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"Une découverte en biologie qui pourrait révolutionner le traitement de nombreuses maladies ?" par Julien Hernandez

Traduction & compléments par Jacques Hallard

lundi 28 septembre 2020, par Hernandez Julien


ISIAS Santé Microbiote

Une découverte en biologie qui pourrait révolutionner le traitement de nombreuses maladies ?

Ajout d’une annexe sur la notion de ‘Soi’ et de ‘Non-soi’

Auteur de l’article original (Lire la bio) : Julien Hernandez, Rédacteur scientifique-Publié le 22/09/2020 par ‘futura-sciences.com’

Plusieurs études publiées dans deux revues prestigieuses, ‘Science’ et ‘Nature’, font état d’une découverte majeure dans le domaine de la biochimie humaine qui pourrait avoir des applications cliniques dans le futur.

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[En vidéo] - Interview : le microbiote intestinal, allié indispensable du système immunitaire Le microbiote intestinal regroupe l’ensemble des microbes présents dans notre intestin. Il permet un bon fonctionnement ainsi qu’une certaine protection du côlon. Gerard Eberl, responsable de l’unité ‘Micro-environnement & Immunité’ à l’Institut Pasteur, nous en dit plus au cours de cette interview. 

Imaginez qu’on connaisse tous les mécanismes (dans le paradigme réductionniste de la biologie) d’une voie d’expression protéique impliquée dans les maladies auto-immunes et inflammatoires, le cancer et la sénescence. Depuis le 10 septembre 2020, c’est le cas. Cinq études publiées dans les revues ‘Science’ et ‘Nature’ font état de cette découverte majeure dans le domaine de la biochimie humaine.

Pour nous aider à bien comprendre les implications de ces résultats, nous avons interviewé Nicolas Manel, directeur de recherche à l’Institut national de la science et de la recherche médicale (Inserm), chef d’équipe à l’Institut Curie au département immunité et cancer. Son laboratoire s’intéresse notamment aux relations entre les virus et le système immunitaire. Actuellement, son équipe travaille sur un projet de recherche visant à mieux comprendre comment nos cellules détectent les virus, c’est-à-dire comment une cellule se rend compte qu’elle est infectée. Ces travaux concernent directement les mécanismes de reconnaissance cellulaire du soi et du non-soi.

Une petite rétrospective de la découverte

Pour bien comprendre, mieux vaut commencer par le début. On sait depuis bien longtemps que du matériel génétique repéré dans le cytosol - le liquide dans lequel baignent les petits composants, aussi appelés organites, de nos cellules - engendre la production de marqueurs de l’inflammation et d’acteurs du système immunitaire comme les interférons (les interférons, nous en avons parlé très longuement un article précédent) et les cytokines

Depuis 2009, on en sait un peu plus. Une protéine nommée STING pour Stimulator of Interferon Gene est essentielle à la production des interférons. Autrement dit, si on bloque son expression, pas d’interféron. C’est en 2013 qu’on avance un peu plus dans la compréhension complexe du mécanisme. On remarque qu’une protéine, qui se trouve dans le cytosol, synthétise un nouveau messager lorsque de l’acide désoxyribonucléique (ADN) est détecté. Elle est nommée cGAMP, parce qu’elle est produite à partir du Guanine triphosphate (GTP) et de l’Adénosine triphosphate (ATP). Cette dernière se lie à la protéine STING pour activer un facteur de régulation : IRF3 pour Interferon Regulatory Factor 3. La même année, on appréhende enfin les tenants et les aboutissants du mécanisme biologique. On découvre que c’est l’expression d’une enzyme en amont, que l’on nomme cGAS, dont tout le reste découle.

Dans l’ordre, cela donne ceci : la présence d’ADN dans le cytosol active cGAS qui produit cGAMP. cGAMP se lie à STING et active la voie de transcription IRF3 dont découle la sécrétion d’interférons et de cytokines, et la boucle est bouclée ! Passons maintenant à la découverte. 

