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"Face au « virus des inégalités sociales », ils s’attaquent à la pauvreté, à l’exclusion et à la précarité alimentaire" par Jacques Hallard

mardi 2 février 2021, par Hallard Jacques



ISIAS Précarité Alimentation

Face au « virus des inégalités sociales », ils s’attaquent à la pauvreté, à l’exclusion et à la précarité alimentaire : ‘Oxfam’, ‘Lutte contre la faim’, ‘CCFD-Terre Solidaire’, ‘Via Campesina’, Chaire UNESCO SupAgro Montpellier’, ‘Réseau pour une alimentation durable’ au Québec et ‘Université UQAM (Montréal)… sont à l’œuvre pour assurer souveraineté et sécurité alimentaires

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 02/02/2020

Plan du document : Définitions préalables {{}}Introduction Sommaire Auteur

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Exemple de diversité et de complexité des 53 indicateurs à considérer pour les projets de transition agro-écologique visant à assurer une autonomie alimentaire. Source Méthodologie


Définitions préalables

Une sélection de documents est tout d’abord proposée pour revoir et clarifier les notions suivantes : Autonomie alimentaire - Autosuffisance alimentaire - Sécurité alimentaire - Souveraineté alimentaire

D’ici, on peut aussi passer directement à l’introduction de ce dossier et/ou au sommaire ci-dessous.


Contenu des définitions préalables :


  • L’autonomie alimentaire : qu’est-ce que c’est  ?

    https://cdn.cuisineaz.com/resources/img/1x1-pixel.pngDepuis la pandémie du Covid 19, la question de l’autosuffisance alimentaire se pose de plus en plus à l’échelle nationale et locale. La crise sanitaire a fait naître la crainte d’une rupture des chaînes d’approvisionnement et la nécessité de pouvoir subvenir aux besoins d’une population sans être dépendant de l’importation. Qu’est-ce que l’autonomie alimentaire ? Comment y contribuer et quelles sont les limites d’un tel concept ? 

L’autonomie alimentaire : quésako  ? - L’autonomie alimentaire se définit comme la capacité à produire assez de nourriture pour répondre à ses besoins physiologiques en énergie (glucides, lipides et protéines). Fruits et légumes, légumineuses, produits d’élevage et céréales représentent les cultures de base d’un tel mode d’alimentation. La différence entre la valeur marchande produite et celle consommée (dépenses comprises) doit être nulle ou excédentaire pour pouvoir réellement parler « d’autonomie ». 

Même si cette notion d’autosuffisance inspire une certaine sécurité alimentaire dans l’imaginaire collectif, elle induit généralement un changement radical des habitudes alimentaires puisque, si on y réfléchit bien, la majorité des aliments que nous consommons au quotidien sont des produits que nous ne pouvons en général pas produire nous-mêmes (à l’échelle familiale), voire des produits issus de l’importation.

Comment se rapprocher de l’autonomie alimentaire  ?

En France, l’agriculture est très développée, si bien que nous produisons et exportons plus d’aliments que nous n’en importons. L’autonomie alimentaire est à portée de mains, à condition de revoir en profondeur notre régime alimentaire et de se tourner davantage sur les ressources locales. D’autre part, si vous possédez un jardin individuel ou partagé, il est tout à fait possible de contribuer à l’autosuffisance alimentaire familiale. Vous cultivez vous-même vos fruits, légumes et tubercules chaque saison (tomates, courgettes, choux, poireaux, oignons, carottes, pommes de terre, pommes, poires, etc.). Vous pouvez également planter des herbes aromatiques (thym, romarin, menthe, sauge, basilic, etc.), produire des oléagineux (noix, graines de courge, de tournesol, de colza, etc.) acheter des poules pondeuses, voire même accueillir quelques chèvres ou brebis dans votre propriété. Autre possibilité, former un collectif au sein duquel chaque adhérent produit une (ou plusieurs) famille d’aliments et permet au groupe de se rapprocher de l’autonomie alimentaire.

Les limites de l’autonomie alimentaire

Atteindre l’autosuffisance alimentaire est une entreprise complexe. Au sein d’un foyer, le manque d’espace pour les cultures et l’élevage et l’envie de produits animaliers ou d’autres denrées alimentaires difficilement accessibles en ferme familiale rendent le modèle 100 % autonome compliqué à mettre en place. À une échelle nationale, l’autosuffisance collective est aussi difficile à atteindre. 

Pour autant, adopter un mode de consommation plus éthique et soucieux de l’environnement reste tout à fait possible. Comment ? En se rapprochant d’associations locales telles que les AMAP et en privilégiant les circuits courts. Un bon compromis pour s’inscrire dans une démarche d’autonomie alimentaire locale à défaut de pouvoir assurer l’autosuffisance alimentaire familiale.

Marie Lesbats , le 14/09/2020 – Source : https://www.cuisineaz.com/articles/l-autonomie-alimentaire-qu-est-ce-que-c-est-4815.aspx

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  • Autonomie alimentaire : le guide pour tout comprendre - loic29 avril 2020 – Document ‘mon-potager-en-carre.fr’ - Photo
    Photo - Saviez-vous que l’autonomie alimentaire n’est pas la même pour tout le monde ? Malheureusement, beaucoup de fantasmes circulent autour de cette notion. Je m’en suis rendu compte au travers des formations que je propose, et j’aimerais vous aider à y voir plus clair. Pour vous permettre de construire votre propre définition de l’autonomie alimentaire familiale, découvrez dès maintenant mon cheminement et comment je définis la mienne.

Qu’est-ce que l’autonomie alimentaire ?

Photo - La pomme de terre est sans aucun doute une base pour le régime alimentaire d’une famille autonome

Avant tout, une petite définition s’impose : liée aux exploitations d’élevage, l’autonomie alimentaire est définie comme le rapport entre les aliments produits sur l’exploitation et les aliments consommés par le troupeau. C’est cette base qui m’a permis d’élaborer ma propre définition de l’autonomie alimentaire, afin de mieux l’évaluer par la suite.

Une autonomie alimentaire familiale comparable au fonctionnement d’une ferme

Pour simplifier les choses, voici ce que j’entends par autonomie alimentaire familiale : imaginons que votre famille c’est le troupeau, et votre terrain et votre maison correspondent à la ferme. Votre niveau d’autonomie est donc égal à votre alimentation produite, tout en étant compatible avec une santé durable. Il suffit ensuite de diviser le tout par votre alimentation consommée plus ce qui est nécessaire pour la produire.

Définir son autonomie alimentaire grâce à une équation

Vous êtes perdu ? Accrochez-vous encore quelques instants avec cette équation qui vous aidera à tout comprendre ! Comme dans toute formule mathématique, il faut raisonner avec la même unité pour que l’équation soit cohérente.

Le niveau d’autonomie étant un rapport entre deux variables, on peut donc parler en pourcentage. Il faut ensuite trouver une unité commune pour le numérateur et le dénominateur, et c’est ici que les choses se compliquent. Pour l’instant, si on met la notion de bonne santé de côté, l’alimentation produite peut être exprimée en kilogramme, en kilocalorie, ou en équivalent monétaire. Le dénominateur (ce qui est nécessaire pour produire l’alimentation consommée) peut également s’exprimer en équivalent monétaire pour plus de simplicité.

Si vous êtes à l’aise en mathématiques, voici la formule de l’autonomie alimentaire qu’on obtient : Niveau d’autonomie alimentaire en % = valeur de l’alimentation produite en € / valeur de l’alimentation consommée + ce qu’il faut pour la produire en €

En résumé, si vous êtes en dessous de 100 %, vous dépensez de l’argent pour votre alimentation, donc vous n’êtes pas autonome. À 100 %, vous êtes autonome, et au-dessus, vous êtes excédentaire.

L’importance du régime alimentaire pour tendre vers l’autosuffisance

Photo - Les légumes est sûrement la part de l’autosuffisance la plus facile à produire

Maintenant que nous avons vu la théorie, il faut appliquer cette formule sur une journée. Pour estimer au mieux votre autonomie alimentaire, il est primordial de passer en revue toutes vos habitudes alimentaires.

Nos modes de consommation sont-ils incompatibles avec l’autonomie alimentaire ?

L’idéal, c’est d’éplucher votre journée alimentaire type, repas par repas. À titre d’exemple, voici la composition de mes assiettes :

  • Le petit-déjeuner : flocons d’avoine mélangés avec quelques raisins secs, un peu de poudre de cacao, une banane, le tout chauffé dans du lait de riz. En bref, mon niveau d’autonomie alimentaire est proche de zéro pour le petit-déjeuner, puisque je suis incapable de produire ces aliments.
  • Le déjeuner : des lentilles avec des carottes, de l’ail, des oignons et deux œufs durs. Comme nous sommes en avril, rien ne vient de mon potager. Mon niveau d’autosuffisance alimentaire est donc toujours proche de zéro.
  • Le dîner : c’est la même chose que pour le repas du midi.
    Ces simples exemples nous montrent bien que nous sommes nombreux (que ce soit les individus, les collectifs, les communes, les régions ou les pays) à être très loin de l’autonomie alimentaire. Certains tirent même la sonnette d’alarme en nous alertant sur l’insécurité alimentaire. Si vous voulez en apprendre plus, n’hésitez pas à télécharger le livre de Stéphane Linou sur la résilience alimentaire.

Revoir nos habitudes alimentaires pour se rapprocher de l’autonomie alimentaire familiale

Comme nous l’avons vu avec mon régime alimentaire sur une journée, je ne produis pas une grande partie de ma nourriture. Et c’est justement sur ce point que ça coince ! Si nous voulons améliorer le coefficient de notre autonomie, il ne suffit pas de faire croître notre production : il faut aussi diminuer la consommation des aliments que nous ne pouvons pas produire. Malheureusement, nos mauvaises habitudes alimentaires sont bien ancrées. Quoi de plus facile que de verser des céréales toutes prêtes dans un bol de lait, pour les manger en toute vitesse avant de partir au travail ?

Sachez que le concept d’autonomie familiale est surtout un argument marketing déconnecté de la réalité. On promet souvent (et moi le premier d’ailleurs) des potagers luxuriants qui permettraient de se rapprocher de l’autosuffisance. Les méthodes d’optimisation de la production sont également de plus en plus vantées. Le problème ? On en oublie complètement le dénominateur : l’alimentation que nous consommons !

Finalement, le facteur le plus difficile à faire évoluer dans l’équation, c’est bien notre régime alimentaire. Il faudrait revoir toute notre alimentation afin qu’elle puisse correspondre à ce que nous sommes en mesure de produire : adieu les bananes et le cacao pour le petit-déj’ ! Est-on prêt à franchir cette étape pour l’ensemble de notre alimentation ?

Quelle est la réelle fonction de notre alimentation ?

Vous l’avez compris, la recherche d’une autonomie alimentaire impose de revoir en profondeur notre régime alimentaire. Toutefois, ce changement n’est pas si facile à mettre en place. En effet, notre alimentation répond aujourd’hui plus à un besoin psychologique (compensation face au stress, juguler les angoisses, apaiser un mal-être…) qu’à un besoin physiologique. On ne se nourrit plus seulement pour être en bonne santé, mais aussi pour répondre à nos émotions. Avant d’être autonome en nourriture, il est donc important de remettre en question notre propre fonctionnement. Sinon, au vu de nos capacités de production familiale, il est bien évidemment impossible de produire une alimentation à vocation psychologie.

À quoi ressemblerait le régime alimentaire d’une famille autonome ?

Pour plus de précisions, n’hésitez pas à lire le dossier complet de Fermes d’avenir sur l’autonomie alimentaire. Découpé en 3 parties, il répondra à toutes vos questions : Quels sont nos besoins alimentaires ? Comment nourrir durablement les humains ? À quoi ressemble une ferme autonome ? Vous y retrouverez toutes ces informations.

Quelle est la part de la viande dans un projet d’autosuffisance alimentaire ?

Si vous voulez tendre vers une autonomie alimentaire familiale, la question des produits animaliers dans votre régime est capitale. Vous mangez de la viande à tous les repas ? Vous commencez d’emblée avec une valeur importante dans votre équation ! En effet, en additionnant la valeur de votre alimentation carnée et la valeur de ce qui est nécessaire pour produire cette viande, l’équation est difficile à équilibrer.

L’élevage de quelques poules semble à notre portée, mais ce sera beaucoup plus compliqué si vous comptez manger du poulet à tous les repas ! Rien qu’avec un poulet par semaine, il vous faudra un élevage d’une cinquantaine de poulets qui vous demandera un investissement considérable de départ. De plus, vous allez devoir acheter une quantité importante de céréales, puisque vous ne serez pas en mesure de produire la quantité nécessaire à cet élevage. Dans une perspective d’autosuffisance alimentaire familiale, optez plutôt pour un élevage d’une douzaine de poulets et de quelques poules pondeuses.

Que faudrait-il cultiver en situation d’urgence ?

Comme nous l’avons vu, il est nécessaire de remanier la notion de plaisir dans notre alimentation. Plutôt que de chercher à produire la nourriture qui nous fait plaisir, ne vaut-il pas mieux adapter notre projet ?

Pour répondre à une situation d’urgence, les besoins ne seront pas les mêmes et nos plaisirs alimentaires sont mis à rude épreuve. Selon moi, la production de céréales (blés, orge, seigle, etc.) n’est pas indispensable dans ces conditions, puisqu’elle est plus adaptée à l’autonomie alimentaire collective. En revanche, le maïs peut être envisageable. Dans l’idéal, il faudrait se concentrer sur :

  • Les oléagineux (noix, noisettes, graines de courge, de tournesol, de pavot, de colza…)
  • Les fruits et légumes (pommes, poires, raisins, carottes, oignons, poireaux, céleris…)
  • Des tubercules comme les pommes de terre ou les châtaignes
  • Des choux (chou-fleur, brocolis, navets, rutabagas…)
  • Les légumineuses (haricots, petits pois, fèves)
    Pour vous proposer cette liste, je me suis appuyé sur le dossier de Fermes d’avenir, en supprimant simplement les céréales.

Pourquoi devrait-on être autonome en nourriture ?

Si l’autonomie alimentaire a le vent en poupe, c’est en grande partie dû au contexte anxiogène de nos sociétés. Que ce soit pour compenser la chute à venir de nos sociétés, ou pour faire face à une notion d’urgence, cette sécurité alimentaire est là pour réduire d’éventuelles pénuries de denrées alimentaires de base. Le but principal étant de nous maintenir en bonne santé, tout en répondant à nos besoins physiques.

Bien évidemment, l’autonomie alimentaire ne s’envisage pas seulement sous le prisme de la peur. Elle peut aussi être l’occasion de faire évoluer durablement la société vers un mode de consommation plus éthique et soucieux de l’environnement. Mais avant de tendre vers ce modèle, il faut être serein sur la question de la sécurité alimentaire. Peut-on vraiment compter sur l’État pour assurer cette sécurité ? Dans ce contexte, faire le choix d’un modèle autonome en nourriture me semble opportun.

Comment vivre de façon autonome sans jardin ?

Vous n’avez pas ce qu’il faut pour produire vos propres légumes ? Vous ne voulez pas renoncer à votre autonomie alimentaire ? Rassurez-vous, il existe plusieurs solutions !

Se rapprocher des producteurs locaux

Le premier réflexe à avoir serait de vous rapprocher des producteurs et d’adhérer aux AMAP de votre région. Votre niveau d’autonomie sera bien meilleur si vous êtes dépendant de producteurs proches de chez vous, plutôt que de sociétés délocalisées. Si vous n’avez pas de terrain, mais que vous visez une autonomie en légume, vous aurez plus de chance d’y parvenir en vous adressant à un maraîcher. Eh oui, le supermarché du coin ne vous sera pas d’une grande aide !

Favoriser les circuits courts

Vous n’êtes pas en mesure de vous rapprocher des producteurs ? Essayez au moins de faire vivre les producteurs locaux par votre pouvoir d’achat. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le niveau d’autonomie collective est influencé par ce type d’action. Pour faire simple, retenez ceci : si mes voisins, ma commune, ma région ou mon pays ont un quotient d’autonomie élevé, alors mon propre niveau d’autonomie augmente automatiquement.

Profiter des jardins partagés

De plus en plus de villes et de villages proposent des jardins à louer, qu’on appelle aussi jardins ouvriers. C’est un premier pas vers une consommation plus durable : vous commencez à cultiver un peu de terre pour produire vos propres légumes, même si elle ne vous appartient pas. Ces jardins n’existent pas dans votre ville ? Ne baissez pas les bras ! Formez un collectif et cherchez des terres en friche ou des prairies non exploitées autour de chez vous.

Ce qu’il faut retenir sur l’autonomie alimentaire

Si chacun se responsabilise sur cette question, nous pourrons accéder plus facilement à une sécurité alimentaire !

  • Au centre, nous avons l’autonomie alimentaire familiale d’urgence (celle qui me convient le mieux)
  • Juste après, nous avons le cercle de l’autonomie de ma commune
  • Et le dernier cercle concerne l’autonomie de mon pays
    Tout ce que vous avez pu lire ici correspond à ma propre définition de l’autonomie alimentaire. Finalement, je la vois comme une succession de cercles :

Si chacun se responsabilise sur cette question, nous pourrons accéder plus facilement à une sécurité alimentaire !

Alors, avez-vous réussi à construire votre définition pour mieux évaluer votre autonomie ?

https://mon-potager-en-carre.fr/autonomie-alimentaire-le-guide-pour-comprendre/

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  • Peut-on atteindre l’autonomie alimentaire ? (Lire la bio) - la rédaction de Futura - Publié le 12/04/2020 – Document ‘futura-sciences.com’ - [EN VIDÉO] Plus d’un million de graines conservées au Svalbard Global Seed Vault La plus grande réserve de graines au monde se situe sur l’archipel du Svalbard, en Norvège. Elle a été conçue pour faire face à la diminution de la biodiversité et de la diversité génétique. L’« Arche de Noé végétale » abrite ici plus d’un million de semences du monde entier. 
    La France est un grand pays d’agriculture, elle produit chaque année plus d’aliments que n’en consomme sa population. Pourtant, elle en exporte la majeure partie à l’international, et importe le reste de l’extérieur. Cela s’explique par le fait que nos régimes alimentaires sont bien plus variés que notre production agricole. 

L’autosuffisance alimentaire n’est pas seulement la capacité de cultiver des aliments dans le pays ou dans une ferme, mais aussi celle d’acheter des aliments qui ne peuvent pas être cultivés localement ou (c’est-à-dire avoir du capital). En ce sens, nous pouvons affirmer que la France est actuellement en autosuffisante alimentaire. Ce n’est cependant pas le cas de tous les pays, puisque la famine concerne à l’heure actuelle près d’un milliard de personnes dans le monde.

Photo - L’autonomie alimentaire est déjà atteinte chez certains peuples indigènes. © dengmo by Pixabay 

Dans notre société mondialisée, il est difficile de penser à des solutions locales pour se nourrir. Nous consommons aujourd’hui des produits cultivés et transformés dans le monde entier, puis exportés pour arriver jusqu’à nos assiettes. Pourtant, nos ancêtres arrivaient bien à se nourrir du travail de leurs propres terres. En effet, nos besoins nutritionnels ne nécessitent pas d’importer des aliments de l’autre bout de la planète, nous avons localement de quoi satisfaire notre apport nécessaire en calorie.

De plus, à l’échelle d’un pays, les avantages de l’autonomie alimentaire sont importants :

  • Prévoir la résistance des villes en cas de crise mondiale (guerre, crise sanitaire...)
  • Limiter les émissions de gaz à effet de serre liées au transport des marchandises importées
  • Promouvoir une alimentation saine et biologique, en maîtrisant les semences et les herbicides utilisés
  • Renforcer la création de circuits courts, bénéficiant à l’économie locale de ma région ou de mon pays
    Comment contribuer à l’autonomie alimentaire de mon foyer  ?

D’une part, en cultivant et produisant soi-même sa propre nourriture, si vous disposez d’un jardin, individuel ou partagé. 

Planter, c’est se rapprocher de la nature et récolter, c’est comme imprimer son propre argent. Vous changerez complètement la façon dont vous voyez les fruits, les légumes si vous suivez leur cycle de vie dans son intégralité en prenant soin de chaque étape. Commencez par des herbes et des plantes faciles à cultiver, avant de passer à un verger plus complet, et éventuellement quelques poulets et poissons. Cela va réduire votre dépendance vis-à-vis des marchés agricoles et vous donnera une idée du juste prix de chaque aliment. 

D’autre part, en consommant des produits locaux, on favorise les circuits courts et on contribue à la baisse en demande de denrées exotiques ou importées. 

Un bel exemple d’autonomie alimentaire

En Amérique du Sud, les indigènes connaissent bien le concept d’autonomie alimentaire. Sur leurs territoires, l’autonomie s’explique par la capacité des agriculteurs à décider des systèmes de production (commerciaux ou d’autoconsommation), du type de fertilisants (chimiques ou biologiques) et du type de semences utilisées (naturelles, commerciales ou transgéniques). 

Leur agriculture aide au renouvellement des écosystèmes environnementaux. Basé sur les cycles de l’eau, des semences, de la pêche et de la chasse, de la régénération des sols et de la gérance des forêts, ce travail agricole est défini comme une gestion durable du territoire.

On peut dire qu’ils ont atteint l’autonomie alimentaire lorsqu’ils possèdent des cultures pour l’alimentation, des surplus pour les marchés locaux et ont un cycle de travail et de repos qui leur permet de se reproduire et de maintenir la biodiversité.

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Source : https://www.futura-sciences.com/maison/questions-reponses/jardin-peut-on-atteindre-autonomie-alimentaire-13481/

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  • La sécurité alimentaire traitée par Wikipédia
    « La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active »1 est la définition formelle du concept de sécurité alimentaire selon le Comité de la Sécurité alimentaire mondiale. Cette définition a été adoptée par un consensus international depuis le Sommet Mondial de l’Alimentation réuni à Rome en 1996.

