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"Alors que la 3ème vague de COVID-19 déferle sur le Etats-Unis et que la seconde reflue lentement en Europe, les mesures de santé publique de base peuvent encore réduire le COVID-19 si chacun fait sa part. Point sur les divers vaccins et sur la stratégie de vaccination, en France notamment, qui ne signifiera pas zéro virus selon l’OMS" par Jacques Hallard

dimanche 6 décembre 2020, par Hallard Jacques


ISIAS Santé Coronavirus

Alors que la 3ème vague de COVID-19 déferle sur le Etats-Unis et que la seconde reflue lentement en Europe, les mesures de santé publique de base peuvent encore réduire le COVID-19 si chacun fait sa part. Point sur les divers vaccins et sur la stratégie de vaccination, en France notamment, qui ne signifiera pas zéro virus selon l’OMS

Jacques Hallard , Ing. CNAM, site ISIAS – 06/12/2020

Plan du document : Introduction Sommaire Auteur


Introduction

Ce dossier refait un point sur la progression de la pandémie de COVID-19 aux Etats-Unis et en Europe. Un travail universitaire d’origine états-unienne rappelle tout d’abord les informations disponibles sur ce coronavirus responsable (Sars-CoV-2), et les recommandations de base qu’il faut mettre en œuvre d’urgence pour tenter de venir à bout de ce fléau mondial et que chacun, chacune de nous, doit faire sa part et peut agir individuellement et correctement pour réduire les méfaits de cette terrible COVID-19.

Une grande attente et une forte curiosité sur les avancées des vaccins se manifeste partout dans le monde, ouvrant un grand débat sur les risques et les avantages de ceux-ci, ainsi que sur le degré d’acceptabilité de la vaccination parmi les populations.

Des articles ont été choisis à la suite pour la description des différentes sortes de vaccins et leurs modes de fonctionnement biologique, émanant de sources scientifiques et médicales confirmées, puis est décrite la stratégie de vaccination qui vient d’être élaborée et annoncée en France par les autorités politiques sur les conseils de représentants du monde médical et de la recherche.

Toutefois, « alors que la seconde vague de COVID-10 reflue lentement dans certains pays d’Europe (dont en France et en Italie), l’OMS appelle à ne pas céder à un sentiment de sécurité trompeur avec l’arrivée prochaine des premiers vaccins disponibles » et que les mesures préconisées doivent absolument rester d’actualité au cours des semaines et des mois à venir, à savoir :

  • port systématique et correct d’un masque de protection ad hoc et propre, en public, assurant bien la couverture totale du nez et de la bouche,
  • hygiène individuelle scrupuleuse par de fréquents lavages des mains et évitement du se toucher le visage,
  • distanciation sociale appropriée avec respect des distances minimales entre les personnes et évitement des manifestations par des contacts affectifs, par des effusions familiales, amicales et professionnelles interpersonnelles, surtout entre les individus de classes d’âges différents,
  • instauration politique et respect par tous des mesures de verrouillage, de restrictions des déplacements ou de confinement territorial, de couvre-feu, etc…
  • réduction autant que possible des interactions interpersonnelles lors des manifestations publiques, associatives, récréatives, sportive, artistiques, culturelles et éducatives qui sont à risques dans des milieux confinés et denses en participants,
  • adaptation et innovation dans les divers secteurs professionnels pour trouver la voie la meilleure et les meilleures pratiques et formes d’organisation pour maintenir les activités principales et les échanges économiques strictement indispensables à la satisfaction de nos besoins essentiels.
  • la prise en compte à différents niveaux de responsabilité des nombreuses et diverses situations critiques pour tous les individus en situation difficile, de précarité, d’isolement affectif, avec des propositions concrètes de solutions préconisées pour un maintien d’une bonne forme physique, d’un accès à des soutiens relationnels, psychologiques et culturels.
    A ce propos, nous JH2020-12-06T11:36:00JRelecture de nos travaux antérieurs

suggérons in fine la relecture de certains de nos travaux antérieurs :

’Santé individuelle : prendre soin de soi et des autres’ par Jacques Hallard dimanche 14 juillet 2013

’Comment (re)connaître nos besoins essentiels ?’ par Jacques Hallard jeudi 2 mai 2013

« Comment (re)connaître nos besoins essentiels ? Nécessité de définir nos besoins avant de chercher à les satisfaire » par Jacques Hallard : Natur’Alpilles 2015 à St Rémy de Provence lundi 25 mai 2015

’Des retombées psychologiques peuvent résulter du confinement imposé et de la distanciation sociale recommandée’ par Jacques Hallard mercredi 29 avril 2020 par Hallard Jacques - français

’Coronavirus : Conseils de santé et de bien-être pour « Aplatir la courbe »’ par Jacques Hallardvendredi 27 mars 2020

’La santé mentale de toutes les populations est mise à mal par la pandémie de COVID-19 et ses conséquences économiques et sociales’ par Jacques Hallard mardi 24 novembre 2020

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Sommaire

1.Les cas de coronavirus montent en flèche à travers tous les Etats-Unis. Voici ce qu’il faudrait faire pour en venir à bout : les mesures de santé publique de base peuvent encore réduire le COVID-19, si chacun fait sa part.

2. Covid-19 aux Etats-Unis : six infographies sur une troisième vague hors de contrôle

3. Covid-19 : comment fonctionnent les futurs vaccins - Par Gary Dagorn - Publié le 04 novembre 2020 à 10h24, mis à jour à 09h37 – Document ‘lemonde.fr’

4. Nous recommandons particulièrement la synthèse suivante bien détaillée sur les onze vaccins en phase 3 des essais cliniques - Covid-19 : les défis de la course au vaccin - Le Monde - lundi 16 novembre 2020 - Accès requis pour lire la suite de cet article

5. Vaccins contre le coronavirus : quelles différences ? Pour qui ? Quand ? Auteur : Manon Duran

6. Covid-19 : la stratégie de vaccination en France - Par La Rédaction - Dernière modification : 04 décembre 2020 à 18h46 – Document ‘vie-publique.fr’

7. ’Les vaccins ne signifient pas zéro Covid’, prévient l’OMS 04 décembre 2020 - euronews (en français)

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  • Les cas de coronavirus montent en flèche à travers tous les Etats-Unis. Voici ce qu’il faudrait faire pour en venir à bout : les mesures de santé publique de base peuvent encore réduire le COVID-19, si chacun fait sa part.
    Traduction par Jacques Hallard de l’article de Jonathan Lambert and Tina Hesman Saey publié le 11 novembre 2020 – (Updated November 12, 2020 at 2:30 pm) – Titre : Coronavirus cases are skyrocketing. Here’s what it will take to gain control – Site : https://www.sciencenews.org/article/coronavirus-covid19-control-increasing-cases

Nous ne savons toujours pas ce que signifie l’immunité COVID-19, ni combien de temps elle dure !

Photo - Les cas de coronavirus montent en flèche dans tous les États-Unis, poussant certains hôpitaux à leurs limites. Pour accueillir davantage de patients, certains hôpitaux ont créé des tentes de triage, comme celle-ci à El Centro, en Californie, en juillet. Sans vaccin, des interventions de santé publique de base sont nécessaires pour éviter que les hôpitaux ne soient débordés. Mario Tama/Getty JH2020-12-05T09:45:00J

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Le mois de novembre 2020 commence à ressembler beaucoup au mois de mars dernier.

En Europe, où le coronavirus a été largement maîtrisé pendant une grande partie de l’été et de l’automne, les cas montent en flèche presque partout. Vingt pays, dont le Royaume-Uni et la France, ont fermé des restaurants, instauré des couvre-feux ou, de manière générale, incité les gens à rester chez eux, bien que la plupart des écoles et des universités restent ouvertes pour l’instant.

Le nombre de cas augmente également aux États-Unis, où plus de 100.000 nouvelles infections sont signalées chaque jour. En novembre déjà, plus de la moitié des États ont établi des records pour le plus grand nombre de cas en une semaine, et dans des endroits comme le Minnesota, l’Utah et le Wisconsin, certains hôpitaux approchent de leur capacité maximale. Dans le Dakota du Nord, près d’une personne sur 14 a déjà contracté le coronavirus, avec 2.254 cas signalés rien que le 8 novembre 2020 dans cet État de 762.000 habitants.

Pour aggraver les choses, ’le virus entre dans son point faible au moment où il nous épuise’, déclare Jeffrey Shaman, épidémiologiste spécialisé dans les maladies infectieuses à la ‘Mailman School of Public Health’ de l’université Columbia à New York. Ce point d’attraction est l’intérieur, où les gens passent plus de temps, car le temps dans l’hémisphère nord se refroidit - et où le virus peut se propager plus facilement.

Malgré ces perspectives sombres, les experts estiment qu’il n’est pas encore trop tard pour inverser la tendance.

La fermeture des frontières, des entreprises et des écoles fait partie des mesures les plus drastiques pour y parvenir. Mais cette fois-ci, les inquiétudes concernant les conséquences économiques pourraient empêcher les gouvernements d’émettre de nombreuses ordonnances de maintien à domicile.

Le président élu des États-Unis, Joe Biden, qui a dévoilé le 9 novembre dernier le conseil consultatif de COVID-19, a proposé un plan à plusieurs volets pour contrôler la pandémie, notamment des mandats de port de masques à l’échelle nationale et l’extension des tests. Mais Joe Biden ne prendra pas ses fonctions avant le 20 janvier 2021, et le président actuel Donald Trump a maintes fois minimisé l’augmentation du nombre des cas.

Bien que l’obtention d’un ou plusieurs vaccins COVID-19 soit plus proche que jamais (SN : 11/9/20), la plupart des experts s’accordent à dire que les vaccins ne seront probablement pas disponibles pour tout le monde avant la fin du printemps ou le début de l’été.

Cela signifie que pour passer l’hiver, il faudra se rabattre sur les outils de santé publique familiers que sont l’éloignement physique, le port de masque, ainsi que le dépistage et l’isolement des personnes infectées, explique M. Shaman. Mais toutes ces mesures ne suffisent pas si tout le monde n’est pas prêt à suivre les règles.