Illustration - La voie d’expression cGAs est maintenant totalement connue dans le paradigme de la biologie actuelle. @ natali_mis, Adobe Stock 

Dans le noyau, l’histoire d’amour entre cGAS et la chromatine

Futura : Pouvez-vous nous parler plus en détail de cette découverte ?

Nicolas Manel : Avant toute chose, il faut bien se rappeler que la détection des virus à ADN par des organismes est une chose universelle dans le vivant. Des enzymes de restriction sont présentes chez des bactéries pour réaliser cette tâche. La voie CRISPR/Cas9, maintenant bien connue car utilisée en génie génétique, possède aussi cette fonction antivirale. 

Chez les mammifères, c’est cette voie dont vous parlez au-dessus qui détecte l’ADN d’un virus infectant une cellule. Entre 2009 et 2018, on pense que tout se passe dans le cytosol, comme le suggèrent les études que vous avez mentionnées. Avec mon laboratoire, en 2018-2019, nous avons apporté de nouvelles données dans l’équation qui sont venues remettre en question la simplicité du mécanisme. On a montré que la moitié de cGAS se trouvait en réalité dans le noyau. Dès lors, une question cruciale se pose : comment cGAS fait-elle la différence entre l’ADN du noyau (l’ADN du soi) et un ADN extérieur qui vient infecter la cellule ? En fait, ces données n’étaient pas très étonnantes. Beaucoup de virus à ADN viennent se répliquer dans le noyau. Il est donc assez logique de postuler qu’il existe certainement des moyens de détection dirigés contre l’ADN viral dans le noyau.

Nous avons publié un papier dans la revue ‘Cell’, en 2018, qui démontre que le virus d’immunodéficience humaine (VIH) peut être détecté par cGAS dans le noyau. En effet, il existe une différence majeure entre l’ADN viral et notre ADN. Celui du virus est nu tandis que le nôtre est lié à des protéines appelées histones, ce qui forme (en partie) ce que l’on appelle la chromatine. Suite à cela, il a fallu comprendre le mécanisme de régulation de cGAS, c’est-à-dire, par quel mécanisme il s’exprime ou s’inhibe. En réalité, cGAS est lié aux histones 2A et 2B, et c’est pour cela qu’il ne se déclenche pas contre notre ADN. Les travaux publiés la semaine dernière apportent la confirmation structurale, c’est-à-dire que l’on peut maintenant voir le mécanisme directement à l’œuvre.

Futura : Cette découverte ouvre-t-elle la voie de la recherche clinique ? Il a été montré que cette voie biochimique était impliquée dans le cadre de maladies auto-immunes, de cancers et de déclin cognitif.

Nicolas Manel : La voie vers la recherche clinique est déjà ouverte depuis un moment. cGAS est une cible majeure. Comme vous le soulignez, sa stimulation pourrait servir pour certaines immunothérapies cancéreuses, mais aussi contre des maladies infectieuses ou encore comme vaccin afin de simuler la production d’interférons. Notre laboratoire collabore avec une start-up, Stimunity, dans le cadre de nos recherches cliniques. D’ailleurs, utiliser la voie cGAS est en cours d’étude pour servir de vaccin contre le SARS-CoV-2. À l’inverse, son inhibition pourrait potentiellement servir chez certaines maladies rares de l’enfant ou dans le cadre de maladies inflammatoires, comme le lupus, afin de réduire la production d’interférons. Des études sont déjà publiées concernant des inhibiteurs de STING chez le modèle animal. Chez l’Homme, il existe des molécules à l’étude dans le cadre d’essais cliniques de phase 2, notamment des activateurs de STING pour les immunothérapies.