Même si la notion d’accès est désormais mise en avant, on considère classiquement que la sécurité alimentaire comporte quatre dimensions ou ’piliers’ :

  • accès (capacité de produire sa propre alimentation et donc de disposer des moyens de le faire, ou capacité d’acheter sa nourriture et donc de disposer d’un pouvoir d’achat suffisant pour le faire) ;
  • disponibilité (quantités suffisantes d’aliments, qu’ils proviennent de la production intérieure, de stocks, d’importations ou d’aides) ;
  • qualité (des aliments et des régimes alimentaires des points de vue nutritionnels, sanitaires, mais aussi sociaux-culturels) ;
  • stabilité (des capacités d’accès et donc des prix et du pouvoir d’achat, des disponibilités et de la qualité des aliments et des régimes alimentaires).
    Ainsi définie, la sécurité alimentaire a une dimension plutôt technique. Elle se distingue de ce fait des notions d’autosuffisance alimentaire, de souveraineté alimentaire et de droit à l’alimentation qui apportent des dimensions plus politiques ou juridiques2. La sécurité alimentaire (Food Security en anglais) intègre, dans le ’pilier qualité’, la sureté alimentaire (Food Safety en anglais) ou encore la sécurité sanitaire des aliments, qui a trait à l’hygiène et à l’innocuité des aliments, ainsi qu’au maintien de leur salubrité… - Article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9curit%C3%A9_alimentaire

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  • Introduction à la souveraineté alimentaire d’après Wikipédia
    La souveraineté alimentaire est un concept complexe1 développé et présenté pour la première fois par Via Campesina lors du Sommet de l’alimentation organisé par la FAO à Rome en 19962. Il a depuis été repris et précisé par divers courants altermondialistes lors de différents Forums Sociaux Mondiaux. La souveraineté alimentaire est présentée comme un droit international qui laisse la possibilité aux populations, aux États ou aux groupes d’États de mettre en place les politiques agricoles les mieux adaptées à leurs populations sans qu’elles puissent avoir un effet négatif sur les populations d’autres pays. Elle se construit à l’origine dans l’objectif de permettre le respect des droits des paysans. La souveraineté alimentaire est donc une rupture par rapport à l’organisation actuelle des marchés agricoles mise en œuvre par l’OMC.

Complémentaire du concept de sécurité alimentaire qui concerne la quantité d’aliments disponibles, l’accès des populations à ceux-ci, l’utilisation biologique des aliments et le problème de la prévention et gestion des crises, la souveraineté alimentaire accorde en plus une importance aux conditions sociales et environnementales de production des aliments. Elle prône un accès plus équitable à la terre pour les paysans pauvres, au moyen si nécessaire d’une réforme agraire et de mécanismes de sécurisation des droits d’usage du foncier.

Au niveau local, les défenseurs de la souveraineté alimentaire favorisent le maintien d’une agriculture de proximité destinée en priorité à alimenter les marchés régionaux et nationaux. Les cultures vivrières et l’agriculture familiale de petite échelle sont présentées par les défenseurs de la souveraineté alimentaire comme étant d’une grande efficacité économique[réf. nécessaire], sociale[réf. nécessaire] et environnementale[réf. nécessaire], comparée à l’agriculture industrielle et les plantations de grande échelle où travaillent de nombreux salariés.

La place et le rôle des femmes sont privilégiés. La souveraineté alimentaire privilégie des techniques agricoles qui favorisent l’autonomie des paysans. Elle est donc favorable à l’agriculture biologique et à l’agriculture paysanne. Elle refuse l’utilisation des plantes transgéniques en agriculture….

Détails sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Souverainet%C3%A9_alimentaire

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  • La souveraineté alimentaire, qu’est-ce que c’est ? D’après une source canadienne – Document ‘foodsecurecanada.org/fr/’ - Photo
    ’La souveraineté alimentaire est le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes durables, et le droit des peuples de définir leurs propres systèmes agricoles et alimentaires.’ - La Via Campesina (link is external) est un mouvement paysan mondial qui rassemble des millions de paysannes et de paysans, de petits et de moyens producteurs, de sans terre, de femmes et de jeunes du monde rural, de peuples autochtones, de migrants et de travailleurs pour combattre les injustices du système alimentaire. En défendant les droits des femmes et en combattant la mainmise sur les terres et la dissémination des OGM, La Via Campesina est l’auteure du concept de la lutte pour la souveraineté alimentaire.

 

Intitulée Du pain sur la planche : Une politique alimentaire pour le Canada, la plateforme politique du RAD fournit un compte-rendu détaillé de ce que pourrait être la souveraineté alimentaire au Canada.

https://foodsecurecanada.org/sites/foodsecurecanada.org/files/article_images/screen_shot_2018-02-07_at_11.35.24_am.png

La sécurité alimentaire est un but, alors que la souveraineté alimentaire décrit les moyens d’y parvenir. Différents éléments clés distinguent ces deux concepts.

  • La souveraineté alimentaire est enracinée dans les mouvements alimentaires populaires.
  • La souveraineté alimentaire souligne la nécessité d’établir un système alimentaire démocratique, qui tient compte des contributions des citoyens et des producteurs.
  • La sécurité alimentaire s’intéresse à la protection des systèmes alimentaires existants.
    Les septs piliers de la souveraineté alimentaire

Les premiers six piliers furent élaborés au Forum international de souveraineté alimentaire à Nyéléni au Mali en 2007. Le septième pilier - le caractère sacré des aliments - fut ajouté par des membres du Cercle autochtone lors du projet Pour une alimentation populaire.



  • Mettre l’accent sur les besoins alimentaires des peuples



  • Mettre les besoins alimentaires des populations au cœur des politiques
  • Insister sur le fait que les aliments sont plus que de simples biens de consommation
     
  • Parfaire les connaissances et les compétences



  • Tirer profit des savoirs traditionnels
  • Utiliser la recherche pour appuyer ces savoirs et les transmettre aux générations futures
  • Rejeter les technologies qui minent ou contaminent les systèmes alimentaires locaux
     
  • Travailler en harmonie avec la nature



  • Optimiser les contributions des écosystèmes
  •  Priser la résilience
     
  • Valoriser les fournisseurs d’aliments



  • Soutenir les modes de subsistance durables
  • Honorer le travail de tous les fournisseurs d’aliments
     
  • Circonscrire les systèmes alimentaires à une échelle locale Réduire la distance entre les fournisseurs d’aliments et les consommateurs



  • Rejeter le dumping et l’aide alimentaire mal adaptée
  • Résister à la dépendance envers les entreprises transnationales et irresponsables
     
  • Implanter le contrôle localement



  • Donner le contrôle aux fournisseurs d’aliments locaux
  • Reconnaître la nécessité d’habiter et de partager les territoires
  • Combattre la privatisation des ressources naturelles
     
  • Reconnaître le caractère sacré des aliments



  • Reconnaître que les aliments sont un cadeau de la vie et qu’ils ne doivent pas être gaspillés
  • Faire valoir le fait que les aliments ne sont pas des marchandises

Ressources suggérées :

Le projet de politique alimentaire populaire : présentation de la souveraineté alimentaire au Canada (en anglais seulement) par Cathleen Kneen (anciennement présidente du Réseau pour une alimentation durable)

US Food Sovereignty Alliance (link is external) (en anglais seulement)

Comité international de planification pour la souveraineté alimentaire (link is external)

Farmers Foodies and First Nations : Getting to Food Soverignty in Canada (link is external) par Annette Desmarais et Hannah Wittman (en anglais)

[EMPLOI] Coordonnateur.trice des communications avec la Coalition

Assemblée générale annuelle 2021

Dépêche du mouvement alimentaire : série d’entrevues

Résultats du questionnaire sur l’évolution du mouvement alimentaire

Dépêche du mouvement alimentaire : Wade Thorhaug, centre alimentaire communautaire Qajuqturvik

Résumé : Cultiver le changement

Dépêche du mouvement alimentaire : entrevue avec Rebéka Frazer-Chiasson de la Ferme Terre Partagée, NB

Dépêche du mouvement alimentaire : Anan Lololi de l’Afri-Can FoodBasket, Toronto, ON.

3 opportunités après le discours du Trône 2020

Dépêche du mouvement alimentaire : Sarah Kim du Vancouver Neighbourhood Food Networks

Essayez avec cette orthographe : foodsecurecanada.org/

Réseau pour une alimentation durable foodsecurecanada.org › fr- « Policy Recommendations & Actions · Five Big Ideas for A Better Food System · Healthy Eating Strategy · Eat Think Vote 2019 · 2020 Growing resilience & equity ... » - Contactez-nous Mentions légales Emploi et bénévolat

Food Secure Canada on Twitter : ’[JOB] Coordinator of a National community of practice on food security #jobposting Join @FoodSecureCAN team ! https://t.co/FjcJLMMrbG… https://t.co/D1bgMOXBVl

Source : https://foodsecurecanada.org/fr/qui-sommes-nous/la-souverainete-alimentaire-quest-ce-que-cest

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  • CQFD - La souveraineté alimentaire de la France en quatre questions – Par Hélène Gully - Publié le 22 avr. 2020 à 11:37Mis à jour le 22 avr. 2020 à 12:15 - Document ‘lesechos.fr’ - Photo
    En pleine crise de coronavirus, les Français ont peur de la pénurie alimentaire. Certains ont fait des réserves pour plusieurs mois, d’autres espèrent seulement ne pas manquer. Du côté de l’exécutif, on prône désormais la souveraineté alimentaire du pays qu’il faut reconquérir. Mais comment en est-on arrivé là ? CQFD fait le point sur les enjeux de notre indépendance alimentaire.

L’Hexagone est toujours la première puissance agricole de l’Union européenne, avec un chiffre d’affaires de 72,6 milliards d’euros en 2018. (SICCOLI PATRICK/SIPA ;)

A l’annonce des mesures de confinement, les Français n’ont eu qu’une obsession : faire des réserves de nourriture. Avec une crainte, celle d’une pénurie générale. Pâtes, oeufs, lait, farine, légumes en conserve… la population s’est jetée sur les produits de première nécessité, sceptique quant à la capacité de la France de pouvoir les produire pour tout le monde en période de crise.

La pandémie de coronavirus a ainsi braqué les projecteurs sur notre système alimentaire, ses agriculteurs et ses dépendances. « Cette crise a reposé l’équation alimentaire », confirme Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, premier syndicat agricole en France.

Emmanuel Macron a même prononcé un discours, charnière, le 13 mars dernier en affirmant que « ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation […] à d’autres est une folie. » A rebours des politiques menées depuis quarante ans.

CQFD fait le point sur les enjeux de notre souveraineté alimentaire et ce que cela implique dans un monde globalisé. 

1. A quel point la production française est-elle importante ?

« Grenier de l’Europe » depuis plusieurs décennies, l’Hexagone est toujours la première puissance agricole de l’Union européenne, avec un chiffre d’affaires de 72,6 milliards d’euros en 2018. Soit une production supérieure en valeur de 15 milliards d’euros à celle de ses principales rivales, l’Allemagne et l’Italie.

Médaillée d’or dans la culture des céréales, du vin ou des pommes de terre, la France voit pourtant son potentiel productif agricole s’éroder. A commencer par une surface agricole qui ne cesse de se rétrécir. Depuis 1961, le pays a perdu l’équivalent de la région Grand Est en territoires agricoles. Le contingent des agriculteurs perd lui aussi des membres chaque année. Ils étaient 448.500 en 2018 contre 514.000 dix ans auparavant, selon les chiffres de la mutualité sociale agricole.

Résultat, la production française a tendance à l’inertie depuis la fin des années 1990. Ne serait-ce qu’en viande bovine ou en céréales, dont la production plafonne, en raison de la stabilité des surfaces et des rendements. « Cela fait des années qu’on explique qu’avec les politiques actuelles, on va finir par tuer l’agriculture française », soupire Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.

2. Qu’est-ce que la France importe pour nourrir sa population ?

Mère nourricière du Vieux continent, la France est pourtant de plus en plus dépendante de ses importations. Depuis 2000, ces dernières ont été multipliées par deux, accaparant une place conséquente dans l’assiette des Français. En 2018, selon les chiffres des douanes, le pays a ainsi acheté pour 38,4 milliards d’euros des produits alimentaires à ses voisins européens, une hausse de 24 % en à peine sept ans. Si bien qu’aujourd’hui, on estime que la France importe environ 20 % de son alimentation.

« À ce rythme, la France connaîtra son premier déficit commercial agricole en 2023 », explique Laurent Duplomb, sénateur LR, agriculteur et auteur d’un rapport sur l’agriculture française publié en mai 2019. C’est-à-dire que la France importera plus qu’elle n’exporte, un comble pour « le grenier de l’Europe ».

La France importe par exemple plus qu’elle n’exporte pour ses fruits, ses poissons et ses légumes.

La France importe par exemple plus qu’elle n’exporte pour ses fruits, ses poissons et ses légumes.

Dans le détail, l’Hexagone achète surtout des fruits et légumes. La moitié de ceux consommés par les Français provient désormais de l’étranger. Le pays de la « bidoche » est aussi fortement tributaire de ses voisins pour les protéines animales. Comme la volaille : plus d’un tiers des poulets dégustés en France ont été élevés à l’étranger - principalement en Pologne, en Belgique et aux Pays-Bas. En 2000, ces importations ne comptaient que pour 13 %.

Cette explosion est surtout liée aux besoins d’approvisionnement de l’industrie de transformation et la restauration collective. « Les pouvoirs publics achètent à 87 % du poulet polonais pour approvisionner les cantines », spécifie Christiane Lambert. Idem pour le porc : la France importe 25 % de sa consommation de porc, notamment depuis l’Espagne.

Autrement dit : Un jour par semaine, les Français consomment intégralement des aliments préparés à base de produits étrangers.

3. Pourquoi la France importe des produits qu’elle cultive ?

Tout le paradoxe est là. Selon le rapport sénatorial, depuis 2000, les importations de produits agroalimentaires ont presque doublé en France, alors qu’une majeure partie pourrait être produite sur son territoire. Une incohérence principalement liée à la compétition internationale.

Les agriculteurs français affrontent une concurrence féroce de pays dont les productions se vendent bien moins chères et sont donc privilégiées par les pouvoirs publics, distributeurs et consommateurs français. « Depuis quarante ans, la France a mené une politique uniquement centrée sur le pouvoir d’achat du consommateur, elle l’a habitué à consommer le moins cher possible, et la stratégie de ventes des distributeurs s’est toujours faite sur le prix alors forcément, la population va acheter le fruit ou le légume le moins onéreux », décrypte Christiane Lambert.

Coronavirus : comment retrouver notre autonomie alimentaire

Pour preuve : la Pologne. Le cahier des charges, en matière de normes environnementales et sanitaires, y est beaucoup plus léger qu’en France. Le coût horaire y est également bien moins élevé. Les pommes polonaises se vendent donc à 90 centimes le kilo contre près de 2 euros pour les Françaises. Résultat : ce pays est devenu aujourd’hui l’un des premiers producteurs de pommes au monde.

« Nous avons comme ça perdu de nombreuses filières de fruits et légumes à force de trop contraindre les agriculteurs d’un côté, et d’acheter moins cher de l’autre », renchérit Laurent Duplomb. L’Hexagone a effectivement fini par délaisser certaines cultures faute de rentabilité. « Regardez les cerises, beaucoup d’exploitations ont cessé d’en produire parce que c’était trop contraignant, aujourd’hui on les importe du Chili », illustre le sénateur LR. Ironie du sort : les cerises chiliennes inondant le marché français ne répondent pas aux normes que la France imposait à ses arboriculteurs.

4. Comment la France peut-elle construire une souveraineté alimentaire ?

« Il y a deux piliers : pouvoir produire et pouvoir stocker », condense Christiane Lambert. L’indépendance alimentaire n’est d’abord possible que si la France produit ce dont elle a besoin, en commençant par les produits de première nécessité. Et donc arrêter cette course folle à l’importation. « Plus personne n’achetait de la farine française parce que la farine étrangère était moins chère. On en produisait donc moins. Mais avec la crise du coronavirus, il a fallu répondre à la demande et donc relancer les chaînes de production en les faisant tourner jour et nuit pour éviter la pénurie », raconte l’agricultrice.

Heureusement que l’agriculture française avait donc déjà les outils pour affronter une telle crise. « Nous avons en France un écosystème complet qui permet de maîtriser tous les maillons de la chaîne alimentaire, du producteur de semence à la caissière, en passant par l’agriculteur, le vétérinaire ou le fabricant de tracteurs, il faut le préserver si on veut être souverain sur notre alimentation », développe-t-elle.

Coronavirus : les Français font des relocalisations la priorité de l’après-crise

L’autre aspect essentiel, selon la présidente de la FNSEA, est de ne pas « toujours réfléchir circuits courts et produits frais », puisqu’en cas de crise, il faut bénéficier de stocks. « Il faut aussi arrêter de se focaliser sur l’agriculture haut de gamme parce que la souveraineté alimentaire c’est pouvoir produire pour tout le monde », milite Laurent Duplomb. Or pour l’instant, les produits agricoles « d’entrée de gamme » sont majoritairement importés, puisque les pouvoirs publics ont tenu à réorienter la production domestique vers le qualitatif (promotion des animaux élevés en plein air, abolition de produits phytosanitaires, réduction de la taille des exploitations etc.).

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« Le risque d’ici quelques années c’est d’avoir deux consommateurs Francais. Le premier aura les moyens de s’acheter des produits français haut de gamme, le second sera condamné à ne consommer que des produits importés puisque la France n’en produira plus », soupire l’agriculteur. Sans parler du risque, en cas de crise comme celle du coronavirus où les importations sont suspendues, de ne plus pouvoir proposer aux ménages les moins aisés des produits bons marchés et d’entrée de gamme.

Enfin, recouvrir une indépendance alimentaire devrait aussi probablement passer par une revalorisation du métier d’agriculteur. Le secteur, en manque de main-d’oeuvre, a régulièrement besoin de saisonniers étrangers pour assumer les récoltes. Mais la pandémie de coronavirus a empêché ces derniers de se rendre en France. Le 24 mars dernier, l’exécutif a donc a lancé un appel aux bonnes volontés pour aider les paysans. Le 7 avril, il indiquait que 200.000 Français avaient répondu à son appel.

DOSSIER - CQFD, des questions ? Des réponses.

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Réforme ferroviaire : promesse tenue ! (Les Échos) - Laurianne Rossi

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/la-souverainete-alimentaire-de-la-france-en-quatre-questions-1197142

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Introduction

Le présent dossier à but didactique propose de dresser un état de la précarité alimentaire et de lister un certain nombre d’acteurs qui travaillent sur les notions rappelées dans la rubrique ‘Définitions préalables’  : Autonomie alimentaire - Autosuffisance alimentaire - Sécurité alimentaire - Souveraineté alimentaire.

Les acteurs sélectionnés ne sont pas exhaustifs et comprennent aussi bien des mesures gouvernementales prises en France (Ministère des Solidarités et de la Santé)et en Europe (Fonds européen d’aide aux plus démunisouFEAD), avec Les épiceries sociales et solidaires et lesBanques Alimentaires,des structures universitaires en France et au Canada (Québec), que des Organisations Non Gouvernementales (ONG) dont la plupart travaillent au niveau international depuis de nombreuses années.

En particulier, des chercheurs et acteurs comme François Collart-Dutilleul, Jean-Claude Balbot, Mathieu Dalmais (« agronome et conférencier gesticulant, formateur sur la ‘Sécurité Sociale de l’Alimentation’ ») et Y. Vanherzeele, considèrent que « la démocratie dans l’alimentation est la seule réponse possible aux enjeux agricoles et alimentaires »…

Au total, 36 entées documentaires ont été choisies, dont 9 pour les définitions préalables et 27 qui sont ordonnées et accessibles dans le sommaire ci-dessous

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Sommaire

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  • Rapport OXFAM janvier 2021 : « Le virus des inégalités » Posté le 25 janvier 2021
    Nouveau rapport d’Oxfam sur les inégalités mondiales - Photo à la source

Oxfam publie son nouveau rapport annuel sur les inégalités, à l’occasion du « Davos Agenda », une semaine de dialogues virtuels organisés par le Forum économique mondial. Ce rapport « Le virus des inégalités » révèle comment les milliardaires ont récupéré en un temps record de la crise alors que des centaines de millions de personnes basculent dans la pauvreté.

Ainsi, les 1.000 personnes les plus riches du monde ont retrouvé leur niveau richesse d’avant la pandémie en seulement 9 mois alors qu’il pourrait falloir plus de dix ans aux personnes les plus pauvres pour se relever des impacts économiques de la pandémie.

Communiqué de presse

La crise aggrave les inégalités existantes dans le monde entier et creuse encore davantage le fossé entre les plus riches et les plus pauvres

La pandémie de coranavirus est venue frapper un monde déjà profondément inégalitaire. Pour la première fois, les inégalités ont augmenté simultanément dans la quasi-totalité des pays du monde. Une situation sans précédent depuis plus d’un siècle.

Le rapport d’Oxfam met en lumière des chiffres sans précédent, notamment :

  • Les dix hommes les plus riches du monde – dont fait partie le français Bernard Arnault – ont vu leur fortune totale augmenter de plus de 500 milliards de dollars depuis le début de la pandémie. Une somme qui serait amplement suffisante pour financer le vaccin contre la COVID-19 pour toutes et tous et éviter que quiconque sombre dans la pauvreté à cause de la pandémie.
  • En seulement 9 mois, les 1.000 milliardaires les plus fortunés, principalement des hommes blancs, avaient recouvré toutes leurs pertes.
    Découvrir le rapport

Crise du Covid-19 : la France tourne elle aussi le dos à l’égalité

Les milliardaires français ont bénéficié d’une reprise exceptionnelle : ils ont en effet vu leur fortune se reconstituer à hauteur de 175 milliards d’euros, dépassant le niveau d’avant la crise ! C’est la troisième plus forte progression après les Etats-Unis et la Chine. 175 milliards d’euros, c’est aussi l’équivalent de deux fois le budget de l’hôpital public français.

Le rapport d’Oxfam montre que, malgré la crise, la fortune de Bernard Arnault a même augmenté de 44 milliards d’euros entre mars et décembre 2020, soit un bond de 41%.

Dans le même temps, un million de personnes seraient tombées dans la pauvreté en France en 2020 selon les associations caritatives. Les femmes – et notamment les mères isolées -, les jeunes et les travailleurs précaires, qui sont les plus touché-e-s par cette crise, sont pourtant les grand-e-s oublié-e-s du plan de relance français.

Zoom sur les inégalités en France

La France des inégalités, le fruit de choix politiques

Face à cette augmentation des inégalités, la responsabilité des gouvernements est au cœur du problème. Depuis des années, ils ignorent le problème et aggravent le fléau.

Les plus pauvres sont aujourd’hui les grands perdants du quinquennat d’Emmanuel Macron. Alors que le plan de relance devrait être l’occasion de construire un monde plus juste et plus durable, il n’en est rien. En France, moins de 1% du plan de relance est dédié à la lutte contre la pauvreté, tandis que des milliards d’euros ont été versés aux entreprises sans aucune contrepartie contraignante.

Nous appelons le gouvernement français à :

  • Investir massivement dans les services publics – santé, éducation, protection sociale – pour assurer les besoins de base
  • Revaloriser les minimas sociaux et les bas salaires, à commencer par les métiers du secteur du soin où les femmes sont majoritaires
  • Faire en sorte que les plus riches et les grandes entreprises payent leur juste part d’impôts
  • Mettre en place des contreparties sociales et écologiques contraignantes pour les grandes entreprises
    > Note méthodologique1èrede couverture de ce rapport

https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2021/01/Couverture-rapport-Davos-Oxfam-2021-1.png

Auteur(s) : Oxfam - Date de parution : Janvier 2021 - Lire le rapport - Zoom sur la France

Faites un don > Je soutiens les actions d’OXFAM contre les inégalités > Je fais un don - Association loi 1901 d’intérêt général. Oxfam est membre du Comité de la Charte. Oxfam France est membre de la confédération Oxfam, une organisation internationale de développement qui mobilise le pouvoir citoyen contre la pauvreté. Nous travaillons dans plus de 90 pays afin de trouver des solutions durables pour mettre fin aux injustices qui engendrent la pauvreté.