Vivre dans cette réalité peut être épuisant, reconnaît Aleksandra Zając, médecin spécialiste en médecine nucléaire à Varsovie. Les médecins et les patients sont fatigués de ne pas pouvoir quitter leur domicile et de devoir porter un masque lorsqu’ils le font, dit-elle, mais ’en tant que médecin, je vois vraiment la nécessité de toutes ces restrictions’. Les gens ne sont pas impuissants face au virus, dit-elle. ’Nous avons toujours un certain impact sur ce qui se passe.’

Zając a conçu une calculatrice pour aider les gens à savoir à quel point le fait de porter des masques et des lunettes, de se laver régulièrement les mains et de se tenir à distance des autres peut les aider à se protéger. Aucune de ces mesures n’est parfaite à elle seule, mais les appliquer toutes ensemble peut renforcer la protection, comme par exemple superposer des tranches de fromage suisse de manière à ce que les trous d’une tranche soient couverts par une autre tranche. L’idée du fromage suisse n’est pas nouvelle, mais elle reste pertinente pour l’empilement des mesures de santé publique, explique Zając. Elle s’applique également aux actions individuelles.

’Un individu ne peut pas faire grand-chose’, si ce n’est se protéger, explique Zając, ’mais si nous rassemblons tous les individus et qu’ils suivent tous les règles, je crois vraiment que nous pouvons contrôler cette pandémie’.

Les scientifiques en savent beaucoup plus sur le virus qu’en mars 2020 et ces connaissances peuvent nous aider à tirer le meilleur parti de tous les outils de santé publique dont nous disposons.

Porter un masque

Des dizaines d’études ont clairement montré que le port d’un masque est l’une des mesures les plus efficaces qu’un individu puisse prendre pour aider à enrayer la pandémie. Les masques sont particulièrement importants pour réduire le risque qu’une personne qui ne sait pas qu’elle est infectée transmette le virus à une autre personne (SN : 6/26/20).

En outre, les scientifiques comprennent de plus en plus que les masques sont également bons pour celui qui les porte. Le 10 novembre2020, les centres américains de contrôle et de prévention des maladies ont mis à jour leurs directives scientifiques pour reconnaître que les masques en tissu peuvent réduire le nombre de gouttelettes infectieuses inhalées par le porteur, ce qui offre un certain degré de protection, en particulier lorsque les masques sont multicouches.

Dans une étude publiée le 23 octobre 2020 dans ‘Nature Medicine’, les scientifiques estiment que si 95 % des personnes portaient des masques lorsqu’elles sont en dehors de leur domicile, près de 130.000 décès dus à la COVID-19 pourraient être évités aux États-Unis entre fin septembre et fin février 2021. Si 85 % des gens portent des masques, environ 96.000 vies pourraient être sauvées, selon les calculs des chercheurs.

Le débat sur le type de masque le plus approprié a cependant été animé (SN : 8/12/20).

En ce qui concerne les masques en tissu omniprésents, un seul essai clinique randomisé dans le monde teste leur efficacité dans la prévention du COVID-19. Cet essai en Guinée-Bissau donne à l’ensemble des 66.000 participants attendus des conseils sur la manière d’éviter les maladies respiratoires. La moitié de ces personnes recevront également deux masques en tissu cousus localement. L’essai devrait s’achever en novembre.

Certaines recherches sur la prévention d’autres maladies respiratoires suggèrent que l’efficacité d’un masque en tissu dépend de nombreux facteurs, dont le port correct du masque sur le nez et la bouche. Il est également nécessaire de se laver régulièrement à l’eau chaude, explique Raina MacIntyre, chercheuse sur les masques à l’université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney.

Photo  : femme portant un masque chirurgical, avec l’affiche ’Portez un masque !’ en arrière-plan

Dans les régions où les cas de coronavirus sont en forte augmentation, certaines collectivités locales ont mis en place des mandats de masques en public pour réduire la transmission. Les masques limitent la quantité de virus qu’une personne infectée émet et offrent une certaine protection à celui qui les porte. Angela Weiss/AFP/Getty Images

En 2015, elle et ses collègues ont publié dans le ‘BMJ Open’ les résultats d’un essai mené à Hanoi, au Vietnam. Environ 1.600 travailleurs de la santé dans 15 hôpitaux ont été chargés de porter un masque médical à tout moment pendant leur service, de porter un masque en tissu à deux couches ou de suivre la pratique habituelle de l’hôpital, qui peut ou non impliquer le port d’un masque. Les résultats n’ont pas été encourageants. À la fin des cinq semaines de l’étude, les personnes du groupe portant des masques en tissu présentaient le taux le plus élevé d’infections respiratoires, telles que les rhumes - encore plus élevé que le groupe qui ne portait pas régulièrement de masque. Les chercheurs ont conclu que les travailleurs de la santé ne devraient pas porter de masques en tissu et optent plutôt pour des masques médicaux.

L’essai a été très controversé, dit MacIntyre, ’car le message était que les masques en tissu pouvaient être dangereux. Cela a provoqué beaucoup d’angoisse pendant la pandémie. En mars et avril 2020, de nombreux professionnels de la santé aux États-Unis et en Europe m’ont contacté pour me dire : ’L’hôpital n’a plus de respirateurs. Il vaut mieux que je ne porte pas de masque que de porter un masque en tissu’.

Cela a incité MacIntyre et ses collègues à examiner les données non publiées de l’essai. Les chercheurs ont découvert que les masques chirurgicaux et en tissu sont contaminés par des virus respiratoires. Mais les masques chirurgicaux sont jetables. Si les gens ne lavaient pas leurs masques en tissu réutilisables tous les jours, les masques devenaient de plus en plus contaminés.

’Si vous laviez votre masque en tissu dans une machine à laver à l’eau chaude, vous étiez tout aussi protégé que si vous portiez un masque chirurgical’, explique M. MacIntyre. Mais les travailleurs qui lavaient leurs masques à la main avaient deux fois plus de risques d’infection que ceux qui portaient un masque médical, ont rapporté les chercheurs le 28 septembre 2020 au ‘BMJ Open’.

’En fin de compte, le lavage fait partie de l’effet protecteur d’un masque en tissu’, explique M. MacIntyre. Elle recommande un lavage quotidien dans une eau à 60° à 90° Celsius, bien plus chaude que ce que l’on peut supporter pour un lavage à la main. Le retrait de l’eau chaude resserre également les pores du masque, ce qui empêche le virus de passer facilement à travers.

Les travailleurs de la santé devraient également porter des lunettes de protection pour prévenir les rares cas d’infection oculaire, explique Mme MacIntyre. Mais déterminer si les personnes qui vaquent à leurs occupations quotidiennes ont besoin de lunettes de protection, d’écrans faciaux ou d’autres protections oculaires en plus des masques est un exercice de calcul difficile, dit-elle. ’Il faut tenir compte des taux de transmission au sein de la communauté. Vous devez regarder où vous allez réellement. Vous allez juste vous promener dehors ou vous allez chez un médecin et vous allez rester assis dans une salle d’attente non ventilée pendant deux heures ?

Le mieux que les gens puissent faire est de prendre toutes les précautions possibles, notamment en évitant les grands rassemblements - surtout à l’intérieur - en portant des masques et en gardant ses distances avec les personnes avec lesquelles ils ne vivent pas.

Ajuster les dispositifs de verrouillage ou confinement

Au début de la pandémie, les mesures de confinement et de distanciation sociale (de gravité variable) adoptées dans de nombreux pays ont largement fonctionné. Le fait de rester chez soi a privé le virus de toute possibilité de transmission, empêchant plus de 500 millions d’infections dans six pays durement touchés, selon certains experts (SN : 6/9/20).

Les circonstances sont différentes aujourd’hui. ’Je ne pense pas que nous allons nous enfermer à nouveau à cette échelle’, déclare Michael Osterholm, épidémiologiste à l’université du Minnesota à Minneapolis et membre du groupe de travail de Biden. Maintenant que les scientifiques ont une meilleure compréhension de la transmission, il n’est peut-être plus nécessaire de verrouiller la transmission à cette échelle. Les restrictions pourraient plutôt se concentrer sur les espaces surpeuplés et mal ventilés comme les restaurants et les bars.

Cependant, si les cas continuent de croître de manière exponentielle, des mesures de confinement plus strictes pourraient être le seul outil restant pour éviter que les hôpitaux ne soient débordés. Mais de telles mesures sont de moins en moins acceptables pour de nombreux Américains, affirme M. Osterholm. ’Ce que le public acceptera, c’est la clé. S’ils ne s’y conforment pas, peu importe ce que vous recommandez ou comment vous le recommandez’.

Les limites de l’enfermement

Les ordonnances de séjour à domicile n’empêchent pas non plus la transmission au sein d’un foyer, où les experts apprennent que le virus peut se propager rapidement. Dans un échantillon de 101 foyers dont le test de dépistage du coronavirus était positif, 53 % des autres personnes vivant dans ces foyers ont été rapidement infectées, ont indiqué les chercheurs dans le rapport hebdomadaire sur la morbidité et la mortalité du 6 novembre 2020.

’Nous savons que ce sont vraiment les rassemblements en contact étroit à l’intérieur qui sont les plus risqués’, déclare Alison Hill, épidémiologiste à l’université Johns Hopkins. ’Il n’y a aucune raison, si vous êtes dans votre propre maison ou parmi votre famille ou vos amis, de penser que la maladie ne peut pas se propager’. Isoler les membres infectés d’un foyer, porter des masques et améliorer la ventilation peuvent limiter la transmission de la maladie dans les foyers, dit-elle. Et tout le monde ne peut pas rester à la maison, ce qui a contribué à l’inégalité des personnes qui tombent malades dans cette pandémie.