Haut du formulaire

Étude publiée dans Nature : Structural mechanism of cGAS inhibition by the nucleosome

Étude publiée dans Nature : Structural basis for sequestration and autoinhibition of cGAS by chromatin

Étude publiée dans Nature : The Molecular Basis of Tight Nuclear Tethering and Inactivation of cGAS

Étude publiée dans Science : Structural basis of nucleosome-dependent cGAS inhibition

Étude publiée dans Science : Structural basis for the inhibition of cGAS by nucleosomes

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Pour mémoire, les articles étiquetés microbiote intestinal et parus sur le site ISIAS, sont accessibles à partir de ce site : http://isias.lautre.net/spip.php?page=recherche&recherche=microbiote+intestinal

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Annexe – Notion de SOI et de NON SOI


Contenu :

A. Le SOI et le NON SOI – Vidéo 3:04 - 24 janvier 2019 - Le Lab’ STL

B. Le système immunitaire - Le soi et le non soi – Document ‘keepschool.com’

C. Santé - Le soi, le non-soi et l’infection – Auteure (Lire la bio) : Claire König Enseignante Sciences Naturelles - Publié le 07/03/2017 – Document ‘futura-sciences.com’

D. La différence entre le “moi” et le “soi” (en psychologie) – Document ‘jepense.org’ – Modifié le 14 septembre 2020


A. Le SOI et le NON SOI – Vidéo 3:04 - 24 janvier 2019 - Le Lab’ STL

Tale CBSV Thème : Les organismes vivants maintiennent leur intégrité et leur identité en échangeant de l’information. Notion : Le ’soi’ et le ’non-soi’

Source : https://www.youtube.com/watch?v=H5SLDJ4aiJQ

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B. Le système immunitaire - Le soi et le non soi – Document ‘keepschool.com’

1 Le soi et le non soi

1.1 Le soi

Le soi d’un individu est représenté par l’ensemble des molécules résultant de l’expression de son génome. L’individualité biologique de l’être vivant est surtout définie par la présence, dans les membranes cellulaires, de molécules le plus souvent protéiques. Ces marqueurs cellulaires forment le système HLA (Human Leucocyte Antigen) et sont le résultat de l’expression des antigènes d’histocompatibilité.

Origine des marqueurs du soi : Ce sont des glycoprotéines résultants de l’expression de l’ensemble des gènes du Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH). Les gènes du CMH sont polymorphes (il existe de nombreux allèles pour chacun d’eux) et ils sont codominants (ils s’expriment dans le phénotype dès qu’ils sont présents dans le génotype). Ils sont localisés sur le bras court du chromosome 6. Ces molécules ont un turn-over très important. C’est lors de ce renouvellement moléculaire qu’elles pourront fixer un fragment de molécule étrangère et déclencher les mécanismes de l’immunité spécifique.

Il existe deux classes de molécules. Les marqueurs du soi de classe I sur la membrane de toutes les cellules nucléées ; et ceux de classe II sur la membrane de certaines cellules impliquées dans les réactions immunitaires (lymphocytes, macrophages).

Applications : Avant toute greffe, il est indispensable de réaliser un typage cellulaire. Par l’étude des marqueurs cellulaires du donneur et du receveur, il est possible d’établir le niveau de compatibilité entre le greffon et l’organisme greffé et d’en déduire la durée de survie des greffes.

1.2 Le non soi

Le non soi d’un individu est l’ensemble des molécules différentes du soi qui, présentes dans l’organisme, vont déclencher des réactions immunitaires. Elles peuvent être issues du milieu extérieur (vers, virus, bactéries, toxines…) ou être simplement des molécules du soi modifiés (ex : cancer).

http://keepschool.com/pages/fiches-de-cours/lycee/svt-biologie/systeme-immunitaire/1.gif

On qualifie d’antigènes les molécules du non-soi capables d’induire des réactions immunitaires spécifiques. Ils sont le plus souvent de nature protéique. Ils peuvent être inclus dans les membranes des cellules étrangères ou dissous dans le milieu. L’antigène comporte le plus souvent plusieurs motifs appelés épitopes ou déterminants antigéniques reconnus par le système immunitaire (les anticorps ou les lymphocytes spécifiques). Un épitope est la plus petite partie d’un antigène susceptible d’être reconnue comme étrangère. Attention : Un antigène peut porter plusieurs épitopes identiques. Des épitopes semblables peuvent être portés par des antigènes différents.