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Source : https://www.oxfamfrance.org/rapports/le-virus-des-inegalites/

Sur le même sujet :

’oxfam’ sur Twitterhttps://twitter.com/search/oxfam Cécile Duflot @CecileDuflotLe nouveau rapport #Oxfam #Davos 2021 sur les inégalités dans le monde est sorti ce matin, accès libre et gratuit ici : www.oxfamfrance.org/rap…

Le Monde @lemondefrAlors que la pandémie fait basculer des millions de personnes dans la pauvreté, les 1 000 milliardaires les plus fortunés de la planète ont retrouvé en neuf mois seulement leur niveau de richesse d’avant la crise, selon Oxfam www.lemonde.fr/economie…

Source : https://www.oxfamfrance.org/rapports/le-virus-des-inegalites/

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  • Précarité et alimentation - L’insécurité alimentaire touche de plus en plus les Français – Document ‘cerin.org’
    L’insécurité alimentaire touche de plus en plus les Français. L’insécurité alimentaire est caractérisée par des restrictions (quantitatives ou qualitatives) affectant l’alimentation des personnes qui en souffrent, leur qualité de vie, leur bien-être et leur santé.

L’insécurité alimentaire a des causes diverses, sociétales et/ou individuelles, et concerne une population très hétérogène : personnes isolées, familles monoparentales, chômeurs, étudiants, personnes en emploi précaire, travailleurs pauvres, retraités, personnes en situation de handicap... Elle peut être collective ou individuelle, touchant tous les membres d’un ménage ou une seule personne : il arrive ainsi que, dans certaines familles, les parents se privent pour préserver leurs enfants de l’insécurité alimentaire. On estime qu’en France, au moins 12% des adultes vivent dans un foyer en situation d’insécurité alimentaire.

Les 3 principales causes de difficultés financières sont la perte d’emploi (30%), une séparation (28%), la maladie (16%). Seule une « partie » des personnes en situation d’insécurité alimentaire bénéficie de l’aide alimentaire. D’après la communication de C.Kavan, diététicienne et nutritionniste CHU de Besançon, aux Journées nationales de Médecine générale, Paris 30/9-1/10 2016

Qui est concerné par l’aide alimentaire en France ? En 2014, environ 3,5 millions de personnes avaient recours à l’aide alimentaire. Les besoins sont en augmentation constante. La moitié des bénéficiaires y ont recours 1 fois/ semaine, 37% tous les 15 jours et 14%une fois /mois.

79 % des bénéficiaires de l’aide alimentaire sont sans emploi

58 % ont un niveau d’études au-delà de la 3e (10 % ont fait des études supérieures)

43 % vivent isolées sans aucun soutien de leur entourage.

Le profil type du bénéficiaire de l’aide alimentaire est une femme de 43 ans, sans emploi, avec enfants dont le revenu du foyer est inférieur à868 € par mois (en 2012).Étude IPSOS/Banques Alimentaires 2012.Il n’est pas si facile de se nourrir avec un petit budget...

Si en théorie, il est possible de manger équilibré pour 4,5 à 5 € par personne et par jour, cela implique d’une part de disposer de ce budget, d’autre part d’accepter un certain nombre de contraintes. En effet il est nécessaire de modifier durablement ses habitudes alimentaires, de renoncer à certains aliments « plaisir » et de développer des compétences en matière de courses (choix des magasins, lecture des étiquettes...) et de cuisine. Or l’alimentation n’est pas qu’une histoire de nutrition, c’est aussi de l’affectif, du culturel et du social. Des dimensions propres à chacun qu’il faut prendre en compte. Il ne suffit donc pas de décréter que c’est possible ou d’en faire la démonstration par le coût du menu... En revanche, pour faire évoluer les habitudes alimentaires, il est indispensable de respecter et de prendre en compte les parcours et les environnements individuels.

http://www.cerin.org/uploads/media/brochure_Manger_Bon_Marche__-2016_3.pdf

Quels aliments sont à privilégier ? Pour manger « équilibré avec un petit budget », certains aliments sont plus intéressants en raison de leur qualité nutritionnelle rapportée à leur coût. Selon une étude qui a analysé le marché alimentaire en France selon ces critères, le quarté gagnant est constitué du lait, des œufs, des légumes secs et des céréales complètes. En pratique, pour de nombreux bénéficiaires, l’aide alimentaire est la principale source d’approvisionnement de produits non périssables (pâtes, riz, farine, etc...), de conserves ou de lait UHT.

Une enquête du Secours populaire français auprès des bénéficiaires place le lait en tête des aliments les plus demandés pour 63% des personnes interrogées. Les demandes portent pour 50 % sur des produits de base (lait, pâtes, sucre...) et 50 % sur des produits frais avec 40 % pourl a viande, suivie par les yaourts( 29 %), les fruits et légumes frais (27 %) et le poisson (22 %).

Darmon N et Drewnovski A. Nutrition Reviews 2015 ;l. 73(10):643–660

Valérie Dalbard, Les dessous de l’assiette d’une personne accueillie –Analyse des besoins. 2015-Secours Populaire Français.

CERIN - Centre de recherche et d’information nutritionnelles

CERIN - Centre de recherche et d’information nutritionnelles

Source : https://www.cerin.org/fileadmin/user_upload/PDF/Nutrinews-hebdo/N-398/398-Precarite-et-alimentation.pdf

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  • Une étude de la Chaire UNESCO Alimentations du monde - Montpellier SupAgro N°10/ Diagnostiquer la précarité alimentaire à une échelle locale Read in English
    Les points clés de ce ‘So What ?’

- Diagnostiquer la précarité alimentaire nécessite de renseigner cinq familles d’indicateurs.

- Les statistiques disponibles n’éclairent qu’une partie du concept de précarité alimentaire.

- Articuler précarité économique et sociale et paysage alimentaire rend visible les inégalités dans l’accès à l’alimentation.

L’alimentation est l’une des sources d’inégalités les plus invisibles car elle reste majoritairement perçue à travers sa fonction biologique et nutritionnelle, ce qui conduit à répondre au problème de la précarité alimentaire essentiellement par la distribution de produits alimentaires aux populations dites pauvres (aide alimentaire). Il y a pourtant bien d’autres pistes à explorer : comment caractériser la précarité alimentaire des différentes populations ? De quelles informations des acteurs peuvent disposer pour faire un diagnostic local ? Comment prendre en compte la demande des personnes concernées ? Quels sont les leviers d’action ? Le travail exposé dans ce ‘policy brief’ entreprend de répondre tout ou partie à ces questions.

Précarité alimentaire : pourquoi en parler ?

La pauvreté est définie dans l’Union européenne à partir d’une approche monétaire relative, c’est-à-dire par rapport à un seuil fixé en fonction de la répartition des revenus pour chaque pays. Ce cadre est utilisé en France par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et l’ensemble des institutions concernées par la statistique de la pauvreté (Caisse nationale des allocations familiales, collectivités territoriales, etc.). Ces statistiques sont complétées par une approche « conditions de vie », notamment en considérant les privations matérielles. Croiser ces deux sources d’information donne une représentation de la pauvreté qui renseigne très peu la question alimentaire.

L’insécurité alimentaire se définit en contrepoint de la sécurité alimentaire, c’est-à-dire qu’elle se manifeste lorsque les critères qui caractérisent cette dernière ne sont pas remplis (Paturel, 2017). Courante dans les pays du Sud et dans le monde anglo-saxon, cette notion d’insécurité alimentaire est utilisée en France par les professionnels de santé. Les programmes de santé publique mettent en avant les aspects nutritionnels et la fonction biologique de l’alimentation. Or l’insécurité alimentaire est liée à la pauvreté économique et à la dégradation de la qualité nutritionnelle de l’alimentation industrielle, consommée de façon majoritaire par les populations.

La notion de précarité alimentaire est issue de courants qui étudient l’alimentation des personnes pauvres, précaires, vulnérables ou encore défavorisées. Ce concept de précarité s’est imposé dans le paysage français à partir :

  • des travaux de Paugam (1991), dans lesquels celui-ci insiste sur la présence ou l’absence de liens sociaux au cœur de l’insertion sociale ;
  • - d’une définition élaborée par le Conseil économique et social français, sous l’influence de Joseph Wresinski (1987), dont l’objectif était de lutter contre la pauvreté, et a abouti à la loi instaurant le revenu minimum d’insertion (RMI) en 1988 : « La précarité est l’absence d’une ou plusieurs sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales, et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. […] » À partir de cette définition, la précarité va se décliner dans différents champs, adjointe d’un qualificatif d’enjeu social : la précarité économique, la précarité énergétique, la précarité alimentaire, etc…
    Cependant, pour qualifier la précarité dans sa dimension alimentaire, nous appuyer sur les caractéristiques du modèle alimentaire français, élaboré par Fischler et Masson (2008), permet de comprendre pourquoi il s’agit de précarité et non de pauvreté. En effet, l’ensemble des programmes sociaux qui affichent la précarité alimentaire font référence implicitement à ce modèle : à savoir que pour les Français, manger et cuisiner ensemble sont plus importants que la qualité des produits alimentaires et de leurs impacts nutritionnels.

En d’autres termes, manger seul signifie la rupture des liens avec les autres et pour ceux qui sont dans la précarité sociale, cela signifie encore plus d’exclusion. L’alimentation doit être appréhendée suivant une approche systémique qui ne considère pas la seule fonction biologique. Les fonctions sociale, culturelle et hédoniste sont tout aussi importantes pour appréhender la précarité alimentaire.

Caractériser la précarité économique et sociale

Pour caractériser la précarité économique d’une population locale, il est utile de distinguer, d’une part, la précarité monétaire des ménages qui va influer sur leur capacité d’accès à l’alimentation et, d’autre part, les catégories de ménages plus vulnérables. Pour la précarité monétaire, les sources de données mobilisables au niveau national proviennent de l’Insee (dossiers démographiques communaux) et de la base FiloSoFi (revenus des foyers fiscaux), et au niveau régional, de la plateforme d’observation sociale Occitanie (prestations sociales des ménages, minima sociaux).

Pour la vulnérabilité des personnes, les données tiennent, d’une part, à la fragilité socioéconomique de certaines personnes ou familles (monoparentales, nombreuses, personnes seules, chômeurs, etc.) et, d’autre part, aux besoins nutritionnels spécifiques ou aux limitations fonctionnelles propres à certaines personnes (retraités, personnes âgées de plus de 75 ans, enfants en bas âge, mineurs, étudiants).

Le diagnostic de la précarité économique peut rendre compte de ces caractéristiques dans un graphique dressant des profils territoriaux comparables.

https://www.chaireunesco-adm.com/local/cache-vignettes/L555xH638/graph_sowhat_10_fr-a134a.png?1609771868

La figure montre que les communes d’étude présentent à des degrés divers des profils de vulnérabilité en raison de la présence de familles monoparentales, de personnes vivant seules et d’étudiants. Ce profil est propre à Montpellier. D’un territoire à l’autre, ces profils communaux pourront fortement varier.

Une autre dimension de la précarité économique et sociale tient au rapport entre alimentation et santé, qui sont étroitement liées, comme le montrent de nombreux travaux. Pour autant, ces études, tant du côté médical que du côté de la nutrition, montrent que les pathologies qui semblaient être directement liées aux habitudes alimentaires, comme l’obésité ou le diabète, sont en réalité dues à une pluralité de facteurs. L’enquête épidémiologique nationale ObÉpi réalisée en 2012 montre une décélération de l’obésité dans les classes supérieures et moyennes à partir de 2007, tendance non significative dans les milieux précaires.

Par contre, la prévalence de l’obésité n’augmente plus chez les enfants depuis 2002, tous milieux confondus. Toutefois, une étude sur la corpulence des enfants de 4-5 ans scolarisés en Hérault (Ledesert et Boulahtouf, 2012) met en avant les inégalités territoriales de santé : les territoires des agences départementales de solidarité de Montpellier (correspondant aux quartiers prioritaires de la politique de la ville) sont ceux où les prévalences de l’obésité et du surpoids sont les plus élevées parmi les seize agences du département pour lesquelles les données sont disponibles.

Si des travaux sur les inégalités sociales autour de l’alimentation sont aujourd’hui conduits pour comprendre les comportements alimentaires, nous manquons d’études transversales qui pourraient donner des pistes d’action articulant approches épidémiologiques et sociales. Il serait aussi nécessaire de saisir ces observations à partir d’une diversité plus grande de quartiers et de communes que celle que nous offrent les enquêtes actuelles.

Identifier la précarité au prisme du paysage alimentaire

Un autre angle d’analyse de la précarité vise à comprendre le potentiel d’accès à l’alimentation des populations vulnérables. Il s’agit de caractériser l’offre alimentaire existante, son accessibilité et les incitations sociétales, publicitaires et politiques. S’appuyant sur les travaux sur « l’espace vécu » et sur le ‘foodscape’, nous définissons le paysage alimentaire comme étant l’ensemble des lieux, équipements et services permettant l’approvisionnement des individus en produits alimentaires sur un territoire donné.

Cet espace « donné à voir » aux consommateurs est aussi un espace « vécu et perçu » différemment selon ces derniers. Une approche méthodologique pour diagnostiquer la précarité alimentaire au prisme de trois composantes du paysage alimentaire est présentée ci-après.

La restauration scolaire : un enjeu clé au diagnostic complexe

La gestion des cantines des écoles maternelles et élémentaires est un levier important pour réduire la précarité alimentaire, car il est établi que l’insuffisance alimentaire lors du temps scolaire contribue aux difficultés d’apprentissage des enfants. L’état de l’art permet de recenser deux principaux leviers pour réduire cette insuffisance alimentaire : adapter le prix du repas aux capacités monétaires des ménages scolarisant les enfants et distribuer des petits déjeuners à l’école à tous les enfants.

L’étude des systèmes tarifaires des cantines scolaires dans vingt-trois communes de la métropole montpelliéraine montre une tendance à la différenciation des tarifs des repas selon des critères de revenu, aides et charges familiales des ménages. Cependant, les systèmes tarifaires sont trop hétérogènes pour en dresser une comparaison et établir des indicateurs. De plus, les communes ne disposent pas de données sociales et économiques permettant d’évaluer les difficultés d’accès des enfants issus de familles précaires à la cantine, la pertinence de leur politique tarifaire, et l’efficacité des aides spécifiques provenant du Centre communal d’action sociale ou du Conseil départemental.

À ce manque d’information, s’ajoute la méconnaissance du coût lié à la qualité nutritionnelle des repas, elle-même liée aux modes de gestion des cantines. Le problème est donc complexe. Il existe toutefois des indicateurs auxquels les acteurs pourraient réfléchir. Par exemple, il pourrait être pertinent de confronter des données désagrégées de l’Insee et de la Caisse d’allocations familiales portant sur la part des enfants des familles en situation précaire dans le total des enfants bénéficiant des tarifs réduits à la cantine.

Mettre en relation offre alimentaire et capacités de mobilité des ménages
Certaines populations peuvent limiter le choix des lieux d’approvisionnement alimentaire par manque de moyens de déplacement. Le diagnostic se base sur l’étude spatiale de l’offre alimentaire commerciale en vue de repérer les zones dépourvues de commerces alimentaires ou mal desservies par des transports publics.

Différentes sources de données permettent d’identifier l’offre commerciale alimentaire : le répertoire de déclaration des entreprises, les bases statistiques de l’Insee ainsi que les bases de données des organismes de contrôle (sécurité incendie, services vétérinaires, etc.). Concernant les données sur les capacités de mobilité des ménages, deux sources de données principales ont été identifiées : les réseaux de transports publics et le recensement de la population effectué par l’Insee, qui permet de connaître la part des ménages non motorisés à l’échelle des Îlots regroupés pour l’information statistique (IRIS) [1] ou à l’échelle de la commune.

Dresser le panorama de l’aide alimentaire

L’aide alimentaire est une des réponses apportées à la précarité alimentaire. Le dispositif existant est en cours de réorganisation et le processus d’habilitation des associations transforme les modes de distribution (Voir SoWhat n°9). Face au manque de données sources, une approche globale des pratiques alimentaires des bénéficiaires et des réseaux d’acteurs locaux reste indispensable pour dresser le panorama de ce pan entier du paysage alimentaire.

Étudier la précarité alimentaire à travers le paysage alimentaire met en évidence les importantes limites liées aux données disponibles et à leur qualité. Cette entrée permet de dépasser la limite de l’entrée monétaire en prenant en compte les relations qu’ont les populations avec l’offre alimentaire sur un territoire spécifique.

Pour conclure

https://www.chaireunesco-adm.com/local/cache-vignettes/L555xH283/graph_2_sowhat_10_fr-5d040.png?1609771869
Ce ‘policy brief ‘fournit des premiers éléments pour bâtir une démarche de diagnostic à l’échelle d’un territoire. En s’inscrivant dans une approche du système alimentaire urbain, notre démarche identifie cinq champs d’information à renseigner pour élaborer ou évaluer une politique publique. Deux d’entre eux portent sur les populations concernées. Deux autres portent sur les caractéristiques de l’offre alimentaire. Le cinquième articule les deux dimensions : il s’agit du lien alimentation-santé. La figure liste les familles d’indicateurs à renseigner pour élaborer le diagnostic.

Méthodologie

Ce travail méthodologique sur le territoire de la métropole de Montpellier a reposé sur trois types d’analyse : une revue de la littérature scientifique et de la documentation locale ; une analyse de bases de données disponibles en open data ou de bases élaborées pour les besoins de services spécifiques ; des entretiens conduits auprès de techniciens et élus des collectivités et services de l’État.

Les bases étudiées, datées de 2011 à 2013, étaient composées de données statistiques brutes, agglomérées ou de données spatiales. Leur potentiel d’utilisation pour réaliser un diagnostic de la précarité alimentaire à une échelle locale a été analysé en confrontant leur contenu à la littérature scientifique existante. Quelques essais d’analyses statistiques et spatiales ont été conduits afin de les tester.

Les entretiens menés en juin 2015 répondaient à trois objectifs : 1/ identifier et recueillir de nouvelles données et bases de données ; 2/ identifier les lacunes en terme d’indicateurs de suivi de la précarité alimentaire ; 3/ caractériser quelques dispositifs et outils de lutte contre la précarité alimentaire.

Auteurs

Dominique Paturel, Inrae, UMR Innovation, Montpellier

Christophe-Toussaint Soulard, Inrae, UMR Innovation, Montpellier

Simon Vonthron, Inrae, UMR Innovation, Montpellier

Références :

Fischler, C., Masson, E. (2008) Manger. Français, Européens et Américains face à l’alimentation. Paris, Éditions Odile Jacob.

Ledésert, B., Boulahtouf, H. (2012) Rapport « Corpulence, habitudes alimentaires à l’école et activité physique chez les enfants de 4-5 ans scolarisés dans l’Hérault ». Creai-Orsl et Conseil Général de l’Hérault, Montpellier, 33 p., [en ligne] http://bdsp-ehesp.inist.fr/vibad/index.php?action=getRecordDetail&idt=468347.

Paturel, D. (2017) Insécurité alimentaire et précarité alimentaire : note pour l’Atelier 12, EGA, [en ligne] https://inra.academia.edu/DominiquePATUREL.

Paugam, S. (1991) La disqualification sociale. Essai sur la nouvelle pauvreté. Paris, PUF.

Wresinski, J. (1987). Rapport « Grande pauvreté et précarité économique et sociale ». Conseil économique et social français, Paris, Journal Officiel de la République Française, 113 p., [en ligne] https://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Rapports/1987/Rapport-WRESINSKI.pdf.

Cette note tire parti de la thèse en cours :
Vonthron S. Offre commerciale alimentaire et pratiques spatiales d’approvisionnement des ménages : une géographie des paysages alimentaires urbains. Thèse de doctorat, Université Paul Valéry, Montpellier SupAgro, Montpellier, en cours.

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[1] Entité de base utilisée par l’Insee pour la diffusion de données infracommunales spatialisées.

01-sowhat-10_2019-fr_24oct.pdf

À lire aussi :N°9/ Pour une réforme de nos solidarités alimentaires

Foodscapes

Démocratie alimentaire : de quoi parle-t-on ? (Dominique Paturel et Patrice Ndiaye)

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1101, avenue Agropolis - BP 5098 34093 Montpellier Cedex 05 - France
Tél. : +33 (0)4 67 61 70 10

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Source : https://www.chaireunesco-adm.com/No10-Diagnostiquer-la-precarite-alimentaire-a-une-echelle-locale

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  • La Précarité alimentaire décrite par Wikipédia

La précarité alimentaire correspond au niveau le plus fragile de sécurité alimentaire. Elle s’exprime à travers un « accès restreint, inadéquat ou incertain à des produits sains et nutritifs, et dont la faim est la conséquence ultime, mais non systématique »1.

Définition

On considère une personne en état de précarité alimentaire lorsqu’elle ne parvient pas à se nourrir convenablement (qualité et quantité) pour raison financière2,1.

Un individu en état de précarité alimentaire a des difficultés à manger sainement et à avoir des repas variés. Cela implique par exemple2 :

  • ne pas être capable de manger des fruits et légume tous les jours
  • de la viande ou du poisson une fois par semaine.
  • ne pas avoir accès à trois repas par jour.
    Conséquences

La précarité alimentaire s’accompagne généralement de malnutrition et de carences nutritionnelles. En conséquence, elle peut avoir de lourdes conséquences sur la santé et engendrer des retards de croissance, un affaiblissement du système immunitaire ou des problèmes d’obésité2.

Dans le monde

En France

En 2018, un français sur cinq est en situation de précarité alimentaire3. Un sondage Ipsos-Secours populaire4 rapporté par Le Parisien5 rapporte que 21% des français déclarent « ne pas être en mesure de s’offrir une alimentation saine leur permettant de faire trois repas par jour », 27% « ne pas avoir les moyens financiers de s’acheter quotidiennement des fruits et légumes ».

Le sondage mais aussi en évidence que les foyers modestes sont particulièrement touchés. Un français sur deux dont les revenus mensuels sont inférieurs à 1.200 euros indique « avoir des difficultés à payer la cantine de ses enfants » et 48% estiment avoir des difficultés à se procurer une alimentation variée5.

En 2018, selon la Banque alimentaire, plus de 4.8 millions de personnes sont concernées par l’aide alimentaire6.

