarras servir Apollon dans son temple de Delphes, admirer Isis et cultiver le platonisme. Jusqu’à la fin de l’Antiquité, les plus grandes figures de la philosophie se nourrirent de théologies allogènes. Mais le rapport de ces philosophes à leurs dieux nous demeure mystérieux. Plus mystérieuse encore, une affaire inaugurée dans la génération des successeurs de Plotin par Porphyre et Jamblique, sous couvert d’une fiction égyptienne et autour d’un mot neuf : celui de « théurgie ». Fallait-il compléter la vie théorétique par un rapport actif avec les dieux ? Était-il question de les soumettre au bon vouloir des hommes ? Des pratiques étranges et venues d’ailleurs étaient-elles autre chose qu’une forme de la magie depuis toujours condamnée par les philosophes ?
Pierre Bouretz construit une vaste enquête au travers de laquelle on découvre Plotin combattant les gnostiques, Porphyre ferraillant contre les chrétiens, les derniers philosophes platoniciens en quête de vestiges des dieux anciens. Il remonte à l’origine de leur admiration pour les « sagesses barbares », décrit l’entrée dans l’imaginaire des Grecs de Mages disciples de Zoroastre, de théurges chaldéens et d’Hermès Trismégiste, interroge leurs visions concurrentes de la « voie qui mène au bonheur ». Il montre enfin qu’après une éclipse d’un millénaire environ, cette histoire se rejouerait dans des conditions nouvelles à la Renaissance.
608 pages, 140 x 225 mm - Achevé d’imprimer : 01-01-2021Genre : Essais Catégorie > Sous-catégorie : Connaissance > Philosophie, sciences cognitives - Époque : XXe-XXIe siècle - ISBN : 9782070179800 – Gencode : 9782070179800 – Code distributeur : A17980
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Thibaut Gress View posts by Thibaut Gress- Ancien élève de l’ENS Lyon, agrégé et docteur en Philosophie, Thibaut Gress est professeur de Philosophie en Première Supérieure au lycée Blomet. Spécialiste de Descartes, il a publié ‘Apprendre à philosopher avec Descartes’ (Ellipses), Descartes et la précarité du monde (CNRS-Editions), Descartes, admiration et sensibilité (PUF), Leçons sur les Méditations Métaphysiques (Ellipses) ainsi que le Dictionnaire Descartes (Ellipses). Il a également dirigé un collectif, Cheminer avec Descartes (Classiques Garnier). Il est par ailleurs l’auteur d’une étude de philosophie de l’art consacrée à la peinture renaissante italienne, L’œil et l’intelligible (Kimé), et a publié avec Paul Mirault une histoire des intelligences extraterrestres en philosophie, La philosophie au risque de l’intelligence extraterrestre (Vrin). Enfin, il a publié six volumes de balades philosophiques sur les traces des philosophes à Paris, Balades philosophiques (Ipagine).
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Friedrich Georg Jünger : La perfection de la technique
Source : http://www.actu-philosophia.com/pierre-bouretz-la-raison-ou-les-dieux/
Livre - « La Raison ou les dieux », de Pierre Bouretz : dans l’intimité du divin - Par Nicolas Weill - Publié le 03 mars 2021 à 16h00 - Document ‘lemonde.fr’ - Article réservé aux abonnés
Dans un nouvel essai magistral, le philosophe Pierre Bouretz s’intéresse aux Grecs de l’Antiquité tardive pour brouiller les frontières convenues entre pensée rationnelle et pratiques religieuses.
Détail de la fresque de la maison des Vettii, à Pompéi, représentant Apollon et le serpent Python.
Reproduction - Détail de la fresque de la maison des Vettii, à Pompéi en Italie,, représentant Apollon et le serpent Python. GIANNI DAGLI ORTI/AURIMAGES
Livre - « La Raison ou les dieux », de Pierre Bouretz, Gallimard, « NRF Essais », 606 p., 30 €, numérique 22 €.
Parce que la philosophie se trouve de plus en plus mobilisée en étendard face à un religieux invasif ou agressif, et parce qu’elle prend aujourd’hui les traits d’une quasi-religion laïque, un ouvrage comme celui de Pierre Bouretz brouille des pistes trop tracées. Ne montre-t-il pas ces rationalistes de l’Antiquité tardive qu’on appelle, depuis le XIXe siècle, les « néoplatoniciens », fréquenter les temples d’Isis ? Et l’un de ces héritiers de Platon et du paganisme, Proclus (412-485), se lever en pleine nuit pour entonner des hymnes à la Lune ?
Le grand mérite de La Raison ou les dieux ne tient pas seulement à ce qu’il découple la philosophie de l’athéisme. Il interroge surtout la prétendue affinité élective de celle-ci avec le seul monothéisme. Oui, la raison a pu s’accommoder de la théologie païenne. Même si l’auteur se défend de tirer des conséquences contemporaines de son enquête, le lecteur ne peut s’empêcher de poursuivre son chemin dans les horizons qu’il découvre.
Porphyre et Jamblique
Dans son précédent essai, Lumières du Moyen Age(Gallimard, 2015), Pierre Bouretz étudiait les noces de la philosophie et du christianisme, de l’islam et du judaïsme. Dans ce nouveau livre magistral, il met cette fois en évidence l’entrelacement entre la rationalité la plus exigeante et les pratiques les plus insolites regroupées sous le nom de « théurgie ». Ce terme, l’auteur le définit comme un répertoire d’actions visant à exercer une contrainte sur les dieux, par la manipulation de leur nom, par des rituels ou des gestes que nous assimilons désormais, nous, à la magie.
Même si Pierre Bouretz se défend de tirer des conséquences contemporaines de son enquête, le lecteur ne peut s’empêcher de poursuivre son chemin
Pourtant, l’idée que l’homme puisse entretenir un rapport direct avec le divin, et même avoir une action sur celui-ci, ne faisait aucunement consensus chez les néoplatoniciens. C’est pourquoi le livre se focalise non sur une doctrine, mais sur un débat du IVe siècle. Ce débat oppose deux tenants de l’école platonicienne, Porphyre (234-310) et Jamblique (250-330). Il porte sur la façon la plus digne de s’entretenir avec les dieux. Pour Porphyre, les êtres divins restent établis loin des régions terrestres : ils ne se mêlent pas aux hommes. Au contraire, Jamblique juge crédible l’existence d’une communauté unissant les dieux et les hommes, faute de quoi le « culte sacré », en l’occurrence païen, serait ruiné….
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