Aux États-Unis, les habitants des quartiers pauvres, souvent peuplés de minorités raciales et ethniques touchées de manière disproportionnée par la pandémie de COVID-19 (SN:4/10/20), ont eu moins de chances de rester chez eux pendant les premiers mois de la pandémie que les habitants des quartiers riches. Les données sur la mobilité des téléphones portables suggèrent que cette différence est due aux exigences liées au travail, selon une étude publiée le 3 novembre 2020 dans la revue ‘Nature Human Behavior’. Les résidents des quartiers les plus riches ont réduit de 13,7 % le nombre de jours de travail à l’extérieur du domicile, contre 6,6 % pour les résidents des quartiers les plus pauvres, a constaté Jonathan Jay, chercheur en santé publique à l’université de Boston, et ses collègues.

De nombreux résidents des quartiers à faibles revenus occupent des emplois qui ne peuvent être exercés à domicile. Mais lorsqu’ils avaient le choix, les habitants de ces quartiers limitaient leurs activités, explique Jonathan Jay. Les données ont montré que les personnes de tous les groupes de revenus réduisaient les sorties sans rapport avec le travail à des niveaux à peu près similaires.

Des politiques comme la restriction des expulsions pour que les gens ne craignent pas de perdre leur maison s’ils s’absentent du travail, l’extension de l’assurance chômage et l’obligation de prendre des congés maladie payés pourraient aider ces résidents à s’éloigner physiquement, dit Jay.

Il faut tester et tracer

Les mesures de confinement ne suffiront pas à mettre fin à la pandémie. Ils ne sont censés être que des mesures temporaires qui permettent aux services de santé locaux et nationaux de gagner du temps pour renforcer les autres stratégies de lutte contre l’infection. Les tests et la recherche des contacts, une intervention de santé publique qui a fait ses preuves et qui permet d’identifier rapidement les contacts des cas positifs et de les mettre en quarantaine, sont essentiels (SN : 4/29/20).

’La recherche des contacts est vraiment essentielle lorsque vous êtes atteint d’une maladie qui se propage aussi rapidement que COVID-19’, car elle brise des chaînes de transmission cruciales, explique Martial Ndeffo, chercheur en maladies infectieuses à l’université Texas A&M de College Station.

La recherche et l’isolement des contacts sont plus efficaces lorsque les cas sont identifiés à un stade précoce de l’infection, que leurs contacts sont rapidement retrouvés et informés de leur exposition et que ces contacts se conforment aux demandes de quarantaine. Un tel système nécessite des tests largement disponibles et de nombreux traceurs de contacts pour effectuer le travail de détection.

person in car getting a nasal swab for a COVID test

Des sites de dépistage du coronavirus au volant, semblables à celui-ci, ont vu le jour à travers les États-Unis. Des tests facilement accessibles sont essentiels pour identifier rapidement les cas, rechercher les contacts et isoler les personnes potentiellement infectées afin de briser les chaînes de transmission. Xavierarnau/E+/Getty Images

Sinon, même avec un nombre de cas relativement faible, les systèmes de recherche des contacts ne peuvent pas suivre le rythme d’une épidémie croissante. À l’heure actuelle, la plupart des États-Unis ne peuvent pas suivre le rythme. En octobre, seuls trois États et le district de Columbia disposaient de suffisamment de systèmes de recherche des contacts à plein temps pour faire face à la charge de travail actuelle, selon une enquête menée par le NPR et le Johns Hopkins Center for Health Security. Et à mesure que les cas augmentent, même les systèmes bien dotés en personnel pourraient être débordés.

’Étant donné le nombre de cas aux États-Unis, il est irréaliste de penser que la plupart des États disposent des ressources et du personnel nécessaires pour augmenter l’armée de traceurs de contact’, déclare M. Ndeffo. Le plan d’intervention COVID-19 de M. Biden prévoit des efforts pour ’mobiliser au moins 100 000 Américains à travers le pays’ afin de stimuler l’effort de recherche des contacts. Actuellement, il y a un peu plus de 50 000 traceurs de contacts dans tout le pays.

Les systèmes de recherche des contacts ne fonctionnent que si les personnes concernées se conforment aux règles de santé publique et partagent leur historique de contact ou de quarantaine si nécessaire. Pourtant, selon une enquête de Pew Research publiée le 30 octobre, seuls 58 % des Américains seraient susceptibles de parler à un responsable de la santé publique qui les aurait contactés par téléphone ou par SMS au sujet de l’épidémie de coronavirus. ’Un nombre important de personnes ne se conforment pas à la réglementation ou ne fournissent pas les informations nécessaires pour que la recherche des contacts soit efficace’, explique M. Ndeffo. Des messages de santé publique plus clairs et plus cohérents pourraient améliorer ces chiffres.

Le temps est un facteur essentiel

Il est important d’agir rapidement pour introduire des mesures de distanciation sociale lorsque le nombre de cas commence à augmenter, comme c’est le cas actuellement aux États-Unis et en Europe, explique M. Shaman, car les épidémies se développent à un rythme exponentiel. ’La croissance exponentielle entraîne un effet de type tsunami ; plus on attend, plus la situation empire’.

Lui et ses collègues ont simulé ce qui se serait passé si les États avaient fait exactement ce qu’ils ont fait au début de l’épidémie américaine en mars, seulement plus tôt. La mise en place d’une politique de distanciation sociale et de maintien à domicile le 1er mars au lieu du 8 mars aurait permis d’éviter environ 600 000 cas confirmés et 32 000 décès. Agir deux semaines plus tôt aurait permis d’éviter plus d’un million de cas et environ 60 000 décès dans tout le pays, a déclaré M. Shaman et ses collègues le 6 novembre dans la revue ‘Science Advances’.

Personne ne peut revenir en arrière. Mais des pays comme le Vietnam, Taiwan, Singapour, la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont montré qu’une action agressive peut freiner la propagation du virus. ’Plus on tarde à agir contre ce virus, plus il fait de dégâts’, tant pour les personnes infectées que pour l’économie, explique M. Shaman.

Par exemple, à la fin du mois de septembre, 89 comtés du Tennessee ont assoupli ou supprimé les restrictions en matière de distanciation sociale. Mais alors que les cas de COVID-19 ont augmenté, la circulation dans les bars et les restaurants a diminué, rapportent des chercheurs de l’université Vanderbilt de Nashville. Les données sur la mobilité des téléphones portables au 21 octobre suggèrent que les affaires ont chuté une fois les restrictions levées et qu’elles étaient 24 % inférieures à ce qu’elles étaient à la même époque en 2019. Ces résultats suggèrent que les taux d’infection, et non les restrictions, ont un effet plus important sur les choix des gens, concluent les chercheurs.

’Si vous ne contrôlez pas le virus’, dit M. Shaman, ’vous n’aurez plus d’économie’.

Editor’s Note : This story was updated November 12, 2020 to include information from the CDC on how masks can protect the wearer as well as people nearby.

Note de l’éditeur : Cet article a été mis à jour le 12 novembre 2020 pour inclure des informations du CDC sur la façon dont les masques peuvent protéger le porteur ainsi que les personnes à proximité.

Citations

S. Pei, S. Kandula and J. Shaman. Differential effects of intervention timing on COVID-19 spread in the United States. Science Advances. November 6, 2020. doi : 10.1126/sciadv.abd6370.

C. G. Grijalva et al. Transmission of SARS-COV-2 Infections in Households — Tennessee and Wisconsin, April–September 2020. Morbidity and Mortality Weekly Report. Vol. 69, November 6, 2020, p. 1631.doi : 10.15585/mmwr.mm6944e1.

J. Jay et al. Neighbourhood income and physical distancing during the COVID-19 pandemic in the United States. Nature Human Behavior. November 3, 2020. doi:10.1038/s41562-020-00998-2.

C. McClain and L. Raine. The Challenges of Contact Tracing as U.S. Battles COVID-19. Pew Research Center. October 30, 2020. 

J. Graves et al. COVID-19 Trends in Tennessee : Summer turns to Fall. Vanderbilt School of Medicine Health Policy. Published online October 27, 2020.

R. C. Reiner et al. Modeling COVID-19 scenarios for the United States. Nature Medicine. Published online October 23, 2020. doi : 10.1038/s41591-020-1132-9. 

C. R. MacIntyre et al. Contamination and washing of cloth masks and risk of infection among hospital health workers in Vietnam : a post hoc analysis of a randomised controlled trial. BMJ Open Published online September 28, 2020. doi : 10.1136/bmjopen-2020-042045.

C. R. MacIntyre et al.. A cluster randomised trial of cloth masks compared with medical masks in healthcare workers. BMJ Open. Published online April 22, 2015. doi : 10.1136/bmjopen-2014-006577.

About Jonathan Lambert E-mail- Jonathan Lambert is the staff writer for biological sciences, covering everything from the origin of species to microbial ecology. He has a master’s degree in evolutionary biology from Cornell University.

About Tina Hesman Saey E-mail- Tina Hesman Saey is the senior staff writer and reports on molecular biology. She has a Ph.D. in molecular genetics from Washington University in St. Louis and a master’s degree in science journalism from Boston University.

À propos de Jonathan Lambert – Il est le rédacteur en chef des sciences biologiques, couvrant tout, de l’origine des espèces à l’écologie microbienne. Il est titulaire d’une maîtrise en biologie évolutive de l’université de Cornell, état de New York.

À propos de Tina Hesman Saey - Tina Hesman Saey est la rédactrice en chef et fait des rapports sur la biologie moléculaire. Elle est titulaire d’un doctorat en génétique moléculaire de l’université de Washington à St. Louis et d’un master en journalisme scientifique de l’université de Boston.

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  • Covid-19 aux Etats-Unis : six infographies sur une troisième vague hors de contrôle
    Photo - Des familles californiennes participent à un programme de dépistage via des tests antigéniques AFP/Mario Tama/Getty Images

Par Cyril Simon - Le 4 décembre 2020 à 18h20

Source : https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-aux-etats-unis-six-infographies-sur-une-troisieme-vague-hors-de-controle-04-12-2020-8412410.php

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  • Covid-19 : comment fonctionnent les futurs vaccins - Par Gary Dagorn - Publié le 04 novembre 2020 à 10h24, mis à jour à 09h37 – Document ‘lemonde.fr’
    Décryptages - On compte aujourd’hui 237 projets de vaccins contre le coronavirus dans le monde, développés selon des techniques très différentes. Voici comment ils agissent.