Aux États Unis

En 2018, un Américain sur neuf soit plus de 37 millions d’Américains, dont 11 à 12 millions d’enfants sont en situation de précarité alimentaire7,8. Les familles à faible revenu sont principalement touchées ou la précarité alimentaire est favorisée par de multiples problèmes comme les difficultés de logement, l’isolement social, les problèmes de santé, les coûts médicaux élevés et les bas salaires7. Le faible niveau de couverture et de protection sociale aux États Unis fait qu’un « mauvais mois » peut suffire à plonger un ménage dans la précarité alimentaire. Les licenciements faciles, les aléas de l’entretien d’une voiture ou les accidents du travail peuvent soudainement forcer une famille à devoir choisir entre acheter de la nourriture et payer ses factures8.

Au Royaume Uni

Le Royaume-Uni a l’un des plus haut niveau de précarité alimentaire d’Europe. 19% des moins de 15 ans vivent avec un adulte qui souffre de précarité alimentaire modérée ou sévère. Parmi eux, 50% vivent en situation de précarité alimentaire grave9.

En 2014, 8 millions de britanniques vivent dans un foyer « ayant du mal à mettre de la nourriture sur la table » dont la moitié « passent régulièrement une journée entière sans manger »10.

Afrique

En 2015, un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture estime que la prévalence de la faim en Afrique a diminué de 31 pour cent entre la période de base (1990-1992) et 2015. Environ une personne sur quatre est en situation de précarité alimentaire en Afrique subsaharienne en 2015 contre une sur trois en 1990-199211.

Lutte contre la précarité alimentaire

En France

En France, la lutte contre la précarité alimentaire est inscrite au code de l’action sociale et des familles comme un dispositif de lutte contre la pauvreté et les exclusions. Le gouvernement estime que la lutte contre la précarité alimentaire repose sur des centaines de milliers de bénévoles, ainsi que sur de nombreux réseaux associatifs et centres communaux et intercommunaux d’action sociale12.

En 2018, le réseau des Banques Alimentaires estime prendre en charge 2 millions de personnes soit près de la moitié des français nécessitant une aide alimentaire6.

Aux États Unis

Le Supplemental Nutrition Assistance Program (« Programme d’aide supplémentaire à la nutrition ») est le programme alimentaire fédéral des États-Unis. Il fournit une assistance aux personnes et familles à faibles (ou sans) revenus vivant dans le pays. Le programme est principalement connu pour ses « Food Stamps » (bons alimentaires)13.

Feeding America (en), équivalent américain de la Banque alimentaire apporte une aide alimentaire à plusieurs milliers de ménages non éligibles à l’aide fédérale à la nutrition. Le réseau Feeding America est présent partout à travers les États-Unis et aide plus de 40 millions de personnes dont 12 millions d’enfants et 7 millions de personnes âgées8.

Au Royaume Uni

En mai 2013, selon un rapport publié par Oxfam et Church Action on Poverty (en), un demi-million de Britanniques dépendaient des banques alimentaires14. Le Trussell Trust rapporte que leurs banques alimentaires à elles seules ont aidé à nourrir 346 992 personnes en 2012-201315,14. Le nombre de banques alimentaires et d’associations luttant contre la précarité alimentaire a fortement augmenté dans le pays depuis les années 2000 avec des associations comme le Trussell Trust (en) ou FoodCycle organisant la distribution de millions de repas16,17.

Références

 Anne Dhoquois, « S’attaquer à la précarité alimentaire », Alternatives économiques,‎ 11 septembre 2018 (lire en ligne [archive])

  « Qu’est-ce que la précarité alimentaire, dont est victime 1 Français sur 5 ? », OhMyMag,‎ 11 septembre 2018 (lire en ligne [archive])

  « Alimentation : 1 Français sur 5 est en situation de précarité », Le Monde,‎ 11 septembre 2018 (lire en ligne [archive])

  Baromètre Ipsos-SPF 2018, « une intensification de la pauvreté », Ipsos-Secours populaire,‎ 2018 (lire en ligne [archive])

  « Alimentation : Un Français sur cinq est en situation de précarité alimentaire », 20 Minutes,‎ 11 septembre 2018 (lire en ligne [archive])

  « La lutte contre la précarité alimentaire » [archive], sur Banques Alimentaires (consulté le 18 juin 2020)

  « What Is Food Insecurity in America ? » [archive], sur Hunger and Health (consulté le 18 juin 2020)

  « Food Insecurity in America : Causes and Solutions [archive], sur www.feedingamerica.org (consulté le 18 juin 2020)

  « Sustainable Development Goals in the UK follow up : Hunger, malnutrition and food insecurity in the UK - Environmental Audit Committee - House of Commons » [archive], sur publications.parliament.uk (consulté le 18 juin 2020)

  (en-GB) Patrick Butler Social policy editor, « UK hunger survey to measure food insecurity », The Guardian,‎ 27 février 2019 (ISSN 0261-3077, lire en ligne [archive], consulté le 18 juin 2020)

  (en) Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, Regional Overview of Food Insecurity in Africa, Accra, ONU, 2015, 37 p. (lire en ligne [archive])

  Ministère des Solidarités et de la Santé, « Lutte contre la précarité alimentaire » [archive], sur Ministère des Solidarités et de la Santé, 18 juin 2020 (consulté le 18 juin 2020)

  « USDA Nutrition Assistance Programs [archive], sur www.nal.usda.gov (consulté le 18 juin 2020)

  (en-GB) John Harris, « Half a million Britons using food banks. What kind of country is this becoming ? | John Harris », The Guardian,‎ 30 mai 2013 (ISSN 0261-3077, lire en ligne [archive], consulté le 18 juin 2020)

  (en) Niall Cooper et Sarah Dumpleton, Walking the breadline : the scandal of food poverty in 21st century britain, Londres, 2013 (lire en ligne [archive])

  (en-GB) « The Trussell Trust - End of Year Stats » [archive], sur The Trussell Trust (consulté le 18 juin 2020)

  •  Emma Wallis, « FoodCycle : quand la lutte contre le gaspillage alimentaire permet d’aider les plus démunis », InfoMigrants,‎ 10 octobre 2019 (lire en ligne [archive])
    Voir aussi :

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  • La lutte contre la précarité alimentaire - Evolution du soutien public à une politique sociale, agricole et de santé publique Par F. Le Morvan et T.Wanecq (IGAS) – 2019 – Document ‘igas.gouv.fr’
    335 000 tonnes d’aide alimentaire ont été distribuées en France en 2018 à 5 millions de personnes par 200 000 bénévoles associatifs, avec le soutien d’achats publics et de mécanismes de réduction d’impôt sur les dons des entreprises et des particuliers.

Le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) finance un quart de cette distribution, via quatre réseaux associatifs (Croix-Rouge française, Fédération française des banques alimentaires, Restaurants du Cœur et Secours populaire français). Toutefois, ce dispositif est fragilisé par son extrême complexité de gestion, les incertitudes quant à son avenir et le manque de vision globale de l’action publique nationale sur ce sujet.

La diversité des besoins des publics et des territoires appelle des ajustements fins et souples. La loi « Egalim » d’octobre 2018 implique en outre de développer des systèmes alimentaires territorialisés et une démarche participative d’inclusion des personnes accueillies.
Dans ce contexte, le rapport formule des recommandations permettant de simplifier et de recentrer l’intervention des fonds européens, mais aussi de déployer une politique favorisant l’achat local et les circuits courts. Il préconise, dans le cadre d’un financement globalement préservé, la création d’un Fonds pluriannuel national en complément des fonds européens, suivant trois scénarios gradués.

  • Le résumé >
    La lutte contre la précarité alimentaire - Évolution du soutien public à une politique sociale, agricole et de santé publique - Franck LE MORVAN et Thomas WANECQ (IGAS)3

35 000 tonnes d’aide alimentaire ont été distribuées en France en 2018 à 5 millions de personnes. Pour répondre à des besoins croissants, le dispositif français repose largement sur 200 000 bénévoles associatifs. Il est soutenu par des achats de denrées sur fonds publics (locaux, nationaux et européens) et par des mécanismes de réduction d’impôt sur les dons des entreprises et des particuliers. Le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) finance le quart de cette distribution. Il est toutefois marqué par une extrême complexité de gestion et est appelé à se fondre dans un ensemble plus large (le « FSE+ ») dont la part de ressources disponibles pour l’aide alimentaire est incertaine.

Une approche globale est nécessaire Une approche globale cohérente du soutien apporté par le FEAD et par l’action publique nationale doit être construite. Ceci englobe la dimension fiscale de cette action (les réductions d’impôts ne sont actuellement pas ciblées et peu suivies), le contrôle de la qualité des denrées collectées, et les moyens disponibles pour ajuster finement les réponses aux besoins de publics différents (personnes sans abri, hébergées à l’hôtel ouen établissement ou disposant d’un logement) et aux spécificités des territoires (départements présentant des taux de pauvreté élevés, zones blanches non couvertes par les réseaux associatifs ...).

Simultanément, les priorités affirmées par la loi « Egalim » d’octobre 2018 impliquent de développer des systèmes alimentaires territorialisés ainsi qu’une démarche participative des personnes accueillies. Simplifier l’intervention des fonds européens et déployer une politique interministérielle en soutien des acteurs locaux.

Le rapport recommande donc : - de simplifier l’intervention des fonds européens, en la recentrant sur quelques produits susceptibles de bénéficier à l’ensemble des publics et en séparant clairement les marchés d’achat de denrées et ceux relatifs à la logistique ; - de déployer une politique interministérielle de lutte contre la précarité alimentaire, en soutenant financièrement les initiatives des acteurs locaux, avec l’objectif de développer l’achat local et les circuits courts. Il préconise la création d’un Fonds pluriannuel financé sur crédits budgétaires en complément des crédits européens, dans le cadre d’un engagement de financement globalement maintenu. Trois scénarios sont dessinés, selon la part plus ou moins importante accordée au nouveau Fonds par rapport aux crédits européens.

Bas du formulaire

Avertissement : Certains acteurs du champ sanitaire sont actuellement sollicités au téléphone par des personnes se présentant comme des membres de l’IGAS, ou mandatées par ce service, pour obtenir des informations sur leurs activités et leur clientèle. L’IGAS invite les personnes sollicitées à ne communiquer aucune information dans ces circonstances. Elles doivent savoir que les inspecteurs de l’IGAS ne procèdent pas à des investigations inopinées par téléphone et qu’ils ne s’adressent jamais de manière anonyme aux organismes qu’ils contrôlent ou auprès desquels ils recueillent des informations.

Source : https://www.igas.gouv.fr/spip.php?article754

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  • Lutter contre la précarité continue avec les Banques Alimentaires
    Depuis 35 ans, les Banques Alimentaires agissent contre la pauvreté et la précarité alimentaire.

En France, 9,3 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit 14,7% de la population française (INSEE, 2019). 31,3% des étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté ainsi que 7,6% des retraités (INSEE, 2019). Un enfant de moins de 18 ans sur cinq vit au sein d’une famille pauvre et 33,6 % des personnes vivant dans une famille monoparentale sont pauvres, soit une proportion 2,4 fois plus élevée que dans l’ensemble de la population (INSEE, 2019).

L’aide alimentaire en France concerne 5,5 millions de personnes (IGAS, 2019) : un chiffre sous-estimé par rapport aux besoins réels, la demande d’aide alimentaire restant une démarche souvent difficile ou mal connue. Sur ces 5,5 millions de personnes, le réseau des Banques Alimentaires permet d’en aider 2 millions soit près de 1 bénéficiaire sur 2.

L’insécurité alimentaire, une conséquence de la pauvreté 

Faire ses courses, ouvrir son frigidaire, aller au restaurant, préparer le repas, nombreux sont les actes liés à l’alimentation accomplis tous les jours. Nous les réalisons naturellement sans nous rendre compte de leur portée. Ils sont pourtant des actes forts du quotidien. Ils construisent notre bien-être et participent activement à créer ce lien social fondamental à l’être humain.

Ne pouvoir accéder en quantité suffisante à une nourriture saine et équilibrée, c’est s’exclure, c’est rompre le lien social, c’est ouvrir la porte aux problèmes de santé et de bien-être. La peine est triple. A court terme, c’est d’abord le sentiment de faim et d’épuisement, conséquence des repas sautés. S’ajoutent les maladies physiques et psychologiques : à moyen terme, l’insécurité alimentaire engendre de l’anémie, un déficit en vitamine D notamment chez les femmes, mais aussi du diabète, du cholestérol. Enfin, une alimentation insuffisante favorise l’isolement liée à la honte de ne pouvoir se nourrir seul, et trace la voie de l’exclusion. L’insécurité alimentaire reste, encore aujourd’hui, caractéristique de la pauvreté dans les pays du Nord, et notamment en France. (Pour en savoir plus...)

Sortir de l’invisibilité sociale 

L’invisibilité sociale est une conséquence directe d’une situation de précarité où l’individu fait face à un déni de reconnaissance de son environnement social. Les Banques Alimentaires collectent des denrées alimentaires et les redistribuent aux associations partenaires au profit des bénéficiaires, pour leur permettre de consacrer plus de temps à leur mission de lien social. Les personnes démunies peuvent alors retrouver une sécurité alimentaire, une autonomie sociale. 

“J’ai 4 enfants, je suis séparée depuis 4 ans maintenant, et je suis arrivée au camion itinérant grâce à l’assistante sociale. C’est vrai que ça nous permet de faire manger nos enfants à leur faim. On a des légumes frais, on a tout ce qu’il faut pour leur faire un bon repas.” Claude, bénéficiaire.

Le profil des bénéficiaires de l’aide alimentaire 

chiffres etude CSA 2018

L’étude réalisée par l’institut CSA en 2018 confirme l’évolution des profils des bénéficiaires.

  • 84% ont un logement stable
  • Le profil d’emploi reste précaire ou à temps partiel, avec un tiers des bénéficiaires au chômage (30%)
  • La majorité des personnes sont isolées et des familles monoparentales 
  • 69% des bénéficiaires sont des femmes et 33% des familles monoparentales
  • 27% sont divorcés ou séparés
  • 71% vivent avec moins de 1.000€ net par mois et par foyer
    Pour en savoir plus sur cette étude, cliquez-ici

À lire également Toutes les actualités

03 août 2018 Le profil des bénéficiaires de l’aide alimentaire aux Banques Alimentaires

03 août 2018 Le lien social par l’alimentation

03 août 2018 Santé et précarité : enjeu majeur de l’aide alimentaire

Ensemble aidons l’homme à se restaurer - Les Banques Alimentaires, premier réseau d’aide alimentaire en France depuis plus de 35 ans. 79 Banques Alimentaires – 5.400 associations accompagnées – 230 M de repas servis – 2 M de personnes soutenues

Aidez-nous > Contact - Mentions légales - Vie privée et conditions d’utilisations - Plan du site

Source : https://www.banquealimentaire.org/lutter-contre-la-precarite-alimentaire-139

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  • Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) - Mise à jour 11.12.20
    Le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) favorise le renforcement de la cohésion sociale et participe à la réduction de la pauvreté et, à terme, à l’éradication des formes les plus graves de pauvreté dans l’Union.

Pour la prochaine programmation (2021-2027), le FEAD sera intégré au FSE+, qui portera les moyens que l’Union européenne consacre à l’aide alimentaire. Une concertation nationale est ouverte sur le futur programme opérationnel consacré à l’aide alimentaire nationale.

Les cofinancements de l’Union européenne étaient inscrits dans un fonds spécifique pour la période (2014-2020). Ils seront intégrés au FSE+, dont l’objet a été élargi, pour la prochaine période de programmation des crédits (2021-2027).

Mieux connaître le FSE+

Pour autant, le choix a été fait de conserver un programme opérationnel spécifique consacré à l’aide alimentaire et à l’accompagnement des personnes les plus démunies, dans le cadre de l’objectif 11 du FSE+ « lutter contre la privation matérielle en apportant une aide alimentaire et/ou une assistance matérielle aux personnes les plus démunies, y compris en prenant des mesures d’accompagnement ».

Un premier projet de programme opérationnel avait été élaboré en juillet 2020 :

pdf Programme opérationnel national FSE+ Téléchargement (637.1 ko)

Le 3 novembre M. Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, et M. Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, ont salué l’augmentation des crédits alloués à l’aide alimentaire en France par l’Union européenne pour les années 2021 à 2027.

Une nouvelle version du programme opérationnel est désormais soumise à concertation :

pdf Version de novembre 2020 du Programme opérationnel national FSE+ Téléchargement (519.3 ko)

L’avis des partenaires (autorités publiques, collectivités locales, société civile et partenaires économiques et sociaux…) est sollicité. La concertation est décisive pour enrichir la démarche et favoriser la construction d’une programmation en phase avec les besoins. Les contributions pourront porter, notamment, sur les points suivants :

- le diagnostic,

- l’analyse des besoins,

- les objectifs du programme, ses moyens, les résultats recherchés,

- l’articulation avec les autres programmes opérationnels du FSE+

L’objectif est de de présenter à la commission européenne une première version du programme au début de l’année 2021.

Le FEAD

Ce fonds contribue à atteindre, conformément à la stratégie Europe 2020, l’objectif de réduction d’au moins 20 millions du nombre de personnes menacées de pauvreté et d’exclusion sociale tout en complétant les autres Fonds structurels.

Le Programme Opérationnel

Le Programme Opérationnel (PO) français pour la mise en œuvre du FEAD sur la période 2014-2020 a été approuvé par la Commission européenne le 31 juillet 2014.

pdf Programme opérationnel national FEAD 2014-2020 Téléchargement (389.6 ko)

Conformément au règlement (UE) N°223/2014 relatif au FEAD et au Programme opérationnel national FEAD 2014-2020, les seules bénéficiaires du Fonds sont les organisations partenaires (OP) à but non lucratif en charge de l’aide alimentaire sélectionnées par les autorités nationales. Ainsi, quatre associations caritatives ont été habilitées au niveau national à recevoir des contributions publiques destinées à la mise en œuvre de l’aide alimentaire et retenues pour bénéficier des crédits européens du Fonds :

- les Restaurants du Cœur

- la Croix-Rouge française

- le Secours populaire français

- la Fédération française des banques alimentaires.

Les crédits européens sont répartis entre ces quatre associations au début de chaque campagne annuelle FEAD. Elles répartissent par la suite les crédits alloués entre les 27 denrées de la liste FEAD achetées par France AgriMer, selon une évaluation de leurs besoins. Elles assurent par le biais de leurs réseaux respectifs, et les associations locales habilitées ou CCAS, la distribution des denrées alimentaires achetées par le FEAD auprès des personnes concernées, sur tout le territoire français (Réunion et Antilles inclus).

Les rapports annuels d’exécution

Les rapports annuels d’exécution (RAE) permettent de rendre compte des actions mises en œuvre au titre de ce fonds.

pdf Rapport d’exécution 2019 du programme opérationnel français FEAD Téléchargement (1.8 Mo)

pdf Synthèse du rapport d’exécution 2019 Téléchargement (399.7 ko)

Devoirs et Obligations

Les organisations qui distribuent des denrées issues du FEAD ont par ailleurs des obligations, notamment en matière de communication sur l’utilisation du FEAD.

pdf Synthèse des lignes directrices (Février 2020) Téléchargement (216 ko)

La Direction générale de la cohésion sociale met à disposition du public un formulaire de réclamation permettant à toute personne en lien avec le programme européen (ex. : bénévole, bénéficiaire, salarié, etc.) d’alerter les services de l’Etat sur un incident ou une fraude dont elle aurait connaissance.

D’après l’acte du conseil du 26 juillet 1995 établissant la convention relative à la protection des intérêts financiers de l’Union européenne, il est entendu par fraude l’utilisation de faux documents et le détournement de fonds. En l’espèce, les denrées étant cofinancées par le programme européen, le détournement de denrées est également considéré comme une fraude.
L’Agence française anti-corruption définit le conflit d’intérêts comme toute situation où « une personne a un intérêt privé de nature à influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif de ses fonctions au sein d’une organisation (privée ou publique). Consultez le rapport de l’agence française anti-corruption de septembre 2018.

Par ailleurs, il est porté à la connaissance du déclarant que l’article 226-10 du code de procédure pénale prévoit des sanctions (jusqu’à 45 0000 €) et des poursuites judiciaires (jusqu’à 5 ans d’emprisonnement) en cas de fausse déclaration.
Enfin, dans le cas où la déclaration concerne un soupçon de fraude ou de conflit d’intérêt sur des finances publiques nationales, celle-ci doit être déposée auprès du Comité opérationnel départemental anti-fraude (CODAF). Seuls les signalements liés au FEAD seront pris en compte dans le cadre de cette procédure.

Le formulaire de dépôt de réclamation

Si un bénéficiaire ou une structure en contact avec les services gestionnaires du programme européen sont insatisfaits quant à la gestion de ce dernier et souhaitent signaler un incident, ils peuvent remplir le formulaire de dépôt de réclamation. La personne dispose d’un délai maximum de 2 mois à partir de l’incident pour le déclarer. Dès réception, les services compétents disposent d’un délai d’1 mois pour accuser réception du dossier et débuter le traitement de ce dernier.

pdf Télécharger le formulaire de réclamation Téléchargement (200.2 ko)

Le formulaire est à transmettre via l’adresse fonctionnelle de messagerie suivante :
DGCS-alerte-FEAD@social.gouv.fr

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pdf Rapport d’exécution 2018 du programme opérationnel français FEAD Téléchargement (1.1 Mo)

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pdf Rapport d’exécution 2016 Programme opérationnel français FEAD Téléchargement (271.1 ko)

pdf Rapport d’exécution 2015 Programme opérationnel français FEAD Téléchargement (155.5 ko)

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Schéma d’achat de denrées FEAD et contrôles

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  • Politique de lutte contre la précarité alimentaire 29.04.20 – Document officiel
    « La lutte contre la précarité alimentaire vise à favoriser l’accès à une alimentation sûre, diversifiée, de bonne qualité et en quantité suffisante aux personnes en situation de vulnérabilité économique ou sociale. » Elle est inscrite au code de l’action sociale et des familles comme un dispositif de lutte contre la pauvreté et les exclusions.

L’aide alimentaire contribue à lutter contre la précarité alimentaire grâce à la fourniture de denrées et à la proposition d’un accompagnement aux personnes accueillies. Au-delà du soutien d’urgence, elle permet de renforcer ou rétablir le lien social, voire d’être une porte d’entrée vers des dispositifs d’insertion.

L’aide alimentaire peut prendre de multiples formes, comme la distribution de colis, l’accès à une épicerie sociale et solidaire, la prise de repas dans un restaurant solidaire ou lors d’une distribution de rue, l’abonnement à des paniers de légumes ….

Elle est mise en œuvre par un nombre important d’acteurs, parmi lesquels les réseaux associatifs - et les centaines de milliers de bénévoles qui y sont mobilisés - et les centres communaux et intercommunaux d’action sociale qui jouent un rôle essentiel.

D’autres initiatives de solidarité, nombreuses sur le territoire, contribuent également à lutter contre la précarité alimentaire : coopératives solidaires, groupements d’achats, jardins nourriciers, tiers-lieux de rencontre et de partage, aides financières, guides pratiques pour se nourrir avec un petit budget …

L’Etat mène en la matière une politique interministérielle, pilotée par le Ministère des solidarités et de la santé, et qui trouve une traduction dans différents programmes nationaux dont ceux relatifs à la santé, à l’alimentation et à la lutte contre la pauvreté.