2 Acquisition de l’immunocompétence

Les leucocytes sont des cellules du système immunitaire qui sont chargés de maintenir l’intégrité de l’organisme en éliminant le non soi.

2.1 L’origine des cellules immunitaires

  • Origine : Les cellules souches (totipotentes) localisées dans la moelle rouge des os sont à l’origine de plusieurs lignées cellulaires qui donnent naissance aux différents types de leucocytes du sang, de la lymphe et des tissus.
  • Les cellules phagocytes :
    • Les granulocytes : Ils possèdent un noyau multilobé et un cytoplasme granuleux.
    • Les monocytes : Ce sont des cellules de grande taille, avec un noyau arqué et une longue durée de vie. Lorsqu’ils sont activés, ils se transforment en macrophages.
  • Les lymphocytes : On distingue les lymphocytes B (acquisition de l’immunocompétence dans la moelle rouge des os), des lymphocytes T (acquisition de l’immunocompétence dans le thymus). Dans le thymus, il existe les lymphocytes T4 ou helpers (auxiliaires) et les lymphocytes T8 killers ou cytotoxiques, caractérisés par des récepteurs protéiques différents. Les lymphocytes B deviennent des plasmocytes sécréteurs d’Ig (anticorps ou immunoglobuline) suite à l’activation par un antigène.
    Récapitulatif : Inventaire des cellules de l’immunité
Type cellulaireMode d’actionCaractérisation de l’immunité
Granulocytes Phagocytose Non-spécifique
Monocytes et (après activation) Macrophages Phagocytose Non-spécifique
Lymphocytes B et (après activation) plasmocytes Sécrétion de molécules : immunoglobulines Ig Immunité spécifique à médiation humorale
Lymphocytes T4 et (après activation) helpers Sécrétion de molécules : interleukines Immunité spécifique
LymphocytesT8 et (après activation) killers Sécrétion de molécules : perforine Immunité spécifique à médiation cellulaire

Les différentes catégories de lymphocytes se distinguent par leurs récepteurs.

2.2 Les récepteurs des lymphocytes

Les lymphocytes acquièrent leur immunocompétence en présentant sur leur membrane plasmique des récepteurs spécifiques d’un déterminant antigénique donné. Chaque récepteur est caractérisé par une partie constante ancrée dans la membrane et une partie variable extracellulaire qui détermine la spécificité du lymphocyte à un antigène donné. Chaque individu est caractérisé par son répertoire immunologique correspondant à l’ensemble de ses récépteurs lymphocytaires.

Les récepteurs des lymphocytes B : anticorps ou immunoglobines membranaires. Chaque lymphocyte B exprime à sa surface un grand nombre de récepteurs, tous spécifiques d’un seul antigène. Les récepteurs possèdent 4 chaînes polypeptidiques identiques 2 à 2.

http://keepschool.com/pages/fiches-de-cours/lycee/svt-biologie/systeme-immunitaire/2.gif

Les lymphocytes B reconnaissent directement les Ag (antigènes) libres dans le milieu ou inclus dans les membranes des cellules étrangères.

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Les récepteurs des lymphocytes T : 2 chaînes polypeptidiques.

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On distingue LT4 reconnaissant les HLA de classe II et les LT8 reconnaissant les HLA de classe I. Les lymphocytes T reconnaissent le déterminant antigénique s’il est associé à une molécule du HLA. Le déterminant antigénique provient de la dégradation de l’antigène à la suite de sa phagocytose par la CPA (cellule présentatrice d’antigènes) puis de sa liaison avec un marqueur majeur d’histocompatibilité suivie de son expression à la surface de la membrane plasmique.

http://keepschool.com/pages/fiches-de-cours/lycee/svt-biologie/systeme-immunitaire/5.gif

L’acquisition de l’immunocompétence se fait par sélection négative (les lymphocytes qui reconnaissent des peptides du soi reçoivent un signal de mort : apoptose) et par sélection positive (les lymphocytes qui reconnaissent les HLA mais pas les peptides du soi sont sélectionnés positivement et terminent leur maturation).