Au bout de dix mois de développement accéléré, la compétition entre laboratoires pour la vaccination contre le nouveau coronavirus a pris un tournant très médiatique ces dernières semaines avec la multiplication des annonces de résultats. Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca ou l’institut russe Gamaleïa ont été parmi les premières équipes à dévoiler les résultats de leurs recherches.

Lire aussi : Comparez l’avancée des différents vaccins contre le Covid-19

Les espoirs d’obtenir un vaccin efficace et sûr reposent en partie sur la grande variété des techniques utilisées dans les multiples projets lancés. A la fin de novembre, on comptait 237 projets de vaccins contre le Covid-19 partout dans le monde, selon le recensement du Milken Institute, un groupe de réflexion américain.

Voir une animation à la source  : Peau - Contenu du vaccin - Réaction immunitaire - Protéine de spicule du coronavirus

Le principe du vaccin :

Les méthodes diffèrent, mais tous les vaccins ont le même but : apprendre au système immunitaire de l’organisme à reconnaître et à fabriquer ses défenses – les anticorps – spécifiquement contre le Sars-CoV-2. Ces défenses pourront ainsi neutraliser rapidement le virus lorsqu’elles le croiseront. Les explications ci-dessous se concentrent sur ce mécanisme, même s’il existe, en parallèle des anticorps, un autre type de défense immunitaire porté par certaines cellules spécialisées, les lymphocytes T.

Le bénéfice d’un vaccin repose sur le fait que l’on immunise la personne sans l’infecter avec la maladie ciblée, qui peut être dangereuse. Il faut faire croire à l’organisme qu’il est agressé par le coronavirus alors qu’il ne l’est pas vraiment pour obtenir une réponse immunitaire contre le contenu du vaccin.

Pour le tromper, l’astuce consiste à présenter la « carte d’identité » du virus, soit la partie du virus que les défenses de l’organisme reconnaîtront comme la signature d’un intrus : son antigène. Cet antigène, chez le Sars-CoV-2, est la molécule qui tapisse sa surface et lui donne sa forme de couronne, autrement appelée sa protéine de spicule (ou Spike protein en anglais).

Il existe plusieurs méthodes pour présenter cette protéine-carte d’identité à l’organisme. Certaines sont anciennes et bien connues, d’autres sont plus novatrices. Toutes possèdent des inconvénients et des avantages en matière de coût, de sécurité ou de difficulté de mise en œuvre.

Les vaccins à ARN

1. L’ARN protégé par une membrane de lipides pénètre la cellule humaine 2. Le brin d’ARN fait fabriquer l’antigène du coronavirus à la cellule 3. Le système immunitaire fabrique les anticorps qui neutralisent l’antigène

Les vaccins à virus

Les vaccins contenant les virus responsables de la maladie ciblée sont le type de vaccin le plus ancien. Ils peuvent contenir un virus vivant ou un virus tué.

Les vaccins à virus atténué

Technique employée par 4 vaccins en développement contre le Covid-19

Il s’agit ici d’injecter à la personne une version affaiblie du virus qui provoque la maladie. Ce virus atténué est bien « vivant », mais n’a plus de pouvoir pathogène. La plupart du temps, le virus peut continuer à se répliquer, mais pas suffisamment pour être une menace et rendre malade l’organisme.

Un virus vivant atténué possède l’avantage de provoquer une réponse immunitaire complète et robuste ainsi qu’une immunité durable, sans besoin d’adjuvants (des produits stimulant les défenses de l’organisme). C’est aussi une méthode peu coûteuse. Cependant, elle peut présenter des risques pour les personnes dont le système immunitaire est fragile et moins apte à lutter contre un virus, même affaibli : elle n’est donc pas recommandée pour des publics à risque. Ce type de vaccin présente également le risque d’aggraver l’infection au Sars-CoV-2 au lieu d’aider l’organisme à la combattre. Ce phénomène, connu sous le nom d’Antibody-dependant enhancement (ADE) a été à l’origine du fisco du vaccin contre la dengue conçu par Sanofi-Pasteur, lequel avait causé la mort de plusieurs enfants entre 2016 et 2017 aux Philippines. Les vaccins à virus atténué demandent en outre à être réfrigérés et protégés de la lumière, ce qui peut compliquer leur transport et leur conservation.

Exemples : les vaccins ROR (rougeole-oreillons-rubéole) et ceux contre la varicelle

Les vaccins à virus inactivé

Technique employée par 18 vaccins en développement contre le Covid-19

Le virus injecté a été tué (par chaleur, radiations ou exposition à des agents chimiques) et a perdu sa capacité à se répliquer dans l’organisme. Mais il a gardé suffisamment de son intégrité physique pour être reconnu par le système immunitaire.

Si cette méthode est plus sûre que celle des virus atténués – surtout pour des publics fragiles – la protection immunitaire qu’elle confère est moins durable et moins complète, car le traitement physique des virus peut endommager une ou plusieurs de ses protéines antigènes. Il faut donc à la fois des adjuvants ainsi que plusieurs doses pour créer une protection efficace.

Exemples : les vaccins contre la grippe, la poliomyélite et contre l’hépatite A

Qu’est-ce qu’un adjuvant ?

Un adjuvant est, dans le cadre d’un vaccin, un produit utilisé pour son pouvoir immunogène, c’est-à-dire sa capacité à provoquer la réaction du système immunitaire inné de l’organisme. Une fois repéré, le produit adjuvant est reconnu comme un intrus. Il va alors attirer l’attention des défenses immunitaires et amplifier leur action, permettant au vaccin de conférer une meilleure protection. Les sels d’aluminium sont le produit le plus utilisé, mais il en existe d’autres, organiques ou synthétiques.

Les vaccins à vecteur viral

Ce type de vaccin contient aussi des virus, mais pas ceux qui provoquent la maladie contre laquelle l’on souhaite être immunisé. Ils utilisent d’autres virus, inoffensifs pour l’homme, et les emploient pour « livrer » la carte d’identité du coronavirus. Cette méthode, désormais bien maîtrisée, a l’avantage d’offrir un large choix de virus « véhicules ».

Les vaccins à vecteur viral répliquant

Technique employée par 20 vaccins en développement contre le Covid-19

Ils utilisent des virus capables de se répliquer dans le corps humain, mais que l’on a affaiblis pour leur ôter tout pouvoir pathogène, ou choisis parce qu’ils n’en ont pas ou peu.

Ces virus sont porteurs d’un code génétique modifié pour fabriquer les antigènes du coronavirus. Ainsi, une fois que le virus « véhicule » pénètre dans une cellule humaine, son matériel génétique (modifié pour coder la protéine de spicule) y est libéré puis « lu », afin de produire à la fois la protéine de spicule du coronavirus et des copies de lui-même qui iront infecter de nouvelles cellules.

Cette technique permet d’obtenir une forte réaction immunitaire (ce qui est positif), ainsi qu’une protection durable. Mais elle est coûteuse et complexe, et son efficacité peut être compromise si la personne a déjà été en contact avec le virus choisi pour livrer l’antigène. Ce dernier ne doit pas déclencher la réaction des anticorps contre sa version « originale », au risque de se faire éliminer avant d’avoir réussi à provoquer une réaction immunitaire contre l’antigène dont il est porteur.

Exemples : le vaccin développé contre Ebola (2016)

Les vaccins à vecteur viral non répliquant

Technique employée par 28 vaccins en développement contre le Covid-19

Le fonctionnement de ces vaccins est similaire à ceux qui utilisent des vecteurs viraux répliquants, à la différence que, une fois entré dans la cellule, le virus ne fabriquera que l’antigène choisi et non des copies de lui-même.

Cette technique, utilisée en thérapie génique depuis longtemps, est considérée comme très sûre, mais longue à développer. Contre le Covid-19, les adénovirus sont particulièrement utilisés par les chercheurs. Cette famille de virus, connue pour provoquer surtout des infections respiratoires banales, offre une bonne stabilité, une grande sûreté et une simplicité de manipulation avantageuse.

Aucun vaccin utilisant cette technique n’a jamais été commercialisé

Les vaccins à protéines

Ce type de vaccin est une technologie plus récente. Il consiste à injecter des protéines du coronavirus, lesquelles seront reconnues par l’organisme.

Les vaccins à sous-unité protéique

Technique employée par 77 vaccins en développement contre le Covid-19

Derrière ce nom un poil technique, ces vaccins sont souvent assez simples. Ils ne contiennent que des protéines du coronavirus, lesquelles seront directement injectées dans l’organisme et reconnues comme des antigènes.

Puisque aucun composant « vivant » n’est injecté, la méthode est considérée comme particulièrement sûre. Mais, du fait que ces protéines sont injectées seules, elles ne provoquent pas une réaction immunitaire très importante. Elles sont donc souvent accompagnées de produits appelés des adjuvants, lesquels vont stimuler cette réaction immunitaire. Cette méthode peut également avoir des coûts et un temps de développement importants.

Exemples : les vaccins contre l’hépatite B ou contre la coqueluche

Les vaccins à particules pseudovirales

Technique employée par 20 vaccins en développement contre le Covid-19

Ils contiennent des protéines qui s’assemblent entre elles pour former une structure et à la surface de laquelle se trouve l’antigène du coronavirus (sa protéine de spicule). Cette structure, dite « recombinante », n’est pas infectieuse, puisqu’elle est vide, mais elle imite assez bien la forme du virus.

Ce type de vaccin engendre de très bons résultats quant à la réponse immunitaire, mais il est techniquement très difficile à fabriquer et requiert de grands investissements.

Exemples : les vaccins contre le papillomavirus humain ou contre l’hépatite C

Les vaccins à matériel génétique

C’est la technique la plus novatrice de toutes. Ces vaccins d’un genre nouveau ne contiennent aucun virus « reconnaissable », seulement son matériel génétique, lequel migre alors dans les cellules humaines afin de leur faire synthétiser la « carte d’identité » du virus.