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Source : https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/lutte-contre-la-precarite-alimentaire/article/politique-de-lutte-contre-la-precarite-alimentaire

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  • Politique de lutte contre la précarité alimentaire Mise à jour 29.04.20 – Document officiel
    L’alimentation est un des déterminants majeurs de la santé, mais elle joue également un rôle essentiel sur les questions d’identité, de lien social et familial, de plaisir, de culture, d’appartenance. Elle constitue généralement la première variable d’ajustement du budget quotidien des ménages, et plus de 8 millions de personnes font partie d’un foyer se déclarant en insécurité alimentaire pour des raisons financières.

Guide du don en période de crise COVID-19

La Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et la Direction générale de l’alimentation (DGAL) ont élaboré un guide pratique à l’attention de tout donateur qui souhaite donner des denrées alimentaires à des associations d’aide alimentaire.

Retrouvez toutes les informations pratiques et les contacts utiles pour le don alimentaire :
https://agriculture.gouv.fr/covid-19-informations-pratiques-et-contacts-utiles-pour-le-don-alimentaire

Depuis la loi dite « EGAlim » du 30 octobre 2018, la lutte contre la précarité alimentaire est définie à l’article L. 266-1 du Code de l’action sociale et des familles.

Cette définition, qui place cette politique dans le champ de la lutte contre la pauvreté et les exclusions, fixe un objectif : favoriser l’accès à une alimentation sûre, diversifiée, de bonne qualité et en quantité suffisante aux personnes en situation de vulnérabilité économique ou sociale.

Elle précise les acteurs mobilisés pour l’atteinte de cet objectif :

  • les associations,
  • les centres communaux et intercommunaux d’action sociale,
  • l’Etat, les collectivités territoriales,
  • les acteurs économiques et les personnes concernées.
    Ces dernières sont ainsi reconnues comme actrices. Il est d’ailleurs spécifié que la lutte contre la précarité alimentaire contribue à la reconnaissance et au développement des capacités des personnes à agir pour elles-mêmes et dans leur environnement.

Le caractère interministériel de cette politique est également mis en avant, puisqu’au-delà de son rôle pour lutter contre la pauvreté, elle s’insère dans les programmes nationaux relatifs à l’alimentation, à la nutrition et à la santé.

L’aide alimentaire

L’aide alimentaire consiste à fournir des denrées et à proposer un accompagnement à des personnes en situation de vulnérabilité économique ou sociale. A ce titre, il s’agit d’une des réponses à la lutte contre la précarité alimentaire.

Pour bénéficier de contributions publiques pour la mise en œuvre de ce dispositif, il faut :

  • soit être une personne morale de droit public, comme les centres communaux et intercommunaux d’action sociale (CCAS/CIAS),
  • soit être une personne morale de droit privé habilitée en application des articles R. 266-1 et suivants du Code de l’action sociale et des familles.
    L’aide alimentaire est financée à la fois par des contributions privées (dons des distributeurs, dons des producteurs agricoles et des industries agro-alimentaires, dons des particuliers aux associations…), et par des contributions publiques, comme le fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD), les subventions de l’Etat et des collectivités territoriales - sans oublier la défiscalisation des dons financiers et des dons de denrées.

Le rapport sénatorial Bazin et Bocquet de 2018 estime que l’aide alimentaire représente en France près de 1,5 milliards d’euros financés à hauteur de 31 % par des fonds publics, 36 % par des fonds privés et 33 % par la valorisation du bénévolat.

Une politique interministérielle par nature

Le ministère de la solidarité et de la santé accompagne le secteur de l’aide alimentaire, à travers le soutien financier des structures qui la mettent en œuvre, mais également par le travail de concertation mené avec les acteurs et par l’encadrement normatif et administratif des dispositifs.

Le ministère de la solidarité et de la santé a également un rôle de pilote et de coordinateur dans l’approche interministérielle de la lutte contre la précarité alimentaire.

En effet, cette politique est une composante :

  • de la politique de lutte contre la pauvreté portée par les ministères des solidarités et de la santé, en particulier à l’égard des plus jeunes enfants dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté.
  • du programme national nutrition santé (PNNS) qui formule des recommandations pour une alimentation favorable à la santé et constitue un outil efficace de communication auprès des publics les plus démunis et des acteurs de la lutte contre la précarité alimentaire.
  • du programme national pour l’alimentation (PNA) qui vise à une alimentation saine, de qualité, durable et accessible à tous à travers 3 axes : la justice sociale qui comprend un volet de lutte contre la précarité alimentaire, la lutte contre le gaspillage alimentaire et l’éducation alimentaire.
    La politique de lutte contre la précarité alimentaire est aussi en lien avec d’autres politiques publiques, comme la préservation de l’environnement avec le ministère de la transition écologique qui œuvre pour une alimentation durable et de qualité, la lutte contre le gaspillage alimentaire avec le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, le ministère de la cohésion des territoires au travers de la mise en œuvre des projets alimentaires territoriaux (PAT) dont l’objet est de favoriser les circuits courts, allant du producteur au consommateur, tout en réunissant l’ensemble des acteurs du système alimentaire autour d’un même projet.

La stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté

La stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté prévoit plusieurs actions en lien avec la politique de lutte contre la précarité alimentaire.

L’un des objectifs de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté est de mettre fin à la spirale la pauvreté en agissant dès le plus jeune âgeen mettant notamment en place la tarification sociale des cantines qui bénéficie depuis le 1er avril 2019 aux enfants les plus pauvres des 3400 communes et 500 intercommunalités disposant d’un soutien spécifique de l’Etat.

La distribution des petits déjeuners à l’école participe également à la politique de lutte contre la précarité alimentaire.

Enfin, le programme « Manger Malin », qui permet de réduire considérablement le coût de l’alimentation infantile, et en particulier du lait maternisé, est en voie de généralisation.

L’appel à projet du programme national de l’alimentation

L’appel à projet du programme national de l’alimentation (PNA) illustre la nature interministérielle de la politique de lutte contre la précarité alimentaire. Cet appel à projet porté par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation permet de financer des projets répondants aux politiques publiques de chaque ministère participant.

Ainsi, le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, l’agence du de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) participent à la gouvernance de l’appel à projet initié pour la première fois en 2014 et qui a permis en quatre ans de soutenir 150 projets pour un montant total de 6,5 millions d’euros.

Les projets récompensés répondent aux thématiques de justice sociale, d’éducation alimentaire et de lutte contre le gaspillage alimentaire.

Pour l’édition 2019-2020, le PNA cible l’émergence de projets alimentaires territoriaux (PAT) et les projets répondants aux orientations du PNA relatives à la justice sociale, l’éducation alimentaire et la restauration collective, tout en conservant la possibilité de porter des projets d’essaimage des projets exemplaires.

La politique de lutte contre le gaspillage alimentaire

La lutte contre le gaspillage alimentaire est une politique publique portée par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Elle se concrétise par les dispositions de la Loi Garot du 11 février 2016 qui ont instauré l’obligation, pour les distributeurs dont la surface dépasse 400 m², de proposer des conventions de partenariat avec des associations d’aide alimentaire habilitées au titre de l’aide alimentaire. La mise en œuvre de ces dispositions a permis une augmentation significative du nombre du nombre de repas distribués par ces associations.

En application de la loi dite « EGAlim » du 30 octobre 2018, L’ordonnance relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire a été publiée le 21 octobre 2019 et est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2020.

Elle étend aux opérateurs de la restauration collective privée et de l’industrie agro-alimentaire, l’obligation de lutte contre le gaspillage alimentaire qui était déjà imposée à l’État, aux établissements publics et aux collectivités territoriales pour les services de restauration collective.

Cela se traduit par l’interdiction de rendre impropre à la consommation les invendus alimentaires encore consommables et par l’obligation de proposer une convention aux associations habilitées pour l’aide alimentaire qui pourront récupérer et redistribuer ces invendus. Les opérateurs de la restauration collective concernés sont ceux qui distribuent plus de 3000 repas par jour et les opérateurs de l’industrie agro-alimentaire sont ceux qui réalisent un chiffre d’affaire de de plus de 50 millions d’euros par an.


Dans cette rubrique

Appel à projet PNA 2019-2020

PNA Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME)

PNA du Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET)

Lutte contre le gaspillage alimentaire

Références législatives

Article L. 266-1 du Code de l’action sociale et des familles

Ordonnance du 21 octobre 2019 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire

Pour aller plus loin

Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté

Accueil Ministère des Solidarités et de la Santé

Plan du site Accessibilité Mentions légales Contacts Archives presse www.legifrance.gouv.fr www.service public.fr www.gouvernement.fr

Source : https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/lutte-contre-la-precarite-alimentaire/article/politique-de-lutte-contre-la-precarite-alimentaire

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    Alimentation - Lutte contre la pauvreté et l’exclusion - Les épiceries sociales et solidaires 30.01.20 – Document officiel publié le 04.09.20
    Face à la diversité des situations de personnes concernées par la précarité alimentaire en France, de nombreux dispositifs différents d’aide alimentaire se sont développés. Parmi eux, les épiceries sociales et solidaires se sont structurées autours d’un principe : proposer en libre-service des denrées contre une participation financière proportionnelle à la valeur des produits. Les personnes qui y sont accueillies ont ainsi un statut de consommateur.

La DGCS a élaboré, en partenariat avec le monde associatif et les représentants des CC(I)AS, une charte nationale pour une définition des épiceries sociales et solidaires.

Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé et Olivia Grégoire, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable ont signé et lancé la diffusion de cette charte le 4 septembre 2020, à l’occasion d’un déplacement à Arcueil.

En tant que dispositif de lutte contre la précarité alimentaire, les épiceries sociales intègrent des enjeux importants : respect du principe de dignité des personnes, développement du pouvoir d’agir, offre alimentaire de qualité.

La charte nationale des épiceries sociales et solidaires permet d’identifier des structures qui se retrouvent dans un socle commun de critères ambitieux. Elle met en avant le libre choix des produits, la participation financière de la personne et l’enjeu de non-stigmatisation. Elle précise également que l’accès à l’épicerie est limité dans le temps et renouvelable, et que les conditions d’inscriptions sont transparentes et librement définies par la structure. Un accueil personnalisé et des temps collectifs sont proposés par des personnes formées à cet effet.

Cette charte repose sur un principe d’adhésion volontaire. Elle est réservée aux CCAS et CIAS, et aux structures habilitées à recevoir des financements au titre de l’aide alimentaire. Sa durée de validité est de 3 ans à partir de sa date de signature par le représentant légal de l’épicerie. Comme il est précisé dans son préambule, la définition ne saurait exclure toute initiative complémentaire, tant que cela ne dénature pas la charte.

Une notice explicative permet de préciser certains points.

Au-delà du document lui-même, un travail de concertation est mis en place avec les réseaux associatifs impliqués, avec l’objectif d’échanger sur les bonnes pratiques et de traiter les problématiques rencontrées par les structures signataires de la charte.

Pour signifier son adhésion à cette charte, le processus est simple. Il suffit de :

- télécharger la charte et l’imprimer

- dater, tamponner et faire signer la charte par le représentant légal de l’épicerie

- puis l’afficher dans l’épicerie.

Certains réseaux habilités nationalement peuvent avoir demandé une équivalence de charte. Si vous appartenez à un tel réseau, renseignez-vous auprès de vos contacts au sein de la tête de réseau.
Le recensement des signataires sera réalisé grâce aux enquêtes de la Direction Générale de la Cohésion Sociale.

A télécharger :

PDF Charte nationale des épiceries sociales et solidaires Téléchargement (87.1 ko)

PDF Notice de la charte nationale des épiceries sociales et solidaires Téléchargement (151.1 ko)

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Source : https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/lutte-contre-la-precarite-alimentaire/article/les-epiceries-sociales-et-solidaires

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    Comment mettre fin à la précarité alimentaire 03/10/2020 (mis à jour à 03:12) - Par Catherine Petillon – Document ‘France Culture’
    Conséquence sociale de la pandémie, de plus en plus de gens peinent à se nourrir. Un certain nombre de voix réclament un droit universel à l’alimentation.

L’idée d’une sécurité sociale de l’alimentation pour favoriser un droit à l’alimentation choisie

Photo - L’idée d’une sécurité sociale de l’alimentation pour favoriser un droit à l’alimentation choisie• Crédits : Thierry Zoccolan - AFP

La crise liée à la pandémie de coronavirus a accentué les vulnérabilités sociales, et s’acheter à manger devient difficile pour de plus en plus de personnes. Les associations de solidarités voient ainsi frapper à leur porte des bénéficiaires qu’elles n’avaient jamais vus auparavant. Et alertent sur la nécessité de répondre à des besoins toujours plus importants. Un certain nombre de voix— chercheurs, militants, politiques - réclament elles un changement de logique, et de passer de l’aide à l’alimentaire à un droit universel à l’alimentation.

En présentant le 30 septembre dernier son baromètre annuel, le Secours populaire a alerté sur une flambée de la pauvreté ’sans précédent, depuis la Seconde Guerre mondiale’. Un million 270.000 personnes ont été aidées sur le plan alimentaire pendant les deux mois de confinement. Près d’une personne sur deux n’avait jamais sollicité d’aide au Secours populaire auparavant. 

Henriette Steinberg, Secrétaire générale du Secours populaire, dans le journal de 12h30 de Thomas Cluzel : 

Écouter 6 min. - Henriette Steinberg : ’La flambée de la pauvreté est sans commune mesure avec ce que l’on avait vu jusque-là.’

Des centaines de milliers de personnes ont basculé alors que jusque-là elles subvenaient à leurs besoins, de façon modeste. Ces personnes ont non seulement perdu leurs emplois mais toute perspective de retrouver un emploi. Il suffit que les auditeurs regardent dans les rues les rideaux de fer qui ne se lèvent pas. Des centaines de milliers de familles ne savent plus à quel saint se vouer.

Les demandes d’aides alimentaires auprès des permanences d’accueil du Secours populaire sont en hausse de 45%. Une augmentation qui intervient alors qu’un Français sur cinq avait déjà du mal à se nourrir en 2018. 

Autre risque, alerte l’association, 19% des parents éprouvent des difficultés à payer la cantine scolaire. Selon le baromètre publié par le Secours Populaire avec l’Institut Ipsos, 40 % des Français - dont 64 % des plus modestes - se restreignent sur la qualité de leur alimentation pour des raisons financières.

À réécouter 25 min. - L’Invité(e) actu - Henriette Steinberg : ’Au Secours populaire, on a vu arriver des gens qu’on n’avait jamais vus’

C’est le cas de Guénaelle. A 39 ans, elle travaille depuis quinze ans comme formatrice en entreprise, avec le statut d’auto-entrepreneuse. Avec la crise, elle a vu ses contrats disparaître, et ne relève aujourd’hui plus des dispositifs d’aide mis en place par l’Etat. En trois mois, elle s’est retrouvée en grande précarité et a dû, à son tour, demander un colis alimentaire au Secours populaire :

Écouter 1 minute - Guenaelle a fait sa première demande d’aide alimentaire

On se retrouve très vite dans une grosse précarité. Parce que l’on a beau avoir mis un peu d’argent de côté, ça fond comme neige au soleil. Je suis maman célibataire aussi. Là, l’inquiétude est très, très forte.

Les associations de solidarité, qui proposent une aide alimentaire gratuite et inconditionnelle- grâce à la banque alimentaire-, alertent sur la situation et demandent davantage moyens. 

Sécurité sociale de l’alimentation

Face à cette précarité alimentaire, des collectifs militants et des chercheurs réfléchissent à d’autres solutions. Et pour faire de l’alimentation un droit, ils proposent la création d’une “sécurité sociale de l’alimentation”.

Écouter 3 min. - Sécurité sociale de l’alimentation

L’idée, en résumé, est que tout le monde ait un accès garanti à une alimentation choisie. C’est-à-dir assurer un accès financier ou géographique à l’alimentation, mais aussi choisir quels types de produits on veut consommer. C’est donc une approche qui consiste à penser ensemble le droit de tous à l’alimentation mais aussi les transformations de la production agricole et les droits des paysans, résume Mathieu Dalmais, agronome et membre d’ingénieurs sans frontières. 

Depuis 2017, agriculteurs, agronomes et syndicats, travaillent aux moyens de reconnaître un droit à l’alimentation pour tous. Un certain nombre de chercheurs travaillent aussi autour de ces questions de démocratie alimentaire, notamment sous l’égide de l’INRAE, à Montpellier. Avec l’idée de proposer une alternative aux logiques d’assistance aux plus pauvres (celles des associations de solidarité) et au système de l’aide alimentaire, qui repose sur les surplus de l’industrie agroalimentaire. 

Dominique Paturel, chercheuse à l’Inrae, l’lnstitut national de la recherche agronomique : 

Le projet des associations de lutte contre la pauvreté, fondé sur le modèle philanthropique, est de moderniser et de faire grossir le dispositif d’aide alimentaire, pour répondre à des besoins plus importants. Alors que la proposition d’une sécurité sociale de l’alimentation est de sortir de l’idée de cibler des populations particulières - les pauvres, les femmes pauvres, les personnes âgées pauvres. De sortir de ce type de modèle et de proposer quelque chose d’universel.

Les promoteurs de ce système proposent que chaque citoyen dispose d’une carte - ils la comparent avec la carte vitale - créditée de 150 euros par mois et par personne. Une somme qui permettrait d’acheter des produits alimentaires conventionnés. “Pour décider quels produits seraient conventionnés, l’idée est que s’organisent des caisses de la sécurité sociale de l’alimentation où des citoyens décideraient des produits conventionnés et des lieux où les trouver. Parmi les critères nationaux, il y aurait l’interdiction de conventionner en-dessous du prix de revient d’un produit, et au-dessus pour ne pas générer des profits pour les entreprises.’, explique Mathieu Dalmais. C’est-à-dire que ne seraient accessibles par ce biais uniquement les produits issus d’une agriculture respectueuse.

Un tel système représenterait un budget de 120 milliards d’euros par an, soit la moitié de l’ensemble de la consommation alimentaire.

À réécouter 29 minutes - Les Bonnes choses Comment garantir le droit à bien manger ?

Sous des formes diverses, l’idée commence à faire son chemin auprès des politiques. Au printemps, le député socialiste Guillaume Garot, Président du Conseil national de l’alimentation, appelait dans une tribune à une ’couverture alimentaire universelle’ qui permettrait de reconnaître la faim comme un risque social. Quant au Groupe d’opposition Écologie démocratie solidarité, composé notamment d’anciens députés En Marche, il pourrait aussi proposer un amendement sur ce thème, dans le cadre du nouveau projet de loi de finances.

À lire aussi :

Actualités Denis Colombi : en finir avec l’idée que les pauvres gèrent mal leur argent Catherine Petillon

À découvrir :

Alimentation : si on court-circuitait le commerce mondial ?

Petit inventaire de l’alimentation confinée

On veut des frites !

Tags : France Alimentation Coronavirus – Covid-19 Crise économique Société

Voir également : Bruno Latour : ’Ce virus est là pour nous préparer à l’épreuve suivante, le nouveau régime climatique’

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Source : https://www.franceculture.fr/societe/comment-mettre-fin-a-la-precarite-alimentaire

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    VIDEO. Défendue par Emmanuel Macron, qu’est-ce que la souveraineté alimentaire ? Brut. France Télévisions Mis à jour le 01/06/2020 | 15:09 ; publié le 01/06/2020 | 15:09

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Dans les années 1990, les altermondialistes en faisaient la promotion. Aujourd’hui, face à la crise, Emmanuel Macron la défend. Mais au fait, c’est quoi la souveraineté alimentaire ?

Le concept de souveraineté alimentaire serait apparu au Mexique et en Amérique centrale dans les années 1980. ’Des organisations paysannes locales étaient inquiètes de la disparition du soutien de l’État à l’agriculture et de l’accroissement des importations alimentaires depuis les États-Unis’, détaille Sofia Monsalve secrétaire générale du FIAN International. 

Souveraineté alimentaire vs. Libre-échange

Dans les années 1990, elle gagne la scène internationale, sous l’impulsion du mouvement altermondialiste. Ève Fouilleux, directrice de recherche au CNRS en science politique précise qu’elle a été ’portée par un mouvement social transnational qui s’appelle la Via Campesina, à partir de 1996, dans le cadre du Sommet mondial de l’alimentation à Rome.’

Au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, un modèle agricole plus productif et plus compétitif s’est développé, accompagné par l’intensification du libre-échange à l’échelle mondiale. ’Ce système alimentaire agro-industriel est basé sur des échanges à longue distance, avec un éloignement très fort entre le consommateur final du produit et le producteur initial’, explique Ève Fouilleux. Ce modèle est critiqué par les promoteurs de la souveraineté alimentaire et la crise alimentaire de 2007, 2008 aurait, d’ailleurs, mis en avant certaines de ses limites.

Une production plus proche des consommateurs

À l’opposé de ce modèle, les promoteurs de la souveraineté alimentaire défendent notamment une production plus proche des consommateurs et le soutien aux petits paysans. ’Ça veut dire de bonnes mesures politiques qui se préoccupent de comment les choses sont produites, comment elles sont distribuées, avoir des marchés locaux, avoir un accès sûr à la terre pour les petits et les jeunes agriculteurs’, fait valoir Geneviève Savigny, paysanne et membre du mouvement Via Campesina.

Certains pays ont intégré la souveraineté alimentaire à leur Constitution, parmi lesquels le Népal en 2007, l’Équateur en 2008 et la Bolivie en 2009. Mais cette vision ne fait pas l’unanimité : elle pourrait entraîner une réduction de choix pour les consommateurs et se révéler insuffisante pour nourrir une population mondiale grandissante. Malgré tout, pendant l’épidémie de Covid-19, plusieurs personnes, parfois même éloignées de l’altermondialisme, ont promu la souveraineté alimentaire ou des idées s’y rattachant.

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Source : https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/video-defendue-par-emmanuel-macron-qu-est-ce-que-la-souverainete-alimentaire_3990679.html

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    Publication : « Penser une démocratie alimentaire » volume 1 en accès libre ! Par Programme Lascaux · Publié 27 juin 2014 · Mis à jour 28 mars 2020
    L’ouvrage « Penser une démocratie alimentaire » volume 1 est en accès libre ici. 1èrede couverture

Cet ouvrage rassemble les contributions de 43 auteurs et détaille plusieurs des propositions du programme Lascaux pour penser une démocratie alimentaire.