Les mots clés :

  • Soi et non soi :
    • Marqueurs cellulaires, HLA, antigènes histocompatibilité
    • CMH, classe I, classe II
    • Typage cellulaire, greffe
    • Antigène, épitope, anticorps, déterminants antigéniques
  • Immunocompétence :

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Source : http://keepschool.com/fiches-de-cours/lycee/svt-biologie/systeme-immunitaire.html

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C. Santé - Le soi, le non-soi et l’infection – Auteure (Lire la bio) : Claire König Enseignante Sciences Naturelles-Publié le 07/03/2017 – Document ‘futura-sciences.com’

Les vaccins sont devenus un sujet de société qui divise et crée la polémique. Pourtant, s’ils nous obligent à faire des anticorps, c’est pour nous empêcher d’être malades. Mais alors, comment la vaccination fonctionne-t-elle ? Le point dans ce dossier.

Avant d’aborder le principe de la vaccination, faisons un petit tour d’horizon sur l’infection, en commençant par les notions de soi, de non-soi et d’antigène. Nous verrons plus loin les défenses à la disposition de l’organisme, notamment au niveau de la peau.

Illustration - Qu’est-ce qu’une infection ? Découvrez les notions de soi, de non-soi et d’antigène. Ici, de vrais jumeaux. © Kangheungbo, DP 

L’infection

L’infection est l’ensemble des mécanismes de pénétration et de développement des agents infectieux du non-soi dans un organisme végétal ou animal qui a ses propres caractéristiques : le soi. Cette pénétration entraîne :

  • d’abord une défense contre ce non-soi ;
  • éventuellement une pathologie locale ou générale.
    Nous nous occupons, ici, de l’infection humaine uniquement.

Les antigènes, le non-soi et le soi

Les antigènes du non-soi correspondent à toute substance étrangère à l’organisme, identifiée comme telle par le système immunitaire de notre organisme qui produit une défense énergique. Les antigènes sont généralement des protéines contenues dans des cellules ou des corps étrangers (globules rouges transfusés, organes greffés, bactéries, virus), ou présents dans l’environnement (pollens, déjections d’acariens, poils de chat, etc.).

Notre organisme a ses propres antigènes qui lui permettent d’avoir « une carte d’identité » spécifique et qui seront reconnus comme étrangers par les autres organismes. On les appelle « les antigènes du soi ». Prenons l’exemple des groupes sanguins dans la figure ci-dessous.

Le système ABO est le plus connu. Comme on peut le voir sur ce tableau, en fonction de son groupe sanguin, on présente ou non des antigènes, ce qui définit en retour la présence de certains anticorps spécifiques. Ainsi, il est important, lors d’une transfusion, d’injecter du sang qui ne sera pas rejeté par le receveur. Il en va en réalité de même pour tous les groupes sanguins définis : le système rhésus, le système Kell, le système Langereis, le système Junior et tous les autres. © historicair, Wikipédia, DP 

Les antigènes de groupes sanguins figurent sur la membrane des globules rouges de chacun d’entre nous :

  • soit exclusivement ;
  • soit aussi sur d’autres types cellulaires (intérêt en transplantation).

Schéma moléculaire des groupes ABO. Les antigènes A, O et B sont détaillés. © DR 

Ce sont parfois des protéines, mais le plus souvent des glucides complexes. On en recense plus de 650 actuellement pour les groupes sanguins. Ces antigènes sont regroupés en 23 systèmes de groupes sanguins. Ceci donne à notre sang, et pour chacun de nous, une carte d’identité personnelle et pratiquement unique, sauf dans le cas de jumeaux vrais.