Les vaccins à ADN

Technique employée par 20 vaccins en développement contre le Covid-19

Comme leur nom l’indique, ces vaccins contiennent de l’ADN. Les brins d’ADN injectés portent les gènes du virus responsable de la synthèse de son antigène (sa protéine de spicule). Des aiguilles plantées dans la peau génèrent un micro-champ électrique, lequel fait migrer les brins dans les cellules humaines avoisinantes et leur permet de pénétrer leur noyau.

Une fois dans le noyau, les gènes sont « lus » par la machinerie cellulaire, qui fabrique la protéine correspondante : la spicule du coronavirus. Les protéines virales ainsi fabriquées (en de nombreux exemplaires au sein des cellules humaines) sont détectées dans le milieu intra-cellulaire, ce qui déclenche la réaction immunitaire.

Bien que nouvelle, cette technologie est considérée comme sûre. En revanche, elle provoque généralement une réaction immunitaire modérée et requiert l’utilisation de produits adjuvants, voire de plusieurs doses administrées à quelques semaines d’intervalle, pour espérer conférer une protection durable.

Aucun vaccin à ADN destiné aux humains n’a été à ce jour commercialisé

Les vaccins à ARN

Technique employée par 29 vaccins en développement contre le Covid-19

Ces vaccins fonctionnent de manière similaire aux vaccins à ADN, mais avec un autre type de matériel génétique : l’ARN messager. L’ARN est une molécule quasi identique à l’ADN. On dit de l’ARN qu’il est « messager » lorsque sa forme est celle d’une copie temporaire d’un fragment d’ADN, destinée à être lue pour fabriquer une protéine dans les « usines de la cellule » (les ribosomes, qui ne savent lire que cet ARN messager).

Une fois injecté, l’ARN messager entre dans les cellules humaines grâce à son enveloppe spéciale (faite de lipides), laquelle fusionne avec la membrane des cellules à son contact. L’ARN messager va alors directement faire synthétiser la protéine virale par les ribosomes sans avoir à passer par le noyau de la cellule, ce qui diminue fortement les risques de génotoxicité (modification de l’ADN de nos cellules).

La suite est la même que pour les vaccins à ADN : les protéines de spicule du coronavirus présentes dans les cellules sont détectées et déclenchent la réaction immunitaire souhaitée.

Les risques et avantages liés à cette technique sont similaires à ceux des vaccins à ADN, à la différence que l’ARNm est moins stable que l’ADN (c’est pourquoi il est encapsulé dans une enveloppe de lipides) et qu’il requiert des conditions de stockage nettement plus froides (il persiste néanmoins quelques incertitudes au sujet de sa conservation). De tels vaccins peuvent être en outre produits avec une rapidité inédite (comme en atteste le fait que les deux premiers vaccins dont les résultats ont été communiqués utilisent tous deux cette technique).

Aucun vaccin à ARN destiné aux humains n’a été à ce jour commercialisé

Iconographie : Audrey Lagadec, Agathe Dahyot, Ibrandify.

Note : cet article n’expose pas toutes les technologies vaccinales, seulement les plus employées.

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Sur l’épidémie  :

Visualisez l’évolution de l’épidémie en France et dans le monde

Covid-19 : hausse, stabilisation ou baisse, où en est l’épidémie dans votre département ?

Combien de vaccins ? Quand seront-ils disponibles ? Seront-ils obligatoires ? Peuvent-ils mettre fin à l’épidémie de Covid -19 ? Nos réponses à vos questions

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Fichier:Lemonde fr 2005 logo.svg — Wikipédia

Source : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/12/04/comment-fonctionnent-les-futurs-vaccins-contre-le-covid-19_6062151_4355770.html

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  • Nous recommandons particulièrement la synthèse suivante bien détaillée sur les onze vaccins en phase 3 des essais cliniques
    Covid-19 : les défis de la course au vaccin - Le Monde - lundi 16 novembre 2020 - Accès requis pour lire la suite de cet article

Essais cliniques, production, acheminement… le chemin vers un remède efficace et sûr reste semé d’obstacles

« La course au vaccin contre le ­Covid-19 s’accélère. Le 9 novembre, le géant pharmaceutique américain Pfizer et son partenaire allemand BioNTech ont annoncé que leur candidat vaccin était efficace à plus de 90 %. La ­biotech Moderna devrait, elle aussi, communiquer ses résultats intermédiaires d’ici à quelques jours… »

A consulter à partir de ce site : http://lirelactu.fr/source/le-monde/a26f4b29-22a1-4c28-9055-f4a604e37880

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  • Vaccins contre le coronavirus : quelles différences ? Pour qui ? Quand ? Auteur : Manon Duran | Notre experte : Dr Marie-Paule Kieny, vaccinologue, directrice de recherche à l’Inserm et présidente du comité scientifique Vaccin Covid-19 France. Article mis à jour le 02 décembre 2020 - [MAJ le 04/12/20] – Document diffusé par ‘santemagazine.fr’
    Pfizer-BioNTech, Moderna, Sanofi, AstraZeneca...les laboratoires en lice pour développer un vaccin contre la Covid-19 partagent tour à tour les résultats encourageants de leurs candidats-vaccins. Quels types de vaccins sont en cours de développement ? Où en sont les essais cliniques ? Quand le premier vaccin pourrait-il être disponible ? Qui sera vacciné en priorité ? La vaccination pourrait-elle devenir obligatoire ? 

Photo - © iStock / bombuscreative

Sommaire :

Quelles sont les étapes de fabrication d’un vaccin ?

Quels sont les différents types de vaccins développés contre la Covid-19 ? Comment fonctionnent-ils ?

Où en est le développement de candidats-vaccins contre la Covid-19 ?

A-t-on constaté des effets secondaires lors des essais cliniques contre la Covid-19 ?

• Comment l’efficacité des vaccins contre la Covid-19 est-elle évaluée ?

• Comment la qualité d’un vaccin et sa production sont-elles surveillées ?

• Quels vaccins seront disponibles en France ? Quand pourraient-ils être disponibles ?

• Comment s’organise la vaccination contre la Covid-19 ? Pourrait-elle être obligatoire ?

Les candidats-vaccins des laboratoires Pfizer-BioNTech et Moderna, pourraient arriver sur le marché d’ici quelques semaines, soit un an à peine après la découverte du coronavirus SARS-CoV-2 à l’origine de la pandémie de Covid-19. La piste d’une immunité croisée grâce à d’autres vaccins a été écartée : ’les vaccins spécifiques ont toujours plus de chance d’atteindre une efficacité élevée’, indique le Dr Marie-Paule Kieny, vaccinologue, directrice de recherche à l’Inserm et présidente du comité scientifique Vaccin Covid-19. 

Quelles sont les étapes de fabrication d’un vaccin ?

Aucun vaccin contre la Covid-19 n’est actuellement commercialisé. Le développement d’un vaccin prend en moyenne une dizaine d’années. ’Des prototypes de candidats-vaccins sont mis au point en laboratoire à partir de germes, puis on lance la production pharmaceutique et on réalise les premiers tests sur des animaux. Il faut ensuite obtenir des autorisations réglementaires pour mener des essais cliniques plus vastes sur l’Homme.

Une fois les contrôles satisfaisants, on fait une demande d’enregistrement du vaccin auprès des autorités compétentes (Agence européenne des médicaments pour l’Union européenne par exemple, ou Food and Drug Administration aux Etats-Unis). Viennent ensuite les phases de conditionnement et de livraison aux différents pays qui réaliseront leurs propres contrôles’, explique le Dr Kieny.

Phases essais cliniques coronavirus

Phases essais cliniques coronavirus

© Santé Magazine

Ces trois phases d’essais cliniques peuvent être réalisés en parallèle pour chaque candidat-vaccin contre la Covid-19, mais l’extrême rigueur reste de mise. ’Tous les critères de sécurité classiques sont respectés et un vaccin présentant des effets secondaires majeurs ne sera pas mis sur le marché’, insiste la vaccinologue.

Des campagnes de vaccination ont déjà commencé en Chine et en Russie

Face à l’urgence sanitaire, certains pays ont choisi d’inoculer un vaccin à leur population sans attendre les résultats d’essais cliniques de phase III.

C’est notamment le cas de la Russie. Mi-août, Vladimir Poutine affirmait qu’un vaccin serait disponible dès le mois de septembre pour certaines catégories de la population. Interviewé par Europe 1, le 6 octobre 2020, Artem Studennikov, ministre-conseiller de l’ambassade de Russie a ainsi confirmé que ’pas mal de gens étaient déjà vaccinés en Russie’, dont ’plusieurs responsables importants et hauts-fonctionnaires de l’État’. Et d’ajouter : ’on commence à vacciner tout d’abord les professeurs des universités et des écoles, ainsi que les médecins, à titre bénévole’. Le vaccin Spoutnik-V devrait être disponible pour l’ensemble de la population ’à partir du 1er janvier 2021’.

En juin 2020, la Chine a également administré le vaccin de la société CanSinoBIO à de nombreux militaires. Depuis, de nombreuses villes (Yiwu, Shaoxing, Ningbo, etc) ont mis à disposition la vaccin du laboratoire Sinovac Biotech dans le cadre de campagnes de vaccinations d’urgence, notamment pour les personnels soignants ou les personnes voyageant à l’étranger pour le travail.

Si le vaccin contre la Covid-19 était développé en 12 à 18 mois, il s’agirait d’une première mondiale. À ce jour, c’est le vaccin contre les oreillons qui a été mis au moins le plus rapidement (en 4 ans). Il a par exemple fallu 7 ans pour développer un vaccin contre la polio, 9 ans pour développer un vaccin contre la rougeole, 15 ans pour développer un vaccin contre le HPV, 34 ans pour développer un vaccin contre la varicelle, et 36 ans plus tard, les chercheurs sont toujours en quête d’un vaccin contre le VIH. 

Quels sont les différents types de vaccins développés contre la Covid-19 ? Comment fonctionnent-ils ?