Penser une démocratie alimentaire suppose notamment :

  • de préserver l’accès des paysans à la terre, à l’eau, aux ressources de la biodiversité, en particulier en luttant contre les accaparements étrangers et la biopiraterie ;
  • de respecter la diversité des formes d’agriculture, en particulier en tenant compte des besoins alimentaires des communautés, de la préservation de l’environnement, des évolutions du climat ;
  • de laisser aux Etats le pouvoir de mettre en œuvre des politiques publiques pour ajuster l’exploitation de leurs ressources naturelles avec les besoins de leur population, pour faire face aux crises et pour garantir le droit de chaque personne à l’alimentation ;
  • de faire évoluer les règles d’information des consommateurs alimentaires de façon à permettre à ceux qui le souhaitent de faire des choix comme citoyens et pas seulement comme mangeurs.
    En faisant des propositions, le programme LASCAUX veut contribuer, avec les moyens du droit, à une réflexion collective au sein de la communauté des chercheurs et de la société civile.

Liste des contributions :

  • Aubry-Caillaud F., « Gestion des risques alimentaires : la nécessité d’une conciliation durable des approches multilatérale et européenne
  • Baccouche T., « Le triptyque Terre-Eau-Développement, une autre histoire sur les origines de la révolution tunisienne
  • Ballar R., « Tres verdades incomodas para la seguridad alimentaria
  • Barroso L. A., « Child consumption and food (in)security in Brazil
  • Bernard A., « Le libéralisme et les déchets de l’Occident
  • Berros M. V., « Alimentos producidos localmente : beneficios de la proximidad
  • Bonnin-De Toffoli C. et Lazaric N., « Le comportement écologique du consommateur, un facteur déterminant de la sécurité alimentaire »
  • Bouquet-Elkaïm J., « Organismes génétiquement modifiés et démocratie – Pourquoi un contentieux des faucheurs volontaires ? »
  • Brégeot G. et Cheneau-Loquay A., « Le projet de développement au service de la sécurité alimentaire des consommateurs : pour une approche territoriale »
  • Bréger T., « Mondialisation, marchandisation des biens essentiels et ordre public »
  • Bugnicourt M., « Contribution pour un ajustement du curseur juridique en matière de sécurité alimentaire (une approche de microbiologiste) »
  • Carretero Garcia A., « Responsabilidad por posibles daños económicos sobre la salud y el medio ambiente derivados del cultivo de OMGs en el Derecho español »
  • Collart Dutilleul F., « Penser une démocratie alimentaire »
  • Collart Dutilleul F., « Proposition pour la reconnaissance internationale d’une « exception alimentaire » sur le modèle de « l’exception culturelle » »
  • Collart Dutilleul F., « Investissements internationaux et accaparement des terres : la recherche d’un équilibre »
  • Collart Dutilleul F., Diabaté A. et Sidibé I., « Le respect du droit à l’eau et la sécurité alimentaire dans le cadre des aménagements hydro-agricoles au Mali »
  • Collart Dutilleul F., « Les voies d’amélioration de la sécurité alimentaire dans un contexte de mondialisation du commerce »
  • Cuq M., « Le droit des investissements étrangers et le droit à une alimentation adéquate »
  • Del Cont C., « Une nouvelle articulation entre concurrence et agriculture pour renforcer la sécurité alimentaire et le droit à l’alimentation en Europe »
  • Després L., « Comment le fonctionnement actuel du système économique mondialisé influence-t-il la sécurité alimentaire ? »
  • Doussan I. et Thévenot G., « Le droit de la protection phytosanitaire et l’objectif de protection de la santé et de l’environnement : une intégration à parfaire »
  • Doussin J.-P., « Souveraineté alimentaire et agriculture familiale – Réflexions autour d’une de marche volontaire de renforcement de capacité des organisations de producteur : le commerce équitable »
  • Drapier S., « Le rôle des agences de notation de l’agroalimentaire dans la fixation des normes internationales »
  • Fercot C., « La souveraineté alimentaire : l’alimentation au croisement de la politique et du droit »
  • Friant-Perrot M., « Information et qualité des aliments : de l’étiquette à l’assiette, comment garantir au consommateur européen le choix de son alimentation ? »
  • Gaurier D., « Les interdits alimentaires religieux : quel possible rapport avec une forme de sécurité alimentaire ? »
  • Houdeingar D., « L’accès a l’eau des populations du bassin du Lac Tchad »
  • Jourdain-Fortier C. et Pironon V., « La sécurité alimentaire dans le droit de l’OMC : analyse critique et prospective »
  • Kastler G. et Brac de la Perrière R., « Position du Réseau Semences paysannes sur la commercialisation des semences et la santé des plantes »
  • León Guzmán M., « Une affaire salée : la protection des indications géographiques protégées du sel face aux exigences nutritionnelles de la législation costaricienne »
  • Malwe C. et Fernandez Fernandez E., « Re-drawing existing powers over natural resources for food secu-rity at the light of a natural resources constrained world »
  • Martín Lopez M. A., « Propuesta para conseguir que el derecho a la alimentacion sea considerado como norma imperativa de derecho internacional general »
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  • Pare F. et Perrollaz C., « Pour la sécurité alimentaire, restaurer la capacité d’Etat à réguler les affaires alimentaires : aperçu de l’analyse de la Coalition pour l’identification d’un outil effectif de restauration politique »
  • Quin A., « La « Grande transformation » des semences »
  • Riem F., « Sécurité alimentaire et commerce international : nourrir la planète par le marché ou sauver le « pacte colonial » ? »
  • Rosenberg D., « Le droit a la sécurité alimentaire : réponses et non-réponses du droit international »
  • Sozzo G., « La construcción mas local de la seguridad de los alimentos : el caso de la Argentina  »
  • Ulate Chacon E. et Fisher Gonzalez V., « Propuestas para la seguridad alimentaria desde la pers-pectiva regional del Sistema de Integracio n Centroamericana (SICA)  »
    Étiquettes : démocratie alimentaire droitres sources naturelles sécurité alimentaire

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Centre Lascaux sur les Transitions – Vers une loi d’ajustement des ressources et des besoins

Source : https://lascaux.hypotheses.org/156

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  • Le programme Lascaux et la démocratie alimentaire - Créé le dimanche 27 novembre 2016 09:40 - Invité : François Collart-Dutilleul – Document ‘Union rationaliste’
    Emmanuelle Huisman-Perrin reçoit le professeur de droit François Collart-Dutilleul pour parler du programme Lascaux et de la démocratie alimentaire. Le programme Lascaux a publié en accès libre le volume 1 de son ouvrage « Penser une démocratie alimentaire ».

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    La démocratie dans l’alimentation, seule réponse possible aux enjeux agricoles et alimentaires Jean-Claude Balbot, Mathieu Dalmais, Y. Vanherzeele - Dans Raison présente 2020/2-3 (N° 214-215), pages 163 à 172
    Il existe aujourd’hui, connus et attestés, des modes de production parfaitement capables de satisfaire le désir des consommateurs de manger sans crainte pour leur santé, de respecter l’environnement et notamment la biodiversité, de maintenir des fermes à la mesure de l’homme, viables et vivables. Ces modes de production peuvent prendre des formes et des noms divers (agriculture paysanne, biologique, durable,…), mais ils mettent tous en avant des volontés de durabilité agricole, de soutenabilité des pratiques. Ces pratiques ont depuis de nombreuses années « fait leurs preuves ». Elles sont reconnues, documentées, évaluées, et enseignées. Des recherches montrent qu’elles peuvent atteindre des rendements équivalents à ceux de la production conventionnelle sur le long terme. Parfois, les conditions d’existence générales – revenu et conditions de travail – des producteurs peuvent être améliorées par la désintensification ; plus souvent, ces productions trouvent dans des labels, dans des transformations agro-alimentaires artisanales et/ou par le biais de circuits courts, une façon de récupérer une valeur ajoutée nécessaire pour rémunérer des surcoûts : pertes d’économie d’échelle dans la transformation/distribution, diminutions de rendements et/ou surcoûts liés à l’arrêt et au remplacement des pesticides et engrais de synthèse…

Pour les tenants de ce qu’il est convenu de nommer le « mode productiviste » ou système agro-industriel , le modèle agro-industriel repose sur une logique fondamentale de maximisation du profit des firmes agro-industrielles et des distributeurs grâce au développement d’économies d’échelle technologiques ou commerciales […]…

Mis en ligne sur Cairn.info le 14/10/2020 - https://doi.org/10.3917/rpre.214.0163

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    La démocratie alimentaire – Entretien France Cujlture : l’Union Rationaliste avec Mathieu Dalmais - À retrouver dans l’émission Divers aspects de la pensée contemporaine par Emmanuelle Huisman Perrin
    Point - 8 millions de français étaient en situation de précarité alimentaire avant la pandémie, parmi lesquels 5,5 millions dépendaient de l’aide alimentaire sur le long terme. Que faire pour éviter la dépendance alimentaire ? Comment faire pour que l’accession à l’alimentation devienne un droit ?

.. • Crédits : Anchiy - Getty

En compagnie de Mathieu Dalmais, agronome refusant le titre d’ingénieur, syndicaliste à la confédération paysanne et ’conférencier gesticulant’

Bibliographie :

Intervenant : Mathieu Dalmais Agronome militant pour une Carte Vitale Alimentaire.

À découvrir :

Notre système alimentaire est-il fragile ?

Famines : quels risques face au Covid-19 ?

Comment créer un avenir alimentaire durable ?

Tags : Société

L’équipe – Production : Emmanuelle Huisman Perrin – Réalisation : Peire Legras - Avec la collaboration de Claire Poinsignon.

logo france culture

Source : https://www.franceculture.fr/emissions/divers-aspects-de-la-pensee-contemporaine/union-rationaliste-la-democratie-alimentaire

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  • Découvrir le mouvement international ‘Via Campesina’ avec Wikipédia
    La Via Campesina (La Voie paysanne » en espagnol) est un mouvement international qui coordonne des organisations de petits et moyens paysans, de travailleurs agricoles, de fermes rurales, de communautés indigènes d’Asie, des Amériques, d’Europe et d’Afrique. Ce réseau a vu le jour en 1993.

La Via Campesina milite pour le droit à la « souveraineté alimentaire » et pour le respect des petites et moyennes structures paysannes. La Via Campesina a fait du 17 avril la Journée mondiale des luttes paysannes en souvenir des 19 paysans sans terre assassinés en 1996 au Brésil par des milices paramilitaires.

Le 10 septembre 2003, Lee Kyung Hae, un agriculteur protestant devant la réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, au Mexique, sacrifia sa vie en se poignardant.1 LVC fera du 10 septembre la « Journée internationale contre l’OMC et les accords de libre-échange » et appel à la mobilisation de masse.

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    Avec la ‘Via Campesina’ : les positions de la Confédération paysanne
    Parler d’une même voix pour les paysans et les paysannes du Nord et du Sud

Réforme agraire et eau : La Via Campesina se bat contre l’accaparement des terres et de l’eau. Elle revendique la mise en œuvre de véritables réformes agraires qui permettront aux paysan(ne)s d’avoir accès au foncier, ainsi qu’à l’eau, ressource indispensable à l’agriculture.

Souveraineté alimentaire et commerce  : La Via Campesina est farouchement opposée aux politiques néolibérales imposées depuis 1995 par l’OMC* (lire en page 114). Face à la concurrence généralisée, elle propose la souveraineté alimentaire (lire en page 100) comme alternative.

Droits humains : La Via Campesina se bat pour la reconnaissance des droits fondamentaux des paysan(ne)s. La Via Campesina travaille à la création, par les Nations unies, d’un nouvel instrument juridique garantissant les droits des paysan(ne)s et des personnes vivant dans les zones rurales.

Femmes : La Via Campesina promeut la reconnaissance du rôle et du travail des femmes dans la production agricole et dans la transformation des aliments. La parité femmes/hommes est respectée dans ses instances de concertation internationale et incitée dans ses organisations membres. Depuis 2009, une campagne pour mettre fin à la violence faite aux femmes a été lancée.

Migrations et travailleurs de la terre : La Via Campesina lutte pour améliorer le statut, les droits et les conditions de vie des travailleurs de la terre, et notamment des saisonniers.

Jeunes : La Via Campesina revendique des politiques de soutien à l’installation et au maintien des jeunes en milieu rural afin d’assurer l’alimentation et le futur de notre planète. L’analyse politique des jeunes est un apport fondamental pour l’avenir du mouvement et de l’agriculture. Les jeunes sont incités à contribuer : deux représentants des jeunes participent à chaque réunion du Comité de coordination international de La Via Campesina. 

Biodiversité, ressources génétiques et économie verte : La Via Campesina s’oppose à toute privatisation et commercialisation du vivant (OGM, brevets, marchandisation du carbone et de la biodiversité). Elle milite pour la souveraineté semencière et pour une agriculture paysanne et familiale respectueuse de la biodiversité.

Agriculture paysanne durable : La Via Campesina promeut l’agroécologie comme alternative sociale et environnementale. Ce mode de production peut aussi contribuer à l’atténuation du changement climatique.


A télécharger :

Plus de 15 ans de lutte pour la reconnaissance de la paysannerie dans le système international des droits de l’homme

Brochure de présentation de la Via Campesina

Confédération Paysanne

Appel à manifester lancé par la Confédération Paysanne du Gers - Le journal du Gers

Source : http://www.confederationpaysanne.fr/mc_nos_positions.php?mc=46&PHPSESSID=1161l9736ftvtbgd06klj4fjm4

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    Historique - La dimension originale et le rôle précurseur de Via Campesina - Entretien avec François Dufour - Gilbert Wasserman - Dans Mouvements 2003/1 (no25), pages 62 à 66
    1François Dufour est avec José Bové un des fondateurs et une des principales figures de la Confédération paysanne et de l’Internationale « Via Campesina ». Il est également vice-président d’Attac. Cet entretien a été réalisé pendant le Forum de Florence, quelques jours avant la confirmation de la scandaleuse condamnation dont ont été victimes José Bové et René Riesel. C’est pour cette raison que ce sujet n’est pas évoqué ici. Mouvements s’associe bien sûr à la campagne pour exiger du président de la République la grâce de José Bové, René Riesel ne l’ayant pas souhaitée pour sa part.

2 Mouvements : Chacun sait que dans le mouvement altermondialiste, les paysans ont une place spécifique et originale. On peut même dire que dans une certaine mesure en France, il s’est fait connaître par la figure de José Bové. D’où vient cette place importante du mouvement paysan ?

3 François Dufour : Il faut savoir qu’à l’origine de la Confédération paysanne a existé un mouvement qui s’appelait « Paysans travailleurs » dont le leader était Bernard Lambert. Ce mouvement s’est constitué à la fin des années soixante-dix, à partir d’une réflexion sur le statut des paysans face aux groupes agro-alimentaires qui étaient en train d’implanter une production hors-sol notamment de porcs et de volailles. Ces groupes tendaient à utiliser les paysans comme de la main d’œuvre à bon marché et déjà imposaient un modèle agricole qui visait à rationaliser la production. Cela nous a amenés d’emblée à nous situer sur le terrain international. Nous nous sommes intéressés aux paysans brésiliens par exemple en nous demandant comment ils étaient rémunérés pour produire du soja qui arrivait à bas prix chez nous, comment ils étaient amenés à faire des cultures d’exportation alors qu’ils avaient besoin de leurs terres pour des cultures vivrières. La Confédération paysanne est née en 1987 mais dés 1993, en lien avec les Brésiliens et le mouvement des sans terres, elle a contribué à la création de Via Campesina.

4 M. : La première internationale paysanne…

5 F.D. : Nous avons en effet créé une internationale paysanne qui centrait le débat sur les choix de développement, les rapports Nord-Sud, l’incidence des modes agricoles intensifs au Nord sur le Sud. Mais également l’incidence pour les paysans du Nord et la façon dont ils ont été déracinés. Nous nous sommes demandés ce que seraient les conséquences du modèle imposé par les firmes capitalistes en regard de la relation entre le paysan avec son milieu de vie et avec le sens de la production alimentaire pour les êtres humains ou pour le profit. Lorsqu’au travers des débats sur le GATT, la question des mécanismes du marché s’est posée plus largement, nous étions déjà très familiers de ces questions. Cela n’apparaissait pas publiquement car nous avions peu d’impact médiatique. Les moments forts toutefois sont ceux où nous avons pu faire alliance avec les consommateurs pour dénoncer les hormones. Sans avoir forcément des rapports avec les organisations de consommateurs nous avons pu voir naître des synergies. Cela nous a amenés à mettre en place en 1993 une charte unissant les paysans du monde, cette charte reposant sur le droit des peuples à la souveraineté alimentaire. Il s’agissait aussi de porter le débat dans la société en disant que l’agriculture, ce n’était pas que l’affaire des paysans, ni l’affaire des marchands et des grandes surfaces mais celle de toute la société.

6 M : La période de la création de l’OMC a été particulièrement importante.

7 F.D. : En effet, c’est après les accords de Marrakech qu’est né le conflit du bœuf aux hormones. Cela nous a amenés à poser des actes concrets car l’apparition de l’OMC et ses choix mettaient en péril toute notre réflexion et toute notre action en matière agricole. Le conflit entre les États-Unis et l’Europe sur le bœuf aux hormones nous conduit au passage à l’acte avec comme épisode le plus connu le démontage du Mc Donald de Millau. Ensuite vient Seattle. C’est là que Via Campesina s’est trouvée de plain pied dans le débat avec les grands syndicats américains. Il est vrai que la figure de José Bové a permis de drainer les médias et Via Campesina a été propulsée au-devant de la scène à partir de Seattle mais l’essentiel est que c’est l’idée de la souveraineté alimentaire qui est passée sur le devant de la scène et qui est reprise depuis lors dans tous les forums de Porto Alegre à Florence. De plus en plus de citoyens sont ainsi en train de dépasser l’acte simple de consommation pour s’impliquer dans la compréhension d’une démarche visant à la souveraineté alimentaire des peuples.

8 M : Dans combien de pays Via Campesina regroupe-t-elle désormais des organisations ?

9 F.D. : Nous couvrons aujourd’hui environ quatre-vingts pays avec près d’une centaine d’organisations, mais c’est en pleine évolution. Par exemple depuis Johannesburg, nous nous sommes connectés avec les paysans sans terre d’Afrique du Sud. Notre mot d’ordre à l’égard de ces paysans d’Afrique du Sud était : prenez exemple sur les sans terre du Brésil, n’en restez pas à l’affirmation de revendications, occupez des terres et faites évoluer ainsi le droit et les lois dans votre pays.

10 M : A-t-il été difficile de convaincre des paysans du Sud de se retrouver dans un même mouvement avec les mouvements sociaux du Nord ?

11 F.D. : Depuis 1993 Via Campesina s’efforçait de croiser les chemins des citoyens. Nous proposions donc à tous de s’approprier le débat sur la façon de produire, de distribuer, d’échanger, de consommer… Il reste près d’un milliard et demi de paysans dans le monde et pour la majorité d’entre eux, la principale activité consiste à produire pour leur propre famille. Il y a au moins six cents millions de paysans qui n’ont pas accès à une alimentation suffisante car ce qu’ils produisent sert à faire rentrer quelques subsides dans la famille. Ils doivent donc vendre des produits qu’ils ne peuvent consommer. On a dénaturé le sens de la production pour en venir à sa marchandisation. C’est sur ce terrain que nous avons pu dire à Seattle aux mouvements sociaux du Nord que le combat était à construire en commun à partir de nos convergences dans la lutte contre le modèle néo-libéral. Depuis nous avons encore progressé. Certes, nous n’avons pas encore pu renverser cette machine infernale qu’est l’OMC.

12 M : À propos de l’OMC pensez-vous qu’il faut la détruire ou vous semble-t-il possible de la transformer ?

13 F.D. : Après Seattle nous avons dit : l’OMC doit se réformer ou se saborder. Nous avons alors voulu pousser l’Union européenne d’une part, l’OMC à Genève de l’autre à inscrire un certain nombre de principes. Mais chacun sait que cette institution n’est pas démocratique et que dès lors on voit mal comment y faire entendre la voix des citoyens. C’est vrai aussi du FMI et de la Banque mondiale. Si ces organisations ne peuvent être démocratisées, il faut en créer d’autres. Cela dit nous avons rencontré des succès partiels. En 1999, l’OMC avait prévu de faire passer en force le principe des brevets sur le vivant, porte ouverte à la marchandisation de la biodiversité et des semences. Or, nous avons réussi à porter en Europe un coup d’arrêt à cela. C’est énorme, c’est une victoire que nous avions nous-mêmes du mal à analyser. Monsanto et les grandes firmes disent que c’est à cause de nous qu’elles ne vendent rien en Europe, nous répondons que c’est grâce à nous. Nous avons fait également sur les OGM un sacré bout de chemin même s’il nous reste à imposer au-delà d’un moratoire international leur arrêt. Nous ne désespérons pas du tout de parvenir à repousser cette machine infernale mais toutes les forces en présence doivent comprendre l’enjeu, les forces syndicales tout particulièrement. Les actions doivent être menées au niveau local mais avec la conscience permanente que ce sont les questions globales qui traversent chaque problème.

14 M : On a un peu le sentiment que le mouvement paysan tel que l’incarne Via Campesina a de l’avance sur le mouvement des salariés sur la façon de passer sans cesse du local au global.

15 F.D. : Du fait que nous avions dit que tout citoyen au monde est concerné par l’agriculture et l’alimentation parce que trois fois par jour il a besoin de manger et du fait que nous placions la souveraineté alimentaire au centre des débats, cela nous permettait de traverser sans cesse la planète. C’est vrai que nous avions quelques longueurs d’avance. Cela n’a d’ailleurs pas toujours été bien ressenti. Certains trouvaient qu’on parlait trop de l’agriculture alors que le problème était qu’on ne parlait pas assez par exemple des services publics.

16 M : Votre action a-t-elle eu une influence sur l’évolution des autres mouvements paysans ? Si on regarde la France avec la FNSEA, cela ne paraît pas évident.

17 F.D. : Pas évident du tout. La FNSEA co-gère toujours la politique agricole. De grandes étapes ont été manquées en France et en Europe où nous avons eu beaucoup de gouvernements sociaux-démocrates incapables de faire un bilan et de comprendre l’enjeu de la question agricole dans le monde. N’ayant pas été capables de le faire, aujourd’hui le modèle agricole est aux mains des grands trusts et en France de cette véritable pieuvre qu’est la FNSEA. D’un côté, et c’est ce qui donne espoir, il y a une demande sociale croissante pour une agriculture de qualité mais de l’autre côté on continue à adapter l’Europe aux desiderata de l’OMC. L’Europe est en train de finir de vider sa paysannerie, mais je suis fermement persuadé qu’un jour le courant va s’inverser, que des paysans vont se réinstaller. Cela passera par l’action locale : squatter des terres, exiger une réforme agraire… En France aussi il faut parler de réforme agraire, car, par exemple les domaines agricoles dans le Bassin parisien sont devenus tellement grands qu’ils sont impossibles à transmettre. Ils sont devenus tellement capitalistiques qu’il faudra les partager. Il va falloir réintroduire des droits et des devoirs pour engager une nouvelle ère. Le productivisme agricole a tellement créé de crises sociales qu’il a montré sa perversité au grand jour et que beaucoup sont à la recherche d’une alternative.