Tableau des systèmes de groupes sanguins érythrocytaires. Les systèmes ABO, rhésus et Kell sont les plus importants en pratique. © Société internationale de transfusion sanguine 

Tableau des différents antigènes des groupes rhésus. © DR 

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D. La différence entre le “moi” et le “soi” (en psychologie) – Document ‘jepense.org’ – Modifié le 14 septembre 2020

Quelle est la différence entre le moi et le soi ? Quel rapport entre le moi, le soi et l’ego en psychologie ? Que sont le soi et le non-soi dans les philosophies orientales ?

Le moi et le soi sont des termes souvent confondus, et définis de manière différente selon qu’on parle de psychologie, de philosophie, de spiritualité ou d’une religion en particulier.

Dans tous les cas, la différence entre les deux termes se fonde sur l’écart entre la perception qu’un individu a de lui-même et ce qu’il est vraiment. Le moi est ce que je crois savoir de moi, alors que le soi est ce que je suis vraiment.

Plus précisément, on peut définir le moi et le soi de la manière suivante :

  • Le moi est notre ego : c’est ce qui nous permet de dire “je” et d’exister en tant que sujet. Par conséquent, le moi est aussi l’individu que nous croyons être. Cette approche est commune à la philosophie, à la psychologie et à la spiritualité :
    • le moi naît de la conscience de nous-mêmes. Or, notre conscience étant limitée, imparfaite et soumise à des déterminismes, le moi s’éloigne largement de notre être réel,
    • pour Freud, le moi est l’instance psychique qui fait le lien entre le ça et le surmoi : une sorte de médiateur. Le moi est à la fois conscient et inconscient, il met en place des stratégies et des mécanismes de défense pour trouver sa place dans la société,
  • Le soi est notre individualité entière, vue de manière objective. C’est donc notre être véritable (on parle parfois du “moi véritable”) :
    • en philosophie, le soi renvoie à la réalité de ce que nous sommes, réalité par définition difficile à atteindre puisque notre regard est biaisé et subjectif. Seule l’introspection et la connaissance de soi peuvent nous y aider,
    • en psychologie analytique (Jung), le soi désigne tous les constituants du psychisme qui fondent l’individu, conscients et inconscients. Jung appelle “processus d’individuation” le chemin qu’un individu emprunte pour devenir conscient de la totalité de ce qu’il est,
    • en spiritualité, le soi est ce qu’il y a de plus universel en nous : c’est notre âme pure et profonde, celle qui peut rencontrer Dieu.
      Beaucoup de traditions philosophiques et spirituelles invitent à sortir de l’illusion que le moi est le soi. En effet, l’individu lambda se prend pour ce qu’il croit être. Il se voit comme un être autonome, séparé des autres, supérieur aux autres, possédant la vérité.

La philosophie et la spiritualité invitent à aller du moi au soi, à se détacher de son ego pour enfin accéder à son être universel.

Entrons dans la différence entre le moi et le soi.

Lire aussi : La différence entre ego, égoïsme et égocentrisme.

La différence entre le moi et le soi : explication.

On peut exprimer la différence entre le moi et le soi de la façon suivante :

  • le moi est subjectif alors que le soi est objectif,
  • le moi est individuel alors que le soi est universel,
  • le moi est partiel alors que le soi est total,
  • le moi est connu de nous-même, alors que le soi est caché ou reste à découvrir,
  • le moi est illusion alors que le soi est vérité,
  • le moi est mortel alors que le soi est éternel,
  • le moi est conditionné alors que le soi est inconditionné, etc…
    Le moi est donc limité à notre personnalité : il est notre posture sociale, ou encore le personnage que nous nous sommes construits sur la base de nos instincts, de notre éducation, de notre psychologie, de notre vécu, de nos relations, de notre histoire personnelle, etc. C’est une carapace qui fonde le “je” que nous croyons être, et qui certes nous permet de survivre dans notre environnement, face aux autres.