Chaque vaccin fonctionne selon le même principe : stimuler le système immunitaire de façon à obtenir une réponse ciblée de l’organisme contre un antigène (une substance étrangère d’origine virale, cellulaire ou bactérienne). Le système immunitaire apprend à reconnaître rapidement l’agent étranger pour le combattre plus efficacement par l’intermédiaire de lymphocytes B qui produisent des anticorps spécifiquement dirigés contre l’agent en question. Il existe plusieurs technologies vaccinales qui activent différemment la réponse immunitaire : 

Les vaccins vivants atténués ou inactivés

C’est la forme la plus traditionnelle de vaccination (utilisée depuis les années 1880). Il s’agit d’administrer un virus affaibli (non pathogène) ou tué par traitement chimique afin de susciter une réponse immunitaire contre le ’vrai’ virus, lorsque l’organisme y sera confronté.

De nombreux vaccins utilisent cette approche, notamment le vaccin contre la grippe, le pneumocoque, la coqueluche, le tétanos, la rubéole ou les oreillons. Cette technique demande néanmoins de grandes quantités de virus et beaucoup de temps pour fabriquer les vaccins (6 mois à un an). 

Les vaccins sous-unitaires (à protéines virales)

Ce type de vaccin délivre des protéines virales synthétiques aux cellules. Pour rappel, le coronavirus possède des pointes ’spicules’ à sa surface (des protéines virales), qui lui permettent d’entrer en contact avec les cellules à infecter. Ces dites-pointes sont isolées en laboratoire et reproduites en grand nombre dans une sorte d’’usine’ vivante, comme une plante ou une cellule d’insectes. Elles sont ensuite injectées au patient pour faire réagir son système immunitaire afin qu’il apprenne à combattre ces protéines lorsqu’il se trouve à leur contact.

Les vaccins contre l’hépatite B et le papillomavirus reposent notamment sur ce procédé. La production peut se faire à grande échelle, plus rapidement que pour un vaccin atténué ou inactivé. Il arrive toutefois que les protéines n’engendrent pas une réaction suffisante du système immunitaire. Un adjuvant est alors nécessaire pour augmenter leur efficacité.

Les vaccins à vecteurs viraux non répliquants

Cette technique est basée sur l’utilisation d’un virus non pathogène ou peu dangereux pour l’Homme. À la manière d’un cheval de Troie, on injecte un virus atténué conçu pour être inoffensif et véhiculer un gène du SARS-CoV-2 jusque dans les cellules humaines (la plupart du temps un adénovirus). Le système immunitaire apprend ainsi à reconnaître le coronavirus. 

Ce mode d’action est plutôt récent, mais a déjà été utilisé pour le vaccin contre Ebola, ou dans le cadre de thérapies géniques. Il implique de produire suffisamment de vecteurs viraux pour pouvoir adresser le fragment à l’intérieur des cellules.

Le risque serait de développer une immunité contre le virus qui transporte le code génétique du SARS-CoV-2.

Les vaccins à ADN ou à ARNm

L’ADN et l’ARNm (ARN messager) d’un virus contiennent des informations génétiques permettant la production de protéines. Le principe des vaccins à ADN ou ARN messager consiste à transformer les cellules humaines en ’usines’ à protéines

  • Les vaccins à ADN. Concrètement, un fragment d’ADN (plasmide) de virus est injecté dans une cellule humaine. Une fois pris en charge, ce fragment est transcrit sous forme d’ARN qui sert de matrice et permet de produire des protéines spécifiques au virus ciblé. Ces protéines sont ensuite relâchées dans l’organisme, le système immunitaire apprend à les reconnaître et à les combattre. 
  • Dans le cas du vaccin à ARNm, ce n’est pas l’ADN du virus, mais directement l’ARNm qui est acheminé jusqu’à la cellule par le biais des nanoparticules de lipides. Cette dernière se charge ensuite de produire les protéines habituellement utilisées par le virus pour pénétrer dans notre organisme. 
    ’Ces vaccins ont l’avantage de la rapidité - ils peuvent être rapidement conçus et fabriqués, mais sont tout à fait nouveaux et leur utilisation n’a jamais été approuvée en dehors de la recherche médicale”, précise le Dr Marie-Paule Kieny.

L’inconvénient majeur de cette nouvelle technique est la fragilité de la molécule d’ARN. Pour être correctement conservés, les vaccins à ADN ou à ARNm ont besoin de températures négatives très élevées, - 80 °C pour le vaccin développé par les laboratoires Pfizer / BioNTech par exemple. De son côté, Moderna assure que son vaccin ’reste stable à -20 °C jusqu’à six mois, à des conditions réfrigérées (2° et 8°, la température d’un réfrigérateur standard ou d’un frigo médical) jusqu’à 30 jours et à température ambiante jusqu’à 12 heures’.

La piste des vaccins muqueux 

’D’un point de vue théorique, la meilleure manière d’empêcher la transmission du virus, c’est de susciter une réponse immunitaire au niveau des muqueuses susceptibles d’être en contact avec le virus’, indique le Pr Jean-Daniel Lelièvre, membre de la commission technique des vaccinations de la HAS, lors d’une conférence de presse, mardi 1er décembre 2020. Et de préciser que même si des vaccins muqueux contre la Covid-19 (administrés par voie orale ou nasale) sont actuellement en cours de développement, très peu sont disponibles pour d’autres pathologies à l’heure actuelle.

A lire aussi : Covid-19 : des chercheurs américains travaillent sur un spray nasal protecteur

Où en est le développement de candidats-vaccins contre la Covid-19 ?

Selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (27 novembre), 164 vaccins seraient au stade d’évaluation préclinique et 49 candidats-vaccins seraient en phase d’essais cliniques sur l’homme (dont 13 en phase III). Ils sont chinois, américains ou européens :

Treize vaccins en phase III d’essais cliniques

Treize vaccins en phase III d’essais cliniquesFermer

© Santé Magazine

  • Mercredi 18 novembre, après analyse complète des résultats de leurs essais cliniques de phase III, les laboratoiresPfizer et BioNTech ont annoncé que leur candidat-vaccin serait efficace à 95 %. Le 9 novembre, ils avaient publié des résultats partiels confirmant une efficacité d’au moins 90 %. Les laboratoires prévoient de fournir jusqu’à 50 millions de doses de vaccins dans le monde en 2020 et jusqu’à 1,3 milliard de doses en 2021. Une demande d’autorisation conditionnelle a été déposée mardi 2 décembre auprès de l’Agence européenne du médicament (EMA).
    Mardi 2 décembre, le gouvernement anglais a autorisé la commercialisation du vaccin Pfizer/BioNTech (sur recommandation de l’Agence indépendante de réglementation des médicaments et des produits de santé - MHRA). Une première mondiale. La distribution de ce vaccin devrait débuter ’à partir de la semaine prochaine’, selon le ministre de la Santé anglais, Matt Hancock.
  • De son côté, lundi 16 novembre, après une analyse préliminaire, le laboratoire Moderna a indiqué que son candidat-vaccin serait efficace à 94,5 %. Selon une étude publiée jeudi 3 décembre dans la revue The New England Journal of Medicine, le candidat-vaccin confèrerait au moins trois mois d’immunité. (Il s’agit des premières données sur une période aussi longue, validées indépendamment par une revue scientifique.) La firme se dit prête ’à produire 20 millions de doses pour la fin 2020, et entre 500 millions et un milliard de doses en 2021’. Elle a déposé sa demande d’homologation lundi 1er décembre auprès de l’Agence américaine du médicament.
  • Lundi 23 novembre, les laboratoires AstraZeneca et de l’université d’Oxford ont annoncé que leur vaccin était efficace à 70 % en moyenne. Dans le détail, l’efficacité monte à 90% pour un premier échantillon de personnes qui ont reçu une demi-dose puis une dose un mois plus tard. Elle descend à 62% pour un autre groupe qui a reçu deux doses en tout avec un mois d’écart. AstraZeneca dit avancer rapidement dans la fabrication prévue de 3 milliards de doses, disponibles en 2021.
  • Spoutnik V, le controversé vaccin russe développé par le National Research Center for Epidemiology and Microbiology du ministère de la Santé russe (Centre Gamaleya) serait, lui, efficace à 92 %. Selon un communiqué publié le 11 novembre 2020, les premiers résultats se basent sur 40 000 volontaires. ’L’analyse statistique de 20 cas confirmés de nouveau coronavirus, cas répartis entre personnes vaccinées et celles ayant reçu le placebo, indique un taux d’efficacité de 92% pour le vaccin Spoutnik V après une second dose’, lit-on. 
    Pour rappel, le seuil d’efficacité minimal fixé par l’Organisation mondiale de la Santé est de 50 %. 

A-t-on constaté des effets secondaires lors des essais cliniques contre la Covid-19 ?

Les données relatives à la sécurité des candidats-vaccins sont encore peu nombreuses. ’On a toutefois connaissance de certains effets secondaires auxquels on s’attendait, comme des douleurs ou un gonflement au niveau du bras, une inflammation au point d’injection, des nausées ou des maux de tête’, précise le Dr Marie-Paule Kieny. Les vaccins à ARNm seraient notamment plus réactogènes que les vaccins contre la grippe, mais les effets indésirables restent acceptables. 

D’autres effets pourront-ils apparaître lorsque les vaccins seront mis sur le marché ?

’Nous n’avons pas assez de recul, mais vraisemblablement oui, à faible, ou très faible fréquence, comme c’est le cas pour d’autres vaccins’, répond le Dr Kieny qui insiste sur le principe de précaution. Quoi qu’il en soit, ’un vaccin présentant des effets secondaires majeurs ne sera pas mis sur le marché’. 

Pour rappel, une fois le vaccin distribué, la phase IV des essais cliniques, dite de pharmacovigilance, peut s’ouvrir : les patients et médecins sont invités à signaler d’éventuels effets secondaires non répertoriés aux instances concernées (en France, l’Agence nationale de sécurité du médicament).

Faudra-t-il revoir la composition du vaccin chaque année ? 