18 M : Cela pose aussi le problème de la Politique agricole commune. Il ne doit pas être si simple, dans un premier temps tout au moins, de dire à certains paysans français de renoncer à certaines subventions parce qu’il faut tenir compte des pays du Sud et de l’Est de l’Europe.

19 F.D. : Ce n’est pas facile en effet. Lorsque nous dénonçons des subventions qui créent le dumping sur les marchés du Sud, des paysans nous disent que nous luttons contre eux. Mais en réalité ceux qui sont les vrais bénéficiaires de cette politique de subventions, ce sont les gros céréaliers du bassin parisien, les 5 % de producteurs de porc qui détiennent 80 % de la production, les intégrateurs de volailles qui exportent 70 % de leur production et nient la rémunération du travail. Hélas, au moment où on aurait pu réformer la PAC à mi-parcours, on se retrouve face à un accord entre Schröder et Chirac qui ensemble disent qu’il n’y aura pas de réforme avant 2007. En 2007, l’élargissement aura eu lieu et on aura la nécessité de partager les aides agricoles au sein de toute l’Europe. Nous savons bien que la FNSEA est parfaitement capable d’ici à 2007, en accord avec le gouvernement, d’accélérer le processus de restructuration pour que le quota de prime individuelle soit d’ici là le plus haut possible. Pour cela ils n’hésiteront pas à accaparer encore plus de terres jetant dans l’exclusion toujours plus de paysans. Ce n’est rien d’autre qu’une prime au déménagement. C’est ce que nous allons tenter d’expliquer même si dans un premier temps ce n’est pas facile à comprendre. •

https://doi.org/10.3917/mouv.025.0062

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  • Découvrir l’association ‘CCFD-Terre solidaire’ avec Wikipédia
CCFD-Terre solidaire - Cadre
Forme juridique Association loi de 1901 reconnue d’utilité publique, habilitée à recevoir des legs et donations
But Renforcer les acteurs locaux du développement pour lutter contre la faim
Zone d’influence Monde
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Fondation 1961
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Siège Paris

Drapeau de la FranceFrance

Président Sylvie Bukhari-de Pontual
Vice-président Joshua Devost
Secrétaire général Simon Cloutier
Affiliation internationale Nombreuses
Financement Dons privés
Membres 15 000
Employés 170
Site web http://ccfd-terresolidaire.org

Le CCFD-Terre solidaire (anciennement comité catholique contre la faim et pour le développement), association type loi de 1901, est la première ONG française de développement. Depuis sa création en 1961, le CCFD-Terre solidaire mobilise la solidarité en France pour lutter contre la faim dans le monde. L’association se donne aujourd’hui pour mission : la solidarité internationale, et trois leviers :[style à revoir]

  • soutenir des projets de développement humain dans les pays en développement du Sud et de l’Est ;
  • en France, sensibiliser l’opinion publique à la situation des pays pauvres par l’éducation au développement ;
  • obtenir des règles internationales plus justes en menant des actions de plaidoyer (ou travail d’influence) auprès des décideurs politiques et économiques. Sommaire

Accès à l’article complet : https://fr.wikipedia.org/wiki/CCFD-Terre_solidaire

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    Entre agro-écologie et agro-industrie : l’ambivalence française dans les pays du Sud Publié le 06.11.2020 - Mis à jour le 12.11.2020

Alors que les banques de développement du monde entier se réunissent sous impulsion de la France la semaine prochaine, Action contre la Faim, le CCFD-Terre Solidaire et Oxfam France sortent aujourd’hui une note d’analyse qui pointe du doigt les incohérences et le manque de transparence dans les soutiens financiers qu’apporte la France à l’agriculture dans les pays du Sud.

Pour affirmer cela, ce sont 10 années de financements qui ont été passés au crible, soit 9500 projets pour un montant de plus de 6,2 milliards d’euros. Les résultats sont édifiants : si 12,6% des financements français sont octroyés à des projets contribuant véritablement à une transition agro-écologique, plus du double est alloué à des projets soutenant un modèle agro-industriel.

« Malgré les nombreux engagements du gouvernement pour faire du soutien à l’agriculture familiale et à la transition agro-écologique les piliers de l’approche agricole et alimentaire française à l’internationale, force est de constater que les financements ne suivent pas. Pire, la France va à l’encontre de ses orientations stratégiques et accorde plus d’un quart de ses financements au développement de l’agro-industrie dans les pays en développement. A l’heure ou les crises climatiques, alimentaires et économiques nous rappellent l’urgence de lutter contre la faim, il est temps que la France cesse de détruire d’une main ce qu’elle construit de l’autre. »

Valentin Brochard chargé de plaidoyer Souveraineté Alimentaire au CCFD-Terre Solidaire.

D’autres critères analysés, comme la réduction de la pauvreté, les inégalités entre les femmes et les hommes, ou encore la lutte contre les impacts des dérèglements climatiques, qui ont aussi une lourde part de responsabilité dans la hausse continue de la faim dans le monde depuis cinq ans, ne ressortent pas non plus comme des objectifs prioritaires que financent la France :

« En plus du soutien regrettable à un modèle agricole en particulier il est très alarmant de voir que la France ne prend que très peu en compte d’autres causes profondes de la faim. La grosse majorité (78%) des financements agricoles français n’ont pas de volonté explicite de réduire la pauvreté. Seuls 3,5% des projets ont une véritable approche genre. Enfin, et malgré l’urgence de cette question et l’engagement de l’accord de Paris de la COP 21 en 2015 en la matière, le climat semble totalement absent des ambitions françaises. Autant d’occasions manquées d’agir sur les causes de la faim à travers les projets agricoles. »

Pauline Verrière, Responsable du plaidoyer Systèmes alimentaires et crise climatique à ACF.

Si notre base de données est la plus exhaustive possible, elle est malheureusement imparfaite, car un certain nombre de projets n’ont pas pu être analysés, faute d’informations publiques suffisantes. Notre analyse pointe clairement un défaut de transparence et de redevabilité de la France sur l’allocation de ses soutiens financiers.

« La France doit lever le voile sur les financements qu’elle engage dans l’agriculture à l’étranger, cette opacité n’est pas acceptable. Au regard des résultats de notre étude, nos recommandations sont claires et sans appel : il est temps que la France réoriente pour de bon ses financements et priorise la transition agro-écologique. Nous savons que la cohabitation entre agro-industrie et agro-écologie ne fonctionne pas : la France doit faire preuve de cohérence entre les politiques affichées et ses actes, alors que de nombreuses menaces pèsent sur la faim, la pauvreté, les inégalités et le climat. »

Hélène Botreau, chargée de plaidoyer Agriculture et Sécurité Alimentaire à Oxfam France.

Notes à la rédaction : Nos trois organisations ont réalisé cette étude avec l’aide du BASIC (Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne), qui a mené pour nous un travail de collecte et d’agrégation des financements agricoles internationaux français. Il a également développé un outil pour analyser ces financements.

Le ‘média brief’- “Une recette à la française : une pincée d’agro-écologie pour une louche d’agro-industrie”. Cette note est un résumé d’un rapport plus global amené à sortir début décembre. L’ensemble des données, graphiques, méthodologie, pourcentages et recommandations produites y seront détaillés. Des porte-parole sont disponibles au sein de chaque organisation pour des interviews.

Consulter le ‘média brief’ :

https://ccfd-terresolidaire.org/local/cache-vignettes/L52xH52/pdf-39070.png?1576482061-

Consulter l’annexe méthodologique :

https://ccfd-terresolidaire.org/local/cache-vignettes/L52xH52/pdf-39070.png?1576482061

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    Visioconférence du canadien William Rees : « Les humains détruisent les bases de leur propre existence » Par SUE SURKES - 29/01/2021 – Document ‘fr.timesofisrael’ - Photo - Professeur William Rees. (Crédit : Nick Wiebe, CC BY-SA 3.0, Wikimedia Commons)
    Le monde est à un ’moment où l’entreprise humaine consomme plus de biens et de services naturels qu’ils ne peuvent se régénérer’, déplore le professeur canadien

L’homme qui a inventé le concept « d’empreinte écologique » a donné une conférence jeudi dernier aux Israéliens dans laquelle il a vertement attaqué le néo-libéralisme et « l’auto-illusion humaine », qui selon lui, sont à la base de la destruction biologique de l’espèce humaine.

« Le fait que le climat change n’est pas le problème », a déclaré William Rees, Professeur émérite à l’Université de Colombie Britannique au Canada. « Il n’est qu’un symptôme parmi de nombreux abus écologiques, qui surviennent au moment où l’entreprise humaine consomme plus de biens et de services naturels qu’ils ne peuvent se régénérer ».

« Non seulement la nature ne peut pas absorber tout le dioxyde de carbone que les combustibles fossiles émettent dans l’atmosphère », a-t-il déclaré dans une visioconférence universitaire de sciences humaines et sociales, mais aussi « nous voyons les océans s’acidifier, l’eau douce se toxifier, les sols s’éroder, les écarts de revenus s’agrandir et les pauvres rester dans la pauvreté même aux Etats-Unis ».

Il a également déclaré que si la Terre émet en moyenne 1,6 hectare de terre productive par habitant, chaque être humain extrait en moyenne ce que 2,8 hectares (sept acres) pourraient fournir durablement. « [Chaque être humain] se comportant comme si la planète était 73 fois plus grande qu’elle ne l’est en réalité. La technologie contribue à diffuser le mythe selon lequel les humains peuvent constamment augmenter les capacités de la planète. »

Photo - Une centrale électrique au charbon et de la vapeur provenant d’une raffinerie à côté d’un éolien à Gelsenkirchen, en Allemagne, le 16 janvier 2020 (Crédit : AP Photo / Martin Meissner)

Le professeur Rees est particulièrement connu pour avoir mis en place, avec son doctorant de l’époque Mathis Wackernager, la méthode dite de « l’empreinte écologique ». Cette dernière mesure la consommation humaine et les modes de vie humains par rapport à la capacité de la nature à fournir ce que cette consommation exige (sa biocapacité)

« Les humains existent depuis 250 ou 350 000 ans » déclare le Professeur Rees. « Au début du 19e siècle, nous n’étions qu’un milliard sur la planète. Depuis nous sommes passés à 7,8 milliards d’humains sur Terre, la production a été multipliée par 100, les revenus par habitant ont été multipliés passant de 13 à 30 et la consommation a augmenté. Mais la taille de la Terre, elle, n’a pas changé ».

Il poursuit en précisant que toutes ces augmentations ont été possibles grâce aux combustions fossiles. 90 % de tous les combustibles fossiles utilisés depuis la « nuit des temps » l’ont été depuis 1943, dont la moitié au cours de ces trente dernières années.

Photo - Sur cette photo prise le 19 mai 2011, un mineur travaille dans une mine illégale à Delta Uno, Madre de Dios, Pérou. Le mercure libéré par l’exploitation minière empoisonne lentement les gens, les plantes, les animaux et les poissons, selon des études scientifiques (Crédit : AP Photo / Esteban Felix)

Dans l’optique d’illustrer la conquête du monde par les humains, le Professeur Rees nous ramène au Néolithique. Durant le Néolithique, les humains représentaient moins de 1 % de la biomasse de tous les vertébrés tandis que celle-ci était composée à 99 % par les animaux sauvages. A peine 10 000 ans plus tard du fait des avancées humaines, ces derniers représentent 32 % de cette biomasse et les animaux sauvages plus que 5 % environ. Le reste étant composé de bétail domestiqué et au service de l’Humanité. Par exemple, la volaille représente 70 % de tous les oiseaux vivants sur Terre.

A l’occasion de cette conférence, Rees s’en est pris au néo-libéralisme, qu’il accuse d’avoir « soutenu et diffusé l’idée que la croissance économique matérielle est illimitée grâce à l’innovation technologique », soulignant que ses tenants ne parlaient plus de contrôler la croissance démographique mais de laisser la technologie nourrir la population.

La moitié de tous les combustibles fossiles consommés depuis la nuit des temps, l’a été au cours des 30 dernières années

« La plupart des dirigeants politiques, en Israël aussi, sont bercés par l’illusion qu’il n’existe pas d’incompatibilité entre la croissance de l’entreprise humaine et la protection de l’environnement » a-t-il déclaré également.

Photo - Le Premier ministre canadien Justin Trudeau parle à des journalistes de l’AFP à Ottawa, le 9 mai 2018. (Crédit : AFP/Lars Hagberg)

« Mon propre Premier ministre [Justin Trudeau], n’arrête pas de dire que nous pouvons aller de l’avant avec le gaz et le pétrole. Que nous pouvons utiliser ces ressources de manière illimitée sans nuire à la Nature et qu’il n’existe évidemment aucun conflit entre l’économie libérale canadienne et la conservation de l’environnement. C’est complètement absurde. »

Selon lui, la gestion politique de la crise environnementale ne doit pas s’en prendre à la croissance démographique et à la consommation. Il faudrait introduire au sein de nos systèmes de croissance économique, des technologies renouvelables capables d’assurer ses besoins sans créer de gigantesques externalités négatives sur l’environnement. « Actuellement, nous sommes prêts à tout pour sauver l’économie productive, même si cela passe au détriment de l’environnement », poursuit-il.

Il précise également que depuis que les scientifiques ont commencé à parler de crise environnementale dans les années 1970, 34 conférences sur le climat ont été organisées, une demi-douzaine d’accords internationaux ont été pris et de nombreux avertissements scientifiques ont été donnés. Malgré tout cela, l’augmentation du niveau de dioxyde de carbone dans l’atmosphère n’a « pas baissé d’un cil ».

« Les humains modernes détruisent les bases biophysiques de leur propre existence », a-t-il déclaré.

Il a également dit que la crise du Covid-19 a montré que les gouvernements peuvent agir concrètement et de manière forte quand il le faut. « Ils ont l’habitude de donner des excuses » en matière de protection de l’Environnement, poursuit Rees, arguant du prétexte qu’ils ne peuvent prendre de réforme bénéfique à l’environnement en raison de contraintes budgétaires. « Mais avec la Covid, les Etats impriment de l’argent, dépensent des milliards de dollars qui manifestement n’existaient pas avant ».

Avant de conclure son intervention, Rees a pris l’exemple d’espèce animale ayant envahi un espace, ayant exploité toutes ses ressources puis ayant connu une croissance démographique dynamique avant de tomber dans le déclin, puis la disparition. « A moins que l’Humanité ne revienne à la raison, a-t-il averti, elle est en train de prendre la voie d’une implosion démographique à l’échelle mondiale ».

Photo - Du bétail paît dans une forêt brûlée près de Novo Progresso, dans l’État nord de Para, au Brésil, le 15 septembre 2009. L’Amazonie brésilienne est sans doute la plus grande défense naturelle au monde contre le réchauffement climatique, agissant comme un « puits » ou absorbeur de carbone dioxyde. Mais c’est aussi un grand contributeur au réchauffement. Environ 75 % des émissions du Brésil proviennent du défrichement de la forêt tropicale, car la végétation brûle et les arbres abattus pourrissent. (Crédit : AP / Andre Penner)

En savoir plus sur : Israël et Ses Voisins Environnement Dérèglement climatique Canada Gaz naturel

Source : William Rees : ’Les humains détruisent les bases de leur propre existence’

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    Inégalités et pauvreté : en France, les voyants au rouge OXFAM À LA UNE INÉGALITÉS ET JUSTICE FISCALE 25 JANVIER 2021
    Pour la première fois de l’Histoire, les inégalités ont augmenté simultanément dans la quasi-totalité des pays du monde en raison de la pandémie de Covid-19 et de ses impacts. La France n’y échappe pas : depuis le début de la crise, des centaines de milliers de personnes tombent dans la pauvreté tandis que la fortune des milliardaires atteint déjà de nouveaux sommets.

Les signaux de la pauvreté explosent en France

Depuis le début de la crise du Covid-19, les chiffres de la pauvreté s’envolent partout dans le monde. Cette pandémie n’est pas seulement une crise sanitaire, elle est également une crise économique et sociale et ses effets sont destructeurs.

Selon Kristina Georgieva, directrice générale du FMI, « l’impact sera profond (…) avec des inégalités croissances provoquant des bouleversements sociaux et économiques. »

En France, selon les associations caritatives, ce n’est pas moins d’un million de personnes qui auraient basculé dans la pauvreté à cause de la pandémie. Une tendance sans précédent, illustrée par des chiffres alarmants : à l’automne 2020, le nombre de bénéficiaires à l’aide alimentaire était estimé à plus de 8 millions de personnes, alors qu’il se situe autour de 5,5 millions en temps normal. En 2008, on comptait moins de 3 millions de bénéficiaires. Autres signaux forts : le nombre d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) a fortement augmenté depuis le début de la crise sanitaire, tout comme le nombre d’inscrits à Pôle Emploi.

Comme le met en lumière le rapport d’Oxfam « Le virus des inégalités », l’évolution de l’épargne des Français-es est également un indicateur important des inégalités qui sont à l’œuvre. Selon une étude du Conseil d’Analyse Economique, les 20% des Français-es les plus pauvres ont vu leur épargne diminuer de près de 2 milliards d’euros pendant le premier confinement, tandis que les 10% les plus riches voyaient leur fortune augmenter de plus de 25 milliards d’euros.

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Les femmes, les jeunes et les migrant-e-s sont les plus touché-e-s par la crise

Les femmes, grandes oubliées de la pandémie

Si la crise sanitaire a touché le monde entier, les inégalités face à ses impacts sont considérables. Les femmes, déjà en première ligne de l’épidémie, sont aussi les premières impactées par les conséquences économiques de la crise. Sur-représentées dans les métiers les plus précaires et les moins bien rémunérés, elles ont été touchées de plein fouet par la pandémie. Pour les mères célibataires, la situation est d’autant plus préoccupante qu’elles sont plus nombreuses à travailler en temps partiel subi (deux fois plus que les femmes en couple). Les mères isolées sont le type de ménage le plus fréquemment rencontré dans les accueils du Secours Catholique selon leur dernier rapport.

Face à la crise, des jeunes en grandes difficultés

Du côté des jeunes, la situation n’est pas moins alarmante, d’autant que depuis les années 2000 cette catégorie de la population se paupérise. Avant la crise, un jeune sur dix était en situation de précarité.

Travaillant davantage avec des contrats précaires ou sans contrat de travail, les 18-24 ans ont été fortement impactés par les pertes d’emplois liées à la crise et ils passent le plus souvent entre les mailles du filet des mesures de chômage partiel. Une étude de l’Observatoire nationale de la vie étudiante menée après le premier confinement montre que 33% des étudiant-e-s interrogé-e-s ont rencontré des difficultés financières pendant la période et que 23% d’entre eux n’ont pas pu manger à leur faim !

Les migrant-e-s, durement touché-e-s

Les migrants ont été particulièrement exposés au coronavirus. Selon une étude réalisée par Médecins sans frontière en Ile-de-France, une personne sur deux aurait été infectée par le virus en raison, notamment, des conditions de vie favorisant une forte promiscuité. La restriction de l’Aide Médicale d’Etat décidée par le gouvernement un an avant la crise a également participé à la circulation active du Covid-19.

Par ailleurs, pour les exilés sans statut légal en France, le confinement a été synonyme d’arrêt complet de l’activité économique, renforçant la grande précarité de cette partie de la population.

De l’autre côté, des milliardaires français qui ne connaissent pas la crise

En France, des riches toujours plus riches

Alors que de nombreux pans de la population française ont vu leur vie et leur quotidien ébranlés, une autre partie de la population survole la crise. Seulement 9 mois ont suffi aux milliardaires français pour retrouver leur niveau de richesse d’avant la pandémie, tandis qu’au niveau mondial, plus de 10 ans seront nécessaires aux plus pauvres pour se relever selon le rapport d’Oxfam « Le virus des inégalités ».

Ces milliardaires ont même bénéficié d’une reprise exceptionnelle : ils ont ainsi gagné 175 milliards d’euros entre mars et décembre 2020 – soit l’équivalent de deux fois le budget de l’hôpital public -, dépassant leur niveau de richesse d’avant la crise. Comparé aux autres milliardaires dans le monde c’est la 3ème plus forte progression, après les Etats-Unis et la Chine.

Bernard Arnault creuse l’écart

La France compte actuellement 43 milliardaires. Parmi eux : Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH et grand gagnant de la crise. Il fait partie des quatre milliardaires de la planète ayant enregistré les fortes augmentations de leur fortune depuis le début de la pandémie !

Sur l’ensemble de l’année 2020, malgré la crise, la fortune de Bernard Arnault augmente de 44 milliards d’euros soit un bond de 41%. Après le pic de la crise, sa fortune a doublé entre mars et décembre.

La France des inégalités, fruit des choix politiques

Les inégalités ne sont pas une fatalité. Elles sont le résultat de choix politiques, en France et dans le monde entier. Nous avons besoin de mesures d’urgence pour ne laisser personne sur le bord de la route mais aussi besoin de penser un nouveau modèle de long terme, plus juste et plus durable.

Libertés, inégalités, fraternité ? Pour faire bouger les lignes, mobilisez-vous à nos côtés pour dénoncer cette France des inégalités et interpeller le gouvernement….

Oxfam France - Le pouvoir citoyen contre la pauvreté -Faites un don > Je soutiens les actions d’OXFAM contre les inégalités > Je fais un don - Association loi 1901 d’intérêt général. Oxfam est membre du Comité de la Charte. Oxfam France est membre de la confédération Oxfam, une organisation internationale de développement qui mobilise le pouvoir citoyen contre la pauvreté. Nous travaillons dans plus de 90 pays afin de trouver des solutions durables pour mettre fin aux injustices qui engendrent la pauvreté.

logo oxfam avec texte oxfam france

A lire sur : https://www.oxfamfrance.org/inegalites-et-justice-fiscale/inegalites-et-pauvrete-en-france-les-voyants-au-rouge/

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    L’Europe en quête d’autonomie alimentaire et sur les matières premières Publié le 08/01/2021 - 18:35 - Par Léa-Lisa Westerhoff- Audio 19:30 et Podcast 23 minutes > voir et écouter à la source
    Photo - Pour alimenter ses voitures électriques, l’Europe n’est pas autonome, leurs batteries nécessitant des composants provenant de pays tiers. AFP

La commission européenne a lancé en septembre dernier un plan d’action sur les « matières premières critiques ». En clair, des projets pour renforcer l’autonomie stratégique de l’Europe, car le continent est toujours particulièrement dépendant de pays tiers pour son approvisionnement en matières premières comme les composants des batteries de voitures électriques, par exemple. Mais en Belgique, une toute nouvelle filière de recyclage de batteries au lithium aimerait - à terme - participer à changer la donne. Le reportage de Jean-Christophe Willems de la RTBF.