Le moi a peur, se sent menacé, se protège, se replie : il a tendance à exclure tout ce qui n’est pas lui, c’est-à-dire autrui et le reste du monde.

Le moi est une barrière à la conscience de notre être véritable : le soi.

Le soi dépasse notre personnalité : il est ce qu’il y a de commun à tous les êtres vivants sur le plan physique et spirituel. Le soi est ce qui nous inclut dans le cosmos. Il est notre être universel, illimité, conscient d’appartenir au Tout. Le soi est au carrefour de toutes les choses et de toutes les influences : il est le point de conjonction de toutes les forces de l’univers.

Le soi nous met à égalité parfaite avec tous les êtres, il nous amène à communier avec eux dans le bonheur et l’amour. Le soi comprend, pardonne et embrasse.

Accéder au soi, c’est donc être véritablement présent au monde, au-delà de tous les voiles, barrières ou frontières.

Lire aussi notre article : Etre ou ne pas être : interprétation.

Comment aller du moi vers le soi ? 

Comment aller du moi vers le soi, comment atteindre l’essence même de notre être, dépouillée de l’ego ? Prendre conscience de son être universel demande recul et lâcher-prise. Il s’agit :

  • d’identifier les éléments qui constituent notre moi pour franchir la carapace : c’est l’introspection,
  • d’éloigner les pensées subies, automatiques : c’est le calme mental,
  • de renoncer à ses préjugés et à ses croyances,
  • d’abandonner ses désirs et ses ambitions,
  • de s’ouvrir aux autres et au monde, etc…
    Accéder au soi demande donc de “mourir à soi-même”, d’abandonner tout ce que nous pensions être pour renaître sous la forme d’une conscience pure, prête à rencontrer le Principe.

Dans le bouddhisme et l’hindouisme : soi et non-soi.

Dans le bouddhisme, le soi (qui correspond aussi bien au moi et au soi tels que définis dans cet article) est une illusion. En effet, du fait de la loi d’interdépendance, les phénomènes, choses ou individus n’ont pas d’existence propre : ils n’existent pas “en soi”, c’est la philosophie du non-soi.

Les êtres humains en particulier ont la fausse impression d’exister en tant qu’individus stables, séparés des autres et du monde : c’est l’illusion de l’ego. L’homme illusionné croit qu’il pense par lui-même alors qu’il est une simple agrégation de phénomènes physiques et psychiques.

Lire notre article sur le non-soi du bouddhisme.

Au contraire, dans l’hindouisme, le non-soi est remplacé par le vrai soi (atman), notion plus positive. Le vrai soi serait notre véritable nature, à l’opposé du moi égotique. C’est le souffle, le principe de vie, la pure conscience, calme et imperturbable.

Réconcilier le moi et le soi.

Dans cet article, nous avons pointé la différence entre le moi et le soi. Mais il serait une erreur de dire que le moi est mauvais et le soi bon.

Le moi-ego est indispensable à notre survie en tant qu’être humain, animal social. Vouloir le faire disparaître serait nous auto-détruire.

Plutôt que de vouloir tuer son moi, essayons de le connaître, de le comprendre, voire de l’aimer. Car le moi est le résultat de causes naturelles qu’il est possible de connaître et d’accepter, loin de toute culpabilisation stérile.

Notre personnalité peut s’expliquer. L’analyser et l’accepter mènera naturellement à sa mise en retrait pour faire émerger l’être universel en nous.

La réconciliation entre le moi et le soi est peut-être le chemin de la sagesse et du bonheur.

Lire aussi nos articles :

JePense.org : philosophie, métaphysique et symbolisme

Source : https://www.jepense.org/difference-moi-soi/

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Transmis avec ajout d’une annexe par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 26
/09/2020

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Santé Microbiote Une découverte en biologie qui pourrait révolutionner le traitement de nombreuses maladies.2

Mis en ligne par Pascal Paquin de Yonne Lautre, un site d’information, associatif et solidaire(Vie du site & Liens), un site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti.

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