On sait aujourd’hui que le SARS-CoV-2 mute et que son patrimoine génétique est légèrement différent selon les régions du monde. Selon un communiqué publié le 12 octobre 2020 par l’Inserm, ’plusieurs dizaines de mutations du SARS-CoV-2 ont déjà été décrites, sans que des conséquences sur l’épidémie aient été mises en évidence’.

Faudra-t-il réajuster le vaccin chaque année en fonction des zones géographiques et des souches en circulations ? ’Pas forcément, répond le Dr Kieny. À date, en laboratoire, les anticorps induits par les candidats-vaccins semblent avoir la même efficacité vis-à-vis des différentes souches.’ Si le coronavirus mutait de façon plus importante, les scientifiques envisageraient la possibilité d’adapter le vaccin périodiquement, comme on le fait chaque année pour la grippe saisonnière.

Comment l’efficacité des vaccins contre la Covid-19 est-elle évaluée ?

’On mesure l’efficacité des vaccins grâce à des essais randomisés contrôlés : on compare le nombre de ’cas covid’ dans un groupe vacciné par rapport au nombre de ’cas covid’ dans un groupe de contrôle (placebo)’, explique le Dr Marie-Paule Kieny. Lorsque Moderna indique que son vaccin est efficace à 94,5 %, cela signifie que le risque de tomber malade après avoir été vacciné est de 5,5 % (soit un risque réduit de 94,5 %).

Un type de vaccins semble-t-il plus efficace que d’autres ?

Il est actuellement impossible de savoir quel est le candidat-vaccin le plus efficace. Il apparaît toutefois que plusieurs vaccins pourraient être disponibles en même temps.

Combien de temps les candidats-vaccins contre la Covid-19 sont-ils efficaces ? 

Nous n’avons pas encore le recul suffisant pour connaître la durée de protection de ces candidats-vaccins. ’Les résultats actuellement disponibles portent seulement sur un temps très court (2 semaines) après la vaccination’, précise le Dr Kieny.

Sont-ils efficaces chez les personnes à risque ? 

Plusieurs vaccins ont montré, lors des essais préliminaires, une capacité similaire à induire une réponse immunitaire, quelle que soit la tranche d’âge considérée. ’Mais nous attendons encore les données précises concernant l’efficacité des candidats-vaccins sur les différents types de population, notamment sur les personnes âgées’, poursuit la vaccinologue.

L’une des principales interrogations porte en effet sur l’immunosénescence : à mesure que nous prenons de l’âge, notre système immunitaire vieillit et s’affaiblit. De fait, les personnes âgées pourraient être moins réactives aux vaccins. Dans ce cas, il faudrait adapter la stratégie vaccinale et vacciner massivement leurs proches et les personnels soignants.

Les vaccins sont-ils capables d’empêcher la transmission d’une personne à l’autre ? 

’On ne sait pas aujourd’hui si les candidats-vaccins protègent uniquement la personne vaccinée contre la Covid-19, ou s’ils empêchent également de transmettre la maladie’, indique le Dr Kieny. 

Comment la qualité d’un vaccin et sa production sont-elles surveillées ?

Le contrôle qualité occuperait près de 70 % du temps de production d’un vaccin. Comme indiqué plus haut, chaque étape de fabrication est soumise à de nombreux contrôles relatifs à l’efficacité du vaccin, à sa qualité et à la sécurité du produit (présence de la substance active dans les quantités attendues, pureté, vérification de l’élimination des produits intervenant dans la fabrication, etc). 

Les conditions de mise sur le marché des vaccins contre la Covid-19 ont été renforcées. En Europe, chaque lot de vaccins fait désormais l’objet d’un contrôle par l’industriel et par une autorité indépendante via une procédure de libération des lots. Cette procédure consiste à contrôler la qualité de chaque lot de vaccin avant sa mise sur le marché. Si le lot est conforme, un certificat de libération est remis et permet la circulation du lot sur l’ensemble du marché européen.

Quel que soient le(s) futur(s) vaccin(s), des contrôles qualité classiques seront donc effectués sur des échantillons de produits finis, mais également sur des produits en cours de fabrication : 

  • concernant l’identité du vaccin, autrement l’adéquation du produit fini avec ce qui est attendu ; 
  •  son activité en laboratoire ou chez l’animal ; 
  • la stabilité de ses composants ;
  • et l’absence de contamination par des micro-organismes étrangers.
    ’Les vaccins contre la Covid-19 ne seront mis à disposition qu’après avoir fait l’objet d’une évaluation scientifique rigoureuse par l’Agence européenne des médicaments, satisfait à toutes les exigences de sécurité établies, et avoir achevé la procédure d’autorisation de mise sur le marché de l’UE’, insiste la Direction générale de la Santé, contactée par nos soins, mercredi 25 novembre.

Quels vaccins seront disponibles en France ? Quand pourraient-ils être disponibles ?

’Les premiers vaccins, sous réserve des résultats, pourront être administrés dès la validation des autorités sanitaires compétentes’, a assuré Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée, mardi 24 novembre. Et d’ajouter : ’certains vaccins seront disponibles dès la fin décembre / début janvier, et une seconde génération arrivera au printemps’. Un comité scientifique chargé du suivi de la vaccination et un collectif citoyen ’pour associer plus largement la population’ vont être mis en place. 

La France mise sur un portefeuille diversifié de candidats vaccin. ’Nous passons des précommandes et des premières commandes de vaccins auprès des laboratoires qui développent les candidats qui semblent les plus prometteurs, d’après leurs premiers résultats cliniques et leur capacité à produire à grande échelle. L’objectif est de nous assurer que les Français.es aient accès aux vaccins une fois ceux-ci autorisés par les autorités compétentes. Il est hors de question de démarrer les vaccinations sans avoir la certitude et les preuves scientifiques que le vaccin est sûr’, nous confirme la Direction générale de la Santé (DGS).

Trois critères ont été retenus pour sélectionner les candidats vaccins  :

  • les plus prometteurs scientifiquement,
  • les plus avancés dans leurs études cliniques,
  • et ceux dont les laboratoires sont prêts à se soumettre à une procédure d’autorisation de mise sur le marché des autorités européennes.
    Quels vaccins ont été pré-commandés ? 

L’Union européenne a déjà signé quatre contrats de pré-achat, avec les laboratoires Sanofi-GSK, Janssen/J&J, AstraZeneca et BioNTech-Pfizer, comme nous le confirme la DGS. ’Chaque contrat européen porte sur une base entre 200 ou 300 millions de doses, dont la France peut prétendre à 15 %, ce qui correspond à la part de sa population dans la population européenne’, précise-t-elle.

’Ainsi, en moyenne, nous avons précommandé environ 30 millions de doses pour chaque vaccin (sachant qu’il faut généralement 2 doses pour vacciner une personne) et nous avons la possibilité si nous le souhaitons de compléter ces premiers pré-achats en activant des options supplémentaires.’

Les négociations européennes approchent également d’un stade final avec les laboratoires CureVac et Moderna, la Commission européenne ayant validé ces derniers jours un projet d’accord avec chacune de ces entreprises. ’Nous poursuivons également nos échanges avec d’autres porteurs de projets prometteurs’, indique la DGS.

La France ’disposera d’un potentiel de 200 millions de doses’, lesquelles permettront de ’vacciner 100 millions de personnes’, a indiqué le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une conférence de presse, jeudi 3 décembre.

Comment s’organise la vaccination contre la Covid-19 ? Pourrait-elle être obligatoire ?

Une ’task force’ interministérielle, travaille activement sur les questions de logistiques. En matière de distribution, ’la mise sur le marché d’un vaccin conservé à -80°C est une source évidente de complexité en France comme dans les autres pays d’Europe. Cela nous oblige à prévoir des stratégies de déploiement différentes selon les types de vaccins. Nous avons déjà acheté les matériels nécessaires au stockage de ces vaccins, et travaillons aux schémas logistiques correspondant’, nous précise la DGS. 50 ’super-congélateurs’ pouvant atteindre une température de -80 °C ont ainsi été achetés par le gouvernement, comme l’a précisé le ministre de la Santé lors d’un point presse, jeudi 12 novembre. ’Ils seront répartis sur le territoire en fonction de la stratégie vaccinale qui aura été déterminée’, ajoute la DGS.

Certaines personnes seront-elles prioritaires ? 

En France, ’le début de la vaccination est désormais une question de semaines’, a indiqué Jean Castex, jeudi 3 décembre. ’L’Agence européenne du médicament doit se prononcer le 29 décembre sur le vaccin Pfizer-BioNTech et le vaccin Moderna. Cette autorisation sanitaire obtenue, c’est une autorité sanitaire française, la HAS, qui se prononcera’, a annoncé Jean Castex. La campagne se déroulera en trois phases : 

  • début janvier, les seniors hébergés en établissements (Ehpad, maisons de retraite) et leurs soignants pourront être vaccinés (1 million de personnes concernées) ; 
  • en février, les personnes fragiles du fait de leur âge (+ de 65 ans) ou de leurs pathologies pourront être vaccinés, auson que des soignants supplémentaires (14 millions) ; 
  • puis, au printemps, la vaccination sera ouverte à l’ensemble de la population. Cet élargissement se fera cependant petit à petit avec en priorité les 50-64 ans, les personnels essentiels au fonctionnement de l’Etat, les personnes vulnérables et précaires et celles vivant dans des lieux clos puis le reste de la population majeure.
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Vaccin contre la Covid-19 : pourquoi les résidents en Ehpad seront-ils prioritaires ?

La vaccination des mineurs contre la Covid-19 est exclue dans un premier temps, recommande la Haute Autorité de Santé. Dans la mesure où les moins de 18 ans sont moins susceptibles de souffrir de formes graves de la maladie, ’les essais cliniques des vaccins n’ont pas suffisamment inclus les mineurs’, précise Daniel Floret, vice-président de la commission technique des vaccinations de la HAS, lors d’une conférence de presse lundi 30 novembre. L’autorisation de mise sur le marché ’ne sera pas délivrée pour les enfants puisqu’il n’y aura encore aucune donnée d’efficacité et surtout de tolérance relative à cette population’. 