#PAC - Après le bio, bienvenue dans l’ère de l’écologie durable en Suède - Photo - Jesper Sandström, devant son potager. © Victor Uhl/RFI

Après plusieurs réformes pour soutenir l’agriculture biologique, le royaume est parvenu à monter à la deuxième place du podium des pays européens dans ce domaine, juste derrière l’Autriche, avec plus de 15% des surfaces cultivées en bio. Mais on peut aller encore plus loin. Dans la ferme de Jesper Sandström, dans le sud de la Suède, près de la ville d’Halmstad, rien ne se perd. Le reportage de Juliette Rengeval et Victor Uhl.

Un reportage financé par le programme IMCAP de l’Union européenne. (Le contenu du reportage reflète uniquement la position de l’auteur et relève de sa seule responsabilité. La Commission européenne n’assume aucune responsabilité quant à l’usage qui pourrait être fait des informations qu’il/qu’elle contient.)

{}Financé par le programme IMCAP de l’Union européenne. © UE

Le marché des diplômes fictifs  : un fléau qui touche toute l’Europe

Depuis quelques années, que ce soit dans des universités en France, au Royaume Uni ou sur le Net, le commerce des faux diplômes est florissant. Mais en Roumanie, l’académie de police de Bucarest a récemment été sanctionnée. Devenue spécialiste des faux doctorats, le ministère de l’Éducation lui a retiré ce droit après un avis du Conseil d’éthique universitaire. Les explications de Benjamin Ribout.

Retour sur le Brexit avec le Courrier International et Sasha Mitchell - © Courrier international

courrier international - Erasmus+ Le programme européen d’éducation et de formation pour tous les publics

RFI - Actualités, info, news en direct

RFI s’implique dans le processus de réconciliation nationale en Centrafrique - Echos de Centrafrique - Echos de Centrafrique

Source : https://www.rfi.fr/fr/podcasts/accents-d-europe/20210108-l-europe-en-qu%C3%AAte-d-autonomie-alimentaire-et-sur-les-mati%C3%A8res-premi%C3%A8res

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    Et si pour ne pas changer on parlait un peu de l’autonomie alimentaire (2) - Georges Gauvin / 06 janvier 2021 – Document ‘temoignages.re’ – Photo
    Hier j’ai écrit de l’autonomie alimentaire qu’elle est nécessaire, qu’elle est possible, avec une production en qualité et en diversité. A nous de bâtir ce socle de productions. Si on n’y arrive pas tout de suite au moins mettons-nous en chemin.

Cette fois il y a une troisième question que l’on doit se poser : disons c’est une question technique en matière d’agriculture, d’élevage, de pêche et autres. D’après vous pouvons-nous continuer avec les engrais et les insecticides chimiques ? Notre réponse est non. Car si nous voulons la qualité et la diversité nous ne devons pas le faire, mais nous devons réparer ce que nous avons détruit. Le bio n’est pas un gros mot mais c’est avec lui que nous pouvons assurer à notre population dans l’avenir une meilleure alimentation et plus diversifiée.

I fo ni rofé 

Désempoisonner la terre, qui ne doit plus être considérée comme un support stérile mais comme un être vivant avec ses millions et milliards de micro-organismes. Nous devons nettoyer l’eau pour que les nappes phréatiques redeviennent ce qu’elles étaient, que nos rivières redeviennent nos rivières avec leur faune et leur flore d’origine et que la mer devienne la mer, et le climat ce qu’il était sans les destructions humaines. Pas d’un seul coup bien sûr mais au fur et mesure.

La place des petits planteurs

Une quatrième question à nous poser : Quelle place réservons-nous aux petits planteurs ? Comment auront-ils une bonne formation ? La politique du gros qui mangent les petits doit cesser. Une place de choix leur revient en permaculture, en agriculture bio, en agro-forestrie, et pour la transformation de leurs produits menant à l’autonomie alimentaire…

Des études faîte par les services agricoles en France montrent que les petits planteurs en cultivant des superficies petites peuvent assurer un niveau de vie acceptable à leur famille. En même temps cela donnera des emplois dont le pays a cruellement besoin.
Attention je ne pense pas seulement à ce qui se fait en France, mais aussi aux expériences réunionnaises, ainsi qu’aux expériences africaines et autres. La nouvelle agriculture réunionnaise ne part pas de zéro, mais des expériences qui se font un peu partout dans le monde et qui réussissent bien, mais on aura le temps d’en parler.

Encore une autre question

Celle-ci porte sur les traités existants, les décrets et les lois et les différentes règlementations. Et ma question est de savoir si ces textes vont dans le sens de l’autonomie alimentaire. Nous n’y avons jamais été associés et à la vérité ils cachent des pièges de nature à faire obstacle à notre autonomie alimentaire. Dans ces conditions il y a lieu de revoir ces textes et les adapter à nos nécessités. Une adaptation est d’autant plus nécessaire si nous entendons pratiquer des échanges gagnant-gagnant avec les pays qui nous environnent dans notre intérêt et dans leur intérêt.. ; Les textes existants actuellement ne sont pas bons pou nous et ils pourraient condamner nos initiatives et les faire mourir dans l’œuf.

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6 janvier, 21:07, par Arthur

Même le sel est importé ici, sur une île, un comble non ? En effet, malgré celui qui est issu de la Saline, vendu comme du luxe, plus cher encore que la fleur de sel issue elle des salins de Guérande par exemple. Pour en plus offrir des emplois durables (qu’est-ce qui l’est plus, de durable que nos alimentations ?) à des jeunes diplômés qui n’ont pour le moment hélas pas vraiment de perspectives, limitant leur ambition malgré leur réussite et l’investissement familial pour les transports, les logements, les repas, le matériel pédagogique demandé, c’est un gâchis.

Avec l’avènement du Bio, il y aura du boulot, ça rime bien et ce n’est pas utopique, mais nécessairement réaliste. Qui refuse de manger mieux, moins, c’est bon pour la santé, et avoir un travail utile, digne ? Personne. Un virage doit se faire pour éviter la catastrophe, que les collapsologues, les tenant de l’apocalypse annoncent. Changer de paradigme mais pour cela, il faut changer me mentalité. Pour le moment, les gens se contentent de consommer sans trop se poser des question sur les origines géographiques, le contenu plus ou moins chargé en produits chimiques comme les conservateurs, les exhausteurs de goût, les colorants sans oublier les antibiotiques donnés aux animaux d’élevage, on en tue 3 000 000 chaque jour en France ! Jamais autant. Nous verrons bien combien de temps cela prendra, les décideurs, lancez-vous, ça urge et tout est lié, finances, santé, travail, pollution, espérance, confiance en l’avenir pour nos enfants, si j’ose dire, ’tout simplement’, Non, tout ne va pas bien Me la Marquise ! Arthur qui souhaite une bonne année 2021 à tous et toutes, ici et ailleurs, l’espoir fait vivre et nous sommes tous sur le même vaisseau spatial, la Terre que l’on se doit d’étudier, remercier et protéger avec respect, mais ça, c’est une autre histoire//// Qu’en pensez-vous en ce début Janvier ?.....

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http://Témoignages.RE - Infos - No...

Témoignages.RE - Infos - Nout Zournal OnZeWéb Journal La ...www.temoignages.re

Témoignages - Journal fondé en 1944 par le Dr Raymond Vergès - Publié depuis La Réunion, île tropicale de l’océan Indien.

Témoignages.RE - Infos - Nout Zournal OnZeWéb Journal La Réunion Océan Indien

Source : https://www.temoignages.re/chroniques/di-sak-na-pou-di/et-si-pour-ne-pas-changer-on-parlait-un-peu-de-l-autonomie-alimentaire-2,100221

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  • Vers l’autonomie alimentaire – Partie 1 - Document ‘fermesdavenir.org’
    A l’origine de la création d’une ferme, il y a une question qui se pose : qu’est-ce que je vais produire pour contribuer à la sécurité alimentaire de mon territoire ?

Nous souhaitons nous intéresser dans cet article à deux considérations pour permettre à chacun de répondre à cette question :

– le régime alimentaire des humains : que serait un régime alimentaire durable ?

– les produits alimentaires : y en a-t-il des « plus » durables que d’autres ?

En effet, le projet de Fermes d’Avenir vise à améliorer, voire à restaurer la sécurité alimentaire des territoires, et en cela, le régime alimentaire des citoyens et la production sont étroitement liés. Fermes d’Avenir traite essentiellement du 2ème volet tout en sensibilisant les consommateurs au premier volet.

Outils de recherche Comportement du consommateur

Des données objectives sont nécessaires pour qui veut se lancer dans un projet d’agriculture durable. Cet article traite de ces données objectives (que le lecteur pourra compléter par des lectures recommandées), et des implications de ce constat dans le choix de la nourriture à produire et à consommer.

Ainsi, la question (posée fréquemment et à juste titre) : « l’agriculture inspirée de la permaculture et de l’agroécologie peut-elle nourrir les humains ? » trouve sa réponse certes dans les modes de production mais également dans les modes de consommation. En bref, le consommateur a un rôle essentiel à jouer et nous allons le montrer ci-dessous.

Petit point de définition (extrait de Wikipédia) :

« La nutrition (du latin nutrire : nourrir) est l’ensemble des processus par lesquels un être vivant transforme des aliments pour assurer son fonctionnement. La nutrition est également une science pluridisciplinaire, comportant deux grands axes. La physiologie de la nutrition traite de la façon dont l’organisme opère la transformation des aliments, c’est-à-dire des processus métaboliques. Ceci comporte l’étude du rôle des macronutriments et des micronutriments au niveau des mécanismes biochimiques cellulaires, et les conséquences sur les tissus d’un déséquilibre entre l’énergie absorbée et l’énergie dépensée par l’organisme. La psychologie de la nutrition analyse le comportement alimentaire de l’individu ou du groupe. Elle met l’accent sur des questions telles que « pourquoi mangeons-nous ? » ou « comment choisissons-nous nos aliments ? ». Chez l’homme, ces questions sont en rapport avec des facteurs environnementaux tels que l’environnement construit, les médias et politiques de santé, ainsi qu’avec ses particularités tels que ses revenus ou sa culture. »

Cet article parle donc de nutrition, c’est-à-dire de culture dans tous les sens du terme. On comprend donc pourquoi la question est au cœur des enjeux auxquels s’intéresse la permaculture.

Sommaire

1ère partie : de quoi l’humain a-t-il besoin pour se nourrir ?

2ème partie : comment nourrir durablement tous les humains

– Un scénario de la France de demain permettant la sécurité alimentaire : nous mangerons tous de la nourriture produite localement

– Le régime alimentaire des humains : l’enjeu des protéines

 3ème partie : à quoi ressemble une ferme permettant l’autonomie alimentaire ?

– Le mode de production alimentaire influe sur la qualité nutritionnelle des aliments

– L’importance sur le plan nutritif de modes de production biologique

– Pour une autonomie en légumes et en fruit

– Pour une autonomie « totale »

De quoi l’humain a-t-il besoin pour se nourrir ?

L’organisme puise son énergie dans les sucres (ou glucides), les corps gras (ou lipides) et les protéines. Ces trois nutriments énergétiques forment la classe des macronutriments. L’énergie se mesure en joules ou calories, dont les symboles sont respectivement J et cal. La conversion est 1 kcal pour 4,186 kJ, ou 1 kJ pour 0,289 kcal. L’ensemble des organes assurant l’extraction d’énergie est le système digestif, qui transforme les sucres en glucose (ou galactose), les protéines en acides aminés et les corps gras en acides gras.

Nos besoins en calories dépendent de notre sexe, de notre âge et de notre activité physique :

– un homme adulte qui fait 30 min d’activité par jour a besoin de 2500 kcal environ

– une femme adulte qui fait 30 min d’activité par jour a besoin de 2000 kcal environ

Les protéines doivent représenter environ 12-15% des apports en calories par jour. Les lipides doivent fournir 30 à 35 % des calories totales. Les glucides doivent fournir 50 à 55 % des calories totales de la journée.

schéma nutrition

Les glucides sont nécessaires pour le corps, et la concentration dans le sang doit être maintenue à un niveau assez élevé car le cerveau en dépend intégralement.

Les matières grasses alimentaires incluent toute matières grasses et huiles comestibles. Elles peuvent provenir d’aliments d’origine animale ou végétale.

Les protéines sont de grosses molécules faites d’acides aminés. Elles se trouvent dans les aliments d’origine animale et végétale. Ce sont les principaux composants structurels des cellules et des tissus de l’organisme. Les muscles et les organes sont en grande partie composés de protéines. Les protéines sont nécessaires à la croissance et au développement du corps, à l’entretien et à la réparation et au remplacement des tissus abîmés, à la production d’enzymes métaboliques et digestives, et elles sont des constituants essentiels de certaines hormones.

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Aliments à forte teneur en protéines

Les protéines d’origine animale sont la principale source de protéines en Amérique du Nord et Europe de l’ouest. L’origine animale inclut aussi bien la viande que ce qui est produit par les animaux, tel que les œufs (13 g de protéines pour 100 g d’œuf) ou le fromage (19,80 g de protéines dans 100 g de camembert). Les végétariens ne consommant pas de viande, et les végétaliens rejetant l’ensemble des produits d’origine animale, leurs protéines doivent provenir des légumes et des céréales, qui sont également les deux principales sources en Afrique, Asie et Amérique Latine.

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Protéines présentes dans les céréales

Les sels minéraux sont essentiels au bon fonctionnement du corps. On les retrouve dans l’eau sous forme de composés chimiques. On peut aussi les retrouver dans la viande et les légumes. Une carence peut entrainer des maladies : par exemple, un manque de fer dans le sang cause l’anémie.

Les minéraux sont présents dans les aliments d’origine animale et végétale. Ces composés favorisent les réactions chimiques et peuvent entrer dans la composition de nombreux tissus. Les minéraux comme le calcium, le phosphore, le potassium, le fer, le sodium, le soufre, le chlore et le magnésium sont importants pour la santé.

Certains minéraux sont nécessaires en très faible quantité pour le métabolisme et sont appelés « oligoéléments essentiels ». Parmi les principaux oligoéléments, l’iode et le zinc sont ceux qui reçoivent la plus haute priorité dans les interventions de santé publique.

Photo - L’épinard contient de la vitamine A, vitamine B9, et vitamine K

Les vitamines sont des composés organiques qui se trouvent dans les aliments d’origine animale ou végétale. De petites quantités de vitamines sont essentielles à une croissance corporelle normale et à l’activité physiologique. Les vitamines importantes pour la santé humaine incluent la vitamine A, la vitamine D, la vitamine E, la vitamine K, la vitamine C, la thiamine, la riboflavine, la niacine, la vitamine B6, le folate, la vitamine B12, le pantothénate et la biotine.

La nutrition joue un rôle essentiel dans la prévention de nombreuses maladies.

Lire la suite >>> Vers l’autonomie alimentaire : partie 2

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    Du fermier au citadin : la pandémie accélère l’agriculture soutenue par la communauté 28 janvier 2021, 23:01 CET – Auteurs : Axel Chiche (photo) M.Sc. - Sciences de l’Environnement, Université du Québec à Montréal (UQAM) et Ugo Lachapelle(photo) Associate professor of urban studies and planning, Université du Québec à Montréal (UQAM) – Document ‘theconversation.com’

Déclaration d’intérêts des auteurs : Ugo Lachapelle received funding from ‘Social Sciences and Humanities Research Council of Canada’ (SSHRC) for this project. Axel Chiche ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

Document ‘theconversation.com’ rapporté ci-après - Photo - Haut du formulaire

Un marché fermier en ville. La pandémie a accéléré l’attrait de la consommation locale et de l’agriculture soutenue par la communauté. Shutterstock

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, la question de l’autonomie alimentaire a refait surface avec une plus grande acuité.

Déjà, il y a un an, la FAO (Food and Agricultural Organisation) s’inquiétait d’un bouleversement de la chaîne alimentaire mondiale en raison de cette pandémie. Au Québec, la dépendance aux importations, particulièrement celles des États-Unis, pose un vrai enjeu de sécurité alimentaire.

Selon les sources, c’est entre 35 % et la moitié des produits consommés au Québec qui proviennent d’ici. Le gouvernement en appelle à la responsabilité des consommateurs pour encourager le local ; notamment au travers de l’initiative du panier bleu.

Les petits maraîchers n’ont pas attendu le coup de sifflet du gouvernement pour travailler vers l’autonomie alimentaire. Et cette année plus que jamais, leur engagement a été couronné de succès. Le Réseau des Fermiers de Famille (RFF), qui vend des paniers directement aux consommateurs, a bénéficié d’une augmentation de 94 % de ses abonnements cette année. Un phénomène que l’on retrouve aussi aux États-Unis.

Cet été, et durant l’automne, notre équipe du département d’études urbaines de l’Université du Québec à Montréal s’est penchée sur l’Agriculture Soutenue par la Communauté (ASC) à Montréal. L’objectif était d’observer et de caractériser les points de livraison (PDL), où agriculteurs et abonnés se rencontrent chaque semaine durant la saison des récoltes.

Les visites de sites nous ont permis de tâter le pouls des opérations, de manière à comprendre les impacts de la pandémie et des restrictions sanitaires sur l’ASC à Montréal.

Photo - Le mois de septembre se veut savoureux pour les abonnés du Réseau des Fermiers de Famille. XXX, Author provided

Une communauté alimentaire

Avec l’Agriculture Soutenue par la Communauté, le consommateur achète d’avance à un producteur sa part des récoltes pour la saison. Il offre ainsi au fermier une assurance de revenus dès le début de la saison et s’engage à partager les aléas du maraîchage (météo, insectes nuisibles, etc.). En contrepartie, il s’assure un panier hebdomadaire de légumes frais.

https://images.theconversation.com/files/379620/original/file-20210119-13-16gmln9.png?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clipFonctionnement pratique de l’ASC. Plusieurs formules de paniers existent : on peut choisir des légumes à hauteur du montant hebdomadaire prévu ; ou récupérer un panier au contenu prédéfini. (https://www.fermierdefamille.org/lagriculture-soutenue-par-communaute)

Ce modèle favorise une certaine « éducation alimentaire » pour les abonnés. Ils bénéficient d’informations de première main quand ils discutent avec leurs fermiers : réalités du métier, conservation, recettes. De nombreuses fermes produisent du contenu pédagogique ou documentent l’actualité de la ferme par des blogues ou lettres de nouvelles. Certains fermiers produisent même des vidéos ou des podcasts.

Les points de livraison où se rencontrent familles et fermiers demeurent un espace privilégié de communication qui permet de développer une réelle communauté alimentaire.

Photo - Un fermier tend une botte de carotte à un enfant d’une famille abonnée, venue en vélo.

Lancé en 1995 sur une initiative d’Équiterre, le Réseau des fermiers de famille met aujourd’hui en contact 132 fermes avec plus de 20 000 familles. Depuis 2020, c’est la Coopérative pour l’Agriculture de Proximité Écologique (CAPÉ) qui gère le Réseau.

En période estivale, on compte plus de 500 points de livraison, principalement concentrés dans le sud de la province. Près d’un cinquième sont situés sur l’île de Montréal. Dans le cadre de notre étude, plus de la moitié de ces PDL ont été visités.

Augmentation importante de clients : nouvelle normale ou bulle éphémère ?

Plus de 90 % des fermes de notre échantillon ont augmenté leurs abonnements cette année, dans certains cas du simple au double. Nombreuses sont celles qui ont dû clore les inscriptions au début de l’été, alors que celles-ci pouvaient demeurer ouvertes toute la saison auparavant.

En revanche, beaucoup de nouveaux abonnés sont vraisemblablement arrivés par conjoncture et non par conviction. Les fermiers estiment que le climat actuel d’incertitudes renforce l’intérêt pour le local. Mais ils observent des comportements en décalage avec la solidarité cultivée dans l’ASC. Une fermière nous a raconté qu’un client lui a demandé de rompre son engagement, car « il y a de la terre sur les carottes ». Les fermiers se questionnent sur le taux de réabonnement à anticiper.

En cette année de pandémie, de nouvelles logistiques de livraison alourdissent une organisation qui l’est déjà en temps normal. Pour les nouveaux abonnés, elles pourraient fragiliser leur intérêt pour les saisons à venir. En effet, les files d’attente systématiques et la distanciation ont remplacé la proximité sociale et les interactions. Pour éviter les manipulations de légumes, certaines fermes ont mis à disposition des pinces, désinfectées entre chaque abonné ; et l’usage de sacs plastiques permet de préfaire des proportions, au désarroi des fervents du « zéro déchet ».

Photo - Une longue file d’attente se forme au parc Prévost, avenue Christophe-Colomb.

Un manque de fermes

Si l’engouement pour l’ASC devait se maintenir, la demande pourrait dépasser les capacités des fermes du Réseau. En effet, près de la moitié des fermes de notre échantillon déclare ne plus vouloir accepter plus d’abonnés afin de respecter leur capacité de production. Les appels du gouvernement à consommer local finiront par sonner creux, si, en parallèle, il n’agit pas assez pour encourager la production.

Qu’ils soient établis ou en devenir, la contribution des petits maraîchers québécois à l’autonomie alimentaire de la province est limitée, entre autres, par un accès restreint à la terre. Selon un rapport de 2020 du ministère de l’Agriculture, l’essentiel des terres agricoles sert à nourrir du bétail. De plus, les maraîchers qui veulent se lancer ou étendre leurs cultures sont en compétition avec les citadins, qui investissent de plus en plus la campagne.

Les villes doivent davantage s’impliquer

À l’échelle urbaine, favoriser l’ASC pourrait passer par une plus grande implication des villes dans l’identification de lieux pour la collecte.

Photo - Une fermière aidée de bénévoles déploie le chapiteau. Ce PDL, la fermière l’a trouvé en appelant l’arrondissement, qui a fait le pont avec l’organisme responsable de cette friche urbaine aménagée en parc de ruelle.

À ce jour, on constate que seulement trois des 52 sites étudiés sur l’île ont bénéficié d’un appui de la Ville. Un lieu accessible, verdoyant et fourni de tables à pique-nique est invitant. Il apporte à la livraison une dimension sociale importante à l’ASC. Peut-être le Réseau pourrait-il collaborer avec la Ville dans son effort d’identification de sites, voire, un jour, d’aménagement urbain dédié ?

Photo - La majorité des fermiers dégote leur PDL eux-mêmes ou avec l’aide du RFF. Parfois, un bout de trottoir fait l’affaire.

On pourrait, par exemple, aménager des configurations propices (sentiers, tables, ombrage, accès) dans des parcs ou dans des lieux d’animations estivaux. L’objectif étant de faciliter le travail de fidélisation pour les fermiers et fermières du Réseau, et de permettre aux citadins d’avoir accès à un panier de légumes frais, dont ils connaissent la provenance.

Tags : agriculture agriculture urbaine sécurité alimentaire pandémies

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Dossier constitué par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 02/02/2020

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http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Précarité Alimentation Assurer souveraineté et sécurité alimentaires face aux inégalités sociales.2.docx

Mis en ligne par le co-rédacteur Pascal Paquin du site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti, géré par Yonne Lautre : https://yonnelautre.fr - Pour s’inscrire à nos lettres d’info > https://yonnelautre.fr/spip.php?breve103

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