Cette stratégie vaccinale sera coordonnée par l’immunologue Alain Fischer (médecin et docteur en biochimie, spécialisé en génétique, en immunologie et en pédiatrie), a également fait savoir M. Castex. 

Faudra-t-il se faire vacciner tous les ans ? 

’Il est encore trop tôt pour répondre à cette question, le SARS-CoV-2 n’ayant émergé que l’année dernière’, note le Dr Kieny. À date, on ignore encore si des rappels seront nécessaire, et à quelle fréquence.

Faudra-t-il se faire vacciner si on a déjà été contaminé par le coronavirus ?

Vraisemblablement oui, car on sait que des personnes peuvent être à nouveau infectées après un premier épisode de Covid-19’, indique la vaccinologue. Et d’ajouter que le SARS-CoV-2 semble induire des réponses immunitaires assez brèves, corrélées au degré de sévérité des symptômes : ’une personne asymptomatique présente en général une réponse immunitaire plus faible qu’une personne avec des symptômes légers, qui elle-même développe moins d’anticorps que les patients qui ont dû être admis en réanimation’.

’Est-ce que cela pose problème en terme de sécurité de se faire vacciner si on a déjà eu la Covid-19 ? La réponse est non. Ce qui nous intéresse plutôt, c’est de savoir si et quand il est pertinent de se faire vacciner après une primo-infection. Nous n’avons pas encore de réponses’, indique le Pr Jean-Daniel Lelièvre, membre de la commission technique des vaccinations de la HAS, lors d’une conférence de presse donnée le 1er décembre 2020.

La vaccination pourrait-elle être obligatoire ?

Je ne rendrai pas la vaccination obligatoire’, a assuré le président de la République, mardi 24 novembre, lors d’une allocution télévisée. Et d’ajouter : ’ cette campagne se déroulera de manière claire, transparente, en partageant à chaque étape toutes les informations’. 

Selon un sondageIfop publié dimanche 29 novembre par le JDD, 59% des Français n’ont pas l’intention de se ’faire vacciner’. Et Jean Castex d’insister, jeudi 3 décembre : ’Il faut que nous soyons le plus nombreux possible. Se faire vacciner c’est aussi protéger les autres, c’est un acte altruiste’. 

Combien pourrait coûter le vaccin ? 

La vaccination contre la covid-19 sera gratuite pour tous, a confirmé le Premier ministre, jeudi 3 décembre, lors d’un point presse. Pour s’assurer de sa gratuité, le gouvernement a budgété 1,5 milliard d’euros dans le budget de la Sécurité sociale pour 2021.

Certains laboratoires ont d’ores et déjà annoncé qu’ils vendraient leur vaccin sans faire de bénéfice. C’est notamment le cas d’AstraZeneca qui estime le prix d’une dose à environ 2,50 euros. En revanche, Pfizer, Janssen et Moderna ont indiqué qu’ils ne vendraient pas à prix coûtant, en dépit des subventions publiques qu’ils ont pu recevoir. 

Covax, une initiative pour favoriser l’accès des pays ’à revenus faibles’ aux vaccins

En septembre 2020, pour garantir un accès équitable aux vaccins, l’Organisation mondiale de la santé a lancé l’initiative Covax en collaboration avec GAVI, l’Alliance du vaccin qui rassemble des pays aisés (notamment la Norvège, le Royaume-Uni, la Chine ou la France), des donateurs privés et des organisations philantropiques (Fondation Bill&Melinda Gates). Objectif : réunir un maximum de fonds pour garantir l’achat et la distribution équitable de futurs vaccins aux pays à ’revenus faibles et intermédiaire’. 

’Le vaccin seul ne mettra pas fin à la pandémie [...] les personnes devront toujours être testées, isolées et soignées, les contacts devront toujours être recherchés et mis en quarantaine, […] les individus devront toujours être prudents’, a rappelé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le 16 novembre 2020.

Sources : 

Que sait-on de l’immunité au cours de l’infection par le SARS-CoV-2 ? (conférence de presse), Haute Autorité de Santé, 1er décembre 2020

Entretien avec la Direction générale de la Santé (DGS), 25 novembre 2020

Draft landscape of COVID-19 candidate vaccines, Organisation mondiale de la Santé, 27 novembre 2020

Entretien avec le Dr Marie-Paule Kieny, vaccinologue, directrice de recherche à l’Inserm, 18 novembre 2020

These are the top coronavirus vaccines to watch, Washington Post, 16 novembre 2020

Un vaccin contre la Covid-19 pour début 2021, c’est possible, The Conversation, 11 novembre 2020

Comment développe-t-on un vaccin ?, InfoVac, 4 octobre 2020

Covid-19 et vaccins : 12 questions-réponses, les entreprises du médicament, 22 juillet 2020

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Auteur : Manon Duran | Notre experte : Dr Marie-Paule Kieny, vaccinologue, directrice de recherche à l’Inserm et présidente du comité scientifique Vaccin Covid-19 France. Article mis à jour le 2 déc. 2020

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Source : https://www.santemagazine.fr/traitement/medicaments/vaccins/vaccins-contre-le-coronavirus-quelles-differences-pour-qui-quand-873097

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  • Covid-19 : la stratégie de vaccination en France - Par La Rédaction - Dernière modification : 04 décembre 2020 à 18h46 – Document ‘vie-publique.fr’ En bref
    Après la présentation des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) pour la campagne de vaccination contre le Covid-19, le Gouvernement a annoncé sa stratégie vaccinale le 3 décembre 2020.

Photo - Cette première phase doit permettre de vacciner les personnes âgées en Ehpad ainsi que les professionnels du secteur de la santé, du secteur médico-social et du transport sanitaire. © Rido - stock.adobe.com

Protéger en priorité les plus vulnérables et ceux qui s’en occupent.’ C’est en ces termes que la Haute Autorité de santé (HAS) a présenté sa stratégie de vaccination (nouvelle fenêtre) pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. S’appuyant sur ces recommandations, le Gouvernement a présenté une stratégie vaccinale en trois phases.

La stratégie vaccinale présentée par le Gouvernement

Les premières doses de vaccins disponibles en France doivent être réservées aux personnes âgées vivant dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad)(nouvelle fenêtre) ou tout autre établissement collectif a recommandé la Haute Autorité.

Cette priorité est reprise dans la stratégie vaccinale présentée par le Gouvernement le 3 décembre 2020. Cette stratégie s’appuie sur trois phases :

  • une phase 1 débutant en janvier 2021 concernera les personnes âgées en Ehpad ainsi que les personnels qui travaillent dans ces établissements lorsqu’ils sont susceptibles de développer une forme grave de la maladie. Cette phase va concerner un million de personnes ;
  • une phase 2, de février au printemps 2021, commencera par les près de 14 millions de personnes qui présentent un facteur de risque (en raison de l’âge ou d’une maladie chronique) et par certains professionnels de santé. Le périmètre de la vaccination sera progressivement élargi au fur et à mesure des livraisons de vaccins (les personnes de plus de 75 ans, puis celles de plus de 65 ans, puis les plus de 50 ans, les professionnels de santé...) ;
  • une phase 3, à partir du printemps 2021, avec l’ouverture de la vaccination à l’ensemble de la population (avec cependant des publics prioritaires : personnes âgées de 50 à 64 ans, professionnels de secteurs essentiels, personnes vulnérables et précaires...).
    Le Premier ministre a annoncé que la France disposera d’une potentiel de 200 millions de doses de vaccins (ce qui permettra de vacciner 100 millions de personnes). La vaccination sera gratuite, non obligatoire et dans le respect d’un haut niveau de sécurité.

Les phases de vaccination présentées par la HAS

Dans ses recommandations, la HAS avait présenté un calendrier découpé en quatre autres phases, après la première phase consacrée au personnes en Ehpad. Si la deuxième phase proposée est conforme à celle qu’a présentée le Gouvernement (personnes ayant plus de 75 ans, puis les personnes de 65 à 74 ans ayant une comorbidité, puis les autres personnes de 65-74 ans...), la HAS prévoyait encore trois phases alors que le Gouvernement a choisi d’ouvrir la vaccination à l’ensemble de la population en phase 3.

La HAS proposait une troisième phase pour :

  • les personnes ciblées aux précédentes phases n’ayant pas pu être vaccinées ;
  • l’ensemble des personnes de plus de 50 ans et de moins de 50 ans à risque de forme grave ;
  • des professionnels de secteurs indispensables au fonctionnement du pays (éducation et sécurité notamment).
    En quatrième phase, la HAS recommandait de vacciner les personnes fortement exposées au virus (en contact régulier avec le public, travaillant en milieu clos...) mais aussi les personnes vulnérables et précaires qui n’auraient pas été vaccinées auparavant. Enfin, la cinquième phase devait permettre de vacciner les personnes de plus de 18 ans ne présentant pas de risque.

En bref - Europe de la santé : renforcer la sécurité sanitaire de l’UE

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Source : https://www.vie-publique.fr/en-bref/277457-covid-19-la-strategie-de-vaccination

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Lire l’article sur ce site : https://fr.euronews.com/2020/12/04/le...

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Autres informations sur ce sujet :

Les articles étiquetés « CORONAVIRUS et/ou COVID-19 » et postés sur ISIAS sont accessibles à partir de ce site : https://isias.lautre.net/spip.php?page=recherche&recherche=coronavirus+covid-19

On peut aussi consulter sur ce même sujet toutes les publications mises en ligne par Yonne Lautre en consultant ce site : https://yonnelautre.fr/spip.php?page=recherche&recherche=coronavirus+covid-19

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Traduction, collecte, mise en forme et transmission par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 06/12/2020

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Santé Coronavirus Vagues aux USA et en Europe Divers vaccins et stratégie en France.2.docx

Mis en ligne par le co-rédacteur Pascal Paquin du site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti, géré par Yonne Lautre : https://yonnelautre.fr - Pour s’inscrire à nos lettres d’info > https://yonnelautre.fr/spip.php?breve103

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